Ante la tragedia desvastadora del temporal dana en valencia, españa, los integrantes de la red internacional de economia humana en america latina enviamos un mensaje de aliento a los bravos pobladores que siguen luchando por sus vidas, hogares y empleos.
Solo la comunidad organizada puede dar respuesta a este gran desafío.
Alentamos a las autoridades a multiplicar el auxilio y a tomar medidas preventivas de fenomenos asociados al cambio climatico global.
RIEH America latina
4 de noviembre de 2024
In the face of the devastating tragedy of the dana storm in valencia, spain, the members of the international network of human economy in Latin America send a message of encouragement to the brave people who continue to fight for their lives, homes and jobs.
Only the organised community can respond to this great challenge.
We encourage the authorities to multiply relief and to take preventive measures against phenomena associated with global climate change.
RIEH / INHE Latin America
4 november 2024
Face à la tragédie dévastatrice de la tempête Dana à Valence, en Espagne, les membres du réseau international de l'économie humaine en Amérique Latine envoient un message d'encouragement aux personnes courageuses qui continuent à lutter pour leur vie, leur maison et leur emploi.
Seule la communauté organisée peut répondre à ce grand défi.
Nous encourageons les autorités à multiplier les secours et à prendre des mesures préventives contre les phénomènes liés au changement climatique mondial.
RIEH Amérique Latine
Le 4 novembre 2024
Fruit à pain
De nouveaux pains inventer avec des ressources locales
Expérimentation des différentes farines
Process de production : Les pâtons lèvent...
La directrice et son assistante en démonstration labo.
Devant des élèves attentifs et volontaires
L’Institut culturel Karl Lévêque (ICKL) a réalisé une mission d’intervention du 25 au 29 août 2024 à Marigot, dans le département du Sud-Est d’Haïti.
Cette mission avait pour principal objectif de démarrer un ensemble d’activités prévues dans le cadre du projet « Mobilisation territoriale pour la souveraineté alimentaire en Haïti», conçu de concert avec Développement et Civilisations (D&C). Ce projet vise à accompagner des populations locales ancrées dans des territoires donnés en Haïti dans la satisfaction de leurs besoins alimentaires.
Cet objectif se poursuit fondamentalement en encourageant un travail de réseautage entre des actrices et acteurs dont les potentialités ne sont pas exploitables de façon efficiente en dehors d’une collaboration systématique : associations d’épargne et de crédit solidaires, associations paysannes, entreprises sociales de transformation et commerçantes/ commerçants. L’ICKL et D&C ne disposent pas de ressources financières nécessaires à la mise en œuvre du projet. Mais les deux organisations se sont entendues pour appuyer TK de façon bénévole dans une première étape de l’expérimentation de l’animation du processus de mobilisation territoriale en faveur de la souveraineté alimentaire, le temps de pouvoir mobiliser des ressources en vue d’un passage à l’échelle.
C’est dans ce contexte que l’ICKL a organisé la mission du 25 au 29 août 2024 à Marigot.
Une première réunion a été organisée le 25 août avec les 4 catégories de réseaux concernés par le projet :
1- les cultivateurs/cultivatrices,
2- les associations d’épargne et de crédit solidaires,
3- la coordination communale de l’association paysanne nationale Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen (TK) et les gestionnaires de la boulangerie Pen Lakay,
4- le réseau de marchandes qui assure la distribution des pains de la boulangerie.
L’équipe de l’ICKL a pris le soin de présenter la logique du projet et a rappelé que l’idée de base a émergé au niveau de la coordination communale de TK.
Du 26 au 28 août, des réunions ont eu lieu de façon séparée avec chacune des quatre catégories de réseaux. Ces réunions ont été l’occasion d’aborder les responsabilités, attentes et défis spécifiques à chaque réseau. Les réseaux ont manifesté un grand intérêt pour le projet et la coordination communale TK a mobilisé, grâce à sa reconnaissance et son ancrage dans la commune de Marigot, d’autres acteurs/actrices : un ancien maire qui est aussi un potentiel agent intérimaire pour la municipalité dans le cadre du gouvernement provisoire et la directrice d’une école de pâtisserie. Pendant les réunions organisées séparément, chaque réseau a procédé au choix d’une personne appelée à le représenter dans un comité de pilotage.
Une dernière réunion a été organisée le 29 août en vue de procéder à la création du comité de pilotage. Il s’agit d’une structure locale appelée à assurer la coordination et l’animation constante du processus en absence de l’ICKL qui appuie l’animation. Le comité de pilotage est composé de 7 membres : un représentant du réseau des associations d’épargne et de crédit solidaire, un représentant des autorités locales, une 2 représentante des marchandes, une représentante des entreprises de transformation, un représentant du réseau des cultivateurs et cultivatrices, deux représentants de TK.
Avec l’appui de la directrice de l’école de pâtisserie et de son assistante, la boulangerie Pen Lakay a procédé à une première expérience de production de pains à base de farine de banane et de fruit à pain.
Plusieurs recettes (avec différents mélanges et dosages de farines, y compris la farine de blé) proposées par la directrice d’école de pâtisserie, ont été testées. Les animateurs / animatrices de l’ICKL ont pris des notes sur chaque étape de l’expérimentation. Ce travail de mémoire permettra d’élaborer à l’avenir un guide pour la préparation des nouveaux produits alimentaires transformés.
Quelques préoccupation et propositions formulées quant à la poursuite du projet
Sachant que le fruit à pain peut être facilement abîmé lors de la cueillette et du transport et que cela peut provoquer une saveur amère au niveau de la farine, quelles dispositions faut-il adopter pour garantir un approvisionnement en fruits à pain sains ? En réponse à cette question, plusieurs membres du comité de pilotage ont suggéré qu’un comité d’achat assiste à la cueillette et que le transport soit assuré à dos d’âne au lieu de le faire en voiture ou à motocyclette, surtout dans les localités d’accès difficile. La pomme de terre est disponible dans le département du Sud-Est certes.
Mais elle est chère comparativement à autres produits agricoles ciblés dans le cadre du projet : banane, manioc et surtout fruit à pain. Par conséquent, le coût de production des produits de consommation rapide à base de pomme de terre risque d’être élevé. Sur la base de cette considération, le comité de pilotage a proposé de concentrer la phase d’expérimentation sur les produits à base de banane, manioc et fruit à pain. Lors de la première réunion, les représentants des cultivateurs/cultivatrices ont suggéré que le partenariat avec les fournisseurs en produits agricoles inclue des clauses qui appuient financièrement la plantation de ces produits. Il s’agit d’une attente déjà prise en compte dans le projet.
Il a été convenu qu’après la mission, le comité de pilotage continuerait de tester la fabrication de nouveaux produits de consommation rapide au moyen de farines locales disponibles et entamerait l’expérimentation de la production de ces farines à partir de produits agricoles à la portée de la population locale.
Comme convenu, le comité de pilotage a procédé, en absence de l’ICKL, à une deuxième expérimentation en matière de fabrication de nouveaux produits, cette fois-ci à base de farine de manioc. Ce nouveau produit est très apprécié par une petite communauté où il a été testé, selon le principal gestionnaire de la boulangerie.
TK présentera ce nouveau produit dans le cadre d’une foire gastronomique qui sera organisée le 28 octobre 3 2024 à Cayes-Jacmel (une commune voisine de Marigot). Ce sera l’occasion d’évaluer auprès d’un public plus large l’appréciation de ce nouveau produit.
Mais la transformation des produits agricoles en farine n’est pas encore expérimentée parce que TK ne dispose pas de moulin approprié. L’ICKL a promis d’organiser une nouvelle mission à Marigot à la fin de l’année 2024 en vue de contribuer à la consolidation des résultats de la première mission et d’appuyer l’expérimentation de la transformation des produits agricoles en farine.
Le projet « Mobilisation territoriale pour la souveraineté alimentaire en Haïti » consiste à promouvoir la production, la transformation et la commercialisation de produits alimentaires locaux de qualité, en quantité suffisante, en accès constant, adaptés aux traditions locales, à des prix accessibles à une population disposant de très faibles revenus, tout en réduisant les effets néfastes sur les équilibres écologiques.
Le dispositif proposé s’organise au niveau local dans un Plan alimentaire territorial, piloté par un comité local, avec la participation des autorités locales. Il implique la collaboration entre des réseaux financeurs, à travers des associations d’épargne et de crédit solidaires (AECS) portées principalement par des femmes, des réseaux fournisseurs de produits agricoles, des entreprises de transformation et des réseaux distributeurs.
L’objectif général du projet est d’accompagner des populations locales ancrés dans des territoires donnés en Haïti dans la satisfaction de leurs besoins alimentaires.
Participants/.es directs/.es au projet : associations d’épargne et de crédit solidaires, organisations paysannes, entreprises de transformation agroalimentaire, réseaux de commerçantes / commerçants.
Participants / es indirects / es au projet : ménages à faibles revenus, notamment en milieu rural.
Autres parties prenantes : les autorités locales, les confessions religieuses, les leaders d’opinion, les radios communautaires.
Trois sites dans les communes de Marigot (département du Sud-Est), Verrettes (département de l’Artibonite) et Jean Rabel (département du Nord-Ouest) en Haïti.
Institut culturel Karl Lévêque (ICKL) : Centre d’intervention sociale et de recherche-action en éducation populaire. Il a de longues expériences en économie sociale et solidaire, renforcement de capacités, réseautage et concertation multi-acteurs/actrices.
Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen (TK-Marigot) : Il s’agit de la structure communale de l’organisation paysanne nationale Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen à Marigo (TK-Marigot) dans le département du Sud-Est.
Lite pou Demen Nou (LIDE-N) : LIDE-N est une organisation d’accompagnement basée et intervenant principalement à Jean Rabel dans le département du Nord-Ouest. Elle travaille dans les domaines de l’agroécologie, l’équité de genre et l’accompagnement d’associations de femmes dans la gestion d’une entreprise sociale de transformation agroalimentaire.
Fondasyon Sè Dadou : Elle est une structure d’accompagnement d’association paysanne à Verrettes dans le département de l’Artibonite. Ses engagements portent particulièrement sur l’accès la terre, l’accès aux intrants agricoles, la gestion des récoltes et l’accès à la scolarisation en milieu rural.
Développement & Civilisations (D&C) : D&C anime le Réseau international pour une Economie humaine auquel appartient l’ICKL. Elle est porteuse des leçons de nombreuses actions de développement intégral de la personne humaine menées sur 4 continents depuis les années de la décolonisation jusqu’à nos jours.
Le projet est guidé par une logique d’intervention fondée sur les axes suivants :
1- La mobilisation d’un ensemble de ressources et compétences locales sur la base d’un ancrage territorial pour répondre à un besoin vital. La logique est celle de la coopération entre acteurs dans une planification locale négociée.
Le projet procédera par un travail de réseautage entre des actrices et acteurs dont les potentialités ne sont pas exploitables de façon efficiente en dehors d’une collaboration systématique : associations d’épargne et de crédit solidaires, associations paysannes, entreprises sociales de transformation et commerçantes/ commerçants.
2- La diffusion de techniques de transformation déjà expérimentées, mais qui doivent être employées à large échelle.
3- La promotion d’une inspiration fondée sur l’économie humaine : engagement de chacun pour apporter des solutions collectives aux problèmes communs.
Les résultats attendus à l’issue du projet sont présentés par catégorie d’acteurs/actrices concernés /es dans la mobilisation territoriale en faveur de la souveraineté alimentaire en Haïti.
Les producteurs / productrices agricoles
1a. Les paysans du territoire cultivent en quantité suffisante, avec la qualité requise et selon des méthodes agroécologiques, les produits agricoles destinés à être transformés.
1b. Les produits agricoles ne sont pas perdus.
1c. Les paysans tirent de la vente de ces produits des revenus leur permettant de vivre dignement.
1d. Les paysans sont organisés pour se soutenir mutuellement, pour bénéficier d’une formation et d’un accompagnement technique, pour négocier des conventions avec les entreprises de transformation et avec les AECS.
Les entreprises de transformation
2a. Les entreprises de transformation utilisent des produits locaux.
2b. Elles transforment ces produits locaux avec des techniques n’utilisant pas le bois de chauffage ni le charbon de bois et selon des recettes assurant la qualité nutritive.
2c. Les quantités qu’elle produisent, répondent aux besoins de la population du territoire.
2d. Elles vendent leurs produits à un prix accessible pour la population du territoire concerné.
2e. Le modèle économique des entreprises de transformation est soutenable.
2f. Les entreprises de production sont organisées pour se soutenir mutuellement tout en acceptant les règles d’une saine concurrence, pour bénéficier d’une formation et d’un accompagnement technique, pour négocier des conventions avec les producteurs agricoles, les AECS et les organisations de distributrices.
Les réseaux financeurs : les AECS
3a. Les AECS financent durablement les investissements des producteurs agricoles et des entreprises de transformation.
3b. La totalité de l’épargne des AECS est engagée, dont une partie dans des entreprises sociales de production.
3c. Les revenus des membres des AECS s’accroissent.
3d. Les AECS du territoire sont organisées pour se soutenir mutuellement et pour négocier des conventions avec les producteurs agricoles et les entreprises de transformation.
Les réseaux de distributrices/distributeurs
4a. La distribution des produits transformés permet d’atteindre tous les ménages du territoire, quel que soit leur lieu d’habitation.
4b. Les modes de distribution assurent la qualité des produits distribués.
4c. Le prix des produits permet à la fois que ceux-ci soient accessibles aux ménages y compris les plus pauvres et que les distributrices tirent un revenu décent de leur activité.
4d. Les distributrices / distributeurs sont organisées pour se soutenir mutuellement et négocier des conventions avec les entreprises de transformation.
Les instances territoriales
5. Sur chaque site une instance de concertation placée sous l’autorité des pouvoirs publics locaux et réunissant les différents acteurs, adopte un plan d’alimentation territorial, suit sa réalisation, analyse des conditions de mise en oeuvre et propose les mesures nécessaires pour surmonter les problèmes rencontrés.
L’action proposée est fondée sur des potentialités locales :
- Des produits agricoles (tubercules et fruits) disponibles en grande quantité selon les saisons, avec beaucoup de pertes post-récolte : pomme de terre, banane, fruit à pain (dans le Sud-Est), manioc et banane (dans l’Artibonite), fruit à pain et surtout banane (dans le Nord-Ouest), mangue dans les 3 départements ;
- Des épargnes solidaires en extension, mais improductives jusqu’ici ;
- Une technologie simple adaptée aux ressources locales et susceptible de réduire les effets négatifs de la transformation agroalimentaire sur la biodiversité ;
- Une logique de circuit court qui permettra de limiter les difficultés d’approvisionnement en matières premières (notamment à cause des crises sociopolitiques récurrentes) et de conservation des produits finis.
Par ailleurs, l’action contribuera à générer des revenus stables tant pour les associations d’épargne et de crédit solidaires, les réseaux fournisseurs en produits agricoles que pour les entreprises de transformation et les réseaux distributeurs. Les femmes sont particulièrement ciblées par ces revenus, sachant qu’elles sont principalement concernées par les associations de base d’épargne et de crédit et la commercialisation des produits vivriers. Cette augmentation de revenus permettra de soulager les femmes dans les tâches domestiques car plus elles disposent de ressources, moins ces tâches sont pénibles. Par ailleurs, l’augmentation des revenus des femmes constituera une reconnaissance de la contribution de celles-ci à l’économie nationale et à la société haïtienne en général.
Ce qui fait particulièrement la pertinence du projet, c’est le fait qu’il propose un dispositif innovant axé sur la mobilisation territoriale. En effet, comme indiqué précédemment, la collaboration systématique entre des réseaux financeurs, fournisseurs, transformateurs et distributeurs est préconisée dans une logique de circuit court, donc dans des collectivités territoriales clairement délimitées. Cela implique la participation active des autorités locales (en particulier au niveau des municipalités et l’administration des sections communales) et des organisations d’intervention sociale. Cette mobilisation territoriale constitue un gage de viabilité pour la solution innovante proposée en ce sens qu’elle offre l’occasion de réunir le plus de ressources et compétences possibles pour relever des défis communs.
Crédit photos : Delphin BAENI / RIEH
Depuis le 1er juillet 2024, la Fondation Matendo, en consortium avec Santé et Développement, a signé un contrat avec la Coopération allemande par l’intermédiaire de son ambassade à Kinshasa. Ce contrat vise à mettre en place les activités du projet VBG-Briquettes ou « Prévenir les violences basées sur le genre dans le camp des déplacés de Bulengo, Goma, Nord – Kivu » pour venir en aide aux femmes déplacées installées dans les camps de déplacés à Goma et ses environs. Ces femmes ont perdu presque toutes leurs ressources (habitations, champs, bétail, activités commerciales, etc.) lors des différentes guerres opposant les FARDC et les Wazalendo aux terroristes du M23/RDF. La plupart des familles se retrouvent incapables de subvenir aux besoins vitaux de leurs enfants (logement, nourriture, scolarité et soins médicaux).
Les femmes et les jeunes filles vivant dans les camps de déplacés et leurs environs sont exposées à de nombreux dangers lorsqu’elles cherchent du bois de chauffage, des braises et des moyens de subsistance dans le parc et la forêt. Elles sont notamment victimes de viols, d’exploitation sexuelle, de meurtres et d’autres violences physiques, ce qui met en péril leur vie.
Pour renforcer la prévention et la réponse à la violence basée sur le genre dans les camps de déplacés, et réduire efficacement son incidence, la FONDATION MATENDO a jugé utile de soutenir les femmes et les jeunes filles en mettant en place des activités d’apprentissage de métiers à intérêt économique. Parmi ces activités, le traitement et la valorisation des déchets ménagers et agricoles pour produire des briquettes constituent une solution concrète répondant directement au besoin principal de combustibles de cette population vulnérable déplacée.
Cette action mis en place au 1er juillet 2024 se terminera au 31 décembre 2024. Elle a déjà vu un certain nombre d’objectifs atteints qui se sont déclinés de la manière suivante :
L’équipe de la Fondation Matendo a, en tout premier lieu, entrepris une mission sur le terrain à Bulengo, où elle a eu l’opportunité de rencontrer les principaux acteurs du camp des déplacés. Lors de cette rencontre, elle a pris contact avec le président du camp ainsi que les gestionnaires des différentes organisations présentes, notamment le CNR, l’OIM et AIDES. Au cours de ces échanges, elle a présenté en détail le projet, en précisant sa durée de 6 mois et en indiquant que la coopération allemande, via son ambassade à Kinshasa, en était le bailleur de fonds.
Cette initiative a été reçue très positivement, les responsables ayant exprimé leur soutien pour la mise en œuvre des activités.
En parallèle, l’équipe a également informé le lead de Cluster Protection à son bureau de l’UNHCR. Celui-ci a souligné l’importance du projet, affirmant qu’il arrive à un moment crucial, alors que les déplacés ont un besoin urgent de formation et de production de briquettes de charbon vert.
Au cours de cette mission, plusieurs personnes clés ont été contactées : Hector Malonga, point focal protection à l’UNHCR, Hulaire, l’administrateur du camp CNR, Olivier, gestionnaire du camp OIM/AIDES, et Jean Rutebuka, gestionnaire du camp OIM. Ces échanges ont permis de renforcer les liens entre la Fondation Matendo et les acteurs locaux, tout en assurant un soutien mutuel pour le succès du projet.
La deuxième action fut dirigée vers le terrain : une prise de contact avec les chefs des quartiers Lac Vert et Mugunga ainsi qu’avec le comité du marché Kituku, s’est avérée nécessaire.
Puis l’organisation d’une réunion communautaire avec le Comité des déplacés et le Comité des femmes a permis le retour d’information pour organiser la marche à suivre.
Lors des échanges avec les chefs des quartiers de Mugunga et Lac Vert, en présence des cadres de base, ce fut l’occasion de leur présenter le projet et son importance pour l’assainissement des quartiers et des avenues pendant le ramassage des déchets. Ils se sont engagés à sensibiliser leur population sur le projet et à collecter les déchets en un point où nous pourrons les récupérer.
Le comité du marché de Kituku a également exprimé son enthousiasme pour ce projet, qui contribuera à réduire l’insalubrité du marché. Ils ont appris que les déchets stockés peuvent être transformés en charbon écologique en tant que combustible. Le comité a alors, indiqué un emplacement pour stocker les déchets, facilitant ainsi leur ramassage. De plus, ils ont mis à leur disposition quatre personnes pour les aider lors des journées de ramassage à Kituku.
Pendant la réunion, la discussion s’est orientée autour du projet, de ses activités, de ses bénéficiaires et de sa durée. Les femmes présentes ont manifesté leur satisfaction à l’idée d’être formées et encadrées pour la fabrication et la production de briquettes, par groupes de 30. Elles ont exprimé leur détermination à suivre toutes les étapes de la production jusqu’à la fin. Selon elles, le projet est très pertinent, car en plus de l’aide alimentaire fournie par le PAM, la Fondation Matendo leur apprendra à produire des briquettes de charbon vert, pour cuisiner. Elles perçoivent cette formation comme un acquis de compétence individuelle.
Sur le terrain trois personnes clés ont pu être contactées : Jeannine Lwanzo : Administratrice du marché de Kituku et Justine Nikuze : Présidente du genre, camp de Bulengo, et Mahoro : Président du camp de Bulengo.
En collaboration avec les gestionnaires du camp et le comité des déplacés, deux sites de travail dans le camp même, ont pu être identifiés.
Des visites sur le terrain ont été organisées pour repérer les espaces de travail, en marquer les limites et signer un protocole avec l’OIM, AIDES, CNR et le comité des déplacés.
Le premier site de travail, situé dans les zones 33, 34 et 35, couvre une parcelle de 15m sur 20m. Le second site, situé dans les zones 83, 86, 87 et 88, s’étend sur une parcelle de 20m2.
Une équipe de quatre journaliers a déjà été recrutée et travaille sur les sites pour aplanir le terrain et disposer les pierres nécessaires à la construction des fondations de la maison.
Mise en place d’un Comité de femmes : Un comité provisoire a été mis en place pour superviser les activités. Des élections ont été organisées sur le site de travail pour constituer ce comité, qui aura pour mission de superviser les groupes constitués. S’en est suivi Une Identification de la première vague des bénéficiaires. La Fondation Matendo, en collaboration avec le Comité de femmes, a identifié les femmes vulnérables des zones 33, 34 et 35 du camp de Bulengo. Elles ont été sélectionnées selon des critères spécifiques et informées des activités de production de briquettes. Les femmes intéressées ont manifesté leur accord pour suivre l’apprentissage. 42 femmes bénéficient de cette formation, dont 40 pour la production de briquettes et 2 pour la conduite de la moto tricycle.
Dans le cadre de ce projet innovant, deux femmes, Diane Havugimana et Kaneza Habarurema, ont été sélectionnées pour conduire des motos tricycles. La Fondation Matendo a également identifié deux formateurs pour leur offrir une formation pratique accélérée.
Pour identifier ces formateurs, une réunion a été organisée à Minova, rassemblant 30 jeunes producteurs de briquettes de Minova et Bweremana. L’objectif était de sélectionner quatre formateurs (deux hommes et deux femmes) qui se rendraient à Goma pour former les femmes du camp de Bulengo. Les instructeurs choisis, experts dans le cycle de production des briquettes, sont Dunia Hamuli, Baraka Mushumo, Costance Byasasa et Himizo Abigael.
Parallèlement, un plan d’achat de matériels et outils a été élaboré. Cinq demandes de cotation ont été envoyées pour chaque catégorie de fournisseurs, incluant quincaillerie, foyers améliorés, bois (madriers, chevrons, planches), tricycles, presses à briquettes, broyeurs et carbonisateurs. Ces demandes permettront d’analyser et de comparer les prix afin de sélectionner les meilleurs fournisseurs.
La Fondation Matendo a également entrepris la construction de six hangars et six dépôts, destinés à être utilisés par 180 femmes pour la production de briquettes dans le camp de Bulengo.
Enfin, les femmes des six sites ont commencé les activités de ramassage, triage et séchage des déchets. Actuellement, les déchets sont en cours de collecte.
Ces initiatives sont remarquables car elles impliquent activement les femmes dans la gestion des déchets. Leur participation est cruciale pour plusieurs raisons :
Autonomisation économique : Ces activités offrent des opportunités d’emploi et de revenus pour les femmes, améliorant ainsi leur indépendance financière et leur statut social.
Impact environnemental : Le tri et le séchage des déchets avant la carbonisation contribuent à réduire la quantité de déchets envoyés aux décharges et à minimiser l’impact environnemental.
Rôle communautaire : Les femmes jouent souvent un rôle central dans leurs communautés qui commence par le noyau familial. Leur implication dans la gestion des déchets est à même d’encourager des pratiques plus durables et sensibiliser davantage de personnes aux enjeux environnementaux.
Delphin BAENI
Chef de projet à la Fondation Matendo
Pour poursuivre la réflexion suivre les liens :
https://www.wacaprogram.org/fr/article/nous-avons-besoin-dune-approche-du-genre-pour-lutter-contre-la-pollution-des-plastiques
https://www.unep.org/fr/actualites-et-recits/recit/quand-les-dechets-oeuvrent-pour-les-femmes
Ce rapport a pour but de présenter et donner un aperçu général sur la façon dont les agglomérations de Minova et Bweremana en RD Congo, se sont organisées pour créer une filière de production et de commercialisation du charbon vert gérée par des jeunes et des femmes, soutenue par la population, les autorités locales et les acteurs du territoire.
Un but mais aussi un défi ! Celui d'agir et de contribuer pour sauvegarder notre territoire, préserver l’environnement des deux agglomérations et lutte contre la pauvreté notamment des jeunes et des femmes.
Les parties prenantes au projet sont informé sur l’état d’avancement des activités de production des briquettes dans les villages Minova et Bweremana. Pour mémoire :
- Assainir les deux agglomérations de Minova et Bweremana par l'évacuation des déchets (organisation du tri et du dépôt dans les décharges publiques),
- Valoriser les déchets par la production de 36 tonnes de briquettes,
- Diffuser les briquettes et résoudre le problème de rareté de combustible
- Protéger l’environnement en réduisant la consommation du charbon de bois et donc la la coupe de bois,
- Contribuer aux revenues des jeunes et des femmes engagées dans la production du charbon vert.
De juillet 2023 au Mars 2024 (9 mois) :
Pendant ces 9 mois après le projet sans financement, mais avec l’accompagnement de la Fondation Matendo et du Groupe Local RIEH, les jeunes de Minova et Bweremena, malgré les perturbations causées par les conflits armés, pendant la production, notamment aux affrontements dans la zone entre les FARDC et les terroristes du M23, ces jeunes ont produits :
- Il faut noter que depuis le mois de juillet 2023, suite à l’insécurité qui règne dans le village de Bweremana, les jeunes de Minova et Bweremana ont décidé de se se regrouper pour travailler ensemble à Minova (plus d’accalmie).
- On note également que depuis le mois de janvier 2024, le Kg de briquette est vendu à 0,5 $.
- Les jeunes continuent à épargner avec la collaboration de leur AVEC Mapendo. Aujourd’hui après calcul, leur épargne s'élève à 402 000 Fc. Ils avaient dû arrêter, suite à l’insécurité prévue dans la zone.
- La Moto tricycle est toujours gérée par les jeunes et utilisée pour les activités de ramassage des déchets.
- Autre réalisation après le financement du projet : La Fondation Matendo a organisé un voyage à Goma, pour les jeunes de Minova et Bweremana. Ils ont rendu visite à l’entreprise Brisol Solution pour échange d'expériences afin d’améliorer leur production. Ci-après le rapport de la mission.
- Des séances de démonstration et de diffusion du charbon vert sous forme de briquettes sont organisées par les femme,s dès que les conditions sécuritaires sont réunies dans les quartiers.
- Des journées "portes ouvertes" sont assurées sur les lieux de production.
- Nous continuons a garder une relation étroite avec la Mwamikazi du Groupement Buzi. Elle nous demande constamment l’évolution de la production des briquettes et appelle souvent le chef de projet de la Fondation Matendo et le Groupe Local RIEH pour connaître où en sont les activités.
- L’implication des autorités coutumières locales dans la mise en œuvre des activités du projet et l’acquisition des parcelles sont des facteurs d’appropriation et de réussite du projet.
- Les jeunes qui se mobilisent dans l'activité du ramassage des déchets, séchage, tri, broyage et production des briquettes malgré leurs multiples occupations sont autant de signes qui montrent leur détermination à participer aux activités du projet malgré l’insécurité qui règne dans la zone.
- La population locale qui jadis, jetait leurs poubelles en vrac, commence, après plusieurs jours de sensibilisation, à les rassembler à un endroit précis. Elle commence a comprendre l’importance de leur transformation en combustible.
- La radio Communautaire Bobandano FM s'est engagée à sensibiliser la communauté sur l’importance du charbon vert dans le milieu, sans aucune compensation financière. Ce sont autant d'échos positifs que le projet trouve dans la zone, pour assainir le milieu et protéger l’environnement.
- La forte insécurité dans la zone a causé l'abandon de plusieurs jeunes à l'activité, pour se rendre à Goma suite aux affrontements à répétition.
- L’irrégularité des jeunes souvent constatée, pendant les heures de travail.
- Les machines de production sont mécaniques et demandent une grande force musculaire pour les activer. Cela diminue d'autant, la quantité de production.
Fait à Goma, le 22/04/2023
Pour la Fondation Matendo
Delphin BAENI
Chef de projet
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ERIC BISONGA
Je suis Éric Bisonga, né à Muhongoza, Territoire de Kalehe le 05 avril 1980, marié et père de 6 enfants. Après mes études secondaires à l'Institut Bahati de Bukavu, j'ai poursuivi mes études secondaires à l'Institut Bahati de Bukavu, où déjà j'encadrais des jeunes.J'ai poursuivi mes études universitaires à l'Institut Supérieur de Développement rural (ISDR Bukavu) où j'ai obtenu mon diplôme de licence. Depuis 2019, j'ai été élu président du Conseil territorial de la Jeunesse de Kalehe et à partir de 2010 je suis le président du Conseil d'administration de l'organisation Groupe Espoir de Vivre où nous avons réussi à obtenir des appuis financiers en faveur des populations vulnérables au Sud Kivu. Aujourd'hui membre actif de la société civile du Sud Kivu et défenseur des droits des opprimés.
L’initiative dénommée « ATEDD KIVU » a été menée à partir de 2019 en Territoire de Kalehe sous l’appui financier du FID et l’exécution du Consortium des Organisations et Instituts de recherche ou Universités du Sud-Kivu, nous citons : La FONDATION MATENDO, La COOPERATIVE MUUNGANO, CADRE, GEV et Le CEREIAD (Centre Régional d’études interdisciplinaires appliquées au Développement Durable, attaché à l’Université Catholique de Bukavu (UCB). Cette initiative d’actions territoriales pour un développement durable continue sur terrain par les associations engagées. Ce rapport va détailler un peu comment ces actions évoluent, les contraintes auxquelles les associations se heurtent, les pistes des solutions locales en lien avec les perspectives d’avenir.
Le Territoire de Kalehe est un Territoire en danger permanent avec un environnement fragile en cas de pluies diluviennes. Sur le terrain, plusieurs dégâts sont vécus par la population lies aux catastrophes naturelles qui trouvent leurs origines dans les hauts plateaux de Kalehe et les collines surplombant le Lac Kivu. La vie humaine traverse des difficultés majeures et l’écosystème tout entier, ce qui handicape ainsi le développement intégral du Territoire. C’est dans ce cadre que les associations se sont engagées pour contribuer à arrêter la dégradation du sol où passent les rivières, améliorer les pratiques agricoles par une agriculture rémunératrice, reboiser les collines et tout au long des routes et ainsi atténuer les dégâts. Cette action Territoriale pour le Développement Durable a intégré plusieurs acteurs comme les autorités locales (chefs des Villages, Chef de Groupement, Chef de Chefferie, acteurs de la société civile, écoles, églises,…), c’est une bonne stratégie qui est à la base des engagements pour des activités communautaires durables.
Un comité de pilotage poursuit les activités avec le suivi de proximité : Chef de Village et président du CVD (Comité Villageois de Développement), d’autres associations nous ont rejoints et se sont engagées dans la dynamique telle que :
1. UCD : Apiculture
2. TWCF
3. AFED
4. FFC
5. UPDA
6. ACDCE
4. OBU Kalehe
8. APDA Tchibanja
9. Comité des Jeunes Ami de la Nature
10. CBCA Buziralo
11. PPJ Rambira
12. CEBCE Rambira
Les arbres plantés au début évoluent normalement et l’association a continué à en planter d’autres :
- Les arbres sont plantés tout au long de la route de desserte agricole qui mène vers le Sous-Village de Manga à Lusheberer et sur la route qui monte vers les hauts-plateaux de Lusheberer - Route de desserte agricole de Lushebere pour Musumba : Kanyampinga et RUHOGO, ils sont au niveau d’un demi-mètre.
- Les associations continuent à mettre en place des pépinières et à entretenir les rivières comme elles s’y sont engagées,
- Le comité de pilotage continue à suivre et à organiser des réunions avec les associations engagées après le passage des inondations mortelles.
Distribution des plantules à Kalehe-Bushushu
Réunion avec les membres des associations engagées dans ATEDD Kivu.
GEV est une organisation engagée, avec les 37 autres associations du milieu, sur la base de la vocation du volontarisme. Elle travaille chaque jour pour faire sortir la population du danger et aider les communautés ici à continuer à vivre avec leurs rivières. Les membres mènent des actions de sensibilisation pour prévenir le danger de la déforestation, protéger les berges le long des rivières et canaliser l’eau dans la bonne direction. L’approche jusque-là est d’agir ensemble sans exclure personne en comptant sur les capacités locales. L’animation locale se poursuit normalement pour les objectifs assignés : s’organiser localement pour travailler malgré les coûts dures de pertes en vie humaine dues aux inondations ; reboiser et développer des pratiques agricoles biologiques, productives et restauratrices inspirées par l’économie humaine, chaque personne doit vivre dans la dignité, c’est possible de changer des situations, mais ensemble. A Bushushu, les membres des associations sont à l’œuvre.
Eric BISONGA/Animation GEV à Kalehe, RDC
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BAENI KABIONA Delphin
Delphin a 36 ans, marié et père de 3 enfants.
Bonjour Delphin, peux-tu nous informer de la situation sur le terrain ?
Du côté tant de Minova que de Bweremana, les activités du projet ATEDD à travers les engagements signés par les structures pour accompagner les actions, sont toujours visibles.
Les comités de pilotage sont-ils actifs ?
Après la réunion de clôture du projet ATEDD, le terme « Comité de Pilotage » a changé. A Bweremana les actions des activités ATEDD sont maintenant suivies par le « Comité local de paix et de développement » accompagné par le « Conseil Agricole Rural ». Tandis qu’à Minova les actions d’ATEDD sont suivies par le « Comité local de développement ». Cela signifie que, comme le Consortium l’avait voulu, l’action est prise en charge par les institutions locales existantes.
Les populations continuent-elles à entretenir les rivières ?
A la question de savoir si la population continue à entretenir les rivières, du côté de Bweremana je réponds oui. Les Groupes locaux RIEH mis en place, tant à Bweremana qu’à Mweya par le projet ATEDD sont toujours actifs et interviennent régulièrement sur la rivière Mweya, chaque Jeudi de la semaine.
Côté Bweremana à travers les travaux communautaires (Salongo) de chaque samedi, le CLPD et OPED, une structure de la place qui s’était engagée dans le curage et l’entretien de la rivière Renga, initient des travaux communautaires sur la rivière Renga.
Pour Minova les activités de curage continuent normalement, à travers le CLD et le groupe des Jeunes Volontaires de Minova.
Malgré un découragement latent par manque de matériel, les Jeunes Volontaires ont tenu parole et restent engagés sur les travaux communautaires du samedi sur les rivières Kilalo et Mubimbi. D’ailleurs, quand vous viendrez, vous pourrez constater les actions effectuées toujours visibles et leurs travaux du samedi.
Est - ce que les arbres plantés lors du projet, grandissent ?
Les arbres plantés le long de la routé National 2 et les routes de desserte agricole du côté de Bweremana et de Minova, grandissent normalement. Leur croissance est surveillée par chaque propriétaire du champ riverain, qui s’occupe de leur entretien.
Pour les arbres plantés dans les parcelles, le long des limites de champs, aux écoles et églises, ils sont suivis par les propriétaires qui avaient signé une fiche d’engagement dans lequel était transcrit le nombre de plantules cédées et l’engagement de faire le suivi et s’occuper de leur entretien.
Durant les réunions de sécurité et de développement, organisées par le Chef de la Chefferie de Bahunde, celui-ci ne manque jamais de demander des nouvelles, au CLPD et CARG, sur l’évolution des plantules données à la population par le projet ATEDD.
A Minova, on a malheureusement pu constater que lors de la construction de la route qui va de Kasengesi à Nyamukubi, l’Organisation de Construction et Réhabilitation (ICOPT) a détruit près de 2500 plantules que l’Organisation signataire APEVI asbl avait planté le long de la voie qui va de Chungiri jusqu’à Buganga, sur 4 km. Constat est fait qu’ICOPT ne respecte pas la distance imposée qui sépare la route des champs !
Est - ce que les populations continuent à entretenir les arbres ? est - ce que les arbres grandissent normalement ? dans quel proportion ?
Pendant la distribution des plantules chaque personne a signé une fiche d’engagement sur laquelle sont consignés le nombre de plantules données et l’engagement personnel du suivi de plantation.
Par leur adhésion au Consortium, les agronomes de la chefferie des Bahunde et Groupement Buzi ont comme rôle :
- d’assurer le suivi et d’appliquer cette mesure sur le principe « je coupe un arbre, j’en plante 10 »,
- de sensibiliser la population sur la protection des arbres contre les animaux en divagation,
- et l’assurance d’entretenir au jour le jour, une bonne croissance des arbres distribuées et plantées,
Tous ces points sont en cours d’organisation, par les CLPD et CLD.
Dans quelle mesure les actions se sont poursuivies après la fin des financements" ?
A Minova, ces actions, mises en place par le projet ATEDD, se poursuivent avec les CLD et les Jeunes Volontaires. A Bweremana, c’est le CLPD et CARG qui maintiennent les actions, avec l’appui et le suivi permanent de l’Animateur CADRE et de la Fondation Matendo, présents dans la zone.
Quelles sont les actions qui se sont poursuivies ? comment ? et par qui ?
Les actions qui sont poursuivies jusqu’aujourd’hui sont :
- L’entretien des rivières à travers les structures comme AJVMI, RIEH Mweya et les travaux communautaires organisés par l’état.
- La fabrication des foyers améliorés est assurée par l’organisation ADIC pour Minova qui encadre plus de 8 jeunes dans ce domaine, payés selon le nombre de foyers fabriqués et vendus et IJC côté Bweremana qui encadre plus de 12 jeunes, payés également selon la quantité produite.
.
- Le suivi et l’entretien des plantules gérés par chaque personne qui se sont engagée, en signant la fiche d’engagement, à les protéger durant leur croissance, contrôlés et vérifié dans sa mise en application par le CLD et CLPD / CARG et ses agronomes.
Quelles sont les perspectives attendues ?
La perspective principale est de voir les plantules pousser et que les rivières ne débordent plus. Il nous faut toujours veiller à sensibiliser les organisations qui s’étaient engagées à continuer les actions mises en place par ATEDD.
- Rester en contact permanent avec les structures locales qui avaient pris les engagements pour pérenniser les actions d’ATEDD.
- Acquérir la certitude que la population puisse s’approprier ces actions.
- Encourager les CLD, CLPD/CARG à faire des visites permanentes pour s’assurer de la continuité des activités.
Merci Delphin pour ce travail de terrain réalisé malgré la situation difficile que vous traversez.
Pour la Fondation Matendo à Minova et CADRE à Bweremana
Delphin BAENI
Point Focal
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This was the slogan used by the Le Mené municipal team, led by Isabelle Le Gall (Director General of Services) and Florian Grass (Sustainable Development Officer) and chaired by Gérard Daboudet, the town's mayor, to invite residents to get together and discuss their daily living environment.
On Friday 17 November, in the Saint-Gouéno village hall, around fifty people from all over the commune responded to the call: associations, local authority staff, tenants, owners, farmers, employees, elected representatives, people who have been involved for a long time; however, whatever their status, they were all curious or invested in the dynamics of the area.
A welcome drink was offered to us, for an initial exchange or reunion, which was much appreciated.
Then, under the guidance of host Roseline Durand from the Atelier des petits ruisseaux, the evening's proceedings were presented, with an initial assessment of the territory's strengths and weaknesses.
- New commune since 1 January 2016 (investment leverage) ;
- Authentic and natural preserved environment;
- A dynamic energy sector (a pro-active area in terms of energy and ecological transition);
- A very large factory in the area: the slaughterhouse of Kermené is a subsidiary of the E. Leclerc Group since 1978, and a major player in the French food industry. 2,800 workers are employed at the Le Mené site, compared with 4,000 at the group's 7 other sites, all in Brittany;
- A low unemployment rate;
- A positive migratory balance;
- 128 vibrant cultural and sporting associations;
- Le Mené, a key local centre within the LCBC Communauté de communes de Loudéac Communauté Bretagne Centre. Le Mené has a proven track record of working together, thanks to its archipelago configuration, which has required commitment and participation from each of the 7 market towns. The competence of the Le Mené commune puts into perspective what the 42 communes of LCBC must achieve together: a strong common identity, it while retaining the culture of each. It is an example of action;
- School services and the presence of an ESD-labelled secondary school. The "E3D" label, which stands for École ou Établissement en Démarche globale de Développement Durable, was developed by the French Ministry of Education to recognise and encourage schools and educational establishments that are committed to a comprehensive approach to sustainable development;
- From a health point of view, an area recognised through the ZIP (Zone d'Action Prioritaire) scheme;
- Dynamic employees who are committed to their work;
- The emergence of a group of residents motivated to get involved in the Loudéac Communauté Bretagne Centre community of municipalities.
- At 163.23 km2 in length, Le Mené is reputed to be the largest in Brittany. Situated in the extreme north-east of the Community of Communes, Le Mené is somewhat isolated and poorly served, particularly within the LCBC territory;
- Successfully consolidating the new commune from an identity point of view, it was born out of the transformation of the Le Mené Community of Communes into a new commune in 2016. As a result, the historic communes of Collinée, Langourla, Le Gouray, Plessala, Saint-Gilles-du-Mené, Saint-Gouéno and Saint-Jacut-du-Mené were "merged";
- Health services available, but under pressure;
- An ageing population;
- Fewer people working in agriculture, where there is a need to relocate farming and food production. Existence of a PAT LCBC (Territorial Food Plan);
- Little agricultural diversification in the area;
- Various tools piloted by LCBC PAT: territorial food projects aim to unite the various players in a given area around the issue of food, thereby helping to take account of the area's social, environmental, economic and health dimensions; PCAET: a planning tool that is both strategic and operational, enabling local authorities to address the whole range of air-energy-climate issues in their area; CRTE: Territorial Contract for Recovery and Ecological Transition;
All these national plans, absolutely essential in their implementation, lack simplicity in contacts. Organisational difficulties are still ongoing...
- Housing: ageing housing stock (fuel poverty);
- Ensuring the integration of allophone populations (whose mother tongue is not French) and vice versa to promote living together (more of a vigilance than a weakness).
The participants were then invited, according to their areas of interest, to take part in a round-table discussion on the living environment of its residents on a daily basis. 5 themes were chosen: Health, mobility, living together, shops and housing.
At each table, participants were free to express their views, based on their own experiences. A person appointed as "rapporteur" led the debate, and the results were then fed back to the group.
To complete the picture, the same exercise was repeated during the second workshop, which took place at the same time and place on 7 December.
New themes were raised around the ecological and energy transitions in the local economy:
Energy and the environment: - What new direction should the town set for itself in the future? - What actions and projects have been launched to continue Le Mené's pioneering approach to energy? - How can we raise residents' awareness of the challenges of energy transition? - How can we promote and care for the local environment?
For agriculture and food: - How can we maintain agricultural activity in the municipality in the future? - How can we encourage the establishment of high value-added agriculture? - How can we create more dialogue between farmers and residents? - How can we reduce the impact of farming on the climate, water resources and biodiversity? - What food policy should we choose for our children and elderly? - Helping local people to eat well.
For shops and services: - How can we maintain the fabric of shops and services in the face of the rise of online shopping? - What shops and services are missing in Le Mené? - What alternatives can be put in place to maintain a local economy in rural areas? - How can we support local people who are jobseekers (particularly allophones)?
3 tables are looking at the changes that need to be made, revealing the constant concern for territorial dynamics in the commune. A time for reflection that will enable us to exchange ideas and update information on what has already been achieved.
A full report will be provided by the organisers: the municipal team and the commissioned agency "les petits ruisseaux", run by a former member of the MIR Association. As a reminder, MIR (Mené Initiative Rural) was created in 1997 by farmers, in the wake of the Salon des Fourrages, organised in 1995 in Plessala. It has brought the Mené region to life and raised its profile through its various events, particularly those dedicated to the environment in the Côtes d'Armor. With a reputation as the commune's "itching powder", it worked with the elected representatives of the time to seek out, develop and install renewable energies as part of a real regional dynamic, and even became a forerunner at national level. An exceptional human adventure that has left its mark on the history of the region.
In conclusion, the aim of this citizen participation in the residents' workshops is to feed into the discussions and projects led by the municipality's elected representatives. It's an approach that has often been tried and tested in Le Mené, at key moments in its history. In this way, residents can share and learn from each other, become active players, gain confidence in their abilities and feel useful to the community in their role as citizens.
Collectively, the approach helps to create a local dynamic while sustaining the involvement of local residents. It facilitates action and fosters trust, proximity and conviviality between participants.
Marie Grippaudo
Head of INHE’s Communication
A resident of Le Mené, committed to her region
You can access this content in English by clicking on this link:
C’est derrière cette formule que l’équipe municipale de la commune Le Mené, Isabelle Le Gall (DGS : Directrice Générale des Services) et Florian Grass (responsable Développement durable) en première ligne, présidée par Gérard Daboudet son maire, ont invité les habitants à se réunir pour échanger autour de leur cadre de vie au quotidien.
Ce vendredi 17 novembre, à la salle des fêtes de Saint-Gouéno, une cinquantaine de personnes, issues de toute la commune ont répondu à l’appel : acteurs associatifs, agents de la commune, locataires, propriétaires, agriculteurs, salariés, élus, personnes engagées de longue date ; Cependant, quel que soit leur statut, tous curieux ou investis dans la dynamique du territoire.
Un pot d’accueil nous a été offert, pour un premier échange ou retrouvailles, très apprécié.
Puis sous la houlette de l’animatrice Roseline Durand de l’Atelier des petits ruisseaux, une présentation du déroulement de la soirée a été faite avec un premier état établi des forces et faiblesses du territoire.
- Commune nouvelle depuis le 1er janvier 2016, (levier d’investissement) ;
- Environnement préservé authentique et naturel ;
- Dynamique autour des énergies (territoire pro-actif sur la transition énergétique et écologique) ;
- Une locomotive économique sur le territoire : KERMENÉ. Pour mémoire Kermené est une filiale du Mouvement E. Leclerc depuis 1978, acteur majeur de la filière agroalimentaire française. 2800 ouvriers travaillent sur le site de la commune Le Mené pour 4000 salariés sur les 7 sites du groupe tous implantés en Bretagne ;
- Un faible taux de chômage ;
- Un solde migratoire positif ;
- Vitalité associative culturelle et sportive au nombre de 128 ;
- Le Mené, pôle structurant et de proximité au sein de LCBC Communauté de communes de Loudéac Communauté Bretagne Centre. Le Mené est éprouvée dans le faire ensemble, de par sa configuration en archipel, qui a demandé engagement et participation de chacun des 7 bourgs. La compétence de la commune Le Mené met en perspective ce que les 42 communes de LCBC doivent atteindre ensemble : une identité commune forte au-delà des changements d’identité à « géométrie variable », tout en gardant la culture de chacun. Elle est un exemple d’action ;
- Service scolaires et présence d’un collège labellisé EDD. La labellisation « E3D » pour École ou Établissement en Démarche globale de Développement Durable, a été développée par le ministère chargé de l'éducation nationale pour reconnaître et encourager les écoles et établissements scolaires qui s'engagent dans une démarche globale de développement durable ;
- D’un point de vue de la santé, un territoire reconnu à travers le dispositif ZIP : Zone d’Action Prioritaire ;
- Ses agents dynamiques et investis dans leurs missions ;
- Émergence d’un collectif d’habitants motivés de s’investir dans le territoire de la communauté de communes Loudéac Communauté Bretagne Centre.
- Le Mené avec ses 163,23 km2 de long est réputé la plus étendue de Bretagne. Situé à l'extrême nord-est de la Communauté de communes, la commune Le Mené est quelque peu isolée et mal desservie, notamment au sein du territoire de LCBC ;
- Réussir à consolider la commune nouvelle d’un point de vue identitaire, elle est née de la transformation de la communauté de communes du Mené en une commune nouvelle en 2016. La conséquence a été la « fusion » des communes historiques : Collinée, Langourla, Le Gouray, Plessala, Saint-Gilles-du-Mené, Saint-Gouéno et Saint-Jacut-du-Mené ;
- Présence d’une offre de santé, mais en tension ;
- Une population vieillissante ;
- Diminution des actifs agricoles là où un besoin de relocaliser l’agriculture et l’alimentation est nécessaire. Existence d'un PAT LCBC (Plan Alimentaire Territorial) ;
- Territoire peu représenté en diversification agricole ;
- Divers outils pilotés par LCBC PAT : les projets alimentaires territoriaux ont l'ambition de fédérer les différents acteurs d'un territoire autour de la question de l'alimentation, contribuant ainsi à la prise en compte des dimensions sociales, environnementales, économiques et de santé de ce territoire. ; PCAET : outil de planification, à la fois stratégique et opérationnel, qui permet aux collectivités d'aborder l'ensemble de la problématique air-énergie-climat sur leur territoire ; CRTE : Contrat territorial de Relance et de Transition Ecologique ;
Tous ces plans nationaux, absolument essentiels dans leur mise en place, manque de simplicité dans les contacts. Une difficulté d’organisation encore en cours…
- Habitat : parc de logement vieillissant (précarité énergétique) ;
- Veiller à l’intégration des populations allophones, (dont la langue maternelle n’est pas le français) et vice versa pour favoriser le vivre ensemble (plus une vigilance qu’une faiblesse).
Les participants ont ensuite été invités suivant leurs centres d’intérêt à se regrouper en tour de table, pour échanger autour du cadre de vie de ses habitants, au quotidien. 5 thématiques ont été choisies : La santé, la mobilité, le vivre-ensemble, les commerces, l’habitat.
A chaque table, la parole s’est opérée librement nourrie par les propos du vécu des participants. Une personne désignée en tant que « rapporteur » a animé le débat, puis la parole fédérée a été restituée au niveau du groupe.
Pour compléter le tableau, le même exercice s’est renouvelé durant le second atelier qui a eu lieu le 7 décembre, même lieu, même heure.
De nouvelles thématiques en question autour des transitions écologiques et énergétiques de l’économie locale :
Pour l’énergie-environnement : - Quels nouveau cap fixé demain pour la commune ? - Quelles actions, quels projets lancés pour poursuivre la démarche avant-gardiste de Le Mené en matière énergétique ? - Comment réussir à sensibiliser les habitants aux enjeux de transitions énergétiques ? - Comment valoriser et prendre soin de l’environnement de proximité ?
Pour l’agriculture – alimentation : - Comment maintenir une activité agricole demain dans la commune ? - Comment inciter l’installation d’une agriculture à forte valeur ajoutée ? - Comment créer davantage de dialogue entre les agriculteurs et les habitants ? - Comment réduire l’impact des exploitations agricoles sur le climat, la ressource en eau, la biodiversité ? - Quelle politique « alimentaire » choisir pour nos enfants, nos ainés ? - Accompagner les habitants au « bien-manger ».
Pour les commerces et services : - Comment maintenir le tissu de commerces et services face à la montée de l’achat en ligne ? - Quel commerce, service manque-t-il sur le territoire de Le Mené ? – Quelles alternatives mettre en place pour maintenir une économie de proximité en milieu rural ? – Comment accompagner les personnes de la commune en situation de demandeurs d’emploi (notamment les allophones) ?
3 tables s’interrogent sur les mutations à opérer qui révèle le souci constant d’une dynamique territoriale sur la commune. Un temps de réflexion qui nous permet d’échanger pour une remise à niveau des informations sur les réalisations déjà opérées.
Un compte-rendu exhaustif nous sera communiqué par les organisateurs : l’équipe municipale et l’agence mandatée « les petits ruisseaux » animé par une ancienne de l’Association MIR. Pour mémoire, MIR pour Mené Initiative Rural fut créée en 1997 par des agriculteurs, dans le sillon du Salon des fourrages, organisé en 1995, à Plessala. Elle a fait vivre et rayonner le Mené par ses diverses animations notamment dédiées à l'environnement dans les Côtes d’Armor. Réputé comme « poil à gratter » de la commune, elle a su, avec les élus de l’époque, chercher, développer et installer les énergies renouvelables dans une vraie dynamique territoriale jusqu’à en devenir précurseur au niveau national. Une aventure humaine exceptionnelle qui a marqué l’histoire du territoire.
Pour conclure, cette participation citoyenne aux ateliers-habitants, a pour but de nourrir les réflexions et projets conduit par les élus de la commune. Une approche, souvent expérimentée sur Le Mené, dans les temps forts de son histoire. Les habitants peuvent ainsi partager et s’enrichir mutuellement, devenir acteurs, prendre confiance en leurs capacités et se sentir utiles au collectif, dans leur rôle de citoyen.
Collectivement, la démarche permet de créer une dynamique locale tout en pérennisant l’implication des habitants. Elle facilite l’action, favorise la confiance, la proximité et la convivialité entre les participants.
Marie Grippaudo
Responsable de la Communiication au RIEH
Une menéenne engagée.
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Eglise-Wallonie groupe belge membre du RIEH, a fait parvenir au Secrétariat international une lettre ouverte rédigée par Kairos Southern Africa et Kairos Palestine, qui ont leurs origines dans le document Kairos adressé en 1985 par des théologiennes et théologiens sud-africains pour interpeller les Eglises de leur pays au moment où le régime de l'apartheid instaurait l'état d'urgence. Cette lettre condamne la guerre. Cette lettre condamne la guerre menée par Israël contre la population de Gaza et la situation faite par Israël à la population palestinienne dans les territoires occupés.
Le RIEH a pour objectif de promouvoir l’économie humaine, qui porte la vision d’une société où chaque personne et toutes les personnes vivent dans la dignité et une démarche pour y parvenir qui s’appuie sur l’éducation populaire et la démocratie participative.
Manifestement les Palestiniens, de la bande de Gaza ou de Cisjordanie ne vivent pas dans la dignité et c’est insupportable.
Le rôle du RIEH n’est pas de proposer des solutions politiques globales. Il est de soutenir les actions concrètes qui permettent à toute la population de répondre par son travail et sa créativité à ses besoins économiques et d’organiser par la négociation entre toutes les parties des espaces de sécurité et de paix.
En Palestine et en Israël le chemin sera très long. Raison de plus pour s’y engager sans délai en commençant par la fin de l’occupation illégitime et illégale et le respect des droits souverains de deux peuples.
Le RIEH soutient l’appel émanant du dialogue entre le Rev. Frank Chikane, ancien Directeur de l’Institute for Contextual Theology et Chef de Cabinet du Président Thabo Mbkeki et Mgr Michel Sabbah, ancien Patriarche Latin de Jérusalem, deux autorités morales amplement reconnues pour leur action en faveur de la défense des Droits Humains fondamentaux dans des contextes d’apartheid tels que qualifiés par les Nations Unies.
1er novembre 2023
Lettre ouverte conjointe de Kairos Afrique du Sud et de Kairos Palestine aux responsables d'Églises et aux chrétiens des États-Unis, d'Europe et de la grande famille œcuménique.
« Seigneur, mon Dieu, toi qui es juste, fais-moi justice ! » (Ps. 35,24).
Sœurs et frères :
Un génocide contre les Palestiniens de Gaza se déroule sous nos yeux et il n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé il y a moins de 30 ans au Rwanda et il y a 80 ans en Europe. De nombreux Occidentaux ont été complices de ces génocides. Nous ne pouvons pas et nous ne voulons en aucun cas laisser cela se reproduire. Il faut l’arrêter au plus vite.
Si vous n'agissez pas pour mettre fin à ce génocide qui est soutenu par beaucoup dans vos pays et qui est encouragé par la fourniture d'armes à Israël pour le mettre en œuvre, vous vous en rendez complices. Ceux dont les gouvernements soutiennent ce génocide ont une responsabilité plus grande et doivent s'assurer que leurs gouvernements y mettent fin.
Nous condamnons toute forme de violence à l'encontre de civils et de toute autre personne, mais il faut reconnaître que cette guerre n'est pas née de rien. Sa genèse remonte à l'occupation illégale des territoires palestiniens, à l'expansion des colonies juives illégales en Palestine occupée, à la négation des droits des réfugiés palestiniens qui voudraient retrouver
leurs anciens foyers, et au siège de Gaza qui dure depuis 17 ans. Et plus récemment à la montée au pouvoir en Israël de groupes fascistes ultra-nationaux et ultra-religieux et au refus par l'actuelle coalition nationaliste et religieuse de droite qui est au pouvoir, de reconnaître le droit inaliénable des Palestiniens à la liberté et à l'autodétermination. Le monde entier a été témoin des violations et des agressions continues perpétrées par des extrémistes juifs, des colons, des membres de la Knesset et des ministres contre des lieux saints musulmans et chrétiens et contre des fidèles, tant à Jérusalem qu’en d'autres endroits, et tout ceci au mépris de la sensibilité religieuse non seulement des Palestiniens, mais aussi de millions de chrétiens et de musulmans à travers le monde, - pour ne citer que quelques-unes des raisons qui expliquent les souffrances des Palestiniens sous le régime israélien d’occupation et de colonialisme.
En 2022, les forces israéliennes d'occupation ont tué 230 Palestiniens : 171 en Cisjordanie, 53 à Gaza, et 6 en Israël, et 44 d’entre eux ont été des enfants. De plus, entre le début de l'année et le 7 octobre 2023, les forces israéliennes d'occupation ont tué un total de 243 Palestiniens. Nous espérons que ces chiffres vous donnent une vue d’ensemble de ce que vit le peuple palestinien. Tout ceci simplement pour dire que ce n’est pas le 7 octobre 2023 seulement que sont venus la douleur, la peine et le chagrin.
Nous savons tous que toutes ces atrocités contre des êtres humains sont contraires à la volonté de Dieu pour son monde. Elles sont contraires également au droit international et aux conventions de Genève. Ce droit et ces conventions ont été mis en place par des puissances occidentales, après la Seconde guerre mondiale surtout, et aucun État n'en a été exclu ou n'a bénéficié d'un statut particulier.
Si l'on confronte tout ce qui vient d’être évoqué au siège total qu’Israël impose à Gaza et au dangereux blocage de presque toutes les voies non violentes, tout être humain tant soit peu raisonnable peut comprendre que la situation allait être explosive. On peut se demander comment les Américains ou les Européens auraient réagi si eux avaient été exposés à une situation semblable à celle qu’a vécue la population de Gaza. L'histoire nous enseigne qu'ils n'auraient pas réagi de manière non violente, et c'est pourquoi nous trouvons extrêmement hypocrites certaines des qualifications que l’on a attribuées aux Palestiniens (comme auparavant aux Sud-Africains).
Les Sud-Africains savent ce que cela signifie que d’être étiqueté comme « terroriste » ou « communiste ». Des étiquettes pires encore ont été apposées sur les Palestiniens par ceux qui se sont rendus coupables des pires formes d'antisémitisme, un fardeau et une responsabilité qu'ils ont fait porter ensuite au peuple palestinien. Dans la pratique, nous
voyons comment les Palestiniens sont terrorisés quotidiennement par les colons israéliens, par les forces israéliennes d'occupation et d’autres milices sionistes. C'est à cause de tout cela que nous dénonçons l'hypocrisie de ces étiquettes qui ne sont imposées qu'à un seul groupe de personnes.
La plupart des Églises d'Europe et des États-Unis semblent ne pas avoir renié leur passé colonialiste et raciste. Et de ce fait, les lunettes à travers lesquelles ils perçoivent ce que nous vivons aujourd’hui sont toujours teintées par leurs péchés de colonialisme et de racisme. Il est important que nous vous y rendions attentifs une fois de plus aujourd'hui, afin de vous en faire prendre conscience. C’est une vision de la pire espèce, incompatible avec Jésus tel que nous le connaissons à travers les Écritures. C’est pourquoi nous vous appelons à un profond repentir.
Car Jésus tel que nous le connaissons et tel que nous le vivons - lui dont nous allons bientôt célébrer la naissance à Bethléem - est magnifiquement présenté par les paroles de la jeune poétesse chrétienne sud-africaine Thandi Gamedze lorsqu'elle écrit :
« Si Jésus vivait aujourd'hui, je veux dire le Jésus brun,
celui qui a grandi en Palestine occupée sous la menace permanente de l'empire romain
avec ses forces armées à l’affût de quiconque oserait s'écarter de la ligne prescrite.
Ce Jésus dont l’arrivée dans le monde a été marquée par la violence,
l'air résonnant des ordres du roi Hérode allié des Romains
exigeant le génocide de tous les enfants de Bethléem.
Si ce Jésus vivait aujourd'hui, il est clair où il serait en route sans doute vers le sud
cherchant son chemin sous les bombes et les pluies de phosphore blanc
pleurant les membres de sa famille et ses amis dont les maisons ont été réduites en ruines
alors qu'ils dormaient à l'intérieur.
Ses pouvoirs de guérison compromis face au nombre de victimes
et les lamentations comme seule réponse possible à tant de dévastations.
Ce Jésus n'aurait pas d'eau à changer en vin parce que l'empire de ce temps
a coulé du ciment dans les réserves d’eau et barré tous les chemins pour y accéder.
Ses capacités surnaturelles seraient mises à l'épreuve dans cette crise humanitaire
parce que les cinq mille affamés sont devenus deux millions entre-temps
et même cinq pains et deux poissons sont difficiles à trouver.
Je suis sûr qu'il aurait peur comme quand il voyait sa crucifixion devenue imminente
vidé de tout espoir face à l'inhumanité de l'empire.
Il se mettrait sans doute à prier comme il l'a fait la veille de son assassinat
« Dieu, s’il te plaît, éloigne de nous cette coupe de souffrance et libère la Palestine ».
C'est dans cette optique, exprimée ci-dessus avec tant de beauté et avec une telle assurance, que nous nous adressons à vous maintenant.
Nous voulons tout d'abord nous tourner vers nos sœurs et nos frères juifs qui ont commencé à dire « Pas en notre nom », et nous prions pour que leur nombre et leurs protestations augmentent. Les gens qui descendent dans la rue à travers le monde sont surtout, aujourd'hui, ceux qui portent la bonne nouvelle de la paix, de la justice et de la réconciliation. C'est vers eux que nous allons nous tourner.
C’est pourquoi nous accusons les Églises des États-Unis, d'Europe et de la grande famille œcuménique de rester étrangement indifférentes aux meurtres des Palestiniens et aux actes de vengeance qui sont perpétrés à l'encontre de nos sœurs et de nos frères palestiniens, et de ne réagir que lorsque des Israéliens sont tués. Vous dites constamment « Paix, paix, là où il n'y a pas de paix ». Pour autant que nous puissions le constater, toute prétention à la paix a été abandonnée depuis longtemps alors que des pans entiers de terre palestinienne ont été volés. C’est pourquoi ces phrases creuses sont un affront non seulement envers nous, mais aussi envers le Dieu de la justice, le Dieu qui a pris le parti des opprimés, des brimés et des marginalisés.
Si nous étions en 1943, les opprimés, les brimés et les marginalisés seraient les Juifs persécutés d’Europe, et nous prendrions leur parti. Mais nous sommes en 2023, et à notre époque ceux qui avaient auparavant été opprimés sont devenus des oppresseurs habilités à briser la nuque des opprimés de notre temps, les membres du peuple palestinien, et ils vont jusqu'à souhaiter qu'ils cessent d’exister. Ils sont bombardés tous les jours par les messages des colons qui leur disent : « Partez en Jordanie ! ».
Nous avons quelque chose à dire, à eux et à vous : Les Palestiniens ne vont pas partir n’importe où, tout au contraire ! Les Palestiniens vont ressusciter de leur crucifixion actuelle et les opprimés du monde entier vont s'identifier au peuple palestinien comme ils se sont identifiés aux Sud-Africains noirs qui vivaient sous un régime d'apartheid. La communauté chrétienne de Palestine est une toute petite minorité souvent oubliée, mais avec l'évêque Tutu nous disons : « Dieu n'est pas un chrétien », Dieu ne se soucie pas seulement de ceux qui se disent chrétiens. Tous les êtres humains, tous ceux qui font la volonté de Dieu sont également aimés de Dieu, qui se soucie de tous.
Les droits humains n’ont pas de frontières de religion, de culture, de classe, de race ou de sexe. Les chrétiens palestiniens sont solidaires de tous les Palestiniens, et ils s'identifient pleinement à eux tous. Le monde d’Occident doit comprendre qu’il met sérieusement en danger les valeurs de la démocratie et les droits humains, que même il les dépouille de toute légitimité, s’il continue sur la trajectoire qui est la sienne actuellement.
Cette lettre ouverte vous est adressée à vous, mais notre espoir réside en Dieu qui est solidaire de son peuple. Dieu vous tiendra pour responsables de vos péchés de commission et d'omission.
Nous plaçons notre confiance en ce Jésus qui a proclamé une Bonne Nouvelle pour les pauvres et les opprimés. Jésus nous rappelle à tous que Dieu n'est pas un Dieu tribal, mais un Dieu qui se soucie profondément de tous les peuples. Ce même Jésus nous remplit d'espoir et de joie, et nous prions de tout notre cœur pour que vous rencontriez, vous aussi,
ce Jésus, et que vous soyez libérés par lui.
Si vos cœurs sont touchés quelque peu par ce que nous vous avons écrit, nous vous appelons à une solidarité profonde et immédiate avec tous les Palestiniens et tout particulièrement avec ceux de Gaza. Nous sommes prêts à discuter avec vous du contenu de cette lettre ouverte.
*Que Dieu vous bénisse !
au nom de Kairos Palestine
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Une association de solidarité internationale créée en 1960 qui unit les forces de 24 organisations de la société civile.Ensemble, elles portent des projets de développement avec des associations locales plus particulièrement en Afrique de l’Ouest, en Algérie et en Amérique Latine.
Fédérées autour de valeurs communes, elles unissent leurs forces pour financer des actions de coopération et les réaliser, produire et diffuser des connaissances, animer des espaces d’échanges et de réflexion sur les thématiques de l’agriculture et l’alimentation durables et solidaires et la lutte contre les inégalités. Voir le site www.cfsi.asso.fr
Lors de sa réunion du 12 décembre 2023, le Conseil de direction du CFSI a accepté la candidature de Développement et Civilisations, qui devient ainsi la 25ème organisation membre.
A travers Développement et Civilisations, c’est le Réseau international pour une Economie humaine qui rejoint ainsi l’ensemble que constitue ainsi le CFSI avec non seulement les organisations membres mais leurs nombreux partenaires locaux, notamment en Afrique de l’Ouest.
Développement et Civilisations a décidé de demander son adhésion car elle a bien conscience que pour remplir sa mission de promotion de l’économie humaine par l’action et la réflexion elle a besoin d’avoir des alliés.
Là où les groupes locaux du RIEH ont entrepris de mener des actions territoriales ou veulent les entreprendre, il est utile qu’ils aient des contacts avec des organisations en lien avec le CFSI, puisque le principe-même des actions territoriales est la coopération entre tous les acteurs.
A un autre niveau, quand Développement et Civilisations cherche des financements pour soutenir les actions des membres du Réseau, elle a intérêt à s’adosser à des organisations ayant des moyens plus importants que les siens. Le CFSI lui-même a une expérience dans le domaine de l’alimentation qui est une source précieuse pour tous les membres qui veulent agir dans ce domaine.
Beaucoup de membres du CFSI ne font pas référence à l’économie humaine comme concept, même s’ils connaissent l’œuvre du Père Lebret. Ils formulent leur propre référence de façon souvent voisine. Il est intéressant d’avoir à ce sujet des échanges, si comme nous en sommes convaincus, il faut articuler les très nombreuses actions locales avec une vision globale des sociétés et du monde que nous voulons et de la façon d’y parvenir.
Voilà donc un beau programme de travail en commun !
Michel TISSIER
Secrétaire exécutif de Développement et Civilisations et du RIEH
L'AREDS a célébré cette journée en collaboration avec les entreprises sociales d'agriculteurs. L'occasion de présenter une variété de plats à valeur ajoutée, préparées à partir de millets traditionnels par les membres et cultivés biologiquement, sans pesticides et sans produits chimiques. Des représentants de tous les secteurs de l'agriculture étaient présents pour sensibiliser le plus grand nombre à ce thème essentiel à la vie ainsi qu'à l'importance de l'alimentation biologique et à l'engagement de tous les individus à éradiquer la pauvreté et la faim.
Chaque année, le 16 octobre, la Journée mondiale de l'alimentation est célébrée pour nous rappeler les défis mondiaux liés à la faim, à la sécurité alimentaire et à l'importance indéniable d'une bonne nutrition.
Cette journée spéciale commémore la création de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en 1945. Une journée pour souligner l'importance de veiller à ce chacun ait accès à une alimentation équilibrée et saine.
En tant qu'agent de développement social, AREDS a travaillé avec détermination dans le domaine de la souveraineté alimentaire avec pour objectifs la production d'aliments biologiques sans pesticides et le développe-ment économique des agriculteurs. Elle a aidé les agriculteurs locaux à se regrouper pour créer des sociétés de producteurs agricoles et les transformer en entreprises sociales. Aujourd'hui, quatre sociétés de producteurs fermiers sont au service de la collectivité grâce à leur produits agricoles biologiques et sains.
Every year on October 16, World Food Day is observed to remind us of the global challenges surrounding hunger, food security, and the undeniable importance of proper nutrition. This special day is a commemoration of the establishment of the Food and Agriculture Organization of the United Nations back in 1945, and it serves as a rallying call for collective action against hunger and promoting proper nutrition. It is a day that underscores the significance of making sure everyone has access to nutritious meals.
As an agent of social development, AREDS has been working dedicatedly in the field of Food Sovereignty. With the objective of Food sovereignty, production of poison free organic foodsand the economic development of farmers, it helped the local farmers to form the farmer producer companies and promoted them into social enterprises. Now there are four farmer producer companies under the hood that serves the society with their healthy organic agricultural produces.
Le 16 octobre 2023, au bureau de Panchyat Union, Krishnarayapuram, AREDS a célébré la Journée mondiale de l'alimentation. Un séminaire a été organisé sur l'importance de la culture du millet, sur la façon de fabriquer des produits alimentaires à valeur ajoutée à partir du millet et ses avantages.
On 16th October 2023, at Panchyat Union office, Krishnarayapuram, AREDS observed the World Food Day event. A seminar was held on the cultivation of millets and its importance, how to make value added food products from millets and its benefits.
Des agriculteurs venus de différentes parties du district de Karur et des fonctionnaires concernés de différents départements ont partici
pé à cet événement et ont partagé leurs connaissances en matière de souveraineté alimentaire. Cette année, la Journée de l'alimentation met l'accent sur l'importance de l'eau. C'est pourquoi la discussion a également porté sur son utilisation de manière raisonnée.
Farmers from different parts of Karur district and concerned Government officials from different departments participated in this event and shared their knowledge regarding food sovereignty. This year's Food Day emphasizes the importance of water. So, the discussion was also held on how to use water wisely.
Les agriculteurs ont présenté leurs produits agricoles à valeur ajoutée, cultivés dans leur propre ferme.
Des produits alimentaires sains et délicieux à base de millets ont été servis aux participants.
Farmers displayed their Value added organic agricultural products which was grown in their own farm.
Healthy and delicious edible items made from millets were served among the participants.
Au cœur du Sri Lanka, nichée au milieu de ses collines verdoyantes et de ses paysages luxuriants, se trouve une communauté au passé remarquable : Les Malayaga Thamilar. L'année 2023 marque une étape importante pour le peuple tamoul malaiyaga (les Tamouls des plantations de la région des collines) après deux siècles d'existence et un dévouement sans faille à l'essor de l'économie nationale du Sri Lanka.
Leur contribution substantielle aux revenus du pays soulève inévitablement la question de savoir s'ils devraient bénéficier des mêmes droits que leurs concitoyens, malgré leur rôle essentiel en tant que pilier économique. Ironiquement, ce groupe subit une profonde oppression sur les plans social, politique, culturel et économique. Il est donc impératif d’examiner de près leur parcours et les défis persistants qu’il rencontrent dans leur quête de reconnaissance, de dignité et d’égalité.
Les Tamouls des plantations, originaires de l’Inde, ont entrepris un voyage transformateur au Sri Lanka (anciennement Ceylan) au cours des 19e et 20e siècles, pour travailler dans les plantations florissantes de l'île. Cette communauté, souvent désignée comme les « Tamouls indiens » au Sri Lanka, trouve es racines principalement parmi les travailleurs envoyés par des groupes affectés par des castes du Tamil Nadu, situé dans le sud de l'Inde. Leur histoire est celle d'une migration, d'une adaptation et d'une contribution vitale à l'histoire des deux pays.
Selon le recensement de 2012 au Sri Lanka, les Tamouls indiens représentaient 4,2 % de la population, totalisant 842 323 personnes. Bien que le gouvernement sri-lankais et le département du recensement les désignent comme les Tamouls d'origine indienne (IOT), cette communauté comporte également d’autres identités telles que : les Up Country Tamils, les Hill Country Tamils, les Plantation Tamils et les Malaiyaga Tamilar.
Il est intéressant de noter qu'une partie des Tamouls indiens ayant obtenu la citoyenneté sri-lankaise choisi de s'identifier en tant que Tamouls sri-lankais en raison des complexités entourant les droits de citoyenneté historiquement absents. Ce choix s'explique par l'absence historique de ces droits.
Cette question a suscité des débats au sein des cercles civils et politiques, mais un consensus n'a pas encore été atteint. Pour promouvoir une plus grande inclusion et préserver les diverses identités, le gouvernement du Sri Lanka ou le département du recensement pourrait envisager d'introduire la possibilité pour les individus de s'identifier en tant que Malayaga Thamilar, reflétant ainsi la palette nuancée aux multiples facettes de cette communauté dynamique.
La communauté tamoule Malaiyaga est principalement établie dans les collines centrales du Sri Lanka, en particulier dans les districts de Nuwara Eliya, Badulla, Ratnapura, Kandy et Matale. Ils résident également dans d'autres districts comme Kegalle, Kalutara, Moneragala, Galle, Matara Kurunegal, etc. Cette communauté est centrée autour de l’industrie des plantations de thé et de caoutchouc, en particulier dans les régions montagneuses comme Nuwara Eliya, Hatton, Maskeliya, Badulla, qui sont des centres actifs de la production de thé. Cet alignement géographique a non seulement façonné leurs moyens de subsistance, mais a également contribué de manière significative à l’économie, à la société et à la culture du Sri Lanka.
Derrière la célèbre marque de thé Ceylan, se trouve une communauté de travailleurs dévoués des plantations de thé, qui joue un rôle crucial dans la croissance économique du Sri Lanka. Leur contribution va au-delà de la culture des feuilles de thé, car ils sont une source majeure de revenus étrangers grâce aux exportations de thé et de caoutchouc. Le thé de Ceylan apprécié par des millions de personnes dans le monde, est le fruit du dur labeur de ces travailleurs. Cependant, derrière cette réussite se cache une réalité très contrastée : la vie de ces travailleurs reste souvent dans l'ombre, marginalisée malgré les éloges de l’industrie. Alors que le thé de Ceylan est savouré à travers le monde, ceux qui le cultivent demeurent largement invisibles et marginalisés. Ce paradoxe souligne une vérité troublante : au milieu des louanges de l'industrie, les travailleurs des plantations de thé font face à une marginalisation persistante.
Un drôle de paradoxe se dessine alors que la population la plus touchée par la pauvreté demeure largement méconnue malgré son rôle crucial dans l’économie nationale. Étonnamment, les statistiques de l'enquête sur les revenus et les dépenses des ménages en 2017 (HHI&ES) indiquent une baisse du taux de pauvreté parmi ces individus à 8,8 %, (comparé à 1,9 % pour la population rurale), un plongeon significatif par rapport aux 32 % enregistrés en 2006/07. Pourtant, ces chiffres, bien qu’encourageants, doivent être examinés avec scepticisme, car la réalité de leur vie révèle une tout autre histoire. Les difficultés concrètes telles que l'accès limité à l'éducation, aux soins de santé, aux services publics et aux équipements de base persistent, jetant une ombre sur ces données apparemment positives. Alors que l'économie du Sri Lanka progresse, il est essentiel de reconnaître les disparités persistantes qui touchent les plus vulnérables. Les défis auxquels ces communautés sont confrontées vont au-delà des pourcentages et des statistiques. Leurs voix, leurs expériences et leurs luttes quotidiennes rappellent que le véritable progrès ne se résume pas à des chiffres sur le papier, mais concerne le bien-être global et la protection des droits de tous les citoyens. Pour combler ce fossé, il faut des efforts globaux visant à permettre à ceux, piégés dans le cycle de la pauvreté de contribuer à la création d'une société plus équitable, plus juste et plus démocratique pour tous.
La récente récession économique et la crise alimentaire qui en a résulté ont eu un impact grave sur les communautés vulnérables, en particulier celles vivant dans les plantations. Cela englobe les travailleurs des domaines, les femmes, les enfants, les agriculteurs et les travailleurs journaliers. Au Sri Lanka, le taux d'inflation alimentaire a atteint le niveau alarmant de 57,4 % en juin 2022, rendant l’obtention de repas nutritifs difficiles pour de nombreuses personnes.
Bien qu’il n'y ait pas de données spécifiques sur la situation alimentaires dans les plantations, il est clair que de nombreuses personnes ont dû ajuster leur alimentation en raison de l’augmentation des prix, réduisant ainsi leur
accès à des aliments nutritifs.
Le manque d'accès à l'éducation pour les femmes, leur faible statut socio-économique et l'insécurité alimentaire aggravent la malnutrition, en particulier parmi les femmes et les enfants des communautés de plantation. Le Sri Lanka se classe parmi les dix pays ayant les taux les plus élevés de malnutrition infantile et la crise économique actuelle aggrave la situation en limitant l’accès aux produits de première nécessité, affectant ainsi la nutrition et l’éducation des enfants.
Cette situation conduit à un risque accru d’abandon scolaire parmi les enfants des plantations, car leurs besoins fondamentaux deviennent prioritaires. De plus, il y a eu une hausse notable d’incidents à haut risque en matière de protection de l'enfance, tels que les agressions sexuelles et les violences physiques, dans les districts clés des plantations. Une action urgente est nécessaire pour briser ce cycle de la malnutrition et d'abus physique.
Les droits à la terre et au logement, restent une question litigieuse et complexe pour les habitants des plantations des régions montagneuses. Il est choquant de constater que 67,8 % d’entre eux (enquête HHI&E 2012/2013) résident toujours dans des chambres de passage héritées de l'époque coloniale, sans en être propriétaires, ni de la terre en dessous. Bien que des projets de logement aient été lancés au sous différents gouvernements, leur mise en œuvre doit être accélérée et leur portée élargie.
Les droits linguistiques sont une autre préoccupation urgente. Les communautés des plantations souffrent d’un manque flagrant de fonctionnaires parlant tamoule dans les institutions gouvernementales, en particulier dans les régions où elles prédominent. Cette sous-représentation les place dans une situation difficile. Pour relever ces défis, une approche multidimensionnelle est nécessaire. Le 13e amendement souligne l’importance des droits linguistiques au Sri Lanka, visant à garantir une représentation linguistique équitable. Assurer la légitimité de la propriété foncière, moderniser les conditions de logement et promouvoir l'inclusion linguistique sont des étapes cruciales. En outre, l'accélération et l'extension des initiatives de logement peuvent considérablement améliorer la qualité de vie des travailleurs des plantations. Des droits fonciers et des droits au logement équitables, associés à l'inclusion linguistique, sont essentiels pour améliorer la vie de ces communautés marginalisées et renforcer leur capacité d’action.
Dans le district de Nuwara Eliya, les communautés tamoules rencontrent des difficultés d’accès aux services publics, en raison de la surpopulation. Cette région, relevant des secrétariats divisionnaires d’Ambagamuwa et de Nuwara Eliya, compte entre 225 483 et 232 466 habitants, ce qui pose un défi majeur pour la prestation efficace des services publics dans ces régions.
La situation est aggravée par l'article 33 de la loi sur le Pradeshiya Sabha aggqui limite l’accès des autorités locales à ces communautés, soulignant la nécessité pressante de modifier cette loi.
L’accès limité aux services publics essentiels pour la population tamoule appelle des réformes globales.
Pour résoudre ce problème, il est nécessaire de réduire la surpopulation tout en plaidant en faveur d’un accès équitable aux services publics prévus par la loi sur le Pradeshiya Sabha et la récente décision du Cabinet (2019) visant à augmenter le nombre d'électeurs dans les secrétariats divisionnaires.
Des modifications législatives pourraient permettre d’assurer que les services de l’État soient accessibles à tous, surmontant ainsi les obstacles actuels aux droits des communautés tamoules de la région.
L'éducation et les soins de santé posent toujours un défi majeur, pour les populations des plantations au Sri Lanka, malgré les ressources allouées au niveau national. Dans les régions montagneuses, les disparités sont évidentes, avec seulement quelques écoles 1 AB proposant un enseignement scientifique et un internat.
Pour illustrer le déséquilibre, le district de Nuwara Eliya, bien que comptant une importante population tamoule, offre moins d’écoles répondant à leurs besoins, par rapport à d'autres communautés. Cette disparité flagrante en dit long sur la répartition inégale des ressources physiques et humaines.
Ces inégalités ont un impact tangible sur le bien-être et le potentiel des communautés des plantations. L'accès à une éducation de qualité et à des soins de santé est essentiel pour rompre le cycle de la pauvreté et autonomiser ces populations marginalisées. Des investissements ciblés et des politiques appropriées peuvent contribuer à rétablir l’équité en matière d’éducation et de soins de santé, offrant ainsi à chaque individu, quel que soit son milieu d’origine, la possibilité de s'épanouir.
L'amélioration des services médicaux et sanitaires dans les plantations est essentielle pour s'aligner sur les normes nationales et internationales. La situation préoccupante des droits sexuels et reproductifs des enfants et des femmes au sein de ces communautés, est un sujet d’inquiétude. Actuellement, la majorité des dispensaires des plantations sont dirigés par des assistants médicaux du domaine, ce qui pose un vrai défi au système national de santé. Pour résoudre ce problème, une rénovation complète de l'infrastructure sanitaire dans les plantations est nécessaire. Cela implique l’adoption de normes plus strictes, la fourniture de soins spécialisés pour les groupes vulnérables et la formation de professionnels de santé plus qualifiés afin d’améliorer la qualité des services médicaux. Reconnaissant l'importance d’un accès équitable à des soins de santé de qualité pour tous, ce projet vise à améliorer la vie des communautés des plantations tout en contribuant à la création d’une nation en meilleure santé. Par le biais de la collaboration et d’interventions stratégiques, nous pouvons progresser vers une égalité des soins et un système de santé plus solide et plus équitable.
Le droit à un moyen de subsistance est fondamental, mais les planteurs de la région des hautes collines luttent pour l'obtenir. Leurs salaires dépendent de conventions collectives qui n’ont pas été révisées depuis un certain temps, en raison d’un blocage dans les négociations entre les syndicats et la fédération patronale. Cela soulève des préoccupations concernant le respect de la responsabilité sociale des entreprises et du Pacte mondial de l'ONU. Les travailleurs des plantations reçoivent actuellement les salaires journaliers les plus bas du pays, ce qui les maintient dans une pauvreté persistante. Pour résoudre ce problème, des mesures urgentes s'imposent, notamment la révision des accords salariaux, la promotion de négociations équitables et le respect de pratiques commerciales responsables. Prioriser les moyens de subsistance de la communauté va au-delà de l’obligation morale, c'est également un moyen de créer une société plus équitable. En veillant à ce que leur droit fondamental à la subsistance soit respecté, nous pouvons contribuer à briser le cycle de la pauvreté et à renforcer l'autonomie de ces communautés marginalisées. Cependant, la présence d'entreprises ou d'organismes publics (JEDB, SLPC ou EPL) dans de nombreuses plantations crée des lacunes qui entravent à la fois les projets de développement nationaux et l'accès équitable à ces populations marginalisées.
Pour renforcer l'intégrité politique du Sri Lanka et soutenir la bonne gouvernance démocratique, il est recommandé de rétablir un système de Sénat avec une représentation égale des minorités et des professionnels. Ce système viserait à favoriser les pouvoirs et à garantir des pratiques politiques crédibles. En particulier, tous les projets de loi présentés devraient être examinés par le Sénat avant d'être approuvés par le Parlement, ce qui renforcerait la transparence et la responsabilité dans le processus législatif.
L'appel à un changement du système de représentation proportionnelle actuel, qui est sujet à la corruption et associé à la violence, gagne en importance en vue d’un paysage politique plus équitable. Il est intéressant de noter que ce système semble bénéficier aux minorités démographiques, notamment à la communauté tamoule de Malaiyaga et aux musulmans. Ainsi, des partis politiques et des mouvements civils plaident en faveur d'un système parlementaire hybride dans le cadre de la nouvelle constitution, qui combinerait le système électoral et la représentation proportionnelle. Cette approche innovante vise à renforcer la communauté tamoule de Malaiyaga, mais aussi les populations cinghalaises et musulmanes dispersés à travers le pays. En favorisant une inclusion politique plus large et en garantissant les droits de divers groupes, cette proposition cherche à promouvoir un cadre démocratique plus représentatif et harmonieux pour l’avenir politique du Sri Lanka.
Après deux siècles, le discours récent sur le changement de paradigme dans le secteur des plantations au Sri Lanka, met en avant la nécessité de redéfinir les travailleurs comme des citoyens égaux et à part entière, garantissant ainsi leurs droits fondamentaux. Au cœur de cette transformation se trouve la nécessité d’introduire un salaire décent, mais cela va au-delà de l’aspect financier. Cela implique une refonte complète des secteurs de la santé et de l'éducation, ainsi qu'un programme de développement pour la région.
L’intégration des établissements de santé des plantations dans le système sanitaire national est un élément central de cette approche pour assurer un accès équitable à des soins de qualité pour tous. Des actions positives et des programmes de développement ciblés sont nécessaires pour combler les fossés historiques, égaliser les chances et habiliter les personnes marginalisées. La transformation envisagée englobe également la résolution des problèmes liés à la terre et au logement, y compris la clarification des droits fonciers et la création de plans de logement modernes. La diversification des moyens de subsistance, soutenue par une formation rigoureuse et l'accès à la terre et aux ressources de production, donne vie à un progrès durable et à l’autonomisation des individus. Un plan d'action à court et à long terme, un programme et un mécanisme sont nécessaires pour accélérer le développement durable de la communauté. La promotion de la diversité linguistique conformément au 13e amendement, est un élément clé. La création d'une commission sur le peuple malaiyaga est également importante pour protéger les droits des groupes minoritaires ethniques, religieux, culturels et sexuels.
Le chemin du Sri Lanka vers la transformation est multiple, complexe et interconnecté, nécessitant un effort collectif en faveur d'un avenir caractérisé par l'équité, la justice et la prospérité.
Au fur et à mesure que cette nation entre dans une nouvelle ère, la transformation de la communauté tamoule de Malaiyaga (secteur des plantations) témoigne de la volonté résolue de construire une société digne qui valorise et responsabilise chaque citoyen du Sri Lanka.
Pour accéder au document original en anglais, cliquez ici
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Le colloque a commencé vers 09h25 locales de Bukavu par la présentation de la thématique du colloque, la présentation du projet ATEDD sous lequel les investigations qui font objet de la thématique ont été effectuées ainsi que la présentation des participants.
Après la lecture de l’ordre du jour qui contenait 9 points, le coup d’envoi du colloque a été lancé vers 9h47 par les deux premiers points inscrits à l’ordre du jour à savoir l’hymne national et le mot de bienvenu du secrétaire administratif de la chefferie de Buhavu, Monsieur Claude MAGADJU, représentant sa majesté le Mwami de Buhavu empêché.
Le point suivant de l’ordre du jour a consisté en la présentation de l’agenda du consortium ATEDD. Cette présentation s’est appesantie sur les éclaircissements en rapport avec l’origine de l’initiative d’étude de la problématique des rivières de Kalehe, les motivations d’étude des causes et le besoin d’identifier les solutions ; les premiers partenaires qui ont soutenu l’initiative ainsi que le contexte global initial.
C’est vers 10h08’ que le point de l’ordre du jour portant sur la présentation des résultats préliminaires de l’étude qui a été menée sur la problématique des bassins versants des rivières de la côte Ouest du lac Kivu a été abordée par le Professeur Bashagaluke BIGABWA. Cette présentation comportait trois parties essentielles dont les principales informations sont les suivantes :
0. Le contexte de la recherche : il a d’abord été mentionné que cette recherche a été réalisée en 2022, bien avant le drame qui est survenu récemment en mai 2023 à Bushushu et Nyamukubi. La présentation du contexte du milieu s’est résumée en trois points à savoir l’aspect topographique qui est caractérisé par un relief montagneux avec des terrains en fortes pentes ; l’aspect lié à la persistance des catastrophes naturelles marquée par le débordement des lits des rivières, le détachement des roches dans les montagnes en amont et enfin les aspects liés aux difficultés socioéconomiques issues des conséquences de ces catastrophes naturelles. Ces caractéristiques contextuelles ont été à la base de la formulation de la question de la recherche effectuée, question consistant à savoir comment contrôler ces risques environnementaux dont les impacts touchent différents secteurs de la vie.
1. La conception de la recherche (méthodologie de la recherche) : Dans cette partie de la présentation, il a été expliqué que l’étude a utilisé une approche mixte consistant en la prospection, l’observation et la description. L’approche prospective a été utilisée pour faire une analyse spatio-temporelle des différentes variables, tandis que l’approche descriptive a été utilisée pour s’entretenir avec la communauté et les différents acteurs sur les questions liées à l’utilisation des terres, les pratiques et les techniques employées ainsi que les changements observés dans ces pratiques, et les causes de ces changements. Les observations quant à elles, ont été effectuées pour caractériser différents indices liés aux caractéristiques de terrains des basins versant étudiés. Dans cette partie, il a aussi été précisé que cette étude s’est réalisée dans quatre sites à savoir Bweremana (bassin versant de Renga), Minova (Bassin versant de Mubimbi), Kiniezire (bassin versant de Mukana et Ciluluma) et Bushushu (bassin versant de Nyamukubi, Cishova, Lukungula et Nyalunkumo), repartis sur les territoires de Masisi (Nord Kivu) et Kalehe (Sud Kivu).
2. Les résultats de la recherche : Les principaux résultats obtenus ont été présentés en 5 sous-points qui ont consisté en :
a. La caractérisation des différents bassins versants : ici il a été principalement démontré que la plupart des bassins versants caractérisés se trouvaient sur des pentes (supérieures à 16%) impropres aux activités agricoles appliquées sans stratégies efficaces de lutte antiérosive. Il a été signalé la présence des grosses pierres dans les lits de certaines rivières, dans leurs parties se trouvant en altitude et qui constituent des freins à l’écoulement des eaux en plus de représenter des dangers directs pour les populations se trouvant en aval.
b. La caractérisation de la dynamique d’occupation des terres dans chacun des bassins versants : Pour tous les bassins versant étudiés, il a été noté une diminution catastrophique de la couverture forestière allant par exemple de ±90% en 1986 à moins de 1% en 2019 dans le bassin versant de Bushushu, accompagnée d’une augmentation fulgurante des activités agricoles (de 0,7% de champs en 1986 à ±84% des champs en 2022).
c. L’identification des moteurs de la dynamique d’occupation des terres : Parmi les principaux moteurs de la dynamique décrite, l’augmentation de la démographie a été placée en première position avec comme phénomène alarmant, l’arrivée des réfugiés en 1994 qui a créée des besoins importants en espace et en énergie. Aussi il a été mentionné l’érosion du sol qui a été la source de l’augmentation du taux de sédimentation dans les rivières, créant des millions de tonnes de dépôt de sédiments en aval.
d. L’identification des types d’aménagement spécifiques pour chaque rivière mais aussi en général pour la zone investiguée. Dans la partie portant sur les types d’aménagement en général, trois ensembles de mesures ont été recommandées à savoir les mesures mécaniques (par exemple le terrassement etc.), les mesures agronomiques (traçage des courbes de niveau et mesures de lutte antiérosives etc.), ainsi que les mesures de génie civile (maçonnerie, murailles etc.). Ces mesures ont aussi relevé un besoin urgent en arbres pour reboiser les différents bassins versant, une sensibilisation sur l’arrêt de la pratique des feux de brousse et d’une réglementation stricte des activités minières dans les zones situées en amont dans les parties montagneuses du territoire de Kalehe.
Comme conclusions, l’étude a souligné le besoin de mettre en place des actions préventives et de les conduire de façon intégrée en associant et en mobilisant tous les acteurs et parties prenantes. L’étude a aussi mentionné le besoin de mettre en place des mesures d’intervention qui tiennent compte du degré de sévérité des risques dans chaque bassin versant. Plusieurs mesures importantes ont été définies parmi lesquelles un reboisement à grande échelle, le curage des rivières et l’augmentation de leurs lits, l’installation des buses sur les routes, etc.
Cette présentation des résultats de l’étude conduite a pris fin vers 11h10 et a laissé la place à la séance des discussions par des questions-réponses. Les principales questions formulées par les participants sont les suivantes :
Après ce jeu de questions-réponses qui a duré une quarantaine des minutes, une pause-café d’une trentaine des minutes a eu lieu, puis s’en est suivie une présentation du projet ATEDD (Action Territoriale pour un Développement Durable au Kivu), projet sous lequel l’étude présentée ci-haut a été réalisée. Dans cette présentation, donnée par le Prof. Aimé HERI-KAZI BISIMWA, il a été mentionné que le projet ATEDD a été lancé le 27 Novembre 2021 avec l’appui du FID et avait trois domaines d’intervention à savoir : la maitrise du cours des rivières, le reboisement et la promotion des alternatives au bois énergie ainsi que de l’agroécologie, le développement des filières rentables et la lutte contre la malnutrition. Ce projet pilote a ciblé 4 sites dont Bweremana, Minova, Kiniezire et Bushushu. Le financement de ce projet s’est déjà terminé et les activités ont déjà fait l’objet d’un transfert aux autorités locales dont le pilotage est effectué par l’intermédiaires des Comités Locaux de Développement (CLD).
Lors de cette présentation, les principaux intervenants dans ce projet, Monsieur Michel TISSIER et Gilbert MASUMBUKO sont aussi intervenus pour parler des perspectives et des mobilisations pour la suite du Projet ATEDD. Ils ont parlé de la durabilité des actions par l’intégration et l’appropriation des initiatives, du soutien des initiatives locales dans les actions qui dépassent la possibilité de différents acteurs locaux, de la nécessité d’une bonne mobilisation locale d’abord puis d’autres acteurs ainsi qu’un besoin d’une coordination efficace de la part de la chefferie.
Après cette séance, un ensemble de trois interventions de la part des membres du gouvernement provincial ont eu lieu
Après ces trois discours, une pause de trente minutes a eu lieu, suivie des travaux en carrefours où 4 groupes ont été formés. Après ces travaux en carrefours, une restitution des résultats des travaux a été effectuée suivie d’une synthèse des résolutions retenues, secteur par secteur, comme engagements des uns et des autres.
Pour chacun des secteurs, les engagements suivants ont été retenus :
- Secteur des forêts : reboisement et sensibilisation sur l’abandon des mauvaises pratiques
- Secteur de l’agriculture : promotion de l’agriculture durable (l’agroécologie) à travers ses différents paquets technologiques.
- Secteur de l’élevage : Sensibilisation sur la collaboration entre agriculteurs et éleveurs pour éviter les conflits, éviter le feu de brousse, éviter le creusage des fossés de séparation des pâturages en amont ainsi que la vulgarisation sur l’intensification des cultures fourragères.
- Secteur des mines : La sensibilisation à la restauration des zones dégradées, limiter l’octroi des permis d’exploitation minières et le suivi quotidien de la part de l’État sur les sites abandonnés
- Secteur du climat : Pratique des méthodes de lutte contre le changement climatique par le reboisement et toutes les pratiques pouvant avoir un rôle à y jouer
- Secteur de la démographie : La sensibilisation des ménages à l’adoption d’un planning familial.
Les différentes parties prenantes ayant pris part au colloque (Autorités étatiques, pouvoir coutumier, structures étatiques, partenaires techniques et financiers, organisations de la société civile, chercheurs et institutions d’enseignement supérieur et universitaire) ont pris la résolution de respecter chacun à son niveau ces différents engagements, dans le but de prévenir à l’avenir les dégâts liés aux inondations des rivières à Kalehe et ailleurs au Sud Kivu.
Commencé vers 9 heures locales, le colloque s’est terminé vers 16h30 par le mot de clôture du Gouverneur de Province du Sud Kivu, lu par commissaire en charge des affaires sociales et le chant de l’hymne national.
Bahati Shamamba Dieudonné, PhD
Faculté des Sciences agronomiques
Université Catholique de Bukavu (UCB)
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Tél ː +243 994 138 451, 896 135 484, 0997 834 670
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Centre d’Ihusi, Territoire de Kalehe, Sud-Kivu, RD Congo
- INTRODUCTION
- DONNÉES STATISTIQUES
- ANALYSE DE LA SITUATION
- DÉFIT SUR TERRAIN
- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La nature déchaînée à BUSHUSHU
Les corps retrouvés
Un paysage dévasté !
Par Eric BISONGA,
Président de GEV-asbl,
Coordinateur RIEH sur le terrain
GEV a été alerté de la catastrophe, par les membres des associations engagées dans le projet de ATEDD-KIVU. C’était dans la soirée du 04/05/2023. Elle a eu à organiser une descente sur le terrain pour constater les dégâts à la suite de la pluie meurtrière qui s’est abattue dans les aires de santé de Bushushu et Nyamukubi.
Arrivé sur le lieu du drame, la foule accueille l’équipe avec les larmes aux yeux, le cœur brisé, attristée au vu des morts enregistrés, des maisons emportées et biens des valeurs disparus dans les décombres et dans le lac Kivu.
Le présent rapport décrit la situation sur le terrain, présente une analyse de la part de l’équipe GEV avec une synthèse de l’état global des catastrophes naturelles suivie d’une conclusion et recommandations
Pour collecter les données et informations fiables, l’équipe GEV a rencontré les autorités du Village et sous-Villages, les autorités au niveau de la chefferie et du Territoire, les acteurs locaux : société civile, CODESA, CLD, jeunesse et comité de crise mis en place par les survivants.
Les rivières qui ont débordées sont les suivantes : axe Bushushu : Rivière LUKUNGULA et KABUSHUNGU ; axe Nyamukubi :Rivière NYAMUKUBI, CHISHOVA et LWANO /CHIRAKARA.
Plusieurs infrastructures sont détruites : Le Marché de Nyamukubi, le bâtiment de l’entrepôt construit par PAM, le bâtiment de la salle polyvalente de Nyamukubi, 6 écoles et 4 églises.
Nombres des corps repêchés et enterrés : 437 corps repêchés dans les décombres, 5255 personnes disparues et les recherches se poursuivent, 52 personnes sont blessées et hospitalisées à l’hôpital général de référence d’Ihusi, 54 blessés traités au Centre de Santé de Bushushu, 60 blessés hospitaliés de Mumbiri / Nyamukubi, 26 blessés traités au Centre de Santé de Lushebere et 8 blessés au Centre de Santé de Nyabibwe.
Nombres des maisons emportés et dégât matériels :
500 maisons d’habitations emportées sur l’axe Chabondo / Kabushungu
700 maisons d’habitations emportées sur l’axe Lwano/ Nyamukubi
Suite aux éboulements de terre, de nombreuses routes coupées, des ponts emportés et présence de grosses pierres sur l’axe routier Chabondo - Nyamukubi.
Sécurité Alimentaire et Nutrition :
Plusieurs champs détruits, plusieurs bêtes emportées, les réserves alimentaires des ménages rasées, 1 dépôt de produits agricoles emporté à Nyamukubi par la catastrophe, etc…
Cet état des lieux, loin d’être exhaustif, est lourd et son bilan reste inconnu car les faits ont été constatés à la suite de la pluie diluvienne, le soir du jeudi 04/05/2023. Elle a surpris la population locale et isolée. Ces informations sont recueillies de plusieurs Villages voisins et Territoires qui fréquentent le grand marché de Nyamukubi.
Le projet ATEDD-Kivu a rédigé un rapport d’étude environnementale qui concerne l’axe Bushushu, GEV est parmi les intervenants dans le village et dans le territoire de Kalehe, l’analyse faite est que la zone est dangereuse, les aléas et risques environnementaux se poursuivrons si rien n’est fait.
Une interpellation à l’intention de la population du Territoire et de la Communauté internationale est vitale, vu que les arbres sont coupés et la présence des réfugiés rwandais placés depuis 1994, ont contribué à la destruction de l’écosystème, aujourd’hui cause de ces malheurs à Bushushu.
Les besoins à court terme et à long terme sont exprimés et deviennent de plus en plus urgent pour sauver ce qui peut encore l’être.
GEV comme organisation œuvrant pour le bien-être de la population sollicite l’assistance de toute nature en faveur des populations sinistrées de Bushushu-Nyamukubi et d’autre du Territoire touché.
La demande d’assistance et d’appui s’adresse :
Aux personnes de bonne volonté à travers le monde et aux membres du réseau international pour l’économie humaine
Aux confessions religieuses et autres organisations de développement ;
Aux organisations nationales et internationales qui œuvre dans l’humanitaire ;
Aux agences des Nations Unies et aux groupes de la Banque mondiale ;
Au gouvernement congolais qui à envoyer une mission à Bushushu le 09/05/2023 afin de s’enquérir de la situation sur le terrain, signalons que le drame a affecté une population estimée à 46 883 habitants du Village de Bushushu.
Notons que plusieurs autres parties du territoire ont été touchées par la catastrophe notamment : Mukwindja, Minova, Kiniezi, Nyamasasa, Makelele et Ziralo.
Les femmes et les enfants sont le plus vulnérables.
Les interventions sont actuellement limitées en moyens, le gouvernement a juste fait un geste de secours mais sans couvrir les besoins exprimés jusque-là, la demande est grande, étant donné que les sinistrés couchent à la belle étoile, dans le camp des déplacés...
Les catastrophes naturelles à Bushushu sont permanentes.
Des solutions à long terme doivent être envisagées.
- Fournir une assistance financière aux ménages vulnérables
pour leur permettre de répondre à des besoins spécifiques et divers de première nécessité,
en particulier en raison de l'impact sur les moyens de subsistance des populations touchées.
- Délocaliser la population de Bushushu dans un endroit moins exposé aux risques des catastrophes.
Appel à soutien du Mwami de la Chefferie du Groupement de Buzi
en territoire de Kalehe (source Youtube / Afrique Europe média)
Pour aller plus loin : site AREDS : "Vers une seule humanité" https://aredsindia.org/
Il y a quelques années, une importante étude de l'OIT indiquait que dans un monde d'abondance, un tiers de la main-d'œuvre mondiale, soit 3 milliards de personnes, n'est pas en mesure de tirer de son travail une récompense matérielle suffisante pour survivre. Les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et récurrentes, les conflits armés, les crises financières et les transitions politiques et économiques continuent de déstabiliser les systèmes de protection sociale dans tous les pays où ils existent. De nouvelles pandémies compromettent également le développement humain dans de nombreuses régions du monde. Les migrations internationales et nationales, les tendances démographiques telles que le vieillissement et l'évolution des modèles d'emploi ont également des répercussions importantes sur la protection sociale. L'évolution du contexte mondial s'accompagne d'une nouvelle vague de mondialisation qui exclut la majorité de ses bénéfices et laisse dans son sillage des disparités et une insécurité croissantes.
Les fermetures soudaines imposées par les gouvernements dans les années 2020-21 en raison de la pandémie ont été d'une gravité sans précédent et ont eu de nombreuses répercussions. Ils ont mis en évidence les réalités existantes, les vulnérabilités criantes et l'absence de tout filet de sécurité pour les masses ordinaires en cas d'urgence. Les chocs brutaux et les effets dévastateurs de l'enfermement ont réveillé de nombreuses personnes et suscité une nouvelle réflexion critique parmi les travailleurs sociaux et les militants des droits de l'homme engagés dans diverses interventions en faveur d'une économie humaine au niveau de la base. L'initiative "Social Protection - Share & Care" (SP-S&C) dans le sud de l'Inde est l'une de ces initiatives novatrices.
Bien que le problème de la sécurité sociale en Inde existait bien avant la situation du COVID, il a mis en évidence les insuffisances dramatiques des systèmes sociaux existants et, dans ce cas, l'absence d'un mécanisme de protection significatif. Le blocage de la pandémie et la catastrophe économique qui s'en est suivie ont encore exacerbé les situations précaires qui existaient déjà dans le pays.
Les restrictions imposées par les fermetures ont eu des répercussions diverses sur les différentes classes de la société, en particulier sur leurs moyens de subsistance, leur sécurité alimentaire et leur santé. Selon l'indice de rigueur élaboré par l'Université d'Oxford, le lockdown indien était l'un des plus sévères au monde. Il a entraîné une forte baisse des revenus et des dépenses des ménages. Alors que les salariés et les classes aisées ont opté pour des scénarios de travail à domicile, la situation des pauvres, en particulier des travailleurs salariés journaliers et des travailleurs invités, a été épouvantable.
Au moins 121 millions de personnes ont perdu leur emploi au cours du seul mois d'avril 2020. Les salaires ont considérablement diminué pour la plupart des travailleurs informels. Cette situation est exacerbée par le fait que, dans de nombreux ménages, l'un des conjoints est souvent sans emploi. Pour certains travailleurs, les salaires n'ont pas diminué, mais leur charge de travail a été multipliée par plusieurs. Beaucoup d'autres ont dû faire face à des retards de paiement.
La sécurité alimentaire des classes laborieuses pendant le lockdown a été gravement compromise par la perte et la réduction des revenus. Nombreux sont ceux qui ont réduit leurs repas de trois à deux ou à un seul par jour car ils ne pouvaient pas se le permettre. En général, les gens ont fortement réduit leurs achats de légumes, de viande, de lait, etc. Les deux principales sources de nourriture pour les enfants des zones rurales - les centres Anganwadi (centres ruraux d'aide à l'enfance) et les écoles publiques - ont été fermées pendant plusieurs mois, plongeant plusieurs d'entre eux dans la faim et la mort.
Les interventions du gouvernement sur ce front ont été très insuffisantes et le fossé s'est encore creusé en ce qui concerne la disponibilité de diverses ressources, y compris des produits de première nécessité, dans les différentes couches de la société. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a estimé que 14 % des Indiens souffraient de malnutrition et, selon l'indice mondial de la faim (GHI) 2020, l'Inde se classe au 94e rang sur 107 pays, ce qui indique que les niveaux de santé nutritionnelle de l'Inde sont parmi les plus bas du monde.
Les transactions financières telles que les emprunts, les retraits d'épargne et les échanges de cadeaux monétaires ont été paralysées, ce qui a empêché les ménages d'utiliser les mécanismes de survie conventionnels face à une baisse importante et imprévue de leurs revenus. En examinant les mécanismes d'adaptation utilisés par les gens pour faire face aux baisses de revenus et à leur manque d'accès aux sources de financement formelles et informelles, plusieurs études ont montré que les gens ont puisé dans leurs réserves d'argent à la maison et ont réduit leurs dépenses non alimentaires afin de protéger leurs dépenses alimentaires. Bien que les revenus et les dépenses se soient redressés dans la période qui a suivi la fermeture, ils restent inférieurs aux niveaux d'avant la pandémie.
L'Inde, comme tous les pays à faible revenu, est particulièrement vulnérable à ces crises imprévues pour diverses raisons : (1) elle compte une grande proportion de personnes qui dépendent d'un emploi occasionnel (environ 20 %) ; (2) la taille de son secteur informel représente environ 80 % de la main-d'œuvre totale et contribue à plus de 50 % du PIB du pays ; (3) l'épargne médiane des ménages est faible et ne permet pas de faire face à des périodes de blocage prolongées. Plus généralement, une grande proportion de familles indiennes vivant dans la pauvreté (environ 61,7 %) se traduit par un degré élevé d'insécurité financière, en particulier en période de crise.
Dans ce contexte, les attentes des travailleurs à l'égard des gouvernements pour soulager leur misère et leur détresse immédiates se sont manifestées par plusieurs demandes désespérées, telles que : (i) l'extension des paiements échelonnés sur les prêts, voire l'annulation des prêts, (ii) la garantie du paiement d'une indemnité en cas de blessure ou de décès d'un membre de la famille qui gagne sa vie, (iii) l'augmentation de la quantité de rations fournies dans le cadre du système de distribution publique, (iv) l'annulation des factures et des taxes (comme l'électricité et l'eau) pour la période du lockdown, etc. Certaines de ces demandes ont été satisfaites par les gouvernements. Malheureusement, il n'y a pas eu de réponse significative à long terme de la part des gouvernements pour gérer la crise plus large, soutenir le secteur des soins de santé ou assurer le bien-être des personnes vulnérables.
Il n'y avait pas d'excuse convaincante à l'incapacité du gouvernement à répondre aux besoins fondamentaux de la classe ouvrière, puisqu'il disposait de ressources, d'agences et de pouvoirs suffisants. Au contraire, à la grande surprise de tous, il s'est avéré qu'il n'y avait aucune volonté politique d'entendre les griefs et les propositions politiques constructives des critiques et de la société civile au sens large. Par conséquent, l'apathie et la diminution des engagements gouvernementaux en faveur des biens communs, tels que la santé publique et les services sociaux, ont rendu la situation encore plus ingérable pour les groupes les plus vulnérables et marginalisés.
Alors que les gouvernements se sont soustraits à leurs obligations fondamentales envers leurs électeurs, les inégalités matérielles se sont multipliées au cours des dernières années, et les super-riches ont gagné du terrain en élargissant leur base de richesse et en consolidant leur légitimité sociale. La voie de la privatisation suivie par les gouvernements a clairement sapé les investissements publics à long terme dans les systèmes de soins de santé, élargissant ainsi le rôle des entreprises axées sur le profit dans la détermination du sort de la santé globale et du bien-être des travailleurs.
Lorsque l'excédent généré par des taux d'intérêt exorbitants est devenu la norme dans le cadre du microcrédit et d'autres institutions de prêt d'argent, l'objectif global est passé de "centré sur le besoin" à "centré sur le profit". Les politiques néolibérales de ces dernières décennies ont continué à faire de cette approche le meilleur moyen d'assurer le développement économique. Presque tous les besoins et ressources de base ont été transformés en marchandises et confiés aux entreprises privées, comme si c'étaient elles qui devaient assurer le développement de tous. L'idée a été répandue que leurs profits finiraient par se répercuter jusqu'au bas de l'échelle sociale. Les études montrent que ce système a échoué et que la richesse s'est accumulée au sommet.
Lorsque le capital et le profit deviennent l'objectif premier d'un modèle économique, l'inverse doit être le choix politique pour assurer le bien-être de tous. Les "travailleurs avant le profit" et les "personnes avant le capital" doivent être garantis. C'est la seule alternative pratique pour revenir à une relation organique avec la nature et la création. L'un des moyens possibles d'assurer le développement humain et la protection sociale est le partage collectif et l'attention portée par les personnes concernées.
Devant l'apathie du gouvernement, les gens ordinaires, les organisations de la société civile et les activistes sociaux se sont donc mobilisés pour apporter tout le soutien possible à la population en détresse. AREDS et ses organisations partenaires ont également tendu la main aux familles nécessiteuses dans leurs zones opérationnelles respectives. Le soutien ou l'assistance aux personnes qui ont besoin d'aide est temporaire et il a donc été décidé de développer un mécanisme durable et à long terme appartenant aux personnes qui se soutiendraient elles-mêmes en cas d'urgence.
Il a été collectivement estimé qu'il était temps que la voie du redressement et la stratégie de développement socio-économique enterrent la voie de la privatisation qui a échoué. Elle a transformé les personnes en marchandises et les a déshumanisées pour en faire de simples objets de production, de statistiques, de chiffres et d'échanges. Situé à un point critique potentiel de transformation, le contexte post-enfermement offre une occasion opportune aux sociétés de revaloriser les vies réelles et la dignité de toutes les personnes humaines, de raviver l'empathie humaine, d'investir dans des dispositions publiques à long terme et des biens communs, et de réinventer les systèmes politiques de manière à ce qu'ils deviennent des gardiens efficaces d'un environnement juste et naturel.
Une alternative pratique menée par l'AREDS et ses organisations de fraternité se construit sur la base de l'action de ses membres, qui vise en même temps à la transformation d'eux-mêmes, des situations dans lesquelles ils vivent et aussi des structures de la société. Cette approche préconise que lorsque les gens sont libres de penser par eux-mêmes, en utilisant la raison et la connaissance comme outils, ils sont mieux à même de résoudre tous leurs problèmes. Ce nouvel effort de protection sociale tente de transformer les niveaux de confiance des membres de la communauté en développant les capacités à agir comme catalyseurs de leur propre développement holistique et à opérer en tant que maîtres de leur propre destin.
Le programme de protection sociale - partage et soins (SP-S&C) est une composante de l'économie sociale et solidaire, une pratique ancestrale qui prévaut dans toutes les sociétés du monde. Aujourd'hui encore, sauf en cas de famine ou d'épidémie, personne dans les zones rurales n'est obligé de se coucher le ventre vide. De nombreuses pratiques informelles de protection sociale existent encore et ce sont elles qui assurent une protection en cas de besoin. Les pratiques d'épargne et de crédit à des fins telles que le mariage, la maternité ou l'éducation sont satisfaites par ces pratiques informelles d'attention et de partage. Le critère du "besoin humain urgent" est à l'origine de la poursuite de ces pratiques dans diverses communautés, même aujourd'hui. Bien que modestes en nombre et en contributions, ces pratiques envisagent des macro-transformations à long terme.
Le programme SP-S&C, dans une perspective d'économie humaine, vise donc à donner aux gens les moyens de créer, d'épargner et de gérer leurs propres systèmes socio-économiques au niveau communautaire, ce qui les aide à stabiliser leurs difficultés quotidiennes, en particulier en période de crise aiguë. Le projet SP-S&C appartient entièrement aux membres de la communauté et son mécanisme permet à l'ensemble des membres de la communauté d'avoir un accès durable à des services de sauvegarde, de défense sociale et de couverture tout au long de la vie dans des localités données. Il s'agit d'une alternative basée sur les données et l'expérience.
Le programme Share & Care peut également être considéré comme une innovation dans le domaine de l'entreprise sociale, avec des relations sociales d'un type totalement nouveau. Traditionnellement, les relations étaient basées sur des structures de pouvoir verticales dans lesquelles un donateur apportait un soutien financier aux personnes dans le besoin. Le programme Share & Care inverse la dynamique du pouvoir et la segmente horizontalement. Le pouvoir est réparti entre les personnes : tout le monde contribue, tout le monde reçoit de l'aide en cas de crise, et personne n'est laissé pour compte sans protection. En outre, le programme Share & Care a le potentiel à long terme de dissoudre les barrières identitaires créées par l'homme, telles que la caste, le patriarcat, l'appartenance ethnique et la religion, en rassemblant les personnes et en résolvant les crises par la solidarité.
Ainsi, dans le cadre de l'initiative Share & Care, tout le monde répond de manière proactive aux besoins de chacun et, en fin de compte, c'est la société dans son ensemble qui en bénéficie dans une région donnée. Le programme Share & Care est une tentative révolutionnaire d'évoluer et de faire un virage à 180 degrés, passant de "la contribution des autres à mes besoins" à "ma contribution à mes besoins", à "ma contribution aux besoins des autres", et finalement à "NOTRE CONTRIBUTION AU BÉNÉFICE DE TOUS". En d'autres termes, cela résonne avec la philosophie des pauvres prolétaires "tous pour tous" et la philosophie de l'économie humaine "TOUTES LES PERSONNES, CHAQUE PERSONNE et LA PERSONNE ENTIÈRE".
L'un des principaux objectifs du programme SP-S&C est de réintégrer démocratiquement les personnes qui ont été politiquement marginalisées par rapport aux bénéfices du système économique, et de s'affirmer à nouveau comme des citoyens égaux au sein des communautés géoculturelles concernées.
Le cheminement du processus SP-S&C jusqu'à présent :
- La proposition de SP-S&C a été présentée à l'Assemblée générale de l'AREDS en juin 2022 et, après une discussion approfondie, elle a été approuvée.
- Les organisations partenaires de SP-S&C ont organisé une consultation de deux jours à Bangalore en juillet 2022 afin de définir les modalités et de concrétiser l'initiative dans le cadre du système juridique national.
- En guise de suivi, les organisations partenaires de SP-S&C ont également rencontré les experts juridiques et les auditeurs à Chennai pour obtenir leurs conseils juridiques et techniques en novembre 2022.
- L'équipe a ensuite procédé à quelques consultations supplémentaires et il a été décidé de créer des "Trusts" indépendants dans les différents lieux et d'étendre le nombre de membres sur le territoire.
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PEOPLE - OWNED
PEOPLE - CENTRIC
PEOPLE - DELIVERED
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Les organisations suivantes sont membres de l'initiative SP-S&C. Les prévisions d'adhésion portent sur la période de trois ans qui constitue la première phase :
1. ARREDS Trust compte 283 000 membres qui assurent la protection sociale des personnes âgées, des indigents, des veuves, des orphelins et des handicapés physiques dans 23 districts du Tamil Nadu.
2. AREDS compte 2 000 membres par le biais de ses entreprises sociales et 6 000 membres de KADALU et DRALM.
3. SWATE compte 30 000 membres impliqués dans la gestion de micro-entreprises sociales.
4. L'Integrated Rural Development Society (IRDS) compte 25 000 femmes membres qui sont impliquées dans l'agriculture et jouent ainsi un rôle dans la garantie de la souveraineté alimentaire. D'ici la fin du mois d'avril, il y aura 1 000 membres ayant versé une cotisation de 100 roupies chacun.
5. Vaan Muhil Trust compte au total 35 000 femmes membres de groupes d'entraide et de travailleurs non organisés. D'ici à la fin du mois d'avril, il y aura 1 000 membres ayant versé une contribution de 100 roupies chacun.
6. La Pondicherry Community Development Society (PCDS) compte 20 000 membres parmi les agriculteurs et les travailleurs sanitaires. D'ici à la fin du mois d'avril, il y aura 1 000 membres ayant versé une cotisation de 100 roupies chacun.
Par conséquent, le nombre estimé de membres de la première phase du programme de protection sociale - partage et soins (SP-S&C) est d'environ 3 00 000 personnes. Plus le nombre de personnes est élevé, plus le montant des économies est important. C'est pourquoi il faut inclure davantage de personnes pour augmenter le montant des économies. Avec une somme d'argent considérable consolidée, nous pouvons répondre aux besoins d'urgence. Le succès de ce programme dépend du nombre de personnes impliquées et de la somme d'argent qu'elles consolident.
Si 3 00 000 personnes contribuent à hauteur de 100 INR par an, le montant s'élèvera à 3 00 00 000 INR. Le nombre envisagé aujourd'hui est modeste. Il devrait doubler une fois le programme lancé. Plusieurs organisations et groupes ont déjà exprimé leur volonté de se joindre à cette initiative dans tout le pays. Toutefois, il a été décidé de commencer modestement avec quelques partenaires au Tamilnadu et de s'étendre progressivement à d'autres États et pays où travaillent nos partenaires. Même en termes de résultats, seuls quelques aspects clés ont été choisis de manière sélective après une analyse et des délibérations approfondies. Ce programme ne promet pas tout pour tout le monde. Il tente de commencer par quelque chose d'équitable pour tous les individus, chaque individu et chaque personne.
Le fonds sera utilisé en interne par les organisations partenaires dans le cadre de modèles générateurs de revenus par le biais d'entreprises sociales, afin de fonctionner comme un fonds autonome. Tous les participants contribueraient à hauteur d'un montant identique ou similaire. Les membres ont décidé qu'au départ, nous ne pouvions pas nous permettre d'essayer des modèles très complexes. Il a donc été décidé, à ce stade, d'essayer la norme la plus simple et la plus modeste. Les bénéficiaires recevraient une protection et une couverture identiques. Les travaux sur les détails les plus fins sont encore en cours.
Étant donné qu'une somme d'argent suffisante tournerait dans le programme, des personnes dynamiques et calibrées gèreraient le programme. Le programme sera géré par des personnes dynamiques et qualifiées qui seront affectées à plein temps à cette mission. Pour ce faire, deux jeunes femmes seront sélectionnées dans chacune des organisations partenaires de Social Protection - Share & Care (SP-S&C) et seront formées à la gestion, à la comptabilité et à d'autres exigences techniques. Simultanément, les membres seniors du programme SP-S&C encadreront et sensibiliseront à l'importance du programme les membres des mouvements populaires, des syndicats, des groupes d'entraide, des collectifs populaires et des entreprises sociales. Il est envisagé que le succès de l'initiative repose sur la qualité de la gouvernance de ce programme. Il a donc été décidé d'accorder une importance maximale à l'accompagnement, à l'exposition et à la formation de l'équipe de gouvernance.
Actuellement, en avril 2023, tous les membres de l'équipe SP-S&C sont activement impliqués dans la sensibilisation de leur territoire respectif et dans l'inclusion des personnes concernées dans ce programme. Les programmes d'exposition et de formation dispensés à l'équipe centrale du programme Share & Care faciliteront à leur tour l'utilisation de divers programmes d'aide sociale existants des gouvernements de l'État/fédéral et du gouvernement central/de l'Union. De même, ARREDS Fin-Tech est une autre initiative potentielle visant à promouvoir les programmes de crédit aux petits agriculteurs et aux agriculteurs marginaux pour la culture par l'intermédiaire des banques. Par ce biais, nous pouvons inclure tous les membres qui ont bénéficié d'un crédit dans cette initiative. Les organisations membres de cette initiative ont commencé à identifier les bénéficiaires potentiels de ce programme de crédit.
Une assistance économique minimale peut être fournie pour des besoins spécifiques :
1) Dans un premier temps, le S&C a l'intention d'assurer un soutien en cas d'accident, de catastrophe, de décès des personnes à charge, etc. Les méthodologies et les procédures sont en cours d'élaboration. Les méthodologies et les procédures sont en cours d'élaboration. C'est le comité de gouvernance de base du S&C, composé de deux femmes de chaque organisation partenaire, qui mettra au point les programmes de soutien/d'assistance appropriés.
2) Il est proposé de faciliter ou d'organiser des camps médicaux et de promouvoir les pratiques médicales indigènes et les aspects préventifs de la santé. Organiser des camps réguliers dans toutes les localités avec l'aide de médecins et de praticiens de la santé, et utiliser au maximum les installations médicales du gouvernement.
3) Il est proposé d'assurer l'échange de denrées alimentaires cultivées dans différentes localités, en réduisant la commission des intermédiaires.
Dans la deuxième phase, après 3 ans :
4) Des programmes gouvernementaux spécifiques en matière de santé et de sécurité sociale et leurs liens avec l'assistance de SP-S&C seront fournis aux membres individuels. Il s'agirait d'une aide provisoire pour bénéficier des programmes de l'office de protection du travail, d'une aide à l'éducation, d'une aide au mariage, etc.
5) Aider les entreprises collectives/individuelles : Aide au démarrage de la part de SP-S&C pour lancer des entreprises de produits locaux. La nature exacte des entreprises sera décidée par les groupes membres en conformité avec le concept d'environnement nourricier, de soutien aux producteurs locaux, d'amélioration des revenus des producteurs, etc. Permettre aux entreprises individuelles et collectives d'obtenir des emplois générateurs de revenus afin de soutenir leur développement économique et social. Promouvoir l'agriculture biologique pour retrouver la justice climatique, la fertilité des sols et une consommation éthique.
(1) Les jeunes de différentes localités/régions trouveront un emploi.
(2) La souveraineté et la sécurité alimentaires seront garanties par une production et une consommation éthiques. Les aliments seront cultivés pour les gens et pour le marché.
(3) La gouvernance des ressources et la protection du climat seront mieux prises en compte.
(4) Au fil du temps, les communautés auront le contrôle de la production et de la consommation.
(5) Cette initiative deviendrait un modèle concret pour faire pression sur le gouvernement afin de présenter un modèle centré sur les personnes et gouverné par les personnes, contrairement au modèle de l'entreprise privée où l'argent reste dans les mains de la communauté et non de l'entreprise.
(6) Cette initiative contribuerait à faire pression sur le gouvernement pour qu'il encourage les organismes locaux à lancer et à gérer des régimes de protection sociale.
*
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Un autre monde est possible
Ne laisser personne de côté,
Ensemble, nous le pouvons
Nous tous, pour nous tous.
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Besoin de soutien et justification
- Mise en place du système et prise en charge : gouvernance, prise de décision ; collecte des contributions ; traitement des demandes d'aide, etc.
- Stabilisation du système et prise en charge
- Formation / orientation - imprimés / manuels ; quel type de formation, qui dispense la formation, durée, visites d'exposition, quand cela se produit-il, etc.
*
* *
Les personnes ordinaires, conscientes et solidaires, peuvent créer un autre monde
dans lequel "chaque personne",
"toutes les personnes"
et "l'ensemble de la personne"
jouissent d'une véritable vie humaine digne.
- La philosophie de l'économie humaine-
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Pour accéder à la version originale en anglais cliquez ici :
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Ce texte reprend notamment la définition de l’économie sociale et solidaire qui figure dans une résolution de la Conférence internationale du travail adoptée en juin 2022.
« L’économie sociale et solidaire comprend les entreprises, les organisations et les autres entités qui mènent des activités économiques, sociales ou environnementales servant un intérêt collectif et/ou l’intérêt général, et qui reposent sur les principes de coopération volontaire et d’entraide, de gouvernance démocratique et/ou participative, d’autonomie et d’indépendance, ainsi que sur la primauté de l’humain et de la finalité sociale sur le capital en ce qui concerne la répartition et l’utilisation des excédents et/ou des bénéfices, ainsi que des actifs.
Les entités de l’économie sociale et solidaire aspirent à la viabilité et à la durabilité dans une optique de long terme, ainsi qu’à la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, et mènent des activités dans tous les secteurs de l’économie. Elles sont la traduction concrète d’un ensemble de valeurs qui sont indissociables de leur fonctionnement et qui participent du souci des personnes et de la planète, de l’égalité et de l’équité, de l’interdépendance, de l’autogestion, de la transparence et de la responsabilisation, ainsi que de la réalisation du travail décent et de la matérialisation de moyens de subsistance décents.
L’économie sociale et solidaire inclut, selon les circonstances nationales, les coopératives, les associations, les mutuelles, les fondations, les entreprises sociales, les groupes d’entraide et les autres entités fonctionnant selon ses valeurs et principes ».
Il est intéressant de disposer ainsi d’une définition universelle de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS).
Les organisations et entreprises qui se réfèrent à l’ESS peuvent se référer à ce texte adopté par tous les Etats membres pour demander le soutien de leur gouvernement.
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ATEDD Kivu continue,
Une réunion s'est tenue au Bureau du CVD Bushushu (Comité Villageois de Développement), aujourd'hui samedi 11/03/2023 à partir de 14h00.
Au menu du jour, échange sur l'évolution des activités des associations engagées, difficultés rencontrées pendant l'exécution, des solutions envisagées, système de rapportage et activités planifiées.
En présence du Chef de Village de Bushushu et président du Comité de Pilotage, les membres des associations engagées ont présenté à tour de rôle leurs activités, défis et activités planifiées pour le mois de mars en cours.
En dépit des quelques difficultés rencontrées, les participants ont montré que les activités évoluent bien selon leurs engagements.
Ils sollicitent l'accélération des sensibilisation sur le reboisement, l'entretien des rivières (curage) et l'agriculture restauratrice.
Les uns distribuent des plantules (arbres fruitiers) à la population, l'encadrement des groupes solidaires se portent bien, les bonnes pratiques agricoles se font malgré les besoins toujours en semences.
Les nouvelles associations n'ont pas encore reçu des outils et l' appui nécessaire pour bien continuer.
Tous se sont félicités des résultats de ce projet devant les représentants du comité de pilotage et continue à plaider pour que RIEH poursuit les démarches en faveur du Groupement Mbinga Sud où le besoin est grand.
La question de la production du charbon vert et de sécurité humaine pour les habitants dans la zone des rivières a été relevée comme une priorité une fois que l'on trouve les moyens nécessaires.
ATEDD Kivu, c'est chacun de nous.
Eric Bisonga
GEV
Kalehe
Tél :+ 243 994 138 451
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Mouvement des femmes SWATE
Réunion publique à l'occasion de la 33e journée internationale de la femme 33 -வது
"Sauver les droits des personnes marginalisées
Date : 08.03.2023 Lieu : SWATE Hall, Veerarakiyam
1. Violence on women and girl children prevails everywhere in our society. Starting from families it perpetuates in schools, colleges, universities, work places and public places. Physical abuse, sexual assault, trafficking and honour killing are on the rise. Therefore, the union government and the state government should ensure protection to women and girl children.
2. Ban liquors and narcotics, which are the root cause of domestic violence and cultural degeneration, and impose total prohibition.
3. Governor should acknowledge the resolution passed by Tamil Nadu State government for banning online gambling that takes human lives and help it enact an Act against online gambling.
4. The bill on ensuring 33 per cent reservation for women in the State Assembly and in the Parliament must be passed.
5. The Indian Constitution assures of medical insurance to all and therefore, the state and the union government should take steps to ensure and rejuvenate ESI to all unorganised workers across the country. The elected state legislators and the parliamentarians should raise their voices in the state assembly and in the parliament for allocating enough funds in the budget for operating ESI throughout the country.
6. The state and the union government should take steps to ensure Occupational Health and Safety in the worksite. Safety to woman workers and the disbursement of equal wages for the same work.
7. Tamil Nadu government should see to it that the financial support rendered for education, marriage and accident deaths are same to the construction workers and as well as the workers of unorganised sector.
8. The union government should ratify the ILO – C 189 for ensuring the right and safety of domestic workers.
9. Besides ensuring Rs. 20,000 as the monthly salary of a sanitary worker, safety gears must be provided to them for protecting their health.
10. The union government should enact law ensuring Minimum Support Price to the agricultural produces.
11.The union government should withdraw Electricity Amendment Act immediately.
12. Unemployment crisis has put the future of youth at stake. Therefore, both the union government and the state government should implements programmes to generate myriad number of employment opportunities.
13. GST on essential commodities must be exempted. The union and the state governments should check up the price hike of LPG cylinder, petrol and diesel.
14. Allocate more funds for the implementation and expansion of MNERGS. The man days must be increased from 100 days to 200 days.
15. The disruptive and parochial forces that discriminate people on the grounds of caste, religion and gender, must be identified and oppressed with iron hand.
16. All forces that disrupt the unity and care of the migrant workers for their vested political interest should be dealt with severe legal actions.
17. Union and state governments make policies and programs to ensure universal social protection to all workers. No one should be left behind.
1. La violence à l'égard des femmes et des fillettes est omniprésente dans notre société. Elles commencent dans les familles et se perpétue dans les écoles, les collèges, les universités, les lieux de travail et les lieux publics. Les abus physiques, les agressions sexuelles, la traite des êtres humains et les crimes d'honneur sont en augmentation. C'est pourquoi le gouvernement de l'Union et les gouvernements des États doivent assurer la protection des femmes et des jeunes filles.
2. Interdire les liqueurs et les stupéfiants, qui sont la cause première de la violence domestique et de la dégénérescence culturelle, et imposer une interdiction totale.
3. Le gouverneur devrait prendre acte de la résolution adoptée par le gouvernement de l'État du Tamil Nadu en vue d'interdire les jeux d'argent en ligne qui entraînent des pertes de vies humaines et l'aider à promulguer une loi contre les jeux d'argent en ligne.
4. Le projet de loi sur la réservation de 33 % des sièges pour les femmes à l'Assemblée de l'État et au Parlement doit être adopté.
5. La Constitution indienne garantit une assurance médicale à tous et, par conséquent, l'État et le gouvernement de l'Union devraient prendre des mesures pour garantir et rajeunir l'ESI pour tous les travailleurs non organisés à travers le pays. Les législateurs élus des États et les parlementaires devraient faire entendre leur voix à l'assemblée des États et au Parlement pour allouer suffisamment de fonds dans le budget pour faire fonctionner l'ESI dans tout le pays.
6. Les gouvernements des États et de l'Union devraient prendre des mesures pour garantir la santé et la sécurité au travail sur le lieu de travail. La sécurité des travailleuses et le versement de salaires égaux pour un même travail.
7. Le gouvernement du Tamil Nadu devrait veiller à ce que l'aide financière accordée pour l'éducation, le mariage et les décès par accident soit la même pour les travailleurs de la construction et pour les travailleurs du secteur non organisé.
8. Le gouvernement de l'Union devrait ratifier la Convention 189 de l'OIT afin de garantir les droits et la sécurité des travailleurs domestiques.
9. En plus d'assurer un salaire mensuel de 20 000 roupies aux travailleurs sanitaires, des équipements de sécurité doivent leur être fournis pour protéger leur santé.
10. Le gouvernement de l'Union devrait promulguer une loi garantissant un prix minimum de soutien aux produits agricoles.
11. Le gouvernement de l'Union doit retirer immédiatement la loi modifiant la loi sur l'électricité.
12. La crise du chômage a mis en péril l'avenir des jeunes. Par conséquent, le gouvernement de l'Union et le gouvernement de l'État devraient mettre en œuvre des programmes visant à créer une myriade d'opportunités d'emploi.
13. La TPS sur les produits de base doit être exemptée. Les gouvernements de l'Union et des États devraient contrôler la hausse des prix des bouteilles de GPL, de l'essence et du diesel.
14. Allouer davantage de fonds à la mise en œuvre et à l'expansion du MNERGS. Le nombre de jours-hommes doit être augmenté de 100 à 200 jours.
15. Les forces perturbatrices et paroissiales qui discriminent les gens sur la base de la caste, de la religion et du sexe doivent être identifiées et opprimées d'une main de fer.
16. Toutes les forces qui perturbent l'unité et l'attention des travailleurs migrants pour leurs intérêts politiques doivent faire l'objet de poursuites judiciaires sévères.
17. Les gouvernements de l'Union et des États élaborent des politiques et des programmes visant à garantir une protection sociale universelle à tous les travailleurs. Personne ne doit être laissé pour compte.
Le chapitre népalais de l'INHE célèbre la journée internationale de la femme avec ses partenaires à Katmandou aujourd'hui
Bonjour. Nous espérons que vous vous portez bien tous.
En dépit de la situation sécuritaire qui se dégrade le jour au jour dans l'Est du pays, nous nous portons un peu bien.
J'ai eu des échanges fructueux avec Delphin [Animateur d’ATEDD à Minova] sur la problématique de déplacements massifs des populations du Nord-Kivu vers le Sud-Kivu causés par les affrontements qui opposent les FARDC [Forces armées de la République démocratique du Congo] au mouvement M23.
Ces déplacements ne restent pas sans conséquences sociale, psychologique, humanitaire et environnementale aussi. La situation nous a conduit à des idées et propositions suivantes :
- Appliquer une agriculture maraîchère à cycle court pour aider en alimentation ces déplacés en situation difficile et leur épargner la malnutrition,
- Intégrer les jeunes déplacés présents dans la zone dans les activités de production du charbon vert à Minova Bweremana. Cet encadrement de ces jeunes peut les aider à ne pas être manipulés par des groupes de bandits, voleurs et autres sortes de vagabonds dans la communauté.
- Cibler ou identifier les personnes vulnérables, du 3eme âge parmi les déplacés et les assister avec une quantité de briquettes pour leur faciliter l'énergie dans leurs cuisines, même si trouver les vivres reste toujours un problème majeur pour eux.
- Voir si possible, comment les assister avec des bâches, car ils n'ont pas d'abris couverts , voir les photos.
- Encadrer les enfants déplacés qui passent la journée à mendier de porte en porte pour chercher à manger. Cette proposition vise à épargner à ces enfants des dangers comme des accidents de circulation, kidnapping par des personnes de mauvais volonté en cherchant des aides ici et là dans les milieux.
Tout ceci, c’est dans la perspective de l'économie humaine, non éloignée de la vision d'ATTED qui vise l'amélioration des vies humaines.
Nous sommes toujours là pour vous tenir informés de l'avancement de la situation sécuritaire, et notre sécurité aussi.
Amicalement.
Héritier Kisoho
Président du Groupe local du RIEH Minova et
Président du Conseil d’administration de l'ADIC-ASBL basée à Minova.
Les déplacés de guerre fuient leur village, suite aux attaques armées opposant les FARDC aux M23. Ils arrivent de toutes parts pour atteindre Minova et Bweremana. De Shasha, ils traversent Kirotshe ou bien ils passent par les Hauts plateaux de Mupfunyi-Shanga.
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Pour la Journée Internationale de la femme, pas moins de 800 personnes représentant plusieurs organisations ont défilé, dans les rues de Kalehe, sous le slogan " Femmes, lèves-toi pour Kalehe !, Femme, lèves-toi pour la Paix en RDC ". 50 membres de l'association GEV (Groupe Espoir de Vivre), membre actif de RIEH/ATEDD-Kivu, se sont mobilisés pour se joindre au cortège.
Dès 8h30, une foule dense, s'est dirigée vers la Chefferie de Buhavu, symbole de l'autorité territoriale, où Sa Majesté Mwami Kamirogosa III Shosho Ntale les a reçus. Après un échange emprunt de dignité revendiquant la Paix en RDC, elles se sont dirigées vers le Centre commercial d'Ihusi à Kalehe, pour planter solennellement un arbre de Paix.
Pour la petite histoire, la graine plantée est issue du germoir de la pépinière durable d'ATEDD... Tout un symbole !
En République Démocratique du Congo, plus précisément dans la province Sud-Kivu, 3000 femmes volontaires se sont regroupées dans une association : la COFAD dénomme COllecte des Femmes volontaires pour l’Assistance humanitaire et le Développement durable. Cette association, dont le conseil d’administration est composé des femmes, a été enregistrée et reconnue officiellement par l’inspection provinciale du développement rural du Sud-Kivu le 18 février 2015. Les bénéficiaires de ces actions sont des femmes vulnérables ayant la charge d’enfants en bas âge et ou qui ont été victimes de violences sexuelles.
Ces femmes fournissent un travail harassant et très mal rémunéré, elles sont même souvent victimes de violences au travail. Leur situation est particulièrement difficile au Sud-Kivu où la déforestation accentue l’érosion de terres, les pratiques agricoles sont inadaptées et une forte explosion démographique due à l’accueil de nombreux réfugiés fait que la population dépasse par endroit les 500 habitants au km2.
Un projet qui s’inscrit dans la dynamique de la COFAD est aujourd’hui proposé au groupement de la localité de MBINGA-NORD/KINIEIZIRE. Le projet ATEDD c’est à dire : Action Territoriale pour un Développement Durable. Celui-ci s’appuie sur la prise de conscience et l’engagement de la plus large partie possible de la population de façon à renforcer l’esprit de communauté qui seul peut permettre un changement réel et durable au niveau local et national. C’est dans ce cadre que les femmes du Sud-Kivu vont inscrire leur action, elles vont s’engager pour améliorer la qualité de la vie et la solidarité sociale de façon à lutter contre les catastrophes les plus fréquentes : les crues des rivières, les glissements de terrain, et la pénibilité d’une agriculture sur des terrains accidentés et trop exploités.
Ceci crée un abandon de ces terres, il s’en suit une insécurité alimentaire importante : 92% des personnes interrogées déclarent que leur revenus ne leur permettent pas de manger à leur faim. La COFAD les accompagne, en premier lieu, dans le processus de négociation des terres arables auprès des grands concessionnaires pour permettre à chacun d’y avoir accès.
De plus, la COFAD bénéficie de finances grâce à des crédits, des subventions, des dons et des legs provenant de sources publiques ou privées et d’organismes nationaux, internationaux et non gouvernementaux. Son projet est de jouer un rôle clé dans l’émergence économique de la femme en République Démocratique du Congo et d’améliorer ses conditions de vie.
Les 3000 Femmes volontaires se répartissent en 100 groupes solidaires des femmes dirigés par des comités des femmes de voisinage et vont participer au plan d’action communautaire (PAC) en liaison avec des agronomes, des moniteurs agricoles et les autorités locale ;
De façon plus précise elles vont vulgariser les techniques de permaculture intégrée de l’agro-écologie.
Elles s’engagent fermement et souvent de façon écrite à respecter ce projet. Elles vont ainsi développer une agriculture restauratrice et rémunératrice.
Une agriculture restauratrice pour la nature tout d’abord puisqu’elles abandonnent la culture du café et du manioc, trop gourmandes en terres et qui favorisent la déforestation. Une agriculture restauratrice aussi pour les familles car en se formant aux techniques d’installation de jardins familiaux, de germoirs, de compostes elles varient et accroissent leur production. En effet elles choisissent et achètent des outils adaptés, des semences maraichères, des plantules (oignons, aubergines, poivron, graines de courge, de salades) Elles créent également des petits élevages : cobayes, lapins, poules et chèvres dont les engrais naturels seront précieux également pour enrichir le sol. Tout ceci crée de meilleurs revenus et permet ainsi de mieux vaincre la faim et l’autonomisation de la femme rurale.
En effet, l’agriculture est la principale source des revenus de la femme rurale du Sud-Kivu mais les décideurs y mettent moins d’importance et en conséquence la forte importation des denrées alimentaire avec de prix élevé qui justifie la faible consommation dans les ménages avec tous les risques de l’augmentation de cas de la mal nutrition et la faible scolarisation des enfants. Cette pauvreté crée non seulement l’exode rural mais aussi des vols et surtout la faible croissance chez les enfants et donc une diminution des capacités intellectuelles.
D’autre part cette culture maraichère développée par la COFAD étant rémunératrice, la capacité d’épargne de chaque femme vulnérable est aussi renforcée grâce à la vente des produits maraichers. Cette agriculture est également plus économique dans l’utilisation des ressources agraires. En effet des moyens de cuissons nouveaux sont possibles grâce à la fabrication de briquettes de charbon vert. Ce dernier est produit par une carbonisation lente des déchets végétaux et ménagers. Il devient une excellente alternative au charbon de bois et permet ainsi de lutter contre le déboisement et le réchauffement climatique. Les tâches culinaires de femmes sont facilitées et ceci d’autant plus des formations pratiques sont organisées à leur faveur.
L’alphabétisation des femmes leur permet en outre de s’occuper convenablement des micro-crédits proposés par la COFAD. Les femmes du Sud-Kivu affrontent et gèrent aussi les problèmes financiers grâce à l’ATEDD qui non seulement privilégie toutes les activités qui génèrent un revenu pour leurs opérateurs, mais les aide aussi à recourir correctement aux dispositifs d’épargne, aux crédits locaux et aux mutuelles de santé.
Conclusion : tout ce travail participatif permet aux femmes de promouvoir une économie vraiment humaine. Celle-ci est humaine car elle est basée sur la confiance accordée à chacun pour organiser au mieux sa vie individuelle et ses rapports avec les autres. C’est cette solidarité qui donne tout son sens à l’engagement de chacun. Les femmes ont un rôle important à jouer à ce niveau, elles qui sont des animatrices essentielles dans leur propre famille. Cette attitude respectueuse envers les êtres humains, l’est aussi envers la nature, Celle-ci devient une amie. La place des femmes au Sud-Kivu n’est donc pas du tout marginale, ni traditionnelle, elles sont au contraire les piliers du changement.
Pour la COFAD asbl
« Aider la femme c’est aider toute une nation. »
Sylvine CHEKANABO MUHUNDO, Coordinatrice COFAD (Kiniezire, RDCongo)
et Chantal LEGRAND, Correspondante RIEH (Drôme, France)
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Aux micros, Michel TISSIER, qui outre ses fonctions de Secrétaire exécutif du RIEH, est originaire de Calviac, un des villages du Périgord Noir. Il veut prendre le temps de présenter à sa famille, ses amis et ses voisins, l’action qui le tient souvent éloigné de sa maison au bord de la forêt.
Mais aussi Gilbert MASSUMBUKO, le Président du Comité de gestion d’ATEDD, natif du Kivu et qui y vit toujours. Il intervient à distance depuis Goma.
Et Hervé LOUF qui joue très bien son rôle d’animateur, posant des questions, demandant des précisions, soulignant l’importance de tel ou tel propos.
Pour l’occasion, Marie GRIPPAUDO a fait le voyage depuis le Mené.
En présence de Monsieur le Maire de Calviac : Jean-Paul SEGALAT et de Patrick BONNEFON : président de l’intercommunalité du Pays de Fénelon, le public a bravé la neige de la veille pour rejoindre l'ancien séchoir à tabac, rénové en une salle de spectacles des plus conviviales. Une cinquantaine de personnes.
Il y a aussi une trentaine de participants par Zoom, de France, de RDC et même d’Uruguay, avec Andrés LALANNE, du CLAEH, coordinateur du RIEH pour l’Amérique latine. Malheureusement les liaisons Internet sont de mauvaise qualité et il manque un bon régisseur pour que tout le monde puisse s’entendre et se voir tout en accédant aux images projetées sur un écran. Cependant chacun garde sa bonne humeur, conscient des liens qui se tissent pour une soirée.
Pendant la présentation l’animateur se montre particulièrement intéressé par le diagnostic participatif et les différentes activités qui réunissent une part importante de la population. Il souligne l’originalité du Plan d’action communautaire avec la grande diversité des acteurs qui y participent. Un exemple d’engagement est porté à l’écran avec toutes les signatures qui le composent.
Les principales questions portent sur les conditions dans lesquelles les habitants s’engagent. Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Qu’est-ce qui les motive ? Comment trouvent-ils le temps de travailler bénévolement tout en exerçant leur métier ?
Et les autorités, est-ce qu’elles soutiennent ou s’opposent ?
Qu’est-ce que l’économie humaine et d’où vient le Réseau international pour une Economie humaine ?
Comment ce qui a été lancé au Kivu dans 4 villages va-t-il continuer ? Est-ce que l’action peut s’étendre à d’autres villages ?
Après s’être ainsi informés, les participants ont été invités à débattre entre eux de deux questions :
y a-t-il des enseignements à tirer de cet exemple par rapport à ce que nous pouvons faire sur notre propre territoire du Périgord Noir ? Comment pouvons-nous coopérer de façon décentralisée, entre territoires ?
Les réponses sont à peine esquissées, car il se fait tard. Beaucoup soulignent que les démarches participatives sont difficiles à mettre en œuvre dans une société française très individualiste et tout le monde passe son temps à courir.
Tous ceux qui le souhaitent pourrons se retrouver, dès dimanche prochain, pour voir concrètement ce qui peut se faire.
Voir par > ce lien l’article que Michel a fait paraître dans L'ESSOR Sarladais pour annoncer la conférence.
Voir par > ce lien l'interview sur France Bleu de Michel Tissier
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Je me suis rendu à Nyamukubi cet après-midi avec Freddy, un membre de GEV[i]. J'ai été reçu par le chef de village de Bushushu qui a fait venir le chef du sous-village de Nyamukubi ainsi que le Président et plusieurs membres de l'Association des riverains. Nous nous sommes ensuite rendus sur le site avec un petit attroupement.
Les dégâts sont considérables. Le nombre de pertes humaines ne cesse d'augmenter. Le chef de village en compte provisoirement 7. Des personnes qui étaient dans leur maison et qui sont portées disparues. C'est tout un quartier qui a été subitement envahi par des flots boueux charriant des pierres et des gros morceaux d'arbres. 13 maisons ont été détruites, 280 endommagées. L’eau a envahi les maisons emportant les ustensiles de cuisine et les meubles. Une école a été dévastée et il est impossible d’y faire cours. Voir les photos.
Première remarque: il n'y a aucun reproche formulé à l'encontre d'ATEDD. Au contraire, la création de l'Association des riverains, une initiative d'ATEDD, est considérée comme très importante. C'est significatif que le chef les ait immédiatement invités. Avant, pendant et après l'événement les membres du comité d'animation de cette association se sont comportés comme des responsables.
Seconde considération: la visite sur place est très appréciée. Celle de Jean-Pierre[ii] d'abord, la mienne ensuite. Celle dès le lendemain de la catastrophe d'Eric Bisonga n'est pas citée. Eric n'est pas encore perçu comme représentant d'ATEDD. Cela viendra. Retenons cela pour l'avenir. Tâchons qu'un responsable perçu comme de haut niveau se rende le plus vite possible sur les lieux.
J'ai cherché à savoir comment l'alerte a été donnée, car elle a été donnée. La grande majorité des gens se sont enfuis à temps. Tous disent que si la crue était arrivée pendant la nuit, ç'aurait été un massacre. J'ai essayé de poser des questions sur le déroulement précis des événements, mais il y a le problème de langue et de temps. Mais c'est, à mon sens, indispensable de faire une enquête très minutieuse, au sens littéral, minute par minute. Quand exactement l'alerte a-t-elle été donnée? sur la base de quels signes? par qui et à qui? où les gens se sont-ils réfugiés? Sur la base de ces faits, on peut déterminer quelles dispositions prendre la prochaine fois. Le dispositif d'alerte[iii] ne doit pas être créé de toutes pièces. Il faut partir de l'existant et l'améliorer. Un des points importants est que la pluie sur le village n'était pas si forte. C'est plus haut qu'elle a été diluvienne.
Je ne reviens pas sur les causes structurelles qui font que la rivière grossit brusquement. C'est le travail d'ATEDD depuis des mois de faire cette analyse avec les habitants et avec les études techniques. Et de mettre en place des actions structurelles. Avec un tel événement, ce qu'il faut analyser c'est pourquoi quand ce flot s’accroît brusquement, la rivière sort de son lit et se crée un passage anarchique. Tout en m'étant rendu sur place, je n'ai pas les compétences pour faire une analyse précise. J'aurais tendance à partager ce que disent les membres du comité de l'association des riverains. Il y a un passage juste en amont du village où le lit de la rivière est très peu profond et c'est là que les flots débordent. Ce peut être aussi parce qu'à certains passages étroits les grosses pierres qui descendent se bloquent sur des obstacles et deviennent elles-mêmes un barrage que la rivière contourne. Ma conclusion est qu'il faut qu'un expert vienne observer sur place et fasse l'analyse à partir de l’observation avec les membres du comité des riverains.
La communauté, avec le chef de sous-village et le comité des riverains, avaient fait des travaux dans cette zone, sous forme de salongo[iv]. Ils avaient nettoyé, planté des bambous sur les berges. Ils avaient même, à la main, creusé une dérivation du lit de la rivière. Cela a été inutile. Il semble même que certains travaux de maçonnerie ont été emportés, les pierres arrachées devenant un nouveau danger. "Tout est à reprendre à zéro", disent-ils sans pour autant se décourager. Il semble donc important pour la suite que les travaux communautaires bénéficient d'une expertise technique. Avec l'expérience, si celle-ci est analysée avec des experts, les membres du comité peuvent renforcer leurs compétences. C'est certainement un objectif pour ATEDD.
A noter que le comité des riverains a déjà fait les travaux nécessaires pour rouvrir le cours normal de la rivière en dégageant les obstacles qui s'étaient accumulés.
Le discours unanime, et que je partage, est que les indispensables travaux communautaires doivent être complétés par l'intervention de machines pour creuser et élargir le lit de la rivière là où il y a de trop grosses pierres pour être déplacées à la main avec des barres à mine. Nous avons convenu avec le chef de village d'unir ses efforts avec ceux du Consortium pour obtenir les moyens pour faire venir ces machines.
Ma conclusion serait qu'une petite équipe composée du CEREIAD[v], de l'ISTD de Kalehe[vi] et de GEV vienne travailler avec le comité de l'association des riverains pour améliorer l'alerte, partager l'analyse des causes immédiates des débordements, établir la liste des travaux à réaliser d'une part avec les travaux communautaires, d'autre part avec les machines. Et que le consortium définisse un plan d'action pour obtenir avec la Chefferie les moyens de faire intervenir les machines.
Michel
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[i] GEV, Groupe Espoir de Vivre est une association basée à Kalehe, un village voisin de Bushushu, qui est aussi le chef lieu du Territoire de Kakehe et de la Chefferie de Buhavu. GEV est un groupe de jeunes qui mène des actions de développement et en particulier un soutien aux jeunes entrepreneurs. Son Président est Eric Bisonga, qui est aussi Président du Conseil de la Jeunesse du Territoire. GEV est membre du RIEH depuis 2019. Le Consortium ATEDD a récemment décidé d’intégrer en son sein GEV avec la responsabilité d’animer l’Action territoriale à Bushushu et dans le Groupement de Mbinga-Sud. [ii] Jean-Pierre Bufole est le superviseur d’ATEDD pour Kiniezire et Bushushu. Il réside à Kiniezire. La route de Kiniezire à Bushushu est particulièrement mauvaise. Il faut compter presque deux heures de moto. [iii] Depuis le début, ATEDD prévoit de mettre en place un dispositif d’alerte. C’est une des actions qu’il faut encore mener en décembre. Il était envisagé jusqu’ici qu’un formateur intervienne pur expliquer ce qu’est un dispositif d’alerte. [iv] Salongo est le mot swahili pour travail communautaire. C’est une coutume encore pratiquée, parfois délaissée et qu’ATEDD a mis en avant. Un jour par semaine, les villageois se réunissent sous la direction du chef de sous-village pour mener un travail d’intérêt général. [v] Le CEREIAD est un des membres du Consortium. C’est un centre de recherche et d’études rattaché à l’Université Catholique de Bukavu. Bukavu est à deux heures de moto de Bushushu. [vi] L’ISTD, Institut Supérieur des Techniques de Développement est implanté à Kalehe, donc à proximité de Bushsushu, ce qui permet à un de ses enseignants de se rendre sur place facilement. Le Comité des riverains solidaire et engagé !commentaire(s) (1) | Ajouter un commentaire
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Ce merrcredi matin 7 décembre 2022, je vais à la rencontre de jeunes en train de curer une petite rivière qui traverse la cité de Minova. Très souvent, quand les pluies sont abondantes, elle inonde les rues et des maisons, emporte les biens du paisible citoyen.
Je suis avec Delphin BAENI KABIONA, le superviseur d’ATEDD, qui est présent à Minova en permanence. Delphin appartient à l’équipe de la Fondation Matendo qui gère un Complexe scolaire à Minova. Cette Fondation est un des membres du Consortium ATEDD. Elle s’est engagée à continuer de rendre Delphin disponible pour suivre comment ATEDD évolue à Minova, même après la fin de la phase pilote d’ATEDD qui se termine à la fin de l’année.
Ils sont une quinzaine, surtout des garçons, mais aussi quelques filles. Ils ont été dotés par le Consortium ATEDD de gants, de bottes, de masques, d’uniformes, de pioches, de pelles, bêche, salopette, imperméable, des cache nez, désinfectants, des tridents de barres à mine. L’un d’eux s’immerge complètement dans l‘eau pour retirer un gros morceau de plastique qui, sous un pont, bloque le passage de l’eau.
Ils appartiennent à « l’Association des Jeunes volontaires intellectuels de Minova », qui elle-même appartient au « Parlement des jeunes de Minova » qui regroupe une trentaine d’associations. Ils se sont engagés à faire le curage de cette rivière après la présentation des résultats de l’étude mener par CEREAD en prenant un engagement dans un document signé par le Comité local de développement et contresigné par l’autorité locale, le représentant de la cheffe de quarts Groupement. Le Consortium ATEDD a aussi apporté sa signature en même temps que les outils et équipements. Cet « acte d’engagement » stipule que ce travail sera fait de façon régulière, sans limite de durée.
Deux jours par semaine, le mercredi et le samedi ils se réunissent pour travailler de 6h du matin à 9h.
Avec eux je descends le cours de la rivière jusqu’au lac et ils me montrent les travaux qu’ils ont fait et ceux qui restent à faire, notamment des ponts qui sont vermoulus ou constitué juste d’un tronc d’arbre glissant (photo). Certains groupes de maisons ne sont reliés au village que par ces ponts et quand l’eau déborde, ils vivent dans la boue et sont isolés. Au fil de la visite, ils insistent sur les moyens qui leur manquent.
Arrivés à l’embouchure, l’échange s’engage. Plusieurs parlent très bien le français, d’autres restent silencieux mais écoutent avec attention.
Eux : - " Vous avez vu, nous travaillons pour que la rivière soit propre et ne déborde pas. Le problème, ce sont les moyens. Nous avons reçu du matériel, mais ce n’est pas assez."
Moi : - " Félicitations pour le travail accompli. Etes-vous d’accord pour être responsables que cette rivière soit propre et ne déborde plus quand il y a de fortes pluies ? "
Eux : - " Nous confirmons notre engagement. Nous sommes responsables de cette rivière."
Moi : - " De façon permanente ? "
Eux : - " Oui, de façon permanente."
Moi : - " Et pour les ponts à refaire, des murs de soutènement à installer ? "
Eux : - " Nous sommes des jeunes intellectuels [entendons diplômés]. Parmi nous il y a des menuisiers, des maçons. Nous avons le savoir-faire, mais il nous faut des moyens."
Moi : - " Vous avez eu des moyens au moment où vous avez signé l’engagement."
Eux : - " Oui, mais ce n’est pas assez."
Moi : - " En ce mois de décembre, le Consortium ATEDD a épuisé tous les fonds qu’il a trouvé pour cette phase pilote. Il cherche d’autres moyens, mais pour le moment il n’en a plus. Pour avoir de nouveaux moyens, tournez-vous vers le Comité local de développement et le Groupement."
Un d’entre eux : - " Quand je rentre chez moi après les travaux, ma femme me dit : « Donne-moi le savon pour nettoyer tes habits. Tu as été travaillé pour un Blanc, il a de l’argent ".
Moi : - " L’époque où les Africains tendent la main aux Blancs pour recevoir de l’argent est terminée. Il faut poursuivre la décolonisation. [Plusieurs rient].
Un autre : - " Oui, mais pendant que je fais ces travaux dans la rivière, je ne travaille pas pour nourrir ma famille. Il faut nous verser une « motivation ".
Moi : - " L’esprit d’ATEDD, c’est que chacun travaille volontairement pour la communauté. Si les travaux ne sont pas faits dans les rivières, si on ne lutte pas contre l’érosion, l’agriculture ne sera plus possible dans cette zone et vos enfants ne pourront plus y vivre."
Un autre approuve : - " Nous sommes chez nous, c’est à nous d’agir quand nous avons un problème."
Moi : - " C’est un choix que chacun a à faire dans tous les pays. Soit s’en sortir tout seul, soit s’en sortir tous ensemble."
Un jeune : - "Quand on travaille pour nettoyer la rivière, cela ne rapporte rien. Nous avons d’abord besoin d’avoir une activité qui rapporte."
Moi : - " Si des jeunes comme vous veulent devenir entrepreneurs, il est possible de les accompagner comme nous le faisons pour les jeunes producteurs de charbon vert. Parlez-en avec Delphin, de la Fondation Matendo, qui reste présent à Minova l’année prochaine."
Pour finir tous les jeunes renouvellent leur engagement à continuer le travail.
Une journaliste de la radio communautaire Bobandano de Minova une radio locale est présente. Elle enregistre la conversation et prend des photos. Elle va réaliser un magazine de sensibilisation sur la rivière.
En repartant avec Delphin, nous faisons des commentaires sur cette rencontre.
C’était important que cette rencontre ait lieu et sur le terrain, au bord de la rivière. C’est une forme de reconnaissance et les jeunes peuvent s’exprimer. Pour cette fois on a profité de ma présence, mais il faut que de temps en temps, d’autres « officiels » fassent la même démarche : la Mwamikazi, le Président de la Fondation Matendo, des notabilités locales ou de passage.
Il faut pouvoir continuer à fournir des outils et des matériaux pour remplacer les ponts vermoulus, installer à certains endroits des murs de soutènement. ATEDD dans sa phase pilote avec des financements se termine et les financements sont épuisés. Les besoins ne sont pas si élevés : avec 500$ par an, cela pourrait suffire. Dans un accord signé avec la Fondation Matendo, la Cheffe de Groupement, la Mwamikazi, a promis de soutenir les actions d’ATEDD. D’autres financements sont à rechercher auprès d’ONG intervenant dans le domaine de l’environnement et qui seront intéressées parce que les jeunes sont déjà au travail. On peut aussi solliciter la « diaspora », les personnes originaires de Minova et qui ont « réussi » à Bukavu, à Goma ou ailleurs. Ils peuvent être motivés pour contribuer car leur famille élargie est toujours sur place.
Il faut inciter les jeunes à s’organiser dans la durée, avec des rotations pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui travaillent. Quand les jeunes travaillent, il serait bien qu’on leur fournisse de l’eau et des cannes à sucre pour avoir de l’énergie en titre de collation. Il doit bien y avoir dans le village des personnes qui sont prêtes à manifester ainsi leur solidarité avec des jeunes qui travaillent pour l’intérêt communautaire.
Le soutien aux jeunes qui veulent créer leur business, personnellement ou à plusieurs, est un autre volet. Ce n’est pas directement dans ATEDD, mais tout se tient (la fameuse approche « holistique »).
Il faut aussi que les confessions religieuses continuent de soutenir ces jeunes. Tous sont des croyants et pratiquants. Ils doivent être encouragés dans leur engagement.
Dès décembre et chaque mois de l’année 2023, une réunion mensuelle sera organisée par le comité de pilotage d’ATEDD, intégré au Comité local de développement, avec toutes les organisations qui se sont engagées dans des actions sur les rivières, le reboisement ou l’agriculture durable et, on l’espère, d’autres qui s’engageront. Delphin pour la Fondation Matendo y participera, le Groupe local du RIEH aussi. Ce sera le moment de faire le suivi des réalisations, d’évoquer et de traiter les problèmes qui se posent.
Voilà où en est ATEDD, avec des bases qui sont là, même si elles sont encore fragiles. La réussite se mesurera dans les mois qui viennent. Elle dépend d’abord du renouvellement durable de l’engagement de chacun, porté par l’engagement collectif. On est bien au cœur de l’économie humaine.
Et bien sûr, il faut passer de la phase pilote à une phase d’approfondissement et d’élargissement.
Michel Tissier, avec Delphin Baeni.
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Modérée par Michel Tissier, secrétaire exécutif international du RIEH, la réunion a permis de traiter les points suivants :
Parmi les engagements et recommandations adoptés :
Chaque groupe local va établir une liste de ses membres en précisant dans quel secteur et pour quel public il agit. Ces listes seront échangées entre les groupes et envoyées à la Coordination RIEH Afrique.
Les 4 groupes se retrouveront chaque trimestre pour échanger sur leur expérience et sur leurs actions. La prochaine réunion aura lieu à Bushushu le 6 mars 2023.
Ils souhaitent recevoir du RIEH Afrique un document qui les reconnaît comme des groupes locaux du RIEH. Ils pourront présenter ce document aux autorités si celles-ci leur demandent qui ils sont, notamment lors de leurs déplacements.
Ils créent un Groupe WhatsApp RIEH Kivu et souhaitent que les groupes locaux de Goma et Bukavu y participent.
Chaque Groupe a au moins un membre qui participe au groupe WhatsApp RIEH Africa.
Les groupes locaux font connaître à leurs membres la Charte constitutive du RIEH. Les organisations membres peuvent signer la Charte s’ils le souhaitent.
Quand ils mènent une action, ils envoient des informations à Marie Grippaudo pour qu’elles figurent sur le site
Chaque groupe organise un système de cotisations et des activités génératrices de revenus pour disposer de moyens de fonctionnement, en particulier pour se déplacer.
Les groupes locaux participeront activement à ATEDD notamment pour s’assurer que les engagements sont tenus et pour entretenir l’esprit d’économie humaine où chacun agit pour le bien commun.
Ils souhaitent que paraisse un second numéro spécial de la revue Développement & Civilisations consacré à ATEDD. Ils vont prendre des contacts pour que dans chaque localité soient rédigés des articles.
Les groupes locaux de RIEH dans la zone du projet ATTED, ont salué l'initiative de rassembler les animateurs et membres du RIEH dans la zone. Une rencontre très riche de l'économie humaine.
Chaque participant est rentré déterminé pour les activités sur le terrain.
ERIC BISONGA et HERITIER KISOHO
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Du 22 au 26 novembre se sont tenues dans chacune des 4 localités où intervient ATEDD des rencontres qui avaient deux objectifs : évaluer les résultats au moment où le projet dans sa phase pilote, se termine et mettre en place les conditions pour que l’Action territoriale se poursuive et s’organise dans la durée.
En effet la subvention obtenue du FID sera épuisée au 31 décembre et l’essentiel des moyens humains et financiers que le projet a mis au service direct des communautés prendront fin au 30 novembre. Le mois de décembre sera consacré à l’évaluation, à l’audit financier, à la clôture des comptes et à la rédaction des rapports opérationnels et financiers.
Mais si ces moyens s’arrêtent, l’Action territoriale continue en étant conduite et animée par les structures locales qui ont été mises en place dans cette phase initiale. Cette dernière s’est en effet concentrée, comme c’était son objectif principal, sur l’organisation des communautés pour agir face aux trois enjeux de la maîtrise des rivières, du reboisement et d’une agriculture durable.
Tout d’abord les autorités locales prennent à leur compte l’Action. Très concrètement, elles ont été présentes à haut niveau lors de ces réunions. Les autorités locales dans le système décentralisé de la RDC sont les chefferies coutumières, dont émanent les Groupements et les Villages.
Elles ont accepté de présider en personne les réunions, de tenir des discours mobilisateurs et de signer un accord avec d’une part, une organisation du Consortium d’ATEDD et d’autre part le RIEH représenté par son secrétaire exécutif international.
Cet accord prévoit notamment qu’elles acceptent de consacrer une partie de leur budget annuel à des actions pour l’aménagement des rivières et le reboisement. Lien avec la convention d'accord à Bushushu
La seconde structure est un comité de pilotage d’ATEDD avec un Président. Celui-ci a la responsabilité opérationnelle de mettre en œuvre les actions composant l’Action territoriale. Pour que cette structure ne soit pas hors sol, elle est intégrée dans le Comité local de Développement qui est une structure légale.
La troisième composante comprend toutes les organisations qui se sont engagées à mener des actions dans les différents domaines d’intervention d’ATEDD : l’aménagement des rivières, le reboisement et les dispositifs anti-érosifs, l’agriculture durable. Dans chaque village il y a une quinzaine de ces organisations. Elles se sont engagées sur des objectifs courant au moins jusqu’à la fin de 2023.
Elles ont reçu des moyens d’ATEDD : essentiellement de la formation et des outils pour les travaux.
La quatrième composante est une des organisations du Consortium qui est présente physiquement de façon permanente dans chaque village. C’est en effet un acquis important que l’engagement pris par chacune d’elles d’assurer un suivi permanent auprès des autorités locales, du comité de pilotage, des organisations communautaires.
Et enfin, dans chaque localité est désormais en place un groupe local du RIEH constitué par toutes les personnes et les organisations qui partagent « l’esprit » d’ATEDD qui est aussi l’esprit de l’Economie humaine.
Il veille à entretenir la dynamique fondée sur les engagements de chacune des parties prenantes. Chacun sait en effet que cette dynamique a besoin d’être entretenue dans la durée.
Voici donc les bases permettant qu’ATEDD-Kivu continue de ses propres ailes.
Même si l’oiseau est encore fragile. Et d’ores et déjà le RIEH, par l’intermédiaire de son association support Développement & Civilisations, cherche auprès du FID les moyens de poursuivre et surtout d’étendre la démarche engagée dans les quatre localités.
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ATEDD en marche à Minova ! Ce matin (samedi 26/11/2022) une Forte mobilisation des jeunes, filles et femmes s'observe au bord du patrimoine mondial ( le Lac Kivu). Les jeunes dotés des matériels fournis par ATEDD sont très engagés et prennent leur destin en mains afin de maîtriser la rivière KABUNO. Elle traverse la cité de Minova et se jette dans le Lac Kivu. Propos tenus par Elisée Kabulungu, Président des jeunes entrepreneurs, Charbon vert.
Voici les photos prises par l'association ADEC-asbl, membre du Groupe local Rieh Minova, pendant l'activité à laquelle ils ont participé avec enthousiasme :
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Un terrain appartenant au Groupement (Entité territoriale entre le Village et la Chefferie) était disponible, mais plusieurs organisations souhaitaient s’y installer et l’affaire n’avançait pas.
Finalement, la Reine Safi Sangara Bomboko, sensibilisée par ailleurs à ATEDD-Kivu et soucieuse que tous les talents du Groupement dont elle est la cheffe puissent donner lieu à la création d’entreprises a décidé de trancher et de mettre le terrain à disposition du groupe des jeunes.
La visite de Michel Tissier pour le RIEH et de Gilbert Masumbuko, Président de la Fondation Matendo qui soutient les jeunes et gère la subvention obtenue de l’Agence des micro-projets, a été l’occasion d’inaugurer la construction d’un hangar. Et trois jours plus tard, celui-ci était sorti de terre car tous les jeunes ont travaillé activement à sa construction.
Le terrain est mis à disposition des jeunes aussi longtemps que l’activité durera. Si elle s’arrête, il reviendra de nouveau au Groupement.
" Travaux de construction des hangars à Minova depuis avant hier. Ces hangars en cours de construction vont aider les jeunes de Minova d'avancer avec les activités de fabrication des briquettes à base des déchets végétaux. C'est dans une perspective de l'économie humaine que cette approche se visualise dans le groupement de Buzi à Minova. Utilisons le charbon Vert en remplacement de charbon de Bois pour protéger notre environnement." Propos tenus par Elisée Kabulungu, Président du groupe des Jeunes.
"Mieux vaut tard que jamais ! Un hangar et un dépôt viennent d'être construits en faveur des jeunes entrepreneurs producteurs de charbon Vert à Minova. Le deuxième hangar sera peut être aussi construit d'ici là. J'appelle tous les jeunes de Buzi en général, ceux de Minova en particulier de venir nous emboîter les pas dans ce bon métier entrepreneurial, pour barrer la route de chômage et de la mendicité." ... " Seules les activités entrepreneuriales peuvent sauver le monde, l'Afrique et la RDC, chers amis. Tenons fort !". Appel mobilisateur sur WhatsApp d'Héritier Kisoho, point focal du Groupe local Rieh Minova.
Dès la semaine prochaine, les machines vont pouvoir être installées et la production devenir beaucoup plus régulière. Objectif dans un premier temps : produire 3 tonnes de briquettes de charbon vert par mois, puis dans un second temps 5 tonnes.
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Ce document fait la liste des « bonnes pratiques » que chacun doit adopter pour maîtriser le cours des rivières, reboiser les collines et entretenir la fertilité des sols. Il a été élaboré suite à des groupes de travail, puis validé par les autorités locales.
Il va être diffusé sous format papier mais surtout oralement par des hauts-parleurs les jours de marché, par les enseignants dans les écoles, les prêtres, les pasteurs et les imams dans les lieux de culte, lors des réunions communautaires dans les sous-villages.
L’introduction est signée par l’autorité coutumière, qui est ici dans son rôle à la fois d’exprimer la volonté collective et de donner des directives sur ce que chacun doit faire. Assortie le cas échéant de sanction pour ceux qui ne les respectent pas. Mais la plus grande pression est celle que la communauté exerce elle-même sur ses membres, au sein des familles, dans les relations de voisinage, dans les assemblées.
Le changement des comportements quotidiens et personnels n’est certes qu’un volet des plans d’action communautaires qui comprennent aussi les travaux d’aménagement des rivières, de reboisement, d’implantation de dispositifs antiérosifs ainsi que la formation et l’accompagnement pour des pratiques agroécologiques. Mais ce volet est très important car sans cette sensibilisation, cette « conscientisation », aucun changement n’est durable.
Les bailleurs et les théoriciens du développement nous demande souvent quelle est votre « théorie du changement ». Et bien ce guide et surtout la façon dont il est diffusé et alimente la vie communautaire constituent un élément de réponse.
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Située à l’est de la RDC, à Kiniezire (à 75 km de Goma sur la route de Bukavu), cette Coopérative est implantée sur les hautes terres volcaniques des bords du lac Kivu dans la Région des Grands Lacs. Un terroir de café reconnu pour ses arômes généreux et classé parmi les grands arabicas africain.
Elle a été créée au départ organiser des activités économiques pour les réfugiés de la guerre civile, qui dévaste la région depuis presque trente ans.
A l’époque dit Daniel Habamungu, son directeur-gérant : “chacun travaillait de son côté, sans organisation, sans coordination. Cela avait un impact négatif sur la qualité du café produit, L’absence de cohésion entre producteurs laissait la latitude aux acheteurs d’imposer un prix d’achat dérisoire. ”
La coopérative se veut être un modèle dans la bonne gouvernance (transparence, respect des droits humains, promotion du genre, …). Elle est implantée sur 16 villages environnant appelés « secteurs ». Chaque secteur a un comité de membres au nombre de 7 personnes présents au Conseil d’Administration.
De 600 membres à ses débuts, Muungano (qui signifie d’ailleurs “union” en swahili) est passée à plus de 4 200 membres à ce jour, dont 1 736 femmes.
La Coopérative a permis de mettre en commun à l’usage de ses membres, de nombreux services : traitement des cerises de café dans les stations de lavage pour révéler la qualité du grain ; équipement pour le processus de déparchage (séparation de l’enveloppe du grain) ; formations pour une montée en compétences en agroécologie, techniques de conservation, gestion ; accompagnement par des techniciens agricoles.
Elle bénéfice du label Fairtrade et Organique, ce qui lui permet d’exporter le café vers l’Europe et l’Amérique du Nord dans des conditions sûres et avantageuses.
Les membres ont pu multiplier leurs revenus par trois en 5 ans.
Mais le souci du bien commun ne s’arrête pas là. La Coopérative va plus loin en développant sa zone territoriale par la mise en place de projets communautaires : outre la création de 403 emplois fournis par la coopérative, création d’une petite centrale hydroélectrique qui alimente 65 villages et construction d’une maison de santé, ouverte à tous.
En participant activement à ATEDD la Coopérative agricole Muungano a encore franchi un pas dans son engagement pour le territoire. Elle élargit son champ d’action à la maîtrise du cours des rivières dont les débordements causent des catastrophes et au reboisement des collines, des routes et des bords du lac au-delà même des champs de ses adhérents. Elle est aussi l’organisation support du groupe local d’économie humaine.
Pour en savoir plus? Cliquez sur l'image >
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Ajoutons, qu’un comité de pilotage d’ATEDD-KIVU, sous la responsabilité des autorités locales fera chaque mois un suivi de l’exécution des engagements pris par les uns et les autres. CADRE, une organisation du Consortium participera à ces réunions de suivi. Le groupe local d’économie humaine qui s’est créé à l’occasion d’ATEDD-Kivu veillera aussi à la continuité de l’action.
Ainsi les conditions sont réunies pour que le reboisement s’opère de façon durable. Rendez-vous en juin prochain pour voir ce que sont devenus les milliers d’arbres ainsi plantés !
L’an deux mille-vingt deux, le 12ème jour du mois de Novembre, à Bweremana s’est tenu une activité pour lancer la distribution des plantules d'arbres agro forestiers issues de la pépinière durable. Une pépinière entretenue par l’Union Communautaire pour l’Environnement et le Développement UCED avec l’appui d’ATEDD et l’accompagnement de la chefferie de Bahunde.
Cette activité, lancée par le chef de la chefferie de Bahunde, représenté par son secrétaire administratif, était accompagné par les services techniques de la chefferie, notamment : le service de l’environnement, le CARG et le service de l’agriculture.
Etaient présents : la société civile, les entreprises des jeunes, la police nationale congolaise, les structures locales de développement, les op, l’institut supérieure agronomique ISEA MWESO, les riverains de la route, les concessionnaires, les riverains de la rivière Mweya, les directeurs des écoles environnantes et le représentant du FEC Bweremana.
Le représentant de chef de la chefferie de Bahunde ouvre la cérémonie en remerciant le projet ATEDD de se donner corps et âme dans l’accompagnement des structures qui s’engagent dans le reboisement et l’agriculture rémunératrice et restauratriceet qui agit à travers les actions visibles sur le terrain et dans la communauté.
Il a ensuite remercié l’asbl UCED qui a mobilisé ses membres pour obtenir ces résultats palpables à travers la production de 16 000 plantules d’arbres agroforestiers à partir des essences de Caleandra, Leuceuna, Acacia, Cedrela, Grevellia, Casuarina et Eucalyptus.
Avant de passer à l’étape de la distribution, le Superviseur de l’environnement de la chefferie, a recommandé à la population bénéficiaire de bien entretenir ces plantules, de les suivre régulièrement car la restauration de l’environnement demande l’effort de tout un chacun.
Très touché par l’action d’ATEDD dans la restauration de l’environnement à travers son approche : pépinière durable, le superviseur de l’environnement de la chefferie de Bahunde a offert 10 kg de sachets de semences, à UCED pour continuer ses activités.
Les personnes qui ont bénéficié des plantules ont été choisies parmi :
Comme résultats partiels de cette activité :
La communauté de Bweremana et ses environs à travers ses représentants remercie le consortium ATEDD pour son soutien matériel, technique et financier dans son accompagnement des structures pour atteindre les objectifs soutenus.
Quant à la chefferie de Bahunde, elle se dit prête, même après l'intervention d'ATEDD, de suivre toutes les actions engagées et mise en place par le projet, en mobilisant ses services techniques pour pérenniser les actions.
Rapporteur Delphin BAENI KABIONA
Superviseur axe Minova-Bweremana
Fait le 12 Novembre 2022
Pour aller plus loin > Mot de circonstance à l'occasion du lancement officiel de distribution des arbres forestiers et agro-forestiers par l'honorable mwami et chef de la chefferie des Bahunde à Bweremana.
Parmi, les enjeux de la COP 27 qui se tient au Caire figure la revendication de transferts de fonds depuis les pays riches vers les pays pauvres. On parle de centaines de milliards qui devraient être transférés d’États à États. Et on met en avant la responsabilité des pays qui sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre.
Celle-ci est majeure en effet, mais la solution consiste-t-elle à constituer des fonds mondiaux distribués aux États ou finançant des grands projets « en faveur » des pays dominés ?
Notre expérience avec l’Action territoriale pour un développement durable au Kivu est qu’aucune action n’est possible et efficace sans la participation active des populations concernées. Dans la zone d’intervention beaucoup de projets ont été menés sur financements internationaux pour le reboisement. Aucun d’entre eux n’a eu d’effet durable. Parce que les causes du déboisement et de l’érosion sont intimement liées aux conditions de vie des habitants. Parce que la réussite du reboisement nécessite l’implication active de tous.
Il faut donc que les populations intéressées, territoire par territoire, avec toutes les forces (et les freins) qui les composent définissent leur propre plan d’action et soient en capacité de les mettre elles-mêmes en œuvre.
Pour cela il ne faut pas d’abord des financements, il faut une capacité collective à s’organiser. Il faut des compétences pour maîtriser les changements techniques à opérer dans la façon de produire et utiliser l’énergie, pour transformer les pratiques agricoles en conjuguant agroécologie et augmentation des revenus des agriculteurs.
Certes il faut des financements, mais qui soient dirigés vers des actions portées par les communautés et non pas pour des grands projets conçus de loin et qui font l’objet de multiples détournements. ATEDD nous a permis de mettre en œuvre ce mode de financement au plus près des besoins. C’est cette modalité qu’il faut démultiplier.
Ajoutons qu’il faut tout faire pour que le plus rapidement possible les financements pour opérer la transition écologique viennent des territoires eux-mêmes et ne dépendent plus d’une aide extérieure. Or cette capacité d’auto-financement dépend du développement global de ces territoires. Il ne s’agit donc pas de flécher les financements uniquement sur le changement climatique, mais d’adopter au niveau international des règles commerciales qui permettent aux pays menacés de tirer le meilleur parti de leurs ressources et de leur travail. Garantir aux producteurs du Kivu que le café qu’ils produisent sera acheté à un prix leur permettant à la fois de vivre décemment et de financer les écoles, les centres de santé, le reboisement et la promotion des pratiques agroécologiques est le meilleur moyen de lutter contre le réchauffement climatique.
Ainsi, il faut développer la coopération internationale plutôt qu’apporter une aide internationale. Et une coopération qui ne passe pas seulement par les grandes institutions internationales et étatiques, mais par les collectivités locales et par les organisations de la société civile. C’est ce que le RIEH commence à faire avec ATEDD et qu’il compte bien développer.
En mettant en avant l’économie humaine, le RIEH affirme que tous les êtres humains, riches ou pauvres sont égaux en dignité. La dignité, c’est d’abord la capacité à agir soi-même pour vivre de façon plus humaine. Les populations du Kivu sont pauvres, mais elles sont décidées à agir elles-mêmes pour une vie plus prospère, à mobiliser leurs propres ressources pourtant si faibles, à commencer par leur travail, à transformer aussi leurs propres comportements.
La transition juste n’est pas celle où les riches paient pour les pauvres, mais celle où les pauvres ont, ou plutôt prennent, le pouvoir d’être les acteurs de la transition.
Michel Tissier
Secrétaire executif du RIEH
06/11/2022
Among the issues at stake at COP 27 in Cairo is the demand for transfers of funds from rich to poor countries. They are talking about hundreds of billions that should be transferred from one country to another. And the responsibility of the countries that are the biggest emitters of greenhouse gases is being put forward.
This responsibility is established, but is the solution to be found in setting up global funds distributed to states or financing major projects "in favour" of the dominated countries?
Our experience with Territorial Action for Sustainable Development in Kivu is that no action is possible and effective without the active participation of the populations concerned. In the intervention zone, many projects have been carried out with international funding for reforestation. None of them has had a lasting effect. Because the causes of deforestation and erosion are closely linked to the living conditions of the inhabitants. Because the success of reforestation requires the active involvement of all.
It is therefore necessary that the populations concerned, territory by territory, with all the strengths (and obstacles) that make them up, define their own action plan and are able to implement it themselves.
For this to happen, we need not only funding, but also and firstly strenthening the collective capacity to organise themselves. Skills are needed to master the technical changes to be made in the way energy is produced and used, to transform agricultural practices by combining agro-ecology with an increase in farmers' income.
It is true that funding is needed, but it must be directed towards community-driven actions and not for large projects conceived from afar and which are subject to multiple diversions. ATEDD has implemented this mode of financing as close as possible to the needs. It is this modality that must be multiplied.
In addition, everything must be done to ensure that the funding for the ecological transition comes from the territories themselves as quickly as possible and no longer depends on external aid. This self-financing capacity depends on the overall development of these territories. It is therefore not a question of directing funding solely to climate change, but of adopting trade rules at the international level that allow threatened countries to fund themselves from their own resources and their work. Guaranteeing Kivu producers that the coffee they produce will be bought at a price that allows them to make a decent living and finance schools, health centres, reforestation and the promotion of agro-ecological practices is the best way to fight global warming.
Thus, international cooperation should be developed rather than international aid. And a cooperation that does not only go through the big international and state institutions, but through local authorities and civil society organisations. This is what the RIEH is doing with ATEDD and that it intends to develop.
By emphasising human economy, the RIEH affirms that all human beings, rich or poor, are equal in dignity. Dignity is first and foremost the ability to act oneself to live in a more human way. The people of Kivu are poor, but they are determined to act themselves for a more prosperous life, to mobilise their own resources, however weak they may be, starting with their work, and to transform their own behaviour.
The just transition is not one where the rich pay for the poor, but one where the poor have, or rather take, the power to be the actors of the transition.
Michel Tissier
06/11/2022
Entre los temas que están en juego en la COP 27 de El Cairo está la demanda de transferencias de fondos de los países ricos a los pobres. Se habla de cientos de miles de millones que deberían ser transferidos de un país a otro. Y se plantea la responsabilidad de los países que son los mayores emisores de gases de efecto invernadero.
Esta responsabilidad, en efecto, es clara, pero ¿la solución pasa por la creación de fondos globales distribuidos a los Estados o por la financiación de grandes proyectos "a favor" de los países dominados?
Nuestra experiencia con la Acción Territorial para el Desarrollo Sostenible en Kivu es que ninguna acción es posible y eficaz sin la participación activa de las poblaciones afectadas. En la zona de intervención se han llevado a cabo numerosos proyectos de reforestación con financiación internacional. Ninguno de ellos ha tenido un efecto duradero. Porque las causas de la deforestación y la erosión están estrechamente relacionadas con las condiciones de vida de los habitantes. Porque el éxito de la reforestación requiere la participación activa de todos.
Por lo tanto, es necesario que las poblaciones afectadas, territorio por territorio, con todos los puntos fuertes (y obstáculos) que las componen, definan su propio plan de acción y sean capaces de aplicarlo por sí mismas.
Para ello, no sólo necesitamos financiación, sino también y en primer lugar reformzamiento de la capacidad colectiva para organizarse. Se necesitan competencias para dominar los cambios técnicos que hay que introducir en la forma de producir y utilizar la energía, para transformar las prácticas agrícolas combinando la agroecología con un aumento de los ingresos de los agricultores.
Es cierto que la financiación es necesaria, pero debe dirigirse a acciones impulsadas por la comunidad y no a grandes proyectos concebidos desde lejos y que son objeto de múltiples desviaciones. La ATEDD ha permitido aplicar esta modalidad de financiación lo más cerca posible de las necesidades. Es esta modalidad la que debe multiplicarse.
Además, hay que hacer todo lo posible para que la financiación de la transición ecológica provenga de los propios territorios lo antes posible y deje de depender de la ayuda exterior. Esta capacidad de autofinanciación depende del desarrollo global de estos territorios. Por lo tanto, no se trata de dirigir la financiación únicamente al cambio climático, sino de adoptar normas comerciales a nivel internacional que permitan a los países amenazados aprovechar al máximo sus recursos y su trabajo. Garantizar a los productores de Kivu que el café que producen se comprará a un precio que les permita ganarse la vida dignamente y financiar escuelas, centros de salud, reforestación y promoción de prácticas agroecológicas es la mejor manera de luchar contra el calentamiento global.
Por lo tanto, hay que desarrollar la cooperación internacional en lugar de la ayuda internacional. Y una cooperación que no pasa sólo por las grandes instituciones internacionales y estatales, sino por las autoridades locales y las organizaciones de la sociedad civil. Esto es lo que el RIEH está empezando a hacer con ATEDD y que pretende desarrollar.
Al hacer hincapié en la economía humana, la RIEH afirma que todos los seres humanos, ricos o pobres, son iguales en dignidad. La dignidad es, ante todo, la capacidad de actuar uno mismo para vivir de una manera más humana. Los habitantes de Kivu son pobres, pero están decididos a actuar por sí mismos para tener una vida más próspera, a movilizar sus propios recursos, por débiles que sean, empezando por su trabajo, y a transformar su propio comportamiento.
La transición justa no es aquella en la que los ricos pagan por los pobres, sino aquella en la que los pobres tienen, o más bien toman, el poder de ser los actores de la transición.
Michel Tissier
06/11/2022
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A l’occasion de la réunion de la COP 27 au Caire, trois représentants des églises chrétiennes de France, catholique, protestante et orthodoxe ont communiqué au Président de la République une « adresse œcuménique » où ils expriment des positions que le Réseau international pour une Economie humaine fait tout à fait siennes.
En effet, le texte souligne que les changements à opérer pour que la terre reste habitable, la fameuse « transition », n’appelle pas seulement un ensemble de mesures techniques, mais une conversion, à la fois personnelle et collective, à la sobriété.
Cette dernière n’est donc pas une contrainte, imposée par les circonstances et qu’on voudrait passagère. C’est l’opposé de la démesure, de « l’hubris » qui fixe comme objectif et comme règle d’accumuler toujours davantage de biens et de pouvoir, sans prendre en compte la finalité de la vie de chaque personne humaine, de chaque société et de l’humanité toute entière.
Cette finalité, c’est ce qui constitue pour chacun personnellement et pour nous tous collectivement l’essentiel, ce pour quoi il vaut la peine de vivre et de mourir. Les définitions de ce qu’est l’essentiel varient selon les cultures et selon la vision et l’histoire personnelles. Et cette diversité doit être respectée. L’essentiel est dans la quête jamais achevée de ce qui est Vrai, Beau et Bien. Mais il n’est pas dans l’accumulation sans fin de l’argent, des biens et du pouvoir. Il n’est pas dans le gonflement de l’ego, personnel, tribal ou national mais dans la relation et la coopération. Pas dans l’exploitation de la nature, mais dans notre capacité à danser avec elle.
L’adresse fait une référence à l’« application d’indicateurs de prospérité et de bien-être alternatifs qui prennent en compte l’intégralité des conditions économiques, sociales et écologiques ». Définir ces indicateurs et agir pour leur évolution positive, voilà un beau programme pour les groupes locaux du RIEH, pour ses coordinations continentales et pour le réseau international dans son ensemble.
En s’exprimant ainsi, les responsables chrétiens français ne parlent pas pour leur chapelle, mais pour tout le genre humain. Le site du RIEH accueillera volontiers des expressions issues d’autres confessions, d’autres convictions et d’autres cultures. La conversion à laquelle appelle ce texte doit être celle de tous les citoyens de toutes les nations, dans leur pluriversalité. Qu’elle soit la plus profonde et la plus large possible est une condition pour que les chefs d’Etat prennent ensemble les bonnes décisions.
« Nous craignons qu’au-delà d’une écologie reposant avant tout sur une approche technique, ces premiers pas ne prennent pas le chemin d’un véritable et nécessaire changement de paradigme, d’une mutation culturelle qui changerait notre rapport utilitaire à la nature, notre définition économiciste du progrès et notre compréhension matérialiste du bien-vivre.
L’enjeu est plus profond. Pour que l’influence aujourd’hui première de l'être humain sur son environnement, notamment sur le climat et la biosphère, puisse contribuer à préserver une Terre habitable, pour respecter l’accord de Paris et son objectif de rester sous les 1,5°C de réchauffement, pour arrêter la sixième extinction de masse des espèces, une vraie « conversion » écologique est requise.
Si ce mot vient de l’Évangile, vous en saisirez l’esprit, qui parle à tous : changer de regard, retourner l’être, transformer le système et les modes de vie. S’il serait absurde de se priver de l’intelligence et de l’efficacité, il serait tout aussi vain de rester sourd au rappel à la finitude que nous adresse la nature avec le dépassement des limites planétaires. Nous devons embrasser la révolution de la sobriété.
Le Pape François, pour sa part, défend que « l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance »1. Le Conseil œcuménique des Églises, rassemblant plus de 580 millions de protestants, d’orthodoxes, d’anglicans et d’autres Églises au niveau mondial, appelle, de son côté, à l’« application d’indicateurs de prospérité et de bien-être alternatifs, qui prennent en compte l’intégralité des conditions économiques, sociales et écologiques »2 .
Nous vous appelons à promouvoir la sobriété, non comme une pause exigée par le contexte géopolitique et une tension sur les ressources, mais comme une vision et une partie intégrale de la conversion, au visage vertueux, bénéfique et désirable.
La sobriété est promesse de nouvelles abondances. En inventant, dans un mouvement libre, des formes de frugalité choisies, responsables et solidaires, qui commencent avec ceux dont l’empreinte écologique est la plus lourde, nous trouverons un enthousiasme fécond. Car savoir jouir des choses simples, ralentir, partager, rendre des espaces, du silence et la nuit aux plantes et aux animaux, en cela résident plus de créativité, plus de liens, plus de profondeur, plus de gratitude, plus de vivants, plus de beauté, et au total, plus de joie. La modération n’est pas l’autre nom de la frustration, mais la chance de nouveaux épanouissements.
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1 Pape François, Encyclique Laudato Si’, paragraphe 193, 2015.
2 Conseil œcuménique des Églises, The Living Planet: Seeking a Just and Sustainable Community, 2022
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Mamadou Dia a traversé de rudes épreuves dans sa vie militante et ses engagements au service de la nation sénégalaise et des peuples africains. Dès son entrée dans la vie d’homme, il mesure l’impératif de se libérer du joug colonial.
Une première carrière d’instituteur le conduit à partager, dans le vécu concret, les termes des luttes à mener à cette fin : sortir du modèle de gouvernance exogène pratiqué par les maîtres du jeu, promouvoir l’authenticité créatrice générant une citoyenneté d’homme libre gageant la modernité sur la fidélité aux valeurs de la culture des racines.
Il innove, rassemble, avance, jusqu’à la terrible césure vécue dans une prison longue et cruelle. C’est, pour lui, avec un courage exemplaire, le temps d’une retraite assumée intellectuellement et spirituellement, conduisant à une méditation sur les enjeux fondamentaux de la condition humaine solidaire.
En recouvrant la liberté, il témoigne de ses convictions confortées dans les épreuves de la souffrance,. Pour lui, la nouvelle Afrique libérée ne peut se concevoir que si les choix démocratiques restaurant la dignité humaine des citoyens sont portés par une participation, soutenue par une prise de conscience des responsabilités que leur confère leur condition d’hommes et de femmes où se rejoignent leurs droits et leurs devoirs. L’acquisition des compétences correspondantes en est le corollaire essentiel pour mener les actions exigées par le nouveau développement démocratique. Il en résulte alors que le maître-mot est l’avènement d’un partenariat équilibré dans les rapports entre la base et le sommet, entre le peuple et l’appareil d’État, entre les citoyens, hommes et femmes, entre les générations pour organiser, dans la justice, à la fois l’épanouissement personnel et l’optimum du vécu social, ce qui représente la finalité essentielle du développement.
Mamadou Dia ne s’en tient pas au domaine des idées. Il assume pleinement sa position d’acteur du développement dans toutes ses dimensions. À ce titre, dans l’année qui suit sa libération, il décide de créer un structure pour donner corps aux réalités à promouvoir. Le 13 avril 1975, avec un groupe de compagnons, au nombre desquels Joseph Ki-Zerbo et Cheikh Hamidou Kane, se tient à Dakar l’Assemblée constitutive de l’Internationale Africaine des Forces pour le Développement (IAFD), à laquelle j’ai eu l’honneur de participer. La vision fondatrice, exprimée par Mamadou Dia et soutenue par ses compagnons, met en évidence, comme conséquence des blocages dans la grande étape historique de transition à l’instauration de la liberté, la nécessité de remettre en cause la dépendance univoque de la population à l’égard de l’appareil de gouvernance. Il s’agit de transformer le rapport entre l’État et la société civile. Bien des années après, ce même paradigme sera à la base du grand Forum Social Mondial de Porto Alegre, au Brésil. L’IAFD apparaît ainsi comme un chaînon précurseur.
Dans sa déclaration initiale lors de l’Assemblée constitutive de l’ IAFD, Mamadou Dia s’exprime en ces termes : « Nous sentons parfaitement que nous sommes sur la voie des défricheurs et donc que notre premier acte de libération doit être une prise de liberté par rapport aux modèles des mouvements antérieurs. Nous ne sommes pas un mouvement politique et nous n’avons ni pour ambition ni pour objectif de conquérir le pouvoir. Notre recherche est autre. Notre Internationale veut susciter, promouvoir, appuyer tous les efforts de recherche et d’action qui tendent à permettre aux communautés de base de prendre en charge leur développement et, à partir de là, à transformer la problématique de la construction nationale au sein des nations africaines, et de l’organisation interafricaine entre ces mêmes nations. Nous pensons que c’est le rôle des communautés de base qui peut donner sa signification à l’ensemble. Pour aller dans ce sens, un mouvement comme le nôtre doit s’engager à la fois dans la recherche, dans l’action, dans la formation et l’information».
Lors de la même assemblée, Joseph Ki-Zerbo évoque l’importance de constituer ce qu’il appelle le « bloc moteur historique (…), en l’établissant sur une nouvelle plate-forme idéologique destructrice de l’ancienne. En décidant que l’Afrique doit se développer elle-même, même et surtout si elle recourt à la coopération internationale nécessaire. En assainissant l’atmosphère culturelle polluée par des notions qui domestiquent notre esprit. En changeant les postulats et les axiomes. En donnant à chaque mot un sens nouveau. Bref, en mettant, comme disait Victor Hugo, « un bonnet rouge au vieux dictionnaire ».
Ses créateurs assignent à l’IAFD la mission de capitaliser les expériences africaines traduisant ces options fondamentales, dans le but d’établir des liens entre les stratégies et les pratiques qui les illustrent dans différents pays.
La grande transformation amorcée à l’initiative de Mamadou Dia, soutenue à la base par Léopold-Sédar Senghor, est alors l’une des références majeures qu’il s’agit d’éclairer, tant en méthodologie et en pratique qu’en recherche et stratégie. C’est un premier chaînon d’une action à mener sur un plan largement ouvert aux ressources historiques des espaces africains. Le grand projet ne trouva pas des conjonctures espérées au delà des étapes initiales, toutefois riches d’enseignement à notre portée.
Quelques décennies plus avant, la problématique de développement participatif apparaît plus que jamais comme une ligne de travail en mesure de répondre à des questions essentielles que pose la grande mutation que nous vivons. Le projet de création d’une Fondation Mamadou Dia devrait s’inscrire profondément dans cette voie. On peut mesurer, avec l’apaisement du temps qui va, à quel point l’héritage complémentaire des Pères de la stratégie de démocratie libératrice comporte de complémentarité. La Fondation Senghor est un outil indispensable pour promouvoir le message de l’importance de la culture des racines dans la création intellectuelle et littéraire du monde où nous vivons.
La Fondation Mamadou Dia, pour sa part, sera porteuse de l’importance de l’authenticité dans les stratégies, les politiques et les pratiques de développement. En lui donnant jour, nous nous référons aux alliances fondatrices du temps de l’avènement de la liberté. C’est un devoir sacré de mémoire prospective.
À la lumière de ces nécessaires éclairages historiques, nous devons nous reporter aux objectifs assignés à l’institution nouvelle, en parcourant les dimensions du chemin qui s’ouvre à elle.
Dans ses fonctions de sauvegarde et d’enrichissement des expériences africaines tendant à promouvoir le développement démocratique et participatif, le terrain à couvrir est immense. Il s’agit de réaliser une base de données expérientielles significatives, dûment instrumentées et raisonnées, dont les informations seront largement diffusables aux utilisateurs potentiels, tant acteurs de terrain engagés dans la pratique que chercheurs et comparatistes. Leur utilisation en terme de créativité littéraire et artistique pourra s’opérer par l’entremise de la Fondation Senghor, en fraternelle collaboration.
Un tel objectif suppose la création progressive d’un réseau entre les opérateurs des principaux gisements de données et des institutions de recherche, sans omettre les partenaires universitaires. Créer un tel réseau doit aboutir à définir une méthode efficace de transfert et d’information utilisant les ressources du monde de l’informatique, et de l’audio-visuel. Nombre d’instances devraient être sollicitées pour l’établissement de partenariats utiles. De surcroît, à travers cette entreprise devrait pouvoir se mener en concertation un travail d’élaboration d’une vision des problématiques de développement, tant en termes d’idées, et de conception que dans leurs applications. La collaboration avec les historiens sera particulièrement prise en compte.
Parallèlement, il sera nécessaire de constituer un recueil de tous documents explicitant la pensée et l’expérience de Mamadou Dia et des équipes partenaires, dans ses différentes applications, sous forme d’un fonds dédié à multiples usages.
Le Conseil scientifique de la Fondation devrait jouer un rôle essentiel pour le pilotage de ces lignes de travail.
Dans le même esprit et en corrélation avec les projets de constitution de références éclairantes et efficaces, la Fondation devra établir des filières de coopération particulière avec des organismes de formation, de recherche et d’application visant à concrétiser la mise en œuvre du développement participatif. Cet objectif appelle une programmation partenariale à court, moyen et long terme, qui devra être soumise à la décision des instances compétentes de la Fondation, sous la responsabilité du Directeur général.
Des outils de promotion et de diffusion des opérations menées par la Fondation devraient voir le jour, avec le concours du Conseil scientifique, tels que colloques, conférences, stages d’information et de formation. De même que des publications, indispensables notamment pour nourrir les partenariats. On doit porter l’accent sur le travail de partenariat en réseau, qui correspond pleinement à la vision des engagements de Mamadou Dia au service du développement démocratique et participatif. Des antennes de la Fondation dans des pays impliqués devraient être, à ce titre, de précieuses bases de coopération.
Pour conclure, je dois logiquement revenir à la parole de ce grand homme patriote et lucide, qui donne son nom à la Fondation et dont j’ai été le proche collaborateur à travers vents et marées, et aussi le disciple convaincu et reconnaissant. Mamadou Dia fut aussi, avec Senghor, en terme de socioculture africaine, pour moi un maître d’initiation incomparable. J’ai en tête particulièrement ce message qu’il adressait à l’UNESCO lors du colloque qui célébrait le centenaire du Père Lebret, qui fut pour lui un compagnon inappréciable sur le chemin de la défense et de l’illustration de l’Économie Humaine : « L’objectif premier de ce colloque est de stopper la dérive dans laquelle nous sommes tous entraînés, riches du Nord et pauvres du Sud par la mondialisation abusive de l’économie de marché. Celle-ci, du fait de ses effets pervers, est devenue ruine de l’âme, source de désordre et de violence. Il convient de redonner sens à la vie et aux choses, à la science ainsi qu’à la technologie. Il faut, en un mot, réhumaniser le monde, sa culture et sa civilisation, substituer à la théologie du marché et de l’enrichissement sans borne, fille de la pensée unique, la mystique de la libération de l’homme et du bien commun. Il est urgent de repenser les cadres mêmes de la pensée, particulièrement ceux de la pensée économique et sociale, en restituant toute leur place aux valeurs immatérielles que le partage a la vertu d’enrichir. »
Roland COLIN
Universitaire er socio-anthropologie, ancien directeur de cabinet de Mamadou Dia, nommé à la Présidence de la Fondation.
Communication au colloque de création de la Fondation Mamadou Dia.
À Paris, le 29 mars 2022..
Yves Berthelot a été invité début octobre au Centre culturel italien à Paris à la présentation d’un livre rassemblant les écrits de Giorgio Sebregondi, un des penseurs et animateur du Développement du Mezzogiorno dans le cadre de la Svimez, contraction de Sviluppo (développement) et Mezzogiorno. Il y avait Filiberto Sebregondi, fils de Giorgio et Giuseppe De Rita, 90 ans, qui avait travaillé à la Svimez avec Sebregondi et rencontré Louis-Joseph Lebret.
Dans son intervention, Yves écrit notamment :
Après sa venue en 1953 au couvent de La Tourrette, siège d’Économie et Humanisme, Giorgio Sebregondi publie en 1954 dans la revue Économie et Humanisme un article intitulé « Le développement harmonisé, note pour une théorie » où il apporte de nombreux éléments qui enrichiront la pensée de Lebret et qui apparaîtront dans ses publications ultérieures, notamment dans « Dynamique concrète du développement (1961) » où le développement authentique est caractérisé par les qualificatifs continu, auto-entretenu, indivisible, homogène et cohérent,
1. Continu car le développement ce n’est pas « l’obtention d’un niveau déterminé » mais « la série indéfinie des niveaux successifs »
2. Indivisible, c’est-à-dire que « le développement d’un ensemble ne peut être séparé du développement, au moins potentiel, de ses membres »
3. Auto-entretenu, car un développement continu « oblige à reconnaître l’existence d’un principe vital interne apte à engendrer le processus même du développement » de l’individu, de l’entreprise ou du pays qui se développe. Sebregondi précise, à propos des investissements, qu’ « il ne faut pas viser exclusivement les investissements en bonification des sols, routes, aéroports, énergie électrique, usines, équipements » et leurs prolongements d’ordre commercial, financier et fiscal, mais les combiner avec la formation des dirigeants et cadres politiques administratifs et professionnels, avec la transformation des habitudes et des incitations sociales au travail, au gain, à l’épargne, … Il écrit ailleurs « le passage à opérer dans les pays sous-développés, n’est pas celui d’une technique à une autre mais d’un changement de stade de civilisation à une autre ».
Voir l’intégralité de l’intervention de Yves.
Lebret et Sebregondi, une pensée d’hier pour aujourd’hui
Yves Berthelot
Parler du dominicain Louis Joseph Lebret à l’occasion de la présentation du livre de Giorgio Sebregundi sur le Développement de la société italienne est pertinent tant les réflexions de Lebret et de Sebregondi sur le développement se sont mutuellement enrichies et tant les deux hommes se sont appréciés.
Comme l’écrit Giovani Farese à propos de la première visite de Sebregondi à Lebret en 1953 « L’entente avec Lebret ne pouvait être qu’immédiate » et Lebret écrira en 1958 : « Nous voulons rappeler tout ce que nous devons, notamment en ce qui concerne la perception de la complexité et de l'interdépendance des phénomènes sociaux de développement, à notre regretté ami Giorgio Sebregondi ».
La vie de Lebret a été marquée par :
Son action pour les pêcheurs a abouti à une loi sur l’organisation corporative des pêches, adoptée en 1941, abolie à la libération et remise en vigueur en 1946.
De cette époque, Lebret a retenu une méthode : avant toute action, il faut comprendre les difficultés des gens et leurs attentes et pour cela les écouter, rechercher eux les causes de ces difficultés, bien connaître le contexte juridique, institutionnel et social dans lequel l’action serait menée, s’inspirer des solutions apportées à des problèmes semblables dans d’autres pays. Sur les pêches, il a visité six pays européens et l’Afrique du Nord. En passant, notons qu’échanger des expériences n’implique pas de copier ce qui s’est fait ailleurs mais de s’inspirer du cheminement qui a conduit à ces expériences et l’adapter.
Son expérience avec les pêcheurs et sa lecture de Marx incitent Lebret à s’intéresser, au développement des communautés ou des sociétés. Avec des intellectuels catholiques qui partagent ses préoccupations, Il crée, en 1941, Économie et Humanisme avec pour objectif de réfléchir aux fondations d’une économie humaine conforme à l’éthique du christianisme et implicitement de faire évoluer la doctrine sociale de l’Eglise qu’il jugeait trop figée.
En 1950, Il publie un article dans la Revue Économique où il définit l’économie humaine comme une discipline de recherche et d’action pour le passage de structures encore inhumaines à des structures plus favorables à l’épanouissement universel des hommes.
L’économie humaine :
1. Est une économie ordonnée à la satisfaction des besoins humains, ce qui l’oppose à une économie du profit : besoins essentiels indispensables à la vie et à la santé ; besoins de dépassement qui donnent à la vie sa raison d’être (besoins d’admirer, de créer, d’inventer, de communier avec ses semblables), besoins de conforts qui sont couverts par les offres l’économie de marché. Les limites entre ces catégories évoluent (par exemple le portable)
2. A une structure communautaire composée d’organismes professionnels ou territoriaux, auxquels on ajouterait aujourd’hui les ONG, guidés par la recherche du bien commun, Elle est à même, pense Lebret, de résoudre le problème de la répartition équitable des tâches et des fruits
3. Est une économie harmonisée où les progrès humains marchent de pair pour éviter de graves déséquilibres entre progrès scientifique, technique, urbanistique, sanitaire culturel, moral, spirituel.
Après sa venue en 1953 au couvent de La Tourrette, siège d’Économie et Humanisme, Giorgio Sebregondi publie en 1954 dans la revue Économie et Humanisme un article intitulé « Le développement harmonisé, note pour une théorie » où il apporte de nombreux éléments qui enrichiront la pensée de Lebret et qui apparaitront dans ses publications ultérieures, notamment dans Dynamique concrète du développement (1961) où le développement authentique est caractérisé par les qualificatifs continu, auto-entretenu, indivisible, homogène et cohérent, qualificatifs inspirés de Sebregondi comme le constate Vitalis Anaehobi dans le numéro spécial du Journal of Global Ethics d’août 2021 consacré à Lebret :
1. Continu car le développement ce n’est pas « l’obtention d’un niveau déterminé » mais « la série indéfinie des niveaux successifs »
2. Indivisible, c’est-à-dire que « le développement d’un ensemble ne peut être séparé du développement, au moins potentiel, de ses membres »
3. Auto-entretenu, car un développement continu « oblige à reconnaître l’existence d’un principe vital interne apte à engendrer le processus même du développement » de l’individu, de l’entreprise ou du pays qui se développe. Sebregondi précise, à propos des investissements, qu’il ne faut pas « viser exclusivement les investissements en bonification des sols, routes, aéroports, énergie électrique, usines, équipements » et leurs prolongements d’ordre commercial, financier et fiscal, mais les combiner avec la formation des dirigeants et cadres politiques administratifs et professionnels, avec la transformation des habitudes et des incitations sociales au travail, au gain, à l’épargne, … Il écrit ailleurs « le passage à opérer dans les pays sous-développés, n’est pas celui d’une technique à une autre mais d’un changement de stade de civilisation à une autre.»
Il n’est pas étonnant que Lebret ait été incité par cet article et ses échanges avec Sebregondi, à lui demander en 1955 de contribuer à la formulation d’une théorie du développement intégral harmonisé. Celui-ci a décliné l’offre dans une longue lettre, de 31 pages, où il affirme que « l’on ne peut trouver dans la science économique, dans la sociologie, dans les doctrines politiques, dans le droit, ni dans les conceptions philosophiques de l’homme et de la société, de fondements suffisamment surs pour permettre ces jugements et ces synthèses qui seuls peuvent conduire à une théorie générale ».
La lettre qui se termine par des recommandations sur ce qu’Économie et humanisme devrait faire : être le promoteur de la démocratie directe, choisir et hiérarchiser les besoins humains et proposer les moyens concrets de les satisfaire. Signe de la sagesse de Lebret, il a bien pris cette rebuffade et a suivis ces conseils.
Économie et Humanisme a continué d’échanger avec Sebregondi et l’équipe de la SVIMEZ. Lebret s’est consacré au développement des pays en développement, a conseillé de nombreux gouvernements et chefs d’États, participé à l’élaboration de nombreux plans de développement. Mais, sans doute le plus important, il a grandement influencé la pensée de l’Eglise sur le développement.
Son amitié avec le cardinal Montini l’a rendu acceptable au Vatican qu’il a représenté dans différentes instances onusiennes, notamment la CNUCED où son intervention au nom de la délégation du Saint Siège lui a valu une ovation. Il rappelle que le développement est « indivisible » et que « le progrès doit s’effectuer pour chaque catégorie de la population et sous tous les aspects » et qu’il « ne peut avoir pour objet premier que l’élévation humaine des populations ». Il y invite à la solidarité et affirme que « les privilégiés n’ont rien qui ne doive contribuer à l’instauration du bien commun.» Surtout, Lebret est l’auteur des premières versions de l’encyclique Populorum Progressio. On y retrouve des exhortations à être plus plutôt qu’à avoir plus.
La pensée de Lebret est aujourd’hui promue et mise en œuvre par le Réseau international pour une économie humaine, RIEH, qui rassemble sur les 4 continents des universitaires et des hommes de terrain et des associations.
Pour conclure. Alors que nous prenons conscience que les ressources matérielles de notre planète sont finies et que des sociétés trop inégalitaires sont instables, Lebret et Sebregondi, qui ont mûri leur pensée dans les années 1950, nous ont laissé des écrits, des analyses et des recommandations pour concevoir un développement durable aujourd’hui.
Fondamentalement l’idée qu’il faut répondre aux besoins de tout l’homme et de tous les hommes, besoins essentiels et besoin de dépassement de soi et non pas maintenir un système économique qui les incite à vouloir toujours plus. La question qui se pose à nous est qu’auraient proposé Lebret et Sebregondi et s’inspirer des réponses pour éradiquer la pauvreté et faire vivre notre planète,
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Notre correspondant Andrew Robert Cummings, du groupe RIEH d'El Salvador appelle à protester contre la répression que subissent les Iraniennes et les Iraniens qui manifestent après la mort en détention de Mahsa Amini.
Il dénonce particulièrement les violences subies par les étudiants de l'Université Sharif de Téhéran. Il relaie un appel de Paul Massaro, un universitaire comme lui.
Tous les membres du RIEH partagent son indignation et rejoignent chacun dans son pays les manifestations de soutien.
Pour en savoir plus, lien à suivre : https://twitter.com/AndrewRCummings/status/1576728744836071426?t=UHRgLZ_IENnn8e3eybAkMQ&s=08
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Le superviseur Delphin, explique les objectifs de l'activité :
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Les participants se répartissent dans les groupes thématiques :
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Présentation du résultats des travaux et validation par les participants :
Thème traité : LES RIVIERES ET LES EROSIONS AVEC NOS FAMILLES (Mito na miporomoka pamoja na jamii).
Message clés :
- Les ordures ménagères,
- Transformer les rivières en fosses septiques,
- Les résidus de nos productions champêtres (Bihirigisi…).
- Respect de la distance entre les champs et les rivières,
- Planter les arbres agroforestiers sur le bord des rivières.
- pour diminuer la pression de l’eau et le glissement de nos terres.
- Les déchets biodégradables produisent le charbon vert,
- Les déchets non biodégradables produisent des pavés,
- Les ordures ménagères produisent des composts et l’alimentation pour les animaux domestiques.
- Pour entretenir nos rivières,
- Faire le curage de nos rivières.
Thème traité : REBOISEMENT ET ENERGIES RENOUVELABLES
Message clés :
- « je coupe un arbre, j’en plante 10 »
Thématique traitée : AGRICULTURE
Message clés :
Moyens de transmission de ces messages
- Sonorisation (Mégaphone, Baffle moderne, piles)
- Médias (Emission radio diffusée)
- Les églises
- Les AVEC
- Troupe théâtrale
- Calicots
- Dépliants
- Aux marchés et les endroits « chauds » du village
- Pancartes
- Tee-shirts
Les participants ont largement encouragés et félicités l’approche communautaire que le projet ATEDD utilise en la faisant participer à toutes les étapes du projet.
A également été salué le respect de la promesse donnée lors de la la dernière réunion, d’ appuyer les structures engagées dans le reboisement, l’agriculture et le curage des rivières.
Ils demandent également à ATEDD de continuer à soutenir leur effort en matérialisant l’appui aux structures qui s’engagent dans la sensibilisation. Cela pour permettre à la communauté de bien entendre et comprendre les messages liés à ces quatre problématiques que sont : l’ érosion, les rivières, l’agriculture et le reboisement.
Fait à Minova, le 29/09/2022
Pour ATEDD KIVU, Delphin BAENI
Superviseur Axe Minova-Bweremana
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Sa première visite a été pour le projet Charbon vert à Minova. La reine SAFI SANGARA BOMBOKO DE BUZI appelée Mwami Kazi a félicité les initiateurs de ce projet : RIEH et la Fondation Matendo. Elle les remercie de guider ces jeunes dans une démarche socio-économique et de les encadrer pour l’assainissement de leur environnement et la réduction du déboisement.
Son discours plein d’éloquence a témoigné sa détermination à accompagner ces jeunes dans la recherche d’autres partenaires, l’acquisition d’une parcelle de Minova pour installer leur atelier de production mais aussi à encourager d’autres jeunes présents à les rejoindre dans leur action. S’adressant directement aux jeunes, elle a ajouté que cette activité va plus loin qu’une simple contribution locale de terrain, elle vise à l’encadrement de la jeunesse du territoire. D’ailleurs, depuis que le projet existe, on a pu constater une réduction sensible des vols de biens, du banditisme des jeunes et de la consommation abusive d’alcool.
Visite chez les jeunes entrepreneurs dans la fabrication du Charbon vert à Minova
En parlant aux élèves du Complexe Scolaire Matendo, elle a insisté sur l’importance de l’utilisation du charbon vert par les ménages et le reboisement des collines déjà nues dans le groupement Buzi. C’est pourquoi la formule : « un enfant de l’école, un arbre » prend tout son sens : « Il faut reboiser nos collines par des arbres agroforestiers et ATEDD offre une solution à ce problème à travers son appui technique et ses conseils ».
Visite de Mwami Kazi au complexe scolaire Matendo, devant un auditoire d’enfants attentifs
Puis, nous nous sommes rendus sur un deuxième site, visiter l’entreprise DJDR, une pépinière durable soutenu par ATEDD dans le village de Minova. Le Coordinateur de la structure M. ISHARA BONGELI a félicité l’approche ATEDD dont les actions enthousiasment la population.
Il a raconté qu’il avait participé deux fois aux activités qu’organisaient ATEDD dans le village de Minova sur les problèmes de l’érosion, des rivières, de l’agriculture et du déboisement. Il a pris conscience que si des actions de reboisement n’étaient pas menées sur nos collines, nos champs, notre village risquent de disparaitre un jour : « Je suis plus à même de juger pour prendre un engagement avant de mettre en place un chantier de reboisement ou une pépinière durable. » dit le coordinateur ISHARA qui poursuit en disant que l’appui d’ATEDD nous facilite le travail avec la communauté et les concessionnaires car une identification des bénéficiaires de ces plantules est en cours ainsi que leur achat.
Visite de Mwami Kazi : rencontre à la pépinière durable de Minova
Cette explication a attiré la curiosité de La Mwami Kazi du groupement de Buzi qui a félicité le consortium ATEDD de son approche communautaire et sa détermination à accompagner les structures qui s’engagent dans l’exécution des activités concernant le reboisement, les rivières, l’agriculture et les érosions. Selon Mwami Kazi, elle suit de loin comme de près les actions d’ATEDD et que même si le projet prend fin, elle est consciente qu’il est nécessaire pour elle de s’engager à suivre les structures qui se sont engagées pour la pérennisation de ces activités.
« Je suis prête à chercher d’autres partenaires qui peuvent appuyer ATEDD car c’est une organisation modèle dans notre groupement qui travaille sur les problèmes des rivières, de l’érosion, d’une agriculture restauratrice et le reboisement à travers les fiches d’engagement ».
Fait à Minova, le 01/10/2022
Delphin BAENI, superviseur ATEDD
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Bernard,
Par quoi commencer et comment articuler un propos tant l’émotion nous emporte ?
La rencontre avec toi a été une quête de sens sur l’humain et au-delà de l’humain, et ce depuis le premier jour.
En juillet 1979, alors que je suivais un parcours au Centre de Formation pour le Développement avant de "partir en coopération" comme on le disait à l’époque, un intervenant à l’enthousiasme communicatif se présentant comme Ingénieur-Conseil nous exposait la portée de concepts considérés alors comme étranges tel que l’autopromotion ou que les cultures de contre-saison pouvaient animer et faire vivre la paysannerie africaine.
Déjà Bernard donnait à réfléchir sur le sens d’une démarche de volontariat.
A cette même session de formation, un grand échalas maigrichon était aussi présent, Mamadou Cissokho dont nous savons la présence et la pensée avec nous aujourd’hui.
En 1984, alors que je représentais un partenaire financier, je retrouvais Bernard … et Cissokho pour les concertations de bailleurs des 6S. Bernard nous exhortait alors de ses convictions :
Vous les bailleurs, n’intervenez pas, laissez-nous faire ! Et surtout… Laissez-les paysans faire car ils savent ce qu’ils font !
Là encore Bernard partageait avec force le sens qu’il portait sur les dynamiques paysannes qui émergeaient alors au Sahel.
Et puis, j’ai voulu en savoir plus, j’avais repéré que nous étions originaire de la même région laborieuse du Nord de la France, mais son parcours alors parfaitement atypique, ne manquait pas d’intriguer.
Bernard m’a alors dit : J’ai fait une rencontre qui a bouleversé ma vie et donné du sens à mon action : il s’agit du Père Dominicain Louis-Joseph Lebret, inspirateur de l’approche et de la pensée de l’Economie Humaine et rédacteur principal de l’Encyclique Populorum Progressio, qui a donné de la puissance à la doctrine sociale de l’Eglise après le Concile Vatican 2.
Bernard avait travaillé aux côtés du Père Lebret au Sénégal sur les questions de planification. Bien que n’étant pas de la génération de Bernard, j’avais lu quelques textes de Lebret et ces références me parlaient aussi.
Bernard témoignait ainsi de manière très concrète que des choix fondamentaux de Vie trouvent leur sens dans des références humaines fortes.
Dès lors, j’ai décidé de suivre, à ma façon et en y emmenant ma famille, une voie qui s’est aussi inspirée de celle de Bernard, les hasards de la Vie nous ont aussi amenés en 1989 à Bonneville où nous nous sommes installés. Tu as même été le baby-sitter diurne de notre dernier fils !
Comme pour de nombreuses personnes présentes aujourd’hui, tu as été Bernard un livre ouvert exprimant tes convictions, les mettant en débat et nous partageant tous tes contacts. Dans mes fonctions actuelles de responsabilité au service de l’investissement solidaire vers les pays du Sud, que tu m’as encouragé à prendre, c’est cette même quête de sens inspiré de ces convictions partagées qui trace les décisions institutionnelles que je dois prendre. Merci d’avoir été là, toujours présent lors de nos échanges périodiques.
Enfin, et avec un petit sourire, c’est aussi par ton inspiration que j’ai accepté de prendre la suite du Centre Lebret qui est aujourd’hui le Réseau International d’Economie Humaine.
Bernard, tu es vivant en nous pour très très longtemps, la trace que tu laisses est incomparable.
Parmi tant d’autres, celle à laquelle tu t’es attelée ces dernières années, tel un moine-copiste, de systématiser la parole paysanne n’est pas des moindres et laisse une matière précieuse pour la poursuite de l’action.
Merci pour tout cher Bernard.
Dominique LESAFFRE, 11 août 2022
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Willyfred arbore fièrement le gilet ATEDD
Les jeunes y mettent toute leur ardeur.
Le livre des Chemins vers l'Economie humaine est mis à l'honneur par les jeunes.
En entendant l’appel à la mobilisation communautaire et connaissant l’expérience des jeunes de Minova engagés pour la production de charbon vert, ils sont venus d’eux-mêmes me trouver pour dire qu’ils veulent eux aussi s’organiser en groupe local du RIEH et développer des activités qui leur permettent d’avoir des revenus tout en étant utiles à la communauté. Je les ai encouragés et leur ai prêté le livre Chemins d’économie humaine.
Et lors de ma dernière visite sur place, ils m’ont invité à les retrouver près de la rivière Mweya, une de celles dont les crues causent souvent d’importants dégâts. A mon arrivée je trouve un groupe d’une vingtaine de jeunes en train de nettoyer une partie du cours de la rivière et d’en élargir le cours.
Ils ont pris d’eux-mêmes l’initiative de mener ce travail en apportant les outils dont ils disposent (les houes) et en en empruntant d’autres (des pelles). Ils me disent qu’ils sont prêts à faire ce travail régulièrement, mais qu’ils ont besoin d’outils car il leur faut aussi des pioches et des barres à mine. Et quand les outils qu’ils ont empruntés s’abîment, ils doivent payer les réparations. Ils ont donc besoin qu’ATEDD leur apporte ces moyens.
On voit que les besoins sont modestes. Ce ne sont pas des engins de chantier. Mais ces derniers coûtent cher et même si on fait venir un tel engin et que la rivière n’est pas ensuite régulièrement nettoyée, les inondations recommenceront. C’est ce qui fonde la démarche d’ATEDD et de l’économie humaine : la mobilisation de la population directement concernée est indispensable pour que le problème soit résolu. D’où l’importance que cette mobilisation soit organisée et durable et c’est pourquoi la mise en place d’un groupe local est à encourager. Ils me demandent ce qu’est l’économie humaine et je leur réponds que c’est ce qu’ils sont en train de faire : refuser de subir les situations indignes de l’être humain, décider d’agir ensemble pour que ces situations changent, développer ses compétences pour agir efficacement (ils ont besoin de conseils pour que les travaux qu’ils mènent soient vraiment utiles).
Au-delà de cette action pour entretenir la rivière, c’est aussi leur projet, tel qu’ils l’expriment : " nous sommes des jeunes et nous voulons nous en sortir sans tomber dans les dérives de l’alcool, de la délinquance, des groupes armés. Pour cela nous allons développer des activités qui dégagent des revenus. Ils sont particulièrement intéressés pour apprendre à produire les briquettes de charbon vert à partir des déchets végétaux." Et je leur dis que l’économie humaine c’est d’entreprendre ces activités en veillant à ce qu’elles ne se développent pas au détriment d’autrui mais servent au bien commun.
Ma foi, cette définition semble les satisfaire et les motiver pour s’engager. La photo finale montre cet enthousiasme. L’un d’entre eux montre le livre qu’ils veulent étudier et commenter.
L’objectif d’ATEDD en s’appuyant sur l’action pilote menée dans des localités comme Bweremana, ait que se mette en place une organisation durable pour que les problèmes des rivières, de la déforestation et de l’agriculture soient traités afin que la population puisse continuer à vivre dans cette zone menacée et améliore ses conditions de vie. Une organisation locale qui sache mobiliser les ressources venant de la Province et de l’Etat ainsi que de l’aide internationale.
Et la meilleure organisation ne peut durer et être efficace que si elle est animée et inspirée. Cette inspiration est celle de l’économie humaine. Espérons que ce groupe devienne à son tour un membre actif du réseau, capable d’en entraîner d’autres.
Michel Tissier, Goma, le 18 juin 2022
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Présentation du PAC à Minova :
Crédit video :
Tito chomachoma
Le lieu est important. La chefferie est l’institution de base de l’organisation sociale et politique dans la région, jouissant d’une forte légitimité et autorité morale auprès de la population. Son chef, le Mwami, est un personnage respecté et influent. Le bâtiment de la chefferie des Bahunde est bien construit, sur une petite hauteur à l’entrée du bourg central quand on arrive de Goma. Il en impose dans un paysage où beaucoup de maisons ne sont pas toujours achevées ou ne peuvent pas être bien entretenues.
C’est une forme importante de reconnaissance pour ATEDD que cette grande salle de réunion avec les photos à la fois du Président de la République et des Mwamis qui se sont succédé depuis un siècle ait été mise à sa disposition. Les invitations ont été adressées par le Président du Comité Local Paix et Développement (CLPD) qui est une instance officiellement chargée d’assister le Mwami pour toute la politique de développement et de sécurité de la Chefferie. Elles ont visé une cinquantaine de personnes qui sont toutes des leaders de la communauté et même très certainement les leaders communautaires. Et presque toutes sont là un mercredi matin, de 10h à midi, alors qu’elles ont beaucoup d’occupations.
A la tribune le Président du CLPD, le chef de Groupement, instance administrative et coutumière qui compose la chefferie et comprend Bweremana, le secrétaire de la Chefferie qui représente le Mwami, ainsi que votre serviteur qui représente le Consortium à l’origine d’ATEDD et, de fait, le bailleur. La réunion commence et se conclut par le chant de l’hymne national.
Dans le message lu au nom du Mwami, celui -ci déclare que cette réunion « est d’une grande importance pour nous, car les enseignements dispensés vont aider la communauté pour son propre développement car les éboulements et érosions ont déjà fait beaucoup de victimes. Par exemple la mort d’hommes, la destruction des plantes, d’habitations, des routes des églises, écoles, centres de santé,…
En sa qualité de mère de développement en son sein, la Chefferie qui s’est toujours donné corps et âme pour chercher la paix et le développement de ses administrés promet d’accompagner cette initiative afin d’atténuer les souffrances de la communauté.
Je demande aux participants de s’approprier ce projet et de faire une large diffusion auprès de tous les paysans.
Je demande également à RIEH et ATEDD de continuer à soutenir la population par des conseils et techniques relatifs aux difficultés que traversent nos administrés ».
L’objectif de la réunion est de présenter le Plan d’action communautaire (PAC) élaboré suite à une enquête faire auprès de 100 ménages de Bweremana (400 pour les 4 villages) [2] et un Diagnostic participatif [3] mené avec la population.
Ce plan d’action porte sur les trois secteurs retenus par ATEDD : la prévention des risques d’inondations et de glissements de terrain, le reboisement, l’agriculture pour qu’elle soit plus rémunératrice et restauratrice.[4]
Ce PAC comprend plusieurs types d’actions : les études techniques, la planification, la sensibilisation de la population, la formation, les chantiers à conduire, le renforcement des organisations, le pilotage et le suivi, les plaidoyers pour faire évoluer le cadre réglementaire ou pour obtenir des financements.
L’essentiel, et c’est là une étape décisive pour ATEDD, c’est que ce plan n’est désormais plus celui du projet, mais celui de la communauté, soutenu temporairement par les financements qu’apporte le projet et durablement par les organisations membres du Consortium et par les groupes locaux du RIEH.
En effet pour chacune des actions sont citées les organisations communautaires qui sont responsables de les mener et les ressources qui peuvent être mobilisées. Et ATEDD figure parmi ces ressources. Et comme il a été dit et comme il a été visiblement compris ATEDD en tant que projet ne mènera seul aucune action. Ce sont des organisations de la communauté qui les mèneront avec l’appui d’ATEDD.
Pour concrétiser cette démarche il a été présenté un acte d’engagement qui implique une organisation communautaire, la chefferie, le CLPD et qui mentionne les moyens apportés par ATEDD. Le cas échéant une autre organisation intervenant sur la zone peut être associée [5].
Et d’ores et déjà au cours même de la réunion des organisations présentes se sont engagées à mener des actions de sensibilisation, à organiser des formations ou à mener des travaux.
Il faut maintenant entretenir cette dynamique. Ce sera à Bweremana le rôle de Delphin, un enfant du pays, membre de l’équipe projet présent en permanence à Bweremana et Minova, des animateurs locaux qu’ATEDD indemnise et encadre et de toute l’équipe projet conduite par Jean-Louis.
Cette réunion est un tournant, celui où ATEDD innove par rapport aux projets menés par des ONG qui viennent et se retirent. ATEDD, gardons le nom, n’est déjà plus le projet d’un Consortium, mais bien l’Action territoriale pour un Développement durable, prise en charge par la communauté, en incluant dans ce terme la population, les autorités locales et les organisations de la société civile.
Symboliquement, au nom du Consortium, je me suis tourné vers le Président du CLPD pour lui dire : nous vous confions les rênes d’ATEDD. J’ai aussi répondu aux organisations présentes désireuses de devenir parties prenantes d’ATEDD au même titre que les organisations du Consortium qu’elles avaient toute leur place, non pas dans le Consortium du projet, qui doit rester limité, mais dans le pilotage d’ATEDD.
Une réunion analogue s'est tenue à Minova et Kinesire. Une autre est prévue à Bushushu.
Michel Tissier, Minova, 17/06/2022
[1] Le mot « village » est celui qui est employé à la fois dans le vocabulaire administratif et dans le langage courant pour désigner une localité qui compte environ 20000 habitants, répartis entre un bourg central et un grand nombre de hameaux sur une surface de 40 km2
[2] Voir sur le site www.rieh.org l’article consacré à cette enquête
[3] Voir sur le site www.rieh.org l’article consacré à ce diagnostic participatif
[4] Voir sur le site www.rieh.org l’article consacré au PAC
[5] Voir sur le site www.rieh.org le formulaire d’engagement 1/en français 2/en swahili
FANAMBARANA
Vono olona tamin’ny fomba feno habibiana. Izany no azo ilazàna ny nahafatesan’i Henri Rakotoarisoa, filohan’ny Vondron’Olona Ifotony (VOI) MIALO. Tsiahivina fa vondron’olona mpitrandraka ala tsy manara-dalàna no nahavanon-doza. Hita faty ny 2 jona 2022 lasa teo tao amin’ny alan’Ankazondandy-Beparasy, teo anelanelan’ny distrikan’i Moramanga, Manjakandriana ary Andramasina ity mpiaro ny tontolo iainana, efa ho 70 taona ity.
Raha tsiahivina, dia tohin’ny tranganà disadisa nisy efa ela ity tranga iray ity. Nanao antso maro tamin’ny tomponandraikitra, mikasika ny fitrandrahana tsy ara-drariny tao amin’io faritra io i Henri Rakotoarisoa tamin’ny volana septambra 2021. Ho valy faty, dia nahavita nampiditra am-ponja vonjy maika (5 andro) an’i Henri ireo mpitrandraka ireo rehefa noendrikendrehina ho mpanakorontana ny fiarahamonina tamin’izany. Teo am-pikarakarana famindram-pitantanana ny ala voajanahary miaraka amin’ny mpikambana ao amin’ny VOI MIALO sy ny sampandraharan’ny tontolo iainana sy ny fampandrosoana lovain-jafy i Henri Rakotoarisoa no nisy namono. Ity ala voajanahry ity moa dia mirefy manodidina ny 2000 ha.
Olona miisa 35 no nitolo-tena teny amin’ny manam-pahefana noho ny fahatahorana fitsarambahoaka. Efa mitohy ihany koa ny fanadihadiana. Niakatra fampanoavana ny 7 jona lasa teo ity raharaha ity. Olona 28 amin’ny 35 no nomena fahafahana vonjimaika, ary 7 amin’izy ireo kosa no nahiditra am-ponja vonjy maika. Mbola tsy nohenoina kosa ny mpitory raha tsy amin’ny alatsinainy 20 jona hoavy io. Manara-maso akaiky izany ny firaisamonimpirenena ary manameloka mafy izao herisetra izao.
Mampiahiahy ho an’ny mpiaro ny tontolo iainana ity trangan-javatra nisy fanalàna ain’olona ity:
- Ny fampihorohoroana sy tsy fiarovana ny mpiaro ny tontolo iainana sy ny mpampaneno lakolosy ;
- Ny tsy famaizana ny mpanao trafika sy ny fahasahian’ny tambajotra ny mpanao ratsy ;
- Ny fitavozavozan’ny fandraisana andraikitra.
Mihazakazaka ny fanimbàna ny harena voajanahary. Nanomboka tamin’ny taona nahazoan’i Madagasikara ny fahaleovantena, dia ala voajanahary mirefy 100 000 ha no simba isan-taona
( 500 000 ha izany tamin’ny taona 2017, rahany voalazan’ny Globa Forest Watch). Ny harena voajanaharintsika, toy ny hazo sarobidy, ny harena an-kibon’ny tany sy ny harena an-dranomasina dia misedra fahasimbana goavana. Ary matetika dia ny olona ambony no manatanteraka izany. Eo ihany koa ny fitavozavozan’ny fandraisana fanapahan-kevitra manoloana ny sehatry ny fandotoana tontolo iainana. Ankilan’izany, misy ny kolikoly avo lenta izay sarotra ny fanafohanana azy.
- Manoloana ireo tranga ireo, izahay mpikambana ato amin’ny firaisamonimpirenena, manao sonia etoana dia miara mientana amin’ny fiarovana ny mpiaro ny tontolo iainana ary manentana sy mankahery hatrany ny vondrona ifotony COBA sy ny fokonolona tsy hihemotra fa hanohy ny fiarovana ny harem-pirenena ; ary mitaky ny fanagadrana mandrapahafaty ireo nahavanon-doza;
- Mangataka amin’ny Filohan’ny Repoblika izahay mba hanome lanja ny velirano faha 10 izay mikasika ny fitantanana ny harena voajanahary. Eo ihany koa ny velirano faha 3 izay momba ny fiadiana amin’ny kolikoly sy ny fampanjakana ny fitsaràna tsy mitanila. Manoloana ny tranga misy ankehitriny, sazy maivana no azon’ny mpanao heloka be vava momba ny tontolo iainana. Tsy vita hatramin’ny farany matetika ny fanadihadiana ny raharaha mikasika ny fanimbàna tontolo iainana sy fanondrànana zavaboahary tsy ara-dalàna. Ny fametrahana ny fitsarana tsy mitanila dia ilaina ho amin’ny fampandrosoana maharitra sy miantoka ny fiainanan’ny mpiaro ny tontolo iainana Malagasy ;
- Mangataka amin’ny fitondram-panjakana sy ny fitsaràna malagasy izahay, mba hanome lanja ny lalampanorenana mikasika ny tontolo ianana sy ny satan’ny tontolo iainana malagasy ho an’ny tombotsoa iombonana, izany hoe ny andininy faha 5 : « Laharam-pahamehan’ny fanjakàna ny tontolo iainana »
- Miantso ny fitondram-panjakana izahay mba hihaino ny firaisamonimpirenena. Antoky ny fahombiazana ny fiaraha-miasa mba hahatongavana amin’ny fahaizana mitantana ny harena voajanahary
- Miantso manokana ny mpiantsehatra tsy miankina mba hiady amin’ny kolikoly sy ny tsy fampanjakana ny rariny momba ny harena voajanahary sy ny tontolo iainana. Aoka isika mba ho tompon’andraikitra feno amin’ny fiarovana ny tontolo iainana sy ho antoka amin’ny fampandrosoana maharitra ho an’ny tontolo iainana.
- Miantso ny mpiara-miombon’antoka izahay mba hiara hiasa amin’ny fitantana ny tontolo iainana. Maty momoka fotsiny ny fanampiana ara-pampandrosoana ary ts holovainjagy izany raha tsy hialohavan’ny fahaizamitondra tontolo ianana sy ny zavaboaary.
Antsoina ny mpisehatra sy ny olom-pirenena rehetra mba hiara hientana amin’ny fikambanan’ny firaisamonimpirenena mba hiarovana ny mpiaro ny tontolo iainana sy hanampiana azy ireo amin’ny fahafahany ary indrindra ny fiarovana ny fiainan’izy ireo. Andao hiara-hiady amin’ny tsy rariny manoloana ny tontolo iainana, izay nahavita naka ny ain’ny namantsika.
Mba hahomby ny ady sy ny fijoroana nataon’i Henri Rakotoarisoa.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Un meurtre sauvage et sans précédent. Ainsi se qualifie la mise à mort de Henri Rakotoarisoa, président du Vondron’Olona Ifotony (VOI) MAILO. À rappeler que ce meurtre a été commis par un groupe de trafiquants de bois. Le militant écologiste de 70 ans a été retrouvé massacré le 2 juin 2022 sous fond d’histoire de défense des ressources au sein de la forêt primaire d’Ankazondandy-Beparasy entre les districts de Moramanga, Manjakandriana et Andramasina.
Pour rappel, ce meurtre est en effet une suite d’un conflit de longue date. Henri Rakotoarisoa a déjà maintes fois lancé des alertes concernant les exploitations illicites dans cette zone forestière. En riposte à cela, ces exploitants ont réussi à mettre Henri sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public en septembre 2021.
D’ailleurs, Henri Rakotoarisoa a effectué avec les autres membres du VOI MAILO une requête pour le transfert de gestion pour la préservation de la forêt naturelle de transition d’Ankazondandy Beparasy, dernier vestige primaire de transition de près de 2000 hectares entre les trois districts précédemment cités. Le décès d’Henri a eu lieu juste au moment où le processus de validation du zonage a été entamé par la Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable de Moramanga.
Trente-cinq (35) personnes se sont rendues aux autorités. Les investigations sont en cours. L’affaire a été déférée le 7 juin. Vingt-huit (28) personnes prévenues sur trente-cinq (35) ont été mis en liberté provisoire et 7 d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt. Le procès de ce crime odieux devant le tribunal à Ambatolampy devrait avoir lieu ce lundi 20 juin. La société civile entend suivre de près cette affaire et condamne fermement ces actes de violence et de barbarie.
Derrière cet assassinat se cache une situation peu reluisante pour les activistes et l’environnement :
- Le harcèlement des lanceurs d’alerte et leur non-protection ;
- L’impunité des trafiquants et l’amplification d’un réseau de malfaiteurs ;
- La tergiversation dans les prises de décisions.
Tout converge vers la destruction, la spoliation de nos ressources naturelles de manière galopante. Si à partir de l’Indépendance, la forêt naturelle de Madagascar perd 100.000 hectares de sa couverture tous les ans (en 2017, elle a atteint les 500. 000 hectares selon Global Forest Watch). Nos ressources naturelles telles que les bois précieux, les richesses minières, les ressources halieutiques sont assujetties à un pillage à grande échelle, souvent sous couvert de commanditaires hauts-placés. La question de la pollution se confronte à un atermoiement sur les mesures à prendre. En parallèle, la corruption de grande envergure peine à être endiguée.
Compte tenu de ces faits, nous Organisations de la Société civile, signataires de ce communiqué, tenons à nous mobiliser pour la protection des lanceurs d’alerte et incitons les Communautés de Base (COBA) et les fokonolona à poursuivre la sauvegarde de nos patrimoines naturels et à ne pas baisser le bras. Que les auteurs du crime soient emprisonnés à perpétuité.
- Nous exhortons le Président de la République de Madagascar à honorer le Velirano n°10 sur la gestion durable des ressources naturelles ainsi que le Velirano n°3 sur la lutte contre la corruption et l’établissement d’une justice équitable. Compte tenu des circonstances actuelles, les crimes environnementaux dans la majorité n’écopent pas la peine qu’il faut. Les dossiers sur les affaires environnementales ne sont pas toujours traités à fonds, les auteurs de crimes environnementaux sont souvent relaxés ou bénéficient souvent de la peine minimale. L’instauration d’une justice environnementale est essentielle pour le développement durable et présentement, la vie des écologistes Malagasy qui en pâtit.
- Nous demandons au Gouvernement, à la justice malagasy d’honorer la Constitution de la République dans son Préambule qui décrit l’Environnement comme d’Intérêt général et la Charte de l’Environnement malagasy, article 5 : « L’environnement constitue une préoccupation prioritaire de l’État »
- Nous appelons l’État à mieux considérer et à être à l’écoute des organisations de la société civile. Une collaboration franche et transparente serait un gage de réussite dans une meilleure gouvernance environnementale ;
- Un clin d’œil spécial au secteur privé à lutter contre la corruption et les abus surtout concernant les ressources naturelles et l’environnement. Soyons un secteur privé écoresponsable dans ces actes et moteur de développement pour l’environnement ;
- Nous faisons appel aux partenaires techniques et financiers d’amplifier leur participation dans la gouvernance environnementale. Les assistances en développement seront en vain si elles ne vont pas de pair avec une meilleure gouvernance environnementale.
Tous les acteurs, tous les citoyens sont invités à joindre leur voix aux organisations de la société civile pour que les lanceurs d’alerte et les militants écologiques soient épargnés de toute sanction portant atteinte à leur liberté, surtout à leur vie. Ensemble, luttons contre les injustices environnementales qui ont coûté la vie à l’un des nôtres ! Que la lutte de Henri Rakotoarisoa ne soit pas vaine !
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Menstrual Hygiene day, 28th May 2022
In commemoration of this years’ menstrual hygiene day, TeenAlive, Nkwenti’s Foundation, DIDA clothing (INHE) and Girls on Heels celebrated the day at Big Mankon and Mile IV respectively.
This event was marked by advocacy on menstrual hygiene under the theme “To create a world where no one is held back because they menstruate by the year 2030.
"Créer un monde où personne n'est pénalisé par ses menstruations et ce avant 2030".
Cette année, pour commémorer la journée sur l'hygiène menstruelle, TeenAlive, la Fondation Nkwenti, DIDA clothing (INHE) et Girls on Heels ont célébré cette journée officiellement à Big Mankon et Mile IV.
Cet événement a été marqué par un plaidoyer sur l'hygiène menstruelle sous le thème "Créer un monde où personne n'est pénalisé parce qu'il a ses règles et ce, avant 2030".
Our goal is that by 2030, all young girls should be able to manage their cycle confidently without issues while going about their daily activities.
In a capacity building workshop that took place at Big Mankon and Mile IV Nkwen respectively, Ms. Ngonga Linda of TeenAlive Bemenda reached out to about 42 adolescent and university girls and boys.
After exchanges with them on menstruation, that is, their impression and challenges, Ms Ngonga explained that menstruation is a sign of maturity and a pointer to motherhood hence young girls should be proud, feel happy and be in control of their period.
Her focus was on reusable sanitary towels. She demonstrated how to manage reusable sanitary towels while maintaining proper hygiene before, during and after menstruation. She equally highlighted the advantages of reusable sanitary towels over the regular synthetic pads. Reusable sanitary towels are cheaper, environmentally friendly and more comfortable and affordable.
Notre objectif est que d'ici 2030, toutes les jeunes filles puissent gérer leur cycle en toute confiance et sans problème, tout en vaquant à leurs occupations quotidiennes.
Lors d'un atelier de renforcement des capacités qui s'est déroulé respectivement à Big Mankon et Mile IV Nkwen, Mme Ngonga Linda de TeenAlive Bemenda a sensibilisé environ 42 adolescents et universitaires, filles et garçons.
Après avoir échangé avec eux sur les menstruations, c'est-à-dire en recueillant leurs impressions et leurs défis, Mme Ngonga a expliqué que les menstruations sont un signe de maturité et un indicateur de la maternité ; les jeunes filles devraient donc être fières, se sentir heureuses et contrôler leurs règles.
Elle a mis l'accent sur les serviettes hygiéniques réutilisables. Elle a montré comment utiliser des serviettes hygiéniques réutilisables tout en maintenant une hygiène correcte avant, pendant et après les menstruations. Elle a également souligné les avantages des serviettes hygiéniques réutilisables par rapport aux serviettes synthétiques ordinaires. Les serviettes hygiéniques réutilisables sont moins chères, plus écologiques, plus confortables et plus abordables.
After the talk, she gave room for questions and clarifications from the participants.
Après son exposé, elle a laissé la place aux questions et aux commentaires des participants.
She concluded by saying that the goal is that by 2030 all young girls should be able to go about positively during their period because they are able to manage their cycle properly with the use of reusable sanitary towels.
This exchange culminated with the sharing of some of these reusable sanitary towels and soap.
Elle a conclu en disant que l'objectif est que d'ici 2030, toutes les jeunes filles puissent se comporter de manière positive pendant leurs règles parce qu'elles sont capables de gérer correctement leur cycle grâce à l'utilisation de serviettes hygiéniques réutilisables.
Cet échange s'est terminé par le partage de certaines de ces serviettes hygiéniques réutilisables et de savon.
Later in the afternoon, Ngonga Linda joined Girls on Heels at Mile 4 Nkwen for a similar event at the Social Affairs Office. She met and had another exchange with about 65 girls and boys who are mostly internally displaced.
Plus tard dans l'après-midi, Ngonga Linda a rejoint Girls on Heels à Mile 4 Nkwen pour un événement similaire au bureau des affaires sociales. Elle a rencontré et eu un autre échange avec environ 65 filles et garçons qui sont pour la plupart des réfugiés à l'intérieur du pays.
Reiterating the use of reusable sanitary pads is very relevant at this material moment especially in our context since we are going through many hardships in the region. More so, it attempts to address the much talked about environmental degradation, which is becoming a call for concern. Hence, it was only germane that the International Network of the Human Economy Bamenda join the world to commemorate this day through an environmental perspective that is appropriate and within their context.
This serves as a call for society to contribute their quota by shunning cultures that promotes stigma during menstruation and equally mentor young girls on proper management of their period and how to cope with the challenges that comes with menstruation. This could be done through more capacity building sessions.
Réaffirmer l'utilisation de serviettes hygiéniques réutilisables est très pertinent en ce moment, surtout dans notre contexte, car nous traversons de nombreuses difficultés dans la région. De plus, cela permet de lutter contre la dégradation de l'environnement, dont on parle beaucoup et qui devient un sujet de préoccupation. Il était donc logique que le Réseau international de l'économie humaine de Bamenda se joigne au mouvement mondial pour commémorer cette journée dans une perspective environnementale appropriée et dans son contexte.
Il s'agit d'un appel à la société pour qu'elle apporte sa contribution en refusant les cultures qui favorisent la stigmatisation pendant les cycles menstruels et qu'elle enseigne aux jeunes filles la bonne gestion de leurs règles et la manière de faire face aux défis qui en découlent. Cela pourrait se faire par plus de séances de sensibilisation.
Groupe Local RIEH de Bamenda
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Le voici mis en forme.
La colonne du milieu identifie les organisations de la communauté qui sont invitées à prendre en charge les différentes actions citées. Si elles s'y engagent, ATEDD leur apportera des moyens.
Ainsi, il s'agit bien du Plan d'action de la Communauté soutenu par ATEDD et non pas du plan d'action du projet ATEDD. Ce PAC est approuvé par les chefs coutumiers, qui incitent la population à le mettre en œuvre.
La démarche vise à ce que ce Plan se prolonge au-delà même de la fin du projet. Car la plupart des actions n'auront un résultat qu'à moyen ou long terme. Quand on plante des arbres, il faut les entretenir.
L'aménagement des rivières ne peut pas non plus se faire en quelques semaines et, surtout, suppose ensuite que l'entretien soit régulier.
Le 25 Mai 2022 dans le village Minova, dans la salle du Parlement des jeunes s’est tenue la réunion de lancement du diagnostic participatif qui va durer deux jours.
25 personnes y ont participé de catégorie différente notamment : les agronomes, les représentant des confessions religieuse, les représentants des op, les représentant de la jeunesse, les agronomes du groupement, un membre de la société civile, les gens de service de l’environnement, les agents de la CARG (Conseil Agricole Rural de Gestion), les agriculteurs et les concessionnaires. On signale que les femmes y étaient moins représentées. L’objectif est d’analyser les causes des problèmes traités dans l’Action Territoriale pour un Développement Durable au Kivu (ATEDD-Kivu) et d’élaborer un Plan d’action communautaire (P.A.C.).
Ces problèmes sont :
- Les rivières qui débordent, causant des morts, emportant des maisons et des terrains,
- L’érosion qui cause des éboulements et entraîne la bonne terre vers le lac,
- Le déboisement qui met les collines à nu et prive la population de ressources en bois,
- L’agriculture non rémunératrice et destructrice de la fertilité des sols,
Le lancement a été fait par le représentant du Chef de Groupement, le Secrétaire du groupement de Buzi, M. Jean Paul.
Il a exhorté les participants à s’approprier le projet en faisant part de leur connaissance des problèmes et en émettant des idées sur les actions à conduire.
> Enregistrement Equipe au travail
Photo 1 : L'atelier de Minova. A gauche Michel Tissier, à son côté Delphin conducteur des activités Diagnostic participatif à Minova et assis le représentant de la chefferie.
Photo 2 : Un groupe de l'atelier, au travail.
3 - Enregistrement de l'équipe au travail
Michel, représentant du Réseau international pour une économie humaine (RIEH), est intervenu au nom du Consortium qui a monté le projet et qui comprend également CADRE, la Fondation MATENDO, la coopérative MUUNGANO et le CEREIAD, centre de recherche rattaché à l’Université Catholique de Bukavu.
Il a expliqué qu’ATEDD ne vient pas apporter les solutions, mais soutenir la communauté pour qu’elle mette en œuvre ces solutions. Le projet apportera des moyens pendant les neuf mois qui viennent, mais les actions engagées devront continuer au-delà, sous la conduite du Comité de pilotage et avec le soutien des autorités. Les organisations du Consortium continueront à accompagner la communauté et à chercher avec elle des ressources pour poursuivre la mise en œuvre des actions du Plan.
Ces actions doivent se prolonger jusqu’à ce que les résultats soient atteints : les rivières ne débordent plus, il n’y a plus d’éboulements, les collines sont reboisées, la population peut cuisiner et construire ses logements tout en gardant les arbres, les paysans peuvent vivre décemment avec les revenus agricoles et la fertilité des sols est restaurée.
Héritier, coordinateur du Groupe local du RIEH, s’est engagé à ce que ce groupe local soutienne ATEDD.
Germain, le Président du Comité de pilotage d’ATEDD, a expliqué que ce comité adoptera le Plan d’action communautaire et fera le suivi de sa mise en œuvre avec l’appui de l’équipe projet et en particulier de Delphin, Superviseur d’ATEDD à Minova et Bweremana.
Quatre groupes se sont mis activement au travail.
La cause principale est que la population coupe les arbres pour avoir du bois de chauffage ou pour construire les maisons sans en replanter ou sans respecter le temps nécessaire pour que les arbres repoussent.
L’arbre est une ressource à gérer sur le long terme alors que la population a des besoins à très court terme.
La famine et la pauvreté poussent les gens à utiliser le bois en urgence, sans penser au renouvellement des plantes et des arbres.
Ce problème est renforcé par :
- La croissance démographique du fait des naissances et de l’afflux des personnes déplacées. Cela incite à la déforestation pour avoir plus de terres cultivables et cela accroît la demande en bois de chauffage et en bois de construction ;
- L’absence de sensibilisation de la population sur la nécessité de bien gérer les arbres et de sauvegarder les forêts. Elle ignore la législation foncière en la matière ;
- Les maladies qui font dépérir les arbres ;
- La divagation des animaux d’élevage qui mangent les plantules et feuilles ;
- Beaucoup de terres appartiennent à des concessionnaires qui ont coupé les arbres au profit d’exploitations.
A cela ce sont ajoutés des pratiques malheureuses :
- Le projet ECOmakala* a encouragé la population à produire beaucoup de charbon de bois, sans replanter des arbres.
- Les agents de l’État font payer des taxes aux propriétaires des arbres.
- Pendant un temps, il fallait couper les arbres et éliminer la brousse, pour empêcher les voleurs de s’y cacher.
- Des projets ont incité la population à couper des arbres pour planter des bananiers.
- Sur les collines,
- Dans les champs,
- A côté de la route,
- A côté des rivières,
- Au bord du lac,
- Sur les limites de nos champs et nos parcelles,
- Dans les concessions des écoles,
- Dans les concessions des églises.
- Sur les collines : Eucalyptus, Bambou, Roseau ;
- Dans les champs : Les arbres fruitiers comme : Acacia, Flamboyant (Mutoro en lange locale), Grevillea ;
- A côté des rivières : Les bambous, les roseaux ;
- Dans nos parcelles et à côté de la route : Les arbres fruitiers (avocatier, manguier, goyavier, organier, …), les arbres d’ombrage.
- Manque de terres à cultiver,
- Mauvaises pratiques culturales,
- Non-respect de la rotation des cultures,
- Non-respect du calendrier cultural,
- Manque de semences améliorées,
- Manque d’arbres fertilisant dans nos champs et plantations,
- Les érosions dans nos champs,
- Divagation des animaux dans nos champs,
- Les maladies qui attaquent nos plantes,
- Non accompagnement par les services habilités de l’Etat.
Les problèmes se sont aggravés depuis 1994-1995 avec l’arrivée des réfugiés en provenance du Rwanda : manque de champs et de plantations à cultiver, abattage des arbres.
- Le changement climatique, le vent
- Le déboisement de nos collines et de nos champs
- L’ignorance de la population
- Non-respect des conditions culturales
- La population ne plante pas les arbres.
- Non-respect de l'environnement, la population cultive sur les lieux accidentés.
- Constructions anarchiques
- Destruction par la population des espaces verts dans la zone
- Les résidus des plantés récoltés et autres saletés sont jetés dans la rivière
- Les plantes non adaptées au milieu
- Manque des semences des arbres et autres plantules qui peuvent soutenir le sol
- L’État congolais ne fait pas son travail pour la protection de l'environnement.
Les emplacements sur lesquels les érosions son observées :
Minova / Katale
Buganga / Camp buganga
Marangara
Mubimbi / Chez Muleherwa
La construction anarchique des maisons et l’exploitation des champs par la population, (non-respect de la limite des 10 mètres de rive),
La pratique des cultures au bord des rivières, et la coupe d’arbres au bord des rivières,
Le rejet des déchets, morceaux d’arbres, et tous autres résidus dans les rivières.
Les rivières touchées par les débordements sont entre autres :
Les conséquences graves du débordement des eaux des rivières sont :
- Pertes de vies humaines,
- Des maisons détruites et des plantes emportées par des eaux,
- Des produits des champs détruits et emportés par des eaux des rivières,
- Des bétails, volailles et autres élevages emportés par les rivières,
- La coupure de communication et circulation entre communautés à cause des eaux de rivières débordées,
- La famine explose dans la communauté car tous les champs sont détruits et les plantes emportées par les eaux des rivières,
- La population tombe dans la pauvreté.
Normalement il n’y a pas de moyen d’alerte quand il y a de telles catastrophes, c’est lorsque les dégâts sont déjà là que les gens découvrent qu’il y a un problème.
Pour que la population sache qu’il y a danger causé par le débordement des rivières, il faut instaurer un système d’alerte communautaire. Ceci implique la mise en place d'outils spécifiques comme par exemple : La sirène, les médias locaux, des moyens de communication téléphonique,...
BAENI KABIONA Delphin,
Conducteur des activités Diagnostic participatif dans le village de Minova.
(*) Projet ECOmalaka Afin de protéger les ressources naturelles du Parc des Virunga et l’habitat du gorille, tout en soutenant les besoins des populations locales, le WWF-Belgique et ses partenaires ont mis sur pied en 2007 un projet innovateur de reboisement. Ce projet, intitulé ECOmakala, consiste à produire du charbon de bois durable, « l’éco-makala », dans les zones périphériques du parc.
BAENI KABIONA Delphin a 36 ans, marié et père de 3 enfants. Licencié en Développement Rural depuis 2010 à l'Institut Supérieur de Développement Rural de Grand Lacs ISDR/GL, il habite en République Démocratique du Congo dans la Province du Nord Kivu, Ville de Goma, Commune de Karisimbi.
Nommé superviseur de l’Axe MINOVA – BWEREMANA dans le cadre du Projet ATEDD, pour le compte de la Fondation MATENDO. Il est également conducteur des activités Diagnostic participatif, dans le village de Minova.
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Du 11 au 14 mai 2022 a été conduit à Bweremana, un des villages d’intervention d’ATEDD, un diagnostic participatif.
Pour le préparer, une équipe d’animateurs a été formée pendant deux jours par Big John, un praticien expérimenté du diagnostic participatif. Elle était composée de l’équipe projet d’ATEDD, des animateurs locaux, d’une consultante de CADRE, spécialisée dans la gestion des conflits, de membres du Comité de pilotage du village, de professeurs venus d’instituts et d’université de Goma.
Des invitations avaient été envoyées à des personnes considérées comme des informateurs-clés sur les quatre problèmes traités par ATEDD : les crues des rivières ; les érosions ; le déboisement ; une agriculture non restauratrice et non rémunératrice, avec un thème transversal : les conflits liés à ces problèmes.
Se sont ainsi rassemblées vers 9h du matin plus de 120 personnes, car la nouvelle avait aussi circulé par le bouche à oreilles et même les personnes qui n’avaient pas d’invitation pouvaient participer. Parmi les 120 participants il y avait des personnes vivants avec handicap, les jeunes qui étaient presque majoritaires, les femmes, les confessions religieuses, les OSC, les services publics de l’état (agronomes, environnement, développement rural) ; les ONG nationales, les pépiniéristes, les autorités coutumières, les animateurs du projet, les membres du comité de pilotage qui sont restées jusqu’à la fin de la séance. Le local qui a abrité les séances était prêté gratuitement par une Eglise locale.
Le chef de groupement, chef coutumier, a introduit le débat, en swahili bien sûr, en insistant sur la gravité de la situation : « si on ne fait rien, toute la terre fertile va descendre des collines pour se retrouver dans le lac et la région deviendra inhabitable. Nous sommes nés ici et nous voulons que nos enfants puissent toujours y vivre ». Il a ajouté que suite à ce projet, les populations seront sensibilisées sur l’importance des arbres et la loi sur l’environnement sera vulgarisée. Il sera soit exigé de toute la population de planter les arbres et une personne qui coupera un arbre devra en planter cinq.
Michel est ensuite intervenu pour présenter les cinq organisations qui animent ATEDD et insister sur le fait qu’ATEDD ne vient pas apporter la solution aux graves problèmes soulevés, mais soutenir l’action que la communauté va conduire pour les traiter. En traduisant, Jean-Louis, le chef de projet, explicite encore davantage : ATEDD n’est pas un projet, c’est une action territoriale, on peut dire aussi communautaire, pour arriver à des résultats qui améliorent de manière durable la vie de la communauté sur les quatre enjeux traités. Cette action se prolongera même quand ATEDD n’apportera plus son soutien.
Il explique aussi l’objet du diagnostic participatif. Permettre à la population de donner les informations utiles, d’analyser les causes des problèmes et de proposer des solutions.
L’assemblée est alors répartie en cinq groupes :
Le lendemain les 5 groupes entreprennent un « Transect ». Il s’agit d’une marche d’observation dans le village, d’une durée d’environ deux heures, pour noter et photographier tous les signes par lesquels les problèmes traités se manifestent. Chaque groupe se consacre à un enjeu : les rivières, l’érosion (les éboulements), le déboisement, l’agriculture, les conflits.
Le troisième jour, les animateurs se retrouvent pour faire la synthèse des 5 groupes du premier jour et des 5 groupes du second.
L’ensemble est restitué le dernier jour lors d’une nouvelle assemblée communautaire rassemblant une centaine de personnes. Cette restitution se poursuit par des propositions de plan d’action sur chacune des thématiques en indiquant qui a la responsabilité de mener l’action. Toutes les propositions proviennent des participants et sont notées après d’éventuels amendements.
Elles constituent la première version du Plan d’action communautaire (PAC). Celui-ci a été ensuite précisé lors d’une réunion qui s’est tenue le 23 mai avec le comité de pilotage, les acteurs-clés. La nouvelle version fera l’objet de contacts bilatéraux avec les autorités locales, les services de l’Etat compétents pour les quatre domaines concernés, les responsables confessionnels. L’équipe d’ATEDD précisera les actions qu’elle prendra en charge et les moyens qu’elle apportera pour contribuer à la mise en œuvre du PAC.
L’ensemble sera présenté lors d’une grande assemblée communautaire, présidée par les autorités locales, qui se tiendra en juin.
Jean-Louis Mbusa, Chef de projet d’ATEDD
Expert en gouvernance Participative, Goma-Nord KIVU / RDC.
Crédit Photos de Jean-Louis Mbusa / RIEH
Figure 8 - Diagnostic participatif : au bout du transect : la forêt dévastée par les eaux !
figure 7 - Retour de diagnostic Synthèse des groupes
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Elle m’a présenté une carte de visite impressionnante :
Le Mwami est le chef de chefferie, appartenant toujours à la famille régnante, qui est l’autorité coutumière locale.
La Reine Safi Sangara exerce la fonction de Mwamikazi, car elle était l’épouse du Mwami décédé et leur fils réside à l’étranger. Elle exerce donc, une sorte de Régence, en tant que Reine-Mère.
La République Démocratique du Congo a fait de la chefferie un échelon administratif décentralisé, à la fois enraciné dans le droit coutumier et intégré dans les structures de l’Etat moderne.
Le Mwami, et dans le cas présent la Mwamikazi, bénéficient ainsi d’une double légitimité, coutumière et républicaine. La chefferie perçoit certaines taxes, peut décider d’en instituer des spécifiques, elle dispose de services.
C’est donc un personnage incontournable si on veut comme ATEDD animer une action de développement local qui soit durable.
Sa Majesté n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler ses prérogatives.
Elle doit, selon la loi, connaître et autoriser toute action qui se mène sur son territoire.
Heureusement les organisations congolaises du Consortium d’ATEDD ont fait dès l’origine ce qu’il fallait et la chefferie et le groupement ont été informés aussi bien du projet Charbon vert que du projet ATEDD.
La veille encore j’avais été me faire enregistrer avec le chef de projet par les services du Groupement.
Mais la Mwamiza a reproché vivement à ses services de ne pas l’avoir informée.
Je me suis bien sûr empressé de lui donner toutes les informations et elle s’est montrée très intéressée.
Elle a demandé à recevoir des rapports réguliers sur l’avancée des projets.
Elle devrait présider les prochaines assemblées communautaires qu’ATEDD organisera.
Jean-Louis Mbusa, le chef de projet d’ATEDD, n’était pas présent, mais Héritier Kissoho, le coordinateur du Groupe local du RIEH à Minova a pu intervenir et se faire reconnaître. Il considère que cela l’aidera dans les démarches ultérieures qu’il aura avec les autorités.
Ces chefs traditionnels ont une réelle autorité. Quand ils demandent quelque chose à la communauté, ils sont écoutés. On ne peut pas opposer la communauté et ces chefs traditionnels. Ils font partie de la communauté.
Pour que notre projet réussisse, il faut que l’Action territoriale pour un Développement durable au Kivu soit la leur, non seulement qu’ils l’acceptent, mais qu’ils y participent.
Michel Tissier, Minova ce 24 Mai 2022
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Luc CIMUSA KULIMUSHI
Luc, 30 ans, est expert en études environnementales et chercheur au centre CEREIAD-UCB.
Dans le cadre du projet ATEDD, il joue le rôle de référent environnemental.
Il a un grand intérêt et une grande passion pour la recherche scientifique dans son ensemble, notamment sur la dégradation des terres, la gestion des risques de catastrophes, l’aménagement des bassins versants, l'hydrologie et le changement climatique.
Il a publié de nombreux articles scientifiques dans des revues internationales de renom, dont vous trouverez les détails ici.
https://scholar.google.com / citationsuser=ek8uay
Glissement de terrain à Bushushu. (avant)
Glissement de terrain à Bushushu. (après)
Cette étude s'est concentrée sur les ménages en caractérisant leurs profils socio-économiques, en évaluant leur implication dans la gestion des risques de catastrophes, en comprenant leurs pratiques agricoles en général, mais surtout en évaluant leurs engagements en tant que communautés sur différentes questions. Cette enquête a eu lieu du 6 au 19 avril 2022 et s'est concentrée sur les villages d'intervention du projet, à savoir Bushushu, Kiniezire et Minova dans le territoire de Kalehe dans la province du Sud-Kivu et Bweremana dans le territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu.
La méthodologie utilisée était basée sur un échantillonnage aléatoire simple, et la distribution géographique était représentative (bas et hauts plateaux) car les villages ont été subdivisés en sous-villages, et tous ont été inclus dans l'échantillon.
L'enquête a impliqué la participation de 400 ménages composés de plus d'hommes que de femmes, pour la plupart mariés, avec une tranche d'âge de 25 à 39 ans, issus de leurs villages respectifs (environ 30% de déplacés), et dont la majorité n'a fréquenté que l'école primaire. L'agriculture est la principale source de revenus de ces ménages, avec un revenu mensuel moyen estimé à 60 $ cogéré par l'homme et la femme. Les ménages ont une taille moyenne de 8 personnes, dont au moins 5 sont des enfants de moins de 16 ans et environ 3 sont des adultes de plus de 16 ans.
Les résultats ont révélé que les catastrophes naturelles sont plus fréquentes mais à des intensités différentes. Les plus dangereuses en termes de pertes de vies humaines et de dommages matériels sont les inondations et les glissements de terrain (éboulements). Le niveau de vulnérabilité au niveau des villages est également diversifié, bien que tous enregistrent des cas d'inondations et de glissements de terrain. En haut de l'échelle de vulnérabilité se trouvent Bushushu, ≥Bweremana >Minova et en bas Kiniezire. Cette vulnérabilité est principalement le résultat de la forte exposition aux inondations dans les zones inondables ainsi que la topographie accidentée sujette aux glissements de terrains qui conduisent aux éboulements.
Il n'existe aucun plan de gestion des catastrophes dans tous les villages, aucune politique gouvernementale visant à réduire les risques et aucun système d'alerte précoce malgré le niveau de vulnérabilité de ces villages. En outre, la majorité des personnes interrogées ont déclaré que rien n'est fait au niveau local pour faire face à ces catastrophes en raison du manque de coordination, d'organisation et de prévention, ce qui est évident puisque 97% ont déclaré qu'ils obtiennent des informations sur les catastrophes après qu'elles se soient produites, et parfois à travers de rumeurs dans la communauté, comme l'ont déclaré 87% des personnes interrogées.
La superficie occupée par les forêts a considérablement diminué au fil des ans et aucun effort n'est fait pour inverser la tendance, et les communautés ne sont pas suffisamment informées des effets négatifs de la déforestation. Les ménages (100%) n'utilisent que la combinaison du bois de chauffage et des braises pour la caisson, c’est qui augmenterait la pression sur les ressources forestières, et d’ailleurs, la majorité (50%) ne connaît pas d'autres sources d'énergie alternatives d'où la nécessité de fortes sensibilisations.
Les ménages ne connaissent pas les pratiques agroécologiques, peut-être en raison du manque de vulgarisation comme l'indiquent environ 71% des personnes interrogées, alors qu'ils pratiquent l'agriculture de colline et de petite montagne, ce qui a entraîné la baisse signalée de la fertilité du sol en raison de l'érosion et d'autres facteurs. La majorité des ménages (près de 64%) cultivent sur des parcelles de moins d'un demi-hectare et pratiquent l’association de cultures pour diversifier la production. Il convient de noter que la rotation des cultures n'est pas pratiquée dans ces zones. Les cultures les plus courantes sont: Le manioc, les haricots, le café et le maïs.
La majorité des répondants (54%) sont membres d'une association quelconque, mais ils déclarent également ne pas recevoir d'aide ou de soutien de la part des organisations. Ils souhaiteraient être formés dans divers domaines, notamment l'amélioration de la production agricole, la gestion des risques de catastrophes, l'organisation d'une association d'épargne et de crédit et la gestion des conflits. Les conflits fonciers restent les plus courants, comme l'indiquent près de 70 % des personnes interrogées, et la majorité d'entre elles ont eu à participer plus de deux fois à des séances de sensibilisation à la résolution pacifique des conflits.
Il n'existe pas de plan de développement local dans tous les villages interrogés, alors que les communautés souhaiteraient voir dans ce plan les secteurs prioritaires pour le développement de leurs villages, les infrastructures prioritaires, etc. La majorité des personnes interrogées ont également indiqué qu'il n'y a pas de séances de sensibilisation ou de réunions communautaires organisées dans leurs villages respectifs.
Ces lignes représentent en gros les résultats préliminaires de l’enquête, mais le rapport complet sera partagé dans les prochains jours..
De haut en bas et de gauche à droite :
Figure 1. Absence de la courveture végétale et mauvaises pratiques agricoles dans le sous village Ndumba du village Bweremana.
Figure 2.Figure 2. Des salles des classes abandonnées suite à la submersion due aux crues régulières de la Rivière Mweya.
Figure 3. Eboulement des terres sur les berges de la rivière Renga.
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En marchant dans les rues de Bweremana, une bourgade située sur la côte ouest du lac Kivu, je découvre ce panneau d’information.
C’est d’abord le titre qui attire le regard et je me dis qu’il est étrange de vouloir présenter dans ce village où chaque personne se démène pour gagner le peu d’argent qui la fait vivre très péniblement la différence subtile entre deux concepts bien formels.
Puis je vois le dessin et je me dis que l’illustration est excellente pour expliquer cette différence. Un coup de chapeau au concepteur. A nous d’être aussi habile pour expliquer l’économie humaine, qui est une notion bien abstraite pour les personnes qui l’entendent pour la première fois.
Il y a là sans doute la trace d’un de ces nombreux projets portés par des ONG ou de grandes institutions internationales. Un projet de sensibilisation sur l’égalité de genre vraisemblablement. On rencontre beaucoup de panneaux de ce type dans les villages ou sur les routes. Chaque « projet », chaque bailleur veut laisser une trace de son passage. Mais qu’en reste-t-il vraiment dans les têtes et dans le cœur des passants ? Déjà la peinture est défraîchie et bientôt le panneau sera illisible. En fait, une part très importante des « politiques publiques » en RDC est ainsi prise en charge par les ONG, le plus souvent internationales. Pour être sûr d’avoir des participants aux ateliers de sensibilisation ou de formation qu’elles organisent, elles leur distribuent un petit pécule. Les projets succèdent aux projets, les panneaux et les pancartes s’accumulent. Mais les situations ne changent pas. A nous de savoir mieux faire. Ne laissons pas de panneaux ATEDD. Mais que les Plans d’action communautaires lancés avec ATEDD continuent d’être mis en œuvre.
Michel Tissier, billet du Kivu, 15/05/2022
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Notre délégation, forte de 7 membres, comprenait outre moi-même, Gilbert, de la Fondation Matendo qui préside l’instance de pilotage d'ATEDD, Célestine et Godefroid de CADRE, les profs Aimé et Dieudonné du CEREIAD et Daniel de la Coopérative agricole Muungano.
Etaient aussi conviés à cette réunion quatre autres organisations recevant des financements de l’AFD. En attendant l'arrivée de la délégation officielle, les invités ont pu échanger entre eux, occasion pour nous de présenter l’approche de l’économie humaine et le RIEH. Trois organisations ont manifesté leur intérêt et deux d’entre elles ont déjà adhéré.
Comme vous le voyez sur la photo, notre banderole était bien visible dans la salle de réunion, car nous avions pris soin d’arriver à l’avance.
La réunion a duré plus de deux heures, signe qu’elle n’a pas été purement protocolaire.
En effet, dès son introduction, Rémy Rioux s’est déclaré là d’abord pour écouter afin de connaître la réalité des problèmes et des actions menées par les participants.
Gilbert a donné la parole aux membres de notre délégation.
Godefroid a présenté le problème du gaz carbonique contenu dans les eaux du lac Kivu et qui menace d’exploser. Pour prévenir ce risque, il faut planter des arbres sur les rives et c’est une des actions que va permettre ATEDD.
Le prof Aimé a décrit le problème des rivières dont les crues sont destructrices et meurtrières et le prof Dieudonné celui d’une agriculture insuffisamment rémunératrice et qui doit s’articuler avec la lutte contre l’érosion et restaurer la fertilité des sols.
Daniel a montré comment la culture du café, si elle est pratiquée selon les règles de l’agroécologie et intégrée dans les relations du commerce équitable peut être très rémunératrice pour les producteurs.
Célestine a plaidé pour que le développement durable soit aussi celui des femmes dont le rôle déterminant n’est pas reconnu et qui sont victimes de discriminations et de violences. En réponse à une question de Rémy Rioux,
Gilbert a montré comment ATEDD pouvait contribuer à l’action contre l’insécurité : en procurant des revenus aux jeunes tentés par l’enrôlement dans les groupes armés et en gérant les conflits entre les communautés liés à l’usage des terres et des forêts.
Pour ma part, j’ai souligné qu’ ATEDD n’est pas un projet à durée déterminée, portée par une ONG extérieure au territoire, mais une action qui s’inscrit dans la durée, portée par des organisations déjà présentes sur le territoire et qui y resteront. Ses résultats seront à mesurer à 5 ou 10 ans avec des rivières au cours maîtrisé et des rives plantées d’arbres, des collines reboisées, des pratiques agroécologiques généralisées, des paysans pouvant vivre décemment de leur travail. Et des communautés bien organisées avec les autorités locales pour maîtriser elles-mêmes leur développement.
La teneur des débats, nourris par les nombreuses questions du Directeur de l’ AFD, montrait clairement qu’ ATEDD, projet pilote, devait avoir une suite avec une phase d’extension à une zone plus vaste et une inscription structurelle dans les politiques publiques et qu'au-delà du financement du FID, il y a d'autres instruments de financement français auprès de l'Ambassade ou directement auprès de l'AFD.
Les autres organisations présentes ont parlé de leur action dans le domaine de l’apiculture, de l’autonomie des femmes – avec une très belle expérience de coopérative de café tenue par des femmes sur l’ ïle d’ Idjwi et celle d’une association qui accompagne les femmes victimes de violences et les femmes entrepreneures – et dans celui de la santé.
Au passage Gilbert n’a pas manqué l’occasion de parler d’un autre projet pour lequel le consortium sollicite un financement de l’ AFD, celui de l’Indication Géographique Protégé « Café du Kivu ».pour lequel nos interlocuteurs ont motré un vif intérêt.
En conclusion, la directrice régionale de l’ AFD et l’Ambassadeur ont invité les participants à présenter des projets à l’ AFD et au Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade. Nous ferons en sorte que cet appel ait des suites concrètes !
Le Directeur Général de l’AFD a conclu par des propos qui sonnent très bien à nos oreilles : l’ AFD, à côté de la coopération avec les gouvernements, veut développer l’appui aux organisations de la société civile. Elle veut accompagner un développement de bas en haut (bottom up).
- « Ne vous laissez pas arrêter par la complexité institutionnelle. Dîtes-nous ce que vous voulez faire et c’est à nous de trouver les procédures pour répondre. »
Il a monté de l'intérêt pour pour la coordination entre différentes actions en insistant sur la coopération inter-universitaire et Gilbert a proposé une collaboration étroite entre les universités et les actions de terrain.
Il a terminé par une belle formule :
- « Je ne crois pas aux projets mais aux acteurs qui se mettent en réseau. Pendant cette rencontre nous avons formé un réseau ».
Un moment de grâce, donc. Même si nous savons bien que les réalités administratives et institutionnelles vont continuer à s’imposer, il est rassurant de savoir que tout en haut de cette grosse machine qu’est l’ AFD, il y a une tête et un cœur.
Montrons-nous à la hauteur des attentes qu’il nous adresse.
Michel Tissier, Secrétaire international du RIEH, Hôtel Orchids à Bukavu, mercredi 30 mars 2022
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La réunion a commencé par le discours de bienvenue de M. L A Samy, coordinateur d'INHE-Asia.
Il a expliqué les raisons de l'organisation d'une telle réunion et a également remercié tous les membres de s'être joints à cette initiative dans un délai très court.
La parole a ensuite été donnée à M. Herman Kumara, responsable de la NAFSO-Sri Lanka, pour la première partie de la présentation du Sri Lanka. Cette discussion en ligne a été modérée par M. Sundara Babu Nagappan, secrétaire exécutif d'INHE-Asia.
M. Herman Kumara a fait une mise à jour générale de la situation politico-économique actuelle au Sri Lanka. Tout en abordant les questions politico-économiques, il a expliqué que la plupart des Sri Lankais se trouvent actuellement dans une situation difficile, qu'ils soient agriculteurs, travailleurs dans les plantations, pêcheurs, jeunes, étudiants ou travailleurs industriels puis insisté sur le problème actuel de la sécurité alimentaire.
Le Sri Lanka traverse actuellement une grave crise alimentaire. Les pompes à essence sont à sec, ce qui oblige les gens à faire la queue pendant des heures. Les tensions liées à la pénurie d'approvisionnement ont donné lieu à des violences sporadiques. Des personnes sont mortes en faisant la queue pour acheter du carburant sous une chaleur étouffante. Les pénuries d'articles essentiels tels que le carburant, la nourriture et les médicaments obligent même les gens, en particulier les travailleurs journaliers, à fuir le pays. Le Sri Lanka est également confronté à une grave crise de l'électricité. (Pendant que la présentation de M. Herman se déroulait, nous avons eu une panne d'électricité pendant la réunion).
Même qu'un jour, avant cette réunion en ligne, le 15 mars 2022, des dizaines et des milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale Colombo et ont protesté contre l'aggravation de la crise économique.
Le taux d'inflation global actuel s'élevait à 17,5 %, le plus élevé depuis 2015. L'économie sri-lankaise dépend des importations pour les produits essentiels. Or, elle a épuisé ses réserves de change, et ne dispose donc pas de suffisamment de liquidités pour payer les importations.
Le problème n'a pas commencé en 2022. Grâce à des cycles d'emprunts répétés depuis 2007, le gouvernement sri-lankais a accumulé une dette d'environ 12 milliards de dollars. En 2018, il s'est à nouveau endetté de quelques milliards auprès de la Chine et de l'Inde. Le Sri Lanka a loué son célèbre port de Hambantota à la Chine. Alors que le pays empruntait de toutes parts, les investissements directs étrangers (IDE) au Sri Lanka, n'ont cessé de diminuer depuis 2018.
Le Sri Lanka dépend fortement des revenus du tourisme. En effet, le tourisme représente 10 % de son PIB. Mais les attaques terroristes qui ont frappé le pays en 2019 ont entamé son secteur touristique. Le tourisme a chuté de 50 % après les attentats du jour de Pâques. Et pour ajouter de l'huile sur le feu, avec la pandémie de COVID qui a frappé le monde, le tourisme au Sri Lanka a encore ralenti.
De nouvelles exonérations fiscales ont été introduites en faveur des riches et ce, immédiatement après l'élection du nouveau gouvernement en décembre 2019.
Les principales devises étrangères du Sri Lanka, proviennent des transferts de fonds des travailleurs nationaux, du tourisme, des exportations de pierres précieuses et de vêtements. Seule l'industrie du vêtement a survécu à la pandémie, alors que tous les autres secteurs se sont effondrés au cours des dernières années. Le pays n'a donc perçu aucun revenu. C'est ainsi que la crise actuelle s'est aggravée dans la société sri-lankaise.
Il y a trois zones climatiques différentes dans le pays : humide, intermédiaire et sèche. Le Sri Lanka compte 103 bassins hydrographiques naturels. En outre, le Sri Lanka compte environ 30 000 réservoirs à petite échelle d'origine ancienne ou réservoirs villageois mineurs, dont la majorité a été construite entre le 3e et le 12e siècle avant J.-C. Les eaux souterraines sont la principale source d'eau, en particulier dans les zones rurales, et on estime qu'environ 72% de la population rurale dépend des eaux souterraines pour tous les usages domestiques.
Une détérioration de la qualité de l'eau a été signalée dans certaines rivières. La principale cause de pollution de l'eau dans les zones urbaines est le déversement de déchets domestiques et industriels et d'eaux usées non traitées dans les cours d'eau. Dans les zones agricoles, les produits agrochimiques sont les principaux polluants.
La contamination par les nitrates et les bactéries dans les eaux souterraines et de surface, principalement due à un mauvais assainissement et à des eaux usées non traitées ou insuffisamment traitées, les produits chimiques toxiques provenant des activités industrielles et agricoles, et l'eutrophisation des lacs/réservoirs, sont les principaux problèmes de la crise de l'eau.
L'expansion des activités d'extraction de sable a également affecté la qualité de l'eau des rivières, en augmentant la turbidité, en diminuant le débit de l'eau et en accélérant l'intrusion d'eau salée. L'intrusion d'eau salée accélérée par les activités d'extraction de sable a affecté l'approvisionnement en eau potable et les affaires judiciaires concernant l'extraction de sable ont augmenté ces dernières années.
La déforestation est l'un des problèmes environnementaux les plus graves au Sri Lanka. La couverture forestière en 2018 était de 30% et dans les années 1920, l'île en comptait 49%.
Un projet massif de culture d'Aloe Vera est mis en œuvre sur un terrain de 102 000 acres dans le district d'Anuradhapura, principalement pour l'exportation. Cette immense terre a été donnée à la société avec un bail de 30 ans. Un autre terrain de 21 000 hectares a été donné à une société basée à Singapour, SLI Development, avec un bail de 30 ans pour la production de sucre et la culture de la canne à sucre. Selon l'accord, l'usine sucrière de Kantale et les terres voisines ont été données à la société. L'eau nécessaire à la culture devait provenir de Kalu ganga, un affluent de la rivière Mahaweli. L'accord autorise également la société à importer du sucre non purifié, à le purifier ici et à le réexporter. Cela se fera sans pratiquement aucune surveillance. Les gouvernements précédents ont également conclu des accords qui ont conduit à des monopoles, comme celui du blé, et ceux-ci n'ont eu que des effets négatifs sur la population locale. Quelques personnes en profiteront aux dépens du pays.
De tels projets mettent en péril la sécurité alimentaire, l'environnement et la vie agricole du Sri Lanka. La protection de l'environnement est liée à l'agriculture, à la terre, au développement et à tous les autres secteurs d'un pays. Il est important de prêter attention lorsque certaines décisions politiques prises par le gouvernement entrent en conflit avec une autre série de politiques.
Puis l’accent a été mis sur les questions de changement climatique. Classé comme le 4e pays le plus touché par le changement climatique en 2016, la grande majorité des catastrophes naturelles au Sri Lanka est le résultat des variations climatiques. Par conséquent, il est nécessaire de renforcer la préparation aux catastrophes et de mettre en place des interventions appropriées pour renforcer la résistance au changement climatique. Environ 50 % des 22 millions de citoyens du Sri Lanka vit dans des zones côtières de faible altitude à l'ouest, au sud et au sud-ouest de l'île, et sont exposés à une future élévation du niveau de la mer.
En termes de conditions météorologiques, le mois d'avril était censé être le plus chaud. Cependant, il pleut actuellement dans plusieurs régions. Le temps devait être sec. De tels variations climatiques affectent et endommagent les cultures saisonnières. Le Sri Lanka a perdu plusieurs quantités d'étangs de pêche, de terres agricoles, de couverture forestière, etc.
Un autre problème important est l'augmentation des monocultures au détriment du bien-être des populations locales. Le Sri Lanka est déjà connu pour ses monocultures comme le thé, le caoutchouc, le palmier, etc. L'introduction de plantations à grande échelle entraîne souvent un transfert de propriété des communautés locales vers de grandes entreprises privées. Les priorités ne sont pas les populations locales dans les monocultures. La sécurité alimentaire locale, la santé et les autres besoins sont finalement ignorés.
M. Herman s'est ensuite attardé sur la politique des engrais et des pesticides. Le plongeon soudain du Sri Lanka dans l'agriculture biologique a récemment provoqué un énorme désastre. Le Sri Lanka a interdit les engrais chimiques sans préparer les agriculteurs, ce qui a provoqué une flambée des prix des aliments et des pénuries. En avril 2021, le gouvernement a interdit l'importation de plus de 600 articles, dont des engrais chimiques et des aliments comme l'avoine, le lait de soja, les produits laitiers et le jus de pomme. Le gouvernement a invoqué des problèmes de santé chroniques généralisés et la destruction écologique due aux produits agrochimiques pour justifier cette interdiction. Le gouvernement a invoqué l'utilisation excessive de produits agrochimiques pour expliquer l'augmentation des affections rénales, des cas de cancer et des maladies non transmissibles.
Ces mesures gouvernementales mal planifiées ont ajouté à la misère des populations locales.
Il a également exprimé sa profonde inquiétude quant au rétrécissement des espaces démocratiques dans le pays. Les organisations de la société civile ont également besoin de motivation dans la situation actuelle. Le gouvernement utilise des lois draconiennes pour cibler les travailleurs de la société civile et des droits de l'homme. Plusieurs violations illégales des droits des militants de la société civile et des journalistes se poursuivent. Les initiatives de syndicalisation sont totalement à la traîne. Au Sri Lanka, où l'espace civique a été précaire en raison de son histoire de conflit ethnique violent qui a pris fin en 2009, deux événements récents ont réduit le champ d'action civique : les attaques terroristes du dimanche de Pâques et la déclaration d'urgence qui en a résulté, et l'arrivée au pouvoir du président Gotabaya Rajapaksa, tous deux en 2019. Au Sri Lanka, le règlement d'urgence donne au président le pouvoir d'interdire les processions et les réunions publiques.
Depuis janvier 2020, les décisions du gouvernement sont prises sans aucun contrôle du Parlement. La société civile sri-lankaise craint que le groupe de travail présidentiel n'étende le contrôle militaire à la vie civile. Elle peut abuser de son pouvoir pour réduire les voix dissidentes jugées nuisibles à l'existence libre et pacifique de la société. Le déploiement accru de personnel militaire aux côtés de la police et l'usage disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques, comme on l'a observé récemment, sont également alarmants. Le Sri Lanka est le deuxième pays au monde pour le nombre de disparitions forcées. Par conséquent, la société civile vit dans la peur en raison de ces intimidations.
M. Herman a enfin mentionné certaines des réponses de NAFSO à ces défis.
NAFSO a lancé des unités de production autosuffisantes. Environ 1500 jeunes ont reçu une formation sur les jardins familiaux et chacun d'entre eux a bénéficié d'un soutien. Des graines et du compost ont même été fournis. La formation a été accordée pour l'autosuffisance. L'idée était de lutter en priorité contre la malnutrition et la faim. Mais les problèmes et le défi de la génération de revenus pour les jeunes demeurent.
Nous avons également des problèmes d'accaparement des terres dans l'est et le nord du Sri Lanka. Partout, les gens souffrent à cause de politiques défectueuses. Il n'y a pas de direction appropriée, pas de programme de bien-être. Il y a un manque de vision. Le gouvernement développe de nouvelles villes portuaires, des ports, et la construction de nouveaux aéroports internationaux mais il n'y a pas d'argent dans les coffres. Le gouvernement est en faillite. En tant que pays à revenu intermédiaire, le remboursement des dettes représente un défi de taille.
M. Herman a transmis la présentation à un autre fonctionnaire de NAFSO, M. Gamini Thilakaratne, pour qu'il la poursuive.
M. Gamini a présenté un exposé en power-point intitulé " NAFSO & the paths and experiences of human economy ". Ce diaporama est accessible en cliquant sur ce lien.
Elle traitait de la situation politique et économique actuelle du Sri Lanka, du contexte de la crise actuelle, de la situation contemporaine, des défis nationaux auxquels NAFSO est confronté, de la manière dont NAFSO tente d'intervenir dans la production agricole et des autres contributions apportées par NAFSO.
Après la présentation de M. Gamini, M. Dulip, du district de Galle, dans la province du Sud, a fait part de ses expériences en langue cinghalaise, qui ont été traduites en anglais.
Selon M. Dulip, les jeunes de la région traversent une période très difficile. L'éducation est très compétitive pour eux. Ils doivent suivre le meilleur système éducatif pour obtenir une formation universitaire. Même trouver un emploi est très difficile pour eux. Ils ont besoin d'une influence extérieure pour trouver un bon emploi. Cette situation les rend très malheureux.
La disponibilité de drogues illégales et d'alcool et l'implication des jeunes dans cette menace est devenue un problème critique dans la région. Les jeunes dépensent au moins 50% de leur revenu durement gagné en drogues et en alcool. C'est un problème très difficile à gérer pour une agence de développement social.
Les familles de pêcheurs de la région peuvent gagner un revenu substantiel grâce au secteur de la pêche. Malheureusement, faute de consacrer leurs revenus à la jeunesse et à l'éducation de leurs enfants, les familles gaspillent leur argent en alcool et en drogues. Les agences de développement social ont du mal à protéger les jeunes et les enfants dans ces conditions. La NAFSO a élaboré un projet visant à sauver les aspects environnementaux du lagon de Rathgama, qui est une zone très précieuse dans notre district. Les groupes de jeunes et d'enfants de la NAFSO travaillent dur pour protéger l'environnement. Mais nous n'obtenons pas un soutien suffisant de la part des agents du gouvernement dans la région. C'est très décourageant pour nos groupes de jeunes.
Le système éducatif du pays est très mécanique. Il ne développe pas la personnalité équilibrée des jeunes. Les parents et le gouvernement encouragent les jeunes à suivre une éducation conventionnelle.
M. Saman, originaire de Kurunegala, dans la province du Nord-Ouest, a également partagé ses expériences en langue cinghalaise, qui ont été traduites en anglais.
Selon M. Saman, le système éducatif du Sri Lanka est totalement dépassé. Il ne donne pas la bonne direction à la jeunesse de notre pays. Il rend les jeunes très compétitifs les uns par rapport aux autres et détruit les valeurs humaines. Malheureusement, les parents et les adultes font la promotion des valeurs éducatives actuelles. Cette situation rend les jeunes très frustrés. Les jeunes de nos régions deviennent également fortement dépendants des drogues. Les groupes de jeunes qui étaient avec NAFSO pour des activités de bien-être social s'éloignent des initiatives de NAFSO. Il est regrettable que les jeunes s'adonnent à ces drogues nocives et à l'alcool et qu'ils détruisent leur vie, alors que la société a besoin de leur aide pour développer des activités sociales productives. NAFSO avait lancé un programme de jardinage domestique avec 50 familles afin d'augmenter l'approvisionnement alimentaire des familles et d'améliorer leurs revenus. Toutefois, les volontaires ne reçoivent pas de soutien approprié de la part des agences gouvernementales compétentes. NAFSO a encouragé les jeunes et les femmes de la région à soutenir ces initiatives. Mais aujourd'hui, nous ne recevons pas l'aide que nous attendions des jeunes, car ils sont très impliqués dans les activités d'éducation compétitive.
M. Saman a également évoqué les attaques d'animaux sauvages contre l'agriculture et les habitations. Il y a également une crise de l'eau dans les zones agricoles. Il y a des problèmes liés à la migration et aux déplacements forcés. Ces dernières années ont également été marquées par un nombre élevé de suicides et de problèmes de dépression mentale chez les jeunes.
M. Herman a finalement résumé la discussion par ses idées et ses réflexions.
Il a mentionné les nouveaux défis dus à l'économie actuelle, centrée sur le profit et non plus sur l'humain.
Les "grands" dominent, et les "petits" sont marginalisés.
Les initiatives de NAFSO sont très petites par rapport à l'ampleur du problème.
Les efforts de la société civile ne sont pas valorisés, ni reconnus.
L'économie néolibérale n'a rien à voir avec le bien-être des Sri Lankais ordinaires. Elle a divisé les sociétés en encourageant la compétition et l'individualisme. Elle a ruiné les coopératives et le travail d'équipe entre les gens. L'accent est toujours mis sur les grands marchés, la "petite échelle" est systématiquement mise à mal.
Cependant, le côté positif du COVID est qu'il a révélé la farce du "village global".
En conclusion, il y a un besoin urgent de commencer quelque chose de "nouveau". Il faut développer une sorte d'unités autosuffisantes. Il faut insuffler plus d'humanité dans la société et promouvoir une économie solidaire. C'est là que l'idée et la perspective de l'économie humaine deviennent significatives.
M.L.A.Samy (AREDS) Comment rendre visible le "petit" ? Nous devons y travailler davantage en utilisant la vision de l'économie humaine.
Mme Farhana (HDO) a parlé de l'existence d'une situation similaire dans le centre du Sri Lanka et des activités de l'HDO. Elle a parlé des efforts de sensibilisation et de subsistance de l'HDO. Elle a également parlé du travail effectué après le tsunami, en particulier sur les femmes. Elle a également mentionné l'autonomisation locale par le biais des élections au conseil provincial.
M. Nicholas (IRDS) a apprécié la présentation de la NAFSO. Il a remercié l'équipe pour l'opportunité d'apprentissage croisé. Il estime que cette initiative devrait être poursuivie et couvrir tous les territoires.
Mme Naiyana (RTRC) a indiqué qu'une situation similaire existe également en Thaïlande. Les jeunes sont très dépendants des téléphones portables et de la toxicomanie. C'est une grande préoccupation pour la société civile de ce pays. Il est nécessaire de faire preuve de solidarité entre les pays et l'INHE pour relever ces défis collectivement.
M. Murthy (PCDS) a mentionné les tensions liées aux problèmes côtiers entre les communautés de pêcheurs du Sri Lanka et du sud de l'Inde. Il s'est interrogé sur le rôle de NAFSO dans la résolution de ces problèmes.
Il s'inquiète également de la concurrence entre l'Inde et la Chine au sujet du Sri Lanka.
Enfin, la discussion s'est orientée vers le thème " Comment reproduire les bonnes pratiques ? " et " Comment promouvoir la visibilité et l'espace pour que les voix soient entendues ?".
Les gouvernements n'ont pas été cohérents, d'un côté ils harcèlent la société civile et de l'autre ils cherchent à soutenir la société civile dans la résolution des problèmes du pays.
Tous ont souligné l'importance de maintenir les dialogues, l'apprentissage croisé et le partage d'expériences. Il faut encourager de plus en plus le dialogue de peuple à peuple. De nouvelles propositions pour de nouvelles actions sociales ont également été formulées par tous. L'importance de la formation dans une perspective d'économie humaine a également été ressentie par tous les participants.
Enfin, il a été décidé que le processus se poursuivrait avec la deuxième présentation du Sri Lanka, à savoir HDO, et que des initiatives communes seraient élaborées collectivement par le biais de discussions et de dialogues.
L'idée principale derrière cette initiative de rencontre INHE Sri Lanka est la suivante :
Nous, INHE-Asie,
1 - Œuvrons pour créer un environnement d'apprentissage croisé entre le Sri Lanka et le reste de l'Asie et du monde.
2 - Œuvrons pour promouvoir un processus d'universalisation par lequel NAFSO et d'autres membres de l'INHE du Sri Lanka obtiennent des contributions et des points de vue tant au niveau des idées que des actions, en particulier dans le cadre du développement de la personnalité entière de chaque personne et de tous les peuples.
3 - Œuvrons pour renforcer la perspective d'une "économie humaine" avec de la vie, par opposition à l'économie néolibérale actuelle, inhumaine et sans vie.
4 - Œuvrons pour développer de nouvelles propositions par le biais d'un processus collaboratif mettant en évidence la différence entre croissance et développement, tout en ne laissant personne de côté.
Pour accéder au rapport original en anglais, cliquez sur ce lien.
Juste ici, ci-dessous, la parole est à vous...
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Nous avons désormais l’habitude de voir un écran quadrillé par des têtes de personnages installés chacun chez eux devant les caméras de leur ordinateur.
Le RIEH a connu un tel événement le 7 janvier dernier.
Une cinquantaine de connexions se sont établies reliant virtuellement Katmandou au Népal avec Buenos Aires en Argentine ; Bangui en République Centrafricaine avec Chang Mai en Thaïlande ; Le Mené en Bretagne, France avec Niamey au Niger.
Quatre continents sont ainsi représentés : l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Liaisons souvent fragiles car les connexions Internet ne sont pas toujours stables. La diversité des costumes et des objets accrochés au mur sur les fonds d’écran témoigne de la pluralité des membres du réseau.
Dominique Lesaffre, Président de Développement et Civilisations Lebret-Irfed (DCLI) et, de ce fait, Président du RIEH sous la forme qu’il connaît depuis une dizaine d’années, anime les débats en utilisant successivement les trois langues qu’il maîtrise parfaitement.
Toutes ces personnes sont virtuellement réunies parce qu’elles représentent des organisations qui ont décidé de signer la Charte constitutive du RIEH. Certes le RIEH existe déjà, mais sous une forme où il émane d’une organisation ayant son siège à Paris et qu’on appelle couramment le Centre Lebret.
C’est l’AG de DCLI qui élit le Conseil d’administration qui fait office d’organe de pilotage du RIEH.
Les coordinateurs continentaux du RIEH ont été cooptés par le Conseil d’administration de DCLI et tirent de ce dernier leur légitimité.
La Charte met en place une autre logique, car ce sont les organisations signataires qui vont désormais constituer l’Assemblée générale du RIEH.
Ce sont elles aussi qui choisissent sur chaque continent leurs coordinateurs et les coordinateurs continentaux constituent un Comité d’orientation qui est l’instance qui décide des orientations et des actions communes à tout le réseau.
Selon la Charte, il y a pour chaque continent deux coordinateurs, une femme et un homme.
DCLI, qui a pris à cette occasion de nom de Développement & Civilisations, continue de jouer un rôle particulier, car le RIEH n’a pas de personnalité juridique et D&C est la personne morale qui porte administrativement et juridiquement le RIEH.
C’est aussi DCLI qui assure le financement des instances internationales du RIEH : AG, Comité d’orientation et Secrétariat international.
Les autres membres, quant à eux, assurent le financement des coordinations de leur continent.
Cette place particulière conduit à ce que le Président et le Trésorier de D&C soient statutairement membres du Comité d’orientation, indépendamment de la coordination Europe.
Ainsi, le RIEH, conformément à son appellation de réseau, n’émane plus de façon descendante d’un centre mais de façon montante de ses membres. On peut donc légitimement parler d’une étape décisive,
une sorte de refondation comme en témoigne le terme d’Assemblée constitutive.
A constituent assembly with many faces
We are now used to seeing a screen squared by the heads of persons each installed at home in front of their computer cameras. The INHE had such an event on January 7th 2022. About forty connections were established virtually linking Kathmandu in Nepal with Buenos Aires in Argentina; Bangui in Central African Republic with Chang Mai in Thailand; Le Mené in Brittany, France with Niamey in Niger. Four continents are thus represented: Latin America, Africa, Asia and Europe. Links are often fragile because Internet connections are not always stable. The diversity of the costumes and objects hung on the wall on the backgrounds testifies to the plurality of the members of the network.
Dominique Lesaffre, President of Développement et Civilisations Lebret-Irfed (DCLI) and, as such, President of the INHE (in the form it has taken for the past ten years), moderates the debates by using successively the three languages he masters perfectly.
All these people are virtually together because they represent organizations that have decided to sign the INHE Constitutive Charter. It is true that the INEH already exists, but in a form where it emanates from an organization with its headquarters in Paris and which is commonly called the Lebret Center. It is the GA of DCLI that elects the Board of Directors which acts as the steering body of the INHE. The continental coordinators of the INHE have been co-opted by the DCLI Board of Directors and derive their legitimacy from the latter.
The Charter puts in place another logic, because it is the signatory organizations that will henceforth constitute INHE General Assembly. They are also the ones who choose their coordinators on each continent and the continental coordinators constitute a Steering Committee which is the body that decides on the orientations and actions common to the whole network.
According to the Charter, there are two coordinators for each continent, one woman and one man.
DCLI, which on this occasion took the name of Développement & Civilisations, continues to play a particular role, because the INHE has no legal personality and D&C is the legal entity that carries the INHE administratively and legally. It is also D&C which ensures the financing of the international authorities of the INHE: GA, Steering Committee and International Secretariat. The other members, for their part, ensure the financing of the coordinations of their continent. This particular position leads to the fact that the President and the Treasurer of D&C are statutorily members of the Steering Committee, independently of the European coordination.
Thus, the INHE, consistantly with its status of network, no longer emanates in a top-down way from a center but in an bottom-up way from its members. We can therefore legitimately speak of a decisive step, a sort of refoundation, as the term Constitutive Assembly testifies.
Una asamblea constituyente con muchas caras
Ahora estamos acostumbrados a ver una pantalla cuadriculada, con las fotos de las personas instaladas en su casa, frente a las cámaras de sus computadoras. El RIEH experimentó un evento de este tipo el 7 de enero de 2022. Se establecieron unas cuarenta conexiones que unían virtualmente Katmandú, en Nepal, con Buenos Aires, en Argentina; Bangui, en la República Centroafricana, con Chang Mai, en Tailandia; Le Mené, en la Bretaña francesa, con Niamey, en Níger. Así, están representados cuatro continentes: América Latina, África, Asia y Europa. Los enlaces suelen ser frágiles porque las conexiones a Internet no siempre son estables. La diversidad de los trajes y de los objetos colgados en la pared atrás de cada persona atestigua la pluralidad de los miembros de la red.
Dominique Lesaffre, presidente de Développement et Civilisations Lebret-Irfed (DCLI) y, como tal, presidente de la RIEH en la forma que la conoce desde hace diez años, modera los debates utilizando las tres lenguas que domina a la perfección.
Todas estas personas, virtualmente juntas, representan a organizaciones que han decidido firmar la Carta Constitutiva del RIEH. Por supuesto, el RIEH ya existe, pero en una forma en la que emana de una organización con sede en París y comúnmente llamada Centro Lebret. Es la AG de DCLI la que elige al Consejo de Administración, que actúa como órgano de dirección de la RIEH. Los coordinadores continentales de la RIEH han sido cooptados por el Consejo de Administración de DCLI y obtienen su legitimidad de este último.
La Carta pone en marcha una lógica diferente, ya que son las organizaciones firmantes las que constituirán en adelante la Asamblea General de la RIEH. También ellas son quienes eligen a sus coordinadores en cada continente; las y los coordinadores continentales constituyen un Comité de Orientación que es el órgano que decide las orientaciones y acciones comunes a toda la red. Según la Carta, hay dos coordinadores para cada continente, una mujer y un hombre.
DCLI, que en esta ocasión tomó el nombre de Développement & Civilisations, sigue desempeñando un papel especial, ya que la RIEH no tiene personalidad jurídica y D&C es la entidad jurídica que apoya administrativa y legalmente a la RIEH. También es DCLI quien asegura la financiación de los órganos internacionales de la RIEH: AG, Comité Directivo y Secretariado Internacional. Los demás miembros, por su parte, aseguran la financiación de las coordinaciones de su continente. Esta posición particular lleva a que el presidente y el tesorero de D&C sean estatutariamente miembros del Comité Directivo, independientemente de la coordinación europea.
Así, la RIEH, de acuerdo con su nombre de red, ya no emana de forma descendente de un centro sino de forma ascendente de sus miembros. Por lo tanto, podemos hablar legítimamente de un paso.
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Dans cette nouvelle configuration, les coordinations continentales jouent un rôle déterminant. C’est une des spécificités du RIEH.
La principale raison de cette organisation tient à ce qu’est l’économie humaine elle-même.
Nous l’avons souvent dit, le mot économie dans cette expression est à prendre non pas au sens habituel de système d’organisation de la production et de l’échange des biens et des services, mais dans son sens originel d’organisation de la maison commune : comment l’humanité s’organise pour répondre aux besoins de ses membres et faire respecter leurs droits. Et cette économie est humaine dans le sens où ces besoins et ces droits sont de plusieurs ordres (« tout l’homme »), qu’il s’agit des besoins et des droits de toutes les personnes (« tous les hommes ») et que cette organisation donne leur place à toutes les personnes (« par tous les hommes »). Ajoutons que nous avons bien aujourd’hui la vision que pour la satisfaction de ses besoins et le respect de ses droits, l’homme ne domine pas et encore moins ne détruit pas la nature, mais qu’il en est une partie consciente, respectueuse de ses équilibres. « Il danse avec la nature » comme disent nos amis de Songhaï.
Ainsi l’économie humaine est beaucoup plus que l’économie, c’est une politique au sens large d’organisation de la société. Et dans toute société on ne peut s’organiser et agir qu’en tenant compte de sa culture, de la civilisation à laquelle elle participe.
L’économie humaine se construit ainsi dans la diversité des cultures et des civilisations, avec leur histoire, leur situation géopolitique.
Les coordinations continentales du RIEH visent donc à prendre en compte ces différences, à une échelle suffisamment large pour ne pas se limiter à des cultures trop particulières, tout en les prenant cependant en compte.
Il y en a actuellement quatre, mais d’autres pourront se constituer si des organisations venues d’autres aires culturelles décident de participer.
Pluralité donc, mais aussi unité et universalité, car le genre humain est aussi un ensemble et les droits humains sont universels.
Les interdépendances sont de plus en plus fortes et évidentes, que ce soit pour le climat, la biodiversité, la sécurité, la paix, mais aussi la recherche des équilibres dans les échanges économiques et culturels.
Le RIEH, avec son comité d’orientation constitué de représentants de coordinations continentales, cherche donc à trouver le bon équilibre, celui comme aurait dit L.-J. Lebret du « pluriversel ».
A decentralized network
In this new configuration, the continental coordinations play a determining role. This is one of the specificities of the INEH.
The main reason for this organization lies in what the human economy itself is. As we have often said, the word economy in this expression is not to be taken in the usual sense of a system of organization of production and exchange of goods and services, but in its original sense of organization of the common house: how humanity organizes itself to meet the needs of its members and to ensure that their rights are respected. And this economy is human in the sense that these needs and these rights are of several kinds (whole person), that it is about the needs and the rights of every person and that this organization gives their place to all people (by all persons). Let us add that we have today the vision that for the satisfaction of their needs and the respect of their rights, the people does not dominate and even less does not destroy the nature, but is a conscious part of it, respectful of its balances. "They dance with nature", as our Songhai friends say.
Thus human economy is much more than economy, it is politics, in the broad sense of organization of society. And in any society, one can only organize and act by taking into account the culture, the civilization to which this culture belongs. Human economy is thus built in the diversity of cultures and civilizations, with their history, their geopolitical situation. INEH continental coordinations therefore aim to take these differences into account, on a sufficiently large scale so as not to be limited to cultures that are too particular, while taking them into account. There are currently four of these continental coordinations, but others may be formed, should organizations from other cultural areas decide to participate.
Plurality, therefore, but also unity and universality, because humanity is also a whole and human rights are universal. Interdependencies are increasingly strong and obvious, whether for the climate, biodiversity, security, peace, but also the search for balance in economic and cultural exchanges.
The INEH, with its Steering Committee made up of representatives of continental coordinations, is therefore seeking to find the right balance, that of "pluriversality".
Una red descentralizada
En esta nueva configuración, las coordinaciones continentales desempeñan un papel determinante. Esta es una de las especificidades de la RIEH.
La razón principal de esta organización reside en lo que es la propia economía humana. Como hemos dicho a menudo, la palabra economía en esta expresión no debe tomarse en el sentido habitual de un sistema de organización de la producción y el intercambio de bienes y servicios, sino en su sentido original de organización de la casa común: cómo se organiza la humanidad para satisfacer las necesidades de sus miembros y garantizar el respeto de sus derechos. Y esta economía es humana en el sentido de que estas necesidades y derechos son de varios tipos ("todo el ser humano"), que se trata de las necesidades y derechos de todas las personas ("todos los seres humanos") y que esta organización da su lugar a todas las personas ("por todos los seres humanos"). Añadamos que hoy tenemos la visión de que para satisfacer sus necesidades y respetar sus derechos, el ser humano no domina y menos aún destruye la naturaleza, sino que es parte consciente de ella, respetuosa de su equilibrio. "Baila con la naturaleza", como dicen nuestros amigos de Songhai.
Así, la economía humana es mucho más que una economía, es una política en el sentido amplio de la organización de la sociedad. Y en cualquier sociedad sólo se puede organizar y actuar teniendo en cuenta su cultura, la civilización de la que participa. La economía humana se construye así en la diversidad de culturas y civilizaciones, con su historia y situación geopolítica. Por lo tanto, las coordinaciones continentales de la RIEH pretenden tener en cuenta estas diferencias, a una escala lo suficientemente grande como para no limitarse a culturas demasiado específicas, pero teniéndolas en cuenta. Actualmente, estas coordinaciones son cuatro, pero pueden formarse otras si las organizaciones de otros ámbitos culturales deciden participar.
Pluralidad, pues, pero también unidad y universalidad, porque el género humano es también un todo y los derechos humanos son universales. Las interdependencias son cada vez más fuertes y evidentes, ya sea por el clima, la biodiversidad, la seguridad, la paz o la búsqueda de equilibrio en los intercambios económicos y culturales.
Por ello, la RIEH, con su comité de dirección formado por representantes de las coordinaciones continentales, trata de encontrar el equilibrio adecuado.
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Quand on regarde la liste des organisations signataires et qu’on connaît les personnes qui les animent, on voit bien que le RIEH reste attaché à la vie et l’œuvre de Louis-Joseph Lebret et aux grandes encycliques de l’Eglise catholique que sont Populorum Progresio et Laudato Si' et qu’il s’est ouvert à d’autres traditions religieuses ou spirituelles attachées à la transformation des sociétés et du monde sur des bases humanistes.
Un humanisme radical au sens où il affirme que toute société peut et doit s’organiser pour répondre aux besoins, aux droits et aux aspirations de chaque personne et de toutes les personnes en mobilisant d’abord les ressources humaines.
Un humanisme qui vise à cultiver les liens entre les êtres humains et avec la nature, dans un échange permanent entre donner et recevoir.
Un humanisme ouvert aussi à la recherche du vrai, du bien, du beau, reconnaissant que cette quête est permanente et emprunte des voies diverses.
Toutes les organisations membres du RIEH mènent une action concrète dans un champ particulier autour d’objectifs humanistes :
- accroître les revenus de personnes ou de groupes vivant dans la pauvreté en leur permettant d’avoir une activité économique,
- développer l’éducation,
- organiser l’accès aux soins, à l’eau potable,
- développer des modèles agricoles qui ne détruisent pas la nature mais la régénère,
- lutter pour les droits des groupes discriminés.
En participant au réseau, notamment au sein de groupes locaux, ces organisations veulent s’entraider pour que leurs actions s’inscrivent toujours plus dans la perspective de l’économie humaine, dans une démarche participative qui cherche à élever le niveau de conscience de tous les membres de la société, à ce qu’ils aient tous davantage de pouvoir sur leur vie.
C’est ce que Lebret lui-même a fait avec les groupes d’économie et humanisme ou les équipes du bien commun.
C’est ce que faisaient et font encore les mouvements d’action catholique ou les mouvements inspirés par d’autres confessions religieuses, ou les mouvements d’éducation populaire.
Articuler réflexion, éducation, action collective. En renforçant ainsi la capacité collective des sociétés et de l’humanité toute entière à relever les nombreux défis auxquels elles sont confrontées.
A network that keeps its roots while being open to different humanist currents
When we look at the list of signatory organizations and the people who lead them, it is clear that the INHE remains attached to Louis-Joseph Lebret’s life and work, and to the great encyclicals of the Catholic Church such as Populorum Progresio and Laudato Si', and that it is open to other religious or spiritual traditions attached to the transformation of societies and the world on humanist bases. A radical humanism in the sense that it affirms that every society can and must organize itself to respond to the needs, rights and aspirations of each and every person by mobilizing human resources first and foremost. A humanism that aims to cultivate the links between human beings and with nature, in a permanent exchange between giving and receiving. A humanism that is also open to the search for the true, the good, the beautiful, recognizing that this quest is permanent and takes various paths.
All the member organizations of the RIEH carry out concrete action in a particular field around humanist objectives: to increase the income of people or groups living in poverty by allowing them to have an economic activity, to develop education, to organize access to health care and to drinking water, to develop agricultural models that do not destroy nature but regenerate it, to fight for the rights of discriminated groups. By participating in the network, especially within local groups, these organizations want to help each other so that their actions are increasingly in line with the perspective of the human economy, in a participatory approach that seeks to raise the level of consciousness of all members of society, so that they all have more power over their lives.
This is what Lebret himself did with the Economy and Humanism groups or the Common Good teams. This is what Catholic Action movements, or movements inspired by other religions, or popular education movements, did and still do. Articulate reflection, education, collective action. Thus strengthening the collective capacity of societies and of humanity as a whole to meet the many challenges they face.
Una red que mantiene sus raíces al tiempo que se abre a diferentes corrientes humanistas
Al ver la lista de organizaciones firmantes y las personas que las dirigen, queda claro que la RIEH sigue apegada a la vida y obra de Louis-Joseph Lebret y a las grandes encíclicas de la Iglesia católica, como Populorum Progresio y Laudato Si', y que está abierta a otras tradiciones religiosas o espirituales comprometidas con la transformación de las sociedades y del mundo sobre bases humanistas. Un humanismo radical en el sentido de que afirma que toda sociedad puede y debe organizarse para responder a las necesidades, los derechos y las aspiraciones de todos y cada uno, movilizando en primer lugar los recursos humanos. Un humanismo que pretende cultivar los vínculos entre los seres humanos y con la naturaleza, en un intercambio permanente entre dar y recibir. Un humanismo que también está abierto a la búsqueda de lo verdadero, lo bueno y lo bello, reconociendo que esta búsqueda es permanente y toma muchos caminos diferentes.
Todas las organizaciones miembros de la RIEH llevan a cabo acciones concretas en un ámbito determinado en torno a objetivos humanistas: aumentar los ingresos de las personas o grupos que viven en la pobreza permitiéndoles tener una actividad económica, desarrollar la educación, organizar el acceso a la sanidad, al agua potable, desarrollar modelos agrícolas que no destruyan la naturaleza sino que la regeneren, luchar por los derechos de los grupos discriminados.
Al participar en la red, especialmente en el seno de los grupos locales, estas organizaciones quieren ayudarse mutuamente para que sus acciones estén cada vez más en consonancia con la perspectiva de la economía humana, en un enfoque participativo que pretende elevar el nivel de conciencia de todos los miembros de la sociedad, para que todos tengan más poder sobre sus vidas.
Es lo que hizo el propio Lebret con los grupos de Economía y Humanismo o los equipos del Bien Común. Esto es lo que hicieron y hacen los movimientos de Acción Católica, o los movimientos inspirados en otras confesiones religiosas, o los movimientos de educación popular. Vincular la reflexión, la educación y la acción colectiva. De este modo, se refuerza la capacidad colectiva de las sociedades y de la humanidad en su conjunto para hacer frente a los numerosos retos que se plantean.
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IUB, Institut Universitaire du BENIN, Parakou, Bénin ;
A3T, Tondikara Theatrical Troupe, Ouagadougou, Burkina Faso ;
CAED, Coopérative Action Entraide et Developpement, Bujumbura, Burundi ;
CamCoSO, Cameroon Consumer Service Organisation, Bamenda, Cameroun ;
GIC EPESSA, Groupe d’Initiative Commune EPESSA, Yaoude, Cameroon ;
I.S.E.D., Initiative for Social and Economic Development, Yaounde, Cameroon ;
TEEN ALIVE, Bamenda, Cameroun ;
FORUM DES JEUNES ENTREPRENEURS DU CONGO, Congo Brazzaville ;
ACEVE, Association pour les Actions d’Etude et de Valorisation de l’Environnement, Bamako, Mali ;
ADAP-ONG, Association pour le développement actif et participatif, Koutiala, Mali ;
ADL-MALI, Association pour le Développement Local, Sikasso, Mali ;
AGRO-BUSINESS, Agro-business promulti-service, Sikasso, Mali ;
AMAED ONG, Association Malienne pour les Activités Environnementales et le Développement, Sikasso, Mali ;
AOPP / CRCR, Association des Organisations Professionnelles Paysannes, Sikasso, Mali ;
CLUEDUCA MALI, Club Education Actuelle Mali, Sikasso, Mali ;
CR-ONG, Coordination Régionale des Organisations Non Gouvernementales, Sikasso, Mali ;
GRAADECOM-ONG, Groupe de Recherche d’Actions et d’Assistance pour le Développement Communautaire, Sikasso, Mali ;
GRAT, Groupe de Recherche d’Application Technique, Sikasso, Mali ;
GREFFA ONG, Groupe de Recherche d’Etude de Formation Femme-Action, Région de Gao, Mali ;
IRED-MALI, Innovation et Réseaux pour le Développement / Mali – Sikasso, Sikasso, Mali ;
JIGUI (« Espoir » en Bambara) Association des personnes vivant avec le VIH, Sikasso, Mali ;
ORFED-ONG SIKASSO Organisation pour la Réflexion, la Formation et l’Education à la Démocratie et au Développement, Sikasso, Mali ;
RPL SIKASSO, Réseau-Plaidoyer Lobbing, Sikasso, Mali ;
SANTÉ SUD / ONG AJAB, Association des jeunes pour l’assainissement de Badalabougou, Sikasso, Mali ;
YA-G-TU, "Yam Giribolo Tumo" (Association pour la promotion de la femme), Sikasso, Mali ;
ANEDH IZUBUNE, Association Nigérienne pour l`Eradication des Discriminations Humaines, Niamey, Niger ;
CAMDCA, Coopérative Agropastorale et Minière pour le Développement Communautaire en Centre Afrique, Bangui, République Centrafricaine ;
FEMMES CROYANTES MEDIATRICES DE LA PAIX, Bangui, République Centrafricaine ;
W.A.L.T., Women Act for Living Together, Bangui, République Centrafricaine ;
ASSPDD, Action Sociale et Solidaire pour la Paix et le Développement Durable, Goma, R.D. du Congo ;
AVEC GOMA, Avec / Union fait la force de la femme de Goma, Goma, R.D. du Congo ;
CAA-asbl, Council – Support – Action, Tanganyika, R.D. du Congo ;
CACOPA, Central Africa Conflict Prevention Association, Goma, R.D. du Congo ;
CADRE-asbl-ONG, Comité d’Appui au Développement Rural Endogène, Goma, R.D. du Congo ;
CEPRES, Centre de Partage en Ressources et Savoirs, Goma, R.D. du Congo ;
FONDATION MATENDO, Minova, R.D. du Congo ;
G.E.V., Groupe Espoir de Vivre, Kalehe, R.D. du Congo ;
ISDR-Grands Lacs, Institut Supérieur de Développement Rural des Grands Lacs, Goma, R.D. du Congo ;
KRAAL DU LAC KIVU, Prequ'île Buzi-Bulenga, R.D. du Congo ;
SAK RDC, Safari Agricole Kinoise, R.D. du Congo ;
ASIES, Asociación de Investigación y Estudios Sociales, Guatemala, Guatemala ;
CLAEH, Centro Latinoamericano de Economía Humana, Montevideo, Uruguay ;
CTHE, Centro Transdisciplinario para el Humanismo Económico AC, México, Mexique ;
FUNDACION ESCOLARES, Bueno Aires, Argentina ;
INFODET, Instituto de Investigación y Formación para el Desarrollo Territorial, Matagalpa, Nicaragua ;
ESCUELA MAYOR DE GESTION MUNICIPAL DE VILLA EL SALVADOR, Lima, Pérou ;
AREDS, Association of Rurale Education and Development Service, Karur, India Tamil Nadu ;
HDO, Human Development Organisation, Kandy, Sri Lanka, Asia ;
IRDS, Integrated Rural Development Society, Villapuram, India Tamil Nadu ;
JCYCN, Jagriti Child and Youth Concern, Kathmandu, Nepal, Asia ;
NAFSO, National Fisheries Solidarity Organization, Colombo, Sri Lanka, Asia ;
R.T.R.C., Research and Training Center for Religio-Cultural Community, Chang Mai, Thaïland ;
S.A.E., South Asia Evaluators conclave, Bangalore, India Karnataka ;
SWATE, Society of Women in Action for Total Empowerment, Karur, India Tamil Nadu;
U.E.F., Unique Education Foundation, Maharashtra, Pune, Maharashtra India ;
D&C, Développement & Civilisations, Le Mené, Bretagne, France.
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Lors de sa première réunion tenue immédiatement après l’Assemblée constitutive, le Comité d’orientation a élu comme Président Dominique Lesaffre, Président de D&C. Il a aussi élu Michel Tissier comme secrétaire exécutif. Le Comité a explicitement souhaité qu’il y ait dans une première phase une continuité pour que la nouvelle organisation se mette bien en place. La durée du mandat a été fixée à 3 ans. La perspective d’un renouvellement à moyen terme a aussi été évoquée.
Le Comité d’orientation se réunira 4 fois par an.
Il est constitué trois groupes de travail pour lesquels chaque coordination continentale est invitée à désigner 1 ou 2 représentants :
Chaque coordination continentale va élaborer un plan stratégique avec les actions qui le déclinent.
Ce plan stratégique sera assorti d’un budget avec des ressources provenant à la fois des moyens des membres et de la recherche de financements externes.
La prochaine réunion se tiendra en avril 2022.
The first meeting of the Steering Committee
At its first meeting held immediately after the Constitutive Assembly, the Steering Committee elected Dominique Lesaffre, President of D&C, as President. It also elected Michel Tissier as Executive Secretary. The Committee explicitly wished that there be continuity in the first phase so that the new organization could be well established. The term of office was set at 3 years. The prospect of a renewal in the medium term was also mentioned.
The Steering Committee will meet 4 times a year.
It is composed of three working groups for which each continental coordination is invited to designate 1 or 2 representatives:
Each continental coordination will elaborate a strategic plan with the actions that implement it. This strategic plan will be accompanied by a budget with resources coming from both members' resources and the search for external funding.
The next meeting will be held in April 2022.
La primera reunión del Comité Directivo
En su primera reunión, celebrada inmediatamente después de la Asamblea Constituyente, el Comité Directivo eligió como presidente a Dominique Lesaffre, presidente de D&C. También eligió a Michel Tissier como secretario ejecutivo. El Comité desea explícitamente que haya continuidad en la primera fase para que la nueva organización pueda establecerse adecuadamente. La duración del mandato se fijó en 3 años. También se mencionó la perspectiva de una renovación a medio plazo.
El Comité Directivo se reunirá cuatro veces al año.
Se compone de tres grupos de trabajo para los que cada coordinación continental está invitada a designar 1 o 2 representantes:
Cada coordinación continental elaborará un plan estratégico con las acciones que lo sustentan. Este plan estratégico irá acompañado de un presupuesto con recursos procedentes tanto de los miembros como de la búsqueda de financiación externa.
La próxima reunión se celebrará en abril de 2022.
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http://www.riehlatinoamerica.org/index.php/2020/09/15/lebret-por-bernard-lecomte-03-07-20/
Caluire
Et, après trois années alsaciennes passionnantes, je démissionne de mon premier employeur, Gillet-Thaon et, dans la foulée, sonne à la grille du Centre d’études d'EH, situé non plus à l’Arbresle mais désormais à Caluire. Lebret avait quitté Caluire en 1957, au grand dam de l’équipe, pour fonder à Paris avec quelques amis, l’IRFED, Institut de recherche et de formation pour le développement harmonisé qui, selon lui, travaillerait « à l’échelle du monde ».
Quelques mois auparavant, il m'avait consacré, à Paris, une heure et demi. Je le connaissais depuis dix ans mais seulement par ses conférences et des échanges à table, lors de rencontres entre groupes locaux d’Economie et Humanisme, comme ceux de Roubaix et du Haut Rhin. Quand j’ai eu besoin de m’orienter avant mon départ de Gillet-Thaon, il m’a reçu. Un homme expérimenté qui donne sa confiance et écoute peurs, dégoûts et rêves, quelle bénédiction ! Il me dit : "J’ai pris en charge, avant la guerre, les pêcheurs français en allant dans chaque port les écouter ". A Mulhouse, j’avais - à l'usine - observé les limites de l’approche directive et - à Otmarsheim- passé du temps à entendre ce que les gens disaient avant de leur proposer depuis l’extérieur, quoi que ce soit. Il m'encourage à quitter le textile et à rester disponible.
Cette invitation à attendre, peu compatible avec mon envie de tracer mon propre parcours, je l'avais entendu, l'année précédente, d'un consultant-psychologue consulté entre deux trains de nuit, à Bruxelles quand - désarçonné par mon patron alsacien - je doutais de moi :" Ne craignez pas d'avoir votre propre façon d'être, soyez disponible aux événements, m'avait-il conseillé, et saisissez ceux qui vous paraîtrons porteurs de sens, pour vous-même". Cette phrase a éclairé la suite de mon cheminement, jusque-là marqué par des fidélités au passé.
A Caluire, dans un parc le long de la rive gauche de la Saône où j'ai nettoyé bien des sous-bois, j’ai retrouvé des amis, en particulier Robert Caillot et Gabriel Turin. Le lieu était propice pour attendre en paix jusqu'à épuisement des économies et vente de la Simca Aronde bleue. Au sein du Centre d'études, je loge du coté "couvent", partage les repas et souffre d'une certaine indigence des conversations et de la morosité des rapports humains. Heureusement, Gabriel Turin.. J’ai dépouillé des enquêtes, appris à faire des "grilles", des "échelles de niveau ", des damiers et des schémas avec Fernand Lerouge, lu des livres sur la faim et le développement et participé, en mai 1958, à la première session de l'IRFED à la Maison du Caoutchouc, à Paris.
1958, c’était le retour de de Gaulle, et la promesse des indépendances des peuples africains. Une période fascinante. L’ambiance était à l’optimisme, parmi la poignée de gens qu'il intéressait et rassemblait. Il était, par exemple, évident pour nous, jeunes et béotiens, qu’une fois libérés des chaînes de la colonisation, ces peuples allaient avancer, et vite ! On lisait et discutait « Géopolitique de la faim » du Brésilien Josué de Castro, et « Croissance zéro » d'Alfred Sauvy et d' économistes, comme Gunnar Myrdall et François Perroux, dont bien des paragraphes me dépassaient.
Une fois avalés ces livres, il restait à saisir ce que vivait Lebret et certains équipiers, toujours en déplacement, et qui m'avait frappé, dès ses conférence en 1947, à Lille : « Tu veux savoir, va voir ». Et je n’étais pas tellement enthousiaste de ses propres idées sur le « développement harmonisé », comme il le définissait, mais plus de sa façon de regarder, écouter, noter, rendre compte, provoquer. Lui, avec les pêcheurs de tout le littoral français, avait passé plusieurs années à enquêter, estimer et chiffrer mais, en même temps, il épaulait les débuts de leurs organisations professionnelles. Il aurait pu écrire: « Méfie-toi du livre, suis l’acteur », plutôt que « suis l'objet ».Car son objet était la façon dont les hommes agissent ensemble pour sortir de leurs difficultés. Et le titre de son dernier livre : « Dynamique concrète du développement » exprime que son axe de travail était bien réflexion/action. Malheureusement, épuisé par la fatigue et la maladie, il n'eut ni le temps, ni la force d’écrire ce livre lui-même et des étudiants, dont Alain Dubly, l'ont rédigé, à partir de textes et enquêtes diverses.
Lebret passait de temps en temps à Caluire et nous avait raconté que l’une de ses tâches désormais était de conseiller le tout récemment nommé chef du gouvernement du Sénégal, M. Mamadou Dia, ex-député à l'assemblée nationale française et élève de François Perroux et que, pour réaliser sa mission, il se ferait aider par une équipe. Nous suivions ses pérégrinations incessantes grâce à son journal rédigé en pattes de mouche, avec force détails, constats et réflexions, que sa secrétaire déchiffrait, tapait et faisait suivre aux équipes EH, IRFED et à bien d'autres.(Voir Annexe)
L'envie de donner un coup de main aux « nouveaux Etats africains » est venue d'une réflexion politique : nous doutions de la réalité des indépendances, à venir, mais accordées à condition qu'on reste dans la communauté française ! On parlait déjà de développement, et notre petit groupe s'est construit autour de l'idée d'un développement le plus africain et, dans le cas en question, le plus sénégalais possible. Ce que cela voulait dire, nous étions peu capables de le préciser mais conscients cependant du danger de penser à leur place, étant donné notre désir de les aider.
En novembre 1958, entre deux portes, il me dit : "J’ai conseillé à Georges de t’embaucher car il ne pourra pas être là-bas tout le temps. Tu as fait des enquêtes, c’est ce que tu feras". Je connaissais un peu " Georges " car j'avais participé à des rencontres d’EH où il avait travaillé plusieurs années comme l'un des permanents." Des enquêtes, oui Père, mais pour en faire quoi ?" " Pour réaliser des études préalables à la planification ". "Mais je ne connais rien en planification"."Oh, qui s’y connaît ? Et on t’aidera par un tel ou un tel.
...
Exemples de notes de LJ. Lebret venues du Viet Nam en janvier 1959:
" Pour nous, micro et macro-analyses sont inséparables: on ne comprend pas le petit sans référence au tout, ni le tout sans connaissance profonde du petit. Pour nous, étude et engagement vont de pair : on ne voit pas bien le réel si l'on ne s'y rend pas responsable ".
" Plus que l'avidité de plus avoir, la haine du miséreux, personne ou peuple, provient de ce qu'il n'a été ni compris, ni estimé, ni aimé. La technique de la mise en valeur doit être appliquée avec amour, et celui qui aime est seul capable de communier à tout l'humain. Il n'est pas indifférent pour l'objectivité, en sciences sociales, de considérer l'homme et les groupes avec amour.
" Nous v«us demandons de nous aider à déceler les besoins des hommes et à combattre les tares qui affectent, à tous les échelons, les collectivités. Nous vous demandons de nous aider à perfectionner nos méthodes d'analyses des faits sociaux et de la conjoncture économique, sociale, politique totale. Nous vous demandons do nous aider à préciser la dynamique du développement, la théorie do la civilisation, la formation de la morale collective. Nous vous demandons de nous aider propager le grand dessein, à déclencher la grande passion de la montée humaine solidaire.
" L'ftae des privilégiés est devenue vide à mesure que leurs désirs matériels se comblaient. Nous vous invitons à la pauvreté qui arrête le désir à ce qu suffit. Tout l'au-dessus enchaîne et mutile.
" Ce que je veux, ce n'est pas votre argent, c'est vous, disait Saint Paul Nous vous convions aux véritables enrichissements: celui de votre esprit arrivant peu à peu, après de longs efforts studieux à l'école du réel total, à comprendre 1 monde ; celui de votre vouloir s'appliquant à apporter la réponse aux besoins et au appels des " Le problème est :
" Le problème est technique et il est spirituel. Qui refuse de 1e considérer sous ces deux aspects est tissure de ne point le résoudre."
" Engages-toi pour que ceux qui sont hors du coup, qui sont non considérés, qui - eux- mêmes ne se considérant pas comme grand-chose - sont abattus, puissent trouver leur voie comme les autres."
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Samy, coordinateur du RIEH en Asie, est très engagé pour soutenir les mouvements des paysans et des travailleurs du secteur informel.
Il est vice-président de WPC : Working Peoples Charter.
Les 17 et 18 décembre 2021 il a participé à une rencontre à Chennai (Tamil Nadu) qui a adopté le texte d’une résolution. Dans son introduction, la Charte comprend la déclaration suivante :
« Nous, les 130 délégués du Tamil Nadu, du Kerala, du Karnataka, du Telengana, de l'Andhra Pradesh et de Pudhucherry, présents au SOUTH INDIA FARMERS-WORKERS ACTION-DIALOGUE, nous sommes réunis les 17 et 18 décembre 2021 à Chennai pour faire entendre la voix collective de ces ouvriers et agriculteurs. Nous rappelons que l'enregistrement des travailleurs informels est la première étape vers non seulement la réalisation de la protection sociale, mais aussi la reconnaissance des droits du travail attendus depuis longtemps et tels qu'envisagés dans notre Constitution (articles 37, 38, 39-A, 41, 42, 43, 45 et 47) et la Déclaration de l'Organisation internationale du travail (OIT) de 1998 relative aux principes et droits fondamentaux au travail. Tous les travailleurs informels de l'Inde doivent avoir droit à la liberté d'association et à la reconnaissance effective du droit de négociation collective, à l'élimination du travail obligatoire, l'abolition du travail des enfants et l'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession ».
Suit une plateforme revendicative accessible en cliquant sur ce lien (document téléchargeable)
Le RIEH soutient l’action de Samy et du WPC, qui est un combat pour la dignité de tous les êtres humains.
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Ma mission se termine et je reprends tout à l’heure l’avion pour un retour compliqué par les mesures sanitaires : Cotonou, Addis Abeba, Kigali, Bruxelles, Paris CDG.
Il me vient l’expression « Mission accomplie ».
Le projet ATEDD-Kivu est bien lancé ; le projet Charbon vert de Minova est relancé ; il y a désormais au Kivu 3 groupes locaux actifs et 4 qui devraient se constituer et agir. Le Kivu va être la principale région au monde où le RIEH est présent et actif. Cela a beaucoup de sens pour moi que ce soit cette région si éprouvée qui se montre avec nous si engagée pour une économie humaine.
Le RIEH Afrique, qui est devenu INHE/RIEH Africa grâce à nos deux Camerounaises si dynamiques, a trouvé un nouvel élan avec un tandem de choc, Augustin et Euphrasia pour en être les coordinateurs et pour participer au Comité d’orientation international.
Le Centre Songhaï, si exemplaire, mais qui jusqu’à présent nous considérait comme des diseurs, nous prend maintenant pour des acteurs et il y a de très bonnes perspectives de mener ensemble des projets communs.
Même les derniers jours m’ont permis de voir que le RIEH Bénin avec lequel le contact s’était un peu perdu est en fait très actif notamment pour promouvoir la santé par les plantes, un bon régime alimentaire et une saine hygiène de vie.
Tout cela est très prometteur pour l’avenir, même si le chemin est long et connaîtra d’inévitables moments difficiles.
Je suis content que la Vie, ou Dieu si vous croyez en lui, m’ait donné la possibilité de faire ainsi œuvre utile, après cet accident cardiaque qui a inscrit dans mon corps l’inéluctabilité de la fin.
Mais ce succès ne tient pas d’abord à ma personne. J’ai rencontré ici, partout, des personnes formidables. Qui vivent dans des conditions très difficiles. Certaines dans des zones de grande insécurité comme le Mali, le Kivu, la RCA, la région anglophone du Cameroun. Et qui font preuve non seulement d’une grande résilience – ce mot employé à toutes les sauces et qui peut être assimilé à la résignation - mais d’un engagement d’une grande constance, avec énergie, créativité. Admirables. Et avec une mention spéciale pour les femmes que j’aime toutes. Voyez les photos.
Toutes et toutes m’ont considéré comme un des leurs. J’en suis très touché.
Je ne suis pas sûr que je vais retrouver avec plaisir la médiocrité du débat présidentiel en France et des atermoiements de l’Europe. Il y a tant à faire non pas pour aider l’Afrique mais soutenir les Africains qui s’aident eux-mêmes. Et elles sont nombreuses. Ils sont nombreux. Certainement une majorité qu’il faut faire émerger et rassembler au-delà de tous les clivages politiciens ou religieux.
L’Afrique est déjà debout, même si ça ne se voit pas. Le monde a beaucoup à apprendre d’elle.
Puisse notre modeste réseau, qui va je l’espère bien grandir, permettre cet apprentissage mutuel.
C’est possible. Je l’ai vécu.
Michel Tissier
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La rencontre qui s’est tenue à Songhaï du 6 au 10 décembre 2021 était la première du genre pour le RIEH Afrique. Les précédentes avaient été organisées à l’initiative du Centre Lebret ou étaient des rencontres autour de thématiques sans référence explicite à l’économie humaine.
Là ce sont les deux animateurs du réseau, Gilbert et Augustin qui étaient à l’initiative et avaient lancé les invitations. Et tous les participants appartenaient à un groupe local. Beaucoup se connaissaient à distance. Mais le contact direct et les difficultés partagées pour faire le voyage dans les conditions sanitaires contraignantes ont d’emblée créé une proximité et une convivialité qui n’a fait que s’amplifier au cours des jours. Chacun, y compris moi-même, peut dire désormais, " le RIEH Afrique existe, je l’ai rencontré ".
Le caractère inédit de la rencontre a tenu aussi aux débats et aux décisions prises à propos de l’organisation du réseau et particulièrement de la signature de la Charte constitutive du RIEH.
Ce sont les participants qui ont désigné par un processus démocratique interne les deux personnes, un homme et une femme, qui seront à la fois les coordinateurs du RIEH Afrique et les représentants de l’Afrique au Comité d’orientation international.
Ce processus a été conduit très sérieusement et même avec solennité. En définissant d’abord les critères de choix (expérience dans le réseau, disponibilité, proximité), puis en procédant au vote et à la proclamation des résultats selon les protocoles en cours en Afrique, avec notamment l’intervention de la CENI, la Commission électorale nationale indépendante. Gilbert a fait savoir qu’il souhaitait passer la main tout en restant engagé dans le réseau, notamment pour piloter des projets engageant le RIEH.
Ont été ainsi élus Augustin Cissé de Bamako au Mali et Ndi Euphrasia Ebai-Atuh de Bamenda au Cameroun.
Découvrez leurs portraits en suivant ce lien >>
Ils ont reçu un mandat pour proposer un mode de fonctionnement du RIEH Afrique avec notamment la communication, les finances et un plan d’action.
Le RIEH Afrique confirme que son unité de base est le groupe local avec une organisation porteuse et un coordinateur, président, point focal, référent (les dénominations varient). Là où existent plusieurs groupes locaux, un référent national est mis en place (la dénomination reste à stabiliser).
La réunion a aussi acté que le RIEH Afrique pratique deux langues, le français et l’anglais.
Les modalités de ce bilinguisme se sont inventées au cours de la semaine et vont continuer à se préciser.
Ce n’est donc pas une formule creuse que de parler de nouvel élan.
Michel Tissier, Secrétaire exécutif
Euphrasia Ebai-Atuh, Coordinatrice Afrique
Augustin Cissé, Coordinateur Afrique
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Beaucoup de celles et ceux qui veulent changer le monde appellent à un « changement de paradigme », un « changement de système », un « changement de logiciel ». Ce changement est possible, il y a au moins un lieu sur cette planète où il s’est opéré ; nous l’avons visité. C’est le Centre Songhaï à Porto Novo au Bénin.
Nous n’allons pas dans cet article en faire une description détaillée. Il y a un site avec des descriptions, des vidéos sur You Tube. Disons ici en quoi Songhaï est un bel exemple d’économie humaine en acte.
Songhaï, c’est d’abord une vision, une philosophie, celle de l’homme qui danse avec la nature ; qui est relié à tous les autres hommes ; qui se place sous le regard de Dieu pour le croyant ou en recherche permanente de Sens pour l’homme de bonne volonté en quête de sagesse. C’est la jonction de la science qui nourrit les techniques, de la spiritualité qui inspire l’engagement, de l’action qui transforme la matière et l’énergie en richesse, La tête, les bras, le cœur.
D’une façon très concrète, on parcourt les 20 ha et on est frappé de voir que tout fait système, tout est intégré. Toutes les eaux sales produites sont récupérées et transformées en intrants pour le compostage ou la fabrication du biogaz ou épurées par des plantes. Les techniques de permaculture permettent des rendements particulièrement élevés avec des cycles de croissance raccourcis. Ces techniques sont donc plus productives, génératrices d’un meilleur revenu pour les producteurs et régénératrices des sols. La valeur ajoutée n’est pas captée ailleurs, car la transformation se fait sur place avec des machines fabriquées aussi sur place. Même la commercialisation est intégrée avec un magasin rempli de produits de la marque Songhaï.
Une analyse très détaillée montrerait certainement des points de fragilité. Mais il n’empêche ; il se dégage de cet espace très aménagé, où tout est pensé, une impression de plénitude. C’est propre et c’est beau !
Et cet espace est très habité. Par des personnes qui travaillent dans des conditions saines, sans stress apparent. C’est plus d’une centaine d’emplois, rémunérés en respectant le droit du travail et garantissant un accès au système de protection sociale béninois. On voit partout des stagiaires à l’ouvrage, passant 75% de leur temps d’apprentissage sur le terrain. Ils viennent de tout le Bénin et aussi des pays voisins. L’objectif est qu’elles et ils deviennent tous des entrepreneurs agricoles, ou des métiers de la transformation, des techniques de production d’énergie et de bouteilles plastiques fabriquées en recyclant le plastique usagé.
Et Songhaï les accompagne quand ils retournent dans leur communauté pour entraîner à leur tour les autres. Nous avons pu visiter à une trentaine de kilomètres de Porto Novo une coopérative d’élevage de volaille, le Jardin des Oliviers, fondée par des jeunes formés à Songhaï.
Le centre de Porto Novo n’est pas une vitrine isolée. De grandes surfaces sont cultivées selon les mêmes méthodes dans plusieurs sites du Bénin et dans d’autres pays avec lesquels des conventions ont été signées. Le modèle essaime. Mais l’institution et son fondateur, Godfrey N’zamujo, se refusent à exporter les techniques, si, en même temps, n’est pas aussi transmise la philosophie de Songhaï.
Nous y voyons le mode de transformations de la société promue par l’économie humaine. Se changer soi-même en se laissant éduquer par les autres et en se laissant interroger par les grands textes sacrés ou de sagesse ; être dans l’action localement ; s’appuyer sur cette action pour obtenir le soutien des pouvoirs publics nationaux ; faire évoluer les rapports internationaux car plusieurs pays ont demandé à Songhaï d’inspirer leur politique publique.
Peut-être une différence entre la démarche de Songhaï et la nôtre : le centre intègre toutes les activités alors que l’action territoriale que nous promouvons cherche la concertation entre les différents acteurs.
Et peut-être aussi une différence dans les sources d’inspiration et d’animation.
A Songhaï, le fondateur joue un rôle central et déterminant au point où on peut s’interroger sue ce que deviendra le centre quand il ne sera plus là.
Nos sources d’inspiration sont plus diverses. Et par exemple dans le projet ATEDD-Kivu, c’est le groupe local RIEH dans sa diversité et son unité qui est l’inspirateur du projet. Un groupe relié à tout un réseau national, continental et international. C’est plus durable sans doute.
Mais restons modestes. Le RIEH est loin d’avoir la notoriété de Songhaï.
La bonne nouvelle de cette rencontre c’est que Godfrey N’zamujo s’est déclaré totalement disposé à agir avec nous, dans la perspective d’une Afrique qui se tient debout. Africa stands up !
Nous allons dans les semaines qui viennent voir avec lui comment ces actions communes peuvent être conduites.
Nous reparlerons de Songhaï.
Michel Tissier
Secrétaire exécutif du RIEH
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Le projet initial de la rencontre de Songhaï est né à Sikasso, au Mali, où le groupe local a décidé d’organiser un voyage d’étude à Porto Novo, pour un groupe de paysans. Augustin Cissé, point focal pour l’Afrique de l’Ouest, lui-même originaire de Sikasso, et qui a animé une formation sur l’économie humaine pour le groupe local, a proposé d’étendre le nombre de participants et avec Gilbert Masumbuko, le coordinateur Afrique du RIEH, ils ont décidé d’inviter tous les membres qui voulaient et pouvaient financièrement participer et ils m’ont invité en tant que Secrétaire exécutif.
Finalement, les frontières terrestres du Mali ont été fermées pour cause de COVID et d’insécurité.
Du coup le groupe local a envoyé une délégation très restreinte qui est venue en avion :
Aïché coordinatrice genre et équité sociale de l’Association des Organisations professionnelles paysannes (OPP) de Sikasso,
Samoura, Président de l’ONG CLUEDUCA Mali, qui agit pour l’entrepreneuriat des jeunes ruraux et Président de la coordination des ONG de Sikasso.
Est venue aussi une délégation du Cameroun
Euphrasia, directrice de l’association de consommateurs Cam Co so, animatrice du groupe local de Bamenda,
Linda, membre du groupe local de Bamenda, et animatrice de l’association Teen alive, qui agit dans le domaine de la santé des jeunes,
Etienne, professeur à l’Université catholique de Yaoundé, spécialiste de l’agriculture biologique et intégrée, animateur d’une organisation de promotion des activités agro-pastorale.
De Goma, sont venus
Bertin, directeur de SAK, qui a été présenté dans un article précédent
Mathieu, président du groupe local de Goma, où il réside, professeur d’anthropologie à l’université de Lumumbashi, engagé dans le mouvement des AVEC, associations villageoises d’épargne et de crédit.
De Bangui, en République Centrafricaine
Angeline, directrice de WALT, organisation de femmes leaders
Donc, avec Augustin, Gilbert et moi, un groupe de 11.
Mais il y a aussi toutes celles et ceux qui voulaient venir et en ont été empêchés pour des raisons sanitaires, administratives ou financières :
Fatimata, de Gao au Mali, directrice de l’ONG Greffa et actuellement députée à l’Assemblée nationale de transition. Fatimata a participé à la rencontre internationale du Mené sur le développement territorial en juin 2018. Elle n’a pas pu venir car elle subit les sanctions de la CEDEAO, prises avec l’appui de la mal nommée « communauté internationale » qui ne reconnaissent pas le gouvernement actuel issu du renversement de l’ancien Président par des militaires et exigent des élections rapides. Fatimata et tous les Maliens présents à la rencontre considèrent cette exigence comme totalement inapplicable dans un pays ravagé par l’insécurité.
Ibrahim, du Niger
Lazare, de la Fondation Ki-Zerbo, au Burkina Fasso
Evariste, du Burundi
Clément, du Bénin, indisponible du fait d’une grande réunion de famille
Emilienne, de Kinshasa
Lily de Madagascar
Beaucoup de membres du Kivu voulaient aussi participer : Héritier, de Minova ; Prosper, de Goma ; Achille de la presqu’île de Buzi.
Pendant toute la rencontre, nous avons tenté d’être en contact avec eux, par Zoom ou WhatsApp. Avec des résultats peu convaincants selon les problèmes techniques et les aléas du réseau. Mais chacun avait conscience que la rencontre comprenait deux cercles, les participants présents et les participants à distance.
Configuration un peu inconfortable, mais quand même sympathique.
Le cœur de RIEH Afrique a battu à Songhaï en cette semaine du 6 au 10 décembre 2021.
Michel Tissier
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Aïché Dicko est une des participantes de la rencontre du RIEH Afrique à Songhaï.
Elle vient de Sikasso, la seconde grande ville du Mali après Bamako, au sud du pays. Elle et Modido Samoura ont dû venir en avion car les frontières terrestres du Mali sont fermées à cause du Covid et de l’insécurité.
C’est le groupe local de Sikasso qui a trouvé les financements pour payer leur billet d’avion. En se cotisant, en vendant des livres « Chemins d’économie humaine », en obtenant des subventions des autorités locales.
Ce groupe local est fort parce qu’il rassemble une quarantaine d’Organisations de la Société Civile. Il est coordonné par Samoura, Président de l’ONG CLUEDUCA Mali, qui agit pour l’entrepreneuriat des jeunes ruraux et Président de la coordination des ONG de Sikasso.
Aïché est coordinatrice genre et équité sociale de l’Association des Organisations Professionnelles Paysannes (OPP) de Sikasso, organisation régionale appartenant à une fédération nationale. Cette association mène plusieurs actions, dont la production et la distribution d’une farine améliorée à base de maïs, d’arachides et de soja, pour lutter contre la malnutrition modérée. Un enfant mal nourri qui en consomme régulièrement pendant trois semaines améliore spectaculairement son état. Citons encore des interventions pour résoudre les conflits fonciers entre deux villages.
Je me concentre ici sur un système d’assurance agricole. Le principe est qu’avant chaque campagne agricole, les paysans sont invités à cotiser pour un système d’assurance qui interviendra s’il y a un problème climatique grave, que ce soit la sécheresse ou au contraire des inondations. Le montant des cotisations varie en fonction des produits commercialisés (maïs, arachides, soja) et des risques climatiques par zone géographique. Il est calculé à l’hectare.
Le système est basé sur le volontariat. Il faut donc avant chaque campagne agricole mener des actions de sensibilisation pour que les paysans adhèrent. Voir les photos.
Il est intéressant de noter que trois types d’institutions concourent au fonctionnement du système :
une société privée d’assurance OKO; l’association animée par Aïcha OPP, qui fait la sensibilisation de la population et des MUSO, Mutuelles de Solidarité, qui prêtent aux paysans les sommes permettant de cotiser.
Les critères pour qu’une catastrophe soit prise en charge et les niveaux de remboursement sont définis de façon objective selon Aïché et Samoura.
Cela fait trois ans que le dispositif est en place.
En 2020, 7000 paysans ont cotisé et 1000 ont été indemnisés.
Il faut noter que OKO recourt à des services mobiles de transfert d’argent et à des données satellitaires pour constater les dégâts.
L’association des OPP a aussi mis en place un dispositif de banques de stockage des produits qui permet d’éviter les spéculations. Au moment de la récolte, quand les prix sont bas, des collecteurs rassemblent les produits et les stockent. Ses stocks sont ainsi disponibles quand les prix remontent parce qu’ils deviennent plus rares.
Voilà un dispositif ingénieux basé sur la solidarité dans le partage des risques et sur des moyens numériques très avancés. Ça bouge dans les campagnes du Mali ! Aïché indique que même les propriétaires de plusieurs hectares situés dans des zones peu vulnérables, acceptent de cotiser alors que le risque pour eux est faible. Par solidarité, dit-elle. Et c’est l’association d’Aïché qui les sensibilise et les convainc.
Je ne suis pas sûr que les systèmes d’assurance existants en Europe, que je ne connais pas précisément, soient aussi performant et solidaires.
Et je me dis que lorsqu’on parle des écarts Nord Sud dans la lutte contre le changement climatique, c’est un bon exemple de ce qu’il faut soutenir.
L’Etat malien, qui est impliqué dans la mise en œuvre actuelle, pourrait s’appuyer sur ces expériences pour généraliser ce système en le rendant obligatoire et donc plus performant.
Est-ce que cela ne contribuerait pas aussi à la construction de la paix ?
Michel Tissier, Songhaï Déc. 2021
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Michel vient de clore la première partie de son voyage, toujours en reconnaissance de ceux qui vivent l'économie humaine au quotidien...
Deux semaines ponctuées par de belles rencontres et de nouvelles connaissances, comme le réseau sait nous en offrir.
Un temps fort a marqué ce moment par le lancement du projet ATEDE-KIVU, auquel il a participé du 27 novembre 2021 au 2 décembre 2021...
Un projet phare du RIEH, parti et bien parti ! ;
Retrouvez-son carnet de voyage dans les posts précédents.
Ce grand et beau continent nous concocte toujours son lot de surprises et c'est ensemble que nous nous dirigeons vers Songhaï au Bénin.
Alors, on continue ?!...
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Le jour du lancement du projet ATEDD Kivu à Bushushu (cliquez ici pour retrouver le lien >>), nous avons rencontré avec Gilbert, coordonnateur Afrique du RIEH, et Prosper, membre de l’équipe du RIEH, une forte délégation de l’association Groupe Espoir de Vivre, groupe qui a adhéré au RIEH dès les premiers contacts pris par Gilbert et ma première mission en 2017.
Son objectif est d’ « améliorer les conditions de vie des personnes vulnérables ».
Espoir de vivre : voilà un nom bien choisi pour désigner la raison d’être de l’association. Dans le contexte si difficile du Kivu, il s’agit pour les membres de ne pas eux-mêmes perdre l’espoir et d’agir pour que la population autour d’eux ne perde pas l’espoir.
Espoir de vivre et pouvoir de vivre, voilà deux formules qui constituent l’économie humaine : une vision où l’humain est au centre et une démarche qui s’appuie sur la ressource humaine.
Ce groupe se présente comme un groupe de jeunes, hommes et femmes. Elles et ils n’ont pas décliné leur âge, mais on peut l’évaluer entre la trentaine et la quarantaine. Jeunes, expliquent-ils, c’est un état d’esprit. Ces membres sont majoritairement originaires de la chefferie de Bukavu dans le Territoire de Kalehe. Ils y vivent et ce territoire est leur zone d’intervention. Il est très mal relié aux deux villes importantes que sont Goma au nord et Bukavu au sud.
Ce sont tous des bénévoles, même si à l’occasion de tel ou tel projet pour lequel l’association obtient des financements, certains peuvent être temporairement rémunérés.
Les actions qu’ils mènent sont très variées : sensibilisation aux droits des femmes et des enfants, mise en place d’activités génératrices de revenus, pisciculture, pépinières, élevage de poulets, culture de champs communautaires, protection de l’environnement, prévention des catastrophes naturelles. Ils interviennent aussi auprès du Procureur de la République afin de prévenir des pratiques de « justice populaire » qui s’en prend à des innocents.
Ces différents champs d’action sont ceux de l’économie humaine, ceux où la dignité humaine est en jeu.
Ce groupe a lu et même étudié de façon approfondie le livre « Chemins d’économie humaine », dont ils disent qu’il les a beaucoup inspirés. Ils connaissent et lisent la revue « Développement & Civilisations ».
Nous convenons, que l'association cherche à ouvrir son action et qu'il devient nécessaire pour cela, de se rapprocher avec d’autres organisations partageant leur vision et leurs objectifs. La décision de constituer un groupe local s'impose et ils l'animeront.
Participer au RIEH, c’est pour eux une voie pour approfondir l’économie humaine, de donner une portée plus large à leur engagement, de s’associer à d’autres pour mener les plaidoyers auprès de autorités locales. Ils souhaitent se jumeler avec d’autres organisations et groupes locaux du réseau non seulement en Afrique, mais dans le monde. A être aussi accompagner dans la recherche de financements auprès des bailleurs de fonds, notamment au niveau international.
L’association et le groupe local vont participer activement au projet ATEDD dans le village de Bushushu.
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Le samedi 27 novembre s’est tenue à Minova, dans les locaux de l’Institut Matendo, une rencontre entre les jeunes producteurs de charbon vert et les représentants du RIEH : Gilbert Masumbuko, coordinateur RIEH pour l’Afrique, qui est originaire de Minova et fondateur de l’Institut Matendo, Héritier Kissoho, coordinateur du groupe local de Minova, Prosper Hamuli, animateur et chercheur en développement des communautés et membre de l’équipe du RIEH Afrique, et moi-même.
Rappelons que le projet Charbon vert, vise à développer la production et la consommation de briquettes de charbon vert fabriqué à partir des déchets végétaux et destiné à remplacer le charbon de bois, cause de déforestation.
Pour mémoire, voir sur le site en cliquant ici >>.
DCLI a obtenu pour ce projet un financement de l’Agence des Micros Projets.
Les jeunes ont été formés à la technique de production et dotés des équipements de base. Mais les quantités produites restent faibles, procurant peu de revenus aux jeunes. L’objet de la rencontre était d’analyser les causes qui entravent le développement de la production, de définir les solutions et d’affecter les moyens obtenus à ces solutions afin d’atteindre un volume significatif.
Les jeunes ont cité les équipements qui leur font défaut, dont un tricycle pour le transport des déchets.
Ils ont dit que les briquettes souffraient d’une image de mauvaise qualité sur le marché, parce qu’elles étaient fabriquées jusque là, avec des méthodes moins performantes. Il faut donc montrer la différence aux consommateurs, par la forme ou par un emballage spécifique.
Voilà donc le marketing qui fait son entrée dans le projet !
Ils ont donné leur accord pour s’engager à produire 40 tonnes par an si tous les moyens qu’ils demandent leur sont donnés.
Tout cela va donner lieu à un chiffrage au vu du budget dont dispose le projet.
C’est une étape très importante qui vient d’être franchie.
Jusqu’ici les jeunes considéraient que le projet était celui du RIEH et ils en attendaient les bénéfices comme d’autres bénéficiaires de projets d’ONG. Là un contrat va être passé entre eux et le groupe local. Ils négocient et passent un contrat en tant que collectif qui s’est d’ailleurs doté de structures pour fonctionner. Ce collectif est l’embryon de l’entreprise qui va se constituer avec l’objectif de devenir autonome et durable.
Quand les moyens apportés par le projet se retireront, l’entreprise des jeunes producteurs de charbon vert de Minova et de Bweremana sera en capacité de solliciter et d’obtenir des financements sur la base de la vente de leur produit.
On n’y est pas encore, mais c’est bien parti !
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Mobilisation communautaire, c’est l’expression à laquelle toute l’équipe du projet ATEDD se réfère en permanence et qui figure sur la banderole qui a été déployée lors des deux jours de lancement. Nous dirions plutôt, nous, français mobilisation populaire.
Mobilisation pour agir ensemble face aux problèmes des crues des rivières, de la déforestation, de l’érosion des collines et de la dégradation des sols.
Or qui peut mieux incarner cette mobilisation qu’un chanteur populaire ? Les amis du projet ont contacté Olivier Wa Bantu dit Olivier le Bantou, chanteur bien connu qu’on entend dans les cafés de Goma et de sa région et il est venu me voir.
La musique est qualifiée de « 5ème pouvoir », en Afrique. De tradition orale, elle est accessible à tous, plus directe, plus populaire pour parler aux gens, notamment par la radio qui peut accéder aux endroits les plus reculés de ce grand continent.
Il est originaire de la région où intervient le projet et il est très content qu’on s’attaque à ces problèmes d’environnement. Nous échangeons sur les thématiques ; « Les rivières ne sont pas non ennemies, mais nos amies si nous savons en prendre soin », « Les arbres aussi sont nos amis », « Que tout le monde, même les enfants, plante des arbres et veillent à ce qu’ils poussent », « Si les pauvres savent s’unir, les riches et les puissants devront les écouter ».
Il va enregistrer des chansons qui passeront à la radio et qu’il chantera dans les fêtes.
Nous les mettrons sur le site en traduisant les paroles !
Michel Tissier, rencontre culturelle avec Olivier le Bantou.
Après le lancement dans le territoire de Masisi le samedi, l’équipe projet s’est transporté jusqu’au village Bushushu dans le territoire de Kalehe. Les deux villages sont situés au bord du Lac Kivu et s’étendent jusqu’aux hauteurs des montagnes voisines avec plusieurs rivières qui en ce moment se limitent à un ruisseau, mais qui, quand des pluies violentes s’abattent peuvent dévaler en emportant de très gros rochers, des arbres et des torrents de boue.
En juin 2021, trois membres de CADRE et du CEREIAD, deux des organisations constituant le consortium qui porte le projet ATEDD, se sont rendus sur place après une crue particulièrement violente pour constater les dégâts et surtout faire une première analyse des causes.
Vous pouvez trouver leur rapport en cliquant >> ici
L’événement était présidé par l’Administrateur du Territoire de Kalehe, qu’on peut comparer à un département dans le système français, la Province étant comparable à la Région. C’est donc comme si le préfet de département était venu en personne lancer le projet. Avec un trajet de 45 minutes par une mauvaise route. C’est dire s’il est intéressé au projet et si les organisations du consortium sont bien implantées dans la zone.
La cérémonie s’est déroulée en trois temps :
Tous disent leur volonté de participer. Et c’est important, parce que chacune de ces tribus occupe un espace (les hauteurs, les pentes des bassins versants, les zones culturales) et ont des activités comme le pastoralisme qui ont une influence sur les crues.
Chacun doit participer car les travaux peuvent se faire sur différentes concessions avec l’accord des propriétaires et certaines pratiques dangereuses doivent évoluer.
Certains font aussi part de leur scepticisme. Ils ont souvent vu débarquer des officiels ou des ONG faisant des promesses, mais qu’on ne revoit plus. Il y a là un enjeu majeur pour un projet qui dure un an. Les moyens apportés en matériels, en formation, en conseils, en expertise n’auront qu’un temps. Ils vont permettre d’effectuer certains travaux qui auront un impact visible, mais certainement pas tous ceux qui seront nécessaires. Il faudra qu’il y ait des suites. Le projet va permettre que la majorité de la population et les responsables locaux et aux niveaux supérieurs aient une bonne conscience des causes des problèmes et des actions à mener, dont beaucoup peuvent être menées par les travaux communautaires ou par des travaux que les collectivités locales ont les moyens de financer. L’administrateur du Territoire a déjà dit qu’il était prêt à concentrer les moyens dont il dispose sur la zone concernée. Il sera d’autant plus enclin à tenir cette promesse qu’il constatera que la population et tous les acteurs qui comptent sur ce territoire sont mobilisés, sont d’accord sur ce qu’il faut faire et ont fait la partie des travaux qui leur revient.
De toutes façons, les quatre organisations resteront sur le terrain et continueront d’agir même si elles disposent de moins de moyens.
L’attente est forte, avec sans doute des illusions, mais la mobilisation est aussi là. Il faut l’entretenir, lui donner des objectifs et des résultats concrets, mener ce que tout le monde ici appelle « le plaidoyer ». Porter les revendications sur des moyens supplémentaires en s’appuyant sur les actions qu’on mène déjà.
Toutes les personnes intéressées par la suite trouveront régulièrement sur le site des informations sur le projet.
Michel Tissier à Bushushu, dimanche 28 nov. Carnet de voyage 5
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Ce projet sur lequel le RIEH travaille depuis plusieurs mois a vu le jour ce samedi 27 novembre 2021 dans le village de Buhunda située dans la chefferie des Bahunde, sur le Territoire des Masisi, dans la province du Nord Kivu, en République Démocratique du Congo. Et précisément à un endroit où récemment une rivière qui débordait a emporté un pont sur la route reliant Goma à Bukavu, tuant au passage plusieurs personnes, détruisant des maisons, arrachant des arbres et des portions de terrain.
Les photos accompagnant cet article rendent compte de l’événement qui a été suivi d’une réunion dans les locaux de la chefferie (dès qu'elles nous parviennent !). Une vidéo sera prochainement mise sur le site.
Pour le savoir, lisez >> la présentation qui en a été faite et distribuée sur place.
Il bénéficie d’un très important financement de la part de l’Aide Française au Développement. L’accord de principe a été donné sur ce projet, mais la convention n’a pas encore été formellement signée, ce qui empêche d’en dire davantage pour le moment. Accord a aussi été donné pour que le lancement s’opère dès maintenant à l’occasion de cette mission.
Nous reviendrons sur ce projet tout au long de l’année.
L’objet de cet article est plutôt de rendre compte de quelques aspects de l’événement de lancement.
Il a été présidé par le chef traditionnel, qui est un personnage éminemment important. Il a été accueilli très solennellement par la population. Son discours n’était pas que protocolaire. « C’est vous qui connaissez le secret de la rivière » a-t-il d’emblée proclamé à l’adresse des participants. « Nous remercions les organisations qui viennent apporter leur soutien, nous remercions le RIEH et la France pour leur aide. Mais c’est à vous de profiter de cette opportunité pour agir. C’est vous qui connaissez les comportements de la rivière, les événements qui sont survenus au cours des années. Transmettez cette expérience aux experts qui vont venir, discutez avec eux sur ce qu’il faut faire, mobilisez-vous pour faire les travaux nécessaires.»
On ne saurait mieux dire et il anticipait remarquablement sur les mots des discours que nous avions préparés Godefroid, le coordinateur de CADRE, et moi. C’est un très fort atout pour la réussite du projet que cette claire vision de son objectif et de sa démarche par le leader local, qui dispose de services et d’un budget qui peuvent aussi être mobilisés.
Au passage, je note que nous avons souvent en Europe l’image du Kivu comme d’un pays sans Etat, livré à lui-même, déstructuré. Dans le cas présent, une autorité existe et la collectivité territoriale qu’il préside est une organisation décentralisée. Le chef n’est pas nommé par l’État, mais il est reconnu par lui comme l’autorité locale. Il n’est pas non plus élu, mais sa légitimité est reconnue par la population.
Il y a sans doute là, matière à réflexions sur l’essence de la démocratie qui n’est pas d’abord un mode d’élection, mais un système où chaque membre de la communauté participe aux choix d’organisation de cette communauté.
Le système coutumier, si le chef incarne effectivement la volonté commune pour servir le bien commun, n’est peut-être pas si antidémocratique et archaïque qu’il paraît.
Pour organiser l’événement, le « consortium » qui porte le projet avec les quatre organisations congolaises et le secrétariat international du RIEH s’est montré très efficace. Malgré des délais très courts, banderoles, T-shirts, gilets ont été conçus et fabriqués. Marie à distance a joué tout son rôle et Godefroid a coordonné les efforts sur place.
C’est aussi Godefroid qui a été l’organisateur des événements, grâce à tout son réseau, sa connaissance intime et parfaite des coutumes et des protocoles.
Les professeurs du CEREIAD sont venus de Bukavu à Goma, pour prendre place dans le convoi qui a fait la route. Ils mettent la main à la pâte pour l’organisation matérielle. Et Dieu sait si c’est compliqué d’être efficace avec les coupures d’électricité fréquentes et les difficultés d’approvisionnement ! Mais ils y arrivent et la coopération est exemplaire entre toutes ces personnes qui se connaissent et s’apprécient. Et ils me font toute ma place parmi eux ainsi qu’à Marie, même à distance.
Une bonne journée bien remplie. Elle se conclut par le déplacement vers Bushushu dans l’autre territoire où aura lieu le lancement dimanche. 80 km d’une route praticable seulement en 4x4 ou à motos.
Il était prévu de mettre 5h, on en a mis 7 car un camion en panne bloquait le passage et nous avons dû finir en motos.
Je tire mon chapeau à cette population et à ces militants qui malgré les problèmes qu'ils traversent, gardent leur moral et leur énergie. Tout le monde fait preuve d’inventivité pour trouver des solutions et tout cela dans la bonne humeur !
Michel Tissier, ce samedi 27 novembre 2021 - ATEDD-Kivu c'est parti !
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SAK est juridiquement une association et une entreprise. C’est surtout une équipe d’entrepreneurs sociaux qui s’est constituée depuis 2011 pour mener des actions dans le domaine de l’environnement à Goma, dans des îles du lac Kivu ou des zones en bordure du lac.
Du nom un peu compliqué à comprendre qu’elle s’est donnée (Safari Agricole Kinase), retenons que la kinase est une enzyme qui transforme le milieu où elle agit. Cela renvoie à la fois au principal champ d’action de l’entreprise : la transformation des déchets agricoles pour en faire du compost ou du biogaz et au projet de mener une action qui se diffuse dans la société.
Depuis un an SAK a décidé d’intervenir dans le champ de la collecte et de la transformation des déchets à Goma.
Cela paraît incroyable pour un visiteur occidental, mais la gestion des déchets ménagers ne fait l’objet d’aucune politique publique. Des opérateurs privés payés par les ménages collectent tous les déchets en vrac pour les conduire dans des décharges elles-mêmes privées. SAK a commencé à être un de ces opérateurs.
Elle a 300 ménages clients qui payent 5 $ par mois pour qu’on vienne à domicile ramasser les ordures.
Elle loue pour cela deux camionnettes et recrute des journaliers payés 5 $ la journée pour effectuer deux tournées par semaine. Les principales charges – la location des véhicules, le carburant, les salaires des journaliers - sont à peine couvertes par les recettes.
La gestion et l’encadrement sont assurés bénévolement par les membres de SAK.
Kelly notamment, le responsable des services est sur le terrain avec l’équipe de tournée pour encadrer les journaliers car ils entrent dans les maisons et il faut veiller à des comportements respectueux de l’intimité des ménages.
L’objectif de l’association-entreprise est d’organiser un premier traitement en triant les matières organiques pour en faire du compact et du biogaz et les plastiques pour en faire des matériaux de construction. Le reste étant toujours mis en décharge en vrac.
Cela nécessitera de sensibiliser les clients pour qu’ils fassent le tri et d’organiser la transformation. L’équipe connaît les techniques qu’elle a pu observer notamment dans les pays voisins.
Les principaux besoins exprimés actuellement est de pouvoir investir dans l’achat de ses propres véhicules car la location coûte cher et de se former pour mieux maîtriser encore les techniques de transformation.
On voit tout de suite que la tâche est immense et que SAK est encore très loin d’atteindre un modèle économique durable.
On est aussi frappé par la détermination de ces personnes qui investissent de leur temps, de leur énergie et même de leur argent. Le bureau de l’entreprise est une maison personnelle mise à disposition par le directeur. Chacun des membres a une autre activité d’où il tire ses revenus.
Ce qui les motive, c’est certes la perspective qu’à terme le traitement des déchets peut devenir une affaire leur rapportant des revenus pour en vivre.Mais c’est surtout la volonté d’agir par rapport à un immense problème de société, une volonté d’innover avec des techniques modernes. Un sentiment nationaliste aussi, car la partie rentable du traitement des déchets, celui des métaux, est en fait assurée par des entreprises venant de l’Ouganda voisin.
Une colère enfin face aux autorités qui non seulement ne font rien mais cherchent d’abord à prélever des taxes sur leur activité de transport. Une colère sourde, mais réelle. Une colère génératrice d’action, comme s’ils disaient : vous ne nous aidez pas alors que nous remplissons les missions que vous devriez prendre en charge, mais nous allons quand même le faire.
SAK est membre du groupe local RIEH de Goma.
Bertin, le directeur, et Bonnechance le président du CA, en attendent des échanges et du soutien de la part des autres membres qui ont des compétences dans les domaines de la gestion d’entreprise, de l’environnement. Ils considèrent qu’ils ont la même vision que celle de l’économie humaine et que c’est intéressant d’approfondir ce concept avec l’expérience des autres membres. Ils veulent en savoir plus sur l’action en cours à Minova pour transformer les déchets agricoles en charbon vert.
Comment avec d’autres peuvent-ils faire que la vie à Goma, dans l’Est du Congo soit mieux organisée ? Que les autorités résolvent les problèmes au lieu de les aggraver ? Le groupe local est le lieu où ces questions peuvent être posées et des stratégies s’esquisser, notamment en prenant des contacts avec d’autres organisations du territoire.
Du réseau au niveau de l’Afrique et au niveau international, ils attendent des mises en contact avec des personnes et des organisations pouvant leur apporter des techniques ou des financements. Et ils sont assez fiers que leur action soit reconnue et mise en valeur.
Bertin participera à la rencontre de Songhaï en décembre. On se retrouvera donc.
Michel Tissier à Goma, visite de SAK.
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Le groupe local est pour les territoires, la vitrine qui nourrit la réflexion globale de l'économie humaine. Lieu de toutes les expérimentations, elle réunit les acteurs de terrain et rythme l’action au quotidien en lui donnant du sens. C’est aussi une véritable courroie de transmission : On y apprend à en tirer les leçons à partir d'observations concrètes et reconnaître les lignes forces de l'Économie humaine en cours de construction.
Mardi 23 novembre nous avons eu Gilbert et moi une réunion avec le groupe local de Goma. Après un temps de gestation, celui-ci s’est constitué récemment avec une vraie dynamique et cette rencontre a été l’occasion de confirmer l’engagement de ses membres à la faire vivre.
12 participants étaient autour de la table, la plupart professeurs dans l’enseignement supérieur, ayant la plupart à titre personnel un engagement dans des organisations de la société civile sur des objectifs de paix et résolution des conflits, de protection de l’environnement, de développement de l’épargne de proximité, de promotion féminine.
Est aussi membre du groupe une ONG intervenant dans la collecte, le tri et le traitement des déchets : la SAK (Safari Agricole Kinase). Je reviendrai sur cette organisation dans un prochain article car une rencontre spécifique avec elle est programmée dans la semaine.
Ce que recherchent les participants en adhérant au groupe local, c’est, en tant qu’universitaires, connaître et intégrer l’économie humaine dans leur recherche et dans leur enseignement, et en tant qu’« activistes », militants, d’échanger avec d’autres pour donner du sens à leur action et se soutenir et d’agir avec d’autres sur les grands enjeux auxquels est confrontée la population de Goma et sa région. Ils vont prochainement déterminer l’objectif et les formes de cette action. Tous sont manifestement très préoccupés par les crises permanentes que vit leur pays. Ils veulent analyser la situation et agir et le groupe local leur apparaît comme le lieu où la réflexion collective peut être partagée entre personnes partageant les mêmes objectifs et où une action peut être conduite, non seulement pour apporter une solution A particulière, mais contribuer à une transformation plus globale.
Tous, se montrent à la fois intéressés et perplexes, par rapport au concept d’économie humaine. « Nous voudrions bien comprendre la quintessence de l’économie humaine ». Un atelier de formation est prévu à cette fin le jeudi 2 décembre.
La réunion se tenait dans les locaux de l’ISDR Grands lacs (Institut Supérieur de Développement Rural). Claudine Mafuko, secrétaire académique de cet institut, spécialiste de l’environnement, a participé activement à la réunion.
Elle a décidé de suivre particulièrement le projet Action territoriale pour un développement durable au Kivu centré sur la protection de l’environnement.
Suite au rapport qu’elle a fait au promoteur et dirigeant de l’lSDR GL, ce dernier a formalisé son adhésion au groupe local.
Michel Tissier, Escale à Goma en République Démocratique du Congo
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Lundi 22 novembre j’ai rencontré l’équipe de CADRE : Comité d’Appui au Développement Rural Endogène. « Développement endogène », voilà une expression caractéristique de l’économie humaine. « Développement », c’est le passage pour une population d’une situation moins humaine à une situation plus humaine, où la dignité de chacune et de chacun est reconnue. « Endogène », cela signifie que les objectifs sont la satisfaction des besoins des personnes et des groupes concernés, selon les valeurs qui sont les leurs, dans le respect de leur culture et que les acteurs du développement sont la population elle-même, les organisations qui en sont issues et les autorités locales.
Toute l’action et le savoir faire de CADRE portent sur la transformation des comportements et des représentations qui rendent les progrès possibles. On peut parler de conscientisation ou d’empowerment, c’est-à-dire le fameux facteur humain, qui est souvent décrit comme s’opposant au progrès technique, mais qui est le facteur décisif du changement.
Le village de Nzulu n’était pas doté d’un Centre de santé, le centre le plus proche étant située à plus de quinze km par une route difficilement praticable. CADRE est intervenu non pas pour installer un centre, grâce à des financements venus de l’aide internationale, mais pour que la communauté et en particulier les femmes interviennent auprès des autorités afin que le centre soit installé, doté d’un infirmier et d’un équipement de premiers soins. « Montrer à la communauté qu’elle est capable de trouver des solutions par elle-même », dit Godefroid une des chevilles ouvrières de CADRE.
Dans une zone menacée par l’érosion, CADRE est intervenu pour que la communauté se mobilise pour planter des arbres. Les parents ont d’abord été sensibilisés pour que les enfants deviennent acteurs de l’action en les plantant eux-mêmes dans la concession familiale Chacun trois arbustes. Alors que les enfants étaient considérés comme les premiers ennemis des forêts qu’ils détruisaient par leurs jeux, changement de focale ! : ils en sont devenus les cultivateurs. Et l’un raconte fièrement que l’exploitation de ces arbres lui a permis de disposer de revenus pour payer sa scolarité.
Dans la période actuelle CADRE est mobilisée pour des actions d’éducation sexuelle et de lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes. Une campagne locale est menée pour que le sujet de la menstruation ne soit pas traité comme un tabou. Alors que traditionnellement les filles qui deviennent pubères ont honte et cachent ce qui leur arrive, désormais suite la sensibilisation menée par CADRE, l’événement est célébré avec fierté. Les garçons sont aussi sensibilisés et invités à aller acheter des garnitures pour leurs sœurs et à leur apporter l’eau dont elles ont besoin pour se laver, car elles ne doivent pas, pendant leurs règles, porter des bidons trop lourds. Alors que souvent les filles manquaient l’école à cette occasion, les directeurs ont été sensibilisés pour que les aménagements nécessaires soient opérés et que les filles n'aient plus à se cacher ni à manquer l’école.
En lisant le remarquable ouvrage de Denis Mukwege : « La force des femmes », dans lequel il raconte son engagement pour reconstruire des femmes qui ont subi les pires sévices sexuels, je me dis que des actions de ce type, ancrées dans la culture et le quotidien, contribuent aux changements de mentalité dans une région où le viol collectif est considéré comme une arme de guerre. Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix est originaire de la région et l’hôpital de Panzi qu’il dirige est à Bukavu.
CADRE est une organisation modeste, fondée en 1994, rassemblant des militantes et des militants qui donnent de leur temps, car les moyens sont limités. Quand elle obtient des financements, ceux-ci lui permettent d’étendre son action. Mais ces derniers sont intermittents et l’association maintient la permanence de ses activités grâce à l’investissement et aux contributions de ses membres.
CADRE anime le groupe local du RIEH de Goma. Il trouve dans l’économie humaine la vision et la démarche qui guident son action. L’association sera le chef de file du projet Action territoriale pour un développement durable au Kivu.
C’est dire que je serai souvent aux côtés de ses militants pendant cette mission.
Michel Tissier Escale au Kivu en République Démocratique du Congo
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Au Kivu il rencontrera des membres du réseau RIEH et/ou des personnes et organisations intéressées par le réseau.
Il ira à la rencontre de nos partenaires terrain autour de deux projets pour lesquels des organisations africaines ont obtenu des subventions avec l'appui du RIEH.
L'un, à Minova et Bweremana, vise le développement de la filière du charbon vert dans le cadre d'un projet de traitement des déchets dans ces deux villes voisines.
L'autre se situe dans les territoires de Kalehe et Masisi. Il vise à accompagner l'organisation de la population et des acteurs de ces territoires pour faire face aux catastrophes naturelles dues au changement climatique et pour développer une agriculture rémunératrice pour les paysans et restauratrice pour l'environnement.
Pour le premier projet, n’hésitez pas à consulter les informations déjà disponibles sur le site et pour le second, ces informations seront également très rapidement disponibles suite à l'acceptation de la requête de financement effectuée auprès du Fonds d'Innovation pour le Développement (FID).
Immersion dans le Centre Songhaï. Cette ferme laboratoire à ciel ouvert, tout à fait exemplaire, fait office de référence en matière d’agro-écologie du continent africain. Un modèle de production locale et circulaire conduit par l’adage « Produire plus et mieux avec moins ».
C’est dans ce lieu, qu’il participera à une rencontre organisée par le RIEH Afrique, échanger sur l'économie humaine et se concerter sur l'organisation et l'action du RIEH en Afrique.
Une vingtaine de participants sont attendus (Covid oblige), venus du Mali, du Bénin, du Niger, du Burkina Fasso, de RCA, de RDC et du Cameroun.
Michel nous adressera régulièrement des articles sur le déroulement de sa mission que nous partagerons.
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Le RIEH Afrique organise du 5 au 11 décembre 2021 un voyage d’études au Centre Songhaï à Porto-Novo au Bénin (arrivée le dimanche 5 en soirée, départ le samedi 11 en matinée).
Le Centre agro-écologique de Songhaï est depuis 40 ans un exemple particulièrement intéressant d’économie humaine en action : agriculture régénératrice de la fertilité des sols et de la biodiversité, énergies renouvelables, économie circulaire, développement des savoirs, savoir-faire et savoir-être.
N’hésitez-pas à découvrir leur site www.songhai.org.
La semaine passée dans le Centre permettra :
Sans compter tous les contacts informels que permet une semaine passée ensemble.
Outre le coût du billet d’avion pour l’aéroport de Cotonou, il faut compter 24 € par nuit pour l’hébergement et 12 € par jour pour la restauration. Les coûts de transfert depuis l’aéroport et d’organisation de la rencontre sont pris en charge par le RIEH.
Pour les contribuables français adhérents de DCLI, il peut être réduit grâce à une déduction fiscale, n’hésitez-pas à nous contacter. Une partie du bénéfice de la réduction pourrait permettre de contribuer au financement des frais de déplacement de participants africains.
Si vous vous sentez concerné.e.s, sans engagement ferme à ce stade, par ce voyage d’étude, faîtes nous le savoir en nous contactant au téléphone. De même, si vous pensez qu’autour de vous des personnes peuvent être intéressées par le sujet, n’hésitez pas à leur en parler...
Marie Grippaudo 06 48 75 15 66
Michel Tissier 06 43 32 29 83
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Le groupe local du RIEH vient d’organiser les 12 et 13 août 2021 un atelier de formation à BAMENDA dans la REGION NORD OUEST du CAMEROUN – région anglophone.
Un évènement que nous souhaitons partager avec nos lecteurs.
Voici comment le groupe se présente à l’occasion de cette rencontre :
« En ligne avec les objectifs du réseau élargi- Réseau International pour une Économie Humaine (RIEH)- le groupe local de Bamenda a pour objectifs de promouvoir collectivement une économie plus humaine qui permet de répondre aux besoins de chacun et de tous (besoins matériels, sociaux, culturels et spirituels), par le travail et l’engagement de tous, tout en maintenant les équilibres naturels. »
« La particularité de notre réseau – RIEH/INHE (International Network for Human Economy) - est donc la référence partagée à l'économie humaine et une stratégie pour la promouvoir sur la base de l'action et de la réflexion de ses membres. »
L’action qui s'est déroulée les 12 et 13 août 2021 était intitulée « Un échange d'expériences et d'apprentissages sur l'application et l'analyse des approches de l'économie humaine à : l'éducation ; La démocratie ; Place de l'homme dans la Nature ; Spiritualité ; Culture et Anthropologie ».
Elle visait à faire dialoguer un large spectre d'acteurs du développement sur la participation citoyenne à la construction d'une société souhaitée, répondant aux besoins de toute la personne, par toutes les personnes et pour les personnes en harmonie avec l'environnement.
Cet atelier a réuni 56 participants, tous engagés pour transformer les conditions de vie des habitants de la région.
Ils ont considéré que l’économie humaine est une référence qui donne du sens à leur action et veulent continuer à approfondir comment cette référence peut inspirer les politiques publiques.
Pour regarder la vidéo réalisée lors de l’événement cliquez sur le lien >>>>
L'INHE Cameroun a été lancé à Yaoundé en décembre 2019 avec 11 organisations agissant pour l'amélioration des conditions de vie des habitants à travers :
A ce jour, le groupe de Bamenda est constitué, celui de Yaoundé va prochainement tenir une réunion constitutive et des contacts sont en cours à Douala.
Comme à chaque création d’un groupe local, les objectifs sont définis par les membres.
A Bamenda, le groupe a choisi d’unir les compétences et les moyens de ses membres pour mener l’ACTION ZÉRO FAMINE dans le territoire de TUBAH, une localité de la région.
Cette action vise à accompagner les PDI de retour (personnes déplacées à l'intérieur du pays) et les ménages mal desservis, éleveurs de volaille, dans leur quête de réinstallation et de redressement économique pour qu’ils puissent s’appuyer sur la fourniture d'un capital de démarrage sans intérêt.
Elle est actuellement à mi-chemin de sa phase pilote.
Actuellement le groupe s’organise pour participer à la visite d'étude et d'échange lors de notre rencontre régionale Afrique de l'Ouest au Centre Songhaï - Bénin du 5 au 10 décembre 2021.
Ce voyage réunira des membres du RIEH/INHE d'au moins 10 pays différents (Madagascar, RDC., Congo-Brazzaville, Niger, Togo, Centrafrique, Mali, Burkina Faso, Bénin, Cameroun, France etc.).
Le groupe local RIEH/INHE-Bamenda y voit une très belle opportunité pour :
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Au Tamil Nadu comme partout en Inde, la population a souffert au moins autant des mesures de confinement et des conséquences économiques de la Covid 19 que de ses impacts sanitaires. Des millions de personnes se sont retrouvées sans revenus, notamment tous les migrants internes contraints à un très long voyage pour revenir dans leur territoire d’origine sans aide d’aucune sorte.
Sensible à cette situation, AREDS, organisation fondatrice du RIEH en Asie, a organisé des secours d’urgence en distribuant des colis constitués grâce à des collectes locales, à des moyens fournis par des ONG internationales et en utilisant des dispositifs mis en place par le gouvernement du Tamil Nadu et le gouvernement central, même s’ils restent insuffisants.
Un des problèmes rencontrés est la difficulté qu’ont eue les travailleurs du secteur informel (qui représente 80% des emplois) pour percevoir les aides accordées.
AREDS avec d’autres partenaires du mouvement WPC (Working People’s Charter) ont réalisé une étude pour analyser les causes de cet accès limité.
Cette étude a été menée très rigoureusement et le rapport (accessible en anglais par le lien http://www.rieh.org/offres/doc_inline_src/815/Study+on+Informal+Workers+26+Social+Protection+28129.pdf) est particulièrement intéressant à lire. Sundara Babu, secrétaire de INHE Asia en est le rapporteur. Il apparaît que les bénéficiaires potentiels manquent très largement d’information, que les procédures pour se faire enregistrer pour accéder aux aides sont à la fois lourdes et coûteuses avec un recours très problématique aux outils numériques. Les moyens accordés aux bureaux distributeurs sont par ailleurs insuffisants. Enfin les travailleurs du secteur informel sont méfiants vis-à-vis d’institutions dont ils n’espèrent aucune aide concrète.
Le rapport conclut à l’inefficacité des mesures d’urgence dès lors qu’un système structurel de protection sociale n’est pas en place.
Un meeting à distance accompagnant la publication du rapport s’est tenu le 29 juin 2021 afin de lancer une campagne pour sa mise en œuvre. Notre ami Samy a présidé à la conclusion de ce meeting.
Il est largement démontré que la prospérité d'un lieu ne dépend pas de sa taille, ni de son climat, ni de ses ressources, de la couleur de la peau de son peuple, de la langue, de la religion, ni de son passé, glorieux ou non, ni de son ancienneté. De quoi dépend alors qu’une communauté, une société ou un pays est développé ou sous-développé? Quels sont les facteurs ou les processus qui conduisent au succès ou à l'échec d'une communauté? Ce sont des questions qui ont été traitées par de nombreuses personnes et institutions, en particulier à partir de la révolution industrielle lorsque la différence de niveau socio-économique entre différents territoires augmentait de manière exponentielle.
Les recherches menées il y a longtemps par Adam Smith, Gunnar MyRdal et Schumpeter, ou plus récemment par Robert Putnam, Douglas Nord, Francis Fukuyama, Amartya Sen, Martha Nussbaum, Elinor Ostrom, Daron Acemoglu et James A. Robinson, parmi beaucoup d'autres, l’ont clairement défini. En Amérique latine, ressortent les contributions de Manfred Max-Neef, Antonio Elizalde et Martín Hopenhayn, avec son livre "Développement à échelle humaine", ainsi que les documents du Centre d'intégration et de coopération latino-américains (CELADIC). Le Programme des Nations Unies pour le développement a produit des rapports brillants sur le sujet ainsi que «les objectifs de développement durable» des Nations Unies, qui apportent des réponses à ces questions.
Nous devons divers acquis à l'Église catholique depuis l'encyclique "Rerum Novarum" du pape Leo XIII en 1891, passant par Paul VI dans l'encyclique "Populorum Progresso" et l'excellent pape François avec "Laudato Si", sans compter les précieuses contributions des conférences épiscopales de l'Amérique latine, en particulier pour les textes de Puebla, Medellín et Aparecida.
Il est nécessaire de préciser que le sujet n'est pas simple, tout au contraire, sa complexité permet d'affirmer que la situation de progrès ou de retard d'une communauté n'a généralement pas une seule explication ou une seule cause, mais résulte d’un certain nombre de facteurs et de processus, certains mêmes tenant au hasard. Mais toutes ces études ont des points communs et c'est précisément ce qui est intéressant de correctement évaluer, afin d'être plus clair pour situer quelles routes mènent probablement au succès ou à la ruine.
Comme point de départ, il est préférable d'affirmer de prime abord, qu'aucun lieu, n'est voué à la réussite ou à l’échec. Même dans les pays pauvres, il existe des cas de réussite, tout comme dans les pays développés, on trouve des cas de communautés pauvres. Il existe également des expériences de sociétés réussies qui échouent plus tard, ou de sociétés défaillantes qui, après un processus approprié, réussissent. Cela conduit à la conviction que la responsabilité de ces processus vertueux ou pervers est liée aux personnes et aux institutions qu'elles créent, de l'intelligence ou de la bêtise de ses citoyens, ou il faut le dire, du caractère bon ou mauvais de ses dirigeants.
Ces auteurs démontrent avec diverses études de cas que la prospérité des pays qui réussissent dépend de la force de leurs institutions, ou du degré de confiance dans la société, de l'esprit d'entreprise de leur peuple et de l'environnement pour le déployer, de la culture citoyenne, de la sécurité juridique, des systèmes politiques pluralistes respectueux de la diversité et dotés d'une société civile organisée. Ce sont des pays où règnent la démocratie et la liberté. Il existe des facteurs qui gênèrent des "cercles vertueux", c'est-à-dire des spirales ou des "boucles" qui en se répercutant, créés de plus en plus d'effets positifs, qui renforcent les processus de promotion et de bien-être.
Les pays échouent et la pauvreté s'étend lorsque leurs institutions économiques sont « extractives », c'est-à-dire spéculatives, corrompues et concentrent la richesse de quelques-uns. Ils ont des systèmes politiques autoritaires et concentrent le pouvoir entre les mains d'une élite qui agit presque sans restriction. Il n'y a pas de confiance entre les différents acteurs sociaux, l'état de droit est faible et il existe des restrictions à l'exercice de la démocratie et de la liberté.
Là, dans ces pays avec ces déficiences institutionnelles, se produisent des cercles vicieux ou malins, qui agissent dans un sens négatif, renforçant les mécanismes pervers qui conduisent à l'échec : autoritarisme, corruption, méfiance, spéculation et autres maux.
Les chemins de la prospérité sont clairs. Ceux de l'échec aussi. Les pays qui choisissent la liberté, la démocratie, l'ouverture économique, le respect de la propriété privée avec une supervision étatique transparente pour éviter les abus, la décentralisation, une éducation de qualité et d'autres politiques qui favorisent l'innovation et l'entrepreneuriat des personnes sont sur la voie de la prospérité.
Toutes ces vertus de confiance, de participation organisée de la société aux affaires publiques, d'institutions solides, de conscience civique et citoyenne, les valeurs éthiques prédominantes, l'exercice responsable de la démocratie et de la liberté, sont appelées « capital social ». Ces valeurs ne sont le patrimoine héréditaire d'aucun groupe social, ni la dotation naturelle d'un lieu ou d'un pays.
Ce sont des vertus qui se construisent, non pas avec de l'argent, de la ferraille et du béton, mais avec la parole, un formidable outil dont tous les êtres humains sont dotés. Il y a des manières de le faire, il y a des techniques adaptées et elles partent toutes de savoir écouter et parler, une affaire bien plus complexe que la construction d'un bâtiment. En fin de compte, le succès ou l'échec d'un territoire, d'une communauté ou d'un pays, ne dépend que de la qualité avec laquelle ses habitants se considèrent les uns les autres.
« Le développement dans la liberté est essentiel pour évaluer le niveau de croissance d'une nation.
Celle-ci doit être mesurée en fonction du niveau de vie de ses citoyens et de leur capacité à être libres. "
Amartya Sén. Prix Princesse des Asturies en sciences sociales 2021. Prix Nobel d'économie 1998.
La nouvelle flambée de violence qu’ont subie les populations palestiniennes et israéliennes montre d’abord que l’impasse politique est totale dans la région. Il n’y a aucune perspective pour les Palestiniens, pour qu’ils puissent exercer leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels. Ils subissent la loi du plus fort simplement d’abord car leur souveraineté n’est pas reconnue par la majorité des États de la planète.
La situation quotidienne diffère selon que les Palestiniens vivent dans les territoires illégalement occupés, qu’ils soient formellement contrôlés ou non par l’Autorité palestinienne, dans la bande de Gaza - prison à ciel ouvert - ou en Israël comme citoyens de seconde zone ou enfin dans les camps de réfugiés ou dans la diaspora. Mais globalement, en référence à l’économie humaine, ils n’ont pas droit à une vie digne car ils ne peuvent pas exercer leurs droits politiques pour décider du cadre constitutionnel, législatif et réglementaire dans lequel ils vivent, ni choisir leurs dirigeants, ni exercer leurs droits économiques pour subvenir à leurs besoins par leur travail ou leurs droits à organiser librement leur vie sociale et culturelle.
Et non seulement ces droits ne sont pas reconnus, mais il n’y a pas de perspective que la situation évolue. C’est la cause fondamentale des révoltes que lancent périodiquement les Palestiniens et qui continueront tant qu’une vraie perspective ne sera pas ouverte et que les bases d’une coexistence pacifique avec égalité des droits ne seront pas trouvées.
Ce blocage résulte d’abord du fait que dominent en Israël des forces politiques d’un sionisme fondamentaliste et exclusif selon lequel les droits des Juifs s’exercent en niant ceux des Palestiniens vivant sur le même territoire au prétexte d’un dessein divin. Cette vision contredit l’égalité entre tous les êtres humains quelle que soit leur religion affirmée dans la Déclaration universelle des droits humains que fait sienne l’économie humaine. Elle contredit aussi le type de spiritualité promue par l’économie humaine, selon laquelle l’homme est appelé à s’ouvrir à la transcendance, mais ne saurait instrumentaliser celle-ci pour servir des intérêts particuliers, comme ce fut aussi le cas durant les années d’apartheid en Afrique du Sud : Dieu ne donne pas une terre, il appelle tous les humains qui vivent sur cette terre à s’organiser eux-mêmes pour vivre ensemble dans la dignité.
Comment ce principe d’égale dignité des personnes et des peuples peut-il se traduire en formes politiques concrètes sur un territoire où vivent des peuples ayant des cultures différentes ? L’économie humaine ne propose pas un modèle unique en réponse à cette question, car des formes différentes peuvent exister. Dans le cas présent, ce peut être soit la mise en place deux États égaux en souveraineté et vivant en paix, soit un Etat fédéral reconnaissant des communautés différentes, soit, encore, un seul Etat reconnaissant l’égalité des droits de tous les citoyens quelles que soient leur culture et leur religion.
C’est aux peuples juifs et palestiniens de trouver les modalités qui respectent les principes d’égale dignité. Cette recherche est actuellement bloquée par la volonté des forces politiques qui gouvernent l’Etat d’Israël d’imposer unilatéralement par la force une organisation du territoire correspondant à sa vision de ses droits et de ses intérêts. Certaines forces politiques arabes actuelles ou passées ont pu avoir le même dessein d’imposer aux Juifs leur même domination en les rejetant à la mer. Mais l’histoire ne justifie pas la loi du plus fort, loi qui n’a aucune légitimité pour l’économie humaine. Seule est légitime la force qui s’exerce au nom du droit.
L’économie humaine considère que toutes les personnes vivant sur un même territoire, tous les peuples qu’ils constituent partagent dans leur vision d’eux-mêmes comme personnes et comme peuples les principes d’égale dignité de tous, de solidarité, de responsabilité, de pluriversité. C’est donc une action éducative, culturelle et spirituelle qu’il faut mener. Car il n’y pas de solution politique durable si elle n’est pas portée par un consensus majoritaire. Cette action peut prendre des formes multiples.
L’autre volet de la démarche de l’économie humaine est de mettre en place et appuyer des actions collectives pour prendre en charge les problèmes communs que rencontrent les populations du territoire. Des actions qui améliorent concrètement les conditions de vie et qui réunissent des personnes de groupes sociaux culturels, confessionnels différents. Ces actions collectives pour le bien commun peuvent aussi être menées par des entreprises, dès lors que celles-ci ne visent pas seulement le profit de leurs propriétaires, mais cherchent à répondre aux attentes de leurs parties prenantes.
Le RIEH appelle toutes les personnes et les organisations qui sur le territoire, en Palestine et en Israël partagent cette vison et adhèrent à cette démarche à se constituer en groupes locaux.
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Agé de 63 ans en 2021, je suis le fils aîné d’une famille paysanne de 12 enfants. Hors de question pour ma famille de me financer des études, j’ai pu néanmoins aller à l’école secondaire grâce au soutien d’un parent. Je deviens enseignant et pendant mes études théologiques, l’Eglise Evangélique d’Haïti (EEH) me nomme pasteur d’une Eglise protestante.
Quelques années plus tard, j’ai eu le privilège de participer à une formation de superviseurs d’écoles primaires du secteur protestant - sur laquelle je reviendrai plus bas – et qui m’a profondément marquée.
Ma femme Eudèze et moi, mettons au monde 4 enfants (deux garçons, deux filles). Nos enfances ainsi que nos expériences personnelles avec nos propres enfants, comme avec les gens que nous côtoyons, nous encouragent à nous impliquer dans le travail de développement durable dans la vie de chaque jour. La vulnérabilité des gens nous incite à faire quelque chose pour les motiver à se prendre en charge eux-mêmes et à prendre leurs responsabilités.
Chrétien, je suis aussi guidé par le Christ et retiens cette parole: «L’esprit du Seigneur est sur moi, il m’envoie annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres…».
A la fin des années 90, la formation de superviseurs d’écoles primaires protestantes me fait découvrir la recherche-action qui dépasse de loin l’inspection d’écoles et s’étend à tous les domaines de la vie. Dans ce même cadre, j’ai eu la chance de faire un stage de deux mois en Europe au Collège Coopératif de Paris [1] [2] et de connaître le Centre Lebret qui nous accompagnait et encourageait l’expérience de notre groupe [3], le Mouvement pour la Coopération Internationale (MCI) [4] à Genève, EIRENE-Suisse [5], ainsi que quelques brefs voyages d’immersion et d’échanges dans des réalités en France et en Suisse [6]. Cette formation et ces échanges internationaux m’ont aussi aidé dans la prise de recul : il y a des erreurs qui se produisent, dont on ne deviendrait jamais conscient si on ne pouvait prendre du recul.
Bien avant ces parcours de formation, dès mon plus jeune âge, j’étais déjà motivé pour constater la précarité, l’isolement des communautés rurales, l’injustice ; je voulais prendre la défense des autres, particulièrement avec ceux envers qui je me sens avoir des responsabilités.
Notre organisation est née sous le nom de PAIS (Programme d’Appui à l’Insertion sociale) ;
au moment de la déclaration officielle et de son enregistrement, nous avons dû adopter un autre nom qui est désormais ICIS (Initiative Citoyenne et Insertion Sociale) [7].
Pendant quatorze ans (environ de 2005 à 2014) nous avons mené des actions dans la région de la Grande Ravine à env. 25 km, Mapou à moins de 5 km de Cap Haïtien, et à Grosse Roche. Nous avons débuté avec un groupe de 17 membres et nos premiers pas étaient :
D’autres formations ont lieu à la demande des participants. Mais bientôt ceux-ci font part de leur souhait de ne pas seulement échanger des idées, mais aussi de mettre en place des actions concrètes qui améliorent réellement leur situation. La première d’entre elles consiste à reconstruire dans une école les latrines détruites par un cyclone. Cette école se trouve située à un carrefour stratégique, près d’une église, d’un marché et d’une station de bus. La décision est prise que ces latrines soient accessibles au public au-delà des élèves de l’école. Ce qui implique une attention d’autant plus grande à l’hygiène publique. L’autorité locale est partie prenante et offre de payer l’entretien. Il s’agit là d’un premier acte de coopération entre ce groupe de la société civile et le pouvoir public local.
Les activités se diversifient : école et éducation, atelier de couture, agriculture, santé, formation citoyenne, micro-crédit…
Tout n’a pas marché idéalement… Il a fallu constater des échecs, arrêter des activités, en ré-orienter d’autres, faire des apprentissages et en tirer des leçons…Mais commençons par les avancées.
En 2008, PAIS sollicite un appui extérieur pour sa consolidation. EIRENE Suisse répond positivement en envoyant un jeune couple (le mari avec des compétences de renforcement institutionnel, l’épouse étant médecin). Leur départ aurait exactement coïncidé avec le terrible tremblement de terre survenu le 12 janvier 2010 ! Il est différé d’un mois ; lorsqu’ils arrivent sur place, des centaines de rescapés du séisme – qui avait surtout détruit Port au Prince et environs – avaient fui vers toutes les provinces et donc aussi sur les lieux d’implantation de PAIS.
Les compétences des volontaires sont immédiatement mises à contribution. Des «groupes de parole» sont imaginés et mis en place pour permettre aux rescapés l’expression de leurs traumatismes et souffrances, leur faire comprendre ce qu’est un tremblement de terre, que les victimes ne sont pas punies de Dieu et pour faire renaître l’espoir aussi. Ces groupes ont un tel succès que les populations locales en réclament pour elles aussi.
Sous l’impulsion de la jeune femme, médecin, des «cliniques mobiles» voient le jour, avec des déplacements à pied et sac à dos. Des tournois de foot produisent une mobilisation impressionnante et mélangent rescapés et habitants. L’atelier de couture est élargi aux nouveaux venus.
Les groupes de parole ont permis aux participants d’être sensibilisés quant à leurs comportements et de passer d’une mentalité passive à une mentalité de développement. La réussite de cette activité était si impressionnante que cela a motivé les gens pour parler aussi de ce qui les préoccupe. Jusqu’à ce jour ça marche et nous en sommes fiers !
La plupart des bénéficiaires des ateliers de couture ont de bons souvenirs de leur apprentissage et ont pu l’utiliser pour gagner leur vie, leur avenir et celui de leur famille. Par exemple : Marianite rapporte qu’elle arrive à assurer le soutien de sa famille, paie les études de son fils et construit sa maison avec la couture ! Elle travaille à présent sur la vision d’ouvrir son propre atelier de formation.
Les tournois de football sont l’une des activités qui – après plus de dix ans – continuent, non seulement à attirer beaucoup les gens de la communauté, de toutes confessions et sexes. Certains viennent même y écouler leurs produits; d’autres arrivent avec des flûtes, des tambours et des guitares pour renforcer l’animation ! Des fanatiques s’arrangent autour de leurs équipes pour chercher la victoire et un groupe de leaders avisés organisent des affiches, des slogans Même des victimes déplacées du séisme de 2010 s’installent définitivement dans la communauté avec leurs projets d’avenir.
L’impact du passage des volontaires a laissé des traces positives. Après ce jeune couple, il y en a eu d’autres encore, individuels. Pleins d’idées et de capacités, ils ont aidé à risquer des initiatives qui continuent à s’étendre jusqu’à ce jour comme celles qui viennent d’être relatées.
Ceci dit, des difficultés ont existé, qu’il s’agisse des volontaires, des populations locales, ou de l’environnement :
Et puis, avec l’apport de ressources externes – bienvenues - il y a la tentation de l’imposition sur les ressources internes. Quel que soit le niveau de compétences et du financement externe, sans une appropriation profonde à l’interne, le développement est voué à l’échec. S’il y avait eu plus de respect mutuel, nous aurions probablement mieux profité les uns des autres…
La communauté de Grosse Roche par exemple, qui est l’une des plus isolées, ne se laisse plus manipuler par des leaders politiciens, qu’ils soient corrompus ou traditionnels, qu’ils veuillent maltraiter la population ou les induire en erreur. Pendant la période appelée «pays lock» [9], nous avons pris notre distance pour continuer à faire fonctionner l’école, qui est restée ouverte pendant toute l’année 2020 sans interruption.
L’important pour nous est que le développement n’est pas chrétien, ni vodouisant, ni musulman non plus : les marres d’eau insalubre et les moustiques ne sont adeptes ni de l’un, ni de l’autre. Pour le bien du développement durable, nous devons mettre de côté nos discours de chapelles.
Aussi la proposition de micro-crédit – qui sera décrite plus tard dans ce texte - n’était pas du tout acceptée facilement ! Bien des gens ne voulaient pas croire que même pauvre, on pouvait s’y mettre.
Nous avons décidé de nous tourner de plus en plus vers les jeunes (et cela de 12 à 25 ans) ; cela ne va pas tout seul non plus : ils s’intéressent d’abord à la musique, aux réseaux sociaux virtuels. Mais ils sont quelquefois plus capables d’ouverture pour des choses nouvelles. Nous multiplions les formations à la citoyenneté : il y a même de la demande.
En conclusion : il nous importe de mettre les jeunes au centre des activités d’ICIS pour les prochaines années ; il nous semble que c’est un choix judicieux pour influencer le changement visé.
1. L’implication de la femme dans la gestion des activités économiques d’une famille, d’une communauté est de rigueur. Elle rend nécessaire la solidarité entre le mari et la femme.
2. Le développement durable d’une communauté est à la fois individuel et collectif : cesser les luttes de chapelles, de clans, en faveur d’une approche inclusive. Mettons de côté, pour le bien commun, les discriminations politiques, familiales, ecclésiales, intellectuelles et sociales pour une communauté solidairement responsable
3. Il en résulte une philosophie partagée par les gens les plus humbles de la communauté. C’est l’âme, l’essence, la mentalité des gens. Je/nous ne dépendons de personne que de moi/nous-mêmes. Je/nous ne devons plus attendre de l’extérieur. Agissons ensemble pour faire basculer le sous développement.
4. Il y a un prix à payer : je/nous nous engageons à payer ce prix en sacrifiant du temps, de l’argent, l’expérience, la connaissance, le potentiel et le confort.
5. Il faut un leader désintéressé, convaincu, courageux, éclairé qui parle moins et agit en permanence ; qui voit l’autre avant lui ; qui connaît la route et a de l’impact sur les autres, quel que soit son sexe, son âge, sa richesse, sa connaissance, son appartenance…
6. Il y a besoin d’un plan de travail explicite, précisant la vision, les orientations des actions, les moyens et le temps. Les besoins sont identifiés et priorisés ; la solution est envisagée, les initiatives sont prises et les mises en applications sont garanties.
Avec le livre publié par Etzer EMILE [10], nous considérons la pauvreté comme un manque d’accès aux actifs, une croissance économique insuffisante ou inapropriée, une mauvaise gouvernance. Nous distinguons :
Nous retenons 10 justes raisons qui ont fait de nous une communauté pauvre :
1. L’implication de la femme dans la gestion des activités économiques d’une famille, d’une communauté est de rigueur. Elle rend nécessaire Notre système d’éducation a choisi de former des professionnels pour amasser de la richesse et non pour la créer.
2. Nous avons choisi de nous laisser appauvrir par notre mentalité d’assistanat, au lieu de prendre conscience de notre potentialité en nous et chez nous.
3. Nous n’avons jamais pu construire des institutions inclusives, fortes et permanentes.
4. Nous n’avons pas encore compris que le développement de la communauté doit passer par le développement des acteurs locaux.
5. Nous avons choisi de ne pas rendre accessibles les services financiers et n’avons jamais fait de la création d’emplois une priorité. Involontairement, on nous impose un système financier qui renforce violence, injustice, exploitation, endettement, et misère.
6. La classe possédante n’a pas encore compris que plus les consommateurs seront riches, plus elle s’enrichira.
7. Nous avons toujours eu un comportement irresponsable vis à vis de notre environnement physique naturel. Nous n’avons pas pu identifier, transformer et exploiter intelligemment les ressources locales disponibles pour créer des richesses et des revenus.
8. Nous avons choisi d’attendre de l’extérieur au lieu de faire ce que nous sommes capables de faire. Nous favorisons la fuite de cerveaux.
9. Nous faisons preuve d’un manque d’esprit d’initiative personnelle, collective et citoyenne. Nous avons peur de réussir ensemble.
10. En voulant vivre comme des riches, la communauté s’appauvrit.
A partir de ces 10 constats, nous avons décidé d’agir autrement, jusqu’à ce que s’impose un modèle de comportement, un système de développement d’une personne, famille ou communauté à une autre, de génération en génération.
Au cours des années 2000 à 2014 nous avons pris un virage en vue d’arrêter le plus possible les financements extérieurs (sauf pour l’école). Si nous rêvons de développement durable, nous devons nous financer nous mêmes avec notre propre crédit local : apportons ce dont nous disposons pour créer notre propre épargne et crédit. Ce n’était pas chose facile. Dans un dialogue d’abord difficile et tendu, peu à peu devenu plus constructif, nous avons pu lancer «Epay ak Kredi Lakay» (EKL) : «Epargne et Crédit Local» en 2015. Il s’agit d’une activité solidaire qui unit tous les gens locaux sans discrimination aucune (catholiques, protestants, vodouisants) y compris ceux qui ont peu ou pas d’argent.
Tout le monde est concerné, c’est notre affaire : pas de salarié, que des volontaires ; tout le monde vient de la communauté : épargnant, emprunteur, comptable, caissier, etc… participe dans les décisions. Les participants deviennent des responsables au plan local. Ils ont les yeux ouverts sur toute la communauté et doivent décider des services de base.
Il faut signaler aussi que plusieurs élus des autorités locales (ASEC et CASEC [11]) sont membres d’EKL.
Ils sont engagés et impliqués à la fois comme citoyens et autorités ; leur présence a de l’impact à la fois sur la communauté et sur le gouvernement local.
Le crédit est devenu la principale source de financement des activités individuelles et collectives. Tout se fait à partir du crédit. Sans influencer les décisions des gens, ICIS est là pour aider dans la prise de décision, l’organisation des activités : rédaction, montage, systématisation, reformulation des documents, évaluation, suivi…
Tout le monde met son argent pour donner des prêts à ceux qui en veulent à un taux fixé par l’assemblée des membres qui établit les règles du jeu. Tout le monde est garant. On est solidairement responsables du remboursement. Si quelqu’un ne rembourse pas, c’est l’argent du voisin qui est en jeu. Les emprunteurs s’organisent en petits groupes solidaires sous caution avec un dispositif de remboursement du groupe pour l’octroi de nouveaux prêts.
Au moment de redistribuer : il y a de l’argent versé au profit des activités et projets d’ICIS (en agriculture par ex.) ; l’argent reversé aux épargnants soutient leurs projets personnels (construire ou améliorer leur habitat, acquérir un outil de travail comme une «moto-taxi» pour transporter les gens, payer les frais de scolarité et permettre aux enfants d’aller à l’école, etc).
Tenant compte de la situation précaire des gens, celui qui a la plus petite épargne aura le plus grand profit.
Avec l’église, nous organisons des journées de reboisement, de clinique mobile, de conservation des sols.
Avec les écoles [12], nous organisons des activités de formation citoyenne et d’éducation civique, ainsi que la fête du drapeau.
Avec les parents, nous organisons des ateliers sur l’agriculture (théories et pratiques), distribution de semences,
Avec les élus locaux, nous organisons des séances sur les principes de droits humains, de bonne gouvernance.
ICIS peut percevoir – parfois 15% par an – des fonds épargnés à EKL.
Pour nous EKL n’est pas un nouveau micro-crédit, ce n’est pas non plus une caisse populaire en plus des autres. EKL est une nouvelle façon de voir, de concevoir, de capter la vie. C’est une conception renouvelée pour transformer son environnement. C’est une lutte contre l’endettement, l’exploitation, l’injustice, la violence, la misère.
En somme EKL est une stratégie qui vient appuyer tout le travail de ICIS.
Nous considérons EKL comme une stratégie de lutte émancipatrice en appui à ICIS et rendant ICIS plus visible, plus présent, plus écouté et plus sollicité. Aujourd’hui ICIS dispose de cette structure EKL pour financer ses activités ainsi que nos bénéficiaires et des particuliers (des maisons sont en construction, des activités génératrices d’emplois sont financées, des projets d’agriculture sont financés, etc…).
Rappelons simplement pour finir cette explication, que malgré la satisfaction des bénéficiaires actuellement, toute notre première période de micro-crédit n’a pas été efficace [13].
Les jeunes et les adultes doivent avoir la possibilité d’échanger, de se concerter, de prendre part à la vie sociale. Pour y arriver, nous allons capitaliser sur des atouts comme : mentalité, attitude, aptitude, potentialité, capacité, connaissance, expérience, environnement, destin, vision, leadership, communauté, citoyenneté, initiative, échec, succès, avenir…
Nombreux sont les jeunes déjà en activité qui souhaiteraient élargir leur champ de confrontation avec d’autres jeunes externes à la communauté et même au pays en vue d’élargir leur horizon. Nous optons pour des visites d’échanges sur des bases réciproques, permettant de libérer et capter en même temps nos différences et créer de l’impact. Nous pouvons compter sur un compte de l’EKL nous permettant de placer des fonds d’amortissement qui nous faciliteront les déplacements.
Avec ce plan, notre volonté est déjà dite de poursuivre et d’élargir nos projets. C’est pourquoi nous terminons par le résumé de nos objectifs généraux et spécifiques, notre démarche. Nous sommes ouverts bien sûr pour accueillir de nouveaux partenaires qui se reconnaîtraient dans notre démarche et nos propositions.
1. Contribuer au développement durable en valorisant les potentiels, les savoirs expérientiels, l’environnement et toutes autres ressources locales disponibles.
2. Conscientiser la communauté autour de ses richesses pour assurer le développement durable
a/ Analyser sa propre réalité (mentalité, différence, capacité, environnement, vision)
b/ Entreprendre des actions inclusives pour un changement durable.
3. Créer et soutenir un mouvement social inclusif facilitant l’exploitation de toutes les ressources locales disponibles.
1. Offir aux familles la possibilité de se prendre en charge mutuellement
2. Encourager individuellement et/ou collectivement les gens à la responsabilité citoyenne
3. Renforcer le pouvoir d’achat de chaque acteur local
4. Orienter les jeunes vers l’entreprenariat
L’activité s’inscrit dans le but de favoriser une approche nouvelle impliquant les acteurs dans une démarche inclusive, collective, responsable. La priorité est accordée aux jeunes, porteurs de changement qui ne sont pas encore influencés par le système.
1. Renforcer l’EKL pour encadrer chaque famille
2. Faciliter l’éducation des enfants et des jeunes de la communauté pour qu’ils deviennent des entrepreneurs responsables.
3. Accompagner chaque acteur du développement local.
Les choses n’ont pas été faciles. Nous avons connu des moments bien difficiles qui ont causé des échecs presqu’au cours de chacune de nos actions. C’est le courage, la conviction du développement endogène qui nous a motivés pour recommencer.
Nous avons le sentiment d’avoir réussi à demi puisque nous avons fait beaucoup. Le reste, reste à faire : nous sommes mandatés pour annoncer, dénoncer, renoncer, : avec Louis-Joseph Lebret, Henri Desroche, et tout autre qui manifeste le souci du monde nouveau plus juste, plus humain, plus viable auquel nous aspirons. Brillons là où nous sommes.
Anice LADOUCEUR
Mars 2021
[1] Dans un groupe d’une douzaine de participants à cette formation
[2]
[3] Le Centre Lebret a mis pendant toute la durée de notre stage sa salle de réunion à notre disposition pour que nous puissions étudier personnellement, faire des travaux de groupes et être suivis individuellement au besoin.
[4] Le MCI a soutenu (entre autres organisations) financièrement notre formation en Haïti ainsi que notre voyage et séjour en Europe
[5] EIRENE, organisation suisse d’envoi de volontaires qui contribuera plus tard par l’envoi de volontaires dans le projet PAIS
[6] Comme les Jardins de Cocagne par exemple
[7] C’est pourquoi dans le texte apparaissent successivement PAIS et ICIS pour la seule et même organisation.
[8] En 2006, j’ai la chance de participer à un atelier régional organisé par le Centre Lebret et de partager cette expérience avec d’autres partenaires d’Haïti, République Dominicaine, Cuba, centré sur : «Les rapports entre Société civile et Pouvoirs publics». Il y était spécialement question d’encourager la mise en oeuvre de la «Décentralisation» inscrite dans la Constitution de 1987 (et jamais accomplie) par une démarche de bas en haut, sans attendre que cela ne vienne que du haut en bas.
[9] Pays lock signifie pays bloqué, correspond à une période de paralysie totale du pays d’env. 3 mois fin 2019, menée par l’opposition, mais qui empêche les paysans de sortir de leur zone avec leurs produits;
[10] Etzer S. EMILE, Haïti a choisi de devenir un pays pauvre. Les vingt raisons qui le prouvent. Les Presses de l’Université Quisqueya, 2017, 251 p.
[11] ASEC : Assemblées des Sections Communales (instance législative) - CASEC : Conseils d’Administration des Collectivités Territoriales (instance exécutive)
[12] Dans le cas des écoles, des fonds nous sont parfois mis à disposition à raison de 75% par Compassion Internationale (ONG Nord Américaine). D’ailleurs, je suis partie prenante du Réseau national de Compassion en Haïti qui apporte un appui financier à environ 300 écoles à travers le pays.
[13] Probablement qu’au delà de ce résumé succint, l’expérience d’EKL mériterait une description plus détaillée du cheminement, des obstacles et progrès, des échecs et réussites comme de la transformation des mentalités et des changements concrets dans la vie des participants, des réflexions et évaluations faites au fur et à mesure.
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L’annonce par le Président Américain, Joe Biden, de vouloir relever la fiscalité appliquée aux profits réalisés par les entreprises multinationales a suscité des espoirs et des résistances aux États-Unis comme dans le monde entier. L’intention annoncée est de faire passer le taux d’imposition sur les bénéfices réalisés aux États-Unis de de 21 à 28% et sur les bénéfices réalisés à l’étranger de 10,5 à 21%.
Cette annonce a ressuscité l’espoir de débloquer la négociation entreprise depuis plusieurs années au siège de l’OCDE entre 124 pays pour : répartir les bénéfices et droits d’imposition là où les entreprises multinationales ont leurs marchés et s’accorder sur un taux international d’imposition minimum sur les bénéfices. Dans les discussions en cours avant la déclaration de Joe Biden, le taux international minimums envisagé oscillait entre 12,5% et 15%, bien en-dessous des 21% que souhaite le Président américain.
La réforme de Joe Biden doit être acceptée par le Congrès et les réformes actuellement débattues à l’OCDE doivent l’être par les 124 pays évoqués plus haut ; un accord devra être trouvé sur un taux d’imposition minimum commun. D’un point de vue technique, les mesures relatives au calcul des bénéfices, à la répartition entre pays des droits d’imposition sont au point et ne devraient pas retarder la mise en œuvre des réformes dès que l’accord sur les principes et sur le taux minimum aura été entériné. Avant la fin de l’année, espèrent certains.
Du point de vue de l'économie humaine, ces réformes vont dans le bon sens encore faut-il que chaque État assume ses responsabilités de contrôle et fasse bon usage des ressources supplémentaires générées. Le contrôle citoyen animé par les ONG et les partis politique sera essentiel.
On peut attendre des réformes en cours de discussion :
Pendant de nombreuses années, les pays en développement, soucieux d’attirer les investissements étrangers pour se développer, ont offert aux entreprises
Avec les mesures envisagées, les exonérations d’impôt sur les bénéfices disparaissent puisque les bénéfices réalisés à l’étranger seront taxés au taux minimum international de (21% si la projet Biden est retenu). L’entreprise paiera alors l’impôt sur les bénéfices réalisés localement au taux local et un complément dans le pays où est installé son siège social si le taux local est inférieur au taux minimum retenu. Les entreprises n’auront plus intérêt à rechercher les pays où les taux sont inférieurs au taux minimum.
Yves BERTHELOT
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Depuis janvier 2021, le RIEH a signé la Charte des Transitions, acte par lequel il est entré dans l’ensemble des « alliés » de la Fabrique des Transitions.
La Fabrique des Transitions est née de la volonté de quatre villes, Loos-en-Gohelle, Grande Synthe, Malaunay et Le Mené, qui avaient engagé depuis plusieurs décennies une stratégie de transition de leurs territoires vers des sociétés durables, de confronter leurs expériences pour voir s’il s’en dégageait des principes directeurs communs à valeur générale.
Cette démarche de capitalisation activement soutenue par l’Agence de la transition écologique, ADEME, et accompagnée par le laboratoire d’intervention et de recherche ATEMIS, s’est révélée féconde.
Une vingtaine d’organisations de la société civile invitées à réagir à ce processus s’y sont pleinement reconnues. Elles ont constaté qu’elles partageaient la même conviction du rôle des territoires dans la transition. C’est le noyau fondateur de la Fabrique.
La Charte fondatrice, élaborée en 2019 par ce noyau fondateur, constitue le socle et le ciment de la Fabrique. Elle est appelée à être enrichie tous les trois ans au regard de l’expérience.
Le RIEH est entré en contact avec la Fabrique par l’intermédiaire du Mené.
C’est une institution française, mais elle est ouverte aux expériences internationales.
Notre adhésion vise à apporter un soutien à cette initiative qui promeut la démarche territoriale que nous menons avec plusieurs de nos membres.
Nous comptons, au sein de la Fabrique apporter ces expériences et partager les enseignements que nous en tirons.
Nous pensons que la dimension internationale que nous apportons ainsi peut être intéressante pour les expériences françaises et nous espérons que la collaboration que nous engageons avec cette adhésion le démontrera.
La Fabrique utilise le terme de « Transition », qui s’est imposé dans le débat public pour désigner un processus de « changement de paradigme » ou de « changement systémique ».
Avec l’Economie humaine, nous affirmons non seulement une volonté de changement structurel, mais nous indiquons aussi vers quelle société et quelle humanité nous voulons aller et par quelles démarches.
Nous ferons entendre cette voix et cette voie dans les travaux auxquels nous participerons.
Michel Tissier
Secrétaire exécutif du RIEH
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Vient de paraître en français aux éditions Philippe Rey Le fagot de ma mémoire, un livre où Souleymane Bachir Diagne retrace son parcours entre le Sénégal, la France et les Etats-Unis.
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore Souleymane Bachir Diagne, Sénégalais né en 1955, est actuellement professeur à l’Université de Columbia à New-York. Il est spécialiste en histoire des sciences et en philosophies islamique et africaine.
Il incarne en lui-même la « pluriversalité » qu’il promeut. « L’universel ne saurait être la propriété d’une seule province du monde ». Avec Aimé Césaire il invite à faire mouvement vers « un universel riche de tous les particuliers, et qui n’est pas donné », mais à construire par le dialogue.
Le livre, simple d’accès, évoque les différentes figures qui ont marqué l’univers intellectuel de l’auteur, depuis son père qui l’a élevé dans la tradition d’un islam soufi jusqu’à Mamadou Diouf, son prédécesseur à la direction de l’Institut d’études africaines de Columbia, en passant par Louis Althusser et Léopold Sédar Senghor.
Il permet notamment de prendre du recul par rapport aux querelles superficielles à propos de la pensée postcoloniale et décoloniale.
Il dresse un portrait qui force l’admiration pour un homme qui fait preuve d’une grande rigueur et d’un total engagement. Pour nous, tenants de l’économie humaine, Souleymane Bachir Diagne, musulman et africain, donne toute sa portée, à partir de sa propre culture si métissée, à la vision d’un monde « de tout l’homme et de tous les hommes ».
Un prochain numéro de la revue Développement et Civilisations présentera de larges extraits de ce livre important.
Michel Tissier
Secrétaire exécutif du RIEH
20/04/2021
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Les élections législatives et communales qui se sont tenues, mardi 6 avril, au Groenland ont été largement remportées par Inuit Ataqatigiit (IA, « communauté du peuple »), parti qui avait fait notamment campagne contre le projet de mine de terres rares et d’uranium de Kuannersuit, dans le sud du Groenland. Au cours de ce qui a été qualifié d’« élection de l’uranium », IA a obtenu 36,6 % des suffrages, devant Siumut (29,4 %), le parti social-démocrate, qui a détenu le pouvoir presque sans discontinuer depuis les premières élections, en 1979.
Le débat a largement porté sur ce projet d’exploitation. La compagnie australienne Greenland Minerals, dont le principal actionnaire est une entreprise publique chinoise, a obtenu, en 2007, une licence pour explorer la possibilité d’en extraire des terres rares. La compagnie assure pouvoir créer 300 emplois locaux et reverser pour 200 millions d’euros par an au Groenland, soit presque la moitié de ce que verse chaque année le Danemark à son territoire autonome.
Les enjeux sont donc forts pour un pays de 57 000 habitants !
Nous ne disposons pas de toutes les informations sur la vie sociale et politique groenlandaises et il faudra observer comment cette victoire électorale se traduira dans la composition du gouvernement local et dans l’action qu’il conduira.
Les commentateurs parlent de succès écologiste et ils ont raison car les arguments tenant aux risques de pollution ont été importants. Mais ce ne sont pas les seuls. C’est aussi le refus d’un modèle économique de l’argent facile. On a pu parler ailleurs de « la malédiction de l’or noir ». Certes certains pays pétroliers sont riches. Mais quelle société est induite par l’accaparement de la manne pétrolière par une minorité clanique ou bureaucratique et la maîtrise par cette dernière de la redistribution sur des critères clientélistes ?
Les Groenlandais ont fait le choix d’un développement certainement moins rapide et spectaculaire, mais fondé sur une utilisation des ressources naturelles respectueuses de leur régénération et sur le travail partagé par tous. Ils ont fait le choix de la qualité de vie et de la dignité.
Au passage ils affirment leur volonté de maîtriser leur destin à un moment où le réchauffement climatique modifie profondément la donne pour le pays.
Une belle leçon d’économie humaine !
Michel Tissier
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Le 14 mars dernier, au terme d’une crise qui durait depuis plusieurs mois, le Conseil d’administration de Danone mettait fin avec effet immédiat aux fonctions de PDG d’Emmanuel Faber.
Danone est une multinationale dans trois secteurs de l’industrie agro-alimentaire : les produits laitiers frais et d’origine végétale, les eaux conditionnées, la nutrition infantile et médicale. Ses produits sont vendus dans 120 pays et le groupe emploie plus de 100 000 salariés dans 55 pays.
Le groupe se caractérise aussi par la façon de se définir.
Dans les années 70, son fondateur, Antoine Riboud affirmait le principe du double projet, économique et social de l’entreprise. Cette référence s’est maintenue sous la direction de son fils Franck qui lui a succédé, puis sous celle d’Emmanuel Faber depuis 2014.Tout au long de ces années, Danone s’est engagée dans le mouvement de la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Dans notre livre Chemins d’économie humaine nous avons cité l’exemple de Grameen Danone Foods au Bangladesh, entreprise créée avec Mohammed Yunus pour produire et distribuer un yaourt à fort pouvoir nutritif.
Cette orientation s’est consolidée en avril 2019 quand Danone a décidé de prendre le statut d’entreprise à mission. Ce statut a été défini par une loi de mai 2019 inspirée par un rapport « Entreprise et intérêt général » de 2018 auquel la revue Développement et civilisations a consacré son numéro 344. Précisons que l’adoption de ce statut a été décidée à l’unanimité du Conseil d’administration et avec une majorité de 98% par l’Assemblée générale des actionnaires de juin 2020.
« Apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre », telle est la définition générale de la mission. Elle se décline en quatre grands objectifs : un « portefeuille de produits plus sains » apportant la santé au plus grand nombre ; le soutien à une « agriculture régénératrice » pour protéger et renouveler les ressources de la planète (usage de l’eau, réduction du plastique et des émissions de CO2) ; la poursuite de l’innovation sociale ; et une politique inclusive pour ses salariés et son écosystème proche (prestataires…).
Se transformer en « entreprise à mission » dotée d’une raison d’être, insiste M. Faber lors de cette AG, « ce n’est pas business as usual d’un côté et philanthropie de l’autre, mais une démarche intégrée ».
« Les décennies de croissance économique auront épuisé les ressources de la planète avant d’étancher notre soif de posséder, notre modèle de production-consommation nous ayant entraînés dans une économie de l “avoir” plutôt que de l “être” », avec pour conséquence « l’insoutenable concentration de la richesse dans le monde, véritable bombe à retardement ».
Pour se préparer aux défis qui jalonneront les cent prochaines années, M. Faber estime donc qu’il faudra notamment lutter contre « la déshumanisation de l’économie ».
« Oui, nous pensons qu’il n’y aura plus d’économie de marché sans justice sociale, que c’est le seul enjeu légitime de la mondialisation. »
Et lors d’un emblématique discours devant les étudiants d’HEC en 2016, Emmanuel Faber a notamment déclaré que « Le pouvoir n’a de sens que si vous vous en servez pour rendre service ».
Le statut d’entreprise à mission ne se limite pas à des déclarations. Le conseil d’administration nomme un comité de mission « composé de personnalités d’expertise mondiale » venues de tous les horizons. Le respect des objectifs est vérifié chaque année, sur la base d’indicateurs précis, par un « organisme tiers indépendant ». Les résultats seront présentés aux actionnaires lors de l’assemblée générale annuelle. Cette démarche s’inscrit dans le mouvement de certification « B Corp » dans lequel Danone s’est engagé en 2015.
Avec la pandémie de Covid, le chiffre d’affaires et la marge opérationnelle courante du groupe ont baissé de 1,5% en 2020 par rapport à 2019. A noter cependant que cette marge reste largement positive, 13% et que depuis plusieurs mois au moins, deux fonds activistes, Artisan Partners et Bluebell Capital qui détiennent chacun environ 3 % du capital mènent campagne contre le PDG, mettant en avant une chute du cours de bourse d’un quart de sa valeur. Ils soulignent aussi qu’entre 2014 et 2020, ce cours de bourse a augmenté de 3% pour Danone alors qu’il a augmenté de 45% pour Nestlé et de 70% pour Unilever les concurrents mondiaux de Danone.
C’est ce conflit qui a débouché sur la mise à l’écart d’Emmanuel Faber le 14 mars 2021.
Les opposants à Emmanuel Faber ainsi que les nouveaux dirigeants ont déclaré qu’ils ne remettaient pas en cause le statut d’entreprise à mission ni les objectifs sociaux et environnementaux du Groupe. Ils ont critiqué un exercice solitaire du pouvoir ainsi qu’un plan de réorganisation qui visait à donner le pouvoir à des entités nationales par rapport aux entités par produits.
Quelles leçons pouvons-nous tirer de cet épisode, nous qui, avec l’économie humaine, soutenons que l’économie a pour objet de répondre aux besoins de tous les hommes et non de dégager du profit pour une minorité et que les acteurs économique, comme tous les acteurs de la société sont responsables des impacts qu’ils ont sur la société et sur l’environnement naturel ?
Nous ne disposons pas d’éléments d’appréciation des modes de direction pratiquée par Emmanuel Faber. Mais si tous les dirigeants qui ont un mode d’exercice du pouvoir très personnels et autoritaires étaient écartés pour ces raisons, on assisterait très probablement à une avalanche de départs !
Ce n’est pas la personne d’Emmanuel Faber qui est en jeu, mais bien sa conception de l’entreprise. Saluons cependant l’homme qui a délibérément renoncé à sa retraite chapeau et à son parachute doré en cas de départ. Et qui a pris publiquement des positions humanistes, en prenant de véritables risques sur sa personne.
Ses opposants ont voulu administrer la preuve que le seul objectif de l’entreprise est de dégager le maximum de profit pour l’actionnaire et que le cours de bourse est l’indicateur qui doit guider toutes les décisions d’un dirigeant. Toutes les autres considérations sont secondes par rapport à ce paradigme.
Et on ne peut pas ne pas voir dans l’événement, la volonté de donner aussi une leçon à un trublion qui « faisait tache » au milieu de ses pairs.
L’idéologie qui fait de la maximisation du profit pour l’actionnaire le seul guide de l’action de l’entreprise et plus largement de l’activité économique n’a aucune base scientifique. C’est un positionnement purement idéologique.Toutes les études montrent au contraire que la réussite économique durable de l’entreprise et la qualité de vie d’une société suppose la prise en compte de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise et des composantes de cette société.
Exiger une profitabilité minimale de 15%, voire beaucoup plus puisque la comparaison est toujours faite avec les taux les plus élevés, est à la fois injuste et irrationnel. Injuste dans une période où les revenus du travail du plus grand nombre stagnent ou régressent, irrationnel car le bien-être de l'ensemble de la population ne peut pas progresser chaque année à de tels niveaux. C'est injuste et irrationnel, mais cela sert les intérêts de la caste de ceux qui accaparent les leviers de l'économie à leur profit.
Faire monter le cours de bourse à court terme, sans considération des dégâts collatéraux, pour empocher le profit et passer à une autre proie ne sert aucunement l’intérêt général mais le seul intérêt des détenteurs de capitaux qui se désintéressent de l’économie réelle et de ce que l’économie peut apporter à une société en quête du bien-être de tous.
Et ce sont bien les tenants de cette idéologie " inanciariste " qui ont eu la peau du soldat Faber.
Nous sommes délibérément dans l’autre camp et nous condamnons ce qui vient de se passer.
La finance privée fait tout pour éviter l’instabilité des profits. Les risques de l’économie réelle sont reportés, d’une part, sur les salariés avec la flexibilité des salaires ou des emplois et sur ceux que l’on appelle pudiquement des travailleurs indépendants, voire des entrepreneurs individuels, d’autre part sur les sous-traitants avec l’externalisation des processus de fabrication, sous-traitants qui portent le poids des ajustements. D’un autre côté, les dirigeants des entreprises cotées en bourse sont intéressés à la valeur des actions et, surtout, ont vu leur poste lié à leur capacité de maintenir un retour sur investissement, ROE, dont le minimum est fixé par les gros actionnaires. En conséquence des entreprises s’endettent en rachetant leurs actions avec des prêts bancaires aujourd’hui à taux très bas. Dès lors entreprises et banques ont un intérêt commun : celui de faire monter les cours. Les gestionnaires d’actif deviennent les maîtres du jeu.
Dans ce système dont le paradigme est la recherche du profit maximal pour le détenteur du capital, l’engagement et les qualités personnelles d’un dirigeant ne suffisent pas à garantir la prise en compte des intérêts et des logiques des différentes parties prenantes et l’intérêt général de la société. Il y a bien là un changement structurel à opérer avec l’affirmation du principe que l’économie a pour objet de servir el bien commun en répondant aux besoins dans leur diversité de touts les membres de la société dans leur diversité. Dans cette perspective, la finance est bien un moyen et non une fin pour elle-même. C’est ce que le RIEH promeut avec l’économie humaine et que beaucoup d’autres promeuvent en recourant à d’autres concepts ou approches inscrivant leur action en réponse aux besoins humains. L’important, c’est à la fois que cette vision soit partagée et qu’on en tire toutes les conséquences. Ce n’est manifestement pas le cas quand on donne comme objectif aux dirigeants d’une entreprise de faire monter son cours en bourse et comme objectif aux politiques économiques publiques de faire croître le Produit Intérieur Brut du pays.
Dans cette perspective, la gouvernance des entreprises privées doit également être structurellement réorganisée, notamment celle des entreprises cotées. Celle-ci est entièrement aux mains des actionnaires et même, l’exemple de Danone le montre, dans le cas d’un actionnariat très dispersé, aux mains d’actionnaires activistes même très minoritaires. Les actionnaires ne sont qu’une des parties prenantes et les autres doivent aussi être représentées, non pas au demeurant pour faire valoir leurs intérêts propres, mais parce qu’elles concourent toutes à la réussite de l’entreprise. L'objet social de l'entreprise ne se réduit pas à la somme des intérêts des parties prenantes. Comme porteurs de l’économie humaine nous n’avons pas un modèle unique de gouvernance à proposer. A la différence d’ailleurs des porteurs de l’idéologie de la maximisation du profit pour l’actionnaire qui ont réussi à imposer un modèle unique de la bonne gouvernance. Il peut y avoir plusieurs modèles répondant au principe de viser l’intérêt social de l’entreprise, en prenant en compte les parties prenantes et l’intérêt général de la société.
C’est d’ailleurs l’intérêt du statut d’entreprise à mission qu’a adopté Danone que de comporter un certain nombre de dispositions concernant la gouvernance... Il met en place deux comités, un interne, l’autre externe et indépendant en charge de s’assurer que la mission est respectée. Ce dernier établit un rapport basé sur des indicateurs précis et qui est présenté à l’Assemblée générale. On verra dans le cas de Danone si ces structures permettent à la mission d’être poursuivie au-delà du changement de la personne du dirigeant. C’est ce que certains commentateurs mettent en avant. Compte-tenu des logiques qui ont été mises en œuvre lors de la crise de Danone, on peut légitimement avoir des doutes à ce sujet. Le nouveau Président et le prochain Directeur auront bien compris qu’ils seront jugés sur leur capacité à faire remonter le cours de la bourse et non sur le soutien qu’ils auront apporté à un « modèle d’agriculture régénérative, plus juste et plus durable ».
Il est temps que le beau mot d’entrepreneur ne soit pas dévoyé pour désigner la petite minorité des dirigeants attentifs à protéger les privilèges de leur caste, mais toutes les personnes qui se dédient à organiser le travail collectif pour répondre aux besoins de tous par le travail de tous. Emmanuel Faber était de ceux-là. Souhaitons lui de trouver la place où il pourra continuer à exercer ses talents.
Michel Tissier
Secrétaire international du RIEH
Minova et Bweramana sont deux bourgades voisines qui forment une même agglomération bien qu’elles soient situées de part et d’autre de la limite administrative entre deux provinces de la région du Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il est difficile d’y accéder par la route et les liaisons par le lac qu’elles bordent sont aléatoires. Un territoire qui n’est pas dans les radars médiatiques nationaux ou continentaux et encore moins internationaux.
Avec une population qui subit les conséquences d’une insécurité chronique, d’un isolement des circuits économiques, de l’absence de services publics, d’un environnement dégradé.
C’est pourtant dans ce contexte désespérant, qu’un groupe local du RIEH se montre particulièrement actif et inventif.
Il est constitué par toutes les personnes de bonne volonté et les organisations locales de solidarité qui ne veulent pas subir, mais agir. Elles ont trouvé dans l’économie humaine une perspective qui les mobilise. Elles ont peu de moyens, mais elles font avec ceux qu’elles ont, comptant d’abord sur elles-mêmes et sur les soutiens que peut leur apporter le réseau.
Leur principal atout est leur insertion dans le tissu des relations sociales qui structurent ce territoire et qui leur permet d’impliquer tous les acteurs : les autorités publiques et traditionnelles, les autorités religieuses, les opérateurs économiques avec leurs organisations formelles et informelles, les média locaux.
Il s’est jusqu’à présent concentré sur deux enjeux : la lutte contre la Covid-19 et la collecte et le traitement des déchets. D’autres pourront être abordés.
L’important, c’est que cela renforce la capacité de la population et des acteurs locaux à analyser leur situation et à agir collectivement pour la transformer. Et le groupe local anime cette prise de pouvoir de la population du territoire sur ses conditions de vie. Il n’en est ni le dirigeant, ni l’avant-garde, mais le cœur et l’âme.
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Préparer les repas faits maison, avec la nourriture locale traditionnelle consiste à faire en permanence quatre actions: pénétrer dans les plantations, dans les champs et dans la campagne pour collecter les intrants, les matières premières, et toutes sortes de colorants et arômes. Une fois choisis, collectés et emballés, ils doivent être ramenés à la maison. À la maison, vous procédez à la sélection de ces ressources indispensables pour préparer une recette. Enfin, vous devez élaborer le plat .
Paroles d'une femme ejidataria de Morelos
. Préparer la nourriture dans la ville, c'est aller aux marchés, les supermarchés, et magasins pour acheter tous les produits et aliments nécessaires. La préparation est rapide ou lente selon les produits utilisés. Disposer des appareils ménagers permet de gagner du temps pour d'autres activités. Mais la nourriture élaborée avec des produits, des assaisonnements et des colorants artificiels ne préserve pas l'unité avec la terre, le territoire et la vie naturelle.
Mots d'une mère célibataire de Morelos
Nos fils et nos filles dans les écoles et dans la rue mangent des produits transformés qui ne rassasient pas, mais font grossir. Les sept T sont largement consommés : tartes (gâteaux), tacos, tamales, tlacoyos, tostadas, teleras et tortillas. Ces repas sont un mélange de cuisine traditionnelle avec de la nourriture moderne. Il est impressionnant de voir quand les garçons et les filles mangent, que leurs uniformes se salissent de graisse, d'huile, de beurre et de colorant alimentaire. Quand ils ont fini de manger, ils montrent leur visage plein de joie et en même temps trempé de sueur à cause des épices à l’image du repas qu’ils viennent d’avaler ».
Paroles d'une personne âgée qui amène et ramène toujours ses petits-enfants à l'école.
.
Ces paroles ont été éclairés par la déclaration d'une personne âgée indigène Mazahua :
Pour vivre, il faut marcher que ce soit la nuit ou le jour
Chaque pas qui est fait, est tourné vers un objectif et un but poursuivi
Subsister, c'est chercher, collecter, transporter, entretenir, stocker et préparer
Préparer le repas est le résultat d’un effort constant.
Manger est l’aboutissement d’un dur travail
Les propos de Mme CRECENCIA condensent avec précision et clarté ce qu’est la lutte quotidienne pour la vie et la subsistance.
La condition pour rester vivant est mouvement, déplacement et travail.
Doña Mercedes, une habitante de HUEYAVAPAN (sur le flanc du volcan actif Popocatépetl) à Morales, nous a emmenés dans la partie haute du volcan à Tetela et nous a montré une vue panoramique. En descendant vers la vallée, elle nous dit :
Vous qui nous parlez d'économie humaine, vous savez sûrement que la vie est délicate et pleine de mystères. Cela ressemble à ce que vous voyez en ce moment : c'est vert, c'est bleu et c'est scintillant. Au loin, vous pouvez voir les collines et les montagnes. Au premier plan, vous pouvez voir la forme et la taille des arbres. Cela vous donne envie de sentir la terre, de prendre l'air et de profiter du vent. De là les maisons ont l’air de brosses. Les creux, les descentes et les montées sont visibles apparaissent. Voir loin c’est observer la surface, mais sous cette verdure se meut la vie. La vie dépend de tout ce qui nous entoure.
Apprécier ce que c'est de vivre, c'est trouver compagnie et amitié avec tout ce qu'il y a.
En grimpant, on est fatigués. Lorsqu’on lève la tête, on voit loin.
Quand on regarde le sol, on voit la poussière, l'herbe et la litière des feuilles sur le sol. La vie ici, c'est marcher sur des routes pleines de pierres, de poussière, de trous, de hauts et de bas. Pour avoir de la nourriture, des boissons, des vêtements, des chaussures et la santé, il faut transpirer beaucoup, travailler dur, bouger et agir. L'économie que nous avons est celle de la survie.
Je pense que c'est ce qu'on appelle l'économie humaine.
Au cours de la tournée dans plusieurs communautés, villages et petites villes, nous avons pu détecter quatre éléments qui définissent le territoire sur lequel opère l’économie humaine : - la richesse du sol contenant les ressources naturelles, avec ses grands dénivelés, et qui sont inégalement réparties; - les populations qui se consacrent à une diversité de tâches, d’occupations, de métiers et d’activités pour prendre en charge et satisfaire leurs besoins; - le contraste entre la vie urbaine et rurale qui apparaissent comme deux pôles opposés de la civilisation et du bien-être ; - le déplacement de l’eau vers d’autres lieux qui laisse certains endroits sans la dotation du liquide vital.
En allant sur le terrain, en ressentant la chaleur et le froid selon les altitudes parcourues, nous sommes parvenus à percevoir COMMENT l’économie humaine dans les villages et les communautés est imbriquée dans les phénomènes naturels, dépendant de la proximité et de l’éloignement, du passé et de l’avenir, et par la combinaison de la nature, de l’histoire et de la spiritualité. « C’est là que se trouvent la surprise, le mystère, la force et l’élan ».
Nous considérons qu'il est important dans le fonctionnement de l'économie humaine de prendre en compte trois dimensions :
Les réalisations, les acquis et les apports du passé constituent le patrimoine qui anime l’action, la réalisation et le développement d’aujourd’hui.
Le présent est une ouverture sur le passé et un regard vers l'avenir.
Dans, avec et à travers l'économie humaine on part d'un lieu considéré comme origine et on va vers une destination qui est le but et l'espace d'arrivée.
La marche des territoires vers l'économie humaine est la poursuite d’efforts, des sacrifices, des travaux et des aspirations de plusieurs générations. Les initiatives, les engagements, les plans et les actions d'aujourd'hui, certes plus efficaces et maîtrisées qu'hier, continuent de se mouvoir avec d’une part, l'application combinée des moyens et des fins, et de l’autre avec l'utilisation intensive du pouvoir, des technologies et de la connaissance. Les Responsables de l’économie humaine et du développement global des personnes et des collectivités, qui utilisent pleinement leurs disponibilités, capacités et compétences, voient toujours leurs résultats s’orienter vers la réalisation de la pleine satisfaction des besoins fondamentaux et à leur amélioration. L'économie humaine cherche ainsi l’être plus et mieux, l’avoir et la possession sont des moyens d'avancement, de développement et de progrès.
La crise sanitaire qui affecte le monde entier, en particulier les pays dits du Sud, ne s'arrête pas et ne peut pas arrêter la lutte pour la vie et pour la subsistance.
Les habitants, les populations urbaines, les familles et les personnes qui ne disposent pas d'une source de travail sûre et permanente contribuant à un revenu régulier pour couvrir leurs dépenses, ne peuvent pas rester en confinement. Rester à la maison, c'est ne pas avoir l'argent nécessaire pour assurer les moyens de subsistance C’est pour cette raison, que non seulement les activités informelles continuent à fonctionner, mais aussi transgressent les règles sanitaires imposées par les institutions de l'État national.
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Dimanche 7 février, le gouvernement sud-africain annonçait la suspension du déploiement des vaccins AstraZeneca, tout juste livrés, après la publication des résultats d’une étude mettant en doute leur efficacité face au variant qui domine les infections dans le pays. Co-président du comité ministériel de conseil sur le Covid-19, le professeur Salim Abdool Karim, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses, est la voix scientifique de référence sur le virus en Afrique du Sud. Il revient sur ce choix et réclame que le reste du monde arrête de parler de « variant sud-africain ».
Avant tout, il faut noter que les vaccins AstraZeneca ne représentent qu’une petite partie des doses achetées par le gouvernement sud-africain. La stratégie était d’acquérir un portefeuille varié en cas de problème de production ou de danger sur un vaccin. Nous avons acheté environ 20 millions de doses Pfizer, 9 millions de Johnson & Johnson et 1,5 million d’AstraZeneca. Quel est le problème avec celui-ci ? Un essai clinique a été réalisé par AstraZeneca en Afrique du Sud.
D’une taille modeste, menée sur des individus jeunes, cette étude se concentre sur l’efficacité face aux formes légères de Covid-19 et quelques cas modérés. Elle montre qu’en présence du variant 501Y.V2, le vaccin n’est pas efficace. Sa capacité à prévenir les formes légères et modérées de la maladie tombe à 22 %. C’est un problème car cela crée de l’incertitude. Si le vaccin ne protège pas des formes légères, est-ce qu’il permettra d’éviter les formes graves ? L’étude ne le dit pas, or c’est notre principale préoccupation.
Le conseil donné au gouvernement est de déployer le vaccin AstraZeneca pas à pas, en vaccinant par exemple 100 000 personnes pour commencer, afin d’évaluer le taux d’hospitalisation. Si celui-ci ne dépasse pas un certain seuil, nous estimerons que le vaccin est efficace pour prévenir les formes graves en présence du variant 501Y.V2 et nous poursuivrons le déploiement.
Nous n’excluons pas ce vaccin, mais nous avons besoin de plus d’informations. Idéalement, nous aimerions qu’AstraZeneca nous donne ces informations mais s’ils ne sont pas en position de le faire, nous les collecterons nous-mêmes pour être en confiance. Nous ne voulons pas injecter un vaccin à 1 million de personnes pour nous apercevoir ensuite qu’il ne permet pas d’éviter les hospitalisations.
A l’inverse d’AstraZeneca, Johnson & Johnson a mené en Afrique du Sud un essai à grande échelle dans lequel un tiers des participants avaient plus de 65 ans. Dans un contexte où le variant 501Y.V2 est prévalent, ils ont montré que leur vaccin, qui ne nécessite qu’une seule injection, est efficace à 85 % pour prévenir les formes graves de Covid-19. Pour nous, c’est une preuve assez convaincante qu’il fonctionne en présence du variant 501Y.V2 et nous le considérons désormais comme notre premier choix. Peut-être qu’AstraZeneca fonctionne aussi, simplement nous n’en savons rien pour l’instant.
Dans le cas de Pfizer, nous leur avons envoyé le virus vivant 501Y.V2 pour qu’ils réalisent des tests. Il en ressort une baisse d’efficacité relativement faible et le vaccin produit tellement d’anticorps que nous ne sommes pas inquiets.
Absolument ! Il ne faut pas parler de « variant sud-africain », c’est inapproprié pour trois raisons. En premier lieu, c’est stigmatisant. Cela donne l’impression que nous avons créé le variant et que nous le propageons partout. Personne n’a apprécié quand des politiques ont appelé le SARS-CoV-2 le « virus chinois » ou le « virus de Wuhan ». C’était déplacé.
Ensuite, c’est inadapté parce que nous ne savons pas où le variant est apparu. Nous ne savons pas qui est le patient zéro, il peut très bien être arrivé par un voyageur d’un autre pays venu en Afrique du Sud, l’origine du variant n’a pas été établie. Enfin, c’est faux de dire que c’est un « variant sud-africain » parce qu’il est désormais présent dans une trentaine de pays. Il faut l’appeler par l’un de ses deux noms, B.1.351 ou 501Y.V2.
Le premier, B.1.351, est issu de la nomenclature du Phylogenetic Assignment of Named Global Outbreak Lineage, un outil destiné à classer les génomes de SARS-CoV-2. Le second, 501Y.V2, est le nom que nous lui avons donné après sa découverte, en référence à la mutation N501Y que nous considérions comme la mutation dominante. Les chercheurs britanniques avaient décrit un virus présentant cette même mutation, nous avons appelé le leur 501Y.V1 et le nôtre 501Y.V2. Le variant proche identifié au Brésil est appelé 501Y.V3 ou P1.
C’est à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que revient la responsabilité de nommer les lignées. Je sais qu’ils ont eu des réunions sur le sujet et qu’ils sont en train de finaliser le fonctionnement des appellations, nous attendons qu’ils prennent une décision. Avec le recul, je me dis qu’on aurait dû lui trouver un nom simple, « Harry », « Matilda » ou je ne sais quoi. 501Y.V2, c’est trop compliqué !
Les vaccins doivent permettre d’éradiquer une épidémie mondiale. Si ce n’est pas le cas, nous échouerons purement et simplement à y mettre fin. Certains pays pensent qu’ils peuvent contenir le Covid-19 en vaccinant leur population. Mais si pendant ce temps le virus continue de circuler ailleurs, des variants qui échappent à la réponse immunitaire vont émerger. Tous ceux qui auront été vaccinés seront de nouveau à risque. Cette idée qu’un pays est une île et qu’il peut se protéger sans se soucier des autres, cette croyance presque « trumpienne », « Moi d’abord et au diable les autres ! », c’est précisément ce qui met en danger notre capacité à contrôler le virus.
La seule solution, c’est de faire front commun. Il faut être clair : les vaccins doivent être distribués équitablement. Il est inconcevable d’imaginer Israël et le Royaume-Uni vacciner les jeunes et les personnes qui présentent peu de risques quand l’Afrique n’a pas donné une seule dose à ses soignants. Dans quel genre de monde vivons-nous si nous laissons faire ça ?
Certains pays achètent plus de vaccins qu’ils n’en ont besoin. Le Canada a acheté assez de doses pour vacciner cinq fois chacun de ses citoyens. Ne pas s’associer à Covax, le mécanisme destiné à distribuer équitablement les vaccins à travers le monde, est aussi une forme de nationalisme vaccinal. Passer des accords directement avec les laboratoires conduit à détourner des vaccins de Covax et à faire monter les prix. Les pays passent des accords pour des petites quantités, là où Covax négocie de grandes quantités pour un prix unique.
Bien sûr, si vous êtes un laboratoire, vous préférez avoir trente pays qui se bousculent pour acheter le même produit plutôt qu’une seule organisation. Certaines nations négocient avec les laboratoires pour passer devant tout le monde. Ça se paye. L’Afrique du Sud est de celles-là : elle a acheté ses vaccins AstraZeneca trois fois plus cher que l’Union européenne. Nous les voulions en premier parce que la pression politique était très forte. On ne réglera pas le problème ainsi. Comme l’a dit le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, « le monde est au bord d’un échec moral catastrophique ».
Mathilde Boussion (Johannesburg, correspondance)
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« Fraternité et espérance sont des remèdes dont le monde a besoin aujourd’hui, autant que des vaccins. » Pape François
Je saisis au vol cette phrase du Pape en conclusion de son discours devant les ambassadeurs, le 8 février dernier.
J’hésite à rédiger ce commentaire pour notre site, car je suis soucieux de ne pas limiter le RIEH à la sphère de l’Eglise catholique. Mais cet homme est en position de faire entendre une voix qui est celle de l’économie humaine que nous portons. Il s’efforce de le faire avec les représentants d’autres religions et plus largement avec tous les hommes de bonne volonté. Il faut donc se faire écho de ses propos.
Pour les religions qui ne s’enferment pas dans leurs dogmes, la fraternité est fondée sur le partage pour toute l’humanité de la même relation à Dieu. Et on peut faire sien le principe de commune humanité, que met en avant le convivialisme par exemple (lien avec l’article sur le second manifeste) sans le fonder sur la foi en Dieu, mais sur une conviction à la fois rationnelle et existentielle.
Quant à l’espérance, elle peut être celle d’une vie éternelle avec Dieu, mais aussi la conviction rationnelle et existentielle qu’on peut et doit agir collectivement contre l’inacceptable et pour la reconnaissance de la dignité de chacun.
Le pape ne dit pas que le monde n’a pas besoin de vaccin. Il incite à traiter cet enjeu avec fraternité et espérance, ce qui en l’occurrence conduit à agir pour que tous les êtres humains aient un accès à la vaccination.
Mais surtout il resitue l’enjeu sanitaire dans une perspective plus large.
Trop de personnes dans le monde vivent dans des conditions si précaires que les mesures de protection sont inapplicables et, dans tous les pays, il faut que les mesures de protection n’anéantissent pas toute vie sociale ni toute vie culturelle.
Comme le Pape et comme beaucoup d’autres nous refusons avec l’économie humaine un monde où chacun est en lutte contre tous les autres et les discours qui annoncent l’effondrement. A chacun personnellement et à nous tous collectivement d’agir pour que la fraternité et l’espérance soient à la fois le phare qui nous indique le chemin et la lampe qui éclaire le prochain pas.
Michel Tissier, secrétaire international du RIEH
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Source photo : https://esprit.presse.fr/actualites/esprit/emmanuel-mounier-1905-1950-42628
(1) Revue du Cercle Agénor octobre 2020
"Demander à un homme de voter et puis l'écraser sous le poids trop lourd
des inégalités économiques, c'est se moquer de lui"
Marc Sangnier
Débuter une réflexion sur Emmanuel Mounier en commençant par une citation de Marc Sangnier peut paraître étonnant. Ils ne sont pas de la même génération, mais ils sont morts la même année. Le premier a été un philosophe de l‘engagement, le second un politique engagé. Les deux ont partagé la même ambition pour la paix et la justice sociale. Malgré leurs différences, ils symbolisent un engagement qui concilie la radicalité sociale et le refus des totalitarismes. Ils ont été des constructeurs de ponts, des messagers de la Paix. Marc Sangnier eut l’intelligence et le courage, au lendemain de la Première Guerre, de réunir de jeunes Allemands et de jeunes Français dans un château dans la banlieue parisienne qui aujourd’hui est devenu le centre de formation de la CFDT. De son côté, Emmanuel Mounier fut un résistant, combattant le nazisme, mais pas les Allemands. Ces deux hommes sont l’expression de l’idée d’un engagement dans « des combats discutables sur des causes imparfaites ». « Refuser pour autant l’engagement », dit Mounier, « c’est refuser la condition humaine. On aspire à la pureté : trop souvent, on appelle pureté l’étalement de l’idée générale, du principe abstrait, de la situation rêvée, des bons sentiments, comme le traduit le goût intempérant des majuscules : le contraire même d’une héroïcité personnelle (1) »
En permanence, se laisser interpeller par l‘évènement, son maître intérieur, et refuser de se laisser enfermer dans une pensée figée et dogmatique. La force de la pensée de Mounier réside certainement dans cette capacité d’indignation permanente devant les injustices et la misère provoquées par les désordres établis d’une société individualiste mue par l’argent ou ce que nous appellerions aujourd’hui un capitalisme débridé. Mounier se révolte contre le primat de l’argent qui met l’économie et le travail à son service. Il dénonce avec vigueur « le règne de la spéculation, ou jeu sur l’argent, mal encore plus grand que le productivisme. Elle transforme l’économie en un immense jeu de hasard étranger au souci de ses contrecoups économiques et humains (2) ». C’est cette même volonté que l’on retrouvera dans le prospectus de lancement de la revue Esprit où les personnalistes se révoltent contre les « sociétés gouvernées et fonctionnant comme des maisons de commerce ; des économies qui s’épuisent pour adapter l’homme à la machine et ne tirer de l’effort humain que l’or ; (…) l’indifférence (…) de ceux qui ont la charge du monde et l’avilissent, le gaspillent ou le méprisent (3) ». Mounier est un indigné et sa philosophie est celle de l’engagement.
Sa philosophie, bien qu’insuffisamment connue, est encore d’une étonnante actualité et pourrait être une des pierres qui nous permettra de redynamiser l’indispensable réflexion pour la construction d’une Europe retrouvant les lettres de noblesse de l’humanisme et de la justice sociale.
L’Union européenne, Mounier ne l’a pas seulement pensée, il l’a également pratiquée. De sa France d’origine, il a bâti un pont pour rejoindre l’Allemagne, tout en passant par la commune bruxelloise de Woluwé-Saint-Lambert où il résidera de 1936 à 1939 et où il unira sa vie à celle de Paulette Leclerc. Ce couple franco-belge sera actif dans la mise en place et la dynamisation des groupes « Esprit » qui foisonneront en Belgique jusqu’à la fin des années soixante.
Il est impossible de séparer Mounier de la revue Esprit qu’il fonda. Autour de cette revue, des groupes régionaux vont se constituer, notamment en Belgique. Ils vont avoir une importance considérable, car ils vont fédérer de nombreux acteurs de la société issus du monde tant socialiste que chrétien. Paulette Leclerc, l’épouse d’Emmanuel Mounier, assurera la responsabilité de l’édition du Journal intérieur mensuel des groupes Esprit de Belgique. Ces groupes se rassembleront en 1936 et choisiront un thème d’étude commun qui est toujours d’actualité : la lutte contre les mythes et l’affaiblissement de la pensée critique.
Après la Seconde Guerre, ils vont se renouveler et poursuivre le travail entamé. Dans certaines villes, comme à Charleroi, ils réuniront notamment des syndicalistes socialistes et chrétiens, dont celui qui fut l’historien du mouvement ouvrier en Belgique, Hubert Dewez. Aujourd’hui, ces groupes ont disparu, mais ils ont laissé des traces dont la plus vivante est certainement le CRISP (Centre de Recherche et d’Information Sociopolitique) qui publie un courrier hebdomadaire et qui constitue la référence de l’analyse sociopolitique en Belgique francophone.
Dans l’évolution de la revue, un homme va avoir une importance particulière. Juif allemand, réfugié en Espagne puis en France dès le début de la guerre civile, Paul-Louis Landsberg sera un précieux compagnon pour Emmanuel Mounier. Ce dernier dira de lui « il fut, il reste à jamais, par ce qu’il nous a donné, une des pierres d’angles d’Esprit. Nul plus que lui n’a contribué aux environs de 1935, à nous sauver des tentations utopiques (4) ». Arrêté par la Gestapo, Landsberg décédera en déportation. Son combat contre le nazisme, contre le franquisme puis dans la résistance est à l’image de son engagement antitotalitaire. Comme il l’écrivait : « Nous ne sommes pas maitres de nous désolidariser de l’avenir collectif ». D’après Olivier Mongin, Paul-Louis Landsberg se situait « à la jonction de l’École (de Francfort) et d’Esprit (5) ».
Nous y reviendrons. Internationaliste et européen, Mounier l’était également dans sa conscience des enjeux du moment ; « les aires d’influence préludent à l’unité mondiale qui devra se faire sous trois conditions : que les nations renoncent à la souveraineté totale, non pas au profit d’un super impérialisme, mais d’une communauté démocratique des peuples, que l’union se fasse entre les peuples et leurs représentants élus, non entre les gouvernements : que les forces impérialistes notamment économiques, qui se servent du nationalisme, tantôt du cosmopolitisme, soient brisées par les peuples unis (6) ». En visionnaire, il mettait déjà en garde face aux dangers d’une Europe se limitant à un grand marché et fonctionnant sur le mode de l’intergouvernementalité.
Dans l’ouvrage « Agir avec Mounier », Jean-François Petit constate qu’« en relisant les articles d’Esprit sur les « poussées personnalistes hors de France » de 1946, on peut être surpris de voir combien la référence personnaliste a pu être mise en œuvre de façon diverse (7) ». Mounier lui-même affirme que « le personnalisme n'annonce pas la constitution d'une école, l'ouverture d'une chapelle, l'invention d'un système clos (8) ». Il témoigne d'une convergence des volontés et se met à leur service, sans toucher à leur diversité, pour leur chercher les moyens de peser efficacement sur l'histoire. Pour lui, le personnalisme doit se décliner au pluriel. Évoquer un auteur c’est s’en emparer, pour le traduire avec ses propres mots, dans une autre époque et dans un autre contexte. C’est un peu le trahir, mais c’est aussi le faire vivre.
Parfois, tant en Belgique que sur le plan européen, le personnalisme est utilisé pour justifier une pensée conservatrice se cachant derrière un hypothétique centre, une troisième voie entre la gauche et la droite, une voie prêchant la modération. La pensée de Mounier est tout autre, c’est celle d’un radicalisme social mettant l’autre au centre de la société. Il s’agit d’une pensée combattante, car « plus que jamais, il nous faut reprendre la révolte de nos vingt ans, les ruptures de nos vingt-cinq ans. Le chrétien ne quitte pas les pauvres, le socialiste n’abandonne pas le prolétariat ou ils parjurent leur nom (9) ». Mounier lui-même était en « colère contre tous les centres béatifiques, tous les justes milieux (10) »
Marc Sangnier est un des précurseurs du syndicalisme chrétien, de la CFTC puis d’une CFDT déconfessionnalisée et avec sa revue Le Sillon et son engagement pour un catholicisme social, il est une figure du courant personnaliste. Jacques Le Goff montre que « dans le sillage de Proudhon, il y a là une vue d’une grande modernité qu’il n’a pas eu le temps d’élaborer et dont l’écho se retrouvera plus tard, au sein de la deuxième gauche et dans son discours de désengagement de l’État au profit d’une restauration du social dans son rôle d’acteur à travers, en particulier, la négociation collective. N’oublions pas qu’il avait le projet d’une histoire du mouvement ouvrier français (11) ». Pour une partie du mouvement syndical en Europe, notamment des organisations faisant partie de la Confédération Mondiale du Travail (12) , le personnalisme a été et reste une balise importante. En Belgique, la Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC) qui est la première organisation syndicale du pays avec près d’un million sept cent mille membres a toujours cette référence même si elle l’a élargi aux valeurs des Droits Humains.
Comme responsable syndical, j’ai partagé les combats de nombreux travailleurs-euses s’opposant aux restructurations ou aux fermetures d’entreprises. Dans un premier temps, à l’annonce de ces décisions, ce n’est pas la peur de perdre leurs revenus qu’ils expriment. Leur première expression, leur première colère c’est celle de ne pas être reconnu-e-s. À chaque fois, c’est avec les larmes aux yeux et la colère au ventre qu’il nous disent qu’après autant d’années de labeur dans l’entreprise on s’en débarrasse comme on le ferait avec des mouchoirs jetables, des Kleenex. C’est leur identité même qui est ainsi balayée.
L’année dernière, les ronds-points de France se sont recouverts de jaune. Même si les motivations de ce mouvement sont complexes, il a été l’expression d’une demande de reconnaissance. Le gilet fluorescent, l’occupation des ronds-points, pour être vu et être entendu. Il en va de même aujourd’hui au travers de la crise du Covid-19. Celles et ceux qui ont été, et sont toujours sur le pont, ce sont les invisibles, les personnels du secteur non marchand ou du soin à la personne. Leur demande est d’être reconnus alors qu’ils ont le sentiment d’avoir été oubliés et sacrifiés. Pierre Rosanvallon avait, en son temps, parlé d’un Parlement des invisibles (13) , il s’exprime chaque jour et c’est sur cette non-prise en compte des invisibles que les forces d’extrême droite construisent leur discours en orientant les colères vers le rejet de l’autre, vers les tentations totalitaires. La question de la reconnaissance est une question centrale si nous voulons redynamiser nos démocraties.
Par sa philosophie, Mounier introduit l’autre et l’altérité dans le sujet individuel, la personne occupe une place centrale et est conçue comme un être de relation. C’est au travers de ma relation avec les autres que je me construis et que je participe à la construction des autres. Pour Mounier, la personne « ne se tourne que vers autrui, elle ne se connaît que par autrui, elle ne se trouve qu’en autrui. L’expérience primitive de la personne est l’expérience de la seconde personne (14) ». Paul Ricoeur qui a, en quelque sorte, prolongé la réflexion d’Emmanuel Mounier, tout en refusant d’en faire un dogme ce qui l’a amené à écrire « meurt le personnalisme, revient la personne (15) » et à insister sur la fécondité de l’idée de personne qui « est le meilleur candidat pour soutenir les combats juridiques, politiques et économiques (16) ».
Dans le dernier livre publié de son vivant, Ricoeur donne une place centrale à la question de la reconnaissance. Ce faisant, il fait un pari positif sur la personne, s’opposant à la philosophie de Hobbes qui ne voit que le Léviathan, un pouvoir fort, pour canaliser la « guerre des uns contre les autres ».
Dans son ouvrage « Parcours de la reconnaissance », Paul Ricoeur consacre plus d’un chapitre à discuter les conceptions d’Axel Honneth, l’actuel directeur de l’Ecole de Francfort, qui insiste notamment sur l’importance des dénis de reconnaissance. Tout comme Ricoeur, Honneth démontre que le mépris provoque l’indignation qui à son tour peut permettre la construction de mobilisations pour la conquête de nouveaux droits. C’est cette vision qui permet à Axel Honneth de faire de la reconnaissance un enjeu de lutte.
La démocratie européenne ne se porte pas bien. Dans nos différents pays, les formations populistes ou anti-européennes occupent un espace de plus en plus important et, plus grave, les citoyens ont de moins en moins confiance en nos institutions démocratiques. Au cœur de cette évolution, la déliquescence des deux courants politiques qui ont été au cœur de la fondation de l’Union européenne : la social-démocratie et la démocratie chrétienne. La première s’est perdue entre un accompagnement purement gestionnaire du néo-libéralisme et un courant croyant pouvoir retrouver une pertinence dans le retour à un verbe radical digne d’un gauchisme que même Lénine aurait qualifié d’infantile. De son côté, la démocratie chrétienne a perdu toute référence à ce que fut le christianisme social ou le personnalisme inspiré par des personnalités comme Emmanuel Mounier. Elle s’est repliée sur un conservatisme éthique et un dogmatisme ordo-libéral, acceptant même la coexistence avec des formations illibérales et même des compromissions avec des fractions non démocratiques comme les alliances passées en Italie entre « Forza Italia » et les postfascistes.
Le vide, qui s’est ainsi créé, offre un espace pour des réponses autoritaires et rend indispensable la construction de nouveaux référentiels politiques. Je fais l’hypothèse qu’un de ceux-ci peut prendre appui sur le courant qui s’est développé autour de la revue Esprit (Mounier, Ricoeur), et aussi ceux que l’on peut « classer » dans une gauche antitotalitaire (Claude Lefort, Pierre Rosanvallon,…) et la pensée critique de l’École de Francfort (avec Habermas et surtout Axel Honneth). En quelque sorte un pont entre une philosophie chrétienne et une philosophie postmarxiste, un pont entre une pensée française et une pensée allemande. Un peu comme feu Philippe Maystadt (17) l’avait évoqué, je fais le vœu que se multiplient les espaces d’échanges et de réflexions entre des personnes issues de différents horizons que l’on pourrait qualifier de « progressistes », socialistes, écologiques, libéraux sociaux et démocrates-chrétiens. Une ambition pour construire une convergence des volontés afin de peser sur l’histoire. Un chemin pour faire la renaissance européenne.
« Une des déviations maîtresses du capitalisme est d’avoir soumis la vie spirituelle
à la consommation, la consommation à la production et la production au profit,
alors que la hiérarchie naturelle est la hiérarchie inverse.
C’est donc la hiérarchie inverse qu’il faut restaurer. Une économie personnaliste règle
au contraire le profit sur le service rendu dans la production, la production
sur une éthique des besoins humains replacés dans la perspective totale de la personne ».
Emmanuel Mounier
(1) Emmanuel Mounier, Le personnalisme, PUF, 1949, p. 105.
(2) Emmanuel Mounier, Refaire le Renaissance, Seuil, 1961, p. 192
(3) Sibylle Schulz (extrait du prospectus annonçant la publication d’Esprit), in Jean-François Petit et Rémy Valléjo (dir.), Agir avec Mounier. Une pensée pour l’Europe, Chronique sociale, juin 2006, p. 61.
(4) Cité par Bernard Comte, « Paul-Louis Landsberg », Esprit, URL : https://esprit.presse.fr/ressources/portraits/paul-louislandsberg-483.
(5) Olivier Mongin, « Paul-Louis Landsberg, un lien entre Esprit et l’Ecole de Francfort ? », Esprit, mai 1978, p. 59, URL : https://esprit.presse.fr/article/olivier-mongin/paul-louis-landsberg-un-lien-entre-esprit-et-l-ecole-de-francfort-24797
(6) Emmanuel Mounier, Le personnalisme, PUF, 1949, p. 127
(7) J.-F. Petit, in J.-F. Petit et R. Valléjo (dir.), op. cit., p. 129
(8) Ibid.
(9) Emmanuel Mounier, Certitude de notre jeunesse, février 1950 (cité par Yves Le Gall in J.-F. Petit et R. Valléjo (dir.), op. cit., p. 123)
(10) Jean-Marie Domenach, Emmanuel Mounier, Seuil, 1972, p. 70
(11) Jacques Le Goff in J.-F. Petit et R. Valléjo (dir.), op. cit., p. 58.
(12) La CMT s’est dissoute pour former, avec la Confédération des Syndicats libres (CISL), une nouvelle internationale : la Confédération Syndicale Internationale (CSI).
(13) Pierre Rosanvallon, Le Parlement des invisibles, Seuil, 2014.
(14) Emmanuel Mounier, Le personnalisme, PUF, 1949, p. 40.
(15) Paul Ricoeur, préface de Emmanuel Mounier, Ecrits sur le personnalisme, Seuil, 1961, p. 7. 16 Ibid., p.10.
(17) Philippe Maystadt, démocrate-chrétien belge, fut notamment président le la BEI de 2000 à 2011.
(18) Cité par Jean-Marie Domenach in Emmanuel Mounier, Seuil, 1972, p. 88.
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Mardi est le jour du marché le plus achalandé à Minova, situé à 50 km au sud de la ville de Goma d’où viennent plus de cent petits commerçants pour chercher des vivres frais à écouler en ville.
Ce jour-là, depuis quelques mois, un à deux bateaux, d’une capacité de 5 à 10 tonnes chacun, amènent des commerçants venus s’approvisionner en produits agricoles à écouler à Bukavu, 150 km plus au sud.
A terme, cette abondance en vivres frais est menacée par l’usage des produits chimiques qui s’installe dans les pratiques agricoles au Buzi en Territoire de Kalehe au bord du lac Kivu. En effet, " si tu ne pompes pas, tu n’auras même pas une tomate ", fait remarquer Bumanoro qui plante ses tomates à Kikunda.
La pulvérisation des pesticides sur les plants de tomates est devenue tellement courante que plus personne ne se pose la question de ses effets nocifs sur la santé. Aujourd’hui les paysans vont plus loin et récoltent des haricots hors saison. " Depuis un certain temps, il y a de gros et beaux haricots qui apparaissent au marché de Minova à la fin de la saison sèche. Nos investigations ont montré qu’il s’agissait de cultures faites à coup de fertilisants sur des parcelles de location. Demandez aux autorités d’agir vite parce que la guerre entre locataires et métayers se prépare. Les locataires récoltent mais la terre est stérilisée ". Cette analyse de Buja, un militant des droits de l’homme, est alarmante !
Avant même que les cours et tribunaux ne soient sollicités pour départager les propriétaires terriens et leurs locataires pour stérilisation des sols, les apiculteurs eux ne savent pas qui accuser.
Ngeregeza fulmine de colère : " Sans me vanter, je suis parmi les plus grands apiculteurs d’ici. Mais je ne peux pas vous dire où vont mes abeilles. Avant je croyais qu’il y avait des voleurs d’abeilles et j’ai même engagé des veilleurs pour surveiller les ruches. Mais j’ai fini par comprendre que mes abeilles étaient empoisonnées par des faux agriculteurs. Ce sont des faux. Il faut les mettre en prison pour assassinat d’insectes indispensables déjà pour eux-mêmes. La pollinisation c’est quoi ? Ils le savent ? Ce sont des faux !!! J’espère qu’ils seront les premiers à attraper le cancer qui vient de leurs pesticides. Je n’ai plus de miel à vous donner. Il est empoisonné je suis sûr. Mais bon, le Congo c’est comme ça. Vétérinaires et agronomes sont des taxateurs au lieu d’interdire tous ces poisons pompés sur les plantes destinées à nos estomacs et aux abeilles. "
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Et d’ailleurs il est encore temps d’arrêter les mauvaises habitudes qui s’installent. Le prix abordable des pesticides ne s’expliquerait-il pas par le fait qu’il s’agit plutôt de produits chimiques interdits en Europe et ailleurs et massivement déversés sur l’Afrique ?
Que dire des effets des engrais chimiques sur la texture des sols ?
Les pouvoirs publics sont interpellés sur leurs responsabilités. L’attention des agriculteurs est attirée sur l’avenir de leur métier avec un sol stérilisé. Les consommateurs ne devraient plus continuer à accepter de manger n’importe quoi !!
Le lien entre les pesticides et certaines maladies est scientifiquement établi.
En définitive, une étude devrait être menée pour expliquer ce nouveau comportement des paysans du Buzi et de plus loin pour proposer des pistes de travail destinées à inverser cette tendance suicidaire qui s’installe lentement mais sûrement au vu et au su de nous tous.
Prosper Hamuli Birali à Minova le 04 décembre 2019
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En Mauritanie, un maraîcher transforme le désert en jardin.
En grande banlieue de la capitale Nouakchott, Carlos Gil Casado cultive tomates, aubergines, gombos, concombres et feuilles de bissap. Un jardin vert rebaptisé El Jenna (« le paradis »).
De la maison de Carlos Gil Casado, on ne ressort jamais les mains vides. A l’entrée de sa villa à Nouakchott, sur de grands plateaux, des semis de différentes variétés de tomates jouxtent des plants d’artemisia ou de persil. Il y a deux mois, il a acheté des figues sèches chez un épicier et en a fait germer les graines.
« Si, dans quelques années, on pouvait distribuer cinq figues par jour à tous les enfants de Mauritanie, on aurait réussi un défi fabuleux ! », lance-t-il. En Mauritanie, 43,9 % de la population active a souffert d’un retard de croissance pendant l’enfance, selon l’ONU.
« Si tu veux nourrir quelqu’un, donne-lui des tomates. Si tu veux le sauver, apprends-lui à les cultiver. » Carlos Gil Casado pourrait faire sien cet adage traditionnel revu et corrigé. En ce début septembre, l’Espagnol, installé depuis dix ans en Mauritanie, vient de terminer de dispenser une formation au maraîchage. Une activité pour laquelle il réserve sa patience, lui qui, en route dans sa vieille guimbarde pour récupérer du fumier de cheval dans un centre équestre, s’impatiente dans les embouteillages de Nouakchott.
En grande banlieue de la capitale du pays, l’homme a transformé un hectare désertique en une zone de maraîchage où poussent désormais tomates, aubergines, gombos, concombres et feuilles de bissap. Et même « du piment pour mettre dans le yassa ou le thiéboudienne », se félicite Mohamed Mokhtar, l’un des trente élèves formés par M. Casado de janvier à juillet.
De janvier à juillet, la ferme pédagogique de Carlos Gil Casado a formé trente élèves. Pendant sept mois, ils ont suivi une heure quotidienne de cours théorique, puis des ateliers pratiques.
Au début de sa formation, chaque élève a reçu une parcelle d’environ 10 m2 « pour créer son propre jardin en fonction d’un projet intégrant la nature des plantations, la surface cultivable et le prix des légumes à la vente », explique Mohamed Mokhtar.
Chaque bénéficiaire a commencé par monter son propre business plan. C’est le sens du projet global de Carlos Gil Casado, financé par l’Union européenne, et mis en œuvre par Agri Sahel et le Groupe de recherches et de réalisation pour le développement rural (GRDR).
Avant de suivre sa formation, Fatimatou Mint Deya, 62 ans, était cuisinière et ignorait « comment poussaient des légumes », et même « qu’il fallait de l’eau et du soleil ». Aujourd’hui, elle garde une partie de sa production pour sa famille et vend l’autre, s’inventant au passage « une source de revenus supplémentaire ».
Comme elle, les autres stagiaires ont apprécié et se sont regroupés en coopérative au terme de leur apprentissage, « installés autour de nous, ce qui nous permet de rester en contact et de continuer à suivre leur projet », assure Carlos Gil Casado.
Lorsqu’on lui demande comment il est possible de cultiver sur un sol aussi aride, l’agriculteur-enseignant rappelle qu’« il faut de l’engrais naturel, du sable, un goutte-à-goutte bien réglé et une plante brise-vent ».
La ferme pédagogique prouve pour l’instant qu’il est possible de faire du maraîchage à quelques kilomètres de la capitale mauritanienne, et pas uniquement le long du fleuve Sénégal, où la terre est très fertile. Autour du site, des centaines de producteurs, inspirés par la réussite de la ferme agricole, et un vaste projet gouvernemental de zone agricole périurbaine ont commencé à planter en suivant le modèle de l’Espagnol.
« Je suis heureux d’être copié, mais je le serai encore plus lorsque les Mauritaniens mangeront tous leurs propres tomates », espère Carlos Gil Casado. Il suffit d’un peu de patience.
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Les jeunes participants, filles et garçons, vivent difficilement, en marge de la société, du fait de leurs handicaps physiques – l’un d’eux est albinos, de leur appartenance sociale (plusieurs sont Pygmées), du fait de la misère, car beaucoup appartiennent à des familles au revenu très faible.
En acquérant ces techniques de transformation, ils pourront accéder à des revenus issus du produit de la vente des objets fabriqués. Ils s’organiseront pour cela en micro-entreprises collectives, qui seront accompagnés par le groupe-projet.
Les techniques utilisées sont simples et ne nécessitent pas d’équipements importants. Les formateurs sont des RD congolais de la région du Kivu.
Le lancement a donné lieu a des rencontres avec les autorités et différents acteurs qui participent au projet notamment en mettant à disposition des habitants, un lieu de décharge et des conteneurs pour le tri sélectif.
La formation dure 26 jours et a commencé le 26 décembre 2020.
A suivre donc, avec beaucoup d'intérêt...
Pour rejoindre leur action, cliquer sur le lien ici.
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Depuis plusieurs semaines, l’Inde est marquée par des mouvements des organisations paysannes contre des lois adoptées en septembre 2020. Ces lois sont décrites par les protestataires comme « anti-farmers laws », des lois contraires aux intérêts des paysans, car elles mettent ces derniers à la merci des grandes entreprises agro-alimentaires. Ces lois mettent fin à tous les mécanismes qui permettaient de garantir les prix et de lutter contre la spéculation.
Des organisations membres du RIEH Asie participent aux manifestations qui sont interdites et réprimées. C’est à l’occasion d’une de ces manifestations à Karur que Christina Samy a été arrêtée le 14 décembre, puis relâchée le lendemain.
ChristI est une des animatrices du RIEH. Elle a fondé et présidé SWATE, organisation pour la prise de pouvoir des femmes sur leur vie (empowerment), dont l’histoire est racontée dans le livre "Chemins d’économie humaine" . Elle est actuellement un des leaders de SWARAJ, parti politique dont le nom signifie Autonomie et politique alternative.
Voir le lien vers le texte de INHE Asia exprimant sa solidarité avec les protestations paysannes (en anglais).
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Les districts de Nawalpur et Rasuwa au Népal sont des zones d’agriculture et d’élevage très mal reliées par les transports au reste du pays.
Les jeunes ont peu d’opportunités de travail et sont souvent amenés à émigrer au Moyen-Orient.
L’école est de mauvaise qualité avec un taux d’abandon très élevé et la pratique courante des châtiments corporels.
En outre les jeunes filles et les femmes subissent harcèlements et violences aussi bien domestiques que dans les transports publics.
Les filles doivent se tenir en dehors de leur maison durant les périodes menstruelles.
Par ailleurs rien n’est en place pour faire face aux catastrophes naturelles qui sont fréquentes dans la région.
L’action s’appuie sur de nombreuses organisations de la société civile, notamment de jeunes, de familles de travailleurs migrants, de migrants rentrés au pays, de petits propriétaires paysans, en coopération avec les autorités locales. Elle mobilise aussi les parties prenantes de l’école : étudiants, familles enseignants.
Elle comporte l’accompagnement et la formation à des méthodes agricoles écologiques, à la mise en place de coopératives, ainsi que des actions d’éducation informelle sur l’égalité des genres.
La principale organisation qui anime l’action est le JCYCN (JAGRITI CHILD AND YOUTH CONCERN NEPAL).
NEPAL (NAWALPUR & RASUWA Districts)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le territoire Mbali
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We at INHE-Asia Secretariat are sorry to share with you all that Fr. Antoine Sondag is no more. He passed away in France last week. Readers of the DCLI and RIEH (INHE) publications would have known Antoine through his editorials
and his 'Libres Propos'. Unfortunately a victim of prolonged illness, Fr. Antoine was Editor-in-chief of RIEH(INHE) magazine ‘Development & Civilizations’ for more than 10 years, which is distributed around the world. Fr. Antoine Sondag had kept an enlightened eye on world affairs, especially on developing countries, of which
he had in-depth knowledge and recognized expertise. In our publications, he made sure to introduce people from all backgrounds who have rich experiences of what a ‘human economy’ can be. His critical sense of things inspired everyone to reflect, dialogue and engage their thoughts and move forward. We join his loved ones in sharing their grief, saying goodbye to Fr.Antoine and bringing his memories to life.
In Solidarity,
L.A. Samy & N.S. Babu
On behalf of RIEH(INHE)-Asia
Very sad this week to record and report the death on Saturday 7 November of French priest, Fr Antoine Sondag, a friend for over 30 years, chaplain to the International YCS during the late 1980s and to Pax Romana ICMICA some 20 years later.
Born in 1948 at Sarraguemines near Metz in France's Lorraine region, now part of the Grand Est, Antoine later graduated from the elite Institute of Political Science in Paris, better known as "Sciences Po" to its students.
Quickly, however, he took another path, entering the seminary and being ordained as a priest for the Diocese of Metz, where he served in a parish for ten years.
I believe that it was there that he became involved as a chaplain with the Jeunesse Etudiante Chrétienne (Young Christian Students) movement.
By the time I met him in Hong Kong in 1989, he was chaplain for the International YCS.
But I really got to know him and appreciate his friendship and generosity later when I studied and worked in Paris for several years.
By then, he had become secretary-general of the French bishops National Commission on Justice and Peace. Later still he worked for Secours Catholique (Caritas France) as the head of its research department.
Following that he returned to the French Catholic Bishops Conference as the director of their "mission universelle" or international affairs department.
In 2011, he joined us in Bangkok as the keynote speaker for a peace-building forum hosted by the Cardijn Community International.
More recently he edited "Développement et civilisations," the magazine published by the Centre Lebret-IRFED, which promoted development in line with the work of the Dominican, Louis-Joseph Lebret, who had founded the jocist-inspired specialised movement for young maritime workers before making his name as a development specialist and the inspiration of Pope Paul's encyclical, Populorum Progressio.
At an intellectual level, he published a number of books dealing with subjects ranging from the demography of the Catholic population to the question of poverty.
One of his most hardhitting books bears the title "On ne supprimera jamais la pauvreté. Même pas vrai" - "We will never get rid of poverty. Totally untrue." In a similar vein, he also published "La solidarité, chemin de spiritualité" - "Solidarity, a spiritual path."
And finally, "Pour une église diaconale, Chrétiens au service de la société" - "For a diaconal church. Christians at the service of society."
In September 2019 he moved to Villejuif, an inner suburb of Paris, where he became part of the local Catholic parish. By then, however, he knew he had the cancer that would claim his life this month.
Yet he continued to welcome friends from around the world and also to financially assist those in need.
Aware of his probable fate, Antoine took the opportunity to record a remarkable video that I will post here for those who understand French and which he divides into three parts: thanks, pardon and hope.
I have translated it into English here.
Indeed, just five days after his death, his "testament" has already been translated into over ten languages including Arabic, Chinese, German, Spanish, Italian, Filipino, Tamil, Vietnamese, Indonesian.
It is a fitting tribute to Antoine's quiet yet powerful influence and impact.
Meaningfully, indeed providentially, his funeral will take place tomorrow, 13 November, which is also Cardijn's birth anniversary as well as "IYCS World Day."
As his Villejuif parish colleagues noted, he "placed himself in the line of the Catholic social doctrine developed by Frédéric Ozanam during the 19th century."
In an age that has grown tired of an authoritarian, clerical, top-heavy Church, Antoine Sondag showed us what it means to be a truly diaconal priest at the service of his people and offers us a model of how to build a genuinely diaconal Church.
Stefan Gigacz
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En cliquant sur la photographie d'Antoine, partageons ses dernières paroles bouleversantes.
A la veille du départ, il nous offre avec sa pudeur naturelle,
un regard sensible sur sa Vie terrestre et l'Espérance pour celle d'après.
Développement & Civilisations Lebret IRFED (DCLI) et le Réseau International d’Economie Humaine (RIEH) ont la douleur de vous informer du décès du Père Antoine Sondag, membre du RIEH et du Conseil d’Administration de DCLI, victime d’une longue maladie.
Le Père Antoine a été le rédacteur en chef durant plus de 10 ans de notre publication Développement & Civilisations diffusée dans le monde entier. Il a contribué de ses conseils aux réflexions de DCLI puis du RIEH sur l’économie humaine les faisant bénéficier de son regard aigu sur l’actualité de monde, et de sa connaissance des pays en développement pour lesquels il avait une expertise reconnue. Dans notre publication, il avait veillé à faire connaître des personnes de tout horizon porteuses de riches expériences de ce que peut être une économie humaine. Son sens critique des choses invitait chacun à préciser la pensée et à avancer.
Nous nous joignons à ses proches pour partager leur peine, dire adieu à Antoine et faire vivre sa mémoire.
" Si vous voyez cette vidéo, si vous entendez ma voix, c’est que je serais décédé.
J’ai eu un cancer et il semblerait que le traitement n’a pas été un succès. En cette heure, je suis animé par trois attitudes, qui se résument par trois mots :
le premier c’est MERCI.
Merci à tout ceux que j’ai croisé, merci à tous ceux que j’ai aidé.
Merci à tous ceux que j’ai rencontré.
Merci à tous ceux qui m’ont permis de vérifier que la vie est belle.
Merci à ceux qui m’ont donné, de grandes choses : la vie, ou des petites choses, des petites rencontres qui font le charme de chaque journée.
La vie est un don et il faut savoir dire merci.
Merci aux inconnus, aux anonymes, qui ne verront pas cette vidéo, ceux qui ne me connaissent pas mais qui m’ont donné ponctuellement une aide, un coup de main, un sourire.
Merci surtout à ceux à qui on a oublié de dire merci et qui ne le sauront jamais.
Nous sommes invités à dire souvent merci.
Merci à qui, merci pourquoi, merci pour être là, merci pour la vie, et nous autres chrétiens nous disons merci, nous sommes invités à dire merci très souvent et nous utilisons un mot pour dire merci, c’est EUCHARISTIE.
La deuxième attitude qui est la mienne en cette heure c’est de dire PARDON.
Pardon à ceux que j’ai blessé, volontairement ou involontairement.
Pardon à ceux qui se sont sentis délaissés, meurtris, pas assez pris en considération.
A eux tous et à beaucoup d’autres, pardon.
Et plus encore, pardon à tous ceux nombreux, que j’aurais pu aider, à qui aurais pu tendre une main secourable, sans l’avoir fait.
Tous ces blessés au bord du chemin que nous sommes invités à secourir, et comme tant d’autres j’ai passé sans regarder.
Troisième attitude en cette heure, c’est ESPÉRANCE.
Rien ne mérite de durer et il ne restera pas grande chose, il ne restera rien de ma vie.
Et pourtant, j’ai cette conviction cette intuition, cette espérance que cette vie n’est pas vaine, que ma vie n’a pas ente vaine, même s’il ne restera rien.
Ou peut-être si, il restera mon nom, le souvenir dans la mémoire, dans la mémoire de celui que nous appelons Dieu.
En cette heure, je n’ai pas d’image, pas de représentation de cette espérance. Je ne me soucie pas non plus, je ne me soucie plus de chercher des mots justes, des images justes, la rigueur du raisonnement ou d’honorer l’esprit critique qui m’a animé pendant si longtemps.
Mais on accueille, j’accueille la gratuité, tout ce qu’on appelle avec un mot maladroit, la survie.
J’accueille ce qu’on appelle avec un autre mot maladroit Dieu, ce Christ qui nous a aidé à traverser la vie et qui nous aide aussi à traverser la mort."
Un article posté par Stefan Gigacz
Très triste cette semaine d'enregistrer et de rapporter la mort, samedi 7 novembre, du prêtre français, le père Antoine Sondag, ami depuis plus de 30 ans, aumônier du YCS international à la fin des années 1980 et de Pax Romana ICMICA une vingtaine d'années plus tard.
Né en 1948 à Sarraguemines près de Metz dans la Lorraine, aujourd'hui partie du Grand Est, Antoine est ensuite diplômé de l'élite Institut de Sciences Politiques de Paris, plus connu sous le nom de Sciences Po par ses étudiants.
Rapidement, cependant, il emprunte une autre voie, entre au séminaire et est ordonné prêtre du diocèse de Metz, où il sert dans une paroisse pendant dix ans.
Je crois que c'est là qu'il s'est engagé comme aumônier dans le mouvement Jeunesse Etudiante Chrétienne (Jeunes étudiants chrétiens).
Au moment où je l'ai rencontré à Hong Kong en 1989, il était aumônier du YCS international .
Mais j'ai vraiment appris à le connaître et à apprécier son amitié et sa générosité plus tard lorsque j'ai étudié et travaillé à Paris pendant plusieurs années.
À cette époque, il était devenu secrétaire général de la Commission nationale des évêques français pour la justice et la paix. Plus tard encore, il a travaillé pour le Secours Catholique (Caritas France) en tant que chef de son département de recherche.
Par la suite, il retourna à la Conférence des évêques catholiques français en tant que directeur de leur «mission universelle» ou département des affaires internationales.
En 2011, il s'est joint à nous à Bangkok en tant que conférencier principal pour un forum de consolidation de la paix organisé par Cardijn Community International.
Plus récemment, il a édité "Développement et civilisations", la revue publiée par le Centre Lebret-IRFED (aujourd'hui DCLI-RIEH) , qui promeut un développement en phase avec le travail du dominicain Louis-Joseph Lebret , qui avait fondé le mouvement spécialisé d'inspiration jociste pour les jeunes travailleurs maritimes. avant de se faire un nom en tant que spécialiste du développement et d'inspirer l'encyclique du Pape Paul, Populorum Progressio .
Sur le plan intellectuel, il a publié un certain nombre d'ouvrages traitant de sujets allant de la démographie de la population catholique à la question de la pauvreté.
Un de ses livres les plus percutants porte le titre " On ne supprimera jamais la pauvreté. Même pas vrai " - "Nous ne nous débarrasserons jamais de la pauvreté. Totalement faux." Dans le même esprit, il a également publié «La solidarité, chemin de spiritualité» - «Solidarité, un chemin spirituel».
Et enfin, " Pour une église diaconale, Chrétiens au service de la société "
Je l’ai traduit en anglais ici.
En effet, à peine six jours après sa mort, son « testament » a déjà été traduit dans plus de dix langues dont l’arabe, le chinois, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le philippin, le tamoul, le vietnamien, l’indonésien.
C’est un hommage approprié à l’influence et à l’impact discrets mais puissants d’Antoine.
De manière significative, voire providentielle, ses funérailles auront lieu demain, le 13 novembre, qui est également l’anniversaire de la naissance de Cardijn ainsi que la « Journée mondiale de la JECI ».
Comme le notent ses collègues de la paroisse de Villejuif, il « s’est placé dans la ligne de la doctrine sociale catholique développée par Frédéric Ozanam au XIXe siècle ».
À une époque fatiguée d’une Eglise autoritaire, cléricale et très lourde, Antoine Sondag nous a montré ce que signifie être un prêtre véritablement diaconal au service de son peuple et nous propose un modèle pour construire une Eglise authentiquement diaconale.
En septembre 2019, il a déménagé à Villejuif, dans la banlieue parisienne, où il est devenu membre de la paroisse catholique locale. À ce moment-là, cependant, il savait qu'il avait le cancer qui lui coûterait la vie.
Pourtant, il a continué à accueillir des amis du monde entier et à aider financièrement ceux qui en.avaient besoin.
Conscient de son destin probable, Antoine en a profité pour enregistrer une vidéo remarquable que je posterai ici pour ceux qui comprennent le français et qu'il divise en trois parties: merci, pardon et espoir.
par Stefan Gigacz
A Dieu (Joseph Cardijn Digital Library - in 10 languages)
A Dieu père Antoine (Eglise de Villejuif)
Guido Mocellin, Un testamento spirituale in Rete: i grazie, il perdono, la "speranza" (Avvenire)
Fr Antoine Sondag (Online celebration 21 November) (Pax Romana ICMICA)
Décès du Père Antoine Sondag (Diocèse de Metz)
Antoine Sondag funeral details and live broadcast (Diocese of Metz/Facebook)
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L’intérêt du Second Manifeste Convivialiste est double : dans son contenu et dans les signatures qu’il rassemble.
Avant d’analyser le contenu, il faut noter et saluer le grand nombre et la diversité des signatures obtenues, même si on en note aussi les limites. 276 personnalités (quelque 300 dit la quatrième de couverture !) de 33 pays.
58% sont des Français (161), les autres pays les plus représentés étant, loin derrière, le Brésil (19), les USA (16), l’Allemagne et l’Italie (10), le Japon (9), la Suisse (8). Seulement 3 du Maghreb et 4 d’Afrique subsaharienne.
En France, on y trouve des représentants de l’Economie sociale et solidaire, de l’hebdomadaire Alternatives économiques, du monde diplomatique, de la revue Esprit, d’Attac, de l’écologie politique, de la collapsologie, d’ATD Quart Monde, de Dialogues en humanité. Emmanuel Faber est le seul dirigeant économique.
Parmi les personnalités qu’on peut considérer comme proches du RIEH: Elena Lasida, Patrick Viveret, Jean-Baptiste de Foucauld, Gaël Giraud, Edgard Morin, sans oublier bien sûr Yves Berthelot. Au plan international : Noam Chomsky, Susan George, Shirin Abadi, Chico Whitaker, Leonardo Boff, Olivier de Schutter, Jean Ziegler, Mathieu Ricard. Le spectre est donc assez large.
Le Manifeste assume que les signataires sont des intellectuels. On peut penser que tous ne sont pas en accord complet avec l’ensemble des propositions du Manifeste, mais ils ont estimé que les points d’accord étaient suffisamment nombreux pour engager leur signature. C’est un fait très positif pour tous ceux qui, comme nous, veulent construire le consensus le plus large possible pour des changements structurels dans l’organisation du monde fondés sur l’humanisme.
L’objectif central du Manifeste est de définir les valeurs et les principes qui fondent une alternative au néolibéralisme. « Ce qui manque le plus aux milliers et aux dizaines de milliers d’associations ou de réseaux, aux dizaines ou aux centaines de millions de personnes qui à travers le monde cherchent à échapper à l’emprise du capitalisme néolibéral, ce qui les empêche de se coordonner et qui les condamne à une forme d’impuissance, c’est l’absence d’un consensus explicite et clairement partagé sur quelques valeurs ou principes centraux ».Les signataires « ne se contentent pas des dénonciations stéréotypées des marchés ou du capitalisme qui n’aboutissent à rien aussi longtemps qu’elles ne nous disent pas quel autre type de société nous pouvons raisonnablement espérer pouvoir construire ». Cette ambition rompt avec le discours porté par beaucoup des ouvrages ou des productions audiovisuelles qui relatent toutes ces expériences et qui refusent de répondre à la question de la définition d’une alternative. Il suffit selon eux de raconter ces expériences et de considérer qu’elles dessinent le monde de demain sans avoir besoin d’en décrire les fondements. Par défiance vis-à-vis des idéologies et défiance vis-à-vis des partis et hommes politiques qui prétendent incarner le changement. Pour les signataires du Manifeste on ne peut pas se contenter d’appeler à la transition sans dire vers quoi ou à « un monde d’après » défini par sa rupture avec le « monde d’avant » ou encore à un « changement de paradigme » sans préciser quel est le nouveau paradigme auquel on entend se référer.
Le convivialisme se présente ainsi comme une philosophie politique, la philosophie de l’art de vivre ensemble, de la convivance.
Nous sommes en accord total avec cette ambition, même si nous appelons cette référence partagée « économie humaine », et non pas « convivialisme ». Et l’économie humaine est aussi une philosophie politique, la philosophie du passage d’un monde moins humain à un monde plus humain. Je reviendrai plus loin sur cette question du choix des mots. Mais nous sommes bien dans le même champ.
Pour la définition de cet ensemble de valeurs et de principes, le manifeste présente une position très affirmée et très forte, puisqu’il formule cinq principes et un impératif catégorique qui les traverse tous :
et
Voir en annexe les définitions que donne le manifeste des 5 principes et de l’impératif.
C’est là le cœur du Manifeste et son apport principal, d’autant plus intéressant qu’il est très précis, tout en étant capable de faire consensus, ce qui ne va pas de soi, surtout à un niveau international. Les formulations sont fortes : « La seule politique légitime, mais aussi la seule éthique acceptable sont celles qui s’inspirent des cinq principes ».
Il nous semble qu’il faudrait aussi dans ce corpus central faire place à ce que le manifeste appelle le pluriversalisme ; c'est-à-dire la synthèse à trouver entre l’universalisme et la pluralité des cultures.
Par rapport à cet énoncé, on peut bien sûr se demander si l’on est en accord avec les cinq principes et l’impératif. Mais surtout, il faut se demander si, comme on dit en mathématiques, ils sont nécessaires et suffisants et s’ils transcendent les différences de cultures et de situations économiques et sociales. Ne faut-il pas en rajouter d’autres ? Chacun a-t-il vraiment une importance telle qu’on ne peut l’écarter sans déstabiliser l’ensemble ? Il est difficile de répondre à ces questions si ce n’est en confrontant ces principes aux principales questions qui se posent à notre humanité et en voyant comment ils éclairent les choix à opérer et les politiques à conduire. J’y reviendrai plus loin.
En attendant nous pouvons comparer ces cinq principes du convivialisme aux quatre principes de l’économie humaine :
Une comparaison vraiment approfondie dépasserait le cadre de cette note. Globalement, on relève :
A ce stade, je veux surtout souligner le dernier point, car il me semble que le convivialisme nous fait avancer dans notre approche de l’économie humaine. Là où nous mettons en avant la solidarité, la prise en compte de l’intérêt commun, la nécessaire concorde, le convivialisme fait droit à l’intérêt personnel, à la rivalité, aux conflits. « La politique légitime est celle qui permet au mieux de développer son individualité singulière en développant ses capacités, sa puissance d’être et d’agir, sans nuire à celle des autres, dans la perspective d’une égale liberté ». Ou encore : « Parce que chacun a vocation à manifester son individualité singulière, il est normal que les humains s’opposent. Mais il ne leur est légitime de le faire qu’aussi longtemps que cela ne met pas en danger le cadre de commune humanité, de commune socialité et de commune naturalité qui rend la rivalité féconde et non destructrice ». Nous devrions intégrer ces apports du convivialisme.
Un autre apport à intégrer est la place centrale faite par le convivialisme au concept de démesure (hubris). Celle-ci est considérée comme la cause fondamentale de tous les maux qu’affronte l’humanité et la maîtrise de la démesure comme l’objectif premier de la « politique bonne ». C’est donc dans l’homme lui-même que résident à la fois le problème et la solution. C’est le fondement de la place de la spiritualité à la fois dans la civilisation que nous voulons promouvoir et dans la stratégie de changement que nous mettons en œuvre, qui doit conjuguer transformation personnelle et mise en place de nouvelles structures.
A partir du corpus central, le manifeste présente quelques implications générales, puis des propositions concrètes.
Les implications générales sont présentées dans 4 champs :
Le texte mérite d’être cité dans son intégralité :
« Ce qu’il est permis à chaque individu d’espérer, c’est de se voir reconnaître une égale dignité avec tous les autres êtres humains, d’accéder aux conditions matérielles suffisantes pour mener à bien sa conception de la vie bonne, dans le respect des conceptions des autres, et de chercher ainsi à être reconnu par eux en participant effectivement, s’il le souhaite, à la vie politique et à la prise des décisions qui engagent son avenir et celui de sa communauté.
Ce qui lui est interdit, c’est de basculer dans la démesure et dans le désir infantile de toute-puissance (l’hubris des Grecs) […] en prétendant appartenir à quelque espèce supérieure ou en accaparant et en monopolisant une quantité de biens et un quantum de pouvoir tels que l’existence sociale de tous en soit compromise ». Il en découle concrètement le devoir de refuser pour soi-même la corruption et de la dénoncer par la pratique de lanceur d’alerte.
Tout en étant d’accord avec ce texte, l’économie humaine affirme aussi la responsabilité de chacun pour respecter la dignité des autres, pour travailler afin de participer à la création de richesse, pour participer activement à la prise de décision dans un cadre démocratique et pour respecter les décisions prises dans ce cadre. Il faudrait aussi préciser ce qu’on entend par communauté, qui comprend au moins trois niveaux : local, national et international.
Le convivialisme prend acte du fait que ce sont les Étals qui organisent la vie politique.
Le manifeste emploie une expression très forte en affirmant qu’un Etat ne peut être tenu pour légitime que s’il respecte les cinq principes et observe l’impératif de maîtrise de l’hubris. Compte tenu du caractère très général des principes, on peut craindre que toute personne ou tout groupe se considère fondé à contester la légitimité de tout Etat. Mieux vaudrait dire que les cinq principes constituent une référence pour l’action de l’Etat.
Le problème se retrouve dans une affirmation très problématique quand le manifeste déclare aussi que ne sont légitimes que les États qui garantissent à leurs concitoyens un revenu de base et instaurent un revenu et un patrimoine maximum pour les plus riches. A cette aune, aucun Etat au monde n’est légitime. Mais surtout, on peut parfaitement adhérer aux 5 principes sans être en accord avec ces deux mesures, d’ailleurs très controversées. Le manifeste déclare que « la misère doit être déclarée hors la loi ». Cette affirmation peut figurer dans le programme d’un parti politique en France, mais elle ne fait guère de sens dans le contexte de pays où la misère est endémique. C’est conférer à l’Etat une toute-puissance tout à fait excessive. Selon l’économie humaine, toute société doit s’organiser pour que chacun puisse tirer un revenu de son travail lui permettant de mener une vie décente. D’un autre côté, la mesure sur le revenu maximum peut aussi être débattue. L’essentiel à nos yeux est que tout revenu, quelque soit son niveau, soit obtenu en respectant les attentes et les droits de toutes les personnes qui concourent à le générer et en respectant les équilibres naturels. Quant aux limites du patrimoine, elles doivent être gérées selon nous par une révision fondamentale du droit de propriété.
Plutôt que les deux mesures mises en avant par le convivialisme, nous mettons en avant le système de mutualisation de la protection sociale fondée sur le principe « De chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins », dont curieusement le manifeste ne parle pas alors qu’il est fondamental dans l’organisation de la société que nous prônons. Il est vrai qu’il n’est pas nouveau !
Le manifeste traite assez longuement de la démocratie. Il relève le paradoxe entre le fait que la démocratie s’impose comme une référence avec l’égalité de principe de tous avec tous et qu’on relève en même temps des signes alarmants d’une désaffection à son égard. On peut regretter qu’il insiste surtout sur les raisons de ne plus croire en la démocratie. Pourtant le principe d’égalité qui est le fondement de la démocratie est équivalent à celui de commune humanité. Pour notre part nous ne considérons nullement que la démocratie est un modèle dépassé destiné à être remplacé par un autre. Il doit au contraire être approfondi. Le manifeste n’échappe pas ici au risque de surfer sur l’air du temps. Par exemple quand il déclare que « la démocratie participative ne peut être effective que si elle est la plus directe possible, autrement dit si elle repose largement sur le tirage au sort ». On est aussi étonné de lire que « la revendication d’égalité s’étend à présent au monde animal au nom de l’antispécisme ».
Les humains ne doivent pas se considérer comme des maîtres de la nature mais comme en faisant partie. Le manifeste mentionne une relation de don/contre-don « au moins métaphoriquement », ce qui signifie que les humains « doivent rendre à la Nature autant ou plus qu’ils ne lui prennent ou n’en reçoivent ». On ne peut qu’être en accord avec cette déclinaison du principe de commune naturalité. La difficulté se trouve dans la mise en œuvre, dès lors qu’on entend aussi répondre aux besoins d’une nourriture saine pour tous les êtes humains et aux besoins d’énergie, même maîtrisés, pour réduire la pénibilité du travail, se chauffer ou se rafraîchir, se déplacer, échanger des biens et des services. Là, le convivialisme n’apporte pas de réponse particulière, mais sans doute n’est-ce pas son rôle. L’économie humaine non plus. Car une fois les principes posés, il n’y a pas de solution pré-définie qu’il suffirait d’appliquer. Le convivialisme n’échappe pas totalement à un travers fréquent sur ces sujets. Il affirme par exemple qu’il faut sortir des énergies fossiles à horizon 2040-2050. Ce genre de déclaration relève très largement de la pétition de principe et conduit inévitablement à la dénonciation globale des politiques qui ne permettent pas d’atteindre ces objectifs. C’est qu’il ne suffit pas de décréter qu’on arrête d’extraire les énergies fossiles en faisant preuve d’une grande détermination politique. Il faut continuer à répondre à la demande d’énergie et on voit bien qu’il n’y a pas de consensus social pour opérer des coupures d’électricité ou pour limiter drastiquement et par la contrainte l’usage de la voiture ou de l’avion. Pour avancer, il ne suffit donc pas de poser ainsi des grands objectifs surtout à moyen et long terme. C’est pourquoi, avec l’économie humaine nous mettons l’accent sur l’éducation qui permet à chacun et à chaque groupe social d’être conscient des enjeux et du rôle qu’il doit jouer pour atteindre l’objectif commun et sur la démocratie qui permet de faire des choix partagés. Et des choix qui sont souvent des compromis entre divers impératifs. Il faut renforcer la capacité à s’écouter entre écologistes et agriculteurs, entre protecteurs de la nature et producteurs d’énergie, entre promoteurs de la diversité culturelle et touristes désirant voyager, … Nous insistons aussi sur le fait que tout changement doit être à la fois personnel par la spiritualité, sur le territoire où l’on vit grâce à un développement local humain et durable, dans les structures et les politiques menées par les Étals et par des accords internationaux. C’est l’articulation des quatre niveaux qui est déterminant.
Dans ce champ il y a une grande proximité entre le manifeste convivialiste et les choix de politique économique inspirés de l’économie humaine. Je trouve même que plusieurs formulations du manifeste sont plus fortes, plus nettes que les nôtres. Quelques citations illustrent ce rapprochement :
« Le véritable développement de toutes les richesses humaines [est] bien loin de se réduire à la seule richesse économique, matérielle ou monétaire. La richesse effective passe par le sens du devoir accompli, de la solidarité ou du jeu ; par toutes les formes de la créativité, artistique, technique, scientifique, littéraire, théorique, sportive, etc. En un mot, elle est inhérente à une forme ou une autre de gratuité ou de créativité et à la relation aux autres ».
« Le Marché et la recherche d’une rentabilité monétaire sont pleinement légitimes dès lors qu’ils respectent – notamment via les droits (sociaux et) syndicaux – les postulats de commune humanité et de commune socialité, et qu’ils sont en cohérence avec les considérations écologiques précédentes ».
« La priorité est de lutter contre les dérives rentières et spéculatives de l’économie financière qui sont la principale cause de la démesure capitaliste actuelle ».
« Il est impératif dans une visée d’économie plurielle, d’instaurer un équilibre entre Marché, économie publique et économie non marchande et non monétaire […] selon que les biens ou les services à produire sont individuels, collectifs, communs ou privés ».
Le manifeste emploie l’expression « prospérité sans croissance » qu’on peut rapprocher de celle de « sobriété heureuse » de Pierre Rabhi ou de « l’abondance frugale » de Jean-Baptiste de Foucauld. Il se réfère aussi à « une société post-croissantiste » et à la « démarchandisation », désignant ainsi « toutes les manières de mieux satisfaire les besoins avec moins de marchandises et moins d’argent ».
Il appelle aussi à remodeler en profondeur le statut de l’entreprise, ses responsabilités et sa gouvernance.
Tout ceci demande à être précisé, décliné dans des contextes culturalo-socio-économiques différents. Mais c’est tout aussi vrai pour l’économie humaine.
Au total, on peut relever :
Une très grande proximité entre le projet même du Manifeste convivialiste et celui de l’Economie humaine : construire un consensus international, reconnaissant la diversité des cultures, sur les principes d’organisation des sociétés humaines et de l’humanité dans son ensemble afin d’opérer les changements structurels dans les champs politiques et économiques nécessaires pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés
Dans la formulation de ces principes, les convergences entre les deux approches l’emportent sur les différences qui sont néanmoins importantes. Il faut donc à la fois se reconnaître comme participant à un même courant, une même alliance et à l’intérieur de cet ensemble faire vivre un débat. Le choix des mots pour désigner cet ensemble est important. Mon avis personnel est que ni le mot convivialisme, ni l’expression économie humaine ne sont satisfaisants. Il faut laisser le champ ouvert, chacun gardant à ce stade sa référence.
La principale différence est qu’avec l’économie humaine nous ne proposons pas seulement une vision sous forme d’un ensemble de principes, mais aussi un chemin, une démarche pour parvenir aux changements structurels. Cette démarche s’appuie sur deux piliers que sont l’éducation (la conscientisation) et la démocratie (la participation active aux affaires communes). Elle articule action et réflexion. Elle articule aussi les niveaux personnel, du territoire où l’on vit, de l’Etat, du monde.
Là où le Manifeste convivialiste peine dans ses conclusions à définir comment s’organise l’internationale convivialiste et est tenté par une action politique directe, nous proposons d’organiser un réseau fondé sur des groupes locaux, des coordinations continentales et une coordination internationale dont l’action politique est indirecte, c'est-à-dire vise à renforcer les consciences et les capacités des personnes et des groupes à participer aux changements.
Pour paraphraser un slogan d’une autre époque : « C’est un bon début, continuons le débat » … et surtout l’action.
Michel Tissier, Secrétaire exécutif du RIEH
Le Mené, le 17 octobre 2020
www.rieh.org
" Les principes de commune naturalité, de commune humanité, de commune socialité, de légitime individuation, d’opposition créatrice. Ces cinq principes sont subordonnés à l’impératif absolu de maîtrise de l’hubris.
Impératif de maîtrise de l’hubris. La condition première pour que rivalité et émulation servent au bien commun est de faire en sorte qu’elles échappent au désir de toute-puissance, à la démesure, à l’hubris (et a fortiori à la pléonexie, (au désir de posséder toujours plus). Elles deviennent alors rivalité pour mieux coopérer. Dit autrement : tenter d’être le meilleur est hautement recommandable s’il s’agit d’exceller, à la mesure de ses moyens, dans la satisfaction des besoins des autres, de leur donner le plus et le mieux possible. Voilà qui est bien différent du désir de l’emporter à tout prix en prenant aux autres ce qui leur revient. Ce principe de maîtrise de l’hubris est en réalité un méta-principe, le principe des principes. Il imprègne tous les autres et doit leur servir de régulateur et de garde-fou. Car chaque principe, poussé à son extrême et non tempéré par les autres, risque de s’inverser en son contraire : l’amour de la Nature ou celle de l’humanité abstraite en haine des hommes concrets ; la commune socialité en corporatisme, en clientélisme, en nationalisme ou en racisme ; l’individuation en un individualisme indifférent aux autres ; l’opposition créatrice en combat des ego, en narcissisme de la petite différence, en conflits destructeurs. Cet impératif peut donc être dit “catégorique”."
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Trente ans dans la vie d’un homme, c’est l’âge de la maturité. Si cette réalité était extrapolable aux faits sociopolitiques, on dirait que le multipartisme malien est aujourd’hui dans sa phase de maturité. Dans cet état de maturité supposée dans l’apprentissage de la démocratie multipartite, notre pays se trouve confronté à une crise sans précédent. Encore une crise. A l’analyse, les symptômes de cette crise s’apparentent à ceux d’une maturité tardive. Oui nous en sommes là. Les maux sont nombreux pour exprimer la crise. Ils ont pour nom : mauvaise gouvernance, corruption, népotisme, insécurité grandissante, impunité, appui inadéquat à l’armée dans la guerre contre le terrorisme qui menace l’existence même de notre pays. Oui ce sont les vrais maux dont souffre notre pays. Des maux qui sont à l’antipode de nos aspirations de mars 1991. Ils donnent de la matière pour des discours populaires, souvent populistes, mais leurs vraies causes sont encore mal élucidées et exprimées de manière précise. En la matière, évitons les amalgames en étant suffisamment pédagogues pour distinguer entre causes et effets. La gouvernance mal faite conduit à la corruption, aux détournements de fonds publics, à l’impunité, au laxisme, à la gabegie, à l’insécurité, à l’arrogance ; à la mauvaise qualité de l’éducation et des soins de santé. Résumons tous ces maux manifestes de notre réalité sociale d’aujourd’hui en effets de la Mauvaise Gouvernance, la vraie source de notre mal commun.
Oui c’est de Mère, pardon, Grand-Mère Mauvaise Gouvernance dont nous souffrons. Appelons-la grande mère, vu le nombre d’années qu’elle existe et nous mine. Effet, depuis trente ans de parcours dans la quête de démocratie, nous la chantons comme la source de notre malheur. Cette mauvaise gouvernance est aussi notre petite fille commune parce que nous l’avons enfantée depuis 1991, à partir de nos textes, nos pratiques et nos comportements. Oui, au commencement nous avons confondu forme et fond d’une même chose. Pire nous avons mal conçu la forme de notre démocratie et dans la pratique, nous avons écrasé et mis de côté le minimum convenu qui pouvait nous faire avancer. Il est temps que nous nous ressaisissions. Prenons le taureau par les cornes. De sérieuses réformes politiques s’imposent comme la rigueur dans l’application de l’existant.
Dans la gestion des crises antérieures liées à la même mauvaise gouvernance, nous avons agi sur les effets mais les causes sont restées intactes. Il nous faut arracher le mal à la racine. Durant la transition qui s’annonce, osons des réformes en profondeur sans pression externe et interne liée au temps. Retenons la leçon de notre passé récent : «le temps qu’on ne donne pas au temps en matière de réformes politiques se vengera». Le temps non accordé à des réformes nécessaires durant la transition de 2012- 2013 se venge de nous aujourd’hui, en nous rappelant à travers la présente crise que la racine de notre mal était toujours là.
Oui cette racine reste bien enfouie dans nos textes, nos pratiques et nos comportements parce que la transition de 2012- 2013 s’était bien clôturée dans la forme sans avoir réglé les questions de fond qui l’avaient générée. Ne ratons donc pas cette deuxième opportunité offerte par la présente transition. Donnons-nous le temps qu’il faut pour enfin nous coudre le boubou qui nous ira bien parce que passant sur toutes les parties de notre corps social sans l’écorcher. Prenons garde du clientélisme politique, de la recherche de positionnements immédiats, des règlements de comptes, des pressions internationales qui, mis ensemble, réduisent nos transitions à de simples revues de postes, à des discours creux d’apaisement des tensions sociales, et à l’organisation prématurée d’élections sans entame de l’objet ayant justifié le renversement des dirigeants du pays.
ATT a été renversé pour sa mauvaise gouvernance des questions de défense et de sécurité. La même cause figure en grande place dans la grogne sociale qui a emporté aujourd’hui IBK venu après une transition politique de quelques mois que j’avais jugée trop courte pour régler des questions de fond. Oui la Mauvaise Gouvernance est encore présente. Elle a même pris plus carapace et de graisse avec IBK. De Dioncounda à IBK, le Mali aura accusé un recul considérable en matière de gouvernance. Non seulement ces deux dirigeants n’ont pas entrepris grand-chose pour une meilleure gouvernance du pays, ils ont en plus totalement ignoré le formidable travail de réforme entrepris par ATT à travers la commission Daba Diawara (Commission de réflexion sur la consolidation de la démocratie). Cette œuvre était bien avancée sur la base d’une approche participative et ouverte, mais, les dirigeants qui ont succédé à ATT n’ont pas suivi. Quel gâchis de ressources investies dans ce merveilleux projet qui annonçait des transformations qualitatives de la gouvernance politique dans notre pays ? Rappelons juste un des résultats de cette commission : l’Agence générale aux élections, une sorte de Céni unique et pérenne, faite de personnel technique qualifié, recruté uniquement sur la base de leurs compétences et expériences en administration électorale.
Qui dit mieux ? Il n’y aura jamais une bonne gouvernance des élections au Mali, tant que nous aurons des Céni non permanentes, budgétivores, faites de politiciens soucieux seulement de se refaire les poches et de redorer leur image en roulant dans des 4X4 flambants neufs juste le temps des élections. Il n’y aura jamais d’élections de qualité au Mali, tant que l’administration des élections, pour les mêmes raisons de gain d’argent, sera assurée par une multitude de centres de décision. En la matière, la multitude des acteurs est un terreau pour les magouilles électorales, la corruption et les détournements de fonds publics. A l’opposée, il faudrait mettre en place un organe unique compétent mêlant qualité, efficacité et efficience. La Céni du Ghana que j’ai eu l’occasion de visiter avec une dizaine de hauts cadres de partis politiques maliens en est la parfaite illustration. Des réformes majeures sont aussi indispensables pour réduire considérablement le coût des institutions publiques. Leurs budgets font toujours saliver les gourmands de la République. S’il est vrai de dire que la démocratie n’a pas de prix, il n’est pas moins vrai que le coût de nos institutions démocratiques dépasse nos moyens. En juin 2006, dans son ouvrage « Mali : une démocratie à refonder », mon grand frère Ali Cissé attirait notre attention sur le coût des institutions démocratiques au Mali et nous invitait à revoir le format de notre démocratie. Son analyse avait bien montré comment les budgets de fonctionnement des institutions de la République augmentaient en proportions démesurées au détriment du développement des secteurs sociaux de base : éducation et santé.
Dans ce contexte de transition en perspective, une attention particulière devra être faite au train de vie de l’Etat. Plus les ressources sont abondantes dans ces institutions, sans cadrage suffisant pour leur bonne gestion, plus la convoitise d’être assis sur ces mannes et de se sucrer rapidement est grande. On veut devenir député parce qu’en 5 ans, en plus des affaires et du trafic d’influence, on peut se faire des centaines de millions de nos francs. Les courtisans des postes ministériels sont dans le même état d’esprit de même que ceux de l’administration rapprochée du Président de la République
Bref, les champs à explorer au Mali pour une meilleure gouvernance sont nombreux. Des reformes sont nécessaires, l’application rigoureuse des textes existants et la modernisation des pratiques fiscales et douanières s’imposent. La justice devra se faire correctement et les auteurs sanctionnés quels que soient leurs liens de protection sociale et politique. En ces temps de sanctions économiques injustes de la Cédéao, les traces des ressources financières détournées devraient être suivies pour assurer le retour de l’argent mal acquis dans les caisses de l’Etat : mesure tactique en ces temps de vaches maigres pour notre pays.
En ces temps durs, la transition en cours gagnera en légitimité interne et en crédibilité externe si elle parvenait à combiner de manière équilibrée des mesures tactiques assurant la survie de l’Etat et des réformes politiques majeures et stratégiques. Cet équilibrage réussi dégraissera Grand-Mère Mauvaise Gouvernance dont le décès annoncé après la transition ne sera pas à regretter par le peuple malien. Je terminerai mon propos par quelques conseils et suggestions aux dirigeants de la transition en cours :
- Evitez de personnaliser la victoire collective. L’égo est satanique en pareilles circonstances. Le vouloir se distinguer individuellement, de paraître et de s’attribuer la victoire, finit par faire imploser l’équipe. En dépit des multiples épreuves, le M5 a su se garder de cette recherche d’image personnelle, ce qui l’a soudé jusqu’au résultat final. Il y a certes eu incontestablement une autorité morale de ce mouvement, mais un leader technique n’a jamais pu prendre le dessus sur les autres durant le combat. Il y avait une équipe technique tout court dont la solidarité opérationnelle a été efficace. Un exemple à suivre par le Comité National pour le Salut du Peuple et les instances de la transition. En 2012, Amadou Aya Sanogo, s’était trop vite mis devant comme l’avait fait ATT en 1991. L’affirmation de l’égo se vit mal de l’intérieur et braque l’extérieur sur l’individu tout en le rendant vulnérable.
- Evitez de vous laisser distraire et gardez-vous de distraire le peuple. Le jeu des intérêts externes et internes est si fort qu’il peut amener à vous faire dévier la bonne voie et perdre du temps dans ce qui n’est pas essentiel. Notre discernement collectif a pu nous faire nous soustraire des mesures distractives de la Cédéao et nous conduire jusqu’au bout de notre combat. Avec ce même discernement, traitons les mesures injustement punitives de cette institution. Combien d’économistes talentueux prédisaient la chute du pouvoir de Patrice Talon actuellement au Bénin avec la fermeture des frontières avec le Nigéria sur décision unilatérale du président de ce pays ? Récemment classé par les institutions financières comme pays à revenu intermédiaire au même titre que la Côte d’Ivoire, et comme bon élève dans la gestion de sa dette publique, le Bénin semble tenir bon. Notre pays devra aussi tenir bon malgré toutes les sanctions annoncées. Un pays qui ne peut donner de réponse adaptée à des conjonctures qui l’affectent survivra difficilement. En évitant de vous laisser distraire de l’extérieur, ne vous laissez pas non plus distraire de l’intérieur. La seule chose qui vaille, c’est la bonne gouvernance dans la forme et le fond. Le reste c’est de distraction.
- Ne laissez pas déformer le discours sur le sens du combat collectif. Les médias internationaux ont la mémoire courte, malheureusement ils sont faiseurs d’opinion à large échelle. La tendance actuelle est de transformer l’aboutissement de la lutte du peuple malien en coup d’Etat militaire. Ce raccourci est injuste et malintentionné. Il urge de redresser ce discours à chaque occasion et d’assurer une communication externe correcte durant toute la transition ;
- Soyez et demeurez cohérents dans vos comportements avec le sens de la lutte du peuple. Le but de la transition étant de refonder l’Etat avec comme toile de fond des mécanismes pour éradiquer la mauvaise gouvernance, il convient de se garder de pratiques de mauvaise gouvernance, qu’elles soient collectives ou individuelles ;
- Pratiquez la redevabilité dans les actes à poser. La victoire du peuple a été grandement célébrée le 21 août là où la contestation a commencé, à savoir, la fameuse place de l’indépendance. Allons-nous laisser nostalgique de nos «shows» pour le changement, ce lieu sacré de la gouvernance ? Non et non. Les rassemblements populaires devront être ponctués avec les étapes d’évolution de la transition pour rendre compte au peuple là où tout a commencé, des avancées tactiques et stratégiques pour réduire la mauvaise gouvernance au Mali. Cette transition devra être collectivement célébrée de manière continue dans le partage de ses fruits, occasion de se ressourcer, de s’ajuster à temps pour éviter des ratées.
- Parlez moins mais posez plus d’actions à effets positifs et durables pour la consolidation de la démocratie et le dégraissage de Grand-Mère Mauvaise Gouvernance. Quand on construit, on parle peu en laissant l’action le faire à sa place. A l’œuvre on voit l’artisan.
Sur le fond, les défis sont de taille tant Grand-Mère Mauvaise Gouvernance est à tous les niveaux, la demande sociale importante et les questions sécuritaires et de défense prennent de l’ampleur. Sur ces grands chantiers, les attentes sont grandes.
- Soyez réalistes dans votre mission (objectifs et actions) en vous disant que la vie de la nation ne se limite pas au temps de la transition. Dans chacun de ces vastes champs, des priorités existent. Il vous faut les identifier dans une approche participative et les prendre en compte dans votre plan d’action. En voulant tout faire, on s’étouffe sans rien achever. Rappelez-vous que la place de l’indépendance vous attend pour les séances populaires de redevabilité ;
- Recherchez l’équilibre entre les actions à effets immédiats et les actions à effets durables sur la gouvernance. Il s’agit là de réparer les dégâts et de prévenir les manquements ;
- Intensifiez les actions de sécurité des populations et de défense nationale. Des partenariats nouveaux sont à explorer pour parer aux éventuelles restrictions d’appuis extérieurs ;
- Prenez des engagements pour la relance de l’école et le traitement de la demande du personnel éducatif et honorez-les ;
- Réduisez le plus vite possible le train de vie de l’Etat pour vous donner les moyens de votre action et donner des réponses rapides à des revendications d’ordre financier ;
- Dans vos actes et vos attitudes, veuillez lever les équivoques sur le respect des valeurs sacrées de notre constitution et qui font la crème de notre cohésion sociale. Jusque-là, les discours pour le changement ont été focalisés sur Grand-Mère Mauvaise Gouvernance. La refondation de notre Etat gagnerait aussi à ne pas occulter le nécessaire besoin de consolidation des acquis en matière de libertés religieuses et de laïcité de l’Etat. Malgré les interpellations sur ces valeurs, les discours des leaders pour le changement n’ont pas apporté des assurances. Vous êtes aussi attendus sur ces questions, dans vos actes et vos comportements ;
- Ne vous trompez pas dans le choix des hommes pour conduire le changement. Les mangeurs sont nombreux mais les ouvriers sont très peu. Il est heureux de voir émerger une vision réductionniste du nombre des dirigeants de la transition. Il faut en outre faire de la qualité, de la compétence et du désintéressement, les principaux critères de choix des membres de l’équipe.
C’est par ces quelques suggestions que je termine ma modeste contribution à la conception de la transition qui s’ouvre dans notre pays en réponse à la demande sociale pour une meilleure gouvernance
Que Dieu, le Tout Puissant qui entend les souffrances de notre peuple, guide les dirigeants de la transition dans leur noble mission de redressement de la gouvernance dans notre pays.
Vive le Mali !
Augustin Cissé
Sociologue du développement et analyste politique
Initiateur et ancien directeur exécutif de la Fondation
Centre Malien pour le Dialogue Interpartis et la Démocratie (CMDID)
Expert international en gouvernance politique,
en mission dans la région des Grands Lacs.
Sursaut national de mars 1991 : Renversement du régime autoritaire de Moussa Traoré par des militaires. Le Mali connaît alors une transition porteuse d’espoirs de changements qui conduit à l’élection du Président Amadou Toumani Touré (ATT) qui engage des réformes démocratiques.
La transition de 2012-2013 : Période qui a suivi le coup d’état militaire qui a renversé ATT et qui s’est conclue par l’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Dioncounda : Dioncounda Traoré, Président par Interim 2012-2013. Auquel a succédé IBK.
Céni : Commission électorale nationale indépendante. Institution mise en place dans plusieurs pays d’Afrique pour organiser les élections.
Des centaines millions de nos francs : 1 million FCFA = 1 524 €
Sanctions économiques injustes de la CEDEAO : La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a adopté des sanctions économiques contre le Mali pour contester le coup d’Etat militaire du 18 août 2020
M5 : Voir l’introduction de l’article
Comité national pour le salut du peuple (CNSP) : organe de pouvoir mis en place par les militaires après le renversement de IBK
Patrice Talon : Président de la République du Bénin depuis avril 2016
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Ça y est, nous y sommes presque… Le terme de cette belle aventure énergétique, partagée pendant ces 3 jours arrive à son terme… La matinée est consacrée à la séance plénière de clôture où tables rondes et témoignages se succèdent encore. Pendant la séance, un dessinateur croque portraits et propos des intervenants : des petites bulles d’oxygène drôles et pleines de malice ! De quoi tenir 3 heures assis, masqués, sans pose et sans café… un exercice à pratiquer !
Quelques notes relevées durant cette matinée…
Une expérience passionnante qui donne envie d’en savoir plus...
Marie-Hélène Muller présente le projet Tera, qui se définit comme la construction d’un « écosystème coopératif » et qui comporte toutes les caractéristiques de ce que nous appelons « économie humaine » à l’échelle d’un peu plus, qu’une implantation locale, quasiment d’un territoire. Ce territoire est situé en Lot et Garonne et s’articule entre les communes de Tournon d’Agenais, Masquières et Trentels.
Marie-Hélène, est chercheuse à l’INRA avec une grande expérience de la conduite de projet de développement durable et elle a fait le choix de se mettre en disponibilité pour s’investir entièrement dans Tera.
L’idée de l’écosystème coopératif est d’articuler ensemble les différents volets d’une micro-société :
Une des particularités du projet est qu’il se construit à partir de rien (des bâtiments vacants, des terres en friche) avec les savoirs faire, les compétences et le travail des personnes qui viennent y participer. De ce fait, il a fallu gérer les relations avec les populations, les infrastructures, les institutions du territoire. Cela a pu générer des tensions, mais la tendance actuelle est celle de l’ouverture pour associer le territoire au projet.
Ça paraît presque trop beau, pour être vrai !
Mais c’est vrai et nous avons envie de suivre l’aventure de Tera, d’en tirer avec eux des leçons.
Florilège de propos choisis et retenus pour vous :
- Samuel Aubin, qui pilote un projet de transition systémique dans les Pays de la Loire : « pour réussir la transition, le changement le plus important est d’ordre anthropologique, spirituel. Il faut passer d’une identité construite par la consommation, le contrôle, la maîtrise, voire la prédation à une identité par la qualité du lien, par la créativité. »
- Christian Couturier, directeur de Salengro : « l’autonomie, ce n’est pas le refus de l’échange ; c’est garder la capacité de déterminer les termes de l’échange pour qu’ils soient justes, profitables aux deux parties. »
- « Ce ne sont pas les institutions qui coopèrent, ce sont les personnes. Mais elles doivent embarquer les institutions… »
- « Trop souvent pour les élus, la participation des citoyens se réduit à une réunion où la population peut s’exprimer. Puis on se retrouve entre soi pour décider. On laisse « les états d’âme » s’exprimer, mais on ne tient aucun compte de ce qui se dit.»
« Le bon débat n’est pas celui où ne s’exprime aucun désaccord, mais celui où les désaccords s’expriment, sont gérés et conduisent à des conclusions partagées. »
- « A noter une différence de points de vue entre ceux qui, à l’instar de Nicolas Hulot, disent que l’urgence climatique oblige à sortir des petits pas et ceux qui savent d’expérience que si on veut embarquer toute la population, cela prend du temps et qu’il faut marcher pas à pas. »
Jacky Aignel : « Moi et ceux de ma génération, Paul Houée nous a formés au développement local ascendant. C’est toujours ma référence. On nous parle de ruissellement, mais nous qui sommes en bas, savons que la goutte qui nous parvient n’est pas bien grosse. Nous préférons l’image de l’arbre avec la sève qui monte des racines pour nourrir les feuilles et les fruits. La marmite commence toujours à bouillir par le fond ! »
Michel Tissier & Marie Grippaudo
A bientôt !
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Cet après-midi, nous nous sommes séparés sur les 4 coins du territoire… La commune Le Mené est la plus étendue de Bretagne donc 13 km a pu séparer deux ateliers. Pour ma part « L’implication des citoyens » fut l’atelier choisi pour la journée avec la problématique soulevée « Comment peut-on mobiliser les gens sur la transition énergétique ? ». Après une remise à niveau ce matin, intéressante certes, mais un peu lisse pour les plus férus d’entre nous, le programme de l’après-midi intitulé « Modalités de co-construction » apportait son lot de promesses.
On nous a parlé des « Conversations carbone » comme une puissante méthode d'animation de groupe pour faciliter, par l'apprentissage mutuel et le partage de valeurs, l'adoption de mesures concrètes de lutte contre le changement climatique ancré dans le quotidien. Cela repose sur un petit groupe de vies qui passe à l’action, on les accompagne dans leur cheminement, pour changer leurs habitudes…
Et puis des phrases retenues à la croisée des discussions :
- « Il y a des gens qui pensent que l’écologie, ce n’est que pour les gens riches »
- « Sortir de l’entre soi est une nécessité »
- « Pour parler de la transition à des publics éloignés de ces enjeux, il faut casser les codes, changer de regard, c’est bien souvent un problème de vocabulaire… »
- « On devrait pouvoir inscrire les financements d’une opération comme « La transition prend ses quartiers », dans un temps long, 3 ans par exemple pour préparer l’après…»
- « La transition c’est comme l’éducation, cela devrait être retenue comme de l’investissement ! »
- « Avec la transition prend ses quartiers à Malaunay nous aurons ouvert la voie à un mode de fonctionnement qui ne pourra plus nous quitter : inventer ensemble un nouveau jardin des possibles. »
…
Michel est revenu de sa journée en ayant notifié des intitulés un peu compliqués :
« Initier et faire vivre un écosystème territorial coopératif pour agir en complexité »
« Stratégies systémiques et coopératives de transitions territoriales »
« Ingénierie de la conduite du changement systémique en partant du réel »
« On a peur de se perdre dans des débats bien théoriques. Mais on a tort. Tous les intervenants qui présentent leur expérience sont tout à la fois des manieurs de concepts et des praticiens de l’action collective. Souvent en plus, ils sont experts dans un domaine technique et presque toujours des militants… Toujours des pédagogues et des animateurs.
Ils n’hésitent pas à parler aussi des tentatives qui ont échoué.
Ils se sont dotés d’outils qu’ils présentent avec modestie et détermination. Sans prétendre que ce sont des modèles très robustes, mais convaincus, parce qu’ils en ont fait l’expérience, qu’ils aident à s’interroger, à prendre en compte des aspects d’un problème, d’une situation, d’une action auxquels on n’est pas spontanément attentifs.
Des ateliers où s’exerce et se développe la capacité à tirer des enseignements de son expérience.
Sans employer le mot ils pratiquent la recherche-action auxquels sont attachés les porteurs de l’économie humaine. »
Des histoires de territoires, des histoires de personnes
Voici Anaïs. Elle raconte qu’elle a fait des études de chimie, dont elle a notamment retenu le principe : « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ». Après ses études, elle trouve un poste de cadre en CDI dans un laboratoire qui teste le degré de radioactivité dans divers produits. Elle gagne bien sa vie, mais elle s’ennuie. Elle décide de saisir une opportunité pour reprendre une entreprise de lombriculture, qui permet de transformer du carton en engrais organique grâce à la culture de vers de terre. Avec son compagnon, ils apprennent la technique auprès d’un artisan. Malgré l’échec de la reprise pour des problèmes juridiques, ils créent leur propre entreprise. Ils s’installent dans Le Mené. Quand ils sont contactés pour l’opération Grand Défi, qui vise à mobiliser les citoyens pour définir des projets environnementaux, elle accepte de coacher un groupe de commerçants sur les conditions dans lesquelles ils peuvent recycler les déchets de leur activité, notamment les cartons. Le groupe décide de s’appeler « les décartonnés ». Elle n’avait pas de problème à résoudre personnellement, car son entreprise ne produit pas de déchets. Mais elle est motivée pour mettre son savoir-faire et son expérience au service d’un projet collectif.
Voici Dominique, il raconte comment avec quelques amis ils ont restauré des maisons délabrés dans un hameau, pour qu’elles soient belles et bien isolées. Et ils les ont reliées par un réseau de chaleur alimenté par les déchets de bois issus de l’entretien des bocages, des taillis et des zones boisées. Ce bois est fourni gratuitement par les agriculteurs qui doivent entretenir ces espaces et ne veulent pas brûler les déchets pour ne pas aggraver l’émission de gaz à effet de serre. 20 ans après le réseau de chaleur fonctionne toujours. Ils vont remplacer la chaudière. Grâce à ce système chaque maison est chauffée pour moins de 50€ par mois. Les maisons sont louées à des prix qui les rendent très accessibles aux personnes à faible revenu. Le hameau est beau et les paysages sont bien entretenus. Beaucoup de personnes veulent venir y habiter. Voilà un bien commun gérer par des personnes privées soucieuses à la fois de la qualité de leur vie et de celle des autres personnes qui habitent leur territoire.
L’économie humaine, ce sont aussi des choses toutes simples.
Michel Tissier & Marie Grippaudo
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JOUR 1
Territoire à énergie positive. Le terme est très bien choisi. On peut le prendre au sens premier. Ce sont les territoires qui produisent plus d’énergie (renouvelable) que ce qu’elles consomment. Mais on peut lui en donner un sens plus symbolique : ce sont des territoires qui dégagent de l’énergie parce qu’ils décident de se prendre en main, de ne pas subir.
C’est la vision positive qui nous vient au cœur en voyant arriver environ trois cent personnes, majoritairement jeunes, qui, malgré les masques qui recouvrent une bonne partie du visage, sont manifestement heureux de se retrouver. Elles représentent plus de cent territoires. Elles viennent de toute la France parce qu’elles sont engagées pour ce qu’il est convenu d’appeler la transition énergétique ou plus globalement la transition écologique ou encore plus globalement la transition écologique, solidaire et démocratique !
Elles veulent présenter leur expérience et apprendre de l’expérience des autres. Elles se retrouvent au Mené parce que les élus de cette commune ont été parmi les fondateurs du réseau TEPOS et ont accueilli les premières Rencontres en 2011.
- « Quand on a un projet, il ne faut pas s’arrêter aux moyens très limités dont on dispose ».
- « Ne pas s’arrêter non plus, à cause de la réglementation existante. L’action du territoire peut faire bouger les lignes, faire évoluer la réglementation ».
- « Au sein du réseau TEPOS, on apprend les uns des autres. C’est la vulgarisation par-dessus le talus, on regarde ce que fait son voisin. Ce qu’il fait et pas seulement ce qu’il dit »
- « Pour faire avancer la transition, il ne s’agit pas d’abord de demander que l’Etat change de politique pour agir. Il faut faire bouger les choses en bas de chez soi. »
- « Ne suis pas celui qui sait, mais celui qui cherche. »
- « Ce qui motive les élus, c’est tout simplement de servir le bien commun. »
- Sur un territoire, la première chose à faire si l’on veut le changement c’est une compréhension commune des enjeux, la construction d’une culture commune. »
- L’important c’est de savoir travailler ensemble, d’unir nos forces. »
Une déclaration a aussi été présentée et sera diffusée dans la presse. En voici les principaux extraits, en totale consonance avec l’économie humaine.
Face à la crise sanitaire, les territoires ont révélé tout leur potentiel de créativité et de mobilisation collective. Depuis, de nouveaux élus locaux sont arrivés, avec l’envie de faire bouger les lignes. C’est une chance, car si elles ne sont rapidement prises en main, les questions énergétiques deviendront une menace pour des territoires ruraux déjà vulnérables tant dans le secteur du logement que des déplacements. Se lancer dans une démarche de territoire à énergie positive permet de générer de la valeur locale. La production d’énergies renouvelables et la localisation des dépenses énergétiques sont créatrices d’emplois et de ressources financières nouvelles – en particulier lorsqu’elles s’appuient sur l’utilisation de gisements et de savoir-faire locaux. C’est un facteur d’attractivité et de dynamisme. La réduction de la facture énergétique fait émerger localement de nouveaux acteurs économiques et protège contre les hausses erratiques mais continues des prix des énergies.
La transition a besoin d’un accompagnement de proximité. C’est un changement global qui implique toute la société, transforme les modes de vie et qui doit nécessairement s’enclencher sur le terrain. Tous les territoires qui ont engagé ce changement au sein du réseau TEPOS, l’on fait grâce à des animateurs territoriaux qui au plus près des équipes élues, des acteurs économiques et des citoyens, font émerger les projets. Ils sont trop peu nombreux pour cette tâche immense et l’épuisement guette.
A elle seule, une ingénierie portée uniquement par l’Etat ne sera jamais en capacité de mettre tout un territoire en mouvement. Le plan de relance prévoit des milliards pour investir, encore faut-il pouvoir les mobiliser ! Le premier investissement productif, c’est de miser sur le capital humain en embauchant des animateurs locaux de la transition. Prises dans un carcan budgétaire particulièrement contraignant, les collectivités ne peuvent assumer seules le financement de leurs besoins d’ingénierie d’animation pour réussir la transition. L’Etat et les Régions doivent apporter leur contribution. C’est possible : les montants nécessaires ne dépassent pas 1% du montant du plan de relance ! Alors, pourquoi attendre plus longtemps ?
Michel Tissier & Marie Grippaudo
A demain !
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Le « Grand Défi » du Pays du Mené n’est pas une initiative ponctuelle mais une nouvelle étape dans un parcours de développement territorial engagé il y a plus de cinquante ans.
En effet, sensibilisés plus tôt que d’autres aux menaces pesant sur les territoires ruraux en France et dans le Monde, les habitants du Mené ont, dès cette époque, décidé de prendre en charge eux-mêmes leur avenir pour sauver leur pays du déclin.
Sous l’impulsion de Paul Houée, animateur rural, issu d’une famille d’agriculteurs locaux, prêtre, maire de Saint-Gilles et sociologue inspiré par le Père Lebret, ce « Pays qui ne veut pas mourir » est devenu un « Pays qui se prend en mains » puis un « Territoire pionnier », en s’attachant à appliquer une vision globale du développement et de ses objectifs, dans le respect des valeurs humaines et du vivant.
Dès le début, Le Mené a su partager son expérience avec d’autres territoires, notamment au niveau national en participant à la création des « TEPOS » (Territoires à Énergie Positive) mais aussi au niveau européen en tant que co-fondateurs du réseau RURENER (Rural Energy). En juin 2018 un colloque « Du Souffle pour nos Territoires » co-organisé avec le réseau RIEH, réunissait, dans le Pays du Mené, des représentants de plusieurs continents et des intervenants du Mali, du Tamil Nadu, du Pérou et Le Mené, consacrant ce territoire breton comme une « terre humaine ouverte sur le Monde ».
Concrètement, sur le plan économique, depuis les années 2000, le Mené a centré ses efforts sur la recherche de l’autonomie énergétique, en exploitant, selon des technologies durables, ses ressources naturelles : vent, lumière solaire, bois, agro-carburants à haut potentiel énergétique.
Désormais proches de cet objectif, les habitants du Mené sont maintenant prêts pour répondre, avec LE GRAND DÉFI !, à d’autres problématiques actuelles des territoires ruraux : éloignement (mobilité), transition énergétique et écologique (pollutions de l’air et de l’eau (assainissement et protection de la planète), gestion et élimination des déchets...) C’est donc un nouveau départ, sur une base environnementale plus large.
Cette nouvelle étape, indispensable et urgente elle aussi, est préparée avec le même réalisme et la même solidarité que la première phase énergétique. C’est le sens et le but du « GRAND DÉFI ! » qui mérite son nom par la multiplicité de ses objectifs et par le puissant effort d’engagement collectif nécessaire à son succès.
Par le Grand Défi !, c’est la population elle-même qui s’approprie la politique environnementale du territoire du Mené. Pour associer les citoyens à l’action collective, il faut les informer le plus efficacement possible de l’existence du projet et des moyens d’y participer.
La commune du Mené édite deux publications périodiques : L’Info (mensuel) et l’Hebdo (hebdomadaire). Ces deux supports ont diffusé, pendant plusieurs semaines, des articles présentant le projet, ainsi que des avis, plus courts, permettant de suivre sa progression puis une diffusion via la presse locale pour élargir l'auditoire et communiquer plus largement sur l’opération.
La "toile" a, bien sûr, été mis à contribution : Les annonces et les dossiers d’inscription des magazines se sont retrouvés aussi en ligne sur le site de la Mairie « https://www.mene.fr/presentation-2/ », qui ont renvoyé aux réseaux sociaux (Facebook) pour compléter la présentation www.facebook.com/le.grand.defi.le.mene/.
Des flyers et affiches ont été édités et déposés dans différents lieux-relais du territoire. Des pages volontairement claires, porteuses de slogans mobilisateurs et de photos attrayantes.
Le lancement de l’opération a été mis en évidence par une grande réunion dans la principale salle de spectacles de la commune (Mosaïque), où se sont retrouvés plus de cent participants.
Cette soirée a directement provoqué la création de deux équipes et plusieurs participants retardataires.
Le principe n’est pas d’imposer d’en haut des améliorations mais de les faire surgir de la base, suivant un adage de la tradition locale : « la marmite commence toujours à bouillir par le fond ».
Finalement, ce sont 23 équipes et 850 participants qui se lancent dans le Grand Défi ! qui se sont réparties de la manière suivante :
Chaque équipe est accompagnée par un coach qui est un habitant de la commune ou un agent de la mairie du Mené. Les coachs ont suivi une journée de formation pour créer ensemble les outils de construction du projet.
Le travail est organisé sur 3 étapes :
Des réunions d’équipes sont organisées par les coachs au sein des trois périodes, grâce au "carnet de bord des coachs" édité, suite à la formation.
Les temps collectifs permettent de faire la transition entre 2 périodes, de maintenir la dynamique de groupe et la convivialité du projet.
Un collectif de 6 dessinateurs-illustrateurs et un scénariste a été composé par le biais d'un groupe de pilotage, avec mission de "croquer" les équipes et initiatives prises pendant le Grand Défi.!
Une Bande dessinée valorisant les acteurs de cette belle aventure, est née... En voici quelques extraits :
Un territoire en action : cliquer sur ce lien https://www.facebook.com/le.grand.defi.le.mene/
Une restitution générale particulièrement importante aura lieu à l’occasion de la rencontre nationale des « TEPOS » (Territoires à Energie Positive) qui se tiendra au Mené le samedi 26 septembre 2020. (voir tous les détails sur le site Le Mené).
Pour poursuivre les échanges d’expériences engagés lors du colloque de juin 2018 « Rencontres internationales pour une économie humaine : Du souffle pour nos territoires », Le Mené, avec « Le Grand Défi » entre de plein pied dans le programme international des actions de territoires du RIEH.
Une Association est en cours de constitution : « Le Mené,territoire d’économie Humaine ».
Avec le RIEH, Le Mené participe à un programme territorial d’échange dans le monde. Derrière toutes ses actions et ce, depuis plus de 50 ans, l’humain reste au centre de l’équation.
Le Grand Défi a permis de faire émerger des projets à la fois ingénieux et innovants. Des initiatives qui doivent perdurer et essaimer non seulement le territoire mais bien au-delà. Leur expérimentation peut faire l’objet d’échanges de savoir-faire et de savoir-être sur les références de l’économie humaine pour le devenir d’une même planète et de ses habitants.
Cet article a été élaboré avec la collaboration de Pierre de Leusse, membre du RIEH et Lucie Prunault, coordinatrice du Grand Défi ! Qu'ils en soient ici remerciés.
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Cris ! Pleurs ! Larmes ! Colères ! Désespoirs ! Rage ! Choc et Incompréhension ! Situation qui relève de l’irréel ! Morts et victimes ! Destructions ! Traumatismes ! Et bien plus….Voici ce qu’a provoqué en 15 secondes, l’explosion d’un hangar de nitrate d’ammonium le 4 Août 2020 dans le port de Beyrouth.
Explosion qui est venue aggraver la situation déjà désastreuse du peuple Libanais, otage depuis plus de 30 ans d’une classe politique inepte et corrompue, qui n’a fait que prêcher la division et piller le pays et ces citoyens et ce en plus d’être négligente, négligence qui pourrait être la cause directe de cette catastrophe et qu’on peut dire criminelle !
Dieu, que justice soit faite ! Que le Liban retrouve des fondements d’équité et de liberté. Qu’il puisse faire rayonner sa part de beauté intérieure comme disait le grand poète Gibrane Khalil Gibrane.
Cette explosion a soufflé le port de Beyrouth, cœur économique de tout le pays.
De terribles conséquences en ont découlées :
- Plus de 158 décès jusqu’au 10 août. Et, à la même date,
- Plus de 6000 blessés
- Plus de 300000 personnes, soit environ 60000 familles (dont 100000 enfants), se sont retrouvées dans la rue, hors de leurs logements entièrement détruits ou totalement endommagés
- Plus de 8000 bâtiments détruits ou inutilisables (soit des entrepôts, des bureaux, des logements)
- Plus de 100 écoles endommagées
- 4 hôpitaux hors d’état de fonctionner
- Plus de 1000 personnes encore sous les décombres
- Plus de 10000 commerces disparus
Un grand élan de solidarité s’est manifesté dans le pays : des jeunes et des associations, toutes communautés confondues, se sont mis à l’œuvre pour secourir les victimes, transporter les blessés aux hôpitaux, nourrir les personnes et les vieux démunis, déblayer avec pelles et balais les débris de verre et autres des bâtiments, assurer des passages dans les rues couvertes de gravats…
Les débris amassés forment d’énormes piles qu’on retrouve à chaque bout de rue. L’atmosphère de Beyrouth est chargée de composés chimiques résultant de l’explosion ; Il est malsain de la respirer ; malgré cela, les jeunes sont sur place pour relever le pays !
Des Individus, des Municipalités, des Écoles, des institutions religieuses, des Hôtels et autres Institutions ont mis à la disposition des nouveaux sans logis des milliers de logements… Certains de ces donateurs ont proposé la nourriture avec le logement ; d’autres ont assuré des soins médicaux et d’hygiène !!
Aujourd’hui, les Beyrouthins et le Liban frappés par cet énorme malheur qui se greffe et s’ajoute à une situation déjà désespérante : peuple appauvri n’ayant pas accès à son argent retenu par les banques ; inflation galopante et monnaie en chute libre et qui a perdu 80% de sa valeur par rapport au dollar US ; 40% de chômage ; des milliers de jeunes émigrés, ont des besoins urgents qui nécessitent qu’une aide extérieure s’ajoute aux efforts de solidarité interlibanais.
Cette aide serait importante dans les domaines suivants :
- La nourriture qui, à cause de l’inflation, était devenue très coûteuse, et qui est à 80% importée. Avec l’absence du port de Beyrouth, elle risque d’être de plus en plus rare en attendant la mise en place du bon fonctionnement d’autres ports soit dans la ville de Tripoli dans le nord du pays, soit dans les villes de Saida et de Tyr au sud-Liban.
- Les médicaments qui sont eux aussi à 80% importés et qui deviennent inaccessibles pour les personnes sans couverture médicale (soit 50% de la population).
Des médicaments qui, déjà avant ce drame, étaient pour certains, même ceux des cancers, en rupture de stock !
- Des jeux, pour tous les enfants traumatisés par cette catastrophe !
- Des habits pour les sans abris !
- Des nécessités hygiéniques pour les maisons, les femmes, et la pandémie du Corona dont les ravages ont augmentés depuis, (soit environ 200 cas par jour pour une population de 6 millions de résidents).
- La réhabilitation d’un patrimoine urbain disparu dans les décombres et qui représente la culture et l’image du pays : maisons anciennes, musées, disparition de certaines rues emblématiques de la vie Beyrouth, telle la rue Goureaud à Gemmayzeh.
Pour toutes ces raisons, l’ILDES (Institut Libanais de Développement Économique et Social) qui essaie d’assurer une aide aux personnes victimes de ce carnage, demande votre aide et votre soutien.
Compte-tenu des difficultés actuelles, nous traitons actuellement avec une association "Mission Solidarité Liban (MSL)" depuis plus de trente ans.
Banque Libanaise pour le Commerce – Agence Jal el Dib
IBAN # LB08 0011 0000 0000 1241 0075 5429 SWIFT LILOLBBX
Nous avons besoin d’aide, nous avons besoin d’espoir !
Merci d’avance pour votre solidarité.
Pour l’ILDES (Institut Libanais de Développement Économique et Social)
Boutros Labaki
Administrateur chargé des études
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As the entire Tamil Nadu shut down, the unorganized workers - majority of them are casual laborer’s - had no employment opportunities and no source of income. Later, Tamil Nadu state government announced a few packages of relief measures. But they were not truly helpful to the working population. It announced the distribution of Rs.1000 to every family card holder. Marginalized people, daily wage laborer’s and old people cannot make both ends meet with just thousand rupees at a time when price hike is soaring.
The instant the good hearts feel the situation, they voluntarily came forward to lending a helping hand by all means. When the government socially distanced itself from the reality and the poor people, individuals and social service organizations mobilized fund somehow and procured essential groceries and supplied them to the needy people. AREDS supplied a package essential grocery to the economically poor and handicapped at the grassroots level and to the migrants who were left alone on the streets in Karur district.
As soon as the government of India announced an ex-gratia amount of Rs.500 to poor, destitute and deserted women and widows, AREDS staff flung into action to see to it that the benefits reach the potential beneficiaries. On the one hand, we have been appealing to the PM and the government through letters to take proactive action to alleviate the misery of the unorganized workers and to ensure social protection to all; and on the other, we make full use of the government’s mission to help out the people, who are the most vulnerable in this time of lockdown. The people in solidarity with us in 20 districts helped the most deserving people get the ex-gratia amount disbursed by Tamil Nadu government.
Internal migration is common in India because of the mode of economy followed by the government. Relatively, as far as the socio-economic and cultural development is concerned, the southern states of India are better than the northern states. Though big industries, mega projects and major mines are being operated in the northern states, social condition, educational status are very poor there. Hence, unemployment crisis clubbed with illiteracy force the people to migrate to other states, the southern states in particular, in search of livelihood.
Since work force is available aplenty, the employers of host states hire people at low wages and exploit their labour power without any timeframe. Knowing that what they get as wages in other states is higher than what is paid in their native places, the migrants work without any resentment or complaints. Sometimes, they fall victim to the illegal measures of the greedy industrialists and realtors. In Chennai an eleven-storied building collapsed, killing nearly hundred migrant workers, while it was under construction violating the legal norms.
Generally, the migrant workers do not have valid identities like family card, adhar card and the like. As a result, they were certified as illegal immigrants and the claims of their wards or relatives are proved null and void on legal ground. Their situation becomes much worse in the time of natural disasters, communal violence and curfew imposed by the government.
Indeed their condition was awfully pathetic during the lockdown period announced by the government for fighting against the corona virus. Blessed are those who owned houses to stay or who stayed in rented houses. When the city, towns and villages shut down, migrant workers were left alone in the streets. They had no options as they did not have any money with them. Many of them were not paid for the work they had done months before the industries, factories and foundries came to a halt. As they had no employment opportunities, many of them were thrown out their rented houses.
Hence, they were left with only option of going back to their native places. Unfortunately, the government has paralyzed the motor transports and train services. Reports say that several of them were caught by the police, booked false cases and put behind bars. As they had no legal permission to move out, they either could not stay in the far-off localities or could not go to their native places.
In Karur district also about 50 migrant workers were aspiring to go back to their native places. AREDS staff availed special passes for the migrant workers from the district administration and helped the migrant workers catch the special trains to reach out their respective places.
Farmers had their produce harvested and kept them ready for sale. Consumers were expecting fresh arrival of vegetables and fruits to the selling outlets and to the market. However, during lockdown period, transport was absent and as a result, the movement of agricultural produce came to a standstill. With the relaxation made in the lockdown, the members of FPO (Farmer Producer Organization), promoted by AREDS in Karur district, collected the harvested produce and took them to the markets located in different localities. This way, the FPO members bridged the broken link between the producers and the consumers and restored the social transactions at the grassroots level. Now they realize the greatness of the farmers’ collective in the form of FPO in ensuring and continuing the humanity in the time of unexpected lockdown and social distancing.
This kind of human centered activities has been done by several people and organizations in different parts of Tamil Nadu state. But, accomplishing such activities, in the lockdown period, with a determination to move towards Human Economy is telling.
On hearing the lockdown, without further ado, some our students, who were here in AREDS as interns in 2010, from overseas took efforts in every possible ways, mobilized certain sum of money and sent it to us for extending our support to the needy people in the time of lockdown. It is not the quantum of money that matters. What was appreciable was their true concern about the downtrodden masses, who they know well when they were working with ten years ago, and the solidarity they extended. Hence, people around the world keep the Human Economy moving without any halt.
In any nation, people, who are socially and culturally connected, lead a healthier and happier life. This social bond is proved time and again whenever natural disasters strike. Though cyclone and flood devastate Chennai every year, the fraternal feeling and the social consciousness of the people remain intact and reinstated. Corona lockdown period also proved the greatness of humanity.
In the midst of social distancing imposed, people voluntarily helped the needy people by various means. As the manufacturing units, work places and trading centres have been closed down due to corona menace, people become unemployed – temporarily or permanently. To deal with the no-income situation, people have learnt many additional works and petty trades and earn money somehow.
As a definite and realistic strategy has not been followed by the government, majority of people are left in lurch and food availability is uncertain to them daily. It simply announced Rs 1000 per month as the lockdown relief fund to every family, with which people cannot make both ends meet. At the same time, the government did not fail to pay off the regular salary to the government employees. Ironically, those who are leading a comfortable life were also paid the relief fund Rs 1000. Migrant workers were completely ignored.
It is heartening to see the media and the labour unions, cutting across party lines, demand in one voice for the solution to the economic setback of the workers of unorganized sector, construction workers, domestic workers, street vendors, auto rickshaw drivers and sanitary workers in this lockdown period and in the long run.
Even in the time of lockdown and at the time of people undergoing social distancing, oppression against dalits, sexual violence on women and children and custodial killings take place on the one hand. On the other hand, the government is enacting anti-labour laws making use of the situation, when people could not come forward to protest en masse. However, people, irrespective of caste and religion, extend helping hands to safeguard the lives of millions of poor people, who have been ignored by the government at the time of dangerous pandemic disease strikes the world. Corona virus kills people but people escalate humanity for vying and surviving it.
INDIA AREDS TEAM / INHE ASIA
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Bien qu'il adhère entièrement aux objectifs d'une «économie humaine», le professeur Defourny est particulièrement réticent à l'idée de mobiliser des acteurs ou chercheurs économiques belges et autres autour de ce concept car ceci risquerait de disperser et de fragiliser la réflexion et l'action que le concept et le modèle de l'économie sociale ont réussi à créer et faire reconnaître en Belgique et à un niveau international.
Ceci lui semble d'autant plus dommageable que l'économie sociale lui apparaît comme concrétisant en très grande mesure les aspirations d'une « économie humaine » telles que décrites dans le livre « Chemins d'économie humaine ». Représentant en Europe 15 % de l'emploi salarié et des millions de volontaires, l'économie sociale est parfois appelée aussi « troisième secteur » car elle se distingue tant du secteur privé de type capitaliste que du secteur public. Elle apparaît surtout comme une réponse, certes partielle, mais néanmoins pertinente, à de nombreux défis d'aujourd'hui, tant sur le plan de la cohésion sociale que du respect de l'environnement, et aussi bien en termes d'emploi que de gouvernance.
Cette percée du concept et modèle de l'économie sociale est attestée par le fait qu'avec l'appui d'acteurs et chercheurs du secteur, le professeur Defourny est parvenu à réunir en Wallonie un consensus au plan politique autour de la définition suivante de cette forme d'économie à la fois concise, claire et précise qui a été reconnue en 2008 par le Parlement wallon et en ces termes :
« Par économie sociale, on entend :
- les activités économiques productrices de biens ou de services,
- exercées par des sociétés principalement coopératives et/ou à finalité sociale, des associations, des mutuelles ou des fondations,
- dont l'éthique se traduit par l'ensemble des principes suivants: finalité de service aux membres ou à la collectivité, plutôt que finalité de profit ; autonomie de gestion; processus de décision démocratique ; primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus ».
Il convient aussi de noter que, comme cela est mentionné dans l'ouvrage collectif «Économie sociale et solidaire - Socioéconomie du 3e secteur», qui est publié sous la direction de Jacques Defourny et de Marthe Nyssens, en 2017 aux Éditions De Boeck et est cité tout au long du présent apport, la définition de l'économie sociale « a été reprise dans les années 1970 par diverses instances au niveau fédéral belge, mais aussi pour la rédaction du premier Libro Banco de la Economia Social, remis au Gouvernement espagnol en 1991, ainsi que pour le Chantier de l'Économie sociale lancé par le Gouvernement du Québec en 1996.».
En revanche, le monde anglo-saxon utilise le concept « entrepreneuriat social » qui correspond assez bien à la philosophie de l'économie sociale (et de l'économie humaine).
On observe une « étonnante montée de l'entrepreneuriat social et des entreprises sociales dans pratiquement toutes les régions du monde ». Et nous pouvons d'ailleurs noter que de telles initiatives menées dans les pays du Sud sont principalement citées comme exemples dans le livre sur l'économie humaine du RIEH.
L'entrepreneuriat social a été particulièrement étudié aux USA, où une école de pensée analyse ce phénomène sous l'angle de l'innovation sociale et relève que « certains entrepreneurs sociaux emblématiques ayant réussi un tel développement ... sont de plus en plus souvent présentés comme des ' héros des temps modernes ' (Bornstein, 2004) ».
Mais une notion analogue à l'américaine est apparue aussi en Italie. En effet, le Parlement italien a voté, dès 1991, une loi offrant le statut spécifique de coopérative de solidarité sociale.
Par ailleurs, aux USA, de jeunes entrepreneurs de la Silicon Valley se sont mis à appliquer la méthodologie rigoureuse du capital-risque dans leur soutien philanthropique aux porteurs de tels projets, avec l'objectif d'en faire des « champions ».
En Europe, près de 200 Fonds se sont organisés pour procéder de façon analogue, avec un appui financier et un accompagnement de candidats sélectionnés par un appel à projets.
Plus récemment, des plateformes en ligne (social purpose online platforms-SPOPs) se sont mises en place afin de mutualiser et professionnaliser la recherche de fonds destinés aux porteurs de projets en économie sociale.
Il s'avère donc qu'alors elle était un phénomène inimaginable il y a encore peu de temps, la recherche académique autour des options d'économie sociale et d'entrepreneuriat social «se répand aujourd'hui dans la plupart des régions du monde : après une première décennie presque confidentielle , celle des années 1990, on a vu des communautés de recherche émerger de part et d'autre de l'Atlantique, puis s'étendre vers l'Europe centrale et orientale (Borzaga et al, 2008), dans la plupart des pays d'Asie de l'Est, y compris en Chine (Defourny et Kuan, 2011), ainsi qu'en Inde, en Australie, en Israël et dans plusieurs pays d'Amérique latine.».
C'est ainsi qu'au début des années 1990, le professeur Defourny créa le Centre d'Économie Social ou CES (www.ces.uliege.be). Situé dans l'École de Management de l'Université de Liège ou HEC, ce centre de recherches compte aujourd'hui une dizaine de collaborateurs et collaboratrices grâce aux nombreux soutiens obtenus de façon presque inespérée, voire au grand dam de certains collègues. Et c'est lors d'un séminaire de recherche du CES qu'a été, par exemple, présenté le 28 janvier 2020 une communication relative à des formes alternatives de philanthropie.
Le professeur Defourny a aussi fondé le réseau EMES (www.emes.net) qui met en contact 15 centres de recherches européens et dont les travaux « ont fourni les premières bases théoriques et empiriques pour une conceptualisation de l'entreprise sociale. Cette approche est le fruit d'un long travail de dialogue entre plusieurs disciplines (économie, sociologie, science politique et management), mais aussi entre les diverses traditions et sensibilités nationales au sein de l'Union européenne ».
De plus, au départ de l'Université de Liège et de l''Université catholique de Louvain, les professeurs Jacques Defourny (Ulg) et Marthe Nyssens (UCL) coordonnent le Projet ICSEM pour International Comparative Social Enterprise Models (www.iap-socent.be/icsem-projet). Fondé en 2013, ce Projet réunit actuellement 230 chercheurs de 50 pays ! Sans du tout chercher à minimiser tout ce qui est lié aux initiatives regroupées sous le vocable de l'économie sociale et de l'entrepreneuriat social, deux raisons majeures justifient sans doute le fait de ne pas vouloir réduire à celui-ci le concept d'économie humaine, même si des exemples cités dans le livre du RIEH pourraient parfois le donner à penser :
Plus fondamentalement en effet, le concept d'économie humaine souligne la nécessité d'une attention et d'une réponse à l'ensemble des besoins d'une personne et de chaque personne. Il s'inscrit dans le cadre d'un humanisme intégral qui prend en compte aussi bien les besoins matériels et sociaux que les aspirations spirituelles, tout en respectant chacune des composantes de la société, y compris et surtout les plus exploitées et/ou discriminées (femmes, minorités raciales, paysans, pêcheurs, etc.).
De plus, cet humanisme intégral n'a lui-même de sens que dans un rapport des humains avec la nature respectant et protégeant celle-ci, surtout qu'il s'agit de « notre maison commune » et que l'avenir de l'humanité même en dépend. Une « économie humaine » implique cette « écologie intégrale qui a clairement des dimensions humaines et sociales », comme l'a écrit le pape François dans son encyclique « Laudato Si’ », tout en proposant des lignes d'orientation et d'action.
Comme celles et ceux qui les promeuvent, les entreprises sociales constituent un élément très significatif de réponse à tous les défis que l'humanité doit relever. Mais il n'est évidemment pas le seul. Car ce qui est aussi en jeu, c'est toute l'organisation socio-économique, que ce soit la fixation des salaires (et des prix), les politiques de l'emploi et de la formation, l'organisation de la santé et de l'enseignement, l'aménagement du territoire, la politique agricole, etc. Le montrait déjà fort bien le livre « Chemins d'économie humaine » en renvoyant à la nécessité de syndicats, mouvements et associations luttant pour la reconnaissance des droits humains les plus fondamentaux tout autant que pour l'auto-promotion des laissés et laissées en marge de la société et du développement.
Et cela a été clairement confirmé par ce que le monde a vécu dans les premiers mois de 2020.
En conclusion, entre économie sociale et économie humaine, il y a une démarche de fertilisation croisée tant au niveau des expériences que des concepts.
a) La finalité première de l'économie sociale est le service aux membres ou à la collectivité. Ceci n'exclut pas nécessairement la recherche d'un minimum de rentabilité: "Le dégagement éventuel de bénéfices ou surplus financiers est parfaitement concevable, mais il est alors un moyen au service du développement de l’activité et non le mobile central de cette dernière."
En Europe, "Les activités peuvent s’inscrire dans des champs très divers, tels que les services de proximité, la formation et l’insertion professionnelle, le développement local et l’appui à la création d’entreprises, la finance éthique ou solidaire, la production et la diffusion culturelles, la coopération au développement et le commerce équitable, la protection de l’environnement, le recyclage et le traitement des déchets, la production d’énergies renouvelables, l’artisanat, les services aux entreprises, l’éducation et la santé, les loisirs culturels, sportifs et autres, etc."
b) " L’autonomie de gestion doit être entendue comme un positionnement en dehors de l’appareil de l’État et en dehors de groupes d’entreprises privées de type capitaliste ".
c) " La démocratie dans le processus de décision renvoie avant tout au principe « une personne, une voix »... Dans bien des cas cependant, des pratiques de gestion participative et/ou d’implication des différentes « parties prenantes » (travailleurs, bénévoles, usagers, communauté locale, autorités communales, etc.) font que les dynamiques démocratiques dépassent largement les seules prescriptions statutaires."
d) " Primauté des personnes et du travail dans la répartition des revenus : utilisation des excédents pour le développement de l’activité, rémunération limitée du capital, limitation ou absence de plus-value lors de la cession de parts de capital, répartition de tout ou partie des bénéfices entre les membres associés (usagers ou travailleurs) sous forme de ristournes ou d’autres avantages, mises en réserve pour des investissements futurs, affectation à d’autres projets à finalité sociale, etc. "
La définition de l'économie sociale a pour mérite qu'elle " ne sous-entend aucun mode particulier de financement, et qu’est donc possible un financement via le marché tout comme en dehors de celui-ci." .
En France, les coopératives ont particulièrement été étudiées et conceptualisée, par Desroches par exemple, mais il y a d'autres formes juridiques possibles (associations de type ASBL, mutuelles, etc.). Bien qu'elle renvoie à des statuts juridiques privilégiés, cette définition permet " une ouverture explicite à des sociétés commerciales qui n’adopteraient pas l’un des statuts du triptyque central, mais qui se conformeraient pratiquement aux mêmes principes que les sociétés adoptant l’un de ces statuts."
Si l'économie sociale est souvent appelée "troisième secteur", à côté des entreprises privées et du secteur public, elle n'est pas pour autant déconnectée des autres sphères de la société et de l’économie. "Au contraire, elle peut être vue comme un espace d’interactions entre :
On a tendance à opposer une économie sociale « arrivée » et une autre « arrivante ». Defourny et Nyssens font remarquer que " s’il existe des différences évidentes entre les générations d’économie sociale, il ne faut cependant pas oublier que l’économie sociale plus ancienne est elle aussi loin d’être un ensemble homogène : elle est plutôt constituée de vagues successives d’entreprises qui ont, chacune, relevé les défis de leur époque (Demoustier, 2001). Ce sont souvent leurs réussites et leur croissance qui ont engendré un besoin plus grand d’institutionnalisation, celle-ci remettant parfois – mais pas toujours – en question leurs principes fondateurs. Enfin, il est de plus en plus fréquent de voir des organisations traditionnelles établir avec de jeunes initiatives des partenariats significatifs (Favreau et Lévesque, 1996)."
Les " entreprises solidaires " constituent probablement un des fleurons de l'économie sociale " arrivante ", alors même qu'elles n'adoptent pas nécessairement les formes juridiques de l'économie sociale historique. Leur originalité est "l’insistance ... mise sur la réciprocité et l’engagement mutuel entre les personnes qui font naître l’initiative : il y a au départ une « impulsion réciprocitaire ». En effet, elles "peuvent compter sur du travail bénévole, parce que ces activités ont assez de sens pour être en partie entreprises ou soutenues sans contrepartie monétaire" tout en faisant aussi appel :
Quoiqu'en pensent certains, il faut clairement distinguer le troisième secteur - qu'est l'économie sociale - et le "non-profit sector" (NPO), particulièrement développé et étudié aux USA. Dans ce dernier cas en effet, il s'agit d'associations et fondations d’intérêt général qui respectent une "interdiction absolue de distribuer tout ou partie des excédents de l’organisation aux personnes qui la contrôlent ou la dirigent". Dans "ce concept d'économie ont exclues toutes les entreprises coopératives et mutualistes qui redistribuent une partie de leurs bénéfices à leurs membres (principalement par le biais d’une rémunération limitée des parts sociales dans les coopératives ou par une réduction des cotisations – ou un élargissement des risques couverts – dans les organisations mutualistes)."
Or, cette exigence - encouragée par la fiscalité américaine - est spécifique à ce pays mais elle est irréaliste dans le reste du monde, particulièrement dans les pays peu développés du Sud où il faut souligner " les rôles majeurs joués par des formes variées d’organisations où les dynamiques d’entraide mutuelle et d’intérêt mutuel se combinent à un intérêt communautaire plus large, comme pour la construction et la gestion de périmètres irrigués, la création de banques céréalières ou le développement de pratiques communautaires freinant la désertification des sols. "
Enfin, il faut remarquer que les organisations philanthropiques telles que les fondations sont critiquées par leur gestion très verticale, top-down, réalisée le plus souvent par des citoyens fortunés (ploutocratie), parfois même de façon assez amateuriste[1]. Ceci les distingue clairement du secteur de l'économie sociale où c'est une gouvernance horizontale et démocratique entre simples citoyens qui est la règle, du moins en principe.
"Malgré la pauvreté des statistiques disponibles sur chaque composante de l’économie sociale, des travaux du CIRIEC (Liège) ont débouché sur des estimations qui permettent d’identifier quelques grandes tendances au niveau de l’Union européenne.
En premier lieu, on constate des divergences très marquées entre les pays membres quant aux poids respectifs des trois composantes. Ainsi les associations représentent-elles en Belgique plus de 90 % des emplois de l’économie sociale, tandis que les coopératives en représentent plus de la moitié en Espagne, en Italie, en Finlande et en Slovaquie, et même les deux tiers en Pologne. Malgré leur importance en France, les mutuelles apparaissent partout comme une composante beaucoup plus mineure, du fait de leur concentration très fréquente sur le champ de la santé et de l’ampleur des responsabilités directement assumées par le secteur public en ces matières.
Globalement, enfin, c’est clairement la composante associative qui occupe le plus de travailleurs, soit plus de 9 millions de personnes, sur un total d’environ 14 millions d’emplois rémunérés dans l’économie sociale" en Europe.
En pourcentage, l'économie sociale représente généralement entre 5 et 10% de l'emploi salarié, avec une moyenne de 7,41% pour les 15 premiers membres de l'Union européenne et de 6,53% pour les 27 pays de cette région du monde.
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(*) cf « Économie sociale et solidaire – socioéconomie du 3e secteur » , ouvrage collectif sous la direction de Jacques Defourny et Marthe Nyssens, paru aux Éditions De Boeck en 2017.
[1] Songeons par exemple à la fondation Bill Gates
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La nouvelle municipalité veut continuer l’histoire et l’aventure du Mené. Le nouveau maire Gérard Daboudet se déclare prêt à accueillir et appuyer des initiatives qui dynamiseront le territoire, même s’il ne souhaite pas être leader dans ce domaine. Parmi les élus actuels certains sont particulièrement intéressés et devraient être les interlocuteurs privilégiés du RIEH.
Il est également important que se prolonge au sein des services une dynamique de projet. Le Directeur général des Services, Laurent Gaudicheau en est d’accord. Dans l’organigramme actuel, le service du Développement durable joue ce rôle, même s’il a peu été impliqué jusqu’ici dans les contacts avec le RIEH. Cette équipe devra être prochainement renouvelée suite au départ de ses deux animateurs, Kevin et Enora. Le choix de leurs remplaçants sera un moment important.
Dans la perspective de la rencontre TEPOS de septembre 2020, la municipalité a lancé une démarche de mobilisation de la population avec l’opération Grand Défi, dont le site du RIEH rend compte. Cette opération devrait avoir des prolongements au-delà de septembre. Ce sera aussi un enjeu important pour la suite.
L’association « Le Mené, territoire d’économie humaine » va se mettre en place durant l’été. Jacky Aignel en sera le premier Président et il va jouer un rôle déterminant pour mobiliser une douzaine de personnes qui s’investiront dans cette association. Celle-ci aura trois objectifs :
Animer le projet de territoire du Mené, en coordination avec les élus et avec d’autres organisations du territoire, en particulier l’ODCM, l’Office de développement culturel du Mené
Contribuer à animer le réseau TEPOS
Mener des actions dans le cadre de la coopération décentralisée avec des communes de pays « en développement ».
Sur ces trois objectifs, le RIEH est concerné :
La dynamique territoriale du Mené a été un exemple déterminant d’économie humaine, analysé dans notre livre de référence. Elle doit le rester en poursuivant sa démarche.
Le réseau TEPOS peut être un partenaire dans la mise en œuvre du Programme Territoires en chemin vers l’économie humaine.
La coopération décentralisée est un des outils à développer dans le cadre de ce Programme.
Le secrétaire exécutif du RIEH aura une place statutaire au sein du CA de l’association.
Concernant le projet du territoire, il apparaît qu’au-delà des énergies renouvelables, l’autre enjeu important est celui de l’agro-écologie avec comme acteurs d’une part la génération actuelle des exploitants qui s’interrogent sur leur avenir et d’autre part les jeunes très sensibles aux sujets du changement climatique, de la qualité de l’alimentation et du renouveau de la biodiversité.
Jacky Aignel demandera au comité d’organisation de la rencontre TEPOS de septembre que le RIEH dispose d’un stand pendant la rencontre et intervienne à la tribune ou en atelier. Ce sera l’occasion pour le RIEH non seulement de se présenter mais de proposer une collaboration sur le thème du développement territorial.
Une rencontre avec Christian du Tertre, Président de IE-EFC (Institut européen de l’Economie de la fonctionnalité et de la coopération), cofondateur et directeur scientifique d’ATEMIS, doit avoir lieu. Ces deux organismes jouent un rôle important dans l’animation en France des territoires « en transition » dans une perspective proche de celle de l’économie humaine. Nous verrons s’il est possible d’avoir une coopération avec eux sur le programme territorial.
Il apparaît à ce stade prématuré de confier à l’association Le Mené, territoire d’économie humaine un rôle de coordination du RIEH en Europe, même s’il faut garder cette perspective. Il faut d’abord que l’association se mette en place et que la rencontre TEPOS permette de voir comment d’autres territoires que Le Mené pourront participer au programme territorial. En attendant, c’est le secrétariat international du RIEH qui continuera à jouer le rôle de coordinateur pour l’Europe.
Les conditions de location de notre bureau dans un local de la Mairie vont être stabilisées. Le DGS nous fera une proposition de contrat de location. La location comprendra le coût de l’électricité et de l’accès à Internet. Nous aurons également accès aux équipements bureautiques disponibles dans les locaux.
Marie Grippaudo, sera nommée en tant que chargée de mission à la Mairie pour travailler sur la dynamique du territoire et continuer à mener les actions entreprises par la commune avec le RIEH, depuis « Les rencontres internationales, du Souffle pour nos territoires » en juin 2018 ;
A propos de Madagascar, André Geffroy nous a informés que la commune de Miandrarivo, qui avait été visitée lors de la mission d’octobre 2019 dans la perspective d’une convention de coopération décentralisée avec Le Mené, va en fait signer une convention avec la Communauté de communes Leff Armor Communauté.
La perspective d’une coopération entre Le Mené et Gao, au Mali, territoire où est engagée Fatimata Touré, reste d’actualité. Mais il ne paraît pas possible, vu l’interruption des liaisons aériennes due à la Covid-19 qu’une délégation malienne puisse participer à la réunion TEPOS de septembre 2020. Une autre échéance doit être déterminée pour qu’elle puisse être accueillie, sur le Mené, dans les meilleures conditions, avec toute la disponibilité nécessaire.
Plusieurs interlocuteurs, et notamment Paul Houée, ont mentionné le rôle que la Région Bretagne pourrait jouer pour promouvoir des démarches territoriales de développement durable s’inscrivant dans une coopération décentralisée.
Michel Tissier, Calviac en Périgord, le 14/07/2020 "
Pour aller plus loin dans la connaissance de la commune Le Mené, suivre le lien http://www.mene.fr/la-route-des-energies/
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El pasado 25 de Junio se realizó en forma virtual el V Foro de la RIEH-Uruguay titulado "Utopías posibles para una Economía Humana" .
Se desarrollaron las ponencias de la Dra. Evelyn Segredo de Uruguay y la Dra.Cristina Calvo de Argentina.
A continuación se desenvolvió un intercambio en el que participaronpersonas de varios países de América Latina (Argentina, Chile, Perú,Colombia, El Salvador y personas de España.)
En una nota de prensa del periódico uruguayo La Diaria del 26 de Junio, se sintetizan las ponencias de las expositoras.
En el canal de Youtube RIEH-Uruguay, encontrarán los videos de las filmaciones de dicho evento en los siguientes links;
https://www.youtube.com/watch?v=Cwh8AaDshS4
https://www.youtube.com/watch?v=WkHT2ehJA7E
https://www.youtube.com/watch?v=RdaKL0Vs5wY
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This project, along with the initiative of the Local Group RIEH Afrique Minova-, is based on assistance in production and radio broadcasting, while ensuring mediation and public awareness, project support and networking. Using cultural action to know about the others’ diverse cultures, respecting the dignity of each person, accessible to a large number of people.
An action of popular education in a citizen's approach.
To do this, the Local Group RIEH Minova takes into account the linguistic diversity of the 7 languages spoken in the radio broadcast area, thus paying equal attention to the constituted public as well as to those who are far away, for geographical, social or economic reasons.
The fight against the COVID-19 pandemic was an opportunity to develop complementary actions and means at the service of the population and facilitated the expression of a citizen's approach:
To engage in a process of sustainable development, respecting good practices towards human rights by protecting it,
To encourage cultural diversity by all appropriate means: cultural activities, methods of dissemination, regional networking, optimisation of tools, mediation, support for cultural practices, knowledge of audiences and attendance,
To communicate, to initiate partnerships, in the form of co-productions or broadcasts.
To initiate action to facilitate popular expression, by placing artistic creation at the service of personal and collective development, a civic approach and social dialogue.
Keep an open mind. A concern of the INHE which places the human being at the heart of its daily life and conveys through its actions values of citizenship, solidarity, commitment, sharing, doing together and transmission.
To see the slideshow, click on the image, Good viewing !
We live in an unexpected time on the globe. The beginnings of Covid-19 and its accelerated spread not only led to the declaration of a global pandemic by the WHO, but also highlighted the fragility of health services and the powerlessness of the world's most vulnerable populations, exacerbating the inequalities that already exist in society. We share some excerpts...
The Human Development Organization (HDO) has initiated a number of immediate measures to combat the Coronavirus in the Central Region. These are :
HDO has received a number of requests from the Regional Director of Health Services, Nuwara Eliya and Kandy Districts, Medical Officers of Health and government authorities to provide them with medical and Personal Protective Equipment (PPE) for use by doctors, nurses, public health inspectors, public health midwives, health workers, etc. Although equipment is scarce in the market, HDO is able to procure or produce PPE even during the curfew periods: face masks, gloves, hand washing disinfectants. This equipment has been delivered to the Nuwara Eliya Health Centre, the Kandy Health Centre, Ministry of Health officers in Maskeliya and Galaha, district secretariats, divisional secretariats, and police stations in the Kandy region. Thanks to the Fondation Médecins du Monde (Doctors of the World Foundation), France for supporting this initiative.
At this point, we, the civil society organizations and the general public, come together as one family and as a country as a whole to respect and support the decisions taken by the government. Together with the authorities, we have identified the populations least informed about the disease and the protection measures: the tea plantation workers' community, rural women, workers in the informal sector, migrant workers, children. In this context, the HDO organized awareness programmes on Covid-19 through the radio programmes "VIDIYAL" and the Sri Lanka Broadcasting Corporation. The lack of Tamil speaking civil servants is also a challenge, so we are organizing awareness programmes in Tamil language for the benefit of the plantation community and other minorities. The programme reaches the Central, Uva and Sabragamuwa provinces.
For these awareness-raising programs, community volunteers and HDO staff establish and strengthen coordination with the authorities. They provide information on Covid-19, health facilities, government subsidies, delivery of vegetables and food products, etc. for the benefit of the public which is seeking access to public services. The Government of Sri Lanka provides information on the health status of Covid in each district through Media Network and mobile phones.
It also shows how to protect oneself from the spread of the Corona virus through pictures so that illiterate people can easily understand and practice protective measures. In containment zones, family members can easily understand these measures and practice them to stop the spread of the virus and be safe.
However, there is still a need to raise awareness among marginalized groups in their own language. Prevention is better than cure. For this HDO proposes to design, print and distribute information material such as leaflets, posters, stickers, booklets, CDs. HDO staff have already designed posters and stickers.
The Covid-19 is a new challenge in the field of health and medicine. Many health workers and volunteers are supporting the health authorities to defeat the Coronavirus. In this regard, we are organizing capacity building trainings for health workers and volunteers from civil society organizations on the technical side of Covid-19 and future challenges for local communities.
HDO offers a service to put producer-farmers (vegetables, dairy products, food products, fruit, ayurvedic medicines...) in contact with consumers to guarantee quality products at a fair price for the benefit of consumers and farmers. A discussion has been initiated with district secretariats, divisional secretariats, the Department of Agriculture, farmers' groups and community organizations on the construction of a cooperative system. Thus HDO proposes to build a mobile fair market system.
The International organizations are beginning to fear that the already high number of victims of VIDOC-19 will be worsened by deaths from lack of food, particularly in the world's most vulnerable countries. According to FAO Director-General Qu Dongyu, uncertainty about food availability may prompt decision-makers to take restrictive measures to safeguard national food security.
... In 2007-2008, these measures proved extremely detrimental, especially for low-income food-deficit countries, and thwarted the efforts of humanitarian organizations to procure food for the needy and vulnerable.
... The health effects of the Covid-19 pandemic on some of the poorest countries are still unknown. Yet we can say with certainty that any crisis in food supply resulting from bad policy will be a humanitarian disaster.
In this context, the HDO and Civil Society Organisations propose to support local communities to initiate local food production: kitchen gardens, production of small fruits and vegetables, animal husbandry, support to small farmers, promotion of micro and small enterprises, etc. HDO is in discussion with the seed production unit of the Peradeniya Department of Agriculture on this subject. We plan to provide vegetable seeds to communities in our target areas. HDO is also visiting the plantation community politicians, plantation management and the government to provide the bare land available in the plantations for young people and unemployed families for agricultural production. HDO is seeking generous support from partners and sponsors to carry out the project.
HDO plans to provide basic foodstuffs to thousands of disadvantaged people, women and children on plantations, day labourers, the disabled, and the elderly who have limited access to basic food grains during this period of confinement. The Organization plans to provide basic services to families during the period of confinement and until the situation returns to normal when people can go out and earn a living. HDO is seeking generous support from partners and sponsors to carry out the project.
Open letter
“ Mr. Prime Minister,
As India grapples with the spread of the new Coronavirus, or COVID-19, the government has taken a number of measures to prevent its spread. More and more companies are asking their employees to stay at home and switch to online working mode. Sports events have been cancelled, colleges and universities have closed their doors and public gatherings have been restricted. We are positive about all the initiatives taken by the Ministry of Public Health and the Government. However, all these support measures lack support for workers in the unorganised sector, who represent almost 92% of the total workforce and who, for the most part, have no other option but to continue working. Daily wage labourers such as seasonal agricultural workers, food delivery workers, taxi drivers, security guards, contract health workers and waste pickers cannot work from home. Domestic workers, construction workers or internal migrant workers have to risk their lives to feed their families and escape from starvation.
There are already cases of domestic workers who have contracted the virus in the workplace and many of them have been asked to go on leave without pay or benefits. 8,000 children in India, as we all know, are starving to death every day. Unorganized workers who stay at home will cause more deaths from hunger than Covid.19 !
A number of governments around the world have taken several social protection measures, including allocating considerable amount of money to protect their people. Cancellation of interest payments by borrowers, provision of food for the needy, postponement of EMIs for their loans, financial support for the self-employed who have to close down their small businesses, extended temporary unemployment benefits, etc.
Spain, has decided to place all its private health care providers and establishments under public control while the spread of COVID-19 continues to take hold of the country.
In the U.S., President Donald Trump and Treasury Secretary Steven Munchin have offered to send cheques of up to $1,000 to American adults. Such an economic aid package was overwhelmingly passed by the House of Representatives. It is unfortunate that the Government of India has not increased its disaster management fund to meet this pressing need or announced any other economic support to the poor who are losing their jobs.The preventive and health measures proposed and advised by the government will be difficult to implement for millions of people who earn their living through work on a daily basis.
How can the awareness-raising measures proposed by the government be applied to this population that needs to be supported with minimal existential economic social protection? How can the poor and slum dwellers who have little space to walk between the doors of their neighbours be isolated?
We are still waiting for leaders to understand this and chalk out plans for specific projects with preventive plans that take into account the vast majority of the population, precarious workers in unorganized sectors and their families.
Questions arise. Instead of losing millions of rupees to support companies of all sizes, it would be better to allocate a few millions to help these vulnerable people to meet their daily needs.
Some of the Indian state governments have already taken some measures: like the UP government which announced Rs.15,000 assistance to all poor families and the government of Kerala which announced assistance to families not eligible for pensions or employment guarantee schemes.
If they did, why wouldn't it be possible all over India?
That is why we call on the Honourable Prime Minister to take the necessary measures to ensure social protection for all, especially the most vulnerable unorganized workers. In the short term, during the Covid 19 crisis, we call for a minimum of Rs. 20,000 to be sent to all adults of the vulnerable population in India.
As this is not an ordinary disaster, we need to address it not only for the time being, but we need to ensure that all vulnerable populations have access to social protection throughout their lives. It is time for the government to take comprehensive and adequate social protection measures to ensure social security coverage for all.
We therefore also urge you to involve all trade unions and other organizations in the distribution of aid and implementation of social protection measures.
The ILO's call for the benefits of economic progress to be shared by all must be heeded now.
While we appreciate all the measures taken by the government to deal with this pandemic, we hope that the above requests will be considered an urgent need for the current session of Parliament.
We hope that the response can be such that it will initiate efforts to create a more equitable and sustainable health care and social protection system.
Thank you, Prime Minister, for your commitment to take a firm action on our request, which we know is essential. Hopefully."
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Michel Azcueta lives in Villa el Salvador in the suburbs of Lima, Peru. He actively participated in the June 2018 international meeting held at Le Mené, France.
He sent us a text denouncing the inadequacy of the instructions for preventing the spread of coronavirus to the living conditions of the majority of the Peruvian population. He calls for the rules for fighting the epidemic to be drawn up with the population, as was successfully done in Villa el Salvador to defeat cholera. This is one of the principles of human economy: "working with the people”.
We have been suffering for more than four weeks from the outbreak of the now famous coronavirus. Daily activities, conversations, news, images of streets and people, statistical tables are practically the same in the media of the different countries of the world. In Peru, we cannot escape it. But it seems to me that, although everything is the same, neither the senders and makers of these messages nor, of course, the recipients are the same.
Let us look at some examples from those weeks in Peru, messages that we all know.
1. The first one, the most broadcast news item at all hours: "WASH HANDS FREQUENTLY ALL DAY FOR AT LEAST 30 SECONDS", in a country where less than 50% of households have water at home...!!!!
How many of them have large, clean and separate towels for each member of the family?
2. "When you come backhome, leave the shoes outside, put on the clothes you used in the washing machine at 60 degrees and change your clothes. We think we're dreaming! How many Peruvians have two or three pairs of shoes ready? How many have a separate place at the entrance of the house? How many people in Peru have a washing machine or electricity?
3. "IT'S A GOOD IDEA THAT ONLY ONE PERSON PER FAMILY GOES OUT TO DO THE SHOPPING! "By God... !!! Which families are they talking about? They don't know Peru? They don't know the immense daily work of mothers who have to do everything at the same time and who don't have another person to entrust their children to do their work? Don't they know the times when most men, husbands or not, come home? Are they unaware of the endearing, useful but dangerous work that many adolescents do in middle-class homes?
4. "KEEP ONE AND A HALF METRE OR TWO METRES DISTANCE IN THE QUEUES" Very good recommendation ... but it is wrong to say that those who were going to receive the grant of 380 cents they really need, woke up, left before 5 o'clock in the morning, and were fighting in front of the counters. Didn't they know that there are houses where there are only women with children and they have to break the rule to kill the hunger? We could go on like that.
I am afraid that beyond the obvious efforts of President Vizcarra's government team in the fight against coronavirus, the vast majority of the population of Peru will be really affected by the message. Only a small percentage of the urban population will be reached. I have just read in the magazine SOMOS d'El Comercio (dated April 11th) this innocent, charming and discreet sentence: "We have already realized that we can live without luxury, without cars, without designer clothes, without a wallet collection..." written so naturally, even with the best intentions in the world, but... again from the experience of a minority of the population of Peru.
I believe that measures of social isolation and other norms must be differentiated for both the countryside and the city, and that President Vizcarra's team must study the types of social achievements and the production methods in use in rural areas.
The epidemic exists and it must be fought with all scientific, medical, economic, social, police and military methods wherever necessary, but, in my opinion, without the understanding of the majority of the population and without their organised participation, we will take much longer time to defeat it. I am thinking particularly of rural and Amazonian areas and popular urban sectors.
This was done by the people and the community of Villa El Salvador, when the city was the first to defeat cholera throughout the country: with organization, unity, solidarity, leadership and discipline. It is true that we are in another era and that the coronavirus is not cholera, but I am convinced that these values are not only valid but absolutely necessary at this time in Peru.
We Peruvians can do this.
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Este proyecto, por iniciativa del Grupo local RIEH Afrique Minova-, se basa en la asistencia para la creación, la radiodifusión, al tiempo que garantiza la mediación y la conciencia pública, el apoyo al proyecto, el trabajo en red. Usa la acción cultural para conocer al otro en su diversidad, con respeto por la dignidad de cada uno, y accesible al mayor número posible.
Una acción de educación popular con un enfoque cívico.
Para hacer esto, el Grupo Local RIEH Minova utiliza la diversidad lingüística de los 7 idiomas que se hablan en el perímetro de transmisión de radio, prestando así la misma atención al público y a los que están lejos, por razones geográficas, sociales o económicas.
La lucha contra la pandemia de COVID-19 fue una oportunidad para desarrollar acciones y recursos complementarios al servicio de la población y facilitó la expresión de un enfoque ciudadano:
• Participar en un proceso de desarrollo sostenible, respetuoso de las buenas prácticas hacia los derechos humanos protegiéndolo,
• Fomentar la diversidad cultural por todos los medios apropiados: acción cultural, métodos de difusión, trabajo en red del territorio, optimización de herramientas, mediación, apoyo a prácticas culturales, conocimiento del público y asistencia,
• Comunicarse, incluso para iniciar asociaciones, en forma de coproducciones o transmisiones.
• Iniciar una acción que facilita la expresión popular, poniendo la creación artística al servicio del desarrollo personal y colectivo, un enfoque cívico y de diálogo social.
Mantener un ojo abierto. Una preocupación de la RIEH que coloca al ser humano en el corazón de su vida cotidiana y transmite a través de sus acciones los valores de ciudadanía, solidaridad, compromiso, compartir, hacer juntos y transmitir.
El grupo local RIEH Minova-Bweremana
Para ver la presentación, haga clic en la foto. Buena lectura !
"Primer ministro,
Mientras India está luchando con la propagación del nuevo Coronavirus, o COVID-19, el gobierno ha tomado una serie de medidas para evitar su propagación. Cada vez más empresas piden a sus empleados que se queden en casa y trabajen a distancia. Se han cancelado los eventos deportivos, se han cerrado colegios y universidades y se han restringido las reuniones públicas. Consideramos positivas todas las iniciativas tomadas por el Ministerio de Salud Pública y el Gobierno. Pero en todas estas medidas de apoyo, falta asistencia para los trabajadores del sector no organizado, que representan casi el 92% de la fuerza laboral total y que, en su mayor parte, no tienen más opciones que para seguir trabajando Los trabajadores del día a día, como los trabajadores agrícolas de temporada, los repartidores de alimentos, los taxistas, los guardias de seguridad, los trabajadores de salud por contrato y los recicladores no pueden trabajar desde casa. Los trabajadores domésticos, los trabajadores de la construcción o los trabajadores migrantes internos tienen que arriesgar sus vidas para alimentar a sus familias y salvarlos a ellos y a sus familias del hambre.
Ya hay casos de trabajadoras domésticas que contrajeron el virus en el trabajo y a muchos se les ha pedido que se vayan sin sueldo ni compensación. Como todos sabemos, en la India, 8,000 niños mueren por hambre todos los días. Los trabajadores no organizados que se quedan en casa causarán más muertes por hambre que el Covid19. !
Varios gobiernos de todo el mundo han tomado medidas de protección social, incluida la asignación de grandes sumas de dinero para proteger a su gente. Suspensión de los pagos de intereses de los prestatarios, suministro de alimentos para los necesitados, aplazamiento de las garantías para sus préstamos, apoyo financiero para los trabajadores independientes que tienen que cerrar sus pequeñas empresas, beneficios de desempleo temporales extendidos, etc.
España ha decidido poner a todos sus proveedores privados e instalaciones de salud bajo control público a medida que la propagación de COVID-19 continúa dominando el país. Los estudiantes en el último año de medicina deben participar y coordinarse con compañías capaces de producir equipos médicos.
En los Estados Unidos, el presidente Donald Trump y el secretario del Tesoro Steven Munchin han ofrecido enviar cheques de hasta $ 1,000 a adultos estadounidenses. Tal paquete de ayuda económica ha sido abrumadoramente adoptado por la Cámara de Representantes. Es lamentable que el Gobierno de la India no haya aumentado su fondo de gestión de desastres para satisfacer esta necesidad imperiosa o haya anunciado ningún otro apoyo económico para los pobres que pierden sus empleos. Las medidas preventivas y de salud propuestas y recomendadas por el gobierno serán difíciles de implementar para millones de personas, trabajadores diarios que se ganan la vida trabajando.
Todavía estamos esperando que los líderes entiendan esto y desarrollen planes específicos con planes preventivos que tengan en cuenta a la gran mayoría de la población, los trabajadores precarios en los sectores no organizados y sus familias.
Surgen preguntas. En lugar de perder millones de rupias para apoyar a empresas de todos los tamaños, sería mejor asignar unos pocos millones para ayudar a estas personas vulnerables a satisfacer sus necesidades diarias.
Sin embargo, algunos de los gobiernos estatales indios ya han tomado ciertas medidas: como el gobierno de la UP que anunció la ayuda de 15,000 rupias a todas las familias pobres y el gobierno de Kerala anunció la ayuda a las familias que no son elegibles para pensiones o planes empleo garantizado ...
Es por eso que le pedimos al Honorable Primer Ministro que tome las medidas necesarias para garantizar la protección social para todos, en particular los trabajadores desorganizados más vulnerables. A corto plazo, durante la crisis de Covid 19, exigimos que se envíe un mínimo de 20.000 rupias a todos los adultos de la población vulnerable de la India.
Como este no es un desastre ordinario, debemos enfrentarlo no solo por el momento, sino que debemos garantizar a todas las poblaciones vulnerables el acceso a la protección social durante toda su vida. Es hora de que el gobierno tome medidas integrales y adecuadas de protección social para garantizar la cobertura social para todos.
Por lo tanto, también le pedimos que involucre a todos los sindicatos y otras organizaciones representativas para la distribución de ayuda y la implementación de medidas de protección social.
El llamado de la OIT para que los beneficios del progreso económico lleguen a todos debe ser escuchado ahora.
Si bien apreciamos todas las medidas tomadas por el gobierno para hacer frente a esta pandemia, esperamos que las solicitudes anteriores se consideren una necesidad urgente para la sesión parlamentaria actual.
Esperamos que la respuesta pueda ser tal que inicie esfuerzos para crear un sistema de protección de la salud y protección social más equitativo y sostenible.
Gracias, Primer Ministro, por el compromiso que asumirá al tomar medidas definitivas a nuestra solicitud, que sabemos que es esencial. Con un poco de suerte. "
Narendra Modi,
Honorable Primer Ministro de la India,
Oficina del Primer Ministro,
South Block, Raisina Hill,
Nueva Delhi-110011
LA Samy, miembro del comité directivo de ANRSP, Red Asiática por el Derecho a la Protección Social-ANRSP, Movimiento de Trabajadores Cristianos-CWM, Movimiento Nacional de Trabajadoras Domésticas-NDWM India, Confederación de Sindicatos Libres India-CFTUI, Red Internacional para un Humano Economía-INHE Asia, Tamil Nadu Land Rights Federation-TBRLF Tamil Nadu Pondicherry, Society of Women in Action for Total Empowerment-SWATE, Federation for the Rights to Water and Livelihoods-WLRF, Karur All Labor Union-KADALU, Tamil Nadu Conservancy Workers Federation Federation-Chennai.
Si desea consultar la carta en inglés, haga clic en el enlace: /offres/file_inline_src/815/815_A_40209_5e7f93a336900_1.docx
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Le territoire des districts de Kandy et d’Ampara se situe dans les zones de plantation de thé à Sri Lanka. Les travailleurs des plantations connaissent des conditions de travail très dures, avec des salaires très bas et de très longues journées de travail.
Les familles sont logées dans des baraquements anciens et insalubres. Le travail des enfants est une pratique courante. Les femmes subissent une domination économique, sociale et politique. Les services d’éducation et de santé sont défaillants.
Tout le secteur agricole du territoire souffre de l’accaparement des terres et de l’usage de pesticides.
L’action territoriale vise à transformer les conditions de vie de la population sur ces différents terrains.
Elle donne une place centrale à la formation de groupes de femmes, d’enfants et de jeunes.
Elle s’appuie sur particulièrement sur des organisations communautaires (Community Based Organizations, CBOs) qui sont engagées dans des actions sociales, dans des activités agricoles alternatives et la promotion de la culture locale.
Usage of chemical pesticides/ fertilizers cause environmental pollution, diseases, and also soil infertility locally.
Field team of HDO (HUMAN DEVELOPMENT ORGANIZATION) in partnership with a team of local community based organizations (CBOs), regional government officials, and grassroots civil society associates of the territory
INHE-Asia office in collaboration with INHE-Sri Lanka (evaluation & monitoring team), the Director and core committee of HDO
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le Districts de Kandy, Kegalle Ampara.
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HDO recibió una serie de solicitudes del Director Regional de Servicios de Salud, distritos de Nuwara Eliya y Kandy, oficiales médicos de las autoridades de salud y gubernamentales para proporcionarles suministros médicos y equipo de protección personal (EPP) para médicos, enfermeras, inspectores de salud pública, parteras de salud pública, trabajadores de salud, etc. Aunque el equipo es escaso en el mercado, HDO puede obtener o producir EPP incluso durante el período de toque de queda: mascarillas, guantes, desinfectantes para lavarse las manos. Estos equipos fueron entregados al Centro de Salud Nuwara Eliya, al de Kandy, a los oficiales del Ministerio de Salud en Maskeliya y Galaha, a las secretarías de distrito, a las secretarías de división, en estaciones de policía en la región de Kandy. Gracias a la Fundación Médecins du Monde France que apoyó esta iniciativa.
En este punto, nosotros, las organizaciones de la sociedad civil y el público en general, nos unimos como una familia y como un país entero para respetar y apoyar las decisiones tomadas por el gobierno. Con las autoridades, hemos identificado a las poblaciones menos informadas sobre la enfermedad y sobre las medidas de protección: la comunidad de trabajadores de plantaciones de té, mujeres rurales, trabajadores del sector informal, trabajadores migrantes, niños. En este contexto, el HDO organizó programas de concientización sobre Covid-19 a través de los programas de radio "VIDIYAL" y el de Sri Lanka Broadcasting Corporation. La falta de funcionarios de habla tamil también es un desafío; Es por eso que organizamos programas de concientización en el idioma tamil para el beneficio de la comunidad de plantaciones y otras minorías. La transmisión llega a las provincias de Centro, Uva y Sabragamuwa.
Para estas acciones de sensibilización, los voluntarios de la comunidad y el personal de HDO establecen y fortalecen la coordinación con las autoridades. Proporcionan información sobre Covid-19, centros de salud, subvenciones del gobierno, entrega de verduras y alimentos, etc. en beneficio del público que desea acceder a los servicios públicos. El gobierno de Sri Lanka proporciona información sobre el estado de la epidemia de Covid-19 en cada distrito a través de la red de medios y los teléfonos móviles.
También muestra cómo protegerse de la propagación del Corona virus a través de imágenes para que las personas analfabetas puedan comprender y practicar fácilmente los gestos de protección. En la contención, los miembros de la familia pueden comprender y practicar fácilmente estas medidas para detener la propagación del virus y estar seguros.
Sin embargo, todavía es necesario sensibilizar a los grupos marginados en su propio idioma. Proteger es mejor que curar. Para esto, HDO ofrece diseñar, imprimir y distribuir material informativo como folletos, carteles, pegatinas, folletos, CD. El personal de HDO ya ha diseñado carteles y pegatinas.
El Covid-19 es un nuevo desafío en el campo de la salud y la medicina. Muchos trabajadores de salud y voluntarios apoyan a las autoridades de salud para vencer al Coronavirus. En este sentido, estamos organizando capacitación para el desarrollo de capacidades para trabajadores de salud y voluntarios de organizaciones de la sociedad civil en el aspecto técnico de Covid-19 y desafíos futuros para las comunidades locales.
HDO ofrece un servicio de conexión entre productores-agricultores (verduras, productos lácteos, productos alimenticios, frutas, medicamentos ayurvédicos ...) y consumidores para garantizar productos de calidad a un precio justo en beneficio de los consumidores y agricultores. Se inició una discusión con los secretarios de distrito, los secretarios de división, el departamento de agricultura, los grupos de agricultores y las organizaciones comunitarias sobre la construcción de un sistema cooperativo. HDO, por lo tanto, propone construir un sistema de mercado justo móvil.
Las organizaciones internacionales comienzan a temer que el número ya elevado de víctimas de COVID-19 se verá exacerbado por las muertes relacionadas con la falta de alimentos, especialmente en los países más vulnerables del mundo. Según el Director General de la FAO: Qu Dongyu, la incertidumbre sobre la disponibilidad de alimentos puede alentar a los tomadores de decisiones a tomar medidas restrictivas para salvaguardar la seguridad alimentaria nacional.
... En 2007-2008, estas medidas demostraron ser extremadamente perjudiciales, particularmente para los países de bajos ingresos y con déficit de alimentos, y frustraron los esfuerzos de las organizaciones humanitarias para obtener suministros para los necesitados y vulnerables.
... Todavía se desconocen los efectos sobre la salud de la pandemia de Covid-19 en algunos de los países más pobres. Sin embargo, podemos decir con seguridad que cualquier crisis en el suministro de alimentos resultante de una mala política será una catástrofe humanitaria.
En este contexto, el HDO y las organizaciones de la sociedad civil ofrecen apoyo a las comunidades locales para iniciar la producción local de alimentos: huertos familiares, producción de pequeñas frutas y verduras, cría de animales, apoyo a los pequeños agricultores, promoción de micro y pequeñas empresas, etc. HDO se encuentra actualmente en conversaciones con la unidad de producción de semillas del departamento de agricultura de Peradeniya sobre este tema. Planeamos proporcionar semillas de vegetales a las comunidades en nuestras áreas objetivo. HDO también hace un llamado a los políticos de la comunidad de plantaciones, el manejo de las plantaciones y el gobierno para que liberen las tierras descubiertas disponibles en las plantaciones para jóvenes desempleados y familias para la producción agrícola.
HDO planea proporcionar suministros de alimentos básicos a miles de personas desfavorecidas, mujeres y niños en plantaciones, jornaleros, discapacitados, ancianos que tienen acceso limitado a alimentos básicos durante este período de confinamiento. La Organización planea proporcionar servicios básicos a las familias durante el período de reclusión y hasta que la situación vuelva a la normalidad cuando las personas puedan salir y ganarse la vida. HDO está buscando un generoso apoyo de socios y patrocinadores para liderar el proyecto.
Estos textos son piezas seleccionadas, para leer el documento completo en inglés, siga este enlace /offres/file_inline_src/815/815_A_40650_5ee0b597b156c_1.pdf
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En un interesante artículo de opinión publicado por El Nacional, el 15/06/20, sostiene Francisco González Cruz, "Los desafíos son múltiples y complejos, sobre todo en el tejido del capital social que es una tarea imprescindible. En el campo económico es ir a un proceso que respete la dignidad de la persona humana y busque el bien común, en el marco del desarrollo integral. La economía humana es una estrategia para la promoción de una sociedad sea más equitativa, justa, responsable y sostenible."
Ver el artículo completo en la fuente
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"
Bonjour,
Je remercie nos amis du groupe Economia humana qui ont organisé ce forum et m’ont invité à y participer. Depuis quelques mois Economia humana fait partie de notre Réseau international pour une Economie humaine dont je suis le secrétaire exécutif.
Le RIEH est présent en Afrique, en Asie, en Amérique latine et en Europe. En Amérique latine il est animé par le CLAEH, Centre Latino-Américain d’Economie humaine, de Montevideo en Uruguay dont mon ami Andrés Lalanne est le recteur. Andrés, je sais que tu nous écoutes et je te salue ainsi que nos amis présents dans 12 pays d’Amérique latine.
Ce réseau a quatre caractéristiques :
Nous donnons au terme Economie son sens large qui est son sens originel : l’organisation de notre maison commune pour répondre aux besoins de ceux qui l’habitent. Dans ce sens large, l’économie n’est pas si loin de l’écologie, si celle-ci comme le dit le Pape François dans l’encyclique Laudato si est une écologie intégrale, à la fois naturelle et humaine. Pas loin non plus de la politique, si on désigne par là non pas seulement l’exercice du pouvoir mais la façon de s’organiser pour vivre ensemble.
Et finalement, la vision des porteurs de l’économie humaine est toute simple et dans sa simplicité constitue une critique radicale de nos sociétés et du monde :
- Non l’économie, n’a pas pour objet de produire de plus en plus de profit, mais de répondre aux besoins humains, à tous les besoins dans leur diversité et aux besoins de tous.
- Non la politique n’a pas pour objet d’exercer le pouvoir au profit d’un groupe de privilégiés mais de déterminer ensemble ce qu’est le bien commun et d’agir ensemble pour le servir.
Economie du bien commun, politique du bien commun, écologie intégrale sont d’autres noms de l’économie humaine.
Etre porteur de l’économie humaine, c’est promouvoir cette vision et c’est aussi une démarche. On ne peut transformer la société qu’avec et par les personnes et les groupes concernés.
D’où les deux piliers de l’économie humaine que sont l’éducation et la démocratie :
- L’éducation, pas seulement au sens du système éducatif initial pour les enfants et les jeunes, mais tout au long de la vie et par tous les canaux permettant aux personnes et aux groupes d’être conscients et d’agir consciemment. Une éducation émancipatrice. Et beaucoup des membres du RIEH sont des organisations d’éducation populaire.
- La démocratie, qui est bien sûr une façon de désigner des représentants pour exercer le pouvoir et un état de droit respectueux des libertés, mais qui est aussi l’ensemble des processus nous permettant de faire des choix collectifs sur tous les enjeux communs, y compris les enjeux économiques, sociaux et culturels. Et beaucoup des membres du RIEH sont des organisations d’animation de la vie démocratique.
Pour progresser vers les ODD, éducation et démocratie sont essentiels. Ce sont toutes les composantes de la société qui doivent se les approprier et se mobiliser pour les atteindre.
C’est la combinaison de ces trois niveaux qui nous paraît importante. Je mets juste l’accent sur le niveau du territoire car le RIEH lance actuellement une recherche-action sur les conditions dans lesquelles, au niveau local, il est possible d’organiser une concertation de tous les acteurs, la société civile, les acteurs économiques, les acteurs culturels, les pouvoirs publics pour que la population du territoire vive mieux. C’est d’ailleurs une proposition que nous faisons par rapport aux Objectifs de Développement Durable : que se constituent au niveau local des comités d’action concertée pour les ODD.
Nous avons des membres qui sont d’abord tournés vers l’action, d’autres vers la réflexion. Mais ce qui nous caractérise, c’est l’articulation entre les deux et nous donnons à cette articulation le nom de recherche-action.
Les ODD concernent tous les pays, même si on les présente trop souvent comme n’ayant du sens que pour les pays pauvres. La pandémie de Covid-19 est la démonstration éclatante que nous sommes tous interdépendants.
Notre réseau promeut donc la capacité à agir ensemble et solidairement au niveau mondial et de la planète.
Mais il est aussi attaché à la diversité culturelle et c’est cette articulation entre l’universel et les civilisations telles que l’histoire les a constituées que nous cherchons à mettre en avant.
Pour illustrer ce qu’est le Réseau international pour une économie humaine et dire quelques mots sur le sujet de cette conférence, je peux présenter ce qu’ont été les axes d’action de membres du RIEH dans la crise du Covid-19.
Toutefois les politiques mises en œuvre par les gouvernements ont été critiquées sur trois points essentiels et liés entre eux selon le référentiel de l’économie humaine :
Et les membres du réseau n’ont pas seulement lancé des appels aux autorités. Ils se sont impliqués directement dans l’action sur leur territoire :
Vous voyez à travers ces exemples que bien des personnes et des organisations partagent les convictions et les engagements des porteurs de l’économie humaine. Nous les invitons à participer à la réflexion et à l’action de notre réseau, notamment en format des groupes locaux comme ceux qu’anime Economia humana en Espagne.
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El pasado 20 de mayo RIEH Uruguay realizó un conversatorio para dialogar entre los integrantes de la Red sobre nuestras opiniones y gestos acerca de los desafíos que nos presenta esta nueva realidad.
En ese encuentro fecundo, nos fuimos dando cuenta que tenemos muchas cosas en común, muchas preguntas y algunas pistas de respuestas.
Hoy nos proponemos, a partir de aquellas reflexiones, retomar este camino pensando acerca de cómo podemos hacer posible nuestra utopía y no perder el dinamismo que logramos durante este difícil período que estamos transitando.
"Un mapa del mundo que no incluya Utopía no es digno de consultarse,
pues carece del único país en el que la humanidad siempre acaba desembarcando.
Y cuando lo hace, otea el horizonte y al descubrir un país mejor, zarpa de nuevo.
El progreso es la realización de Utopías."
OSCAR WILDE (1854-1900)
Expondrán:
Cristina Calvo: Doctora en Economía del Comportamiento y Sociología Económica, especialista en Desarrollo Humano Integral.
Evelyn Segredo: Médico residente de medicina familiar y comunitaria, diplomada en políticas públicas, integrante de RIEH y OHLAIC.
Les proponemos reunirnos virtualmente en el V Foro de la RIEH-Uruguay
el próximo Jueves 25 de Junio de 17 a 18 y 30 horas, a través de Zoom.
Les solicitamos a quienes quieran participar, responder a riehuruguay@gmail.com y escribir su dirección de email habitual para poder ser invitados a la reunión virtual.
Suelo conversar con los amigos que existe un geniecillo maligno, cínico, sádico, maquiavélico que, en momentos especialmente elegidos aparece por las universidades, por los centros forjadores de opinión, por los medios de comunicación y algunos personajes famosos, y, de manera increíble, introduce una palabra o una corta frase para modificar conceptos muy profundos que son asumidos, en ese momento, por la mayoría de la población, modificando con gran éxito no solo el modo de hablar, sino el modo de pensar y, al final, el modo de actuar…y, concluido el trabajo con éxito, el geniecillo desaparece hasta la siguiente ocasión…
Esto no es tan nuevo…recuerden aquello de “la guerra fría” (todas las guerras son calientes y bien calientes), ocupación militar por “ayuda solidaria internacional”; cambiar concientización por “empoderamiento” (?); participación ciudadana por ·”inclusión social”; clases alta, media y baja por “sectores A, B, C, D, E, F”… (hasta qué letra llegarán…!!), pequeño trabajador independiente por ·”emprendedor”, por no seguir con otras muy cómicas como aquello que “el puente nuevo no se cayó sino se desplomó”…..
Y, bueno, en las últimas semanas, en todo el mundo, el geniecillo está logrando que no se hable ya de una etapa de reconstrucción postpandemia sino de una “nueva normalidad”….!!! Imagínense, si va a ser “normal” no tiene nada de nuevo….!! Y los presidentes, ministros, comentaristas pagados, intelectuales y escritores ya han asumido la frasecita y me los imagino felicitando y hasta premiando al famoso geniecillo.
Nos la venden y difunden como que, vencida la pandemia, volver a lo de antes va a ser diferente, en lugar de reconocer que a los poderes tradicionales ni siquiera les ha rozado el virus, que la crisis es real, integral y global, y que se puede cambiar muchas cosas, para no volver a lo mismo, con un nuevo tipo de universalización en positivo, con vacunas y alimentos para todos, con una nueva Organización de las Naciones Unidas, con un ambiente sano y un respeto a la naturaleza, como el mismo coronavirus nos lo ha vuelto a recordar...
Sin embargo, parece que la “nueva normalidad” es que la economía esté en manos de los de siempre, que la naturaleza y el ambiente sigan deteriorándose, que la tecnología y los nuevos inventos sean utilizados en beneficio de una minoría, que la salud no llegue a las grandes mayorías, que se siga midiendo la pobreza por la bancarización de los ciudadanos que ya vamos a tener todos tarjeta de crédito aún sin tener cuenta bancaria, que siga habiendo comedores populares como solución al hambre y la miseria, que continuemos con el Mapa de la Pobreza en lugar del Mapa de la Riqueza desarrollando el Mapa de las Potencialidades de los pueblos.….Se viene, se viene la “nueva normalidad” a nivel mundial….!!
Me pregunto por qué ni siquiera el terrible coronavirus nos va a hacer cambiar en el modelo económico, en el abandono de la cultura, en la manera de relacionarnos entre nosotros, sin aceptar las diferencias con ética y tolerancia y, sobre todo, continuando la delincuencia y la violencia.
Ojo con la “nueva normalidad”…y, pensando en el Perú, desear el mayor de los éxitos a la “nueva convivencia” a la que nos ha convocado el Gobierno. No estaría mal comenzar por ahí, venciendo al virus, a la crisis y al geniecillo…
Michel Azcueta Presidente de la Escuela Mayor de Gestión Municipal.
Mayo 25, 2020-
Dear Friends, Greetings to you from our INHE-Asia Secretariat! Firstly, we hope that you, your family members, colleagues, partners and friends at your ends are secure and healthy. Please continue to remain safe and take care. The sudden outbreak of the current global pandemic “COVID-19” has posed an unprecedented catastrophe to all of us. You may be aware that none of us were really prepared to deal with the rapid developments of last couple of months, which turned out to be extremely precarious, tumbling the whole world upside down, and spiralling various uncertainties for the future. It is important now that our INHE members and partners all over the world continue to be critically pro-active at this crucial moment of history to protect the wellness of our societies and humanity at large. At the global level, the Corona virus is said to have already infected nearly 3,084,000 people, causing around 212,500 deaths, affecting more than 210 countries/territories and damaging lives of humans to inconceivable levels. The real devastation, both in terms of loss of human lives, material damages, and economic destruction, are feared to be much more than what is being presently projected, observed, recorded or declared. Duration of the absence of remedies to the deep-seated anxieties around the world is bound to have severe impacts on the collective uneasiness, mental health and well-being of the world. The extent of suffering is anticipated to touch historic levels though the exact damage will depend on severity, intensity and the duration of the pandemic. We all have realized already (and some are still realizing) the critical role and the political economy of sudden lock-downs. For the poor, the weak, the vulnerable and the marginalized -- the lock-downs have become a double-edged knife as opportunities for precaution and preparedness were not made available to them. They are virtually in crossroads, stranded in the margins and the edges of lives. Many of us in several territories are engaged in arranging relief materials, essential food supplies, and other emergency needs to them. Some territories across the world however, are being appreciated to have handled the emergency far better than several others. There may be a number of factors that have played significant role in better management or governance of the crisis situation. The governance primarily pertains to containing number of cases, providing efficient medical services to the infected persons, enforcement of medical advisories, ensuring physical distancing, sensitizing people about the predicament and preventive health and hygiene etc. The better management can also be observed in the context of the backgrounds of their socio-political organisations, population size, density, existing health infrastructure and also quick ramping up of the health facilities. However, the pandemic has several other socio-economic dimensions as well, apart from the above mentioned ones based on medical factors. An analysis of the socio-economic dimensions can further improve and enhance our INHE understanding on the possible future responses at global, regional and sub-regional levels. These socio-economic insights can throw greater light on dynamics of spread and transmission, public health response, communication and sensitization about the problem, and required health and hygiene practices, social and community response to quarantine, screening and testing, societal understanding of the disease and related risks, health seeking behaviour, healthcare infrastructure, preventive measures, etc, etc.... Further, the general preparedness and interventions, political will, livelihood and economic repercussions of such pandemic, social trust, global recession, decelerating growth and development, industrial revival, recovery on external and internal trade fronts, employment implications, issues related to migrant labourers and unorganised sector workers, transformations in global economic and political order, changes in behaviour and thinking, experiences of people especially the sufferers, access to social protection, environmental concerns, geo-cultural dimensions, and so on.... also could provided critical insights to our future collaborative responses from the global INHE fraternity. To begin with, we as INHE-Asia need to analyse the problems faced by the common people at our local levels in coping with the current crisis, particularly the poor and weak. So we from the INHE-Asia Secretariat humbly request a brief analysis note now and a detailed analysis report later on this issue from your territories on various interventions. This would also be uploaded in our INHE/RIEH website (www.rieh.org). Some visual images in this context would also be helpful. We completely understand that you and your teams (like most of us) must be totally involved with various emergency relief activities at local levels. However, it is simultaneously crucial and pertinent to harness the innovative responses / traditional coping mechanisms evolved from the grassroots communities in the course of the pandemic onslaught. You may already be aware that the ‘human economy’ perspective anchors itself on the indigenous ways communities organises and governs themselves in a particular territory through critical interventions and collective actions. Our analysis must be carried out in a scientific and systematic manner in the contexts of the ‘human economy’ perspectives. The evidence based action-research analysis on socio-economic dimensions could enrich the understanding of our INHE fraternity to take more informed decisions and respond efficiently to such situations. The analysis should at least essentially reflect the three axis of human economy (each person, the whole person, and all persons), i.e., the process of allowing everyone to equitably meet their material, emotional, socio-cultural and spiritual needs, in solidarity with the participation of everyone, while maintaining the balances of our nature. Such analysis eventually would empower us to realign ourselves to new realities, work-out the renewed plans of actions, and fresh interventions in our respective territories. It would guide us into what could be done in our territories after containment of the pandemic crisis, and to address the problems it has accentuated in the respective societies. Take Care all of you..... Please continue to remain safe and fearless.... And let us not forget that ‘democracy’ is ultimately a system of social relationships of everyone with everybody else that respects the twin principles of equality and individual autonomy, so that everyone becomes responsible to everyone else without the use of threat, fear, and power. If there are characteristics of our society and governance which make us undemocratic, this current crisis should be converted into an opportunity to resolve it and strengthen the well-being of our people. Looking forward to hear from you soon.... In Solidarity, S. Babu & L.A. Samy (INHE-Asia Secretariat) 24/04/2020
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HDO a reçu un certain nombre de demandes du directeur régional des services de santé, des districts de Nuwara Eliya et de Kandy, des médecins hygiénistes et des autorités gouvernementales pour leur fournir du matériel médical et des équipements de protection individuelle ( EPI) à usage des médecins, infirmières, inspecteurs de la santé publique, sages-femmes de la santé publique, travailleurs sanitaires, etc. Bien que les équipements soient rares sur le marché, HDO est en mesure de se procurer ou de produire des EPI même pendant la période du couvre-feu : masques faciaux, gants, désinfectants pour le lavage des mains. Ces équipements ont été livrés au Centre de santé de Nuwara Eliya, à celui de Kandy, aux officiers du ministère de la Santé à Maskeliya et Galaha, aux secrétariats de district, aux secrétariats de division, aux commissariats de police de la région de Kandy. Merci à la Fondation Médecins du Monde France qui a soutenu cette initiative.
A ce stade, nous, les organisations de la société civile et le grand public, nous nous réunissons en une seule famille et en tant que pays tout entier pour respecter et soutenir les décisions prises par le gouvernement. Avec les autorités nous avons identifié les populations les moins bien informées sur la maladie et sur les mesures de protection : la communauté des travailleurs des plantations de thé, les femmes rurales, les travailleurs du secteur informel, les travailleurs migrants, les enfants. Dans ce contexte, le HDO a organisé des programmes de sensibilisation sur la Covid-19 par le biais des programmes de radio « VIDIYAL » et celui de Sri Lanka Broadcasting Corporation. Le manque de fonctionnaires parlant le tamoul est aussi un défi ; c'est pourquoi nous organisons des programmes de sensibilisation en langue tamoule au profit de la communauté des plantations et des autres minorités. L'émission atteint les provinces du Centre, d'Uva et de Sabragamuwa.
Pour ces actions de sensibilisation, les volontaires communautaires et le personnel de HDO établissent et renforcent la coordination avec les autorités. Ils dispensent des informations sur le Covid-19, les établissements de santé, les subventions gouvernementales, la livraison de légumes et de produits alimentaires, etc. au profit du public voulant accéder aux services publics. Le gouvernement sri-lankais donne des informations sur l’état sanitaire face au Covid dans chaque district par le biais de Media Network et des téléphones portables.
Il montre également comment se protéger de la propagation du virus Corona à travers des images afin que les analphabètes puissent facilement comprendre et pratiquer les gestes de protection. Dans le confinement, les membres de la famille peuvent facilement comprendre ces mesures et les pratiquer pour arrêter la propagation du virus et être en sécurité.
Cependant, il existe toujours un besoin de sensibilisation des groupes marginalisés dans leur propre langue. Mieux vaut protéger que guérir. Pour cela HDO propose de concevoir, imprimer et diffuser du matériel d’information comme des dépliants, des affiches, des autocollants, des livrets, des CD. Le personnel de HDO a déjà conçu des affiches et des autocollants.
La Covid-19 est un nouveau défi dans le domaine de la santé et de la médecine. Nombre de personnels de santé et de volontaires soutiennent les autorités sanitaires pour vaincre le Coronavirus. À cet égard, nous organisons des formations de renforcement des capacités pour les agents de santé et les bénévoles des organisations de la société civile sur le côté technique du Covid-19 et les défis futurs pour les communautés locales.
HDO propose un service de mise en relation entre les producteurs-agriculteurs (légumes, produits laitiers, produits alimentaires, fruits, médicaments ayurvédiques...) et les consommateurs pour garantir des produits de qualité à un prix équitable au bénéfice des consommateurs et des agriculteurs. Une discussion a été engagée avec les secrétariats de district, les secrétariats de division, le département de l'agriculture, les groupes d'agriculteurs et les organisations communautaires sur la construction d'un système coopératif. Ainsi HDO propose de construire un système de marché équitable mobile.
Les organisations internationales commencent à craindre que le nombre déjà élevé de victimes du COVID-19 ne soit aggravé par les décès liés au manque de nourriture, en particulier dans les pays les plus vulnérables du monde. Selon le Directeur général de la FAO : Qu Dongyu, l'incertitude quant à la disponibilité des aliments peut inciter les décideurs à prendre des mesures restrictives afin de sauvegarder la sécurité alimentaire nationale.
… En 2007-2008, ces mesures se sont révélées extrêmement préjudiciables, en particulier pour les pays à faible revenu et à déficit vivrier, et ont contrecarré les efforts des organisations humanitaires pour s'approvisionner en faveur des nécessiteux et des vulnérables.
… Les effets sur la santé de la pandémie du Covid-19 sur certains des pays les plus pauvres sont encore inconnus. Pourtant, nous pouvons affirmer avec certitude que toute crise dans l’approvisionnement alimentaire consécutive à une mauvaise politique sera une catastrophe humanitaire.
Dans ce contexte, le HDO et les Organisations de la société civile proposent de soutenir les communautés locales pour initier la production alimentaire locale : jardins familiaux, production de petits fruits et légumes, élevage, soutien aux petits agriculteurs, promotion des micros et petites entreprises, etc. HDO est en train de discuter avec l'unité de production de semences du département de l'agriculture Peradeniya à ce sujet. Nous prévoyons de fournir des semences de légumes aux communautés de nos zones cibles. HDO demande également aux responsables politiques de la communauté des plantations, à la direction des plantations et au gouvernement de libérer la terre nue disponible dans les plantations pour les jeunes et les familles sans emploi à des fins de production agricole. HDO recherche un soutien généreux de partenaires et sponsors pour mener le projet.
HDO prévoit de fournir des produits alimentaires de base à des milliers de personnes défavorisées, des femmes et des enfants dans les plantations, des journaliers, des personnes handicapées, des personnes âgées qui ont un accès limité aux aliments de base pendant cette période de confinement. L’Organisation prévoit de fournir des services de base aux familles pendant la période de confinement et jusqu’à ce que la situation redevienne normale quand les personnes pourront sortir et gagner leur vie. HDO recherche un soutien généreux de partenaires et sponsors pour mener le projet.
Ces textes sont des morceaux choisis, pour lire l'intégralité du document en anglais, suivre ce lien /offres/file_inline_src/815/815_A_40650_5ee0b597b156c_1.pdf
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Ce projet, à l’initiative du Groupe Local RIEH Afrique Minova-, se décline autour de l’aide à la création, la diffusion radio, tout en assurant la médiation et la sensibilisation des publics, l’accompagnement de projets, le travail en réseau. Utiliser l’action culturelle pour apprendre à connaitre l’autre dans sa diversité, dans le respect de la dignité de chacun, accessible au plus grand nombre.
Une action d’éducation populaire dans une démarche citoyenne.
Pour ce faire, Le Groupe Local RIEH Minova retient la diversité linguistique des 7 langues parlées dans le périmètre d’émission radio, portant ainsi une égale attention aux publics constitués comme à ceux qui sont éloignés, pour des raisons géographiques, sociale ou économiques.
La lutte contre la pandémie du COVID-19 a été l’occasion de développer une complémentarité d’actions et de moyens au service de la population et a facilité l’expression d’une démarche citoyenne :
Garder un regard ouvert. Une préoccupation du RIEH qui place l’humain au cœur de son quotidien et véhicule à travers ses actions des valeurs de citoyenneté, de solidarité, d’engagement, de partage, de faire ensemble et de transmission.
Le Groupe Local RIEH Minova-Bweremana
Pour voir la présentation, cliquez sur la photo. Bonne lecture !
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USAL – Vicerrectorado de Desarrollo
Compartimos con Uds. el escrito del Profesor Eloy Mealla con motivo de la semana de Conmemoración del V Aniversario de la publicación
de la encíclica Laudato SI del S. S. Francisco. Mayo 2020
Se pude decir –en forma muy esquemática– que en la Enseñanza Social de la Iglesia hay tres grandes aportes desde el siglo XIX al actual, que tuvieron gran impacto en la comunidad eclesial y en la sociedad en general. El primero de finales del siglo XIX, es la encíclica Rerum Novarum de León XIII, referida a la “cuestión obrera” que reclamaba la justicia social como repuesta.
El segundo gran aporte, proviene de Pablo VI que a mediados del siglo XX en su encíclica Populorum Progressio (1967) incorpora en el análisis de la cuestión social la situación de los pueblos periféricos que trataban de emerger en medio de bloques hegemónicos antagónicos, y contribuye a visibilizar los anhelos de esos pueblos. Otro mérito de esta encíclica fue introducir la novedad de tematizar, la cuestión del desarrollo en la Doctrina Social de la Iglesia, indicando la enorme asimetría que provocaba el modo de concebir y orientar el desarrollo, cuyos resultados hacen que “los pueblos pobres permanecen siempre pobres y los ricos se hacen cada vez más ricos” (PP 57).
En este surco, se puede ubicar la tercera contribución dela mano de Francisco que con la Laudato Si (mayo 2015), amplia y actualiza la noción de “desarrollo integral” incluyendo la variable ambiental –ya no en el escenario de la clásica confrontación E-O ni solamente en el agigantamiento de la brecha N-S– sino en medio de la agudización de las contradicciones de la globalización, ahora en un mundo policéntrico, con efectos alarmantes ya de escala planetaria tanto en lo físico-ambiental como en lo social-humano.
De este modo, la carta de Francisco expresa “la preocupación de unir a toda la familia humana en la búsqueda de un desarrollo sostenible e integral” (LS 13). Tal cual se observa Francisco asume el concepto integral pero ahora también lo vincula a la ecología. De este modo, LS es sintéticamente la propuesta de una “ecología integral”, es decir una ecología ambiental, económica, social, cultural y de la vida cotidiana (LS 138-155).
Podemos observar que esta manera de entender la ecología es muy convergente con la actual doctrina de los derechos humanos, económicos, sociales, culturales y ambientales. En efecto, hoy la legislación internacional ampliada sobre derechos humanos incluye no sólo los derechos civiles, o de primera generación vinculados al concepto de libertad, sino también los derechos económicos y sociales, denominados también de segunda generación, que se
derivan del principio de igualdad, y los derechos de tercera generación y cuarta generación como el derecho a la paz y al desarrollo, y los derechos medioambientales que están enraizados en el principio de solidaridad o fraternidad.
Para representar la dimensión integral, tanto del desarrollo como de la ecología, bien se puede aplicar aquí la imagen del poliedro que repetidamente suele mencionar Francisco, a la convivencia social y la construcción de un pueblo donde las diferencias se armonicen en un proyecto común.
Con ocasión del setenta aniversario de la creación de la Organización de las Naciones Unidas, Francisco aprovechó para reiterar varios párrafos de la LS y afirmar que existe un verdadero «derecho del ambiente» que implica límites éticos a la acción humana y que cada una de las creaturas, especialmente las vivientes, tienen un valor en sí misma.
Asimismo, prosigue el Papa, hay que impulsar la promoción de una cultura del cuidado que impregne toda la sociedad, cuidado de la creación, pero también del prójimo, cercano o lejano, en el espacio y el tiempo”.
Es decir, se trata de integrar los diferentes pueblos de la tierra y que no haya esa dramática desigualdad entre ellos, entre el que descarta y el que es descartado. Por otro lado, integrar se refiere a los modelos de integración social que sirvan para que podamos vivir juntos.
También se trata de integrar los diferentes sistemas: la economía, las finanzas, el trabajo, la cultura, la vida familiar, la religión. Ninguno es absoluto y ninguno de ellos puede ser excluido.
Se trata también de integrar la dimensión individual y la comunitaria, superando tanto la exaltación del individuo como el aplastamiento de la persona. Se debe, por último, de integrar cuerpo y alma, pues “el desarrollo no se reduce a un mero crecimiento económico” ni a tener cada vez más bienes a disposición para un bienestar puramente material (PP 14). Este nivel de integración no se logra sin respetar el lugar de Dios, manifestado en Cristo con “sus gestos de curación, de liberación y de reconciliación que hoy estamos llamados a proponer de nuevo a los muchos heridos al borde del camino”.
Releer hoy la LS en medio de la pandemia del coronavirus que alcanzó escala planetaria, nos proporciona un estímulo para fortalecer algún tipo de coordinación mundial, por no decir autoridad, capaz de regular la interdependencia humana (globalización), pues la circulación actual de bienes, dineros, datos, personas… y virus… es demasiado importante para dejarla librada a sí misma. Eso sería el “globalismo” actual, no la globalización auténtica o mundialización que nos haga comprender que todos formamos parte de una misma Casa Común.
Eloy Mealla
eloy.mealla@usal.edu.ar
https://educacioneticaydesarrollo.wordpress.com/
Francisco González Cruz
Obligados por las circunstancias, la mayoría de la población del mundo se ve restringida a estar en un solo lugar, normalmente su sitio tradicional de residencia. Algunos escogieron sitios que consideraron más apropiados, otros la realidad los sorprendió fuera de su lugar habitual, otros están confinados en hospicios, prisiones y otros tipos de alojamientos, pero la mayoría está en su domicilio acostumbrado, sea una casa o apartamento, en la ciudad o en el campo, en zona rica o pobre, pero todos estamos reducidos en un espacio limitado, a un territorio pequeño que se hace cada vez más íntimo.
Ahora descubrimos los detalles de ese territorio más personal, sus bondades y sus carencias, sus atractivos y sus incomodidades. También la calidad de sus muebles y accesorios, sus olores y el valor paisajístico de su vista hacia las afueras, hacia el paisaje.
La pandemia nos obliga a tomar conciencia del valor de nuestro lugar tradicional. Y de la calidad de las relaciones con las personas con las cuales compartimos, las mascotas que nos acompañan, las plantas que adornan, los libros que tenemos, los equipos de entretenimiento, en fin, de todo lo que nos rodea.
Así mismo comenzamos a extrañar la calle y el parque, la tertulia en el café de la esquina, las tiendas, el templo, el mercado y en general los puntos de encuentro de la vida comunitaria cotidiana. También añoramos el sitio de trabajo y el camino que nos lleva hasta allí, y el medio de transporte, y a los compañeros de trabajo. Extrañamos todo los que son asuntos cotidianos al salir de casa en la vida normal.
El lugar en geografía es el espacio territorial íntimo y cercano donde se desenvuelven la mayor parte de las actividades del ser humano. Generalmente es el sitio donde las fases del nacer y crecer se plasma con mayor libertad dentro del lienzo llamado vida, es donde la educación y la configuración de la morfología personal se cristalizan con mejor nitidez. En el lugar se encuentran los familiares, las amistades cultivadas con un especial vínculo afectivo. En fin, es una comunidad definida en términos territoriales y de relaciones humanas, con la cual la persona siente vínculos de pertenencia. La primera característica: el lugar circunscribe todos los ámbitos vitales del ser humano.
El lugar es el territorio, en términos ecológicos, de una persona. Es la zona donde se establece su comunidad y donde está su historia, sus referencias topográficas, sus definiciones culturales, sus afectos, donde se gana la vida y donde pasa la mayoría de su tiempo. En estos tiempos de pandemia y cuarentena, el lugar se ha convertido en nuestro mundo inmediato y su calidad, digamos su personalidad, su identidad, pasa a ser fundamental para nuestra propia calidad de vida. Mucha gente es baquiana en sus lugares, otros apenas los están descubriendo. Y valoramos todo eso que hace más humano el territorio íntimo, y nos chocan esos sitios sin personalidad, no-lugares los llama Marc Augé, que no invitan a vivir y a convivir.
Uno de los desafíos que la cuarentena pone en evidencia es lograr lugares más humanos, más familiares, más con-vivibles, de mayor capital social, sin que por ello no estén conectados al mundo global. En eso consiste el proceso de “lugarización”.
Michel Azcueta
En unos meses cumpliré 50 años viviendo y trabajando en Villa El Salvador, desde su fundación en esteras hasta la construcción de las torres de la Villa Panamericana y, como soy profesor, trabajo también en Villa El Salvador, y, en tantos años, desde Villa El Salvador he tenido decenas de oportunidades de conocer la vida en la sierra y en la Amazonía, por lo que, sin ningún tipo de sobradez, creo conocer el modo de vida de los sectores populares, las relaciones intrafamiliares y parte de sus gustos personales. Escribo estas líneas desde esa perspectiva sin ningún ánimo de juzgar nada ni a nadie, aunque sí intentando compartir con otros esta reflexión sobre las campañas informativas, pensando únicamente en la necesaria victoria contra el virus.
Llevamos ya mas de cuatro semanas padeciendo la epidemia del ya famoso coronavirus…las actividades diarias, las conversaciones, las noticias, las imágenes de calles y personas, los cuadros estadísticos son prácticamente iguales en los medios de comunicación de los diferentes países del mundo, y lo vemos y entendemos a pesar de la lengua que escuchamos. En algo nos estamos pareciendo todos. En el Perú no nos escapamos de ello.
Pero, me parece, que aunque todo sea igual ni los emisores y productores de esos mensajes ni, lógico, los receptores y no creadores de ellos tampoco son iguales. Una tragedia que corre paralela a la epidemia o, mejor dicho, se adelantó siglos a ella. Veamos algunos ejemplos de estas semanas en el Perú, mensajes que todos conocemos.
1. el primero, el más emitido a todas horas: “lavémonos las manos frecuentemente todo el día mínimo 30 segundos”, en un país donde menos del 50 % de los hogares tienen conexión domiciliaria…!!! ¿Cuántos tienen toallas grandes, limpias, separadas para cada miembro de la familia?
2. “¡Al llegar a casa dejen los zapatos a un costado, metan la ropa que han usado a la lavadora a 60 grados y cámbiense” como para no creer!!!! ¿Cuántos peruanos y peruanas tienen listos dos o tres pares de zapatos? cuántos tienen "¿UN COSTADO”, un lugar diferente a la entrada de la casa? ¿Cuántos cuentan, a nivel nacional con una lavadora o, peor aún, con luz eléctrica?
3. “Que salga a hacer compras una persona por familia? ¡Por Dios…!!! ¿De qué familias hablan? ¿No conocen el Perú? ¿No saben del trabajo inmenso diario de las madres que lo tienen que hacer todo a la vez y que no tienen “otra persona” que salga dejando a los niños solos? ¿No saben las horas a las que llegan la mayoría de los hombres, esposos o no, a sus casas? ¿Desconocen la entrañable, útil, pero peligrosa labor que cumplen muchos niños adolescentes en los hogares populares?
4. “¿Guardemos un metro y medio o dos metros de distancia en las colas” Muy buena recomendación…pero sin que se calculara que los que iban a recibir los 380 soles de subsidio los necesitan de verdad, se amanecieron, salieron antes de las 5 de la mañana, se peleaban por los puestos y, en una buena rectificación posterior, ¿no sabían que hay hogares donde solo hay mujeres con niños y tuvieron que romper la norma para matar el hambre?
5. “Como todos los años jueves santo y viernes santo son feriados, declaramos inamovilidad absoluta hasta el domingo inclusive” …qué locura…pero si en feriado es cuando más camina la gente fuera de casa.!! ¿Qué porcentaje de familias peruanas en los barrios, en los pueblos de la sierra y de la selva lo hacen? Es cierto que hay que permanecer en casa, pero el mensaje dado se entendió mal y resultó mal….
6.” Con la teleeducación la mayoría de estudiantes de todos los ciclos, nuestros niños y jóvenes no perderán clases”. Para qué comentar este gran objetivo cuando uno piensa en las zonas rurales, en los poblados amazónicos, en los cerros apartados de las ciudades. Muy buena intención y seguramente un nivel de éxito pero….por favor, en qué porcentaje? ¿En qué ciudades del Perú?
Podríamos seguir analizando más mensajes diarios: hacer llamadas urgentes a tal o cual número (que casi siempre te dejan colgado más de 15 minutos), asegurar que no suben los precios de los alimentos, dar mensajes en horas que sólo una minoría de familias populares ve TV ya que están viendo sus telenovelas o cocinando o chateando, propagandizar la teleeducación sin contar con los maestros a nivel nacional, etc. etc.
Me preocupa que, más allá del gran esfuerzo del equipo de gobierno del Presidente Vizcarra en la lucha contra el coronavirus, no se esté llegando realmente a la gran mayoría de la población del Perú. Que se llega a un porcentaje, ni siquiera a la totalidad, en mi opinión, de la población urbana nacional. Que los encargados de imagen y de comunicación, con todo respeto lo digo, quizás no conocen las costumbres de los sectores populares o no las han estudiado bien y se están conformando con lo de siempre, con lo que desde sus inicios transmiten de manera constante y permanente los medios de comunicación. Se llega a una minoría como acabo de leer en la revista SOMOS de El Comercio (11 de abril) esta frase inocente, encantadora, discreta: “Ya nos dimos cuenta de que podemos vivir sin lujo, sin carros, sin ropa de marca, sin colección de carteras…” escrito tan naturalmente, hasta seguramente con la mejor de las intenciones, pero…una vez más desde las experiencias de las minorías que también forman parte del Perú. Pienso que las medidas de aislamiento social y demás normas deben ser diferenciadas tanto para el campo como para la ciudad, y que el equipo del Presidente Vizcarra estudie las mejores formas de relacionarse y el modo de producción en las zonas rurales.
La epidemia existe y hay que combatirla con todos los métodos científicos, médicos, económicos, sociales, policiales y militares cuando es necesario, pero, en mi opinión, sin la comprensión del problema por parte de las mayorías y sin su participación organizada nos vamos a demorar muchísimo más en derrotarla. Pienso, especialmente, en las zonas rurales y amazónicas y sectores populares urbanos. Así lo hizo el pueblo y la comunidad de Villa El Salvador derrotando al cólera los primeros en todo el territorio nacional: con organización, unidad, solidaridad, liderazgo y disciplina. Es cierto que estamos en otra época y que el coronavirus no es el cólera, pero estoy convencido que esos valores no son sólo válidos sino absolutamente necesarios en este momento en el Perú. Los peruanos y peruanas lo podemos lograr.
" Dear friends,
N'hésitez-pas à laissez un message, si vous le souhaitez...
Do not hesitate to leave a message, if you wish ...
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" La société civile rappelle que sa mission première est de préserver l'intérêt général et le bien commun de la population dont les enfants et les jeunes font partie intégrante. Lors de son allocution à la Nation et au peuple malgache, le Président de la République a annoncé la reprise du chemin de l'école pour les élèves des classes d'examen, à savoir le mercredi 22 avril pour les classe de Terminale et de Troisième, le lundi 27 avril pour les élèves de Septième. Bien qu'il ait assuré la prise de mesures d'accompagnement telle que : - Le respect de la distanciation sociale d'un mètre avec un élève par table ; - Le port des masques qui seront distribués à tous les élèves ; - La distribution d'une bouteille de " Covid-Organics " par élève, des questions et des craintes demeurent et appellent des réponses plus claires afin de rassurer les parents mais également la population en général sur l'adéquation de ces mesures : - L'état actuel des salles de classes et l'effectif souvent élevé des élèves permettent-ils d'installer un élève par table ? Si non, quels sont les dispositifs prévus? - Les enseignants sont-ils préparés et suffisants pour assurer effectivement cette nouvelle organisation ? - Les conditions de fonctionnement des transports en commun telles qu'elles sont envisagées (2 personnes par banc) peuvent-elles garantir les conditions sanitaires protégeant les usagers, dont lesdits élèves ? Quelles sont les mesures prises quant à la décontamination des véhicules de transports en commun ? A quelle fréquence, avec quelle garantie ? - L'Etat est-il effectivement prêt pour octroyer des masques en nombre suffisant à tous les élèves du public comme du privé, ainsi qu'aux enseignants et au personnel administratif des écoles ? Quelle est la qualité des masques distribués ? D'où proviennent-ils ? Ces derniers sont-ils dans les normes ? S'ils sont lavables, les foyers ont-ils le matériel adéquat pour assurer leur lavage dans les conditions recommandées ? - La distribution du remède Covid-Organics auprès des enfants suscite de nombreuses questions et réserves, parmi les parents mais aussi parmi le monde de la Médecine et de la Recheche, quant à son utilité et sa pertinence, compte tenu, notamment, du stade des tests cliniques ; Compte-tenu des conditions actuelles, nous pensons que la reprise de l'école par les enfants malgaches est prématurée. 1) Nous demandons aux responsables des établissements (privés u publics), surtout aux parents de ne pas entreprendre des actions qui pourraient mettre à risque et en péril la vie des enfants / élèves et de toutes les familles de ces élèves. Les examens existeront et il y a toujours un moyen de retarder et de reprogrammer les examens officiels si l'Etat a la volonté de le faire. 2) Nous recommandons au gouvernement de préserver ce que nous avons de plus cher (sombin'ny aina) et de :
Antanarivo, le 22 avril 2020
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Photo "Petites pêches artisanales au Sri Lanka", Copyright CCFD-Terre Solidaire
Herman Kumara est un des fondateurs de l'ONG. Interpellé sur les actions de terrain mises en oeuvre par NAFSO, pour lutter contre le COVID-19, il nous répond :
Mail : Herman Kumara, NAFSO, Sri Lanka 01/05/2020
" Yes, we are safe and we do hope to continue to be safe.
But, the many countries health system cannot cope up the unprecedented health crisis, of course interconnected with political crisis due to neo-liberal policies adopted past 4 decades or more.
Now, it is clear this system cannot move forward unless we protect our food systems, traditional health system, following life patters which were sustainable in practice.
Once we face the challenge, the first thing we did was ran to search food and medicine.
Nothing else. So, it is clear the life of the human beings depend on only we develop health and food systems and put our effort to develop our economies towards that direction. Most of our work in INHE is timely in that sense as we have focused the health and food for the rural communities.
It is again very important, the global economic crisis due to the economic recession and some political decisions China had made would further worsen the system.
So, it is very important we plan for strengthening the rural economies.
Sri Lanka is depending on foreign exchange earnings of export garment products, revenues from domestic servants in middle east countries, and some traditional exports of tea etc. But, what will happen to all these aspects? Most of the factory workers are in a fear of loss of jobs. This is one of a main themes of the May day celebration we attend through digital means. Factory management has informed that there won't be orders hence no job for more than 1/2 of the employees. Most of the European and middle east countries are still not mentioned their ability or inability to provide jobs, but there is a danger. So, our economy will be further collapsed. We are afraid of this situation.
So, in this situation we would like to reiterate the importance of launching our INHE programs, of course we have directed our groups, members to do so but need more systematic way to demonstrate them.
Thank you for the wishes and we wish you all the same.
Stay safe and continue to think how to cope up the current crisis and make it it for the transformation of this society.
Herman "
Herman Kumara,
National Convener-NAFSO,
Chairperson- Praja Abilasha Land Rights Network
Board Member- Right to Life HR organization
Board Member -Savistri women Organization
Vice President- SSFSL
Executive Committee Member-SAAPE,
Special Invitee- WFFP,
Photo "Small Sri Lankan artisanal fishermen", Copyright CCFD-Terre Solidaire
Mail : Herman Kumara, NAFSO, Sri Lanka 01/05/2020
" Yes, we are safe and we do hope to continue to be safe.
But, the many countries health system cannot cope up the unprecedented health crisis, of course interconnected with political crisis due to neo-liberal policies adopted past 4 decades or more.
Now, it is clear this system cannot move forward unless we protect our food systems, traditional health system, following life patters which were sustainable in practice.
Once we face the challenge, the first thing we did was ran to search food and medicine.
Nothing else. So, it is clear the life of the human beings depend on only we develop health and food systems and put our effort to develop our economies towards that direction. Most of our work in INHE is timely in that sense as we have focused the health and food for the rural communities.
It is again very important, the global economic crisis due to the economic recession and some political decisions China had made would further worsen the system.
So, it is very important we plan for strengthening the rural economies.
Sri Lanka is depending on foreign exchange earnings of export garment products, revenues from domestic servants in middle east countries, and some traditional exports of tea etc. But, what will happen to all these aspects? Most of the factory workers are in a fear of loss of jobs. This is one of a main themes of the May day celebration we attend through digital means. Factory management has informed that there won't be orders hence no job for more than 1/2 of the employees. Most of the European and middle east countries are still not mentioned their ability or inability to provide jobs, but there is a danger. So, our economy will be further collapsed. We are afraid of this situation.
So, in this situation we would like to reiterate the importance of launching our INHE programs, of course we have directed our groups, members to do so but need more systematic way to demonstrate them.
Thank you for the wishes and we wish you all the same.
Stay safe and continue to think how to cope up the current crisis and make it it for the transformation of this society.
Herman
Herman Kumara,
National Convener-NAFSO,
Chairperson- Praja Abilasha Land Rights Network
Board Member- Right to Life HR organization
Board Member -Savistri women Organization
Vice President- SSFSL
Executive Committee Member-SAAPE,
Special Invitee- WFFP "
Pour retrouver les Actes des Journées d'Études de l'IRAM, cliquez
sur l'illustration ci-dessous, bonne lecture ! ...
Cela fait plus de quatre semaines que nous souffrons de l'épidémie du désormais célèbre coronavirus. Activités quotidiennes, conversations, actualités, images de rues et de personnes, tableaux statistiques sont pratiquement les mêmes dans les médias des différents pays du monde. Au Pérou, nous n'y échappons pas. Mais il me semble que, bien que tout soit pareil, ni les expéditeurs et les producteurs de ces messages ni, bien sûr, les destinataires ne sont les mêmes.
Voyons quelques exemples de ces semaines au Pérou, des messages que nous connaissons tous.
Le premier, le plus diffusé à toute heure: « LAVONS NOUS LES MAINS FRÉQUEMMENT TOUTE LA JOURNÉE AU MOINS 30 SECONDES », dans un pays où moins de 50% des ménages ont l’eau à domicile… !!!
Combien d'entre eux ont de grandes serviettes propres , distinctes pour chaque membre de la famille ?
2. « EN ARRIVANT À LA MAISON, LAISSEZ LES CHAUSSURES DE CÔTÉ, METTEZ LES VÊTEMENTS QUE VOUS AVEZ UTILISÉS A LA MACHINE À LAVER À 60 DEGRÉS ET CHANGEZ VOUS ».
On croit rêver !
Combien de Péruviens ont deux ou trois paires de chaussures prêtes ? Combien ont un endroit à part à l'entrée de la maison ? Combien ont, à l'échelle nationale, une machine à laver ou, déjà, le courant électrique ?
3. « QU’UNE SEULE PERSONNE PAR FAMILLE SORTE POUR FAIRE LES COURSES ! » Par Dieu ... !!! De quelles familles parlent-ils ? Ils ne connaissent pas le Pérou ? Ils ne connaissent pas l'immense travail quotidien des mères qui doivent tout faire en même temps et qui n'ont pas une autre personne à qui confier leurs enfants ? Ne connaissent-ils pas les moments où la plupart des hommes, maris ou non, arrivent à la maison ? Ignorent-ils le travail attachant, utile mais dangereux que font de nombreux adolescents dans les foyers populaires ?
4. « GARDONS UN MÈTRE ET DEMI OU DEUX MÈTRES DE DISTANCE DANS LES QUEUES » Très bonne recommandation ... mais c’est oublier que ceux qui allaient recevoir les 380 sous de subvention dont ils ont vraiment besoin, se sont réveillés, sont partis avant 5 heures du matin, qu’ils se battaient devant les guichets. Ne savaient-ils pas qu'il y a des maisons où il n'y a que des femmes avec des enfants et qu'ils doivent enfreindre la règle pour tuer la faim ?
Nous pourrions continuer ainsi.
Je crains qu'au-delà des efforts évidents de l'équipe gouvernementale du président Vizcarra dans la lutte contre le coronavirus, la grande majorité de la population du Pérou ne soit vraiment touchée par le message.
Seul sera atteint un petit pourcentage de la population urbaine. Je viens de lire dans le magazine SOMOS d'El Comercio (en date du 11 avril) cette phrase innocente, charmante et discrète : « Nous avons déjà réalisé que nous pouvons vivre sans luxe, sans voitures, sans vêtements de marque, sans collection de portefeuilles… » écrite si naturellement, même avec les meilleures intentions du monde, mais… encore une fois à partir de l’expérience d’une minorité de la population du Pérou.
Je pense que les mesures de l'isolement social et d'autres normes doivent être différenciées à la fois pour la campagne et la ville, et que l'équipe du président Vizcarra doit étudier les types de réalisations sociales et le mode de production en cours dans les zones rurales.
L'épidémie existe et doit être combattue avec toutes les méthodes scientifiques, médicales, économiques, sociales, policières et militaires lorsque cela est nécessaire, mais, à mon avis, sans la compréhension du problème par la majorité et sans leur participation organisée, nous allons prendre beaucoup plus de temps pour la vaincre. Je pense en particulier aux zones rurales et amazoniennes et aux secteurs populaires urbains.
Cela a été fait par le peuple et la communauté de Villa El Salvador, quand la ville a été la première à vaincre le choléra sur tout le territoire national : avec organisation, unité, solidarité, leadership et discipline. Il est vrai que nous sommes dans une autre époque et que le coronavirus n'est pas le choléra, mais je suis convaincu que ces valeurs sont non seulement valables mais absolument nécessaires en ce moment au Pérou.
Nous, les Péruviens et les Péruviennes, pouvons le faire.
Michel Azcueta
P.S. : Si vous souhaitez lire le texte original, cliquez sur le lien suivant /offres/file_inline_src/815/815_A_40409_5ea91e2787e55_1.docx
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Rien n’illustre mieux l’unification du monde que l’actuelle pandémie. Personne n’est à l’abri du virus. Quatre milliards d’individus sont confinés. Tous les continents, toutes les cultures, tous les niveaux de richesse.
En même temps, on voit bien que les manières de vivre la pandémie et surtout le confinement (en attendant la crise économique et sociale à venir) restent très variables.
Entre un modèle autoritaire de gestion de la crise sanitaire et un modèle démocratique : Chine versus Corée du sud. Certains profitent de la crise sanitaire pour renforcer les contrôles étatiques, la mise sous tutelle de l’information, la chasse aux opposants : Turquie, Inde, Algérie… D’autres estiment que la transparence, la diffusion des acquis des scientifiques et de leurs doutes, le débat public sont les meilleurs ingrédients pour renforcer la confiance de la population : Allemagne, Taïwan…
La pandémie unifie-t-elle notre monde ? ou révèle-t-elle des clivages qui préexistaient et qui dessinent déjà plusieurs modèles de gestion de la crise sanitaire et économique à venir ?
La pandémie change-t-elle toutes choses dans notre monde ? ou bien ne fait-elle que renforcer et accélérer des évolutions déjà à l’œuvre : retrait des Etats-Unis du leadership mondial, affirmation de la Chine, hésitations européennes, volonté brouillonne de quelques nouveaux acteurs pour s’imposer sur la scène régionale ou mondiale : Brésil, Turquie, Inde… Large désintérêt des médias et des opinions publiques vis-à-vis de la situation de la pandémie dans les pays les plus pauvres : est-ce bien nouveau cela ?
Partout, on se tourne vers l’Etat pour sauver ce qui doit l’être. Personne ne trouve rien à redire aux nationalisations de fait. L’idéologie de l’Etat minimum, la critique de l’Etat inefficace, les éloges des vertus du marché libre ont disparu. Tout le monde souhaite indemniser le chômage et éviter les faillites des grands groupes et des petites sociétés. Y compris le restaurant du coin de la rue. Ce n’est plus l’Etat providence de la social-démocratie ou des chrétiens-démocrates, c’est l’Etat brancardier qui intervient partout et au profit de tous.
Les eurosceptiques ont beau jeu de souligner que l’Union européenne a été la grande absente dans la crise sanitaire. Eux qui n’avaient jamais voulu accorder à l’UE la moindre compétence en matière de santé. La crise sanitaire nous oblige-t-elle à tenir des discours cohérents ? Non, et cela n’est pas nouveau non plus.
A mesure que la crise économique et sociale prend le pas sur la crise sanitaire, on verra mieux qu’aucun Etat à lui seul n’est à la mesure du problème et qu’il va falloir actionner des leviers plus importants : G20, FMI, Banque Centrale Européenne et Union européenne, etc…
Comment gouverner ce monde qui n’a pas de gouvernement mondial ? Par un jeu subtil de concertation entre institutions internationales et grands pays. Renforcer les institutions internationales, même si elles sont imparfaites. Ce n’est pas en les quittant bruyamment qu’on améliorera le système…
A l’heure où il est devenu évident que des barrières de bois peintes en rouge et blanc aux frontières de nos États ne nous protègent pas des virus, il est plus évident encore que le salut passe par une coopération renforcée à l’échelle internationale. Au profit de tous, et donc aussi des plus démunis. C’est cela le principe de la responsabilité commune et différenciée. A chacun selon ses besoins, de chacun selon ses possibilités.
La catégorie de sécurité se trouve au centre de l’attention des États depuis un siècle ou trois siècles ou plus. Mais la sécurité à laquelle nous aspirons aujourd’hui n’est plus une sécurité des territoires : qu’aucun soldat étranger ne franchisse la fameuse barrière de bois rouge et blanc. Il s’agit aujourd’hui de la sécurité des personnes : que chacun de nous échappe aux risques majeurs de l’existence. Et ces risques majeurs ont les noms suivants : épidémie virale, maladie, chômage, pauvreté, catastrophe climatique… Les remèdes ont pour nom : accès aux structures de santé pour tous (car les maladies virales des pauvres menacent aussi la santé des riches, fallait-il le coronavirus pour nous apprendre cela ?), accès à l’emploi, des ressources monétaires de base pour tous, des efforts communs pour sauver ce qui ne peut être sauvé que par des mesures prises tous ensemble et au profit de tous … La sécurité doit nous prémunir contre les grands risques de l’existence. Sécurité des personnes et non seulement sécurité des territoires. L’Etat reste indispensable pour assurer ce bien commun, ce commun qu’est la sécurité : pas de sécurité pour les uns sans sécurité pour les autres, donc pour tous. Et seul l’Etat peut garantir cela. Mais pas un Etat isolé à l’abri de ses barrières rouges et blanches, mais un Etat qui coopère avec les autres États de la planète, et pour commencer avec les voisins…
Le coronavirus nous fait entrer de manière dramatique dans le monde du XXIe siècle. Ne cherchons pas à le penser et le façonner avec un imaginaire du XIXe siècle.
Antoine Sondag, 25 avril 2020, confiné à Villejuif
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Chers Membres du RIEH, Tout le RIEH est à vos côtés en ces moments de grande incertitude due à la propagation du coronavirus COVID-19, un problème réel de société, d’ampleur mondiale (presque tous les pays sont touchés ou vont être touchés). Même les grands de ce monde semblent être jusque - là impuissants face à cette pandémie dont on ne connaît même pas les contours : quelles mesures prendre ? Quelle position tenir ? Nous suivons avec attention les réactions et les initiatives prises par certains d’entre vous : revendication face au gouvernement, appel à améliorer les mesures prises, partage de certaines idées de plan d’information. Il est pour le moment très difficile de mesurer les conséquences à court, moyen et long terme pour tous. On peut anticiper qu’elles vont être lourdes. Pour le moment, les voyages sont suspendus au moins jusqu’au 30/04/2020 et très probablement plus tard, compte tenu de l’évolution de la situation mondiale… Nous sommes assez inquiets des conséquences que cette pandémie aura sur vos environnements et pays respectifs. L'Europe est gravement touchée, et l'Afrique ne sera malheureusement pas épargnée. Déjà des cas de Covid-19 sont signalés dans de très nombreux pays africains. La carte interactive et actualisée chaque jour de Jeune Afrique montre par exemple la progression du virus en Afrique ainsi que les mesures principales mises en place dans chaque pays. Nous souhaitons par cette communication échanger avec vous sur la situation.
Le coordinateur de RIEH Afrique, Gilbert Masumbuko
Le Secrétaire Exécutif, Michel Tissier
Le Président du RIEH, Dominique Lesaffre
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Le Groupe Local RIEH de Minova et Bweremana, fait partie des lieux en Afrique dont l’activité du Réseau est remarquable.
Un programme collaboratif s'est mis en place aux côtés des autorités sanitaires de la place et la RADIO COMMUNAUTAIRE BUBANDANO FM (RCB) qui émet dans la cité de Minova, au Kivu, pour diffuser des informations sur les mesures de prévention face au coronavirus.
Cette radio est membre du RIEH notamment par l’intermédiaire d’un des membres actifs du Groupe Local Minova-Bweremana, en la personne de Gédéon SHIGABALUME MULIANO , également membre du Conseil d'administration de la radio RCB.
Elle s’est donnée pour mission de désenclaver les milieux ruraux avec trois objectifs : informer, éduquer et divertir. La radio est le media qui touche le plus la population, grâce au transistor omniprésent.
La radio communautaire Bubandano FM compte actuellement 12 Agents actifs journalistes. Elle émet sur la fréquence 96.0 MHZ et peut être contactée au n°+243847456400.
C’est dès la réunion du 24/02/2020 dans la grande salle du Complexe Scolaire Matendo de Minova, que le groupe local a décidé d’une feuille de route dans la lutte contre le COVID-19, avec un premier volet portant sur l’information, pour que la population connaisse les bons gestes, mais aussi pour qu’elle ne se laisse pas tromper par les faux messages qui sous-estiment la dangerosité du virus, ou met en avant des faux remèdes, ou encore dit que la foi en Dieu protège du virus.
L’action comporte à la fois le recours à la diffusion d brochures et d’affichettes et à un spot radio.
Si l’imprimé peut convaincre l’esprit, la radio mobilise le cœur.
C’est donc sous forme d’un spot publicitaire que ce message est diffusé sur l’antenne : en Français, en Swahili et en Kihavu…
Plein d’idées fourmillent encore… Le groupe continue à travailler sur d’autres actions, notamment à organiser un concours de chansons porteuses de messages d’information et de mobilisation.
Il prépare aussi des actions pour venir en aide à la population qui a besoin de se nourrir pendant le confinement.
Toutes les ressources pour mener cette action sont de contributions des membres du Groupe Local, de la Radio et des Autorités de santé de Minova - Bweremana.
Une expérience à suivre... de près !
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" Dans sa carrière comme dans ses engagements, Claude a été l’héritier de la pensée et de la démarche de Louis-Joseph Lebret op, comme lui attentif au sort des personnes qu’il rencontrait et soucieux d’un développement plus humain. Après une carrière au Secrétariat des missions d’urbanisme et d’habitat (SMUH) puis à l’Agence coopération et aménagement (ACA) qui l’a amené à établir des contacts fidèles avec ses interlocuteurs des pays en développement, il devient Secrétaire Général du CCFD, puis membre du Conseil d’Administration du Centre Lebret devenu Développement et Civilisations Lebret-IRFED (DCLI) d’où est né le RIEH. Avant de quitter Paris pour la Bretagne, il faisait partie de l’équipe qui a lancé la rédaction de Chemins d’économie humaine.
Homme droit, compétent, réfléchi, attentif aux autres, c’est son humanité dont se souviennent ceux qui l’ont connu. Les messages repris ci-dessous en témoignent."
Yves Berthelot
" Claude était une personne de liens, et mettait toujours en valeur les démarches humaines pour un monde plus juste et meilleur, il était de ces personnes rares qui savaient ne pas porter seul la Vérité.."
Dominique Lesaffre, Président de DCLI et du RIEH
" J’ai connu Claude quand il était membre de Développement et civilisations - Lebret-Irfed. Ce fut un bonheur de travailler avec lui. Il partageait ses connaissances, son expérience, ses idéaux. Toujours avec justesse, simplicité, ténacité, vision, humanité. Lorsque nous organisions la réflexion collective sur l’actualité des messages de Populorum Progressio. Lorsque nous bataillions pour l’avenir de cette association héritière de Lebret et porteuse d’un savoir-faire contemporain sur le dialogue des civilisations et le développement pleinement humain. J’ai aussi eu la chance de compter sur lui à un tournant de ma vie, la recherche d’un nouvel emploi. Il se rendait disponible. Toujours avec bienveillance, sourire et attention. Grâce à lui, je me suis intéressée aux problématiques de l’urbanisme en lien avec le développement humain. Il a mis son carnet d’adresses à ma disposition... Je garde ce souvenir d’un homme qui savait défendre ce à quoi il croyait sans jamais se perdre dans de vaines rancœurs. Un homme bon."
Isabelle Duquesne
" J’ai rencontré brièvement Claude Baehrel au centre Lebret, mais mon plus beau souvenir de Claude est le voyage au Vietnam organisé par Sergio Regazzoni, secrétaire du Centre Lebret, en 1994. But du voyage : la première rencontre, au centre du Vietnam, entre Vietnamien du Nord et du Sud, après la longue guerre entre les deux régions …pas une petite affaire. Je représentai le M C I. Claude très à l’aise circulait d’un groupe à l’autre, et très vite une ambiance fraternelle se créa entre les deux régions."
Christiane Escher
" Je salue la mémoire de Claude que je retrouvais chaque mois avec le groupe des parisiens du Centre Lebret. Claude savait à l’époque des soucis de santé suite à son accident, et, cependant il poursuivait son engagement dans un comité de quartier, le sien, participant à l’aménagement du secteur de la Bastille à Paris. J’en garde le souvenir d’un compagnon attentif à chacun, disponible pour prendre sa part dans les travaux de l’équipe."
Yves Glorieux
" J’ai partagé beaucoup de choses avec Claude dans les années 1990, quand il assumait la responsabilité de Secrétaire Général au CCFD. Avec son parcours d’ingénieur avant son engagement au CCFD, il m’avait remis en confiance de poursuivre mes engagements associatifs quand il a appris mon passé d’ingénieur de chantier. J’ai un souvenir très fort quand, quelques jours avant Noël 1994, Claude, en sa qualité de Secrétaire Général du CCFD et Vice-Président du Conseil de Surveillance de la SIDI, m’avait sollicité de manière grave, amicale mais …ferme (j’étais alors directeur des cofinancements au CCFD) pour que j’accepte de prendre la direction de la SIDI. Il me donnait une semaine de réflexion pour accepter ce défi, c’était pour lui très urgent. En fait, c’était quasi un …ordre, fraternel, mais un ordre du CCFD !
Il était convaincu qu’il avait raison, comme un chef scout ! J’ai accepté…Le défi était de taille mais il m’a soutenu. Vous connaissez la suite…J’y suis resté plus de 20 ans. Merci Claude pour ton témoignage et tes engagements. Impossible de t’oublier, à jamais."
Christian Schmitz
" Claude nous quitte alors que la terrible pandémie gagne l’Afrique, ce continent où il a accompagné de nombreux responsables locaux dans leurs projets de développement. Je me souviens de cette rencontre avec Gabriel Kankonde de passage à Paris, directeur du B.E.A.U (Bureau d’Etudes, d’Aménagement et d’Urbanisme) de la RDC : Claude avait proposé de faire bénéficier les membres du centre Lebret des travaux et des préoccupations de celui qu’il appelait Gaby, il le considérait comme un ami après une longue collaboration dans le cadre d’un contrat inter-Etats. C’est dans de telles circonstances que j’ai découvert les responsabilités que Claude avait occupées. Il n’en faisait pas étalage mais il échangeait volontiers ses souvenirs et ses connaissances. C’était un homme discret.
Je me souviens aujourd’hui de notre dernière rencontre. Je venais de quitter la place de la République dont les travaux de réaménagement, 10 ans plus tôt, avait bénéficié des qualités de Claude : il avait été choisi pour coordonner la participation des Conseils de quartier des trois arrondissements concernés. Après diverses responsabilités internationales, retraité, il était le militant « d’ici et maintenant ». Ce jour-là, fruit du hasard, sur un trottoir proche de son domicile, nous nous trouvons l’un en face de l’autre. Nous sommes heureux de cet imprévu, il y a quelques années la maladie l’avait éloigné du centre Lebret, je le retrouve souriant mais affaibli, heureux des nouvelles des amis que je lui transmets.
Notre Au revoir de cette fin d’après-midi est devenu : Adieu Claude."
Bernadette Huger "
The meeting started at 10:45 am with an opening prayer done by Miss Bih Belvian Chofor of Belvy's home for the elderly Cameroon. Eleven (11) organisations were present for the meeting and cMr. Oju Slyvester from team Didacticians, chaired the meeting. The opening prayer was followed by a word of welcome from the chairman who thanked members for their massive turnout and craved on their indulgence to keep up with the recorded enthusiasm and work towards fostering the concept of the Human Economy in Bamenda, North West region and Cameroon as a whole. Self introduction was then conducted with new members commencing, followed by existing members of the local group. Self introduction consisted of ; the name of the organisation, name of its focal person(s) and the main objectives and activities of the organisation. Worthy of note is that, four (04) new organisations joined the existing organisations of the INHE-Bamenda Local Group on this date, namely :
1) Belvy’s Home for the Elderly
2) Nkwenti’s Foundation
3) DiDA Clothing
4) Pro-Educo Foundation
GIC and TeenAlive accompanying the four (04) New Organisations that joined INHE-Bamenda Local Group.
We then moved to the reading and adoption of the previous meeting (launching of INHE-Cameroon, in Yaoundé on the 21st of December 2019). This was merely a formality for the existing members given that they already had the minutes circulated to them and they took part in its adoption before onward forwarding to the head office. However, it permitted the new organisations to be updated on what had happened so far. Next was a presentation on the « Guidance Note on the Operation of an INHE local group » by the team lead of CamCoSO, Mrs Ndi Euphrasia. She expatiated on the translated (into English) version of the « Note d’orientation pour le fonctionnement d’un Groupe local du RIEH ».
Sixth on the agenda was Elections and thereafter installation of the governing officials of INHE-Bamenda Local Group. The elections were coordinated by TeenAlive and MAYA, while Team Didacticians and Rural Doctors handled the installation of the elected officials. Strict reference was made to the local group governing constitutions as recommended in the ‘Un Groupe local est doté de’ subsection of the « Note d’orientation pour le fonctionnement d’un Groupe local du RIEH ». Below is the list of elected officials and their posts of responsibility ;
INHE-Bamenda Local Group Elected ExecutivesThe meeting rounded up with a closing remark from the chairman, photo taking and refreshment.
NB: It was unanimously agreed that; item 8 - Action plan for 2020 and beyond, be taken home as a assignment to be deliberated upon in our respective organisations and discussed concretely in our next meeting.
Nous attendons toujours que les dirigeants comprennent cela et élaborent des plans précis avec des plans préventifs qui tiennent compte de la grande majorité de la population, les travailleurs précaires des secteurs non organisés et leurs familles. Des questions se posent. Au lieu de perdre des millions de roupies pour soutenir les entreprises de toute taille, mieux vaudrait affecter quelques millions pour aider ces personnes vulnérables à répondre à leurs besoins quotidiens. Certains des gouvernements des États indiens ont pourtant, déjà pris certaines mesures : comme le gouvernement UP qui a annoncé une aide de 15 000 roupies à toutes les familles pauvres et le gouvernement du Kerala a annoncé une aide aux familles non éligibles aux pensions ou aux régimes de garantie d'emploi…
A L'ATTENTION DE :
Narendra Modi,
Hon’ble Prime Minister of India,
Prime Minister’s Office,
South Block, Raisina Hill,
New Delhi-110011
EXPEDITEUR :
L.A Samy, membre du comité de pilotage ANRSP, Réseau asiatique pour le droit à la protection sociale-ANRSP, Christian Workers Movement-CWM, National Domestic Workers Movement-NDWM India, Confederation of Free Trade Unions India-CFTUI, International Network for a Human Economy-INHE Asia, Tamil Nadu Land Rights Federation-TBRLF Tamil Nadu Pondichéry, Society of Women in Action for Total Empowerment-SWATE, Fédération des droits à l'eau et aux moyens de subsistance-WLRF, Karur All Labour Union-KADALU, Tamil Nadu Conservancy Workers Federation Federation-Chennai.
Si vous souhaitez consulter la lettre en anglais, cliquer sur le lien : /offres/file_inline_src/815/815_A_40209_5e7f93a336900_1.docx
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La réunion a commencé à 10h45 avec une prière d’ouverture faite par Mlle Bih Belvian Chofor de la maison de Belvy pour la maison du Cameroun pour personnes âgées. Pas moins de onze (11) organisations étaient présentes et le Dr. Oju Slyvester, des didacticiens de l’équipe, nous a fait l'honneur de présider la séance.
La prière d’ouverture a été suivie d’un mot de bienvenue du président qui a remercié les membres pour leur participation massive et a imploré leur indulgence pour suivre l’enthousiasme manifestée à promouvoir le concept de l’économie humaine à Bamenda, Région du Nord-Ouest et le Cameroun dans son ensemble.
Puis chacun s'est présenté devant l'auditoire en déclinant leur identité : le nom de l’organisation, le nom de sa ou de ses dirigeants et les principaux objectifs poursuivis; les nouveaux membres d'abord suivis par les membres existants du groupe local.
1) La maison de Belvy pour personnes âgées
2) Fondation Nkwenti
3) Vêtements Dida
4) Fondation Pro-Educo
GIC et TeenAlive acueillent les (04) New Organisations qui se sont jointent au Groupe Local RIEH-Bamenda.
Nous sommes ensuite passés à la lecture et à l’adoption de la réunion précédente (lancement de RIEH-Cameroun, à Yaoundé le 21 décembre 2019). Il s’agissait simplement d’une formalité pour les membres existants, étant donné que le procès-verbal avait déjà circulé entre les membres et adopté avant d'être transmis au siège social. Cependant, il a permis aux nouvelles organisations de se remettre à niveau sur ce qui s’était passé jusqu’à présent.
Ensuite, il y a eu une présentation sur la « Note d’orientation sur le fonctionnement d’un groupe local de RIEH » par la chef d’équipe de Camcoso, Mme Ndi Euphrasia. Elle a parlé de la version traduite en anglais et de la « Note d’orientation pour le fonctionnement d’un Groupe local du RIEH ».
Le sixième point à l’ordre du jour était les élections et, par la suite, l’installation des responsables du groupe local RIEH-Bamenda. Les élections ont été coordonnées par Teenalive et MAYA, tandis que les didacticiens de l’équipe et les médecins ruraux ont géré l’installation des représentants élus.
Une référence stricte a été faite au groupe local gouvernant les constitutions tel que recommandé dans la sous-section « Un Groupe local est doté de » de la « Note d’orientation pour le fonctionnement d’un Groupe local du RIEH ». Vous trouverez ci-dessous la liste des élus et leurs postes de responsabilité ;
La réunion s'est terminée par une remarque de clôture du Président, prise de photos et rafraîchissements.
NB: Il a été convenu à l'unanimité que le Point 8 - Plan d'action pour 2020 et au-delà - sera ramené à la maison pour être débattu dans nos organisations respectives et discutées concrètement lors de notre prochaine réunion.
Pour accéder au compte-rendu original en anglais, cliquer sur le lien suivant : /offres/file_inline_src/815/815_A_40325_5e9207ad2fbff_1.docx
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Dans le cadre des activités prévues, le vendredi 7 février par Economia humana, un petit-déjeuner public et de réseautage a été organisé à Torre Jussana au cours duquel Michel Tissier a partagé les défis actuels et ceux pour avancer dans la cocréation d'une économie à taille humaine, dans une perspective internationale.
Construit sur le modèle d’un écosystème d'entreprenariat et d'innovation sociale basé sur l'intelligence collaborative, Economia Humana cherche à créer les conditions d'une économie plus cohérente, prospère et humaine.
Une proposition d'action, plurielle et diversifiée, impliquant toutes sortes de professionnels et d'organisations (entrepreneurs, PME, entreprises, coopératives, associations, plateformes, institutions) ... alignées sur les valeurs communes.
Avec pour objectif d'offrir un espace de rencontre et de fraternité à tous les acteurs appelés « #TransforMakers » qui mènent des propositions innovantes et perturbatrices et contribuent à l'humanisation de l'économie en tant que pilier fondamental pour la création d'un nouveau paradigme plus conscient et plus humain.
Plus de 30 Transformakers* - * agents sociaux et économiques liés à l'innovation sociale, l'entrepreneuriat, la solidarité et la coopération - ont assisté à l'événement et ont pu commencer à tisser les premières relations empreintes d’Economie humaine pour mener ensemble des actions conjointes.
Le modèle économique actuel de croissance illimitée n'aide pas au développement de l'être humain.
Tout est censé être meilleur lorsque le PIB d'un pays augmente, que les gens sont plus heureux. Mais ce n'est pas réel. Le vrai bonheur des gens ne peut pas être mesuré avec le PIB.
Malgré les progrès technologiques, les inégalités de croissance, continuent à condamner des millions de personnes dans le monde à la pauvreté et à l'exclusion, tandis qu'un excès de consommation détruit la planète, mettant en danger notre propre survie.
A partir de la réalité locale de chacun de nos membres, nous nous associons à la volonté ambitieuse de promouvoir un nouveau modèle économique plus conscient et plus humain.
Nous vivons dans un monde interdépendant. Ce qui se passe dans le reste du monde affecte notre réalité la plus proche et la plus intime. A son tour chacune de nos actions a une conséquence directe sur l'avenir de l'humanité.
Lorsque nous sommes capables de générer de véritables liens : un plus un égale trois ; c’est plus que deux, issue de la logique mathématique parce qu’il y a ce petit plus qui est la recherche de synergie.
On nous a appris que pour survivre, il est nécessaire de rivaliser, mais ce n'est qu'une vision tronquée de la réalité. La coopération nous a permis de survivre et d'évoluer en tant qu'espèce. L'être humain est coopératif par nature.
L'économie humaine est un mouvement socio-économique émancipateur et intergénérationnel à l'échelle planétaire qui se développe d'une personne à l'autre.
Il nous invite à retrouver le sens profond du mot économie qui signifie à l'origine « organisation de la maison », y compris la gestion de notre maison commune, la planète que nous habitons.
« Ce n'est pas un modèle théorique, ni un cadre idéologique fermé, mais plutôt une vision, un horizon commun à aborder et un ensemble de valeurs et de convictions qui peuvent nous guider tout au long du chemin » dixit Michel Tissier.
De même, il n'y a pas de vision unique de ce qu'est ou devrait être l'économie humaine. Nous pourrions plutôt la définir comme une vision du monde enrichie par chacun de nos yeux.
Partout dans le monde, il existe de nombreux exemples et expériences locales d'économie humaine. L'essentiel est de valoriser toutes ces expériences, de faciliter les échanges entre elles et de les faire connaître au reste du monde.
Ainsi, l'économie humaine est une vision partagée vers où nous voulons aller et une voie à suivre.
- « Est-il possible d’humaniser l’économie ? Et Quelles sont les clés pour progresser dans cette voie ? »
L’assemblée a été invitée à répondre à ces questions et à d’autres lors de la deuxième intervention de Michel Tissier au cours du petit-déjeuner d’Economia humana. L’occasion d’expliquer comment nous projetons l’économie humaine dans une perspective globale et locale, les défis actuels pour progresser dans la formation d’une économie à l’échelle humaine. Ce fut également l’occasion de faire connaître le travail novateur de notre réseau international, le RIEH, pionnier dans la promotion d’une économie à l’échelle humaine et de continuer à créer des synergies avec d’autres professionnels et organisations apparentées.
« Ils sont nés à Barcelone il y a plus de trois ans et ont depuis lors été célébrés avec succès dans différentes villes d’Espagne et d’Amérique latine. Finalement, nos petits déjeuners ont des invités spéciaux. Des personnes qui dirigent des projets innovants qui sont des exemples réels et inspirants d’entrepreneuriat avec et pour des valeurs. Benito Muros, Amadeu Barbany, Pepa Ninou, José Maria Torres, Nadia Ghulam, Josep Maria Coll, Gloria Montasell, Natxo Tarres, etc. Les Petits déjeuners d’économie humaine disposent toujours d’un espace de réseautage spécialement conçu pour faciliter la création de liens professionnels et de synergies entre les participants. »
Photo : Carolina Cañellas www.carolinacanellas.com @carolinacanellasfotografia
« Les petits-déjeuners d'EH ouvrent la porte au dialogue entre professionnels qui souhaitent sensibiliser et entreprendre du fond du cœur et à un rythme naturel, en passant en revue la responsabilité et le soin dont les entreprises conscientes ont besoin, mais sans renoncer à la délicate tâche de les rentabiliser. »
http://Vanessa Bejarano, docteur en créativité et réalisatrice à BeIntuitive.org
Témoignage 2
« Les Petits déjeuners de l’économie humaine sont un espace où grandir grâce à la collaboration. Rien à voir avec le réseautage traditionnel. Les professionnels qui y participent ont vraiment vocation à transformer, à contribuer, à partager... et à sensibiliser les personnes et les organisations à ce qu’elles savent faire le mieux.
Ce fut un plaisir »
http://José Manuel Tallón Burón, empresario y director en Eine Formación
Témoignage 3
« Bien que je participe depuis peu aux petits déjeuners organisés à Madrid, cela a été suffisant pour établir (et renforcer) des liens avec un certain nombre de personnes. On ne sait jamais d’où viennent les synergies.
Par exemple, il y a quelques petits déjeuners, j'ai rencontré le gestionnaire idéal. Je suis travailleur indépendant et j'ai passé dix ans avec un gestionnaire qui tient mes comptes et avec qui j'échange par monosyllabes une fois par trimestre. Rencontrer un gestionnaire qui, à part les chiffres, vous sourit et vous dit que cela vous rendra les choses plus faciles dans un domaine qui effraie tous les gens de lettres ... Bref, c’est super !
Ou avoir l’opportunité de faire un exposé sur l’écriture et la méditation aux étudiants d’une personne qui fait du coaching, faisant ainsi connaître mon travail…
Ou rester déjeuner avec le directeur d’une entreprise de formation consciente avec les mêmes valeurs pédagogiques que moi… Ce sont des petites choses, des fils qui se maillent à chaque rencontre.
Mais pour moi, le plus important, c’est la base solide d’ouverture et de conscience d’où peut être fabriqué ce tissu. Les connexions qui se font de cette façon sont honnêtes, sans tricher par rapport à la personne que vous êtes, sans condition ni bouclier.
C’est la seule communauté professionnelle dans laquelle j’ai trouvé que la vulnérabilité est une valeur en hausse. »
Isabel Cañelles, entrepreneure sociale et directrice de l'écriture et de la méditation.
Compartimos este interesante artículo de opinón, cuyo autor es integrante de RIEH en Perú.
Fué publicado en diario_responsable. La RSE Global, el 31 de marzo de 2020.
Fuente de la imagen: https://diarioresponsable.com/opinion/29062-la-crisis-global-desde-mi-balcon-2
Le 1er janvier 2020, sous l'air inspirant du Lac Kivu.
Dans l’après-midi du lundi 30/12/2019, le groupe local du Réseau International d’Economie Humaine (RIEH) de Bukavu a reçu Monsieur MICHEL TISSIER, Coordinateur Europe du RIEH, par ailleurs Secrétaire Exécutif du réseau.
Il venait à la rencontre du Groupe local de Bukavu qui compte actuellement 18 personnes, dont 5 femmes et 3 organisations. Au chef-lieu de la Province du Sud-Kivu, à l’Est de la RD Congo, il y a un noyau d’animation de 3 personnes, Prosper Hamuli, Richard Cirhuza et Justin Murhula auquel va certainement s’ajouter Césarine Cinyerecinja.
Sans y participer formellement, Bosco Muchukiwa est associé à l’animation et apporte le soutien de son institution, l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR), pour les moyens de fonctionnement du groupe local.
Pendant son séjour de quatre jours à Bukavu, accompagné par le noyau du groupe local, Michel a participé activement à plusieurs activités destinées à faire ressortir le dynamisme de ce Groupe.
Toutes les activités ont été orientées dans la logique de l’économie humaine et ont porté entre autres sur :
- Un atelier avec les jeunes entrepreneurs ;
- Une conférence scientifique à l’ISDR ;
- Un renforcement des capacités sur la rédaction d’un article ;
- Des entretiens individuels ou en groupe avec certains acteurs sociaux ;
- Une réunion d’évaluation de la mission ;
- Une descente de visite au lieu de production du jus IMARIKA.
Quelle est la suite à toutes ces interactions ?
Pour chaque problème, il est tributaire de la situation générale du pays où l'affirmation de l'autorité de l'Etat se limite presque à saigner les citoyens sans leur offrir les services sociaux de base auxquels ils ont droit. Il est vrai que le pays s'est lancé sur la voie de l'expérimentation de la décentralisation pour que les citoyens s'organisent dans des ensembles plus petits mais le processus est en panne suite au non-respect des dispositions constitutionnelles y relatives. Des expériences de budget participatif des collectivités locales sont tentées de manière sporadique et éparse.
Alors que jusque-là ils agissaient pratiquement selon leur cœur, les acteurs visités compris qu’au final ce qu’ils réalisaient était beaucoup plus grand et allait au-delà de ce qu’ils pensaient.
C‘est ainsi que :
- Traiter des déchets ménagers est désormais mettre une technique au service du bien commun ;
- Entreprendre est une recherche d’un modèle économique adaptée pour un changement dans la société tout en étant au départ la recherche d’un mieux vivre ;
- Valoriser la chaîne des valeurs implique la recherche du progrès dans la gouvernance ;
- Étudier l’écologie d’une manière diachronique débouche sur la mise sur pied d’outils soutenant un processus de conscientisation – éducation permettant l’acquisition de capacités d’agir ensemble dans une démarche d’économie humaine.
Pratiquement spontanément, certains acteurs ont inscrit leurs actions dans une dimension de dynamique territoriale comme c’est le cas de ceux qui ont réussi à agir sur toute la chaîne des valeurs de la production agricole. C’est ainsi que la bouteille de jus de fruit sur la table du consommateur de Bukavu s’avère finalement être la somme du prix rémunérateur payé à la femme rurale agricultrice, de la marchandise dédiée au transporteur, du travail offert à quelques jeunes qui réalisent la petite transformation des fruits ainsi qu’aux livreurs et vendeurs.
D’autres initiatives ont révélé des actions retenues sur un enjeu d’économie humaine auquel il faut à présent donner une dimension de dynamique territoriale. En effet, la ville de Bukavu est au bord du lac Kivu qui est un bien commun transfrontalier. Des chercheurs universitaires rédigent leurs thèses sur l’Histoire de l’environnement en se référant au cas de ce lac. Devant une population en croissance exponentielle, il faudrait plutôt dégager comment cette population gère ce bien commun en respectant les besoins de tous et les équilibres écologiques.
La jeunesse, poussée vers l’acquisition d’une expertise répandue de recherche des fonds gratuits renforçant un comportement attentiste a pu tirer profit d’un nouveau passage à Bukavu du Secrétaire Exécutif du Réseau International d’Economie Humaine, déterminé à partager sa vision de tourner l’économie vers l’homme, tout l’homme et tous les hommes avec la jeunesse des Grands Lacs.
Cette matinée du Forum, qui a connu la participation de 55 invités, dont 14 femmes, venus de la ville et des alentours mais aussi de plus loin comme Goma (200 km) et Kalehe (70 km), a eu lieu le 31 décembre 2019 à Bukavu.
Ses résultats sont déterminants pour la réalisation de projets territoriaux à Bukavu :
- Mise en évidence de la diversité d’intervenants et d’expériences dans le domaine de l’entreprenariat pour et par des jeunes déterminés à « ne pas subir et à s’entraider »;
- Identification des bonnes pratiques dans l’entreprenariat tel que mené par les jeunes ;
- Discussion des défis sur la voie de l’entreprenariat responsable pour les jeunes en RDC ;
- Décision de clarifier l’identité et le travail du groupe pour mieux exploiter les opportunités pour la contribution des jeunes au projet collectif de bien commun.
Au dire des jeunes eux-mêmes, ou du moins de ceux qui ont participé à la session du Forum en question, c’est possible d’y parvenir en agissant ensemble, de façon organisée et en référence à l’économie humaine. D’où l’idée de faire fonctionner un espace physique de promotion d’affaires pour les jeunes entrepreneurs en vue de faciliter la synergie entre parties prenantes (Etat, Jeunes, Leaders, Elus, etc.) et l’exploitation d’opportunités d’information, de formation et de connexions.
Plus tard, la séance de présentation d’un projet de thèse sur l’éducation à l’histoire de l’environnement dirigé par le professeur Jacques USUNGO et d’un projet de recherche sur la pollution du lac Kivu par le doctorant Jacques ILOMBE, sera l’occasion d’illustrer un autre changement.
Aborder les enjeux importants est une manière de chercher à produire des connaissances de nature à renforcer les capacités d’agir de la communauté qui vit le problème.
Cependant, même si la capitalisation de l’expérience demeure importante, à quelles conditions l’action locale peut-elle être efficace ?
La population pourra-t-elle s’approprier les résultats de ces recherches ? Les recherches pourront-elles éclairer ceux qui sont en action ?
Un cycle d'actions bien définies a de fortes chances d'aboutir positivement au vu de toutes ces capacités d'agir collectivement observables dans une ville de Bukavu qui inscrit le débat sur ses vraies questions dans des habitudes reconnues aussi bien dans le milieu universitaire que dans des espaces de rencontres sur des questions d’intérêt collectif.
A l’issue des débats avec le Secrétaire Exécutif du RIEH, le choix a été porté sur 5 actions territoriales, 3 en milieu rural, 2 en milieu urbain à Bukavu (3 millions d’habitants).
Ce seront soit des terrains sur lesquels un ou plusieurs membres sont déjà en action, où ils ont une légitimité, connaissent bien les autorités et les partenaires (ce sera surtout en milieu rural) soit à partir de leurs relations en identifiant des acteurs avec lesquels travailler, en choisissant un enjeu et le territoire sur lequel se mène l’action collective sur cet enjeu.
L’ISDR se propose de jouer sur tous ces terrains le rôle d’observation, évaluation participative, capitalisation. Il le fera en intégrant cette fonction dans ses activités, avec les moyens normaux de son activité. Il organisera ainsi le volet Recherche de la recherche action.
Le groupe local quant à lui soutiendra et animera les comités locaux qui sur chaque territoire pilotera l’action.
C’est le cas de :
La Maison des Jeunes Entrepreneurs, que devrait logiquement piloter un Consortium dont le CEPRES a le Lead, est vue comme un programme qui vient accompagner cette jeunesse qui refuse de mourir et voudrait faire bouger les lignes pour sa survie comme couche régénératrice de la société à partir de ses initiatives d’entrepreneuriat social. C’est pour cela qu’il devra adhérer au RIEH, en tant que structure, pour bénéficier d’une garantie du maintien de la référence à l’économie humaine dans son agir.
Elle est pensée sous deux volets :
- Volet « Espace physique de valorisation des initiatives entrepreneuriales des jeunes. » Une adresse physique d’hébergement des produits, d’un desk d’information, d’un incubateur et d’accueil de certains événements. Ce qui suppose un consensus sur la nature et les conditions de participation, l’organisation et la gestion de cet espace.
- Volet « Renforcement du pouvoir d’agir des jeunes entrepreneurs. » Un consortium d’entreprises et d’organisations d’accompagnement des jeunes, dont le CEPRES a le lead, se chargera d’organiser la professionnalisation des jeunes sur les standards des biens et services proposés par leurs start-up et l’ "employabilité" du personnel utile aux jeunes entrepreneurs. Ses actions seront aussi orientées vers la production des connaissances sur la façon de développer son business et sa communauté de vie et la référence à l’économie humaine.
- Rassembler des éléments qui permettent des programmes qui vont dans le sens des missions de l’économie humaine.
- Partager un background sur cette théorie et approche.
- Amener les agents de l’ISDR à changer leur manière de voir pour créer des innovations en milieu rural.
- Proposer des innovations dans l’entreprenariat et "l’employabilité" en milieu rural.
- Améliorer les opportunités des enfants des paysans à mieux s’intégrer dans leur espace pour résister à la pression de l’exode rurale et de la migration.
Membres du Réseau, agent ISDR, amis de l’économie humaine (Doctorants, acteurs de terrain, etc).
AIF, Universités d’Afrique ou d’ailleurs.
- Des chiffres sur les quantités existantes, manipulées et produites ainsi que la dépense en énergie.
- Montrer les enjeux et la portée, les machines nécessaires.
- Insister sur les effets dans la société.
- Mobiliser l’expertise nécessaire pour étudier et présenter la question de façon convaincante.
- Business plan.
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N.B. : Le changement climatique est la préoccupation de tous, actuellement. Présenter un projet économiquement rentable et écologiquement propre doit nécessairement attirer l’attention et trouver preneur plus ou moins rapidement.
Regroupés dans un cadre d’échanges auquel participent des influenceurs chargés du lobbying auprès des décideurs et des élus, 25 acteurs étatiques et non étatiques,vivant dans le site d’Ihusi situé à 70 km au nord de la ville de Bukavu, réfléchissent sur « Comment repenser l’aménagement de l’espace et la coordination des actions humanitaires et de développement pour tirer suffisamment de moyens de subsistance en vue de faire face au rapide accroissement démographique dans le Territoire de Kalehe » Il s’agit ainsi d’un groupe décidé à penser l’avenir de son milieu en soulignant les actions collectives à inscrire dans le présent.
Ces deux centres à cheval de part et d’autre de la frontière entre les provinces du Nord et du Sud-Kivu ont des concentrations humaines productrices de déchets ménagers dont personne ne s’occupe et des immondices laissées à l’abandon les deux jours de marché par semaine.
Comment collecter, trier et traiter ces déchets ? C’est le défi que se lance le Groupe Local de Minova, 50 km au sud de la ville de Goma.
Une collaboration avec le Groupe Local de Bukavu lui permettrait d’accéder aux formations nécessaires et le travail de documentation de l’expérience pourrait être fait par l’ISDR / Bukavu.
Bien que le pilotage des actions revienne au Groupe Local, la fonction de capitalisation des expériences situées sur plusieurs sites au Sud-Kivu, donnée à l’ISDR, permettra au Groupe Local de présenter des expériences contrastées pour nourrir l’illustration des actions collectives dont il faut tirer des leçons.
C’est le cas des : médiateurs sociaux de Kalehe, tout ce qui se passe autour du poisson à Fizi, Bukavu et Minova avec le traitement des déchets, IMARIKA avec sa structuration de la chaîne des valeurs des villages à la ville de Bukavu et Kalonge avec sa coopérative apicole.
De ce fait, une publication est envisageable.
"On ne gère pas une entreprise par l’argent mais par une bonne communication entre les ressources humaines." (Maslow)
Quelques outils sont opérationnels au sein du Groupe Local :
- Un Groupe WhatsApp limité pour le moment aux jeunes entrepreneurs.
- Entretiens réguliers limités à l’équipe formée par le noyau qui gère le Groupe Local.
- Des occasions de convivialité entre personnes vivant dans la même ville.
- Des réunions de travail à l’attention des membres du Groupe Local.
Ensuite, la volonté de répondre à des défis partagés dans la communauté est servie par une complémentarité des initiatives existantes qui facilite la disponibilité de l’expertise. Ceux qui produisent des biens à partir des déchets à Bukavu sont capable de partager ce savoir-faire avec ceux qui veulent le faire à Minova, 150 km plus au nord. Et ceux qui ont une expertise en fiscalité peuvent venir en aide à ceux qui stagnent ou reculent à cause de la surtaxation. Ou encore, la capitalisation d’expériences, comme processus qui prépare au partage en tant que démarche pour transformer l’action et l’expérience en apprentissage partageable, sera sans doute servie par la facilité offerte par l’action universitaire en la matière.
Pour cela, il faut noter que les membres du Groupe Local RIEH / Bukavu sont principalement de trois types :
- Des jeunes entrepreneurs. Il faut entendre par là des personnes, jeunes très souvent diplômés ou femmes qui se sont lancés à créer leur entreprise ou qui en ont le projet. Ces entreprises sont de toutes sortes dans leur objet : élevage, transformation de produits agricoles, transport, services informatiques, conseil aux entreprises en fiscalité, en communication, en marketing,…
- Des organisations de la société civile ou ONG agissant dans divers domaines : promotion de la femme, protection de l’enfance, défense des peuples indigènes, animation de coopératives, intermédiation sociale, réconciliation après des conflits,… Plusieurs des entrepreneurs sont aussi membres d’ONG
- Des enseignants, des chercheurs. Ils sont peu nombreux encore dans le groupe, mais Bosco a bien l’intention de les convaincre de participer.
Ce qui les réunit en facteur commun, c’est la volonté de participer à l’amélioration / transformation de la société en référence à l’économie humaine.
Finalement le vrai défi est de maîtriser consciemment comment le progrès de chacun s’intègre dans le progrès de l’ensemble de la société et aussi comment ce progrès s’inscrit dans un projet collectif de bien commun.
Goma, le 04 février 2020
Prosper Hamuli Birali,
Expert en Organisation des Communautés
Tél. : (+243) 995 150 892
e-mail : hprosper@gmail.com
Rapport : Le groupe local du RIEH à Bukavu. Point d’étape à l’issue de la mission de Michel. 30 décembre 2019- 4 janvier 2020 / Auteur : Michel Tissier.
Réflexion partagée par e-mail : Quel est l'avenir de l'économie humaine à Bukavu ? / Auteur : Prosper Hamuli Birali.
Rapport : Rapport de la tournée de Michel Tissier à l’étape de Bukavu / Auteur : Prosper Hamuli Birali.
Rapport : Rapport sur la mission effectuée par le Secrétaire Exécutif du Réseau International d’Economie Humaine (RIEH) à Bukavu du 30/12/2019 au 04/01/2020. / Auteur : Richard Cirhuza Bihembe.
Le terme « Jeunes entrepreneurs » désigne des créateurs d’entreprise, qu’ils soient en phase de préparation, de lancement ou de consolidation. Le statut de ces entreprises est très variable et n’est pas toujours précisément défini d’un point de vue légal, allant de l’informel à la société officiellement enregistrée, de l’entreprise individuelle à la coopérative en passant par l’entreprise réunissant plusieurs associés et des ASBL (Associations sans but lucratif) dont certaines sont en fait des entreprises dégageant des profits. A noter aussi que les créateurs d’entreprise ont souvent plusieurs affaires, que beaucoup ont par ailleurs un emploi et ont créé et gèrent leur entreprise en plus de l’activité professionnelle leur permettant de gagner leur vie. La plupart des jeunes entrepreneurs sont des diplômés, hommes et femmes, même si la majorité sont des hommes.
L’intitulé de l’intervention demandée par le Groupe local était :
« La référence à l’économie humaine dans les initiatives entrepreneuriales des jeunes ».
" Bonjour,
Comme secrétaire exécutif d’un réseau qui promeut l’économie humaine, je salue d’abord votre volonté de créer une entreprise dans le contexte d’un pays marqué par la misère, l’absence de services publics, le très faible nombre d’emplois accessibles sur le marché du travail formel ou informel.
Vous refusez la résignation,
Vous refusez de rester à attendre que l’emploi vous soit proposé par l’Etat ou par des entreprises déjà installées dans l’économie locale ou nationale,
Vous refusez aussi l’émigration, des révoltes violentes, la participation à des groupes armés et à des trafics.
Et c’est le premier mouvement encouragé par l’économie humaine face à des situations souvent désespérantes : s’engager, prendre ses responsabilités, affronter l’adversité, les multiples obstacles qu’il faut franchir, mobiliser ses ressources et d’abord ses ressources humaines : compétences, créativité, énergie, ténacité. Prendre son destin en mains. Se tenir debout.
Je salue aussi votre action car vous ne vous contentez pas d’entreprendre. Vous le faîtes avec le souci du bien commun et vous le faîtes en vous soutenant les uns les autres. Ces deux caractéristiques sont constitutives de l’économie humaine.
Vous ne cherchez pas seulement le moyen de gagner le plus rapidement possible le plus d’argent. Même si vous voulez aussi légitimement tirer un revenu décent de votre travail. Vous cherchez aussi à ce que votre entreprise contribue à apporter des solutions à des problèmes que rencontre la population.
En développant l’apiculture, vous pouvez vendre votre miel, mais vous contribuez à la restauration de la biodiversité, vous valorisez une ressource locale, vous mettez à la disposition des consommateurs un produit de qualité, bon pour la santé.
En transportant du poisson depuis le lac Tanganyika jusqu’à Bukavu, vous générez un revenu pour vous-mêmes et vos associés, mais vous permettez aussi aux pêcheurs de développer leur activité, de se doter de chambres froides et aux consommateurs de ne pas s’empoisonner avec du poisson avarié.
En valorisant les déchets plastiques pour en faire des pavés de construction ou du combustible, vous développez un business, mais vous protégez aussi l’environnement et participez à l’économie circulaire.
Vous n’êtes pas seulement des jeunes entrepreneurs, vous êtes des entrepreneurs pour le bien commun, responsables de leur impact sur la société, vous êtes des entrepreneurs sociaux et citoyens. J’y reviendrai plus loin.
Vous n’êtes pas des soldats de la guerre économique qui considèrent que pour se faire sa place, il faut écraser les autres. Face à l’immensité des besoins, vous pratiquez la coopération. Vous échangez les techniques qui marchent. Le fiscaliste aide les autres entreprises à résister aux autorités qui prétendent percevoir des taxes indues. Vous mettez en commun des services de marketing, de communication. Les entreprises de finance de proximité soutiennent les projets des entreprises de production ou de services.
Vous voulez promouvoir ensemble vos produits dans une maison des jeunes entrepreneurs. Vous partagez ainsi les savoirs et les savoir faire, dans une forme d’éducation mutuelle.
Enfin, autre caractéristique majeure de l’économie humaine, vous cherchez ensemble à peser sur les politiques publiques pour qu’elles visent à promouvoir le bien commun et non pas à servir les intérêts de ceux qui occupent le pouvoir politique. Un des exemples les plus cités lors de cette réunion est celui de la fiscalité. En vous regroupant et en mettant à profit les compétences de juristes, vous pouvez refuser les taxes indues et intervenir pour que le système soit simplifié et plus juste, notamment en ne demandant des taxes que lorsque l’entreprise a commencé à percevoir des bénéfices.
Je reviens maintenant sur ce qui caractérise une entreprise ayant le souci du bien commun. On peut dire aussi une entreprise responsable, ou qui prend en compte ses impacts sur ses parties prenantes, ou encore qui s’inscrit dans la perspective de l’économie humaine. On peut identifier quatre domaines de responsabilité.
La responsabilité s’exerce tout d’abord vis-à-vis des personnes qui travaillent pour l’entreprise : ses salariés directs, mais aussi les personnes qui, sous des statuts différents, dépendent d’elles.
Quelles conditions d’emploi, notamment face à la précarité ?
Quelles conditions de rémunération, notamment pour qu’un travail à temps plein permette d’avoir une vie décente ?
Quelles conditions de travail, notamment pour limiter la pénibilité et le stress ?
Quelle protection sociale pour faire face aux accidents du travail, à la maladie, à la vieillesse ?
Les réponses à ces questions dépendent beaucoup du contexte des pays où s’exerce l’activité. Les références se trouvent en partie dans les législations nationales qu’il s’agit de respecter dans leur esprit et dans leur lettre. Dans les économies informelles, on peut aussi identifier ce qui est considéré par la communauté comme juste ou injuste. Mais la référence majeure, pour les entrepreneurs engagés à rechercher le bien commun, se trouve dans les conventions de l’OIT, l’Organisation internationale du Travail, dont les conditions d’élaboration garantissent l’universalité, puisque tous les pays y participent, avec trois collèges : celui des employeurs, celui des salariés et celui des gouvernements. Or parmi ces conventions, certaines ont un caractère absolu et engagent tous les pays membres de l’OIT, qu’ils les aient ou on ratifiées. Et ce socle universel, au cœur de l’engagement des tenants de l’économie humaine comprend : la liberté de s’organiser, la promotion de la négociation collective et le refus des discriminations de toutes sortes. Il y a donc là un point de repère, y compris dans les contextes les plus difficiles comme ceux que vous connaissez : que tous ceux qui travaillent pour l’entreprise puissent s’organiser collectivement librement, que les conditions d’emploi, de rémunération, de travail, de protection sociale soient négociées et qu’aucune discrimination ne soit pratiquée.
En complément des conditions d’emploi et de travail, tendre vers l’économie humaine, c’est aussi chercher à ce que les salariés puissent participer à l’organisation du travail, aux conditions à mettre en œuvre pour assurer la qualité des produits et des services, pour réduire les coûts, pour apporter des améliorations, voire des innovations techniques.
On pourrait dire, viser à ce que les salariés soient entrepreneurs dans l’entreprise, qu’il soit fait appel à leur créativité, que l’entreprise soit un lieu où s’exerce l’intelligence collective. La difficulté est de conjuguer cet objectif avec l’inégalité de statut qui résulte de la situation de salarié. Vis-à-vis d’un employeur. La gestion de cette complexité est un champ d’expérimentation pour les tenants de l’économie humaine.
Les fournisseurs en aval, les clients en amont, les partenaires auxquels l’entreprise s’associe pour produire des biens et des services. La perspective de l’économie humaine est que chaque acteur de la chaîne doit pouvoir faire valoir ses intérêts dans une relation équilibrée. Par exemple, l’entreprise de production de jus de fruit organise une relation durable avec des communautés de producteur de canne à sucre ou de fruits, pour qu’ils puissent augmenter leur production et augmenter leurs revenus. Elle garantit aussi aux consommateurs un produit sain et de qualité. Le principe est que toutes les parties sont gagnantes. Mais la mise en œuvre concrète de ce principe dans des contextes très différents est souvent difficile. Comment les intérêts de chacun peuvent-ils être pris en compte, alors que le risque permanent est que s’imposent l’intérêt et la vision de l’acteur le plus riche et qui a le plus de pouvoir. La démarche proposée par l’économie humaine est que chacun des acteurs de la chaîne s’organise collectivement et engage avec les autres une négociation.
A noter que cette démarche est différente de celle où l’une des parties impose son cahier des charges et exerce unilatéralement un contrôle pour s’assurer qu’il est respecté. Ce qui peut être le cas pour le commerce équitable ou pour les labels environnementaux.
Les producteurs doivent être partie prenante de la définition du cahier des charges et des conditions dans lesquelles il est contrôlé. L’organisation collective apparaît particulièrement nécessaire pour les consommateurs face au pouvoir des distributeurs ou des grands producteurs.
Les entrepreneurs sociaux et citoyens que vous êtes cherchent-ils le dialogue avec les consommateurs organisés ?
Les objectifs à prendre en compte sont connus : réduire les prélèvements sur les ressources non renouvelables, lutter contre le réchauffement climatique, réduire les atteintes à la biodiversité et au contraire la restaurer, réduire les déchets et en recycler le plus possible. L’impact de l’entreprise se joue d’une part dans le produit lui-même, d’autre part dans le processus de production. Par exemple, des pavés produits à partir de la transformation de déchets plastic et utilisables pour le bâtiment et les travaux publics ont un impact positif sur l’environnement. Reste à analyser les impacts du processus de production lui-même : énergie utilisée, types de rejets. L’approche globale de l’économie humaine conduit à la fois à prendre en compte l’ensemble des impacts et à considérer qu’il y a toujours des arbitrages à faire pour trouver la meilleure solution.
Souvent les entreprises qui se présentent comme responsables mettent en avant le financement qu’elles apportent à des activités sportives, culturelles ou caritatives. La limite n’est pas toujours claire avec un sponsoring et un investissement publicitaire. Le cœur de la responsabilité sociale est ailleurs. L’entreprise utilise à son profit beaucoup de ressources fournies par la société : la qualification de la main d’œuvre, des infrastructures de transport pour ses approvisionnements, la distribution de ses produits, le déplacement de son personnel, des infrastructures d’énergie. La responsabilité première est de contribuer à la reconstitution ou à la maintenance de ces ressources. Tout d’abord en s’acquittant de ses impôts et en participant à l’organisation de la formation, notamment professionnelle.
La relation à la société se joue aussi sur un autre plan, non pas pour chaque entreprise prise individuellement, mais pour les entreprises collectivement. Et là, votre volonté de vous regrouper, de vous organiser ensemble a toute sa portée. Non seulement pour vous entraider, mais pour participer ensemble à l’organisation de la société. Dans la perspective de l’économie humaine, il est à la fois important que ces organisations d’entrepreneurs existent et que leurs interventions visent non pas seulement leurs intérêts particuliers, mais l’intérêt général de la société. Vous avez plusieurs fois cité les organisations professionnelles existantes pour dire qu’elles fonctionnaient comme des clubs assez fermés, vous apportant peu de soutien ou même vous mettant des bâtons dans les roues, entretenant des relations de complicité avec les autorités locales. Je vous invite donc à faire évoluer ces organisations, soit de l’intérieur, en y adhérant, soit de l’extérieur en créant vos propres organisations sur une base d’ouverture, de transparence et de concertation avec les autres acteurs de la société.
En conclusion, en vous inscrivant dans la perspective de l’économie humaine, vous n’adoptez pas un modèle. Vous faîtes le choix d’un engagement. Les lignes directrices que j’ai tracées ne suffisent pas à déterminer ce qu’il convient de faire. Vous avez à les décliner dans le contexte qui est le vôtre et que vous connaissez bien mieux que moi. Et pour cela, il est important de débattre entre vous pour trouver les façons d’agir qui sont les mieux adaptées.
C’est un des rôles du groupe local du Réseau international d’économie humaine auquel je vous invite à participer."
Michel TISSIER
Con gran alegría comunicamos la presentación, de un nuevo libro de nuestro Coordinador de la RIEH para América Latina y rector de la Universidad CLAEH, Dr. Andrés Lalanne.
Este libro será sin dudas un punto de referencia obligado en nuestras reflexiones acerca de la amplitud de la Economía Humana.
El libro, "El arte de dirigir organizaciones" se presentará el martes 18 de febrero a las 19 h en la Sala Blanca Podestá - AGADU - Montevideo, Uruguay.
Compartimos:
Les étapes ont été les suivantes :
A Banghi...
Une dizaine d’organisations sont en contact pour mettre en place un groupe local.
Dans un contexte qui reste très difficile à cause de l’insécurité et du mal développement chronique, elles agissent à la fois pour répondre à des besoins urgents de la population et préparer la phase de redressement. Celle-ci a d’ailleurs déjà commencé notamment dans la capitale.
Ces organisations trouvent dans l’économie humaine une perspective qui donne du sens à leur engagement de terrain et dans le RIEH une occasion de faire connaître la situation du pays et leur action, de participer à des échanges de compétences et de proposer ensemble des axes pour l’avenir du pays. Elles vont rapidement décider de la façon de mettre en action, en RCA le programme "Des territoires en chemin vers l’économie humaine".
A Yaoundé...
Une rencontre s’est tenue le 21 décembre autour de l’ISED avec la participation d’une trentaine de personnes représentant huit organisations. Le réseau est en train de naître au Cameroun.
A Kigali...
Deux organisations ont manifesté leur intérêt pour participer à la vie du réseau.
Le forum Twisungane (qui se traduit par " Aidons nous les uns les autres " accompagne des créations d’activités par et pour des jeunes et des femmes.
Une autre association regroupe des enfants sourds-muets et leurs familles pour leur permettre d’accéder à une éducation utilisant la langue des signes.
Des informations viendront sur le site sur chaque organisation et sur la façon dont un groupe local se met en place.
Au Rwanda...
Un pays qui se transforme de façon radicale et rapide après le traumatisme du génocide.
A Goma...
Michel a participé à l’Assemblée générale de Villages Durables, organisation dirigée par Gilbert et Achille, un participant très actif à la vie de DCLI depuis de nombreuses années.
L’assemblée a décidé d’entreprendre une phase de redynamisation de l’association en dotant la ferme FEAGE, un centre de formation et de recherche, d’un projet économique lui donnant une autonomie par rapport aux subventions extérieures.
Elle va aussi faire une place plus importante dans son fonctionnement aux bénéficiaires, pour qu’ils soient aussi acteurs.
A Minova...
Le groupe local a entrepris un important projet de valorisation des déchets de la ville en mobilisant les autorités locales et les partenaires.
Une réunion de lancement du projet s’est tenue avec Gilbert et Michel le 26 décembre 2019. Et le 28 Michel a animé une séance consacrée à la rédaction d’articles pour le site du RIEH (eh oui !).
A Bukavu...
Plusieurs rencontres ont eu lieu notamment avec des Jeunes Entrepreneurs, des ONG locales et des enseignants-chercheurs.
Le groupe local est particulièrement actif dans cette ville marquée à la fois par les conflits qui sèment la violence et l’insécurité et par une tradition de résistance et de militantisme.
L’Institut supérieur de Développement rural joue un rôle très important dans le pays et dans le réseau pour former et mettre en place des innovations sociales.
Son directeur général, Bosco Muchikuva est un promoteur de l’économie humaine.
Le site du RIEH fera état dans les prochaines semaines des différentes rencontres qui se sont tenues, des interventions de Michel durant ces rencontres ainsi que du récit d’actions conduites par les organisations membres ou proches du RIEH.
Tous ces contacts témoignent d’un grand dynamisme, comme si les graves atteintes à l’humanité que connaît la région allaient de pair avec une détermination farouche de s’en sortir. Continuons à les accompagner ensemble !
"Vous devez être dans la population comme un poisson dans l'eau". C'est dit-on la consigne que Mao donnait aux militants de son parti pour arriver à la prise de pouvoir. Ce mot d'ordre, c'est celui qu'applique l'APDIP par rapport aux paysans de la région de Bongolava, au centre ouest de Madagascar. Pour mener une sorte de révolution, celle qui fait que les paysans non seulement deviennent des professionnels compétents et avisés, mais des citoyens conscients de tous les défis que rencontrent leur société et décidés à agir pour les relever.
L'Association des Paysans pour le Développement Inter-Professionnel s'est créé en 2003. Elle compte aujourd'hui 34 groupes de paysans qui regroupe chacun une douzaine de paysans et de paysannes dans les villages de la région, soit 420 membres.
Chaque groupe réunit des paysans d'une même commune et d'une même filière : riziculture, haricots, porc, pisciculture, élevage de poulets gasy. Le groupe sollicite l'intervention de l'APDIP qui intervient sous forme de formation, de conseil et de suivi. Ces activités sont assurées par des techniciens qui se déplacent sur le terrain.
Quand on parle de terrain, c'est bien de tout terrain qu'il s'agit. Pour se déplacer dans la région, un seul axe est goudronné. Pour le reste se sont des pistes, parfois difficilement praticables, voire même impraticables en saison des pluies. Alors les déplacements des techniciens-animateurs se font en moto. Ils ne rentrent pas chez eux tous les soirs et ils sont hébergés en partageant la vie des habitants. Ce sont eux qui nous ont accompagnés pendant tout notre séjour. Ils connaissent le terrain par coeur, sont connus de tout le monde. Ils sont écoutés pour leur professionnalisme, mais aussi parce qu'ils sont des paysans parmi les paysans, connaissant les mêmes difficultés de la vie quotidienne. Le sel de la terre. Le ferment dans la pâte.
La vraie source du développement, ce sont eux et les paysans qui font l'effort de s'organiser, de se former, de changer leurs habitudes, de s'entraider. Le moteur de l'amélioration de la production et des conditions de vie, c'est la ressource humaine. Voilà ainsi incarné, le sens de l'expression "économie humaine".
Depuis quelques années, l'APDIP mise sur la mobilisation des "Paysans-relais" dans le but d'assurer un service de proximité et de couvrir plus de territoire. Avec le très peu de compétence technique et le niveau de connaissance moyen, ces paysans assurent le relais avec les techniciens dans la limite de leurs talents. Leurs présences et disponibilités pour leurs homologues ne sont pas parfois payés en numéraire, et ce dévouement et empathie assure un progrès d'ensemble assuré et perenne dans l'association.
Car les progrès sont possibles et palpables, avec des techniques simples, à la portée des compétences et des finances des paysans.
Prenons l'exemple des poulets gasy. Il faut créer des poulaillers séparés des habitations, clôturés pour éviter le vol et la transmissions des maladies, équipés de perchoirs, de pondoirs, de mangeoires et d'abreuvoirs. Il faut améliorer l'alimentation, pratiquer les vaccinations, former des paysans producteurs de reproducteurs pour améliorer la race. Toutes techniques à portée des moyens locaux en utilisant si besoin, la micro-finance.
Et les résultats sont là : le nombre d'oeufs récoltés peut doubler, le poids des volailles aussi et le nombre de bêtes vendus être multiplié par quatre.
Même si ces changements font appel à des moyens accessibles avec les ressources locales et peu coûteux, il n'en reste pas moins qu'ils sont difficiles car il faut innover, surmonter les inévitables échecs, faire preuve de détermination. Et le rôle de l'APDIP est ici essentiel. Les paysans lui font confiance, car c'est leur organisation, dirigée par leurs représentants, animés par des personnes qu'ils connaissent, qui ne les reçoivent pas dans leur bureau pour les soumettre à des procédures bureaucratiques, mais partagent leur vie. Cette confiance, cet engagement pour l'APDIP se traduit par la contribution financière qu'ils apportent au fonctionnement de l'association et qui est d'un montant significatif, même si elle ne couvre pas tous les coûts.
L'APDIP est ainsi beaucoup plus qu'un service technique, c'est l'instrument par lequel les paysans prennent en main leur destin.
RANDRIAMAROMANANA Simone
Directrice de l'APDIP
Samedi 7 déc. 2019 11:37
Chers amis du Réseau international pur une économie humaine en Haïti,
Les nouvelles qui nous parviennent de la situation en Haïti sont catastrophiques. La violence se déchaîne, le pays est paralysé, l'impasse politique est totale, la misère et le désespoir s'étendent.
Sans nouvelles précises sur la situation de chacun d'entre vous, nous imaginons que toute action collective est quasiment impossible, que la vie quotidienne est très difficile et que les problèmes de sécurité planent en permanence sur vos têtes et celles de vos proches.
Nous nous sentons impuissants, la seule chose que nous pourrions faire étant de soutenir toute action visant à trouver les bases d'une bonne politique, économique et sociale radicalement nouvelle. Cela peut apparaître comme une perspective totalement impossible. Et pourtant, il faudra bien que s'élabore une plate-forme de sortie de crise, définie par les haïtiens eux-mêmes et que les amis étrangers pourront soutenir.
En attendant, nous pouvons au moins nous faire écho des messages que vous souhaiteriez nous transmettre.
N'hésitez pas à le faire. Nous les publierons sur notre site.
Vous n'êtes pas seuls. Nous croyons que dans les pires situations l'espérance n'est pas vaine.
Pour le Réseau international pour une économie humaine,
Michel Tissier, secrétaire exécutif
Samedi 7 déc. 2019 13:05
Bonjour Michel et l'équipe du RIEH,
Par cette lettre, je tenais à vous remercier de tout mon cœur pour l' attention que vous nous portez.
Nous vivons effectivement une situation exceptionnelle d'incompréhension entre le pouvoir et ses opposants. Ce bras de fer a totalement livré la population à elle-même, encore plus qu’avant.
Ce n’est ni des intempéries ou des tremblements de terre cette fois-ci, c’est juste un problème entre humains.
Votre signe de présence à nos côtés, ces derniers jours, va nous aider à surmonter cette période de turbulences encore plus vite, même si la vie semble normalement revenir peu à peu depuis bientôt une semaine.
Recevez toute ma reconnaissance et toute mon amitié,
AUGUSTIN Dieuseul
Mercredi 11 Déc. 2019 3:52
Merci Michel pour ce message de solidarité qui m'est apparu comme un sérum apportant de l'énergie pour poursuivre le chemin de l'économie humaine.
A Haïti tout n'est pas fini. Il y a encore des communautés, des femmes et des hommes convaincus du développement durable.
A Grosse Roche nous n'avons pas baissé le bras. Nous arrivons encore à identifier nos ennemis, de nos amis. Nous avons pris du recul pour apprécier les acteurs politiques qui se font passer pour dirigeants ou démocrates. Nous parvenons à la maturité : " l'échec n'est pas un mal en soi, au contraire, il nous enseigne à nous relever ". Aujourd'hui, nous ne sommes ni désespérés, ni abattus. Nous sommes simplement plus déterminés sur l'avenir que nous voulons.
Cela nous concerne tous, nous d'abord, pas seulement les politiciens ou le gouvernement, sans vouloir les remplacer. Nous responsabiliser c'est en accepter les droits et les devoirs. C'est d'ailleurs ce qui nous a motivé à agir en conséquence pour faire fonctionner notre école avec plus de 450 élèves de septembre à cette date. Nous sommes la seule communauté du département du Nord qui a pu faire ça et en plus mobiliser plus de 250 jeunes et 50 parents autour de l'aménagement de la route dangereuse, qui menaçait la vie de nos femmes enceintes, nos enfants, nos commerçants, nos agriculteurs qui doivent transporter leur produit au marché.
Nous ne sommes ni désespérés, ni abattus. Nous gardons l'espoir en travaillant, pour changer notre situation de honte et de misère. Personne d'autre n'est responsable que nous-mêmes.
Nous voulons la solidarité dans la dignité.
Merci Michel pour votre message.
Ensemble vers un monde plus juste.
Anice LADOUCEUR
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Quand on plonge comme je l’ai fait dans la réalité de la vie de la population rurale de Madagascar, on n’en sort pas indemne et on n’échappe pas à deux questions :
Comment cela est-il possible ? et que faut-il faire ?
J’écris donc ce texte pour ne pas y échapper et sans m’arrêter aux précautions légitimes, mais qui ne peuvent pas être des échappatoires : je connais très mal cette culture et son histoire et quelques jours, même au contact direct de la population, ne suffisent pas pour percevoir et analyser toute la complexité d’une société.
Qu’est-ce que j’ai vu ?
Des zones entières sans électricité, où on va chercher l’eau dans des bidons à des bornes fontaines et même souvent à des sources ou des puits très éloignés.
Où la population pourtant très pauvre doit elle-même construire des écoles, les équiper et payer des enseignants mal formés.
Où elle doit aussi payer pour se faire soigner dans des centres de santé délabrés et mal équipés.
Où on n’accède que par des pistes défoncées, impraticables en saison des pluies.
Où l’on travaille très dur pour des revenus qui ne permettent pas de se nourrir de façon suffisante pendant des périodes entières de l’année, celles qui font la soudure entre les récoltes.
Où toute la cuisine se fait au bois avec un impact désastreux sur la déforestation, d’autant que la pratique des feux de brousse continue de sévir.
Ajoutons à cela l’insécurité, qui dans les zones que j’ai visitées se traduit surtout par un vol massif de zébus, l’animal domestique qui est la première source d’énergie pour le transport et les travaux agricoles et qui fournit aussi de la viande et du lait.
Et tous nos interlocuteurs dénoncent à ce propos les pays voisins puissants, avides de la viande que fournissent ces troupeaux et qui corrompent les autorités jusqu’au plus haut niveau de l’Etat pour qu’on les laisse perpétrer leurs pillages.
Pourquoi un pays disposant d’importantes ressources naturelles est-il parmi les plus pauvres du monde ?
Parce que pour l’essentiel, ces richesses naturelles sont pillées par l’extérieur avec la complicité des pouvoirs en place. Et parce que la population est abandonnée à elle-même. Dans le cas de Madagascar, cette expression apparaît plus adaptée que celle d’exploitée. En tout cas pour la population rurale.
Que faire ?
Le premier élément de réponse est que ce sont les Malgaches eux-mêmes qui peuvent et doivent agir. L’aide extérieure, si tant est qu’elle est nécessaire, n’est utile que pour soutenir une action de la population. Les équipements installés sans répondre à une volonté de la population sont voués à dépérir très rapidement.
Le voyage a montré les deux situations par rapport à l’adduction d’eau potable. Si la population ne s’organise pas pour la distribution et la maintenance, le système connaît rapidement des pertes, voire même cesse de fonctionner. Si elle s’organise, la continuité du service est assurée.
Pour les populations rencontrées, il y a ainsi deux axes pour progresser :
- Rendre le travail agricole plus productif, faire en sorte qu’il génère des revenus plus importants,
- Mettre en place les formes d’organisation collective pour répondre aux besoins de service collectif.
Le voyage m’a permis de rencontrer de nombreux exemples d’actions conduites sur ces deux objectifs. Je renvoie aux articles mis sur le site www.rieh.org, rubrique Rencontres.
Pour l’amélioration des techniques agricoles il n’y a pas de révolution verte ou de miracle technologique.
Le progrès tient à une grande diversité de moyens, qui restent à la portée des paysans.
Pas d’investissement coûteux qui nécessiteraient de s’endetter.
Pas de technologie complexe risquant de tomber en panne.
Pas de dépendance vis-à-vis d’un fournisseur.
Et les préoccupations écologiques rejoignent le plus souvent la nécessité de limiter le coût des entrants. L’agro-écologie demande davantage de savoir faire et de soin. Elle s’appuie avant tout sur la ressource humaine.
Pour l’organisation collective, il est impressionnant de voir comment, face à la défaillance de l’Etat, avec des collectivités locales sans moyens d’intervention, des organisations se créent pour répondre à des besoins criants.
Sur le site, j’ai donné l’exemple d’une cantine scolaire et la maintenance du système d’adduction d’eau. On m’a donné l’exemple d’assemblées villageoises qui mobilisent toute le population pour refaire une route ou pour monter une patrouille face à l’insécurité.Tout cela s’appuie sur des traditions d’entraide (le fivahanana), mais nécessite aussi beaucoup d’engagement et de rigueur.
Sur ces deux terrains, c’est l’accompagnement humain, par la formation, le conseil, le suivi qui est le facteur premier de réussite. D’où le rôle essentiel joué par des organisations qui se donnent cet objectif d’appui et d’animation.
J’en ai rencontré deux, une dans chaque partie de mon voyage, l’APDIP dans la région de Bongolava dont le chef lieu est Tsiroanomandidy et Fivoy dans la région de la Haute Mitsiatra dont le chef lieu est Fianaransoa.
Leur mode d’intervention est très proche : présence sur le terrain, connaissance et partage des cultures locales et des structures sociales, expertise capable de se transmettre par des moyens simples, aptitude à l’écoute et à l’échange, engagement des membres, valeurs partagées quant à la reconnaissance de la dignité de toutes les personnes et confiance dans leur capacité à développer leurs compétences et à s’organiser collectivement.
Ce sont aussi deux organisations exemplaires dans la rigueur de leur gestion.
La meilleure expression qui me vient pour caractériser ces organisations est celle d’éducation populaire. J’y vois la clé de l’émancipation collective qui est la base du développement humain des sociétés partout dans le monde.
Ce sont ces organisations que notre Réseau international pour une économie humaine cherche à rassembler pour leur permettre de se renforcer par l’échange sur leurs pratiques.
Dans les deux cas, ces organisations bénéficient de la coopération internationale, l’APDIP avec l’AFDI (Agriculteurs français pour le développement international), Fivoy avec la KAB (Katolischer Arbeitnehmer Bewegung). Cette coopération apparaît pertinente à double titres.
Elle se concentre sur le renforcement des capacités des organisations en permettant que ces dernières se professionnalisent dans leur fonction d’appui et d’animation et, à travers ces organisations sur le renforcement des capacités de la population. Et ces capacités ne sont pas seulement techniques, ce sont d’abord des capacités à agir collectivement.
Elles n’imposent pas leur programme et leur cahier des charges, mais elles suivent le mouvement qu’anime leur partenaire, tout en étant très rigoureux sur la gestion.
Ces deux lignes de conduite devraient inspirer toute coopération.
S’esquisse ainsi une réponse à la question que faire ?
Permettre aux populations rurales d’augmenter les revenus qu’elles tirent de leur travail par des techniques simples, peu coûteuses, qui n’épuisent pas l’environnement mais le régénèrent.
Les soutenir pour qu’elles s’organisent dans des services publics qu’elles gèrent elles-mêmes. En s’appuyant sur des organisations d’appui et d’animation qu’il faut renforcer.
Ajoutons une autre leçon tirée de ce voyage.
Tout cela marche d’autant mieux qu’arrive à se créer au niveau local, qui sont, sur les lieux visités, des communes comprenant un bourg et une dizaine de villages (fokontany), une concertation entre les élus des communes, les administrations locales, les autorités traditionnelles au niveau des fokontany, les groupes organisés (de paysans, de femmes, de jeunes), les organismes d’appui et d’animation comme l’APDIP et Fivoy, et, ajoutons même si nous l’avons moins vu, les acteurs de l’économie informelle, les leaders religieux, les groupes d’expression culturelle pour identifier les principaux problèmes de la population du territoire, définir des priorités et organiser une action commune.
Tout ceci pourrait s’intégrer dans une démarche pour élaborer et mettre en œuvre un Plan de développement communal, prévu dans les textes.
Mais ces processus de concertation sont loin d’être en place. Ils s’esquissent dans certaines communes visitées. Le RIEH propose à tous les territoires qui le souhaitent de se donner explicitement le but de l’organiser afin de trouver les meilleures méthodes pour réussir dans cette démarche.
C’est aussi dans ce sens qu’agissent les communautés de communes de Bretagne qui sont engagées dans des actions de coopération décentralisée avec des communes de la région de Bongolava.
Cette forme de coopération paraît également devoir être développée surtout dans la mesure où les territoires européens s’engagent eux-mêmes dans les mêmes processus de concertation.
Cette réponse par le bas à la question Que faire ? peut paraître bien courte au regard de l’ampleur des problèmes que rencontre le pays.
Cette action locale ne va-t-elle pas rapidement rencontrer des limites tenant au système politique national ou au système économique global ?
N’est-elle pas impuissante face au pillage des ressources du pays, à la corruption généralisée, à l’insécurité ?
En proposant cette stratégie, le RIEH ne fait-il pas preuve d’un idéalisme naïf ?
La réponse à cette objection tient en trois considérations.
- La première est que face à la gravité de la situation, on ne peut pas se contenter d’appeler à des grands changements structurels qui à l’évidence prendront du temps.
Il faut des solutions qui améliorent dès maintenant la situation. Il y a des marges de manœuvre, même dans un contexte très difficile, utilisons-les.
- Par ailleurs, un changement politique à Madagascar, permettant notamment de mener une politique économique publique au service des initiatives des citoyens est certainement nécessaire.
- Mais il n’est possible que si la population a développé une conscience commune des problèmes et partage des objectifs d’une politique et d’une économie du bien commun. Or cette conscience se forge d’abord dans l’action collective.
J’ai pu observer comment les paysans organisés avec l’APDIP ont développé leurs capacités d’analyse et ne se laissent pas duper par les discours des politiciens. Comme dit l’un d’eux : "je ne suis plus impressionné par le Président et je suis prêt à traiter avec lui d’égal à égal".
J’ai pu observer comment les femmes organisées avec Fivoy sont décidées à défendre leur droit et à faire entendre leur parole à tous les niveaux, dans leur famille, leur communauté, voire accéder à la Mairie et pourquoi pas plus haut. Dans plusieurs pays se sont produits et se produisent des mouvements de révolte exigeant le départ des dirigeants corrompus.
Mais que veut-on construire ?
Des paysans qui se sont engagés dans la transformation de leur travail pour devenir des professionnels de l’agriculture, des citoyens qui se sont organisés pour l’accès de la population de leur village à l’eau, à la santé, à l’éducation ont les bases pour mettre en place et faire vivre des environnements favorables aux entrepreneurs et des institutions démocratiques.
Le travail de fond mené par l’APDIP, par Fivoy et beaucoup d’autres est la base solide d’un vrai changement.
Enfin, cette approche des problèmes par la base n’est pas exclusive, bien au contraire, d’une action et d’une revendication pour des changements structurels à d’autres niveaux. L’APDIP comme Fivoy parlent avec les autorités régionales et elles sont d’autant plus écoutées que leur action sur le terrain est visible et indéniable. Dès lors qu’une dynamique locale est lancée, la question des moyens dont disposent les conseils communaux ne peut pas être éludée. Madagascar, comme beaucoup de pays où sévit la misère et où la dignité humaine est bafouée, dispose généralement d’un cadre légal sur lequel on peut s’appuyer même s’il n’est pas respecté. L’action locale fait apparaître ces contradictions et crée ainsi les conditions pour qu’elles soient traitées.
La leçon est donc claire. On peut agir. Les Malgaches le peuvent et le font. Ils montrent que même dans les pires conditions il est possible par le travail et par l’action collective de mieux vivre. Soutenons-les.
Et si nous, les Occidentaux, nous agissions aussi de la même manière par rapport à des problèmes qui sont pour partie très différents et pour partie les mêmes ?
Malgré l’abyssale différence des situations nous habitons la maison commune et sommes appelés à agir en commun pour qu’elle soit plus habitable. C’est la meilleure définition de l’économie humaine.
Michel Tissier
Secrétaire exécutif du RIEH
Calviac, le 09/12/2019
El bienestar de los habitantes de un país no puede medirse más por su renta per cápita o el PBI; son indicadores desfasados y engañosos. ¿Cómo considerar a la renta per cápita un indicador fiable, si sitúa a Catar por encima de Suiza y Alemania?
¿De qué le sirve a un ciudadano medio de São Paulo que Brasil tenga el PBI más alto de América Latina, si su sueldo mensual no le alcanza para pagar sus facturas? ¿De qué le sirve al ciudadano medio de Lima que crezcan las Reservas Internacionales del Perú -otro dato macro muy usado- si para tener atención médica en un hospital público tiene que esperar meses, y a veces soportar maltratos?
Medir la calidad de vida de los ciudadanos va más allá de lo económico; abarca otros aspectos integrales, de manera que se apunten a objetivos óptimos y no a los mínimos. Una herramienta que se enmarca en ese nuevo enfoque es la Felicidad Nacional Bruta (FNB), que se ha desarrollado en la pequeña nación asiática: Bután. En su sistema sanitario los ciudadanos pueden elegir entre la medicina tradicional y occidental. La educación es totalmente gratuita. El país aspira a convertirse en la primera nación con agricultura orgánica. El artículo 9.2 de su constitución establece: «El Estado se esforzará en promover las condiciones que permitan la consecución de la Felicidad Nacional Bruta».
Bután intercambia experiencias con Ecuador, México y Bolivia. En un encuentro realizado el año 2014 en La Paz, la representante de Bután, Tshoki Zangmo afirmó: «La felicidad de los habitantes es el valor supremo constitucional de Bután [...] El índice de Felicidad Nacional Bruta (FNB) es más importante que el PBI, porque si el Gobierno no puede crear felicidad, no tiene ningún propósito». El representante del Banco Mundial en Bolivia, Faris Hadad-Zervos, que participó en dicho encuentro afirmó: «Experiencias en todo el mundo muestran que el aumento del PBI es necesario para el desarrollo económico pero es insuficiente. Se necesitan otras variables como las culturales, las de auto realización, de equidad y de oportunidad».
Aunque son los estadistas de países del Sur los que están considerando en serio nuevas metodologías de medición del progreso, no son los únicos. Existen políticos europeos que han aportado su punto de vista. David Cameron afirmó: «Ha llegado la hora de que admitamos que hay más cosas en la vida que el dinero y ha llegado la hora de que nos centremos no solo en el PIB, sino en una felicidad general».
También se han sumado al debate premios Nobel como Joseph E. Stiglitz y Amartya Sen, o incluso un economista como Jeffrey Sachs; de enfoques distintos a los dos anteriores. Sach, que en 2011 participó en un encuentro en Bután, afirmó: «Sin duda, deberíamos respaldar el crecimiento económico y el desarrollo, pero solo en un contexto más amplio que promueva la sostenibilidad ambiental y los valores de la compasión y la honestidad que se necesitan para generar confianza social. La búsqueda de la felicidad no debería estar confinada a Bután». (El País, 04.09.2011).
Es tiempo de tomar en serio las nuevas demandas ciudadanas. Ya no sirve la política del “pan y circo”. Es hora de elevar los objetivos sociales centrados en los bienes por otros que promuevan una vida más digna, basada en valores éticos y no monetarios. Gobiernos, empresas y ciudadanos estamos frente a una gran oportunidad para asumir de una buena vez el reto de vivir mejor, sin postergaciones.
Rogelio Oré Aguilar. Perú.
MADE IN BANGLADESH Bande Annonce (2019)
Date de sortie : 4 Décembre 2019
© 2019 - Pyramide Distribution
J’ai eu la chance de le voir en avant-première. Il raconte l’histoire d’ouvrières du textile, confrontées à des conditions de travail très difficiles, à des risques d’accident du travail avec une rémunération qui couvre à peine le prix d’un loyer et qui se battent pour créer un syndicat.
Le Code du travail le permet, mais l’employeur se donne tous les droits et l’administration laisse traîner le dossier. Elles doivent aussi faire face à la réprobation de leur mari et de leurs familles. Mais elles se battent et se soutiennent entre elles.
Le hasard du calendrier me fait lire juste après avoir vu le film un article du journal que je lis régulièrement, Le Monde, intitulé « Au Bangladesh, un miracle économique durable ? » (20/11/2019).
On y lit que le Bangladesh a connu une croissance annuelle de 6,5% au cours des dix dernières années. « D’où vient ce miracle ? De l’industrie textile, d’abord. Celle-ci a décollé grâce à l’abondance d’une main d’œuvre féminine peu coûteuse, mais au prix de conditions de travail difficiles et d’une absence de liberté syndicale ».
Ainsi pour connaître la croissance, il faudrait accepter des conditions de travail difficile et refuser la liberté syndicale ?
Les femmes qui se battent pour leur droit agiraient donc contre l’intérêt du pays ?
Elles devraient accepter de subir leur sort en attendant que la fameuse croissance du PIB ait à long terme des retombées positives sur leur vie ?
C’est à l’évidence ce que pensent les employeurs qui les font travailler, les multinationales qui sont donneurs d’ordre de ces entreprises et les autorités qui refusent d’appliquer le droit qu’ils affichent dans les instances internationales.
Reconnaître leur dignité, accepter qu’elles parlent d’égal à égal avec leur patron et leurs contremaîtres compromettrait-il les résultats de leur entreprise ?
Quand on voit la toute petite part que compte leur rémunération dans le prix final auquel sont vendus les vêtements, on peut en douter. On peut même penser qu’en les écoutant, en négociant avec elles, on réduirait les accidents du travail qui ont aussi un coût et on améliorerait l’organisation du travail qui garantit la qualité, ce qui fidélise le client/donneur d’ordre.
Elles ne cherchent pas à chasser les multinationales, ni leurs patrons. Simplement à travailler dignement et à bénéficier d’une part légitime de la richesse qu’elles produisent.
Le vrai miracle est qu’elles sortent de l’ombre et que le pays se développe non pas en les humiliant et les exploitant mais en leur faisant leur place.
Michel Tissier
Secrétaire exécutif du RIEH
Desde que la Red Internacional de Economía Humana (RIEH) puso en operación el Programa de Territorios en Marcha hacia la Economía Humana , en los Estados Unidos Mexicanos, se inicia la ejecución de la tarea de aplicar las enseñanzas de Louis-Joseph Lebret a través de la realización de las iniciativas locales. Para tal acción se tiene como institución base al Centro Transdisciplinario para el Humanismo Económico, A. C. que, según los Objetivos del Milenio y los Objetivos del Desarrollo Sostenido de la Organización de las Naciones Unidas, opera cuatro ejes: (a) el fomento de las acciones que mejoran la economía popular; (b) el cuidado y el saneamiento del medio ambiente; (c) el combate de la pobreza y la inseguridad alimentaria mediante el desarrollo comunitario; (d) la equidad de género que busca asegurar la participación amplia de las mujeres en todos los niveles de la vida social.
La economía humana es un paisaje con diversos caminos, perspectivas y fisonomías en los múltiples territorios que conforman el espacio físico de las poblaciones. En cada comunidad y localidad, según sus condiciones naturales e históricas, acontece como un suceso económico, político, jurídico, moral y cultural. El paso y el tránsito de las condiciones infrahumanas, las carencias y de las penurias a otra situación-condición nueva de plena atención y satisfacción de las necesidades es obra, acción y quehacer de las personas, las familias y de las colectividades conscientes que transforman su realidad para ser y vivir más, mejor y mayor.
En México, país de grandes y ricas tradiciones ancestrales, las poblaciones pauperizadas y vulnerables desde sus ubicaciones emergen con una multiplicidad de iniciativas que buscan eliminar las causas y las consecuencias de la miseria, la ignorancia y del atraso económico. Son los emprendimientos que conducen a desplegar nuevas ideas, nuevos planes, nuevas acciones y nuevas realizaciones. Cada colectividad acordonada por las tres jurisdicciones existentes: Municipal, Estatal y Federal, en un marchar hacia el ser más y el vivir mejor, implementan las actividades y las ocupaciones económicas independientes.
Las colectividades y las comunidades que emprenden, se organizan y se movilizan para resolver sus problemas y garantizar sus medios de existencia asimilan con rapidez lo que es la economía humana. En una condensación del planteamiento de Lebret, la economía humana, queda comunicada y fomentada como el emplazamiento territorial de las actividades y las ocupaciones económicas que coloca al ser asocial agente sujeto global del sistema de producción y del disfrute de los resultados obtenidos; donde el desarrollo, aparte de ser integrado y armonizado, es para todas las poblaciones que se hallan dentro de las jurisdicciones, los países y de los espacios comunitarios. La economía humana en operación se entiende en términos de la comunidad de bienes y en la perspectiva de la ascensión humana a niveles y dimensiones superiores nuevas de la existencia.
Con la finalidad de cumplir con el Programa de la RIEH, movilizando a las poblaciones locales y las disponibilidades inmediatas, se viene empoderando la economía humana dentro del cuadrilátero que muestra el mapa:
El empoderamiento de la economía humana acontece con cinco tipos de agentes sujetos históricos: (a) las agrupaciones de la economía social y solidaria (cooperativas, ejidos y comunidades rurales); (b) las mujeres organizadas y adiestradas en artes y oficios; (c) los artesanos indígenas y pobladores urbanos; (d) la juventud que concurre en el emprendimiento; (e) la población denominada adulto mayor. Cada tipo de sujeto agente asume la economía humana desde sus aspiraciones e ideales que impulsan a trascender y superar el ser menos y el vivir en carencias. Todos los sujetos agentes reconocen que la economía humana es la combinación constante de los medios y los fines para concretar los objetivos, realizar los planes, acontecer los ideales, alcanzar la meta y llegar al éxito que permiten el buen estar y el bien vivir.
Para las diversas colectividades y comunidades que participan en el empoderamiento de la economía humana dos son las finalidades inmediatas: (a) contar con una fuente de ingresos que garantiza la subsistencia cotidiana y satisface las necesidades básicas; (b) vivir en tranquilidad, alegría y convivencia pacífica. La violencia, las acciones delictivas, las descomposiciones sociales y las discriminaciones atentan contra los dos bienes jurídicos tutelados: la vida y la propiedad. La seguridad alimentaria, global y pública es necesaria para que la economía humana se asiente en todos los territorios, espacios y localidades.
En el empoderamiento de la economía humana aparece como dato importante el principio de la universalidad y la globalidad. La operación de la economía mediante las iniciativas locales no indica ni señala que ésta sea localista. La economía humana por ser un acontecer histórico es planetaria. En cada territorio sucede con ciertas especificidades que responden a la geografía, las costumbres y las tradiciones de los pueblos. Cada comunidad y cada colectividad tienen algo que aportar a la realización de la economía humana. En este proceso surgen las comunicaciones transaccionales y las interlocuciones operacionales.
La diversidad de las leyes en el país, cruzadas en su contenido e yuxtapuestas en su aplicación, retarda y hasta impide la ejercitación plena y rápida de la economía humana. Las políticas públicas al concretarse como reinos independientes no llegan a eliminar las causas de la pobreza ni logran reducir la cantidad de la población dependiente total. Los esfuerzos del Estado Nacional por abatir la pobreza, al no atacar a las causas originantes, son simples asistencias sociales. Ante estas eventualidades se requiere que las instituciones diversas existentes en vez de plantear las moralizaciones de la vida social tienen que generar, permitir y operar las unidades de creación y producción fundadas en la corresponsabilidad, la codependencia y la coparticipación.
Oralia Carrillo Pérez
Transformar nuestro mundo es el nombre de la resolución aprobada por la Asamblea General de las Naciones Unidas en septiembre de 2015 que contiene la Agenda 2030 para el Desarrollo Sostenible. Esta Agenda estará rigiendo buena parte de las actividades para el bienestar de las personas y el cuidado del planeta hasta el año 2030. Es un marco conceptual de referencia para las políticas públicas de los países incidiendo especialmente en el diseño de los programas sociales y en su financiamiento. Podemos decir también que es el mayor consenso que la humanidad ha alcanzado hasta el momento y de una u otra manera está influyendo en las maneras de concebir y organizar “el cuidado de la casa común” como dice Francisco en su carta Laudato Si.
Aunque el documento de las Naciones Unidas no lo indique expresamente es de suponer que asume la definición clásica de desarrollo sostenible o sustentable (aceptemos aquí que son sinónimos) entendida como la satisfacción de las necesidades del presente sin comprometer la capacidad de las generaciones futuras. Así fue como lo expresó en 1987 la primera ministra noruega Gro Harlem Brundtland que presidía la Comisión Mundial sobre el Medio Ambiente y el Desarrollo. Dicha definición a su vez fue asumida y ampliamente difundida a partir de la Cumbre sobre la Tierra, organizada por las Naciones Unidas en Río de Janeiro en 1992.
La nueva Agenda no hay que considerarla en forma aislada. Se inspira principalmente en los compromisos enunciados en Carta de las Naciones Unidas (1945), Declaración Universal de Derechos Humanos (1948), Declaración sobre el Derecho al Desarrollo (1986), Declaración de Río sobre el Medio Ambiente (1992), Plataforma de Acción de Beijing sobre la Mujer (1995).
Un antecedente inmediato de la Agenda 2030 fue la Declaración del Milenio del año 2000 que incluía a su vez los Objetivos de Desarrollo del Milenio (ODM) que se proponían: erradicar la pobreza, lograr la enseñanza primaria universal, promover la igualdad entre los sexos, reducir la mortalidad de los niños menores de cinco años, mejorar la salud materna, combatir el VIH/SIDA, la malaria y otras enfermedades, garantizar la sostenibilidad del medio ambiente y fomentar una alianza mundial para el desarrollo
Los ODM tuvieron la virtud de alcanzar un acuerdo mundial que considera al desarrollo como un derecho, centrando su atención sobre los grupos tradicionalmente marginados como las minorías étnicas, los pueblos indígenas y las mujeres. Para 2015 se cumplió el primer objetivo –aunque no exento de polémicas– reduciendo las tasas mundiales de pobreza extrema y hambre a la mitad. Sin embargo, el alcance de los otros logros fue desigual.
La Agenda 2030 se basa en los ODM y pretende completar lo que estos no lograron. La Agenda es un plan de acción que comprende 17 Objetivos de Desarrollo Sostenible (ODS) y entraron en vigor el 1 de enero de 2016.
Para abordar los ODS con eficacia, se adoptó un nuevo enfoque que les otorga un carácter universal, integrado e indivisible, y se conjugan tres dimensiones: económica, social y ambiental. O sea, para cada ODS se indican las metas relativas a los medios de implementación. ¡¡¡ Las metas a alcanzar en 2030 suman 169 y los indicadores 230 ¡¡¡
Se entra así en un nivel de tecnicismos y complejidad que no corresponde abordar ahora. No obstante es de valorar positivamente que mediante esas metas e indicadores se definan los medios de implementación y los ODS no queden en meros enunciados. Puede ser un estímulo efectivo para que los países desarrollen sus propios indicadores conforme a su situación socio-económico y cuadro normativo para poner en práctica políticas de erradicación de la pobreza y promoción del desarrollo sostenible.
Asimismo, se propone una Alianza Mundial (Objetivo 17) para la implementación de esta nueva Agenda, aglutinando a los gobiernos, la sociedad civil, el sector privado, el sistema de las Naciones Unidas y otras instancias, y movilizando todos los recursos disponibles.
Para ello –dice el texto de las Naciones Unidas– los países deben contar con el respaldo de un entorno económico internacional propicio que incluya sistemas comerciales, monetarios y financieros coherentes; la disponibilidad de conocimientos y tecnologías adecuados en el plano mundial, así como la creación de capacidad propia en cada país.
Los informes nacionales permitirán evaluar los progresos y los problemas en los planos regional y mundial, y servirán para formular recomendaciones para el seguimiento en diversos niveles.
Ante acuerdos y declaraciones del tipo de la Agenda 2030, suelen darse reacciones que llamaremos “ONU-pesimistas”. Son las pertenecientes a aquellos que consideran como ineficaz e irrelevante al sistema de las Naciones Unidas al igual que otros organismos semejantes, basados en una especie de hiper-hipocresía superinstitucional que esconde una injusta asimetría internacional incapaz de superar conflictos y alcanzar soluciones sobre todo en el plano económico-social.
Entienden también a dichos organismos como un ejambre de costosos funcionarios imbuidos de una mentalidad tecnocrática que se retroalimentan a sí mismos en un laberinto institucional y en una fraseología que parece alejarlos de los intereses de los países miembros y de la vida cotidiana de la gente.
En forma, semejante esta reacción se da respecto a los procesos de integración regional, por ejemplo, en la Unión Europea no faltan los euroescépticos, y hasta los que se proponen salir de ella como el caso de Inglaterra con su famoso “Brexit”. Posiciones similares se dan en torno al MERCOSUR y UNASUR (Unión de Naciones Suramericanas) y otras iniciativas por el estilo, que ciertamente tanto cuesta consolidar.
Hay que tener en cuenta estas observaciones. De todos modos, hay que reconocer que los ODS pese a todo expresan un consenso de la comunidad internacional que no hay que despreciar pues van creando un marco común que va luego permeando en las políticas nacionales y en otros actores.
Para la perspectiva de la Economía Humana se abre una oportunidad de participación y también de aportar al enriquecimiento y mejor ejecución de los ODS. La Economía Humana desde sus orígenes ha manifestado precursoramente una concepción “integral y armónica” del desarrollo que hoy vuelve a tener gran vigencia ante los que vuelven a poner en el mero crecimiento económico la única variable valiosa sin tener en cuenta los efectos sociales y ambientales. Caso paradigmático de ésta visión en estos días ha sido la crisis desatada en Chile y otros países de la región, donde al aparecer vuelve a comprobarse el conocido dicho popular: país rico, pueblo pobre.
Respecto a los ODS, y a las otras propuestas que circulan sobre los modelos de desarrollo –sin entrar ahora en la discusión sobre la conveniencia de esta expresión– la Economía Humana tiene también la oportunidad de ofrecer otros de los componentes que hacen a su identidad y experiencia: partir de las necesidades de la gente –no de programas predeterminados– y sirviendo a ellas desde una mirada interdisciplinaria buscando como “pasar de condiciones menos humanas a condiciones más humanas”.
Eloy Mealla
Buenos Aires, octubre 2019
eloymealla@gmail.com
https://educacioneticaydesarrollo.wordpress.com/
S'allier, c'est adopter une posture de survie. Mieux vaut vivre à plusieurs que mourir seul ! De jeunes entrepreneurs de la ville de Bukavu s’engagent à mutualiser leurs efforts pour monter leurs petites entreprises. Pour eux, le Sud-Kivu regorge d’opportunités (terres arables, tourisme, clientèle,…) mais que les jeunes, étant trop dispersés sur le territoire, n’arrivent pas à saisir compte tenu de l’état délabré des infrastructures et le manque de lieux de réunion pour que les jeunes puissent se réunir.
Une prise de conscience collective s’est opérée, lors d’une séance de réflexion sur les menaces et opportunités de l’entrepreneuriat des jeunes. Organisée à l’hôtel Bulungu, le 20 Novembre 2019, par le Centre de Partage en Ressources et Savoirs, CEPRES, organisme habitué à réunir les jeunes dans des cafés forums où ils échangent leurs expériences.
En plus de mutualiser leurs compétences, ils souhaitent être mieux formés sur la fiscalité.
Toutefois, ces jeunes disent se heurter au problème de financement de leurs activités mais aussi à la multiplicité des taxes. « Il faut diffuser la nomenclature des taxes dans les réseaux sociaux, travailler avec des alliés pour accompagner les réclamations des jeunes entrepreneurs lésés le plus souvent par méconnaissance des dispositions légales et entrer en contact avec les services habilités pour être bien informé sur les taxes réelles et fictives », propose Carine Neema, très intéressée par le marketing relationnel.
Malgré ces défis à relever, des opportunités apparaissent.
« Où trouver de l’argent pour commencer ? Les tontines et groupes d’économie solidaire sont opérationnels pratiquement partout sur le continent. Pourquoi ne pas s’inspirer de ces expériences qui ont réussi pour constituer un capital de démarrage pour des petits épargnants? », propose Judith Igega, la vingtaine.
Pour sa part, Henri Chakirwa, jeune leader de la ville et modérateur du jour, l’entrepreneuriat c’est possible. Il faut juste oser. Il faut y mettre son intelligence et sa vison pour relever le défi du chômage. « L’opportunité d’un emploi rémunéré pour les jeunes n’est pas chose aisée, étant donné que le nombre d’emplois disponible est infime par rapport aux demandeurs déversés sur le marché par des universités qui poussent comme des champignons y compris dans des villages ».
Les leçons tirées de ce type de matinées semblent être une semence tombée sur un sol fertile. Déjà, juste avec l’échange d’expériences, des initiatives naissent de partout : « Depuis la dernière fois que nous nous sommes vus, j’ai réuni 25 jeunes de ma communauté de Rukumbuka pour leur parler de l’entreprenariat. Des initiatives en sont sorties. Une station de lavage des véhicules et un garage sont à l’étude pour occuper les jeunes de Kadutu », explique fièrement Aurélie Muhimuzi.
Face à cette jeunesse déterminée à faire bouger les lignes et à prouver que c’est possible de faire de Bukavu la « Silicon Valley » de la RDC, Prosper Hamuli, modérateur du groupe local du Réseau International pour une Economie Humaine, demande de se ranger en ordre de marche pour remplir les critères des potentiels financeurs.
« Il faut réunir tous ces jeunes qui ont des projets d’investissement bancables parce que les fonds d’appui aux initiatives des jeunes, annoncés dans le programme accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités en RDC, par le chef de l’Etat ne seront alloués qu’à travers des systèmes apparentés aux banques. D’un autre coté, pour être compétitif, Ils devront disposer de compétences juridiques et techniques nécessaires pour concevoir et formuler des projets pouvant intéresser les investisseurs ».
De ce fait, se placer dans les critères d’éligibilité, est une priorité d’urgence et s’associer pour un plaidoyer efficace une priorité d’importance. « Ce qui signifie que ces jeunes doivent affronter les défis de se former, apprendre en groupe, créer un réseau professionnel pour échanger leurs expériences, apprendre à négocier avec les services publics et à monter un plaidoyer efficace pour la défense de leurs intérêts », conclue Prosper Hamuli.
En définitive, il reste à pérenniser cette alliance en amenant tous les participants à cette dynamique à ramer dans le même sens. En effet, au-delà des avantages économiques, un autre atout lié au travail en groupe existe. Il s'agit du réseau qui leur permettra de rencontrer d'autres entrepreneurs pour rentabiliser l’auto emploi, l’auto financement et l’auto promotion.
La Universidad CLAEH, representada por su presidente, Adolfo Pérez Piera, y DCLI, representada por su presidente, Dominique Lesaffre, firmaron recientemente un convenio por el cual la Universidad administrará y dará impulso a la Red Internacional de Economía Humana en Latinoamérica.
DCLI es una asociación francesa de derecho, cuyo objetivo es administrar y animar la Red Internacional de Economía Humana (RIEH). Esta red reúne a organizaciones y a personas que, en el mundo, actúan en clave de economía humana para transformar la sociedad en la que viven.
La Universidad CLAEH, que tiene entre sus misiones es la promoción de la economía humana, ha sido el contacto institucional prioritario de DCLI en América Latina. Es además integrante de la RIEH, con la que comparte una visión sobre la necesidad de promover una economía más humana.
Luego de firmar el convenio, DCLI confía a UCLAEH la misión de administrar y animar la RIEH en América Latina. En ese marco, la Universidad dará a conocer la RIEH —sus convicciones y acciones posibles— ante organizaciones y personas.
Dice Koldo Saratxaga que cuando pregunta a un empresario qué es lo más importante en su empresa, la respuesta que recibe usualmente es: “son las personas”.
Koldo, creador del Nuevo estilo de Relaciones del País Vasco, pregunta entonces: ¿Y qué proporción de tus horas de labor dedicas a las personas? Luego de un silencio el empresario suele confesar que no son muchas.
Esta costumbre de hablar de organizaciones centradas en las personas corre el riesgo de convertirse en otra declaración “politicamente correcta”. Y esto es dramático porque es una afirmación que sería maravilloso que fuera cierta. Muchas veces se la dice sin haber reflexionado en profundidad sobre lo que significa. Y esto pasa con las empresas, pero también en la economía, en la educación, en la medicina y en otras actividades. Evidentemente, si fuera verdad otra sería la realidad que nos tocaría vivir.
El problema es que poner las personas en el centro no es fácil ni puede lograrse con sólo proponerlo. Principalmente porque cada uno de nosotros es persona, y con frecuencia nos atrae ponernos en el centro.
Pero, ¿qué es ser persona?
Es pertenecer a la especie humana (homo sapiens), a un territorio, a una comunidad, y a una familia. Es ser un sujeto, un ser complejo, a la vez físico y espiritual. Se trata de la única especie animal que se pregunta sobre si misma. Este componente espiritual, trascendente, de los humanos es muy relevante. Nos obliga a respetar las convicciones y las creencias de los demás, por extrañas que nos resulten. Porque convertir en absolutas, superiores y excluyentes nuestras creencias produjo los excesos, las persecuciones y el exterminio de los “herejes” en el pasado.
Existe una confusión entre el concepto de persona y el de individuo. Poner el individuo (quienquiera que sea) en el centro, posibilita el liderazgo ciego y el seguimiento fanático que tanto dolor causaron a la humanidad en toda su historia. Algunos liderazgos actuales, especialmente en los países más poderosos, se acercan bastante a ese modelo tan peligroso.
Ante esto se levantó el personalismo, con la figura central de Emmanuel Mounier (1905-1950), una corriente muy influyente en su época que concibe al ser humano como un ser relacional, social y comunitario, libre, trascendente y con un valor en sí mismo, lo que impide considerarlo como un objeto que es posible manipular. Se enfrentaba a los modelos colectivistas y totalitarios que dominaron buena parte del siglo XX. La concepción personalista se reconoce en los derechos humanos proclamados universalmente en 1948; derechos que corresponden a todas las personas, sin discriminación alguna.
¿Cómo lograr algo tan dificil?
Con total sinceridad, porque debemos reconocer que en la práctica no tratamos igual a todas las personas. Una cosa es incluir a todos, que está muy bien, y otra es tratarlos con igual respeto. No con un trato formalmente respetuoso, sino con amor. A todos. Esto es muy difícil porque tendemos a no valorar a los pobres, a los menos dotados, y a los que vemos como diferentes.
Y debemos estar atentos, porque puede tratarse de una operación instrumental, de una representación. Como ejemplo, esto puede pasar en el mundo cooperativo cuando el equipo directivo se maneja sin respetar el espíritu del cooperativismo, pese a que formalmente cada persona tiene el mismo poder de voto.
Poner a la persona verdaderamente en el centro es un proceso de humanización creciente. Es un ideal, no un protocolo a cumplir. Requiere desde su concepción tener un proyecto de desarrollo humano, de participación activa desde la base. Requiere que las jerarquías, que en el paradigma social tradicional están en la cima del poder: maestro, profesor, directivo de empresa, médico, gobernante, acepten tratar con todos los actores de su entorno en un plano de igualdad humana. Si lo hacen con convicción, desde el “no poder” o sea sin ejercer la simple autoridad, ello les permite construir una nueva legitimidad de su accionar. Esto sin mengua de apreciar y reconocer su esfuerzo, su responsabilidad, y el legítimo ejercicio de la autoridad, pero siempre enfocados a dignificar las relaciones con las personas.
Con todas las personas y con toda la persona.
Este es el humanismo que debemos cultivar, el que pone en el centro el destino de todos, y junto a ello el destino de la biodiversidad que puebla nuestro planeta. Un humanismo que guie siempre nuestros actos, no una práctica ocasional, programada.
Andrés Lalanne
Michel Tissier, Secretario Ejecutivo de la RIEH, participó en el Foro de Economía Social e Innovación Social celebrado en Niort, Francia, del 6 al 8 de noviembre de 2019.
En esa ocasión se encontró con Laurence Kwark, quien ha participado personalmente durante muchos años en la RIEH y es Secretaria General del Foro Global para la Economía Social, en inglés Global Social Economy Forum (GSEF).
Aquí informa sobre lo trabajado en este foro.
Este Foro es la quinta edición de un evento que reúne cada dos años a los diferentes actores de la Economía Social y Solidaria en Francia. Tiene una dimensión internacional con la participación de GSEF, así como la presencia de delegaciones de Quebec, Corea del Sur, Italia, Túnez, Burkina Faso.
Su objetivo principal es permitir intercambios y redes y dar visibilidad al ESS.
En 2019, eligió el siguiente tema general:
"¿De qué manera la economía social y solidaria y las herramientas de innovación social están al servicio de los territorios y las respuestas a los desafíos sociales? "
Con la declaración de apertura:
"La aspiración a una sociedad más igualitaria y justa, a una sociedad más participativa donde todos puedan actuar, a una sociedad que está enérgicamente frente al desafío ecológico, se está afirmando cada vez más. Frente a estos grandes desafíos, el ESS y la innovación social son opciones reales y relevantes. Muestran diferentes modelos de desarrollo social y económico y experimentan con formas creativas y colaborativas para trabajar juntos ".
La atención se centró principalmente en cinco temas:
la transición ecológica,
la transición digital,
la cooperación territorial para otra economía,
la economía de las personas mayores,
la igualdad mujeres / hombres.
Este foro atestigua la vitalidad de la ESS en Francia, con varios cientos de participantes, una gran mayoría de jóvenes, métodos participativos y creativos tanto en la preparación del evento como en su animación (mesa redonda inversa basada en el preguntas desde la sala, uso de herramientas digitales para recopilar en tiempo real las opiniones o preguntas de los participantes, métodos de elaboración colectiva).
La visibilidad en la ciudad de Niort también se garantizó mediante el establecimiento de grandes carpas en la plaza principal de la ciudad y el uso de varios edificios en el centro de la ciudad.
Aquí hay algunas ideas que este foro inspira al secretario ejecutivo de la RIEH.
El término Economía Social y Solidaria se agrega al de Innovación Social. Este es el caso del foro, en cuanto al título del puesto de Alto Comisionado creado en el actual gobierno francés.
Entendemos la intención: mostrar que el ESS es un factor de dinamismo en la sociedad.
Pero todavía nos preguntamos ...
La innovación social es multifacética: el uso generalizado del teléfono inteligente es una importante innovación social, también el matrimonio homosexual.
En la historia de Francia, la introducción de vacaciones pagadas en 1936 y la Seguridad Social en 1945 también.
¿Cómo puede un foro o ministerio abrazar tal objeto?
Además, ¿las innovaciones sociales son siempre un progreso?
Podemos hacer la pregunta para Airbnb o Uber.
¿De qué estamos hablando cuando hablamos de ESS?
Hay un primer significado al que se hace referencia con frecuencia en dicho foro: es un sector de la economía. Este es particularmente el caso cuando damos un porcentaje del PIB generado por el ESS, varias compañías, una cantidad de empleados. Entonces nos interesa el estado legal, las reglas aplicables en términos de impuestos, el tipo de apoyo esperado de las autoridades públicas.
También hay una definición mucho más amplia, a la que también se hace referencia en dicho foro: estas son todas las acciones que la sociedad civil lleva a cabo para satisfacer las necesidades colectivas de sus miembros.
El énfasis no está en el estado, sino en los valores.
En el campo económico como tal, todas las empresas y organizaciones que buscan no generar ganancias por competencia sino satisfacer las necesidades sociales a través de la cooperación están preocupadas.
Desde su punto de vista, uno puede considerar que hay una fuente de confusión o una tensión dinámica.
Varios talleres y la mesa redonda de clausura se dedicaron a los ODS (Objetivos de Desarrollo Sostenible). Recuerde que estos 17 objetivos han sido adoptados por la ONU para todos los países, independientemente de su nivel de desarrollo. Ver https://www.un.org/sustainabledevelopment/en/sustainable-development-objectives.
El interés de estos ODS es doble.
Cubren un campo muy amplio, mucho más allá del crecimiento económico solo, teniendo en cuenta de manera coherente la diversidad de necesidades y derechos humanos. Además, constituyen una referencia mundial, conservando la diversidad de culturas y civilizaciones.
El Foro se centró en mostrar cómo la ESS contribuye al logro de los ODS. Del mismo modo, podemos decir que la economía humana es la forma en que la sociedad se organiza para progresar hacia los Objetivos de Desarrollo Sostenible.
Comencemos con un comentario que aliente a nuestra Red a la humildad.
Este evento muestra cuánto se ha establecido la economía social y solidaria en el panorama francés, europeo y global.
Se ha creado un conjunto completo de instituciones que promueven la ESS, cabildean / abogan ante las autoridades públicas para apoyar este sector, son reconocidas a través de un estatus legal o un política pública, generan investigación académica. Eventos como espectáculos, foros, reuniones son múltiples. Nada como eso para la economía humana.
Una de las formas de cerrar esta brecha es considerar que más allá de las palabras, todo esto es parte del mismo movimiento: que las personas y organizaciones que se refieren a una u otra de las expresiones tienen los mismos valores, la misma visión de la sociedad, la misma estrategia de transformación del mundo, de lo local a lo global. Es, me parece la posición de Laurence Kwark, quien cree que uno debe ser pragmático y evitar disputas por las palabras.
Por mi parte, y estoy hablando aquí a título personal, creo que, si bien reconozco las convergencias y los solapamientos, deben hacerse distinciones que eviten la confusión.
El ESS debe mantener su sentido de ser un conjunto de empresas cuyo propósito no es el lucro sino la respuesta a las necesidades sociales. Estas empresas deben ser viables y sostenibles en los diversos entornos legales donde existen. Producen bienes y servicios, tienen una cuenta operativa, emplean personas. Utiliza la palabra economía en el sentido habitual de la palabra.
La economía humana se inscribe en otra lógica: es, sobre todo, un proyecto de sociedad en el que todos somos actores del cambio, unidos por lo que nos reune para responder al bien común. Cómo la sociedad, en sus diferentes niveles: local, regional, nacional, continental, global, se organiza para satisfacer las necesidades de sus miembros. El término economía se usa en un sentido inusual, el de organización de la casa común.
En este sentido, la economía humana abarca la economía social y solidaria, pero no se reduce a ella.
Uno de los debates del foro se centró en la pregunta recurrente: "¿Cómo puede la economía social y solidaria convertirse en la norma de la economía internacional, cómo puede cambiar de escala?"
No creo que sea al extender sus características legales y estatutarias a toda la economía.
Es más bien teniendo en cuenta que este sector en particular, que seguirá siendo limitado, es portador junto con otros de un proyecto más grande que lleva el nombre de economía humana.
Esta es una posición que no dejará de provocar debates. Bueno, ¡tengamos estos debates!
Araka ny fanajana ny fitsipiky ny fangararahana ara-bola sy ny tamberina andraikitra, ny Minisiteran'ny Fitantanam-bola sy ny Tetibola dia nanao ezaka tamin’ny 2017 mba ampahafantatra ny besinimaro ny volavolan-dalana mahakasika ny teti-bolam-panjakana tamin’ny alalan’ny tranokalany, ary izany dia nahafahan’ny firaisamonim-pirenena nanao famakafana ny vokany teo amin’ny fiainan’ny mponina indrindra ny sehatra sosialy sy nitondrana ny soson-kevitra teo anivon’ireo solombavam-bahoaka.
Izany ezaka izany anefa dia nisy fiovana ny taona 2018 mahakasika ny fizarana ny volavolan-dalana mahakasika ny tetibolam-panjakana 2019 satria dia tsy hita tao anaty tranokala raha tsy andro fohy alohan’ny handanian’ny solombavambahoaka izany.
Ary tsapa fa nolaniana amehana, ary tsy afaka nanao famakafakana akory ny firaisamonim-pirenena mba hitondrana tolon-kevitra. Raha ho an’ny volavolan-dalana mahakasika ny teti-bolam-panjakana 2020, ny olom-pirenena sy ny firaisamonim-pirenena dia eo ampiandrasana izany.
Ny governemanta ankehitriny dia nanome toky fa hanao ny tsara kokoa noho ny teo alohany mahakasika ny fangaraharahan’ny tetibola, ary ny toe-draharaha politika sy sosialy ary toekarena ankehitriny dia mitaky ny fizarana sy ny fahafantarana izany volavolan-dalana izany. Raha araka ny tokony ho izy, izany tahirin-kevitra izany dia tokony ho zaraina ao amin'ny tranokalan'ny Ministeran'ny Toekarena sy Fitantanam-bola (MEF) ny 31 oktobra 2019 lasa teo, mba hahafahan'ny besinimaro sy ny firaisamonimpirenena mamakafaka azy miaraka amin'ireo solombavam-bahoaka. Takiana ny mba hanajana ny fangaraharaha, ny tamberina an-draikitra ary ny fandraisana anjaran’ny olom-pirenena ka :
• Ny volavolan-dalana mahakasika ny tetibolam-panjakana 2020 dia mba ho zaraina amin’ny besinimaro,
• Ary ireo solombavam-bahoaka dia iangaviana mba tsy handany amehana izany lalana izany fa mba hanisy ny adihevitra matotra amin’ny mpitondra mpanatanteraka sy ny olom-pirenena.
Tsy tokony hisy ny fanekena raha tsy misy ny adi-hevitra.
Antananarivo, ny 06 Novambra 2019
Dans son souci de respecter le principe de transparence budgétaire et de redevabilité en 2017, le Ministère des Finances et du Budget (MFB) avait fait l’effort de mettre à la disposition du public, à travers son site web, le Projet de Loi des Finances (PLF) 2018, afin de permettre à la société civile de procéder à l’analyse de celui-ci, en vue de soumettre des recommandations au Parlement.
Cette volonté a ensuite été remise en cause en 2018 car la disponibilité du PLF 2019 n’a été effectuée que pratiquement la veille de son examen et de son vote par les députés. Il fut ainsi rapidement adopté par les députés et la société civile n’a pas eu le temps de l’étudier, ni de communiquer ses analyses et recommandations.
Pour le PLF 2020, le public et la société civile sont toujours en attente de la mise à disposition au public, de ce dernier.
L’actuel gouvernement s’est engagé à faire mieux que ses prédécesseurs en matière de transparence budgétaire, et le contexte politique et socio-économique qui prévaut actuellement dans le pays appelle en urgence la facilitation de l’accès à l’information relative au PLF 2020.
Ce document devrait être mis en ligne sur le site web du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) pour que le grand public et la société civile soient informés en même temps que les parlementaires, et ce, normalement le 31 Octobre 2019 au plus tard.
A partir de ce constat,
Nous demandons que la transparence, la redevabilité et la participation citoyenne soient respectés et que :
• Le PLF 2020 soit rapidement mis à la disposition du public,
• Les parlementaires ne procèdent pas à la hâte au vote du PLF 2020 et prennent le temps d’entamer les débats avec l’Exécutif et les citoyens.
Pas de vote sans débat citoyen !
Antananarivo, le 06 Novembre 2019
Michel Tissier, secrétaire exécutif du RIEH, a participé au Forum de l’Economie sociale et solidaire et de l’Innovation sociale qui s’est tenu à Niort, en France du 6 au 8 novembre 2019.
Il y a notamment rencontré Laurence Kwark, qui participe à titre personnel depuis de très nombreuses années au RIEH et est secrétaire générale du Forum mondial de l’Economie sociale, en anglais Global Social Economy Forum (GSEF).
Il rend compte ici de ce qu’il retient de ce Forum.
Ce Forum est la cinquième édition d’une manifestation qui réunit tous les deux ans les différents acteurs de l’Economie sociale et solidaire en France. Il a une dimension internationale avec la participation du GSEF ainsi que la présence de délégations venues du Québec, de Corée du Sud, d’Italie, de Tunisie, du Burkina Faso.
Il a pour but principal de permettre des échanges et le réseautage et de donner de la visibilité à l’ESS.
En 2019, il a retenu le thème général suivant :
« En quoi l'Économie sociale et solidaire & l'Innovation sociale sont des outils au service des territoires et des réponses aux défis de société ? »
Avec comme déclaration liminaire :
« L'aspiration à une société plus égalitaire et plus juste, à une société plus participative où chacun peut agir, à une société qui relève énergiquement le défi écologique, s'affirme de plus en plus. Face à ces grands défis, l'ESS et l'innovation sociale constituent des options réelles et pertinentes. Elles affichent des modèles de développement social et économique différents et expérimentent des méthodes créatives et collaboratives pour faire ensemble ».
L’accent a été principalement mis sur cinq thématiques :
la transition écologique,
la transition numérique,
la coopération territoriale pour une autre économie,
la Silver Economie-bien vieillir,
l’égalité Femmes/Hommes.
Ce forum témoigne de la vitalité de l’ESS en France, avec plusieurs centaines de participants, une grande majorité de jeunes, des méthodes participatives et créatives tant dans la préparation de l’événement que dans son animation (table-ronde inversée basée sur les questions de la salle, recours à des outils numériques pour recueillir en temps réel les opinions ou les questions des participants, méthodes d’élaboration collective).
La visibilité dans la ville de Niort était aussi assurée par l’implantation de grandes tentes sur la place principale de la ville et l’utilisation de divers bâtiments en centre ville.
Voici quelques réflexions que ce forum inspire au secrétaire exécutif du RIEH.
A l’expression Economie sociale et solidaire, il est ajouté celle de l’Innovation sociale. C’est le cas pour le forum, comme pour l’intitulé du poste de Haut-Commissaire créé dans l’actuel gouvernement français.
On comprend bien l’intention : montrer que l’ESS est un facteur de dynamisme dans la société.
Mais on s’interroge quand même…
L’innovation sociale est multiforme : l’usage généralisé du smartphone est une innovation sociale majeure, le mariage homosexuel également.
Dans l’histoire de France, la mise en place des congés payés en 1936 et de la Sécurité sociale en 1945 également.
Comment un forum ou un ministère peuvent-ils embrasser un tel objet ?
Par ailleurs les innovations sociales sont-elles toujours un progrès ?
On peut se poser la question pour Airbnb ou Uber.
De quoi parle-t-on quand on parle d’ESS ?
Il y a une première acception à laquelle il est fait fréquemment référence dans un tel forum : c’est un secteur de l’économie. C’est notamment le cas quand on donne un pourcentage du PIB généré par l’ESS, un nombre d’entreprises, un nombre de salariés. On s’intéresse alors au statut juridique, aux règles applicables en terme de fiscalité, au type de soutien attendu de la part des pouvoirs publics.
Il y a aussi une définition beaucoup plus large, à laquelle on se réfère aussi dans un tel forum : ce sont toutes les actions que mène la société civile pour répondre aux besoins collectifs de ses membres.
L’accent n’est alors pas mis sur les statuts, mais sur les valeurs.
Dans le champ économique proprement dit, sont concernées toutes les entreprises et les organisations qui se donnent comme objectif non pas de créer du profit par la concurrence, mais de répondre à des besoins sociaux par la coopération.
On peut, selon son point de vue, considérer qu’il y a là soit une source de confusion, soit une tension dynamique.
Plusieurs ateliers et la table ronde de clôture ont été consacrés aux ODD (Objectifs de développement durable). Rappelons que ces 17 objectifs ont été adoptés par l’ONU pour tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Voir https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable.
L’intérêt de ces ODD est double.
Ils couvrent un champ très large, bien au-delà de la seule croissance économique, prenant en compte de façon cohérente la diversité des besoins et des droits humains. Par ailleurs ils constituent une référence mondiale, retenant la diversité des cultures et des civilisations.
Le Forum s’est attaché à montrer comment l’ESS contribue à l’atteinte des ODD. De la même manière, nous pouvons dire que l’économie humaine est la façon dont la société s’organise pour progresser vers les Objectifs de Développement durable.
Commençons par une remarque qui incite notre Réseau à l’humilité.
Une telle manifestation montre à quel point l’Economie sociale et solidaire s’est imposé dans le paysage français, européen et mondial.
Tout un ensemble d’institutions ont été créées, qui promeuvent l’ESS, font du lobbying/plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour soutenir ce secteur, font l’objet d’une reconnaissance par le biais d’un statut juridique ou d’un volet des politiques publiques, suscitent des recherches universitaires. Les événements comme les salons, les forums, les rencontres sont multiples. Rien de tel pour l’Economie humaine.
Une des façons de combler cet écart est de considérer qu’au-delà des mots, tout cela relève d’un même mouvement : que les personnes et les organisations qui se réfèrent à l’une ou l’autre des expressions ont les mêmes valeurs, la même vision de la société, la même stratégie de transformation du monde, du local au global. C’est, me semble-t-il la position de Laurence Kwark qui estime qu’il faut être pragmatique et éviter de se quereller pour des mots.
Pour ma part, et je m’exprime ici à titre personnel, je crois que tout en reconnaissant les convergences et les terrains de recouvrement, il faut faire des distinctions qui évitent la confusion.
L’ESS doit garder son sens d’être un ensemble d’entreprises dont la finalité n’est pas le profit mais la réponse à des besoins sociaux. Ces entreprises doivent être viables et soutenables dans les environnements juridiques divers où elles existent. Elles produisent des biens et des services, elles ont un compte d’exploitation, elles emploient des personnes. On y utilise le mot économie au sens habituel du terme.
L’économie humaine s’inscrit dans une autre logique : C’est, avant tout, un projet de société dans lequel nous sommes tous acteurs du changement, unis par ce qui nous rassemble pour répondre au bien commun. Comment la société, à ses différents niveaux – local, régional, national, continental, mondial – s’organise pour répondre aux besoins de ses membres. On y emploie le terme économie dans un sens inhabituel, celui d’organisation de la maison commune.
Dans ce sens l’économie humaine englobe l’économie sociale et solidaire, mais ne s’y réduit pas.
Un des débats du forum portait sur la question récurrente : "comment l’économie sociale et solidaire peut-elle devenir la norme de l’économie internationale ? Comment peut-elle changer d’échelle ?"
Je ne crois pas que ce soit en étendant ses caractéristiques juridiques et statutaires à l’ensemble de l’économie.
C’est plutôt en considérant que ce secteur particulier, qui restera limité, est porteur avec d’autres, d’un projet plus vaste qui porte le nom d’économie humaine.
Voilà une position qui ne manquera pas de susciter des débats. Eh bien, ayons ces débats !
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Se cumplen 50 años del fallecimiento de Louis-Joseph Lebret (1897-1966), fundador de Economía y Humanismo, corriente surgida en Francia a mediados del siglo XX que buscaba superar el economicismo imperante en la naciente teoría del desarrollo
Louis-Joseph Lebret1 era oriundo de Bretaña, cerca del puerto de Saint Malo. En su juventud había sido oficial de Marina. Cursó ingeniería en la Escuela Naval de Brest y fue instructor en la Academia Navaly; entre otros destinos, se desempeñó en el Líbano. En 1923 ingresó en la Orden de los Predicadores (dominicos).
Impulsó la organización cooperativa y la sindicalización de pescadores en Bretaña, acercándose paulatinamente a una concepción integral del desarrollo. En 1941 fundó en Marsella el centro de investigación y acción Economía y Humanismo, realizando estudios de planeamiento urbano y habitacional, primero en Lyon, y luego en otras ciudades francesas. Estas actividades fueron continuadas en París por el Institut International de Recherche et de Formation en vue du Développement Harmonisé (IRFED). Allí empezaron a brindarse cursos regulares basados en los métodos y técnicas de investigación sobre planificación del desarrollo diseñadas por Lebret, ofrecidos a líderes políticos y técnicos, especialmente provenientes de los llamados países subdesarrollados y pos-coloniales de América latina, África, Oriente Medio y Asia. Entre los argentinos que participaron se destacan Floreal Forni, Federico Lannes, Julio Neffa, Alberto, Diéguez, Angélica Bonnahon, Ezequiel Ander-Egg y otros.
Junto con Henri Desroche, miembro también de Economía y Humanismo, participó activamente en el intenso y desafiante diálogo católico-marxista de esos años. Otro colaborador muy cercano fue el dominico Jacques Loew, destacado “cura obrero” en el puerto de Marsella.
Asimismo Lebret brindó asesoramiento a diversos gobiernos, tanto en el plano de las formulaciones conceptuales como de la práctica, logrando elaborar herramientas innovadoras para la investigación y puesta en marcha de programas de desarrollo en Latinoamérica, especialmente en Brasil, Perú, Chile y Colombia, en el Líbano y Vietnam, y en varios países africanos.
Se integró en 1953 a un grupo de alto nivel dentro de la Organización de las Naciones Unidas para establecer los “Niveles de Desarrollo en el Mundo”. Recorrió varias veces América latina y bajo su impulso se creó la Sociedade para Análises Gráficas e Mecanográficas Aplicadas aos Complexos Sociais (SAGMACS) que funcionó entre 1947 y 1964 en San Pablo. También bajo su inspiración se fundó en Montevideo en 1957 el Centro Latinoamericano de Economía Humana (CLAEH), hoy instituto universitario, desde donde surgió uno de los principales aportes sobre el desarrollo local y de prácticas de intervención social para nuestra región. Por esos años, en compañía del médico brasileño Josué de Castro, impulsó una campaña internacional para luchar contra el hambre y las desigualdades.
Lebret estuvo en la Argentina al menos en dos oportunidades (1947 y 1965). Su influencia se institucionalizó sólo fugazmente, aunque impactó en un buen número de intelectuales y profesionales entre los que sobresalen sociólogos, economistas y arquitectos como Luis Morea, Jorge Enrique Hardoy, Alberto Ricur, Ramón Gutiérrez, Adolfo Buscaglia, Julio Neffa, Luis Roggi, Floreal Forni, Gonzalo Cárdenas, entre otros. También algunos, como Atilio Borón y Ezequiel Ander-Egg, mencionan a Lebret en las trayectorias de sus biografías intelectuales y laborales.
Constituido en 1963 el Centro Argentino de Economía Humana (CAEH), con una existencia efímera debido en gran parte a que varios de sus miembros, profesores de la Universidad de Buenos Aires, debieron emigrar o alejarse de la vida académica a raíz de la intervención de la UBA por Juan Carlos Onganía en 1966. Por caso, Luis Morea, subdirector del Centro de Investigaciones de la Vivienda de la Facultad de Arquitectura (1964-66) en los temas de Condiciones de Habitabilidad de Vivienda. Morea, volcado también a una intensa vida política, integraba el Equipo de Vivienda de la Democracia Cristiana y lideró en su momento la oposición al Plan Bonet de la Revolución Libertadora que pretendía demoler el barrio de San Telmo en Buenos Aires y erigir enormes monoblocks corbuserianos.
Otros integrantes del CAEH se centraron en el análisis de las condiciones de vida de los “barrios provisorios” de erradicación de villas de emergencia que había realizado la Revolución Libertadora entre 1956 y 1958. Forni y Neffa, junto con Gonzalo Cárdenas –referente luego de las llamadas Cátedras Nacionales en la UBA– brindarán cursos de formación en la CGT, y serán más tarde protagonistas en la fundación del CEIL- CONICET (Centro de Investigaciones Laborales).
Del desarrollo integral al sustentable
Lebret fue pionero –junto al econo mista François Perroux, promotor de los polos de desarrollo– de un nuevo enfoque del planeamiento urbano y territorial, y elaboraron la visión fundacional de la Economía Humana buscando “el desarrollo de todo el hombre y de todos los hombres”. Este objetivo del desarrollo será pro puesto repetidamente por Lebret y asumido expresamente por Pablo VI en la encíclica Populorum Progressio (1967). En efecto, Pablo VI lo cita expresamente: “El desarrollo no se reduce al simple crecimiento económico. Para ser auténtico debe ser integral, es decir, promover a todos los hombres y a todo el hombre. Con gran exactitud ha subrayado un eminente experto: «Nosotros no aceptamos la separación de la economía de lo humano, el desarrollo de las civilizaciones en que está inscrito. Lo que cuenta para nosotros es el hombre, cada hombre, cada agrupación de hombres, hasta la humanidad entera»” (PP 14).2
Se impone un “desarrollo integral” y una economía al servicio del hombre. Precisamente “desarrollo integral” era el concepto sobre el cual se asentaba toda la obra de Lebret. Recientemente, esta perspectiva se ha visto confirmada con la llamada de Francisco al cuidado de la creación mediante un desarrollo sustentable. Además hay que indicar que Lebret perteneció al grupo brillante de una generación que renovó la relación Iglesia-mundo expresada en el Concilio Vaticano II, y, en ese sentido, hay que recordar que fue perito conciliar con especial participación en la confección de la constitución pastoral Gaudium et Spes. Las nuevas perspectivas teológicas que así se abrieron generaron una revisión del catolicismo social o “acción social católica”. En este contexto, se insertaría el aporte de Lebret, que pretende, como ya dijimos, superar el exclusivismo económico de las tesis desarrollistas, proponiendo el “modelo de desarrollo integral y armonizado”. Tal vez su relativa muerte temprana le impidió advertir el fracaso de los programas desarrollistas y la comprensión del subdesarrollo en términos de una conflictiva dependencia interna y externa. Estos aspectos serán explicitados por la conciencia eclesial en Medellín (1968) y poco después por Gustavo Gutiérrez con su Teología de la Liberación (1971), imprimiendo un giro espectacular al debate teológico y al accionar de la Iglesia latinoamericana, con repercusiones hasta el día de hoy en la Iglesia universal. Ahora bien, Lebret no alcanzó a terciar en estos nuevos rumbos pero sí logró preparar el camino en forma precursora. Recordemos que estuvo muy cerca del diálogo entre marxistas y cristianos en Francia, y por eso muchos lo ubican como un precursor de la Teología de la Liberación. Retomando su decisiva contribución a la redacción de la encíclica Populorum Progressio, hay que destacar que con ella se abre un ciclo temático sobre el desarrollo en el magisterio social de la Iglesia cuya última actualización la encontramos en la encíclica Laudato si del papa Francisco.
En efecto, Juan Pablo II, en la Sollicitudo Rei Socialis, al conmemorar en 1987 los veinte años de la Populorum Progressio, afirma el ensanchamiento del abismo y aceleración de las diferencias Norte-Sur, y ya no sólo la contraposición Este-Oeste. A su vez, Benedicto XVI publicó Caritas in Veritate (2009), a poco más de cuarenta años de Populorum Progressio, volviendo a hacer un nuevo balance de la concepción del desarrollo, pero ya sumidos en plena vigencia del proceso de globalización y en un mundo policéntrico. En ese cauce cincuentenario hay que ubicar la Laudato si de Francisco, que puede ser entendida como el discernimiento cristiano ante el “desarrollo sustentable” y la cuestión ecológica.
Llama la atención que en su carta Francisco menciona y rescata autores de gran peso teológico como Romano Guardini (1885-1968), también perteneciente a la pléyade de excelentes teólogos que preparó y contribuyó a la realización del Concilio, pero no lo haga con Lebret, que específicamente, también en forma pionera –interrogándose sobre “el suicidio de Occidente” – alertaba sobre los límites del crecimiento economicista que nos conduciría a una situación ecológica y social insostenible como la que hoy estamos constatando.3
A modo de conclusión, el pensamiento y la obra de Lebret pueden ser entendidos como un puente entre los últimos y mejores tramos del catolicismo social clásico, y el comienzo de una mirada más crítica y estructural del desarrollo, en una perspectiva y abordaje interdisciplinar, que pueden inspirar una tarea todavía pendiente en nuestra región.
Además Lebret y sus seguidores fueron capaces de trascender el ámbito eclesial y proyectarse en la esfera pública e internacional. Pese a cierto olvido y discontinuidad, a cuyas razones estamos abocados en una investigación en curso, consideramos que hay un núcleo de su pensamiento y de su práctica que permanecen vigentes. La relectura de los postulados de Economía y Humanismo y el acumulado de experiencia hasta el presente pueden inspirar un renovado modo de pensar y actuar, especialmente a profesionales y estudiosos de diversas disciplinas, en pro de un desarrollo integral, humano y sustentable, atentos al “cuidado de la casa común” al que exhorta hoy el papa Francisco
Fuente: REVISTA CRITERIO N° 2425, Eloy Mealla Licenciado en Filosofía con Posgrado en Cooperación y Desarrollo
1-Posiblemente el estudio más completo sobre Lebret: Pelletier, Denis, Economie et Humanisme. De l' utopiecommunitaire al combatpour le tiers-monde, LesÉditions du Cerf, Pais, 1996. Ver también bibliografía completa de Lebret, y las publicaciones de Economía y Humanismo en: http://www.lebret-irfed.org
2-El texto citado por Pablo VI es: L. J. Lebret. O. P., Dynamiqueconcrète du développement, París, Economie et Humanisme, Les EditionsOuvrières, 1961, pág. 28.
3-Lebret, L.-J. ¿Suicidio o supervivencia de occidente?, Desclée de Brouwer, Bilbao, 1968. Original francés, 1958.
Dans beaucoup de villages rencontrés durant ma mission à Madagascar, les habitants doivent parcourir de longues distances pour disposer d’eau potable pour la cuisine et pour se laver. Il faut porter les lourds bidons par tous les moyens possibles et le plus souvent à bout de bras ou sur la tête des enfants et des femmes.
Beaucoup heureusement, sont dotés non pas d’un accès à l’eau dans les maisons, luxe jugé inaccessible, mais à des bornes fontaines réparties dans le village pour être à proximité des habitations. Cependant, même dans ce cas, il y a parfois des problèmes de fuites et de gaspillage.
Dans la commune d’Adoharanomaintso, accompagné de l’équipe de Fivoy, j’ai pu rencontrer les membres de la plateforme des usagers de l’eau (Vovonana). Il faut savoir qu’une commune rurale à Madagascar regroupe un bourg central, siège de la commune, et plusieurs villages appelés fokontany (prononcez « fouktane »), qui peuvent être éloignés jusqu’à 35 km du bourg, ce qui se traduit en une journée de transport tant les pistes sont en mauvais état. Dans le cas présent il y a 11 fokontany. Or, en plus du Vovonana pour la commune, il y a un comité local des usagers de l’eau (KOPA) dans chaque fokontany. Tous les Kopa ont tenu à être représentés pour me rencontrer, ce qui est un grand honneur qu’ils me font, et qui témoigne de leur volonté de faire connaître leur action et de leur attente pour bénéficier d’un soutien.
Le Président du Vovonana, Jean-Marie Fidèle, explique pourquoi ils se sont organisés, en 2014. Des associations avaient installé le système d’adduction d’eau puis s’étaient retirées. Le système fonctionne par gravitation, avec constitution d’un réservoir qui alimente ensuite les bornes-fontaines.
Cependant, rapidement, les infrastructures se sont dégradées et des fuites sont apparues, soit dans les conduits soit aux robinets. La plateforme et les Kopa se sont constitués pour effectuer les travaux de maintenance, mais aussi pour décider et faire respecter des règles dans l’accès à l’eau. Concrètement, chaque usager paye une cotisation, une fois par an, pour la maintenance (montant équivalent à 0,75 €), versée en nature au moment de la récolte, et dans le bourg une somme très modique est perçue par bidon (équivalent à 0,0125 €). L’accès aux bornes fontaines est contrôlé par des fontainiers dans le bourg et par les membres des Kopa dans les fokontany. Des plages horaires sont aussi, définies : en fonction des variations dans le débit des sources, des limitations de quantité accessible à chacun sont instaurées. Le Vovonana et les Kopa perçoivent les abonnements et les paiements, contrôlent les accès et font les réparations courantes. Certaines réparations plus importantes sont confiées à un technicien.
Fivoy est intervenue au départ pour sensibiliser la population et former les membres du Vovonana et des Kopa à la gestion financière. Tout cela est désormais bien rôdé et fonctionne sans problème important selon les participants.
Il faut noter que l’action du Vovona et des Kopa s’étend dans deux directions :
1/ la protection de la qualité des sources par un reboisement sur les bassins versants,
2/ la diffusion d’équipements d’hygiène (latrines et douches) dans les bâtiments publics (écoles, centres de santé, mairies, maisons communautaires, églises) et chez les particuliers. Ils interviennent aussi dans les écoles.
Ainsi la maintenance des systèmes d’adduction d’eau potable est assurée par ces comités émanant de la population.
Faut-il admirer cette capacité collective à s’organiser ou déplorer que les services de l’Etat ne jouent pas leur rôle de services publics ? C’est aux citoyens malagasy d’en décider…
Pour éclairer ce débat, il faut observer que toute la gestion de l’eau potable ne repose pas uniquement sur les populations. Un accord existe entre la région Haute Matsiatra et Le Grand Lyon (Lyon Métropole) en France, pour mener un programme d’investissements dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. C’est dans le cadre de ce programme qu’ont été mises en place les infrastructures de la commune d’Adoharanomaintso. Ce programme permet aussi de réaliser les études géologiques permettant à la région de disposer d’un plan d’aménagement.
Or, il est intéressant de noter que cette intervention de Lyon Métropole s’appuie sur un dispositif législatif français trop méconnu et trop peu utilisé. La loi Oudin-Santini autorise depuis 2005 les collectivités, syndicats et agences de l’eau à consacrer jusqu’à 1% de leur budget eau et assainissement pour financer des actions de solidarité internationale dans ces secteurs.
Dans le cas présent, la mise en œuvre de cette loi par la métropole lyonnaise permet non seulement un apport financier significatif mais un transfert de savoir-faire car ce sont des entreprises du secteur de l’eau et de l’assainissement qui interviennent. La Direction régionale du Ministère de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène de Haute Matsiatra est ainsi amenée à se doter d’un plan d’action.
Fivoy s’efforce de renforcer le plus possible cette intervention de l’Etat. Elle rencontre régulièrement cette direction, participe activement aux réunions publiques sur le sujet et organise à l’occasion de la journée internationale de l’eau, le 22 mars de chaque année une manifestation festive à laquelle la directrice régionale est invitée. Ainsi Fivoy agit à la fois pour mobiliser les populations et pour impliquer les services de l’Etat. Cette conjonction est une des caractéristiques de la démarche de transformation des sociétés promue par le Réseau international pour une Economie humaine.
Michel Tissier
Comme malheureusement dans beaucoup d’autres zones à Madagascar, l’école est une école FRAM, c'est-à-dire qu’elle vit exclusivement des moyens fournis par les parents ; non seulement pour le bâtiment, les équipements et les fournitures scolaires, mais aussi pour le salaire des enseignants, versé non pas en espèces, mais en sac de riz et de haricots. L’Etat est complètement absent et la municipalité est elle-même très pauvre. La population est totalement abandonnée à elle-même.
Dans ce contexte particulièrement dur à vivre et désespérant, un groupe de femmes a depuis plus de dix ans, pris l’initiative d’organiser cinq mois par an une cantine scolaire.
Pourquoi ne pas laisser les enfants manger tout simplement chez eux ?
C’est que ces cinq mois, entre novembre et mars, sont ceux de la soudure, c'est-à-dire ceux qui précèdent la nouvelle récolte de riz. Les réserves de la précédente récolte sont épuisées dans beaucoup de familles et elles sont en mode de survie tout en devant travailler très dur dans les rizières. Comme le dit la Présidente du groupe, si les enfants ne mangent pas, ils ne viennent plus à l’école ou, s’ils y viennent, ils s’endorment pendant les cours. Les femmes ont donc décidé de s’organiser pour que soit mise en place une cantine scolaire. Et s’organiser dans un tel contexte, c’est toute une affaire !
Il faut de la nourriture, un lieu à l’abri de la pluie, fréquente en cette saison, des équipements pour la cuisine, du combustible pour la cuisson, des cuisinières, des personnes pour servir et faire la vaisselle. Sans oublier l’eau pour que les enfants se lavent les mains, des toilettes pour qu’ils fassent leurs besoins à l’écart.
Pour tout cela, elles mettent les parents à contribution et se mobilisent elles-mêmes. Elles peuvent aussi compter sur FIVOY (prononcez « fivouille ») organisation d’appui, membre du RIEH, qui bénéficie elle-même du financement d’un organisme allemand, KAB (Katolischen Arbeitnehmer Bewegung). Depuis plus de 15 ans, FIVOY forme et appuie des groupes de femmes dans quatre communes de la région. L’association apporte notamment des outils et des méthodes pour s’organiser. Le soutien financier de KAB est indispensable, mais il est très loin de couvrir tous les besoins et le pourcentage des dépenses qu’il couvre diminue chaque année.
La contribution des parents est aujourd’hui de 50% pour le riz, de 100% pour les haricots et de 50% pour les brèdes (légumes feuilles couramment consommés à Madagascar). Le riz est collecté au moment de la récolte en avril et mai et stocké dans un grenier. Pendant deux mois, les femmes en charge de la gestion sont présentes pour recevoir les contributions en tenant une comptabilité très rigoureuse. Le stockage suppose un espace volumineux et surveillé car les risques de vol sont importants. Actuellement la cantine et le stockage se font dans une « Maison des femmes », construite par elles, bien sûr, qui abrite aussi d’autres activités.
Pour pouvoir inscrire les enfants, il faut contribuer et les contrôles sont rigoureux. Toutefois, l’association des parents qui gère l’école et qui connaît bien la situation des familles peut décider de réduire les quantités à verser, voire même de demander une contribution sous forme de travail à la cuisine ou dans le service.
Une formation des femmes, intervenant dans la cuisine et les services a été organisée, notamment pour le respect de règles d’hygiène. Règles qui sont ainsi diffusées aussi dans les familles. Des techniques de chauffage sont également travaillées pour réduire la consommation de bois et de charbon de bois, ainsi que des fours solaires. A noter que les cuisinières se sont montrées peu disposées à changer leurs méthodes traditionnelles plus consommatrices en bois mais aussi plus rapides. Il a fallu les convaincre et même, au bout d’un certain temps imposer le changement.
Un autre point remarquable est que les femmes ont décidé de constituer un capital pour assurer la pérennité de la cantine, y compris dans la perspective d’un retrait total du financeur allemand. Ainsi, au-delà du nombre de sacs de riz nécessaires pour l’alimentation, un grenier spécial est constitué à partir d’une contribution complémentaire de 5 mesures. Ce riz, vendu quand les prix sont au plus haut, permet de racheter des quantités plus importantes quand les prix sont au plus bas. Le capital augmente ainsi chaque année avec la perspective à terme de pouvoir non seulement reconstituer le stock mais dégager des bénéfices pour le fonctionnement. Un mécanisme habituellement utilisé par les spéculateurs, mais qui est ici au service de l’intérêt général !
Tout cela nécessite une organisation qui ne relève en rien de ce qu’on appelle avec une nuance de mépris : l’économie informelle. C’est bien d’économie humaine qu’il s’agit. Il y a le comité des parents qui prend en charge tout ce qui concerne l’école. Il est constitué pour la cantine scolaire un comité de la cantine comprenant l’association des femmes du village (qui mène aussi d’autres activités sur le village), le comité des parents, les enseignants, une animatrice de FIVOY. 9 groupes de 8 femmes se relaient pour faire la cuisine. Deux femmes sont responsables de l’organisation d’ensemble. Elles tiennent dans un cahier une comptabilité très rigoureuse avec, jour par jour, les aliments achetés, la part des stocks utilisés, les menus servis, le nombre d’enfants présents. Cette gestion rigoureuse permet de tenir chaque année, en début et en fin de la période de fonctionnement de la cantine une Assemblée générale avec tous les parents participants. C’est là que sont prises toutes les décisions importantes, notamment le montant des contributions à verser, les investissements à réaliser. Les cahiers permettent aussi un rapport très régulier au bailleur de fonds KAB.
Grâce à tout cela 250 enfants font au moins un bon repas 5 jours par semaine pendant 5 mois.
Une autre cantine fonctionne de la même manière dans le village de Tsarahonenana (commune d'Anjoma), toujours avec l’appui de Fivoy. Celle-ci sert 380 repas par jour. Et, dans ce village, les femmes ont réussi à mobiliser aussi les hommes. On a besoin de bras pour puiser l'eau du puits et pour casser les bûches !
Certains parleront d’une goutte d’eau dans un océan de misère. Ils ont bien tort. D’abord parce que 250 et 380 enfants qui évitent la malnutrition, ce n’est par une goutte d’eau, c’est une oasis de bien-être. Ensuite parce que ce modèle fait école dans les villages alentour. Déjà les femmes des deux groupes échangent entre elles pour tirer le meilleur parti des deux expériences. Et au RIEH de Madagascar et d’autres pays de faire en sorte qu’il se répande. Enfin parce que ces femmes prennent conscience de leur capacité collective à s’organiser et à obtenir des résultats. Et elles ont envie d’agir aussi sur d’autres enjeux. Des leaders se dégagent et l’une ou l’autre d’entre elles pourraient bien prochainement être élues au conseil communal, voire un jour comme maire.
Félicitations et encouragements à elles toutes !
Michel Tissier
Extracto de la entrevista realizada por Rogelio Oré a Michel Azcueta, incluida en el libro: LA REVOLUCIÓN SILENCIOSA. Proyectos y personas que forjan la responsabilidad social.
Michel Azcueta, maestro y político español nacionalizado peruano es un referente de la RIEH
Respecto a la llamada globalización: ¿qué opinas del actual modelo?
Yo siempre distingo entre dos matices distintos: hay un proceso de universalización que considero un fenómeno altamente positivo, si se entiende como la idea de: el planeta como nuestra casa. ¿Cómo no voy a querer eso? Ojalá que se avance más en este sentido. Pero, la universalización es diferente de la globalización económica, que está controlada por una minoría individualista y egoísta a nivel mundial. Yo creo que son dos caras distintas. La globalización financiera la seguimos viviendo y lamentablemente está generando casi dos especies humanas: los que gobiernan y mandan, y los otros que están absolutamente marginados. Esa palabra que viene de los años sesenta y que ya no se usa tanto, pero que sirve para definir a miles de millones de seres humanos que no cuentan con nada y no significan nada.
¿A dónde vamos? Dentro de poco entre cuatro gatos van a producir y vender, ¿y los demás qué? Hay un egoísmo feroz, una apropiación de las riquezas por una minoría cada vez más pequeña a nivel mundial, pero con ramificaciones en todos los países. Por otro lado, hay muchos aspectos positivos de lo que llamamos universalización: el que no haya fronteras, el que podamos compartir la información, la tecnología, los avances en salud. Ojalá generemos la construcción de una cultura universal, con los aportes de cada pueblo; eso es lo que me gustaría.
¿Cómo fortalecer el rol del ciudadano respecto a la actuación de las empresas y su compromiso social?
Yo creo que hay que comenzar por tener esa visión integral por parte de cada persona. Claro que eso cuesta. Vivimos en una sociedad donde cada uno se mira el ombligo, inclusive aquellos que quieren cambiar las cosas, que quieren aportar; nos falta esa visión integradora. Yo creo que un ciudadano del siglo XXI debería considerar las pasadas experiencias, debería escoger las noticias que lee. La información deber servir para tener la visión integral. No es fácil, pero hay que hacerlo.
¿Ves alguna diferencia entre los jóvenes idealistas de la década de los 70 y los jóvenes del movimiento “antiglobalización”?
Quizás habría que preguntarles a ellos. Yo creo que eran otros tiempos, otro estilo de vida. Me parece que en esa época la gente era más desprendida; ahora se miran mucho a sí mismos, incluyendo a aquellos que quieren hacer algo, quizás ahora son más materialistas. Y no utilizo el materialismo como una expresión peyorativa, sino como la actitud de conseguir cosas, de conquistar algo. Nosotros no sabíamos lo que iba a ocurrir, ni siquiera con nuestras vidas. Ahora se valora la estabilidad, el dinero, los sueldos. Además creo que teníamos otro modelo ideológico. Ahora se habla de cosas que no se quieren, pero lo que se quiere está aún por construir. Son etapas y contextos muy distintos también.
¿Cómo definirías la Responsabilidad Social, desde tu experiencia?
Para mí es el complemento a nuestra visión y responsabilidad personal. Es lograr compartir objetivos y distribuir responsabilidades, o más bien corresponsabilidades. Me gusta más la palabra corresponsabilidad. Partir de objetivos comunes, de beneficios comunes; sin ningún temor de decirlo. Cuando hay una Responsabilidad Social es porque existe algo que todos queremos. Ahora, al ser todos responsables, todos deberíamos compartir los beneficios. En este contexto, nosotros como personas individuales, las ONG, la empresa privada, el sector público… deberíamos trabajar juntos.
Compartimos este valioso artículo de Luis Razeto Migliaro, chileno, autor de umerosos libros sobre economía solidaria publicado en "El blog de Luis Razeto" el 11 Oct 2019.
El historiador Fernand Braudel, en su libro Las Civilizaciones Actuales, sostiene que las civilizaciones surgen “marcadas por las tierras, los relieves, los climas, las vegetaciones, las especies animales, las condiciones naturales, el medio ambiente natural y transformado”. Siguiendo a Arnold Toynbee, señala que para que se origine una nueva civilización “es necesario que la naturaleza se le presente al hombre como un desafío, como una gran dificultad que vencer; si el hombre acepta el desafío, pone los cimientos de una civilización”.
Pocas dudas caben de que la naturaleza y el medio ambiente plantean hoy a la humanidad desafíos inéditos, gigantescos, de esos que obligan a crear y desarrollar una civilización nueva, distinta a las anteriores. El cambio climático y los fenómenos de sequías e inundaciones que se le asocian; la contaminación de la atmósfera y de los océanos, ríos y lagos; la desertificación y los incendios de bosques; la extinción de especies y los desequilibrios ecológicos; el agotamiento de energías fósiles y de importantes recursos naturales no renovables; son realidades que se están acentuando, que desafían a la humanidad entera, y que nos plantean la necesidad de encontrar mejores formas de alimentación, de generación y empleo de la energía y de los recursos naturales, de ocupación y habitación del territorio, de producir, de consumir, de desarrollarnos.
Rasgo distintivo de las civilizaciones ha sido en el pasado, y es en el presente, su modo particular de establecer las relaciones entre los humanos y la naturaleza. Como dice el mismo Fernand Braudel, “una civilización es una economía”, entendiendo que la economía es, en su esencia, el proceso de intercambio vital entre los humanos y la naturaleza, que los transforma a ambos.
Pero especifica el mismo autor: “Es verdad que en el origen de una civilización hay un reto de la naturaleza; es verdad que hay una respuesta de los seres humanos; pero no es forzoso que a consecuencia de ello surja una civilización; surgirá cuando se hayan encontrado respuestas mejores a las anteriores”, que superen el desafío.
Y encontrar y desarrollar respuestas mejores; y principalmente una nueva y mejor economía – la economía solidaria, cooperativa y colaborativa que proponemos y que ya muchos practicamos – depende básicamente de nuestro conocimiento sobre la realidad que es necesario transformar; de la creatividad con que abordemos la búsqueda y la proyectación de soluciones originales y eficaces; de la autonomía de nuestras iniciativas respecto a los modos anteriores de afrontar los problemas; y de la solidaridad que manifestemos en la organización de la sociedad. Y aún más en la base de todo ello, como condición de todo ello, tendremos que desarrollar nuevos modos de ser, de vivir, de aprender, de trabajar, de consumir, de relacionarnos, de comportarnos, de organizarnos, que a su vez suponen profundizar la comprensión del sentido de la vida, elaborar una nueva ética individual y social, y desplegar una renovada espiritualidad.
Luis Razeto
Con conocimiento, creatividad, autonomía y solidaridad podemos transformar el mundo. (Luis Razeto)
Ce mercredi 16 octobre, à Kinshasa, devant un parterre de ministres et de membres du corps diplomatique accrédité en RDC, le Chef de l’Etat a lancé son « Programme accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités en RDC ». Dans son discours le président de la République a annoncé que ce programme contient trois composantes, à savoir :
A Bukavu ce jeudi 17 octobre 2019, conviés à une réflexion libre sur « comment agir ensemble pour lutter contre la pauvreté » par le Centre de Partage en Ressources et Savoirs (CEPRES), membre du Noyau Local RIEH de Bukavu, dix jeunes ont célébré de cette manière la Journée Internationale pour l’éradication de la pauvreté.
- Que peuvent faire les pouvoirs publics pour les jeunes de Bukavu et de l’intérieur du pays ?
- Quelles initiatives des jeunes peut-on présenter à toute instance prête à les appuyer ?
- Que peut faire le jeune pour lui-même ?
Au lieu de rêver au paradis promis dans les discours des politiciens, le jeune doit avoir comme clé de lecture de tout ce qui lui est présenté comme opportunité, qu’il y a ce que l’Etat peut faire et ce qui n’est pas en son pouvoir. En principe, « On ne peut attendre des pouvoirs publics que la facilitation des conditions dans lesquelles peuvent s’exprimer les initiatives privées : routes, écoles, sécurité, électricité, etc » (Dieudonné Akilimali). Mais aussi et spécialement pour la RDC, « L’Etat doit mettre en place un système de taxation qui soutienne le développement et non pas qui tue les initiatives existantes. » (Justin Shamamba). C’est aussi une obligation que « Les services étatiques procèdent à l’identification des jeunes détenteurs d’un savoir-faire bancable et des institutions publiques et privées à même de les accompagner » (Ladeige Mbombo). Toutefois, « Le gouvernement doit garantir les crédits contractés par les jeunes qui entrent dans la vie active sans rien à présenter comme garantie devant les exigences des banques. » (Justin Shamamba). Il est souhaitable aussi que « Le gouvernement garantisse la mise en place d’un système de crédits rotatifs aux jeunes par un fond d’appui tiré des impôts et taxes payés par les citoyens » (Ladeige Mbombo). Cela parce que, quel que soit ce qui est promis, l’accès à ces crédits ou appuis de l’Etat passera par des systèmes qui ressemblent aux banques. Or, « Une banque ne peut pas aider les pauvres. Pour être ‘’aidé’’, il y a toujours des critères. » (Dieudonné Akilimali). C’est pourquoi, « les jeunes qui commencent leurs expériences entrepreneuriales devraient être exonérés au moins au début de leurs initiatives. » (Olivier).
Les initiatives actuelles des jeunes sont-elles de nature à leur faire accéder aux aides et appuis de l’Etat ?
Qu’est ce qui doit être fait pour y parvenir ?
Il est impératif de « fédérer les initiatives entrepreneuriales des jeunes comme innovation des jeunes pour une synergie capable de soutenir un plaidoyer pour leur accès aux fonds d’appui et opportunités à mettre sur pied pour concrétiser les ambitions exprimées par le Chef de l’Etat et son gouvernement. » (Carine Neema Munguankonkwa). Et le dire n’est pas rêver, parce que des initiatives qui en donnent l’image existent. C’est le cas de « l’expérience Youth Connect déjà opérationnelle à Bukavu et reconnue par le gouvernement congolais. C’est un espace accompagné par le PNUD et qui est à capitaliser pour un plaidoyer en faveur de l’appui aux initiatives des jeunes. » (Didier Katembera) De son côté, « La Synergie des Organisations pour l’Aménagement de l’Espace pour la Paix et le Développement (SOAEPAD) est une plate-forme œuvrant dans le domaine agricole en Territoire de Walungu qui nécessiterait des fonds pour produire plus de vivres. » (Emmanuel Shanganyi).
Dans tout ceci, il y a certainement ce que le jeune peut faire pour lui-même à l’instar de ce jeune qui pense que « toute la ville de Bukavu se plaint du problème des immondices. Et pourtant il est possible de transformer les sachets plastiques en pavés et d’autres déchets ménagers en engrais ou combustible. » (Prince Kitumaini). En premier lieu, le jeune devrait s’insérer dans les étapes du processus à suivre pour atteindre l’aide du gouvernement. Pour ce faire, un appui peut lui être fourni par le PNUD ou USAID en collaboration avec Youth Connect ou une synergie des jeunes entrepreneurs à contacter après avoir élaboré un document de plaidoyer.
Mais, le plus important, c’est l’effort que le jeune doit faire sur lui-même pour changer ses habitudes et comportements. Certains y sont parvenus en participant à des conférences-débats sur le leadership transformationnel en vue de répondre au besoin de s’adapter, pour mieux affronter les défis présents dans la communauté.
Enfin, cette conscience acquise, il est salutaire pour la société de s’investir dans un processus de changement des mentalités dès le plus jeune âge, par des initiatives d’encadrement des enfants dans la découverte et la valorisation de leurs talents.
Le changement durable est à ce prix. A Bukavu, un certain nombre d’initiatives vont dans ce sens.
C’est le cas de l’expérience du ‘’Mouvement TAPORI’’ accompagné par ATD Quart Monde, du mouvement scout, de Bukavu Youth Action Center et du préceptorat SOAEPAD qui veulent orienter les jeunes selon leurs aptitudes.
Bukavu, 17 Octobre 2019
Prosper Hamuli Birali
Modérateur du Noyau Local RIEH de Bukavu
Le 17 octobre de chaque année, les plus pauvres et tous ceux qui refusent la misère et l'exclusion, se rassemblent dans le monde entier, pour témoigner de leur solidarité et de leur engagement pour que la dignité et la liberté de l’Homme et de tous les hommes, soient respectées. Le Réseau Internationale d’Economie humaine en témoigne, dans ses actions locales et dans son combat quotidien à travers le monde.
Le point de vue d’un jeune congolais de la RDC, portant toute l’espérance d’un pays s’exprime :
« Mon pays, la RDC est un géant assis sur un sac d’or, qu’il ne peut atteindre…
Nous en sommes réduits à n’être qu’un colosse aux pieds d’argile ! Nous avons un magnifique pays qui regorgent de ressources naturelles de toute nature : 155 millions d’ha de forêts, plus de la moitié de notre territoire moitié est estimé deuxième poumon mondial, par sa surface ; les richesses de notre sous-sol sont innombrables : plus de 1 100 minéraux et métaux précieux ; 80% de terres arables pourraient nous nourrir à satiété et pourtant, notre population qui compte 90 millions d’âmes sur une superficie de 2 345 409 km², est parmi les plus pauvres du Monde
Comment gérer ce paradoxe !
De fait, selon la Banque Mondiale, la population de la RDC vit avec environ moins de 2 $ ou € par jour. Ceci se justifie par le fait que certains besoins vitaux ne sont pas satisfaits et poussent la jeunesse de tout un pays dans ses retranchements. Des milieux d’enfants ne vont pas à l’école, on relève un taux de malnutrition très élevé, ainsi que la prostitution des mineurs et l’abandon des familles par les pères…
Alors certes, pour António Guterres, Secrétaire général de l'ONU, on ne pourra mettre fin à la pauvreté des enfants sans s’attaquer à la pauvreté des ménages, la première procédant souvent de la seconde. L’accès à des services sociaux de qualité doit être une priorité, alors même qu’aujourd’hui près des deux tiers des enfants n’ont aucune protection sociale. Rien n’est plus vrai qu’en RDC.
Peut-être une situation due, en partie, à la présence des groupes armés qui fourmillent, dans certains coins du pays, comment ne pas réagir devant des champs et des villages entiers décimés par la violence, obligeant les habitants qui ont tout perdu, à errer dans les villages voisins (Beni, Butembo, Fizi, Kalehe et Kasaï) …
mais aussi, peut-on y lire un manque de volonté de nos dirigeants pour qu’une bonne gouvernance, moins corrompue, devienne un pilier porteur de notre territoire. Selon l’ancien conseiller du président Joseph Kabila, la RDC perdrait 15 milliards de dollars par an à cause de la corruption (Rapport 2018 de Luzolo Bambi).
Le vœu de toute la population est de voir le Congo devenir un pays de droit, libre et démocratique. Un pays qui prône la justice en punissant les coupables.
Pourtant notre pays est fort de sa jeunesse !. Il faut une prise de conscience collective forte pour que la pauvreté ne soit plus au rendez-vous, au pays de Lumumba.
Pour surmonter ces difficultés, des communautés se réunissent pour trouver des solutions.
Déjà au Kasai après le phénomène Kamwina Nsapu qui a endeuillé et dévasté plusieurs villages, la vie revient petit à petit. Des villages sont en reconstruction, des champs ont repris leurs verdures.
Dans les Kivu, malgré ses difficultés, Beni et Butembo continuent à être le grenier des villes de Bukavu et de Goma ; pour ne pas citer Kalehe et Fizi.
Des jeunes s’engagent dans l’entreprenariat soutenues par le gouvernement, certaines entreprises jadis aux arrêts sont remises en marche comme la Sucrerie de Kiliba au Kivu, les entreprises minières au Katanga et dans les Kasai.
Leila Zerrougui, à la tête de la mission de l’ONU au Congo, reconnait les avancées, de la RDC devant le Conseil de Sécurité. Elle s'était notamment félicitée des nouvelles dynamiques positives en RDC à la suite de la transition pacifique du pouvoir en début d’année.
Pour rappel, le Monde célèbre la journée internationale de la lutte contre la pauvreté. Elle est célébrée sous le thème :
« Agir ensemble pour donner aux enfants, à leurs familles et à la société les moyens de mettre fin à la pauvreté »
La RIEH Uruguay comparte el enlace a esta Declaración, y promueve la adhesión a la misma, por considerarla de interés y valor en función de nuetros objetivos:
" Las organizaciones, redes y entidades abajo firmantes nos sentimos parte del llamamiento realizado por el Foro Social Mundial de Economías Transformadoras (FSMET2020 Junio 25-28) para lograr la confluencia de los diferentes movimientos que contribuyen en la construcción de “otro mundo posible” donde las personas y el medio ambiente se pongan en el centro de la economía." FSMET2020
En la Sede del CLAEH Realizo Universidad es una sobri bajo el título cooperativismo foro " experiencias cooperativas Para Una Economía Humana ". Universidad CLAEH se Realizo un foro Sobre cooperativismo bajo el título " Experiencias cooperativas párrafo Una Economía Humana ."
En la sede de la Universidad CLAEH se realizó un foro sobre cooperativismo bajo el título «Experiencias cooperativas para una economía humana».
La actividad tuvo lugar el pasado 26 de setiembre y fue organizada por la Red Internacional de Economía Humana.
Contó con la participación de tres cooperativas invitadas, que compartieron su experiencia: Molinos Santa Rosa, Librecoop y Triex.
Las cooperativas como modelo de gestión y como creadoras de sujetos cooperativos, cómo se sustentan y cómo se proyectan fueron algunos de los temas que guiaron el foro.
MAS INFORMACION
Consultar información sobre el FORO III: ECONOMIÍA HUMANA EN LAS EMPRESAS URUGUAYAS
TRES CASOS EXITOSOS
SíntesisSíntesis de las exposiciones de los tres empresarios en el Foro "Empresas para una Economía Humana" realizado en la sede de ACDE el 26 de junio de 2019.exposiciones de los tres empresarios en el Foro “Empresas para una Economía Humana” realizado en la sede de ACDE el 26 de Junio 2019.
Empresas¿Existen empresas con intereses, gestión, misión y tareas emparentadas con la economía humana en Uruguay? Si hay alguna actividad que organice la Red Internacional de Economía Humana - Uruguay, existe recientalmente en ACDE (Asociación Cristiana de Dirigentes de Empresa), de la cual la Universidad CLAEH es parte integral.Economía Humana – Uruguay y se realizó recientemente en ACDE, (Asociación Cristiana de Dirigentes de Empresa), de la cual la Universidad CLAEH es integrante.
El pasado miércoles, trés empresarios uruguayos -Gualberto Trelles, Ecotech, Diego Pereira, Banca Ética y Sebastián Figuerón de Verdeagua- expusieron cómo funcionan sus emprendimientos, que tienen muchas peculiaridades en cuanto a los valores empresariales.tres empresarios uruguayos —Gualberto Trelles, de Ecotech, Diego Pereira, de Banca Ética y Sebastián Figuerón de Verdeagua— expusieron cómo funcionan sus emprendimientos, que tienen muchas peculiaridades en cuanto los valores empresariales.
El cuidado del ambiente, la distribución de utilidades, las relaciones de confianza, la apuesta al impacto social tiene mediano y largo plazo y la equidad de género en algunos aspectos de los aspectos en las firmas diferenciales de las empresas tradicionales.
Trelles, del laboratorio Ecotech , remarcó la estructura horizontal de la organización, comentó las das de las técnicas de trabajo se hanforjado y consolidado en la base de una cooperación y confianza, llegó la idea de que en esa empresa, por ejemplo, el que gana más, gana el doble que el que gana menos.
De la Banca Ética, Diego Pereira resaltó los fundamentos del emprendimiento que busca apuntalar las áreas que tienen un impacto social positivo. La ecuación para la banca estática no puede centrarse en el riesgo, sino que se centra en el impacto de un préstamo financiado, dijo Pereira y puso como ejemplos algunas áreas en la banca estica propar actuar: cultura, educación y ambiente.
El caso de Verdeagua ha sido objeto de estudio y reconocimientos por varios de sus aspectos. La empresa se dedica a la producción de lechuga y otras verduras por método de hidroponía con fuerte cuidado medioambiental, pero lo novedoso ha sido una cultura de trabajo que, remarcó el director Sebastián Figuerón , empató una impronta humana de solidaridad y participación. Mayoritariamente operaron mujeres, muchas de ellas familiares entre ella, y la empresa no tiene paradoja de crecer, dijo allí destacó el compromiso de cooperación que se ha logrado.una cultura de trabajo que, remarcó el director una impronta humana de solidaridad y participación. Mayoritariamente trabajan mujeres, muchas de ellas familiares entre sí, y la empresa no ha parado de crecer, dijo y destacó el compromiso de cooperación que se ha logrado.
Por: María Eugenia Martínez
MAS INFORMACION:
Ciclo "Reportajes para una Economía Humana" - Consulte los reportajes realizados a las empresas participantes.
October 2, 2019 marks the anniversary of the birth of Mohandas Karamchand Gandhi also known as "Mahatma" (noble soul) Gandhi.
More than one million students in 60 countries around the world are expected to join this event. More than 11.5 million students in more than 50,000 schools in Gujarat State have planted 15 million young trees since June 15 to pay tribute to him.
Given the current political climate in India and around the world, Gandhi's vision of non-violence is still relevant.
The UN General Assembly of 15 June 2007 declared October 2 the International Day of Non-Violence.
Gandhi's wisdom of nonviolence remains an enlightened philosophy in a world where differences are growing and people have more reason to be indignant.
During India's struggle for freedom, he showed the world that freedom can be peacefully achieved through non-violence.
Gandhi has obtained rights for nearly 75,000 Indians living in South Africa. He did it without violence. Gandhi was deeply convinced that people could never win their rights otherwise.
He used a new form of protest " Satyagraha " - derived from the Sanskrit words "truth" and "force".
02 October 2019 marks the birth anniversary of Mohandas Karamchand Gandhi, also known as “Mahatma” Gandhi. To commemorate this 150th birth anniversary of Gandhi, students are to lit solar lamps and take a pledge of non-violence towards the environment. It is expected that more than one million students in 60 countries will join this global event. Gandhi was born on 02 October, 1869 at Porbandar in Gujarat, India. Over 11.5 million students from more than 50,000 schools in Gujarat state have planted 15 million saplings since June 15 as a tribute to Gandhi.
Considering the present scenario in India as well as around the world, Gandhi’s views on non-violence will be most relevant to talk about now. The United Nations General Assembly on 15 June 2007 had declared the 2nd October as International Day of Non-Violence. Gandhi's philosophy of non-violence remains sage advice in a world where differences are more easily amplified and people take offence more readily. During India's struggle for freedom, he showed the world that freedom can be achieved peacefully through the path of non-violence. Gandhi won rights for nearly 75,000 Indians living in South Africa. He achieved this without violence. Gandhi firmly believed that people could never win their rights through violence. He used new form of protest "Satyagraha" - derived from the Sanskrit words meaning "truth" and "force."
Le RIEH-Asie, Réseau International pour l’Economie Humaine (INHE-Asia) s’est organisé, en tenant sa première réunion d’orientation avec ses partenai-res continentaux, les 9 et 11 septembre 2019 à Kattalai Village, dans le district de Karur District en Inde. |
Des membres du RIEH-Asie venus du Sri Lanka, du Népal et de l’Inde ont participé à cet évènement de 3 jours pour échanger sur les perspectives de l’économie humaine à travers les initiatives qu’elle promeut. L’organisa-tion a été assurée par AREDS (Inde) facilitée par ARREDS Trust (Inde). |
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Parmi les participants, membres du RIEH-ASIE, étaient présents des acteurs locaux engagés, menant des actions identifiées dans le cadre du Programme : « Territoires en chemin vers l’Economie humaine ». Nous avons donc, eu le plaisir d’accueillir :
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Les autres membres du RIEH, contributeurs de cette rencontre d’orientation et de consolidation étaient :
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Deux porteurs d’actions locales n’ont pas pu nous rejoindre pour des raisons de calendrier :
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Les organisations des participants ont pris en charge les coûts de déplacement et les coûts logistiques de la réunion ont été supportés par AREDS, Inde. |
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A l’ordre du jour était inscrit l’organisation de RIEH Asie avec pour objectif principal d’animer, d’orienter et de consolider le programme « Territoires en chemin vers l’économie humaine ». | Les membres qui ont participé à la réunion ont convenu d’élaborer des plans d'actions durables à long terme pour leurs interventions territoriales et de s’efforcer à mobiliser collectivement les ressources, y compris la collecte de fonds. |
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Rejoignez-nous... Des informations sur leurs organisations respectives et sur les actions locales menées sur leur territoire par les participants seront bientôt disponibles sur ce site web. On y trouve également les résolutions finales de la réunion. |
L'Economie humaine est l'affaire de tous, sur cette planète. Il y va de la volonté commune pour que la vie soit durable et meilleure pour tout l'homme quel que soit l'endroit où il nait, quel que soit l'endroit où il vit. C'est pourquoi les efforts de chacun compte... Si vous vous sentez concernés, rejoignez-nous ou soutenez-nous Pour toute information : un mail contact@rieh.org. Nous avons tant de choses à partager ! |
PROGRAMME D’ACTIONS TERRITORIALES EN ASIE : C’EST PARTI ET BIEN PARTI !
Du 9 au 11 septembre 2019, une importante rencontre s’est tenue à Kappalai, un village du district de Karur au Tamil Nadu en Inde, où AREDS, l’Association qui supporte le RIEH en Asie (INHE Asia), a son siège.
Invité par les organisateurs en qualité de secrétaire exécutif international du RIEH, j’ai eu le plaisir de partager ce bel évènement avec Samy, coordinateur du RIEH pour l’Asie, en collaboration avec son épouse Christie et par Babu, le facilitateur d'INHE Asia.
La rencontre a été forte de ses membres, qui mènent une action locale sur le continent asiatique tout à fait remarquable, dans le cadre du Programme "Des territoires en chemin vers l’économie humaine" .
Conformément à la décision de décentralisation prise par le C.A., en Juin 2019, les organisations des participants ont pris en charge leurs propres frais de transport et AREDS a assuré la logistique de l'évènement, sur place.
L’objectif de la rencontre était d’organiser le travail de RIEH Asie pour animer le Programme Des territoires en chemin vers l’économie humaine.
Les sept organisations présentes ont toutes une expérience de plusieurs dizaines d’années sur des enjeux d’économie humaine :
Et cette action se mène dans des conditions particulièrement difficiles et violentes que ces organisations affrontent avec un courage qui force l’admiration et la reconnaissance.
En participant au programme, elles décident de franchir une étape dans leur engagement, dans trois dimensions :
1/ Choisir un territoire particulier où elles vont mobiliser leurs partenaires et tous les acteurs prêts à participer pour que la population vive dans de meilleures conditions.
2/ Sur ce territoire, élargir leur action sur d’autres enjeux de l’économie humaine que ceux qui les ont mobilisées depuis des années, en s’appuyant sur sa vision : tout l’homme, tous les hommes, par tous les hommes, en harmonie avec le vivant.
3/ Mener cette action ensemble au sein du RIEH Asie et international dans une démarche de recherche-action.
Au nom du RIEH, merci pour ce temps fort partagé. A travers nos regards croisés, nos savoirs-faire et nos savoirs- être, nous contribuons a installer cette force vivante pour l'économie humaine.
La présentation des personnes présentes, de leurs organisations et de l’action territoriale qu’elles mènent sera mise très rapidement sur le site. On y trouvera aussi les conclusions de la rencontre.
Michel Tissier
Carrillo Pérez, Oralia (2019). “Mujeres y Economía humana.”
Centro Transdisciplinario para el Humanismo Económico, A. C.
Como se plantea en su introducción, este libro electrónico, aborda el tema de las “MUJERES Y ECONOMÍA HUMANA, desde la experiencia en la aplicación del Programa de Territorios en Marcha hacia la Economía Humana, presenta algunas reflexiones sobre la participación de las mujeres en el emprendimiento, la cultura empresarial y la ejecución de los negocios propios. En tales planes y acciones se antepone la visión generada por Louis-Joseph Lebret: impulsar el desarrollo de todos los hombres y de todas las mujeres que se organizan para vivir con dignidad, sean tratados con respeto y justicia, ejerzan sus libertades, cuiden al medio ambiente natural, cumplan sus deberes y responsabilidades, eliminen las injusticias y las opresiones, construyan la civilización solidaria y practiquen la generosidad.”
“BLESSED ARE THE PEACEMAKERS…”
When humanity, sharing, and tolerance become the ferment of a “bread of peace”.
Jean-Paul Veziano is a master craftsman and a baker based in the south of France. A legacy inherited from his father and his grandfather. For many years, he had nurtured a dream… that of bringing together baking artisans of the three monotheistic religions to knead dough together, from a little flour and water, and to shape “the bread of peace”.
A dream that eventually materialized with three fellow bakers: Ibrahim Abuhani of Rabat, a Muslim; Dany Avichail of Jerusalem a Jew, and himself Jean-Paul Veziano of Antibes, a Catholic.
February 2019: Israel was chosen as the land of link. For symbolism above all and history too: «Bread, water and salt are simple elements of universal food». That morning there was no mention of religion. These three men of different ages, but with identical hands crossed their eyes in respect of the work accomplished. Together, these artisans, in gestures handed down from the depths of the ages, each in their own culture, had the same sensations, the same satisfactions, the same pains, and above all the same passion for their craft… From this dough kneaded with three brotherly hands, they choose to shape a khamsa, a hand symbol of protection both Jewish and Arab, the hand of man, of the craftsman, stretched to the other. To “do good”. He extracts a pâton that, like a leaven of peace, will make emulators to swarm…
Indeed, the story does not end there… Back in France, Jean-Paul Veziano reshapes a dough in which it incorporates a piece of this dough kneaded together. Its purpose: to spread this love and passion throughout the world, to transmit know-how that like the good bread, connects all the humanity. The dough spread on the marble, he cuts with a cookie cutter, 8 grams pellets each, which he proposes to the craftsmen bakers and confectioners who so wish, to incorporate in their culinary creations to spread the peace across.
Today, 70 bakers across France and around the world have received, at their request, this little pastille by mail. You can also be part of this human chain by asking for the dough pellet, for your turn to slip it into a homemade bread or cake and follow the adventure on Instagram account @jeanpaulveziano.
A human history, very simple, that connects us, that is transmitted and shared, a fraternal history that we find in a bread, symbol of humanity, regardless of our cultures!
Marie Grippaudo
© France 3 Côte d'Azur
Cuando la humanidad, el compartir y la tolerancia se convierten en fermento de un pan de paz
Jean-Paul Veziano es maestro-artesano panadero, instalado en el sur de Francia.Un oficio heredado de su padre y de su abuelo. Desde hace muchos años, alimenta un sueño… el de reunir a los artesanos de las tres religiones monoteístas, para amasar juntos, a partir de un poco de harina y de agua y dar forma a «el pan de paz».
Un sueño que se materializa con tres compañeros panaderos: Ibrahim Abuhani de Rabat, musulmán; Dany Avichail de Jerusalén de confesión judía y él mismo, Jean-Paul Vezianod'Antibes, católico.
Febrero de 2019: Israel fue elegido como tierra de conexión. Para la simbología ante todo y también para la historia: «El pan, el agua con la sal, son elementos sencillos de la comida universal».Esa mañana no se trató de religión. Estos hombres de diferentes edades, pero de manos idénticas, han cruzado los ojos en el respeto al trabajo realizado.Juntos, estos artesanos, en gestos transmitidos desde el fondo de las edades, cada uno en su cultura, tenían las mismas sensaciones, las mismas satisfacciones, los mismos dolores, pero sobre todo la misma pasión por su oficio…De esta masa amasada con tres manos fraternas, eligen dar forma a un Khamsa, mano símbolo de protección tanto judío como árabe, la mano del hombre, del artesano, tendida hacia el otro. Para «hacer el bien». Extrae una pasta que como levadura de paz va a hacer que los seguidores se extiendan crezcan)
En efecto, la historia no se detiene allí…
De vuelta en Francia, Jean-Paul Veziano realiza una masa en la que incorpora un pedazo de esta pasta amasada juntos.Su objetivo: difundir este amor y esta pasión por todo el mundo, transmitir conocimientos que, como el buen pan, nos une a la humanidad. Con la pasta extendida sobre el mármol, corta con un sacacorchos, pastillas de 8 gramos cada una, que propone a los artesanos panaderos y pasteleros que lo deseen, incorporar en sus realizaciones culinarias para difundir la Paz.
Hoy, 70 panaderos en Francia y en el mundo han recibido, a petición suya, esta pequeña pastilla por correo.También puedes formar parte de esta cadena humana pidiendo la pastilla de harina y agua, para que puedas deslizarla en un pan o una torta casera y seguir la aventura en la cuenta Instagram @jeanpaulveziano.
Una historia humana, muy sencilla, que nos une, que se transmite y comparte, una historia fraterna que se encuentra amasada en un pan, símbolo de la humanidad, y cualesquiera que sean nuestras culturas!
Marie Grippaudo
Empresas con intereses, gestión, misión y tareas emparentadas con la economía humana, ¿existen en Uruguay? Sí, existen, y algunas de ellas fueron parte de la actividad que se realizó recientemente en ACDE, Asociación Cristiana de Dirigentes de Empresa), con apoyo de la Red Internacional de Economía Humana, de la cual la Universidad CLAEH es integrante.
El pasado miércoles, tres empresarios uruguayos —Gualberto Trelles, de Ecotech, Diego Pereira, de Banca Ética y Sebastián Figuerón de Verdeagua— expusieron cómo funcionan sus emprendimientos, que tienen muchas peculiaridades en cuanto los valores empresariales.
El cuidado del ambiente, la distribución de utilidades, las relaciones de confianza, la apuesta al impacto social a mediano y largo plazo y la equidad de género son algunos de los aspectos en los que estas firmas se diferencian de las empresas tradicionales.
Trelles, del laboratorio Ecotech, remarcó la estructura horizontal de la organización, comentó cómo las dinámicas de trabajo se han forjado y consolidado en base a cooperación y confianza, y comentó que en esa empresa, por ejemplo, el que gana más, gana el doble que el que gana menos.
Desde Banca Ética, Diego Pereira resaltó los fundamentos de la firma que busca apuntalar las áreas que tengan un impacto social positivo. La ecuación para la banca ética no puede centrarse en el riesgo, sino que se debe considerar el impacto de un emprendimiento a financiar, dijo Pereira y puso como ejemplos algunas áreas en las que banca ética se propone actuar: cultura, educación y ambiente.
El caso de Verdeagua ha sido objeto de estudio por varios de sus aspectos. La empresa se dedica a la producción de lechuga por método de hidroponia pero lo novedoso ha sido la cultura de trabajo que, remarcó el director Sebastián Figuerón, tiene una impronta humana. Mayoritariamente trabajan mujeres, muchas de ellas familiares entre sí, y la empresa no ha parado de crecer, dijo y destacó el compromiso cooperativo que se ha logrado.
Fuente: Universidad CLAEH - Uruguay. Noticias, 26 de junio de 2019.
Nuestra Red ha realizado un camino hacia la consolidación desde 2017 hasta ahora.
Se inició con un Coordinador nacional que fue elaborando una base de datos de posibles interesados en participar de una Red para conocer y aplicar los postulados propuestos por J.L.Lebret y su vigencia hoy.
Inicialmente fueron alrededor de 50 personas. Hoy son más de 150.
Se fueron descubriendo integrantes con más ganas de participar activamente. Con estos conformamos actualmente un grupo de 7 personas que se reúnen periódicamente.
Estamos pensando que cada miembro del grupo se especialice en algún área específica. Por ejemplo: comunicación, empresa, salud, educación, etc.
Se realizan foros sobre diferentes áreas temáticas, por ejemplo: Ética y Economía, Ecología.
Convocamos a actores de la sociedad civil que consideramos que hacen cosas de valor en la línea de la Economía Humana. En esta línea realizamos dos eventos:
Uno presentando diferentes experiencias conocidas por los miembros conteniendo elementos de Economía Humana y otro sobre “Empresas para una Economía Humana” en la cual tres empresas de diferente tipo presentaron sus experiencias.
Incentivamos la elaboración de monografías de ejemplos de terreno, para difundir y debatir temas que estén vinculados con la Economía Humana. Seguiremos descubriendo emprendimientos en esta línea para darlos a conocer, colaborar con ellos, incorporarlos a nuestro movimiento.
Estamos estableciendo alianzas con organizaciones afines. Por ejemplo coordinadoras de cooperativas, asociaciones empresariales, coordinadoras de ONGs, universidades y otros centros de estudio y documentación.
También se propone la coordinación con instituciones similares de países de la región. Se participará con presencia y ponencias en encuentros internacionales vinculados a la Economía Humana.
Las formas de comunicación son varias:
Le comité local du réseau international d’économie humaine de Bukavu, a vu le jour en janvier 2017, dans cette province du sud Kivu en République Démocratique du Congo. C’était à l’issue d’une conférence-débat sur l’économie humaine organisée par le Forum des Jeunes Entrepreneurs. La graine était semée… Deux ans après, les mêmes membres s’engageaient à porter haut, l’idéologie de l’économie humaine par l’action. Pour eux, c’est ensemble que le changement sera possible !
Le 07 Juillet 2019, c’est L’ISDR (Institut Supérieur de Développement Rural) de Bukavu (commune de Kadutu), qui a accueilli les responsables des organisations et structures membres du comité local.
Présidé par le responsable Afrique du RIEH ; Gilbert Masumbuko a ouvert les débats en remerciant les membres présents, du travail accompli, parfois dans des conditions difficiles. Il a souligné combien la dynamique humaine du comité local de Bukavu, est exemplaire. Son engagement apparaît dans toutes leurs actions de terrain : les comptes-rendus d’activités leurs participations régulières écrites pour éclairer le quotidien du territoire.
Il souligne l’importance des contributions extérieures issues des adhérents pour le fonctionnement d’un comité local. « L’adhésion est annuelle et s’élève à 50 euros pour une personne physique et de 200 euros pour une personne morale. Cet apport et la vente du livre « Chemins de l’économie humaine » sont des ressources qui contribuent au bon fonctionnement de votre groupe local et à l’intérêt général. Ce qui se passe sur notre continent doit être connu et rendu visible à la lumière de nos valeurs humaines » a précisé Gilbert.
« La présence de Gilbert est une bouffée d’air pure » remarque un membre de l’assemblée. Ensemble, ils émettent le vœu de voir toujours de telles rencontres s’organiser à Bukavu.
« Ces moments sont très importants pour apprendre à se connaître. Au niveau de Bukavu, nous devons travailler davantage pour que notre comité rayonne. Le réseau RIEH nous offre de nombreuses opportunités et nous devons les saisir. Certes nous sommes encore petits, mais il est possible d’agir grand », a rappelé le professeur Bosco Muchikiwa, Directeur Général de l’Institut Supérieur de développement rural (ISDR).
Les participants à cette réunion, ont souhaités que les formations soient organisées au niveau de Bukavu par souci d’ économie et puis être formé sur certains thèmes de l’Economie Humaine pour être capable de transmettre la connaissance, mais aussi acquérir les techniques rédactionnelles pour rendre compte de ce qui se passe et écrire l’histoire de notre pays. Notre ambition est de pouvoir témoigner dans la revue Civilisation et Développement et participer ainsi à une réflexion intercontinentale.
« Lors de la prochaine réunion, réfléchissez sur la façon d’inviter d’autres personnalités à témoigner de leur vécu, des structures à adhérer au comité. N’oubliez pas, le groupe local est la pierre angulaire pour que le réseau rayonne à travers le Monde. Nous sommes tous engagés dans cette aventure pour un développement humain, intégral, solidaire et participatif, en harmonie avec le vivant. Un objectif fort qui nous responsabilise tous », conclut Gilbert Masumbuko.
Parmi les participants, étaient présents : AVUDS (Action des Volontaires Unis pour le Développement et la Santé), ISDR Bukavu, CEPRES, (Groupe Espoir de Vie et Union pour la Solidarité Fraternelle). Ces organisations ont en commun, tout comme les autres territoires des groupes locaux RIEH dans le monde, de vouloir collectivement améliorer leurs conditions de vie, se prendre en charge pour vivre ensemble.
Elles font siennes cette phrase de Michel Tissier, directeur exécutif du RIEH selon laquelle, « le Monde peut changer et ceux qui peuvent le changer existent. Il suffit de les mobiliser ».
Pendant plus de 20 ans l’organisation "Action des Volontaires Unis pour le Développement et la Santé" : AVUDS , met l’homme au centre de ses actions. Avec le concours de ses partenaires locaux et étrangers, des activités ont été mis en place qui aident les communautés à se relever. C’est dans ce contexte, qu'AVUDS a construit la coopérative des pêcheurs du lac Tanganyika, des centres de santé et maternités. Elle a aussi mis en place plus de cent mutuelles de solidarité qui ont permis que les communautés Twa, longtemps marginalisés, vivent actuellement avec la communauté Havu dans le Territoire d’Idjwi et le territoire de kalemie en province de Tanganyika favorisant ainsi une cohabitation pacifique. En analysant bien les activités de AVUDS, on remarque d’emblée que ses activités ont eu un impact considérable dans l’économie humaine.
Défis de l’humanité, notre cheval de bataille
Cette organisation de droits congolais, a su orienter ses actions sur l’économie humaine . Avec la construction des centres de santé, elle s’attaque au défis de l’humanité. Par la construction de ces bâtiments, AVUDS a allégé les souffrances des habitants qui devaient faire plusieurs kilomètres pour atteindre un centre de santé où une maternité. A Lweba, nous avons recueilli les témoignages d’une femme qui, lors de l’accouchement de son premier né, avait fait plus de 10 Km à pied pour arriver à la maternité.
« Je suis contente. Avant nous quittions la maison pour aller rester à la maternité êtres loin de la famille. Et pour y arriver, il fallait parcourir plus de 10 Kilomètre. Avec cette maternité, nous sommes soulagés », affirme Noella Kazibyo.
Elle rassure être prête à payer pour les services que ces structures vont offrir pour permettre à ce quelle soient durables pour l’intérêt des générations futures
Réaliser le bien commun, notre combat
Le sud Kivu possède plusieurs rivières et lacs très poissonneux, mais par ricochet, sa population meurt de Kwashiorkor. Ceci parce que la pêche se fait toujours de façon artisanale et de manière individuelle. AVUDS a mis en place après échange avec les communautés sur les mécanismes de trouver une solution à ces problèmes. Après analyse, une coopérative a été créée sur demande des communautés. Avec cette coopérative qui regroupe des pêcheurs du lac Tanganyika vivant à Kalemie dans la province de Tanganyika, leurs revenus ont augmenté et ils ont accès aux outils de pêche moderne précise Emmanuel Marara, coordonnateur national de AVUDS. Dans le même objectif, des kit de pêche écologiques ont été donné à des pêcheurs du Territoire d’Idjwi exerçant leurs travails activités au lac Kivu. Avec ce kit, ces pêcheurs ont augmenté leurs productions.
Répondre aux besoins humains, notre leit motiv
Par ses actions sur terrain, AVUDS fait construire des ponts pour permettre les transport des personnes et des leurs biens. Elle venait d’ailleurs de construire un pont à Luhihi dans le territoire de Kabare à plus de 40 km de la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Avec ce pont, les produits sont bien acheminés aux centres des consommations ce qui va produire de la valeur ajouté pour les producteurs. Par la même occasion , des Mutuelles de solidarité ont été initiés dans le territoire de Kalehe où actuellement on compte plus 100 MUSO (Ndlr) qui regroupent des femmes vulnérables et des démobilisés de l’armée. Avec ces Mutuelle de solidarité, des membres ont augmenté leurs revenus. Ils sont à mesure de faire scolariser leurs enfants et supporter leurs charges sanitaires et d’autres.
L’homme au centre de son action
Les activités que nous menons visent à résoudre un problème avec les communautés mais surtout à mettre l’homme au centre de son action. C’est dans ce contexte, que par la mise en place de la pêche communautaire, des communautés jadis ennemie vivent ensemble grâce à ces activités, le peuple Twa vit en symbiose avec la communauté Havu. Aussi, des jeunes démobilisés considérés à tord comme des voleurs, vivent dans leurs communauté. Grace au crédit solidaire, il parviennent à soutenir leurs membres de famille et ainsi participer à l’économie du pays, conclut Marara.
AVUDS exécute toute ces activités grâce aux soutiens de ses partenaires dont PNUD, UNICEF, NCA(Norvagian Church International), OXFAM International, Action aid international et le Fond social de la République démocratique du Congo.
MURHULA NKUMBARHI JUSTIN
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Sempre que há indicios de ocorrencia de mau tempo, o INAM, Instituto Nacional de Meteologia de Mocambique, divulga a informacao com uma semana de antecedencia na base dos instrumentos que possui e o nivel de tecnologia que os equipamentos tem, a tendencia de mudanca do estado do tempo. Desta vez, a situacao nao foi diferente, so que foi com antecedencia de 15 dias, mas não se tinha a nocao do dia, por onde ele iria entrar e qual era a dimensao.
Durante este periodo, falava-se do ciclone, outras vezes de depressao tropical do nivel 4, e outos ainda falavam do furacao pelo facto da informacao precisa que os instrumentos permitiam ler nesse momento sobre a velocidade dos ventos e rajadas era de entre 60 a 120 km por hora, outros falavam de entre 160 a 220 km por hora e que as ondas do mar estariam agitadas com uma altura de entre 8 a 10 metros.
Mocambique esta situado na costa oriental da africa, a sul do continente africano e e banhado pelo Oceano Indico e desde muito tempo vem sofrendo depressoes tropicais de pequena dimensao e de pouca duracao. As mentes dos mocambicanos estao formatadas apenas para o tipo de pequenas depressoes e nao de grande magnitude. Quando a infodrmacao comecou a ser difundida a respeito da passagem deste ciclone (IDAI), tanto o governo de Mocambique como as populacoes nas cidades vilas e aldeias costeiras, prepararam-se para receber o ciclone.
Quando faltava uma semana para o ciclone entrar no continente, o INAM continuou a transmitir a informacao e desta vez com mais precisao sobre a regiao qua ia ser afecta e por que zona ele iria entrar. Falava-se de Luabo na Zambezia como ponto de entrada, outras vezes distrito de Dondo ou cidade da Baira em Sofala.
Alguns dias antes desta ultima semana, a cidade de Tete e vila de Moatize tinha sido devastada por um temporal que inundou a zona norte da cidade de Tete, atraves do rio Rovubwe. Estas inundacoes já mais vistas, deitaram a baixo a ponte sobre o rio que liga a cidade de Tete atraves do Bairro Chingozi a o Municipio de Moatiza, distrito carbonifero de Mocambique. Foram varias as infra-estruturas danificadas, as aguas atingiral niveis que iam ate a viga geral das casas e os cidadaos vivendo naquelas areas tiveram que ser evacuadas. Foram anunciados alguns numeros de pessoas e animais desaparecidos, pelo facto do acontecimento extremo ter surpreendido as pessoas durante a noite enquanto dormiam.
A partir dos dias 10 e 11 de Marco de 2019, alguns cidadao de posse, comecaram a preparar as suas infra estruturas, cobrindo-as de materiais mais consistentes e outros iniciaram viagem para a cidade de Maputo. Os cidadaos da classe media e baixa e a maior parte da populacao, continuou a viver a vida normal como sempre, apenas comentndo, outros rezando para eu o evento não fosse tao extremo.
Na cidade da Beira, a única instituicao que cobriu as montras e portas com madeira pregando nas paredes foi o estabelecimento bancario Barclays. Na altura quando os funcionarios daquela instituicao faziam o trabalho, muitos traunsentes ficaram admirados, comentando que na havia necessidade de tamalha preocupacao pelo facto dos ciclonaes que tem assolado a cidade da Beira não serem catastroficos.
Foram varios os cidadaos que compraram viveres para suportarem os dias depois do aludido vendaval porque os comunicados das instancias governamentais assim o recomendavam, para alem de solicitar as pessoas e familias viendo em zonas propensas a inundacoes e outras fragilidades naturais como erosao de solos, vivencias a beira mar e nas margens dos rios, debaioxo de arvores frondosas, coqueiros, postes de energis eletrica, deveriam retirar-se desses locais temendo acidentes fatais.
No dia 13 de Marco de 2019 o ceu acordou todo nublado com algum vento vindo do mar mas a sua velocidade não pasava e nem atigira os numeros que eram anunciado pelas instancias estatais. O dia todo passou com nuvens e o vento a aumentar de horas a horas. Os cidadaos preocupados com a seguranca dos seus bens iam pregando aqui e acola, arrumando certas coisas em lugares que achavam ser seguros, foram aos mercados adquirir bens como a agua, farinha, arroz, bolachas, sal, acucar, aleo da cuzinha, varios enlatados, entre outros bens necessarios para a higiene pessoal. Para os que tinham viaturas, compraram combustivel para stock, para alem de abastecer as viaturas. Os que tinha valoras monetarios em bancos tiveram que ir as caixas automaticas para levamtar alguns valores; tudo isto era a preparacao para passar os dias apos ciclone ou depressao IDAI. Na noite do dia 13 de Marco de 2019, o Governo de Mocambique decretou recolher obrigatorio a partir das 12 horas do dia 14 de Marco em todas as zonas por onde o ciclone iriam passar. As escolas nesse dia não deviam funcionar como forma de prevenir acidentes comas criancas e professores. A zona da praia foi interdita a circulacao de pessoas e viaturas, a navegacao e pescadores foram impedidos de irem alem mar, e os voo foram cancelados.
Na manha do dia 14 de Marco de 2019, as aguas do mar, nas praias de Macuti, Palmeiras, Ponta-Gea e no Beira Terraco, comecaram a agitar-se com ondas acima de 5 metros. Por volta das 10 as 11 horas, algumas arvores frondosas da avenida mais arborizada da cidade da Beira a Eduardo Mondlene, já estavam a quebrar os ramos e algumas mesmo a cairem pela raiz. Tetos frageis comecaram a voar. Nesta altura os ventos já sopravam entre os 60 a 80 km por hora.
A partir das 16 horas, o vento e a chuva aumentaram de intensidade e comecou-se a assistir muitas folhas as soltarem-se das arvores, ramos pequenpo e grandes a partiremse a algumas arvores que já não eram consistentes comecaram acair sobre casas e barrando as estradas e caminhos.
Das 18 as 20, a chuva intensificou-se e as 21 horas a energia foi desligada em toda zona, cidade da Beira, cidade do Dondo e seus arredores incluindo todo o corredor da Baira. A cidade da Beira onde nos encontravamos ficoi as escura e dai a rede de comunicacao colapsou. A intensidadendo vento aumentou para 120 a 160 Kms por hora ate as 00 horas e soprava no sentido sul- norte.
Por fora não se via nada porque estava escuro. As pessoas, cada uma dentro do seu aposento, so ouvia o ruido do vento, o cair da chuva, o voar das chapas de zinco, os alarmes das viaturas, velas e candeeiros acesos, o choros das criancas de alguns velhos a de jovens que temiam o pior. Foi nesta altura que algumas das muitas casas comecaram a perder tetos, paredes, janelas, portas e casas inteiras a ruirem. Familias dessas casas já estavam ao relento procurando abrigo, outras já tinham perdido alguns parentes. A maioria parte dos cidadaos apenas rezavam a Deus para que se lhes fosse poupada a vida, porque os bens materiais já tinham sido consumidos pela furia dos ventos e chuvas.
De Meia-noite ate Meia-noite e vinte, houve uma tregua. Este momento para muitos significou um alivio a pensou-se mesmo que era o fim da maldicao. Mas não foi sisso que teria acontecido. Depois destes 20 minutos, os ventos mudaram desentido e comecaram a soprar no sentido norte-sul com intensidade de 160 a 220 kms por hora. Foi assim que das 00.20 horas ate as 4.00 horas, todas as pessoas que se achavam bem protegidas, sairam dos aposentos porque desta vez o vento e a chuva penetraram em zonas proibidas e desfizeram quase tudo tudo o que se achava de seguro, resiliente ou forte. Todas arvores, postes de iluminacao, torres de comunicacao teto de casas em lusalite, em chapas de zinco, alguns tetos feitos em betao ruiram. A muralha de protecao maritima na zona do Beira Terraco tombou por não ter resistido aos embates das ondas. Estradas a beir mar cederam a erosao, os bairros alagaram, muita gente morreu e outros desapareceram, em suma, houve mais destruicao neste ultimo periodo do que no primeiro.
Enquanto isto se passava nas cidades da Beira e do Dondo, nas vilas e distritos do Buzi o efeito demolidor dos ventos fortes e chuvas foi associado as cheias das aguas provanientes das barragens de Revue e Mavuzi e outras a montante na Republica do Zimbabwe. Este distrito sofreu os efeitos combinados o que aumentou o numero de danos humanos, materiais e muito gado bovino , caprino e outros animais domesticos foram engolidos pelas aguas. As pessoas que poderam savar-se tiveram que se empoleirar nas arvore e sobre os tetos das casas e edificios com primeiro piso. As ruas, estradas e caminhos transformaram-se em corredores de agua violenta, que carregava tudo que encontrava no seu trafecto.
Em Nhamatanda foi tambem assolado pelo mesmo efeito combinado poque as bacias dos rios Pungue, rio Muda-Mufa passam por la, a viloencia das aguas efectuando tres cortes na única via de acesso a cidade da Baira, que e a Estrada Nacional n 6 que se encontrava em processo de recostrucao. Com esta ultimo episodio os habitantes das cidades da Baira e Dondo, distritos de Nhamatanda e do Buzi e outras regioes de Sofala,. Manica Tete e Zanbezia, ficaram sem cominicacao terrestre, comunicacao telefonica, sem agua potavel, sem energia e sem alimentacao e sem sinal dos servicos da Televisao. Os ventos e as chuvas arrasaram mais de 150 mil hectares de producao que estava no momento de amadurecimento.a linha ferrea ficou interrompida.
As 6.00 horas do dia 15 da Marco de 2019, os ventos forte já se tinham dissipado restando alguma chuve intermitente e o resultado do primeiro desastre catastrofico que aconteceu na historia recente de Mocambique, Corredor da Baira, cidade da Beira. A re giao centro do pais ficou sem os servicos basicos de Saude, da Educacao, de Agua e Saneamento, sem comida, sem vestuario sem luz, sem vias de acesso.
Durante o dia 15 de Marco de 2019, na cidade da Beira so se podia circular a pe pelo facto das estradas estarem todas impedidas de circular, por causa das arvores caidas, postes de energia e torres de antenas de telefonia movel tombados, crateras abertas devido a furia das aguas do mar e das chuvas, chapas de zinco barrotes de madeira, e viaturas escancaras pelas ruas, hospitais sem os servicos de primeiros socorros. O que se prolongou ate cerca de cinco dias.
No quarto dia depois do ciclone Idai, o aeroporto internacional da Beira foi reaberto e o Presidente da Republic de Mocambique se fez a cidade da Beira para dar o primeiro apoio moral as populacoes das zonas afetadas. Esta visita foi o inicio da chegada de apoios de todo lado do globo trazendo servicos de saude, agua, alimentacao, roupa e produtos de higiene.
No quinto para o sexto dia iniciou o processo de reposicao de alguns servicos publicos, tendo comecado pelo sinal de comunicacao fixo e movel em algumas zonas da cidade. Depois segui-se o sinal dos servicos da televisao e radio. Mais tarde agua se energia para alguns centros de servicos hospitalares. Enquanto decorria a repusicao dos servicos o Conselho Municipal da Beira iniciava tambem a limpeza das estradas. Em relacao a televisao, muitas pessoas afetadas pelo ciclone IDAI quando viram as imagens sobre o acontecido em toda a cidade, não acreditaram que tinham sobrevivido a tamanha destruicao já mais vista na Historia recente de Mocambique que aconteceu em pelo menos cerca de 8.00 horas de tempo.
NB. Escreveremos alguns episodios que aconteceram durante o ciclone IDAI nos proximos textos.
Le livre rend compte de la rencontre internationale dans le Mené en juin 2018 " Du souffle pour nos territoires est disponible" ! Parcourez-le.
Cet ouvrage ne reprend pas seulement ce qui s’est dit, mais ce qui s’est vécu durant ces deux journées.
On y retrouve la présentation des cinq exemples de territoires en chemin vers l’économie humaine : Gao au Mali, Karur au Tamil Nadu (Inde), Villa El Salvador au Pérou, Songhaï au Bénin, Le Mené en Bretagne (France) ainsi que les enseignements que l’on a pu tirer de chacun d’entre eux. On restitue les débats qui ont permis d’analyser les conditions de réussite des dynamiques territoriales. On dégage des convictions communes et des questions partagées.
Les portraits de tous les intervenants et de toutes les personnes qui ont participé à la préparation et à l’animation sont croqués, permettant de percevoir la convivialité qui a marqué la rencontre.
Ce livre donne envie de continuer la démarche et c’est ce que proposent le RIEH et Le Mené avec le projet « Des territoires en marche vers l’économie humaine ».
(voir Nos Actions)
* Champs obligatoire
La population du district de Karur vit dans des conditions très difficiles. La pollution des eaux, notamment par des activités de teinturerie illégale, et la sécheresse réduisent l’activité agricole qui constitue la principale source de revenus de la population. Les migrations saisonnières vers les villes et le bas niveau d’emploi conduisent à un fort endettement de la population et la rend dépendante des prêteurs. La pauvreté chronique conduit les gens à se réfugier dans les superstitions et le fatalisme.
L’action territoriale vise particulièrement les femmes, les journaliers agricoles et les paysans petits propriétaires en développant leur capacité à mener des activités économiques alternatives procurant un revenu décent.
Elle s’appuie notamment sur des groupes d’agriculteurs (Farmer Interest Groups, FIGs), des groupes de femmes (woman SHGs, Self Help Groups) et des organisations de producteurs ( Farmer Producer Organisations, FPOs). Elle mobilise nombre d’institutions de formation et de recherche.
Les activités sont la formation et l’accompagnement d’entreprises de l’économie sociale. La formation prend notamment la forme d’échanges entre agriculteurs engagées dans des pratiques alternatives. Une action particulière vise à préserver les terres agricoles : « Transformer des terrains nus en jardins » (« Conversion of barren land into an orchard »).
La principale organisation qui anime l’action est AREDS (ASSOCIATION OF RURAL EDUCATION AND DEVELOPMENT SERVICE).
Enhancing the capacity of the woman collectives, agricultural laborers and small farmers towards food sovereignty through practical alternatives. Towards this particularly, promoting Farmer Interest Groups (FIGs), woman SHGs and Farmer Producer Organisations (FPOs), promoting sustainable agriculture practices and ensuring economic stability of groups and trading of farm produce
Field team of AREDS (ASSOCIATION OF RURAL EDUCATION AND DEVELOPMENT SERVICE), India in partnership with a team of local community based organizations (CBOs), regional government officials, and grassroots civil society associates of the territory
INHE-Asia office in collaboration with INHE-India (evaluation & monitoring team), the Director and core committee of AREDS, India
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur Karur.
Les populations des districts de Karuwalagaswewa et Polpithigama dans le Nord Ouest de Sri Lanka vivent dans des conditions très difficiles. La pauvreté conduit une part importante de la population et notamment les jeunes, hommes et femmes à émigrer au Moyen-Orient ou vers les zones franches urbaines. Avec des risques élevés de subir des violences et d’être victimes de trafics. La pollution des sols a conduit des consommations alimentaires dangereuses pour la santé avec notamment de nombreux cas de cancer du rein. La région reste en outre marquée par les conséquences durables de la guerre civile qui a sévie pendant de nombreuses années et par celles du Tsunami de 2004. La consommation d’alcool et de drogues fait des ravages parmi les jeunes. En outre les conditions de protection des éléphants sauvages créent un enjeu conflictuel avec des morts et des destructions de récoltes.
L’action territoriale doit donc prendre en compte en même temps la justice climatique, la souveraineté alimentaire, la justice de genre, la dignité humaine et la paix.
Elle s’appuie notamment sur un Conseil régional (Pradeshiya Sabha), où sont représentées les organisations de la société civile, les autorités locales, les fonctionnaires des administrations locales, les responsables des services de santé, les agents de l’agence de développement Samurdhi (Prospérité) ; sur une agence de participation, « People’s Participatory Integrated Area Development Strategy » (PPIADS) et un Forum citoyen.
Les principales activités sont la formation, l’accompagnement d’entreprises alternatives, et notamment dans un tourisme respectant l’environnement et les cultures locales.
La principale organisation qui anime l’action est NAFSO (NATIONAL FISHERIES SOLIDARITY MOVEMENT).
National Fisheries Solidarity Organisation (NAFSO)
NAFSO est un mouvement de pêcheurs qui travaille pour mettre en œuvre des modèles de développement durable, particulièrement dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche du Sri Lanka de l’après-guerre. Ses activités visent également à promouvoir la réconciliation entre les différents groupes du pays et à soutenir l’autonomisation des groupes les plus vulnérables, notamment les personnes déplacées, les minorités religieuses et ethniques, ainsi que les femmes et les filles. NAFSO compte actuellement 15 organisations partenaires dans 13 districts administratifs, ainsi que 12 000 membres.
SRI LANKA - North Western Province (Karuwalagaswewa & Polpithigama Districts)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur les 13 districts de Sri-Lanka.
Promouvoir l’équilibre écologique et restaurer les biens communs pour la sécurité sociale des marginalisés.
La population des districts de Villupuram et de Pondichéry vit dans des conditions très difficiles marquées par la pauvreté, l’accaparement des terres, l’usage de méthodes agricoles qui détruisent les sols. Il y a aussi beaucoup de violences visant les dalits et les femmes.
L’action territoriale vise à la fois à promouvoir des alternatives économiques et à faire respecter les droits des marginalisés.
Elle implique beaucoup d’organisations de la société civile avec une place particulière pour les groupes de femmes dalits.
Les principales activités sont :
La principale organisation qui anime l’action est l’IRDS (INTEGRATED RURAL DEVELOPMENT SOCIETY).
INDIA (Villupuram and Pondicherry Districts)
Picture illustrating the issue
Picture illustrating an activity
Field team of IRDS (INTEGRATED RURAL DEVELOPMENT SOCIETY), India in partnership with a team of local community based organizations (CBOs), regional government officials, and grassroots civil society associates of the territory
Picture of animation team
INHE-Asia office in collaboration with INHE-India (evaluation & monitoring team), the Director and core committee of IRDS, India
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le District de Villupuram Territoire de Pondichéry.
Le territoire est situé au Nord de la Thaïlande à la frontière avec la Birmanie.
C’est une zone où se maintiennent différentes tribus traditionnelles et qui souffre d’un manque de politique de développement de la part de l’Etat central.
La population vit très pauvrement, les ressources naturelles sont pillées sans bénéfice pour la population.
Les pratiques de trafics humains sont courantes conduisant à la prostitution et à l’esclavage. Beaucoup de jeunes émigrent vers d’autres régions du pays.
L’action territoriale est basée sur une approche à la fois religieuse et culturelle pour restaurer les valeurs des communautés locales.
Ces valeurs sont mises en œuvre dans des techniques d’agroforesterie respectueuses des équilibres naturels et s’appuyant sur les savoirs et savoir faire traditionnels.
Des actions de formation visent à faire des leaders traditionnels et informels, notamment des femmes et des jeunes, des « intellectuels organiques » (Organic Intellectuals , OI’s) maîtrisant les connaissances traditionnelles, connaissant de l’intérieur les traditions, dotés d’outils d’analyse critique des formes de développement exogènes.
Parmi les acteurs figurent les organisations religieuses (traditionnelles, bouddhistes, catholiques) du territoire. Ensemble ils mettent en place et animent une Ecole de la sagesse.
Des liens sont tissés et entretenus avec d’autres groupes tribaux dans les pays voisins.
To empower people at the grassroots levels based on the ‘religio-cultural approach’ as well as restore the values of the local communities. It also aims at nurturing and learning from experiences, developing lessons gathered into theory of practice and to become a sustainable school of wisdom on religio-cultural communities. (RTRC emphasizes on an integral and holistic approach to community work and sustainable development of all peoples universally).
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le territoire Chiang Mai District en THAÏLANDE
Centre latino-américain d’économie humaine (CLAEH)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la Commune de Juan Lacaze.
Centro Internacional de Economía Social y Cooperativa, CIESCOOP.de l’Université de Santiago du Chili
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur La Pintana (quartier pauvre de Santiago du Chili).
Organisme de formation professionnelle Taller San Jose
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la Commune Florencio Varela.
Universidade Metodista de Piracicaba
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur Santa Barbara d’Oeste (agglomération de Sao Paulo).
Pas de formulaire sélectionné
Renforcer les coopératives
Développer la consommation de café de la zone sur le marché intérieur du Pérou.
Diversifier les productions
Corporación de Café Perú
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur les Provinces de la région Junin en forêt amazonienne.
Centro de desarrollo humano sostenible
Université Valle del Momboy
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la Communauté urbaine Lasso de la Vega.
Sur un territoire marqué par les violences et par une forte émigration vers les USA, susciter et soutenir les initiatives économiques, sociales et culturelles
Former des agents de changement dans leur communauté
Universidad Centroamericana, José Simeón Cañas
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur les Communes du Nord-Est de Chalatenango
Provoquer un processus d’auto-analyse communautaire.
Promouvoir des solutions innovantes en stimulant la créativité de la population
Centro Transdisciplinario para el Humanismo Económico
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur les Communes de l’Etat de Morelos
Nicaragua. Appuyer et étendre des modes de culture permettant de lutter contre l’érosion des sols et le changement climatique. Recourir à la méthode IAP : Investigacion Accion Participativa
Institut de recherche et de formation pour le développement territorial (INFODET)
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Los puntos azul, amarillo y rojos representan modelos de fincas que el proyecto tiene como propósito escalar.
En este territorio existen 1500 familias que tienen como base de sobrevivencia la agricultura. Es uno de los territorios del país que más avances han logrado en materia de transformación agroecológica. Sin embargo, no ha sido posible el escalonamiento agroecológico hasta convertirlo en un territorio sustentable bajo los principios de la economía humana.
Sistema de agricultura como monocultivo ha provocado el empobrecimiento del suelo, la escasez de agua para el consumo humano y baja resiliencia humana y ambiental frente al fenómeno del cambio climático. Nicaragua urge construir experiencias territoriales de transformación agroecológica.
Hay que escalonar al territorio el modelo agroecológico que permita transformar el paisaje agrario, fortalecer la autosuficiencia alimentaria, los ingresos de las familias y una mayor resiliencia humana y ambiental a los efectos del cambio climático.
Participarán las siguientes organizaciones: Programa Campesino a Campesino (PCaC); La Unión de Campesinos Organizados de San Dionisio (UCOSD); La Red de Promotores Agroecológicos; La Organización para el Desarrollo Económico y Social (ODESAR); Fundación Denis Ernesto González (FUDEGL); así como cuatro cooperativas agropecuarias campesinas.
Autoridades de los Gobiernos Locales de: Esquipulas, San Dionisio, San Ramón y Matagalpa. Instituciones del sector público agropecuario: Instituto Nicaragüense de Tecnología Agropecuaria (INTA); Ministerio de Economía Familiar Comunitaria Cooperativa y Asociativa (MEFCCA).
Consejo Territorial para la transformación agroecológica.
Instituto de Investigación y Formación para el Desarrollo Territorial
(INFODET)
La idea general del proyecto fue construida por técnicos y líderes de organizaciones en el marco del Diplomado “Planificación y Gestión del Desarrollo Territorial facilitado por INFODET y UCLAEH
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur les Communes du Centre du Nicaragua
Forum des jeunes entreprises du Congo (FJEC)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le territoire Mbali
Insuffler la dynamique « étudier pour entreprendre » pour lutter contre l’attentisme et le découragement des jeunes à la fin des études.
Impliquer les jeunes dans une gouvernance participative de la ville de Brazzaville
Forum des jeunes entreprises du Congo (FJEC)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la République du Congo-Brazzaville
Institut supérieur de Développement rural (ISDR) de Mbaïki
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la Préfecture de la Lobaye
Réunir tous les acteurs du territoire concernés par les problèmes du foncier et des revenus agricoles.
Renforcer leurs capacités techniques et juridiques. Elaborer ensemble un plan d’action.
Groupe RIEH Bangui
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la Préfecture de M’poko
Villages durables
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la Presqu’île de Buzi-Bulenga
Centre de partage en ressources et savoirs (CEPRES)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le territoire de Kaléhé
Renf orcer les capacités des organisations paysannes à maîtriser les cultures agro-écologiques et la législation foncière
Institut supérieur de Développement rural (ISDR) de Bukavu
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le territoire d’Uvira
Mener avec les familles d’éleveurs, dont les femmes et les jeunes, une démarche participative pour améliorer les conditions de vie
Prévenir les conflits entre éleveurs nomades et cultivateurs sédentaires
Association Nigérienne pour l’Eradication des Discriminations Humaines (ANEDH-Izubune )
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur les Régions de Tillabéry et de Tahoua
Association KOOM pour l’auto-promotion des femmes (AKAFEM)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le territoire Mbali
Les deux agglomérations contiguës, situées au bord du lac Kivu comptent à elles deux environ 30 000 habitants. L’état des routes rend le transport difficile. Une partie du trafic passe par des barques sur le lac. Les principales activités économiques sont l’agriculture (café, manioc, maïs, arachides, haricots, bananes); l’élevage (chèvres, vaches, porcs, lapins, poules); la pêche et le commerce. La majorité de la population en tire des revenus faibles et irréguliers. Les coopératives jouent un rôle important. La population, d’origine diverse, compte aussi beaucoup de personnes déplacées du fait des graves conflits qui ensanglantent depuis de nombreuses années la région.
"Bukavu : Le tronçon routier Nyawera-Mukukwe envahit par les déchets du marché Nyawera" / Copyright "janbo RDC Infos"
La collecte, le tri sélectif, le traitement et la valorisation des déchets. L’objectif est à la fois sanitaire, environnemental et économique.
Les chefs traditionnels et autorités politico-administratives, les services de l’État et les nombreuses organisations de la société civile, participent activement à l’action.
Tous ont signé un acte d'engagement pour leur contribution au projet.
Groupe local du RIEH / Minova & Bweramana
Le Comité de Pilotage du Groupe local du RIEH et l’Institut Matendo de Minova.
Les lac Kivu et ses abords de déchets / Photo GL RIEH Minova-Bweramana La transformation en boulettes de combustible /Photo GL RIEH Minova-Bweramana
Le Groupe Local RIEH MINOVA & BWERAMANA
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur les territoires de Minova et Bweramana
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Groupe de Recherche d’Étude de Formation Femme-Action (GREFFA)
Organisations de femmes
Conseils communaux
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la Commune urbaine de Gao.
Renforcer l’autonomie des femmes (empowerment)
Mettre en place des comités de développement villageois et communaux
FIVOY
En malgache, le Fivoy est « la rame » qui fait avancer la barque
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur la Région Haute Matsiatra.
Forum mondial pour l’économie sociale : GSEF selon l’acronyme anglais. C’est un réseau original qui réunit des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) et des villes, communes et collectivités locales. Tous les deux ans se tient un forum, à Bilbao en octobre 2018, après Séoul et Montréal. Le secrétariat se trouve à Séoul et la secrétaire générale est Laurence Kwark qui a travaillé jadis à Paris au …..
Non, ce n’est pas une organisation confessionnelle, dirigée par des clercs, qui mène des actions caritatives, comme son nom semble l’indiquer.
Certes elles affichent leur foi, mais elles appartiennent aux trois confessions très majoritaires dans tout le pays : catholiques, musulmanes, protestantes. C’est même une caractéristique statutaire, puisque l’association est obligatoirement dirigée par une Présidente et deux vice-Présidentes appartenant à chacune de ces trois religions. Elles ne sont reliées à aucune église, chapelle ou mosquée. Elles ne sont pas dirigées par un pasteur, un imam ou un évêque.
Et si la foi les rassemble c’est pour les pousser à agir dans la société, agir comme médiatrices de la paix. La religion telle qu’elles la vivent et la pratiquent ne vise pas à donner accès à une autre vie compensant les misères de ce bas monde, mais à s’engager dans celui-ci pour qu’il s’organise autour des valeurs de paix, de résolution pacifique des conflits, de solidarité pour prendre en charge les situations d’abandon sociales qui sont les racines de la violence.
Les conditions de naissance de l’association sont significatives de ce qu’elle est et de ce qu’elle veut. En décembre 1996, une grave crise est à son comble entre l’armée qui s’est mutinée pour exiger des augmentations de salaires et le Président Patassé. L’armée a donné un ultimatum le 22 décembre pour obtenir satisfaction et menacé de faire sauter les réserves pétrolières qui sont sous son contrôle.
Toutes trois catholiques, elles obtiennent la participation de femmes des deux autres confessions.
Ensemble, après avoir organisé un rassemblement de prière, elles s’adressent à l’opinion publique et à chacun des deux camps et une trêve est signée le jour même où expire l’ultimatum. C’est ainsi que les responsables actuelles de l’association que j’ai rencontrées, Valérie, Mariam et Arlette, racontent l’histoire. Certes beaucoup d’autres institutions ont tenté d’obtenir un accord, mais elles considèrent que leur intervention comme mouvement de femmes croyantes a été décisive. Le mouvement ainsi constitué de façon informelle va se prolonger et finir en 1999 par prendre une forme d’organisation officiellement reconnue. Depuis 2001, des hommes aussi en font partie.
L’association se propose d’agir sur la cohésion sociale en étant le vecteur de valeurs communes.
Citons quelques uns de ses objectifs.
L’association ne dispose que des cotisations de ses membres et du revenu de la vente des produits d’un champ que les militantes cultivent.
Elle compte aujourd’hui plus de 1000 médiatrices et médiateurs de la paix, à Bangui et dans six régions, où elle cherche actuellement à disposer d’un local. Ces militantes et militants, formées à la médiation dans les conflits mènent des campagnes de sensibilisation pour s’inscrire sur les listes électorales, pour voter lors des élections, car l’association considère que la démocratie est une condition de la paix. Des campagnes aussi sur le dépistage précoce du VIH. Ces campagnes, ce sont des opérations de porte à porte, de contacts dans la rue et la capacité de l’association à occuper ainsi le terrain est déterminante.L’association organise des ateliers, des conférences pour la paix et le développement durable. Elle organise aussi des rencontres culturelles de partage (contes, danses, artisanat)
L’association prend position dans la presse sur les conditions de la paix. Elle a récemment dénoncé le fait que les pourparlers pour un accord de paix se tiennent à Khartoum et non pas en RCA, en privilégiant les responsables de la guerre et de la violence aux dépens des victimes, des déplacés et de toutes les forces de l’intérieur du pays qui veulent restaurer le vivre ensemble. Elle refuse avec force une amnistie sans justice, où les responsables des tueries et des atrocités sans même reconnaître leurs crimes accèderaient au pouvoir.
Valérie, Mariam et Arlette font part de leur foi commune en Dieu, même si chaque religion se relie à Lui par des voies différentes. Pour l’essentiel elles sont d’accord. Ce que Dieu attend de l’homme, c’est qu’il vive dans une société solidaire où chacun satisfait durablement ses besoins essentiels. Elles citent « les cinq verbes de Boganda », le père fondateur de la RCA : nourrir, loger, vêtir, soigner, instruire. Pour elles, c’est ainsi que la société doit être organisée et c’est aussi la volonté divine. Elles agissent et elles ont confiance en Dieu pour que leur action soit un succès.
Elles vivent cependant très durement les changements intervenus avec la crise. Elles expliquent qu’elles ont connu la période où la cohabitation entre religions était paisible. Les traditions voulaient que dans les quartiers les grandes fêtes chrétiennes comme Noël et Pâques et les grandes fêtes musulmanes comme le Ramadhan ou l’Aïd el Kbir soient aussi célébrées par les croyants de l’autre religion. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et la personne qui voudrait le faire subirait une lourde condamnation de la part de sa communauté. Le choix de la religion qu’elles décrivent comme relevant auparavant d’une décision individuelle – au point que de deux sœurs jumelles, l’une était musulmane, l’autre chrétienne - est désormais assigné par la communauté.
Pourra-t-on retrouver cette cohabitation paisible même après la fin des violences ?
Ce sera manifestement très difficile, mais ces médiatrices de la paix y croient.
Michel TISSIER , Bangui, 1 février 2019
Elle est en effet capable d’intervenir sur le terrain dans des zones très touchées par la misère, l’insécurité et l’absence de services publics. Elle est le bras opérationnel par lequel les institutions de l’ONU distribuent les financements internationaux là où l’Etat centrafricain est quasiment absent.
Elle réunit plusieurs qualités remarquables : la capacité d’aller au contact des populations, de les écouter, de les informer, notamment bien sûr en parlant la langue, mais aussi en connaissant les fonctionnements formels et informels de ces sociétés ; la capacité à animer les communautés dans lesquelles elle intervient de telle façon que l’aide apportée soit effectivement utilisée efficacement ; la capacité à trouver le bon équilibre entre la distribution d’aides d’urgence et des interventions de développement structurel ; une grande rigueur dans la gestion des moyens attribués ; une capacité à répondre aux exigences administratives très élevées (et même très bureaucratiques) des institutions internationales. Le tout étant porté par un niveau d’engagement très élevé, sans céder au découragement dû à la multiplicité des problèmes à résoudre, dans une démarche totalement désintéressée.
L’association compte un nombre limité de membres, appartenant plutôt aux élites du pays, qui lors du déclenchement de la crise en 2013 ont décidé d’agir. Ils ont commencé à s’organiser en mobilisant leurs fonds personnels. Désormais l’association vit en obtenant des ressources de la part de bailleurs de fonds, principalement de l’ONU, avec la difficulté de fonctionner par programmes, très lourds à instruire et à gérer, d’une durée limitée dans le temps. Le staff est ainsi constitué de personnes recrutées temporairement, en fonction des contrats passés.
L’association intervient sur quatre préfectures de l’intérieur du pays pour un nombre de bénéficiaires d’environ 45 000 chaque année, dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de la relance économique et de la mise à disposition de terrains.
Un exemple montre toute la complexité de la tâche, une action dans la sous-préfecture de Kouango. Sur la zone sont présents deux groupes armés, un seleka et un anti-balaka, sans compter les peuhls qui sont aussi armés et commettent aussi des exactions. La région compte un grand nombre de personnes déplacées, les circuits économiques traditionnels ont été détruits (par exemple les semences sont utilisées pour la consommation), la population ne prend qu’un repas par jour.
Il y a beaucoup de conflits entre les pasteurs peuhls qui ne peuvent plus se rendre sur leurs terrains de parcours traditionnels pour des problèmes d’insécurité et les agriculteurs. Il n’y a pas de réseau routier praticable. L’action compte principalement trois volets : la relance de la production agricole par la distribution de semences et d’instruments aratoires, en privilégiant les productions à cycle court permettant de faire face rapidement aux besoins alimentaires et d’apporter des revenus ; la distribution de vivres ; la prévention et le règlement des conflits entre agriculteurs et pasteurs.
Les autorités traditionnelles et les leaders communautaires sont associés aux décisions.
Et il faut même prendre contact avec les groupes armés pour obtenir le respect de périmètre de sécurité. Une autre caractéristique de l’action est de faire revenir sur la zone des services de l’Etat, notamment ceux de l’assistance technique agricole.
On voit ainsi l’importance et la difficulté de l’action menée par PNRM, qui a décidé d’adhérer au Réseau international pour une économie humaine, parce que l’association partage avec le réseau la vision de la société à reconstruire en respectant la dignité de tous et en faisant appel au travail de tous. Elle se concerte avec les autres membres du réseau en RCA pour influencer ensemble les politiques publiques.
Elles ont au départ bénéficié d’une formation organisée par l’ONG internationale d’origine américaine Search for common ground, qui continue à soutenir la plateforme. La plateforme a reçu aussi des financements de la Minusca, la force militaire d’interposition de l’ONU.
Elle mène beaucoup d’actions de sensibilisation
Elle a animé un observatoire des élections présidentielles et législatives de 2016
La plateforme réalise des cartographies des réalités humaines du pays qui contribuent à lever les préjugés qui nourrissent la violence. Elle a par exemple décrit la situation des populations du nord du pays, dans une zone proche de la frontière avec le Tchad.
Les liaisons routières avec la capitale sont particulièrement difficiles car il faut compter une semaine de voyage sur des routes souvent très peu praticables. Et la liaison est même impossible durant la saison des pluies. Tout naturellement la population de l’extrême nord (Vakaga, Bamingui-Bangoron) franchit la frontière avec le Tchad car les liaisons sont beaucoup plus faciles. Elle a recours aux services de santé et aux écoles situées aux frontières tchado-centrafricaines, côté Tchad. Ils s’habillent aussi comme les Tchadiens, compte tenu de la proximité. Pour autant l’enquête menée par la plateforme montre que ces populations parlent le sango et sont attachées à l’unité centrafricaine. Présenter publiquement les résultats de telles enquêtes contribue à une meilleure compréhension réciproque.
Les enquêtes mettent aussi en évidence la situation des minorités, notamment Pygmées et Peuhles. Cela contribue à lever les préjugés alors que les Peuhls sont souvent accusés de pratiquer des violences.
Les organisations rassemblées dans la plateforme jouent un rôle d’intermédiaire entre la population et les institutions du pays, notamment celles chargées de la sécurité, de la justice. Elles dénoncent les pratiques de corruption et les excès de pouvoirs et inversement elles font connaître le rôle de ces institutions. Elles informent la population des tarifs qui sont légitimement pratiqués pour accéder à certains services administratifs alors que les fonctionnaires concernés demandent souvent davantage, exploitant la méconnaissance de la population.
Elles ont choisi de donner à leur association un nom en anglais alors que les documents qu’elles produisent sont en français et que leur langue de travail entre elles est le sango, la langue véhiculaire de la RCA. Peut-être comme un signe de modernité, une volonté de sortir des cadres considérés comme étouffants. Sans doute aussi parce qu’elles travaillent beaucoup avec les instances internationales comme l’ONU. Et c’est vrai qu’elles ont un peu toutes l’allure de Business Women, ces militantes de WALT, à commencer par Angeline Kaïgama, la Présidente. Personnages aux vêtements chamarrés, hautes en couleur, avec le verbe assuré de celles qui ne s’en laissent pas compter et savent dire leur fait, même aux puissants.
Et les deux ne sont pas sans lien, car comme le dit Angeline : les hommes occupent seuls le pouvoir dans ce pays depuis plus de cinquante ans et avec des résultats très décevants, voir catastrophiques si on considère la crise actuelle. Il est temps d’essayer autre chose, avec une gouvernance réellement partagée. Elle considère que les femmes sont beaucoup plus soucieuses d’apporter des réponses pratiques aux problèmes de la population, sans se contenter de déclarations de principe. Elles sont capables d’exercer le pouvoir dans l’intérêt du pays et non pas pour leur intérêt propre et celui de leur clan.
Ces deux orientations fondamentales se retrouvent dans les axes stratégiques de l’association. D’un côté mener des actions très concrètes pour la cohésion sociale et le développement durable : scolarisation des enfants soldats, formation des jeunes sur des petits métiers avec remise d’un kit de démarrage, distribution de kits solaires et formation à leur utilisation, mise en place de comités de paix dans les villages et les quartiers et renforcement de leurs capacités.
De l’autre, mise en place de clubs d’excellence dans les lycées pour promouvoir le leadership des filles, atelier d’évaluation de l’application des mesures de la loi sur la parité Hommes femmes en RCA, actions d’alphabétisation des femmes, soutien à la création d’activités génératrices de revenus pour les femmes, prise en charge psychologiques et sanitaires des femmes victimes de violences.
WALT fait tout pour être elle-même une organisation d’excellence. Elle de dote d’axes stratégiques déclinés en actions avec pour chaque action des responsables désignés et des indicateurs permettant de mesurer des résultats, définition de procédures et respect de ces dernières, notamment dans la gestion financière, processus régulier d’auto-évaluation. La rigueur de l’organisation est reconnue, notamment par les financeurs institutionnels, qui ont confiance quant à l’usage de leurs subventions.
Dans les rapports avec les pouvoirs publics, WALT se montre à la fois coopérative et exigeante. Coopérative, car l’association se propose d’accompagner les plans d’action gouvernementaux. Dans un pays où l’autorité de l’Etat est mise en pièces, la société civile ne peut pas selon WALT se déclarer hostile par principe aux pouvoirs publics. Au contraire, elle doit s’engager pour contribuer à la restaurer. Exigeante, car elle ne se contente pas de discours, mais insiste pour que les textes soient appliqués, que les programmes annoncés soient exécutés. Pour dénoncer aussi toutes les situations où les pratiques contredisent les intentions annoncées, notamment en matière de corruption.
Il me paraît particulièrement intéressant de mentionner l’action de WALT en matière de sécurité. On peut en effet penser que c’est un secteur qui relève exclusivement des fonctions régaliennes de l’Etat, en dehors donc du champ d’intervention d’une Organisation de la société civile, a fortiori de femmes. En fait, WALT est très active en ce domaine et va l’être encore plus dans le cadre d’un vaste plan de la mobilisation de la société civile qui va accompagner un plan Etatique de réorganisation, d’équipement et de formation des forces de sécurité, avec l’appui de l’Union européenne. Cette action vise la sensibilisation de la population aux problèmes de sécurité, mais aussi la formation des forces de l’ordre sur leurs conditions d’intervention et le respect des droits humains. Et même la restauration de bâtiments comme des commissariats ou des postes de police, car WALT sait se montrer efficace dans des travaux de ce genre, notamment dans le respect des délais.
WALT se rend par exemple dans les prisons pour constater les conditions de détention, s’entretenir avec les détenus, leurs familles, les personnels de surveillance. Sur ces bases, un rapport est établi et des mesures correctives sont apportées. Des questions comme la collecte des armes légères et de petit calibre, comme le fonctionnement de systèmes d’alerte font l’objet de concertation entre des comités de paix rassemblant les citoyens et les forces de l’ordre.
L’association est aussi un des piliers du développement du Réseau international d‘économie humaine en Afrique.
Michel TISSIER, Bangui, le 3 février 2019
Il rassemblait des personnes qui voulaient en savoir plus sur l’économie humaine. La plupart des participants appartenaient à des organisations : organisations de femmes, de jeunes, de défense des droits humains, de défense des victimes de violences ; une professeure d’université et un enseignant-chercheur de l’Institut supérieur de Développement rural ; des organisations catholiques, musulmanes et protestantes ; des auto-entrepreneurs ; une représentante de la Fédération des PME de RCA ; un représentant de l’ONU ; des journalistes.
A la fin de la présentation de Michel, les participants souhaitent qu’on trouve une formule pour définir ce qu’est l’économie humaine et il est retenu :
Des questions sur l’histoire du réseau sont posées par un public qui ne connaît ni Lebret, ni l’encyclique Populorum Progressio et pour lequel les figures de l’indépendance comme Senghor ou Mamadou Dia n’évoquent rien. Boganda reste cependant une référence pour ces personnes engagées et on peut présenter la convergence entre sa pensée et son œuvre et l’économie humaine. Il donne en effet à l’action politique l’objectif premier de répondre aux cinq besoins fondamentaux : nourrir, vêtir, loger, soigner, instruire. Il veut que tous les Centrafricains en bénéficient et il considère le travail comme la seule source de développement.
Plusieurs veulent savoir d’où viennent les ressources du RIEH et sont un peu déçus de savoir qu’elles viennent d’abord de ses membres.
Une toute jeune femme, découvrant la liste des membres du Conseil d’administration du RIEH, critique l’absence de femmes.
Cinq livres Chemins d’économie humaine ont été vendus sur place.
A la fin de la réunion, plusieurs organisations se déclarent décidées à constituer un groupe local pour l’économie humaine, sans lui donner nécessairement une forme juridique officielle. Pour échanger sur les valeurs qu’ils partagent, pour porter ensemble la vision d’une société centrafricaine où la personne humaine est au centre, pour mener ensemble un projet dans le cadre du programme d’action du RIEH Des territoires en marche vers l’économie humaine.
La présentation de Michel : Fichier Powerpoint
par une Centrafricaine travaillant en France comme assistante sociale, Mme Edwige ZOE BONDRA et un avocat de RDC, Ghislain MABANGA, avocat auprès de la Cour Pénale Internationale. En RCA, c’est une association officiellement enregistrée, dont la présidente est Hélène NZINGAZO, elle aussi une ancienne assistante sociale centrafricaine ayant longtemps travaillé en France et qui est maintenant retournée à Bangui.
J’ai été reçu par une dizaine de membres, femmes mais aussi hommes, bénévoles, qui ont tous dit s’être engagés dans l’association, parce qu’ils ont été sidérés par la monstruosité de la violence, qui ne correspond en rien à leur vision de la société et du pays et qu’ils voulaient agir pour reconstruire les bases du vivre ensemble.
La démarche suivie en RCA a été de se rendre là où étaient regroupées les personnes déplacées qui avaient dû s’enfuir de leur habitation dans les différents quartiers de Bangui et avaient été regroupés sur la zone de l’aéroport international de M’poko où elles vivaient dans des conditions d’une grande précarité. Et de commencer par écouter ce que disaient ces personnes et d’identifier leurs besoins. Cela reste une démarche de base de l’association : aller sur le terrain, se rendre dans les zones y compris celles réputées les plus dangereuses, non pas du fait des groupes armées qui se sont constitués dans tout le pays, mais de la violence quotidienne. Et permettre aux victimes, qui sont parfois d ‘anciens bourreaux et qui risquent de le redevenir de s’exprimer, d’être entendues.
Il est d’ailleurs remarquable que cette pratique de terrain a conduit l’association à s’adresser aux anciens enfants soldats « démobilisés », censés être en reconversion mais en fait laissés à eux-mêmes et au désœuvrement, d’autant plus attirés par le retour à la violence qu’ils ont très mauvaise réputation au sein de la population.
Un des modes d’action privilégié est de mettre à disposition un terrain pour pratiquer le maraîchage qui, compte tenu des bonnes conditions climatiques et de fertilité des sols, peut assez rapidement générer un revenu. Une autre est d’organiser une tontine où chacun cotise régulièrement une petite somme, dont l’accumulation permet d’apporter un capital significatif à un des membres.
La formation est une activité importante avec deux volets : l’alphabétisation et la formation aux activités génératrices de revenus : maraîchage, tricotage, couture, aviculture.
Deux autres activités méritent d’être mentionnées car elles sont bien adaptées au contexte : l’organisation de matchs de foot pour les garçons et de danses traditionnelles pour les filles. Les militants notent que c’est souvent par de telles activités que les jeunes sortent du désœuvrement et deviennent motivés pour reprendre une formation ou se lancer dans une activité économique.
Il faut noter que toutes ces actions sont relativement peu onéreuses, l’association ne bénéficiant que de très peu de subventions. Elle agit surtout grâce aux cotisations des membres et envisage d’ailleurs de pratiquer pour elle-même le maraîchage.
Il est frappant de voir que la prise en charge des femmes victimes de violences n’apparaît pas au premier rang des activités.
La principale raison est que les femmes concernées le plus souvent n’en parlent pas.
Ce n’est que peu à peu avec la confiance gagnée par les activités menées en commun que peut émerger l’expression de la souffrance. Les militantes jouent alors un rôle d’écoute. Elle les oriente en fonction des besoins vers l’Association des femmes juristes ou vers l’UMIRR, unité mixte d'intervention rapide et de répression des violences basées sur le genre.
La reconstruction du pays, ne passe-t-elle pas d’abord par ce travail de présence sur le terrain, d’écoute, de propositions d’actions collectives accessibles facilement à toute la population que mènent les militantes et les militants de Femmes en danger ?
Michel TISSIER, Bangui, 31 janvier 2018
Organisations de femmes
Organisations de jeunes
Autorités administratives et coutumières locales
Action des volontaires unis pour le Développement et la santé (AVUDS)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le territoire Mbali
Organisations paysannes
Autorités administratives et coutumières locales
Institut supérieur de Développement rural (ISDR) de Mbaïki
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur le territoire Mbali
Initiatives citoyennes pour l’insertion sociale (ICIS)
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur Grand-Ravine.
Territoire rural, situé à l’écart des pôles urbanisés et des pôles touristiques.
Exploitations agricoles familiales de taille moyenne. En locomotive, une entreprise de l’industrie agro-alimentaire “Kermené”, 7ème bassin d’emploi du département (22) qui génère une mixité de population importante.
Il mène depuis 50 ans des actions pour un développement humain durable avec un nécessaire renouvellement des générations porteuses du projet de son développement territorial.
Le Secrétariat international du RIEH, dont le siège est situé à Collinée dans la commune Le Mené.
Vous pouvez devenir un sympathisant de l’action menée sur Le Mené
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Michel TISSIER, Secrétaire exécutif du RIEH, se rend à Bangui en République Centre Africaine du 26 janvier au 3 février 2019. Il rencontrera Gilbert Masumbuko, coordinateur du réseau pour l’Afrique ainsi que des associations membres. Cette mission est un signe de la solidarité du RIEH avec la population de ce pays meurtri par la guerre civile et avec les personnes et les organisations qui continuent d’agir pour la dignité de tous, malgré un contexte très difficile.
Michel donnera régulièrement sur le site des informations sur les rencontres qu’il aura à Bangui.
14 November is the birth day of Jawaharlal Nehru, India's first prime minister and his birth day is celebrated as children's day.
As AREDS is the collaboration organization to take up the Child Line services for the ministry of women and children, to help and address the issues of violence against children, especially, children caught in child marriage, child labour, trafficking and all kinds of violence, we took this chance of raising awareness to the public and among the children to seek the help of the toll free help line number 1098.
AREDS has a team of workers stationed in Karur to help the children in need. In jyust three months time we have had 96 children rescued from child marriage.
A l'occasion du 70eme anniversaire de l'adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH), un collectif d'associations, parmi lesquelles le CCFD-Terre Solidaire, Justice et Paix, l'ACAT et le Ceras, s'est mobilisé autour d'une journée où les questions soulevées par les droits de l'homme trouveront un écho dans des moments artistiques.
Pour connaître le programme de la journée, vous pouvez télécharger le document ci-joint.
Pour participer à la journée "Droits de l’Homme : construire le Bien commun", vous êtes invités à vous inscrie à la page: https://www.helloasso.com/associations/pax-christi-france/evenements/relever-les-defis-d-aujourd-hui-les-droits-de-l-homme-comme-repere
Le mouvement Église-Wallonie, membre du Réseau International pour une Economie Humaine (RIEH), considère le développement local comme un important défi à relever.
Le bulletin n. 3 d’août 2018 du mouvement Église-Wallonie porte sur la rencontre internationale sur le développement local participatif « Du souffle pour nos territoires » qui a eu lieu du 14 au 15 juin 2018 au Mené, en Bretagne.
Son auteur, Jacques Briard, délégué d'Église Wallonie, traite des questions du développement local et mondial selon une logique participative, des défis pour une véritable démocratie qui mette l'homme au centre des politiques publiques ainsi que des participants venus contribuer de tous bords.
Si vous êtes intéressés à lire le bulletin, vous pouvez le télécharger plus bas.
KRISHNAGIRI, TAMIL NADU, INDIA, SEPTEMBER 08, 2018
“Finally, I have been arrested. My crime: wanting to meet farmers in their home. Where is rule of law?” the Swaraj India Party chief tweeted.
Yogendra Yadav, president of Swaraj India Party was arrested en route to a private meeting with farmers in Tiruvannamalai on Saturday.
“Finally, I have been arrested. My crime: wanting to meet farmers in their home. Where is rule of law?” he tweeted.
“With me two local farmer leaders ChandraKumar and Arul Arumugam have also been arrested,” he added in another tweet.
In an earlier tweet Mr. Yadav said, “I have refused to obey the illegal police order restricting me from meeting farmers at their home. I am proceeding to village Nammianthel. Let's see if TN police arrests me.”
“I called up the District Magistrate Kandasamy and said that no final order was issued as of now, and he agreed no order was issued.’ I asked, “How do they then forcibly enter lands and he said no such thing happening and that they were talking only to farmers who cooperated.”
Prof. Yadav said “I told him I was sitting with a farmer, whose house was forcibly entered into by the police,” and he denied of any police brutality and claimed that outsiders were trying to incite law and order issue.
According to Prof. Yadav, he had told him that he was an outsider with affected farmers, and that under the Constitution, he had the right to hold meetings with the farmers on their own property. “The Collector said, you have your freedom and police can’t stop you.”
However, within 5 minutes, “Our vehicle was surrounded,” he said. The activists were taken into the van that was to take them to the police station. “However, soon they realised who we were, and the vehicle was diverted to a wedding hall.”
According to Prof. Yadav, the Superintendent of Police arrived and said they had information that ‘over 100 farmers were meeting with him.’ “If I were to meet with 100 farmers in their own property, how is it illegal,” he asked.
"I have come to meet the farmers and I will not leave without meeting them,” he said. Along with Prof. Yadav, farmers leaders were detained. The SP has promised The Hindu that he would respond to queries on the issue shortly.
Le 27 août 2017, le rapport sur la modernisation de la politique française de développement et de solidarité internationale à été remis par Hervé Berville, député, au Président de la République, Emmanuel Macron.
Ce document repense le sens et les modalités d’action de la politique de développement au regard des transformations globales en cours. Il est axé sur 5 priorités : l’éducation, la stabilité et la lutte contre les fragilités, le climat et l’environnement, l’égalité femmes-hommes et la santé. Le rapport comprend 12 propositions.
Vous pouvez consulter l'ensemble du document en accédant à la page suivante: https://www.herveberville.fr/rapport
Le Réseau International pour une Economie Humaine partage la tristesse qui a frappé le monde à l’annonce du décès de Kofi Annan. Homme de dialogue, homme de paix, lucide et généreux, il a mis ses talents au service des Nations Unies, au service des peuples qu’elles rassemblent.
Nous prenons pour guide de notre action cette phrase de la préface qu’il a écrite pour notre livre Chemins d’économie humaine: « S’il est une chose que nous avons comprise au fil du temps, c'est que les scénarios catastrophes et les critiques destructrices … n'ont jamais poussé les peuples et les gouvernements à agir. Ce qui fait bouger les choses, c'est un dessein positif, le sens des responsabilités de chacun, le tracé de chemins d’économie humaine… »
Entre le 18 août et le 8 septembre 2018, « Amer et Enchantant » présente une sélection d’ouvres d’artistes haïtiens qui seront exposées à Bâle, en Suisse.
Vous trouverez tous les détails et le programme d’accompagnement de l’expo dans le document contenu dans cette page.
Today AREDS started four farmers producers social enterprises company to make the farmers get away with the middle men interference and make their product organic and healthy for the community. This is an initiative to help the small farmers to get access to knowledge and financial assistance from NABRD, national bank for agricultural development and other financial institutions to form themselves as cooperatives.
This will help the farmers produces to have their produce get value added and make it available for the consumers. In the long run the consumers also will become a shareholder in this enterprise. Social enterprise is seen as an alternative trade and consumption with collective participation, respecting nature and ecology. Each company will have 500 members as shareholders and each of the members will engage in cultivating what the company intends to produce.
I am in the picture together with the AGM of NABARD giving training.
To sustain development, we need to provide alternatives which can be replicated.
In solidarity,
Samy Arokiasamy
Founder and Director of AREDS (Inde)
Les élus du Mené et le RIEH font appel à vous pour financer cet événement et particulièrement le transport en avion des participants qui viendront d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie du Sud.
El 19 de abril de 2018, los animadores del RIEH en Bélgica, Jacques Briard, Luc Maréchal y Jean-Pierre Binamé organizan dos encuentros en Namur, la capital administrativa de Valonia. Quieren presentar la visión y el enfoque de la economía humana, así como los objetivos de la Red internacional para una economía humana, basándose en el libro Caminos de economía humana. Yves Berthelot, uno de los autores del libro, y Michel Tissier, Secretario Ejecutivo de la RIEH intervendrán. Los participantes serán principalmente estudiantes del centro Lumen vitae y miembros de la Asociación de ayuda mutua y fraternidad-convivencia y Iglesia-Valonia, un movimiento presidido por Luc Maréchal.
Estas organizaciones llevan a cabo acciones de solidaridad tanto a nivel internacional, en particular en la República Democrática del Congo como en Bélgica. Están vinculados a la iglesia católica y hacen especial referencia a la encíclica Populorum Progresssio y Laudato si pero se consideran "ciudadanos de su región, Valonia y el mundo antes de ser cristianos". Han decidido afiliarse a la red porque quieren participar en intercambios con otras organizaciones y personas de todo el mundo que se refieran a la economía humana. Las reuniones redactarán las líneas de un plan de acción del grupo RIEH Bélgica.
Curso abierto al público el jueves 19 de abril, del 14 al 17h, en el centro internacional Lumen vitae, Rue Grafe, 4, Namur.
Reunión de 19:00 a 21:00, habitación tan, en el 3er piso del centro Lilon, Rue des curtidurías, 1, en Namur.
Contacto: jacques@briard.be
JINOV es una asociación que reúne a profesionales y voluntarios del oeste de Francia que animan diversas formas de educación popular con los jóvenes. JINOV ha estado involucrado en la vida de la RIEH durante varios años, en particular porque Jean-Pierre Dardaud, un animador líder de la asociación, ha desempeñado un papel muy activo en la redacción del libro Caminos de economía humana. JINOV organizó en 2016 y 2017 varios talleres y reuniones proponiendo a jovenes expresarse sobre la economía humana, no después de una presentación pero espontáneamente a partir de su representación de la economía y del ser humano.
Una reunión se celebró el 2 de marzo de 2018 en Saumur entre los animadores de JINOV y Michel Tissier, Secretario Ejecutivo de la RIEH para sacar conclusiones de estos talleres.
Se trataba de jóvenes en transición entre la educación y el empleo, o más bien la búsqueda de empleo, ya que se trata de un proceso largo, difícil y precario. Se expresaron en particular a través de pequeñas improvisaciones teatrales acerca de lo que ellos mismos experimentaron o vieron a su alrededor, lo que les pareció significativo de la naturaleza humana o inhumana de la economía.
Lo más sorprendente es que son en su mayoría sensibles, positivamente o negativamente a la calidad de las relaciones en la vida laboral.. ¿Son escuchados, considerados, reconocidos? ¿Hay un ambiente de trabajo relajado o estresado? ¿Son las condiciones de trabajo de calidad? Una economía humana es vista primero por este prisma en lugar de por la de los salarios o incluso la precariedad.
En una fábrica, el líder del equipo culpa al aprendiz por no trabajar tan rápido como el dueño de un almacenista. Este último toma el lado del líder y non señala que el aprendiz está menos bien equipado que él otro para hacer el trabajo.
Durante una entrevista de trabajo, el Gerente hace entender gradualmente al solicitante que no habrá recibos de pago. El trabajador acepta la oferta asegurándose de que "el negro no lo asuste". Pocas semanas después, como víctima de un accidente de trabajo, el trabajador se encuentra en el hospital donde se le pregunta cuál es su cobertura de seguro social.
- "la economía está produciendo algo, bienes o servicios; la economía capitalista tiene como objetivo producir dinero; La economía humana para producir el bienestar humano.
- "la economía no permite ser humano." No se aceptan errores humanos en el trabajo (retraso, problema personal,... pereza)
- "antes habia religiones; Ahora vivimos en una sociedad capitalista; Estamos impulsados a adquirir más y más bienes "
-" todos somos humanos en la base; Cuando uno asocia el dinero y el individualismo, el interés propio, es inhumano.
- "cuanto más se satisfagan los empleados, más productivos son; Entonces debemos encontrar el equilibrio entre la producción y el ser humano "
-todas las personas que trabajan son importantes. Si todo el mundo se considera importante, la empresa funciona mejor '
- "cuando uno trabaja en un grupo grande uno puede ser tomado para los robots. En empresas pequeñas tenemos mejor reconocimiento "
-" veo la economía humana en alguien que trabaja en su cuenta por ser apasionado sin estafar a otros "
-" cuando hay un verdadero trabajo en equipo en un clima de bondad y compartir "
- "cuando un colectivo de trabajo se adapta a las limitaciones de sus miembros"
La economía humana es :
-un objetivo: la economía al servicio del ser humano
-un marco: el respeto, el reconocimiento de la diversidad, la regulación
-un proceso que moviliza diferentes formas de valor (dinero, tiempo, destrezas...) Y que está prestando atención a la gente, al hecho de que un ser humano está vivo ".
La conclusión principal : la economía humana es de interés para la gente joven. Continuemos dándoles la palabra y actuemos con ellos para que el mundo se acerque más a sus aspiraciones.
El grupo RIEH en Benin se reúne el 11 de abril de 2018 en Cotonou. Él retuvo once acciones para 2018 que seran realizadas por los varios miembros y en cuál intercambiarán y se apoyarán mutualmente.
Estas acciones pueden agruparse e cuatro temas :
- Sensibilización de productores Boukombé en agro-ecología y seguridad alimentaria
- Fomento de granjas agro-ecológicas medicinales en Benin
- Educación para la paz en Benin a través de la promoción del emprendimiento social de los jóvenes
- Capacitación de representantes electos locales y promotores de negocios del Departamento de emprendimiento de BORGOU en la República de Benin.
- Combatir las prácticas ocultas contra las mujeres, la esclavitud femenina y la violencia silenciosa sobre el género
- Promoción de la dignidad de la mujer en las comunidades musulmanas de Benin (por la comunidad musulmana de BÉNIN)
- Formación de diplomas para mujeres en los medios de comunicación
- De corazón a corazón con las niñas y los niños en la escuela y los padres y las mujeres en la comunidad de SO-AVA para su empoderamiento
- Mujeres y madres bien nutridas, clave para el desarrollo humano sostenible
- Proyecto de formación tradicional de la comunidad de los griots
- Promoción del ecoturismo y creación de empleos verdes en la comuna de Gogounou, en el norte de Benin.
En el curso de la reunión, también intervendra Grégoire Ahongbonon, que ha creado cerca de 20 centros de recepción de pacientes psiquiátricos en África occidental. Estos últimos son muy a menudo abusados en aldeas y barrios. La Asociación conducida por Grégoire las recibe, establece un diagnóstico de su condición, las trata y facilita su retorno a su entorno.
Con motivo del 28 día internacional de los derechos de la mujer, SWATE ((Society of women in Action for Total Empowerment),), organización de mujeres in Tamil Nadu, India y miembro de la RIEH organizó una marcha en la ciudad de Karur, el principal asentamiento de su zona de ubicación. Este evento reunió a mujeres de todas las castas, muchas de las cuales no tienen derecho a hablar en la sociedad tradicional.
Christina Sami, Presidente de SWATE y miembro muy activo del RIEH durante muchos años, dio un discurso. Se ha centrado especialmente en la lucha contra la violencia contra la mujer, contra el alcoholismo, contra el acaparamiento de tierras y la explotación de la arena de los ríos, para el empleo de los jóvenes y para la remuneración garantizada para los agricultores.
La declaración subraya que "el factor fundamentalmente responsable de la situación muy crítica [del estado de Tamil Nadu] es la corrupción invasiva en las estructuras de gobernanza, como en las instituciones judiciales y ejecutivas, que asaltan la dignidad humana. La única solución es una narrativa política alternativa centrada en la gente y marcada por la ecología.
En todo el mundo, las personas que viven en territorios donde las dificultades de vivir bien se acumulan actúan colectivamente para no someterse y tomar su destino en sus propias manos.
Los representantes electos de la comunidad Le Mené y de la Red internacional para la economía humana (RIEH) proponen una reunión internacional los 14 y 15 de junio de 2018 en Bretaña, en el territorio del Mené, para intercambiar y analizar las experiencias de cada uno, convencidos de que podemos aprender unos de otros.
En Gao (Malí), la población se enfrenta a la conjunción de dos grandes problemas: la seguridad, ya que el área ha sido ocupada por varios meses por jihadistas e independentistas y la pobredad. Las asociaciones se movilizan por la paz y la respuesta a las necesidades de la población.
En Tamil Nadu, los trabajadores agrícolas y las mujeres, que son víctimas de discriminaciónes como dalits (intocables), se están educando, reivindicando sus derechos, abordando la justicia, levantando proyectos que generan ingresos.
En las afueras de Lima, Perú, los habitantes de Villa el Salvador, un barrio informal, se están organizando para establecer servicios públicos.
En el centro de Bretaña, un territorio, le Mené, amenazado de desertificación, se niega a morir, toma el control lanzando sucesivas dinámicas de desarrollo endógeno y participativo.
En Benin, el centro Songhai ha demostrado que la productividad agrícola y la restauración ambiental se pueden conciliar mediante la organización de un sistema integrado que combine la cultura, la ganadería y la piscicultura, el reciclaje de desechos y las aguas residuales, produciendo su propia energía, organizando la industria entera con el proceso y la comercialización. También es un centro de investigación y formación.
Todos estos grupos tienen en común una visión del hombre llamado a vivir dignamente, en sociedades solidarias, en armonía con lo vivo.
Junto con invitados de diferentes continentes, buscaremos atravesar nuestras experiencias para definir las condiciones de cambio de modelo de desarrollo de un territorio que se basa en la dinámica colectiva local.
La reunión se nutrirá de los talleres de los participantes, de los conferencistas internacionales y de las reflexiones comunes.
Para más información: contact@rieh.org
Francisco es agricultor y académico. Es director del centro de desarrollo humano sostenible de la Universidad de Valle del Momboy en Venezuela. Es miembro de la RIEH y nos ha enviado el siguiente texto.
La crisis nos obliga a cambiar drásticamente nuestra forma de vida. Por un lado nos pone en tareas para la mera sobrevivencia, en rutinas que nunca imaginábamos que haríamos. Gastamos tiempo, dinero y pasamos angustias en diligencias antes insólitas. Por otro lado vamos ganando otras formas de ser, convivir, sentir y de pensar. Las largas horas sin luz dan tiempo para estar con la gente cercana, conversar, meditar o escuchar el silencio. También para sufrir juntos. O en soledad. Se piensa en los seres queridos que se fueron. O en los tiempos de antes no tan malos como uno creía.
Pero hay cambios que eran necesarios aún sin el látigo de la crisis, por demandas más profundas. Pues estos demonios que convirtieron a Venezuela en este infierno no son exclusivos de este país tropical. El mundo se sacude en cambios tan grandes y veloces para los cuales la naturaleza y el hombre no están preparados. Si bien se avanza en la reducción de la pobreza, crece la desigualdad, el calentamiento del clima, el retroceso de los bosques y la escasez del agua. También crece la codicia, el autoritarismo y la concentración del poder. Primero es darnos cuenta del potencial de la crisis. De las posibilidades de transformarnos y transformar el entorno. Nuevas formas de ser, convivir, sentir y de pensar son necesarias. Aquí y en todas partes. ¿Podremos conectar la necesidad del cambio personal y local con el cambio planetario?
Seguramente de esto saldrán personas mucho mejores que lo que eran. También peores, no cabe duda. Pero aquí en la terrible circunstancia que estamos viviendo, podemos renacer distintos. Podemos en vez de irnos a otro país, cambiar el nuestro. Hacer del trabajo, la modestia y solidaridad los nuevos valores predominantes. Podemos inventar una nueva forma de habitar nuestros lugares, de convivir con el vecindario, de cuidar el entorno, de mirar y sentir la realidad. Quizás una manera es mejorar y ampliar las conversaciones que están naciendo en estas convivencias obligadas sin luz y sin transporte, donde somos más humanos y nos sentimos más frágiles.
Transformar los estados de ánimo negativos como el miedo y la angustia no es fácil, pero como alteran la comunicación, la solidaridad y cierran posibilidades, debemos encontrar las maneras de transformarlos en estados de ánimo positivos que abren posibilidades. Cultivar comunidades y redes, buscar familiares y amigos hacer cosas que nos gusten y sean útiles. Hacer de nuestro lugar un ambiente grato. La crisis nos obliga a cambiar. Ya somos otros, y “todo será para el bien”.
Francisco is a farmer and an academic. He is the director of the Centre for sustainable human development at Valle del Momboy University in Venezuela. He is a member of the RIEH and has sent to us the following text.
The crisis forces us to drastically change the way we live. On the one hand it imposes on us tasks for simple survival, habits that we never imagined to adopt. We spend time and money and have some painful moments in previously unknown steps. On the other hand, we are in the process of adopting other ways of being, living together, feeling and thinking. Long hours without light give time to be with our neighbors, to talk, to meditate or to listen to the silence. And also to suffer together. Or in solitude. We think of loved ones who are no longer. And of the previous times that were not as bad as we thought.
But there are also changes that were necessary even without the boost of the crisis, for deeper demands. The demons that have changed Venezuela to Hell are not all exclusive to this tropical country. The world is experiencing such great and rapid changes for which nature and man are not prepared. While poverty reduction is progressing, inequality is increasing, climate is warming, forests are shrinking and water is becoming scarce. At the same time, cupidity, authoritarianism and the concentration of power are growing. First of all, we need to be aware of the potential of the crisis. Opportunities to transform ourselves and transform what surrounds us. New ways to be, to live together, to feel and to think are necessary. Here and everywhere. Will we be able to link the need for personal and local change with global change?
Certainly will arise people much better than they were before. There will be worse, no doubt. But here, in the terrible circumstances we live, we can be reborn different. Instead of leaving for another country, we can transform ours. To make working, modesty and solidarity the new dominant values. We can invent new ways to live in the places where we live, to live with the neighborhood, to take care of the environment, to see and feel the reality. Perhaps a way to improve and amplify the conversations that are born in these moments of forced sharing without light or transport, where we are more human and we feel less fragile.
Transforming negative moods like fear and anguish is not an easy thing to do. But as they alter communication, solidarity and close the possibilities, we must find the way to transform them into positive soul states that open up the possibilities. Cultivate communities and networks, look for loved ones and friends, do things that we like and are useful. To make our territory a place of grace. The crisis forces us to change. Already we are different and "everything will be well".
On the occasion of the 28th International Women's Rights Day, Swate (Society of women in Action for Total Empowerment), a women's organization member of RIEH, Tamil Nadu, India, organized a march in the town of Karur, the main settlement of its location area. This event brought together women from all castes, many of whom do not have the right to speak in traditional society.
Christina Sami, president of Swate and a very active member of the RIEH for many years, delivered a speech. The focus has been particularly on the fight against violence against women, against alcoholism, against land grabbing and the exploitation of river sand, for the employment of young people and for guaranteed remuneration for farmers.
The statement stresses that «The fundamentally responsible factor for such an alarming status is pervading corruption among the critical governance structures as well as institutions, judiciary and executive which devalue human dignity. The only possible solution is upholding the alternate political narrative which is people-centred and ecologically-tuned”.
All over the world, people living in territories where the difficulties of living accumulate act collectively to face up and to take their destiny into their own hands.
The elected representatives of the country of Le Mené and the International Network for a Human Economy (RIEH) propose to some of those activists an international meeting on 14 and 15 June 2018 in Brittany, on the territory of Le Mené, to exchange and analyze the experiences of each one, convinced that we can learn from each other.
In Gao (Mali), the population is confronted with the conjunction of two major problems : security, since the area has been occupied for several months by jihadists and supporters of independence and poverty. Associations are mobilizing for peace and to respond to the needs of the population.
In Tamil Nadu, agricultural laborers and women, who are victims of discrimination as Dalits (untouchables), are educating themselves, claiming their rights, addressing justice, raising projects that generate income.
On the outskirts of Lima, Peru, the inhabitants of Villa El Salvador, an informal neighborhood, are organizing themselves to set up public services.
In the center of Brittany, a territory, Le Mené, threatened with desertification refuses to die, takes control by launching successive dynamics of endogenous and participatory development.
In Benin, the Songhai center has shown that agricultural productivity and environmental restoration can be reconciled by organizing an integrated system combining culture, livestock and fish farming, recycling waste and wastewater, producing its own energy, organizing the whole agricultural industry with processing and marketing. It is also a research and training center.
All these groups have in common a vision of the human being called to live in dignity, in solidarity, in harmony with the living.
Together with guests from different continents, we will seek to cross our experiences to define the conditions of change of model of development of a territory that would be based on local collective dynamics.
The meeting will be nourished by workshops of the participants, international speakers and common reflections.
For more information : contact@rieh.org
On April 19, 2018, the animators of the RIEH in Belgium, Jacques Briard, Luc Maréchal and Jean-Pierre Binamé organize two meetings in Namur, the administrative capital of Wallonia. They aim to present the vision and the approach of the human economy as well as the objectives of the International network for a human economy, drawing on the book Paths of Human economy. Yves Berthelot, one of the authors of the book, and Michel Tissier, Executive Secretary of the RIEH will intervene. The participants will mainly be students from the Lumen Vitae Centre and members of the Association of Mutual Aid and fraternity-living together and Church-Wallonia, a movement that is chaired by Luc Maréchal.
These organizations carry out actions of solidarity both at the international level, in particular in the Democratic Republic of the Congo and in Belgium. They are linked to the Catholic Church and make particular reference to the encyclicals Populorum Progresssio and Laudato Si but consider themselves "citizens of their region, Wallonia, and the world before being Christians". They have decided to participate in the network because they want to participate in exchanges with other organizations and people around the world who are referring to the Human Economy. The meetings will draw up the lines of an action plan of the RIEH Belgium group.
Course open to the public on Thursday, April 19, from 14 to 17h, at the International Centre Lumen Vitae, rue Grafe, 4, Namur.
Meeting from 7pm to 9pm, Room Tan, on the 3rd floor of the Centre Lilon, rue des Tanneries, 1, in Namur.
Contact: jacques@briard.be
JINOV is an association that brings together professionals and volunteers from the West of France who animate various forms of popular education with young people. JINOV has been involved in the life of the RIEH for several years, notably because Jean-Pierre Dardaud, a leading animator of the association, has played a very active role in the writing of the book Paths of Human economy. JINOV organized in 2016 and 2017 several workshops and meetings proposing to young people to express themselves on the human economy, not after a presentation but spontaneously from their representation of the economy and the human.
A meeting was held on 2 March 2018 in Saumur between the animators of JINOV and Michel Tissier, Executive Secretary of the RIEH to learn from these workshops.
These were young people in transition between education and employment, or rather job search, as this is a long, difficult and precarious process. They expressed themselves in particular through small theatrical improvisations about what they themselves experienced or saw around them which appeared to them to be significant of the human or inhuman nature of the economy.
The most surprising is that they are mostly sensitive, positively or negatively to the quality of relationships in working life. Are they listened to, considered, recognized? Is there a relaxed or stressed work environment? Are the working conditions of quality? A human economy is first seen by this prism rather than by that of wages or even precariousness.
In a factory, the team leader blames the trainee for not working as fast as the storekeeper he assists. The latter takes the leader's side. They fail to point out that the trainee is less well equipped than the storekeeper to do the job.
during a job interview, the manager gradually makes understand to the applicant that there will be no pay slips. The worker accepts the offer by ensuring that "the black does not scare him". A few weeks later, as a victim of a work accident, the worker finds himself in the hospital where he is asked what his social security coverage is.
- " The economy is producing something, goods or services; The capitalist economy aims to produce money; Human economy to produce human well-being.
- " The economy does not allow to be human." Human errors at work are not accepted (delay, personal problem,... lazy)
- " Before there were religions; Now we live in a capitalist society; We are driven to acquire more and more goods "
- " We are all human at the base; When one associates money and individualism, self-interest, it is inhumane.
- " The more the employees are fulfilled, the more productive they are; Then we must find the balance between production and the human being "
- ” All the people who work are important; If everyone is considered important, the company works better "
- " When you work in a large group you can be taken for robots; In small companies we have better recognition "
- " I see the human economy in someone who works on his account by being passionate without scamming others "
- " When there is a real teamwork in a climate of kindness and sharing "
- " When a working collective adapts to the constraints of its members"
" The human economy is :
- an objective: the economy in the service of the human being
- a framework: respect, recognition of diversity, regulation
- a process that mobilises different forms of value (money, time, skills...) And who is paying attention to people, to the fact that a human is alive.
The main conclusion: the human economy is of interest to young people. Let us continue to let them speak and act with them so that the world would be closer to their aspirations.
The RIEH group in Benin has a meeting on 11 April 2018 in Cotonou. He has chosen eleven actions for 2018 to be carried out by the various members and on which they will exchange and support each other.
These actions can be grouped around four thematics :
- Sensibilization of Boukombé producers on agro-ecology and food security
- Promotion of medicinal agro-ecological farms in Benin
- Education for peace in Benin through the promotion of social entrepreneurship of young people
- Training of local elected representatives and business promoters of the BORGOU department on Entrepreneurship in the Republic of BENIN.
- Combating occult practices against women, female slavery and silent violence on gender
- Promotion of women's dignity in Muslim communities in Benin (by the Muslim community of BÉNIN)
- Diploma training for Women in the media
- Heart-to-heart with young girls and boys in school and female parents in the so-AVA community for their empowerment
- Well-nourished women and mothers, key to sustainable human development
- Traditional Community Griots Training project
- Promotion of ecotourism and creation of green jobs in the commune of Gogounou, north Benin.
In the course of the meeting, will also intervene Grégoire Ahongbonon, who has created about 20 psychiatric patient reception centers in West Africa. Peopple suffering from psychiatric troubles are very often abused in villages and neighbourhoods. The association led by Grégoire receives them, establishes a diagnosis of their condition, treats them and facilitates their return to their environment.
Partout dans le monde, des personnes vivant sur des territoires où les difficultés pour bien vivre s’accumulent agissent collectivement pour ne pas subir et pour prendre leur destin en main.
Les élus du Pays du Mené et le Réseau international pour une économie humaine (RIEH) proposent une rencontre internationale les 14 et 15 juin 2018 en Bretagne, sur le territoire du Mené, pour échanger et analyser les expériences de chacun, persuadés que nous pouvons apprendre les uns des autres.
A Gao (Mali), la population est confrontée à la conjonction de deux problèmes majeurs : la sécurité, puisque la zone a été occupée pendant plusieurs mois par les djihadistes et les indépendantistes et reste très conflictuelle et le mal développement. Des associations se mobilisent pour la paix et la réponse aux besoins de la population.
Au Tamil Nadu, des travailleurs journaliers agricoles et des femmes, victimes de discriminations en tant que dalits (intouchables) s’éduquent, revendiquent leurs droits, s’adressent à la justice, montent des projets générant des revenus.
Dans la périphérie de Lima, au Pérou, les habitants de Villa El Salvador, quartier informel, s’organisent pour la mise en place de services publics.
Au Centre Bretagne, un territoire, Le Mené, menacé de désertification refuse de mourir, se prend en main en impulsant des dynamiques successives de développement endogène et participatif.
Au Bénin, le centre Songhaï a su montrer qu’on peut concilier productivité agricole et restauration de l’environnement en organisant un système intégré associant culture, élevage et pisciculture, recyclant les déchets et les eaux usées, produisant sa propre énergie, organisant toute la filière avec transformation et commercialisation. C’est en outre un centre de recherche et de formation.
Tous ces groupes ont en commun une vision de l’homme appelé à vivre dans la dignité, dans des sociétés solidaires, en harmonie avec le vivant.
Ensemble, avec des invités de différents continents, nous chercherons à croiser nos expériences de terrains pour redéfinir, les conditions du changement de modèle de développement d’un territoire qui s’appuie sur des dynamiques collectives locales.
La rencontre sera nourrie d’ateliers des participants, d’intervenants internationaux, de réflexions communes.
Pour en savoir plus : contact@rieh.org
Le 19 avril 2018, les animateurs du RIEH en Belgique, Jacques Briard, Luc Maréchal et Jean-Pierre Binamé organisent deux rencontres à Namur, capitale administrative de la Wallonie. Elles ont pour objectif, en s’appuyant sur le livre Chemins d’économie humaine, de présenter la vision et la démarche de l’économie humaine ainsi que les objectifs du Réseau international pour une économie humaine. Yves Berthelot, un des auteurs du livre, et Michel Tissier, secrétaire exécutif du RIEH interviendront. Les participants seront principalement des étudiants du Centre Lumen Vitae et des membres de l’association Entraide et Fraternité-Vivre Ensemble et Église-Wallonie, mouvement que préside Luc Maréchal.
Ces organisations mènent des actions de solidarité à la fois au niveau international, notamment en République démocratique du Congo, et en Belgique. Elles sont liées à l’église catholique et font particulièrement référence aux encycliques Populorum Progresssio et Laudato si mais se considèrent comme « citoyens de leur Région, la Wallonie, et du monde avant d'être chrétiens ». Elles ont décidé de participer au réseau parce qu’elles veulent participer aux échanges avec d’autres organisations et personnes qui, partout dans le monde, font référence à l’économie humaine. Les rencontres permettront de tracer les lignes d’un plan d’action du groupe RIEH Belgqiue.
Cours ouvert au public le jeudi 19 avril, de 14 à 17h, au centre international Lumen Vitae, rue Grafé, 4, à Namur.
Rencontre de 19h à 21h, salle Tan, au 3e étage du Centre Lilon, rue des Tanneries,1, à Namur.
Contact : jacques@briard.be
Le groupe RIEH au Bénin se réunit le 11 avril 2018 à Cotonou. Il a retenu pour 2018 onze actions qui seront menées par les différents membres et sur lesquelles ils échangeront entre eux et se soutiendront.
Ces actions peuvent se regrouper autour de quatre thématiques :
- Sensibilisation des producteurs de Boukombé sur l’agro écologie et la sécurité alimentaire
- Promotion des fermes agro écologiques médicinales au Bénin
- Education à la paix au Bénin par la promotion de l’entreprenariat social des jeunes
- Formation des élus locaux et des promoteurs d’Entreprises du Département du BORGOU sur l’Entreprenariat en République du BENIN
- Lutte contre les pratiques occultes à l’égard des femmes, de l’esclavage féminin et des violences silencieuses sur le genre
- Promotion de la dignité féminine dans les communautés musulmanes au Bénin (par la communauté musulmane du Bénjn)
- Formation diplômante de femmes des médias
- Cœur à cœur avec les jeunes filles et garçons en milieu scolaire et les femmes parents d’élèves dans la commune de SO-AVA pour leur autonomisation
- Femme et mères bien nourries, clé du développement humain durable
- Projet de formation de griots communautaires traditionnels
- Promotion de l’écotourisme et création des emplois verts dans la commune de Gogounou, Nord Bénin.
Au cours de la réunion, interviendra aussi Grégoire Ahongbonon, qui a créé une vingtaine de centres d’accueil pour malades psychiatriques en Afrique de l’Ouest. Ces derniers sont très souvent maltraités dans les villages et les quartiers. L’association animée par Grégoire les reçoit, établit un diagnostic de leur état, les soigne et facilite leur retour dans leur milieu.
JINOV est une association qui rassemble des professionnels et des bénévoles de l’Ouest de la France qui animent diverses formes d’éducation populaire avec des jeunes. JINOV participe depuis plusieurs années à la vie du RIEH, notamment parce que Jean-Pierre Dardaud, un des principaux animateurs de l’association a joué un rôle très actif dans la rédaction du livre Chemins d’économie humaine. JINOV a organisé en 2016 et 2017 plusieurs ateliers et rencontres proposant à des jeunes de s’exprimer sur l’économie humaine, non pas à la :suite d’un exposé mais de façon spontanée à partir de leur représentation de l’économie et de l’humain.
Une réunion s’est tenue le 2 mars 2018 à Saumur entre les animateurs de JINOV et Michel Tissier, secrétaire exécutif du RIEH pour tirer les enseignements de ces ateliers.
Il s’agissait de jeunes en phase de transition entre les études et l’emploi, ou plutôt la recherche d’emploi, tant celle-ci est un processus long, difficile et précaire. Ils se sont exprimés notamment à travers de petites improvisations théâtrales sur ce qu’ils ont eux-mêmes vécu ou vu autour d’eux qui leur apparaissait significatif du caractère humain ou inhumain de l’économie.
Le plus frappant est qu’ils sont surtout sensibles, positivement ou négativement à la qualité des relations dans la vie au travail.. Sont-ils écoutés, considérés, reconnus ? Y a-t-il une ambiance de travail détendue ou stressée ? Les conditions de travail sont-elles de qualité ? Une économie humaine est d’abord vue par ce prisme plutôt que par celui des salaires ou même de la précarité.
Dans une usine, le chef d'équipe reproche au stagiaire de ne pas travailler aussi vite que le magasinier titulaire qu'il seconde. Ce dernier prend le parti du chef en omettant de signaler que le stagiaire est moins bien équipé que lui pour faire le travail.
Au cours d'un entretien d'embauche, le manager fait peu à peu comprendre à l'ouvrier qui candidate qu'il n'y aura pas de fiche de paie. L'ouvrier accepte l'offre en assurant que « le black ne lui fait pas peur ».Quelques semaines plus tard, victime d'un accident de travail, l'ouvrier se retrouve à l'hôpital où on lui demande quelle est sa couverture de sécurité sociale.
- « L'économie c'est produire quelque chose, des biens ou des services ; l'économie capitaliste vise à produire de l'argent ; l'économie humaine à produire le bien-être de l'Homme ».
- « l'économie ne permet pas d'être humain. Les erreurs humaines au travail ne sont pas acceptées (retard, problème personnel,...flemme)
- « avant il y avait des religions; maintenant on vit dans une société capitaliste; on est poussé à acquérir toujours plus de biens »
- «on est tous humains à la base ; quand on associe argent et individualisme, intérêt personnel, c'est inhumain »
- « plus les employés sont épanouis, plus ils sont productifs; alors il faut trouver le juste milieu entre la production et l'humain »
- « toutes les personnes qui travaillent sont importantes; si tout le monde est considéré comme important, l'entreprise fonctionne mieux »
- « quand on travaille dans un grand groupe on peut être pris pour des robots; dans les petites boîtes on a une meilleure reconnaissance »
- « Je vois l’économie humaine dans quelqu'un qui bosse à son compte en étant passionné sans arnaquer les autres »
- « quand il y a un vrai travail d'équipe dans un climat de bienveillance et de partage »
- « quand un collectif de travail s'adapte aux contraintes de ses membres »
« L'économie humaine c'est :
- un objectif : l'économie au service de l'humain
- un cadre : respect, reconnaissance de la diversité, régulation
- un processus qui mobilise différentes formes de valeur (argent, temps, compétences...) et qui porte attention aux gens, au fait qu'un humain c'est vivant ».
La principale conclusion : l’économie humaine, ça intéresse les jeunes. Continuons à leur donner la parole et à agir avec eux pour que le monde soit plus proche de leurs aspirations.
A l’occasion de la 28° journée internationale des droits de femmes, SWATE (Society of women in Action for Total Empowerment), une organisation de femmes membre du RIEH, au Tamil Nadu (Inde) a organisé une marche dans la ville de Karur, principale agglomération de sa zone d’implantation. Cette manifestation a rassemblé des femmes de toutes castes, dont beaucoup n’ont pas le droit à la parole dans la société traditionnelle.
Christina Sami, présidente de SWATE et membre très actif du RIEH depuis de nombreuses années a prononcé un discours. L’accent a été particulièrement mis sur la lutte contre les violences faites aux femmes, contre l’alcoolisme, contre l’accaparement des terres et l’exploitation du sable des rivières, pour l’emploi des jeunes et une rémunération garantie pour les agriculteurs.
La déclaration souligne que « le facteur fondamentalement responsable de la situation très critique [de l’Etat du Tamil Nadu] est la corruption envahissante dans les structures de gouvernance, comme dans les institutions judiciaires et exécutives, ce qui dévalue la dignité humaine. La seule solution est un récit politique alternatif qui soit centré sur les personnes et marqué par l’écologie ».
Francisco est agriculteur et universitaire. Il dirige au Venezuela le Centre de développement humain soutenable de l’Université Valle del Momboy dont il est fondateur. Il est membre du RIEH et nous a fait parvenir le texte suivant.
La crise nous oblige à changer drastiquement notre façon de vivre. D’un côté elle nous impose des tâches pour la simple survie, des habitudes que nous n’imaginions jamais adopter. Nous dépensons du temps et de l’argent et passons des moments pénibles en démarches auparavant inconnues. D’un autre côté, nous sommes en train d’adopter d’autres façons d’être, de vivre ensemble, de ressentir et de penser. Les longues heures sans lumière donnent du temps pour être avec nos voisins, converser, méditer ou écouter le silence. Et aussi pour souffrir ensemble. Ou dans la solitude. On pense aux êtres chers qui ne sont plus. Et aux temps d’avant qui n’étaient pas aussi mauvais qu’on le croyait.
Mais il y a aussi des changements qui étaient nécessaires même sans le coup de fouet de la crise, pour des demandes plus profondes. C’est que les démons qui ont changé le Venezuela en enfer ne sont pas tous exclusifs de ce pays tropical. Le monde connaît des changements si grands et si rapides pour lesquels la nature et l’homme ne sont pas préparés. Certes, la réduction de la pauvreté progresse, mais les inégalités s’accroissent, le climat se réchauffe, les forêts rétrécissent et l’eau devient rare. En même temps grandit la codicia, l’autoritarisme et la concentration du pouvoir.
Tout d’abord, il faut nous rendre compte du potentiel de la crise. Des possibilités de nous transformer et de transformer ce qui nous entoure. De nouvelles manières d’être, de vivre ensemble, de sentir et de penser sont nécessaires. Ici et partout. Serons-nous capables de relier la nécessité du changement personnel et local avec le changement planétaire?
Certainement surgiront des personnes bien meilleures que ce qu’elles étaient. Il y en aura aussi de pires, sans aucun doute. Mais ici, dans les circonstances terribles que nous vivons, nous pouvons renaître différents. Au lieu de partir pour un autre pays, nous pouvons transformer le nôtre. Faire du travail, de la modestie et de la solidarité les nouvelles valeurs dominantes. Nous pouvons inventer de nouvelles manières d’habiter les lieux où nous vivons, de vivre avec le voisinage, de prendre soin de l’environnement, de voir et sentir la réalité. Peut-être une manière d’améliorer et d’amplifier les conversations qui naissent dans ces moments de partage obligé sans lumière ni transport, où nous sommes plus humains et nous sentons moins fragiles.
Transformer les états d’âme négatifs comme la peur et l’angoisse n’est pas chose facile. Mais alors qu’elles altèrent la communication, la solidarité et ferment les possibles, nous devons trouver la manière de les transformer en états d’âme positifs qui ouvrent les possibles. Cultiver les communautés et les réseaux, chercher les proches et les amis, faire des choses qui nous plaisent et sont utiles. Faire de notre territoire un lieu de grâce. La crise nous oblige à changer. Déjà nous sommes différents et “tout sera bien”.
Une réunion du réseau a été organisée à Cotonou le 12 septembre 2017 par le Centre UNIV...