« Fraternité et espérance sont des remèdes dont le monde a besoin aujourd’hui, autant que des vaccins. » Pape François
Je saisis au vol cette phrase du Pape en conclusion de son discours devant les ambassadeurs, le 8 février dernier.
J’hésite à rédiger ce commentaire pour notre site, car je suis soucieux de ne pas limiter le RIEH à la sphère de l’Eglise catholique. Mais cet homme est en position de faire entendre une voix qui est celle de l’économie humaine que nous portons. Il s’efforce de le faire avec les représentants d’autres religions et plus largement avec tous les hommes de bonne volonté. Il faut donc se faire écho de ses propos.
Pour les religions qui ne s’enferment pas dans leurs dogmes, la fraternité est fondée sur le partage pour toute l’humanité de la même relation à Dieu. Et on peut faire sien le principe de commune humanité, que met en avant le convivialisme par exemple (lien avec l’article sur le second manifeste) sans le fonder sur la foi en Dieu, mais sur une conviction à la fois rationnelle et existentielle.
Quant à l’espérance, elle peut être celle d’une vie éternelle avec Dieu, mais aussi la conviction rationnelle et existentielle qu’on peut et doit agir collectivement contre l’inacceptable et pour la reconnaissance de la dignité de chacun.
Le pape ne dit pas que le monde n’a pas besoin de vaccin. Il incite à traiter cet enjeu avec fraternité et espérance, ce qui en l’occurrence conduit à agir pour que tous les êtres humains aient un accès à la vaccination.
Mais surtout il resitue l’enjeu sanitaire dans une perspective plus large.
Trop de personnes dans le monde vivent dans des conditions si précaires que les mesures de protection sont inapplicables et, dans tous les pays, il faut que les mesures de protection n’anéantissent pas toute vie sociale ni toute vie culturelle.
Comme le Pape et comme beaucoup d’autres nous refusons avec l’économie humaine un monde où chacun est en lutte contre tous les autres et les discours qui annoncent l’effondrement. A chacun personnellement et à nous tous collectivement d’agir pour que la fraternité et l’espérance soient à la fois le phare qui nous indique le chemin et la lampe qui éclaire le prochain pas.
Michel Tissier, secrétaire international du RIEH