En 2012, DCLI a décidé de s’interroger sur le sens que pouvait avoir au XXIème siècle le concept d’Economie humaine forgé par Lebret, convaincue que ce concept n’avait pas seulement un intérêt historique mais restait une référence d’actualité pour aborder les grands défis de notre temps par l’engagement humain1. DCLI a tout naturellement cherché à tirer des actions des membres du Réseau Lebret des enseignements pour sa réflexion sur l’économie humaine.
Cette approche a abouti à la rédaction collective et à la publication d’un livre, Chemins d’économie humaine, qui est paru en 2016 aux éditions du Cerf et a été également publié en espagnol et en anglais. Il commence par la présentation d’une vingtaine d’actions menées en Afrique, en Asie du Sud, en Amérique latine, en Europe, au Moyen-Orient qui sont des illustrations de chemins de l’économie humaine. Le livre tire ensuite des enseignements de ces exemples, en montre la dynamique et s’interroge sur les réformes structurelles et les changements de comportements individuels nécessaires pour que l’économie dans son ensemble devienne plus humaine.
Cet ouvrage est une invitation. Invitation à parcourir dans divers pays du monde des chemins d’économie humaine, où se rencontrent des hommes et des femmes qui ont progressé en humanité, qui ont retrouvé espoir et dignité. À chaque fois, ils ont commencé par prendre conscience de leurs droits et de leurs capacités. Ils ont refusé le sort qui leur semblait imposé par le destin et, collectivement, ils ont défini un projet et se sont mis au travail. Ils ont découvert la force de l’action collective et de la solidarité. Ils ont appris à prendre le temps de la démocratie pour que les décisions prises soient respectées. Ils ont donné un sens à la recherche du bien commun. Invitation, comme le font les auteurs, à tirer de ces parcours des leçons, des principes, des priorités pour structurer l’action, qui sont autant de jalons pour avancer vers une économie humaine. Ce sont des repères, et, parce qu’ils sont communs à des expériences vécues dans des contextes géographiques et culturels très divers, ils ont une portée universelle, c’est-à-dire qu’ils sont appropriables et adaptables par tous les habitants de la planète. Invitation à s’engager en prolongeant les milliers de combats en cours pour donner une issue positive à l’aventure humaine.
Chemins d’Économie humaine est préfacé par Kofi Annan, Enrique Iglesias et Christiane Hessel.
Il a été écrit par :
Lourthusamy Arokiasamy (LA Samy), sociologue, auteur d’une recherche sur les Dalits dans le système des castes, fonde en 1980 l’Association d’éducation rurale et de services de développement (AREDS) qu’il continue de diriger. Il est le délégué de la coalition pour le droit à la terre du Tamil Nadu qui milite contre l’accaparement des terres et co-délégué du Forum des travailleurs de santé du Tamil Nadu. Il est vice-président de Développement et civilisations et coordinateur pour l’Asie du Réseau international pour une économie humaine.
Yves Berthelot, ancien secrétaire général adjoint de la CNUCED puis secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE-ONU) (1993-2000). Il a été président de l’Organisation mondiale contre la torture de 2008 à 2015 ainsi que président de Développement et Civilisations et coordinateur du Réseau international pour une économie humaine de 2005 à 2015. Il est aujourd'hui Président d'honneur du RIEH.
Andrés Lalanne est depuis 2011 recteur de l’institut universitaire CLAEH (Centre latino-américain d’économie humaine) où il avait fondé et coordonné la chaire Innovation et Développement. Ingénieur – docteur en chimie, il fut président du Conseil national de l’innovation, de la science et de la technologie et sous-directeur du Pôle technologique de chimie et de biotechnologie de l’Uruguay. Il est vice-président de Développement et civilisations et coordinateur pour l’Amérique latine du Réseau international pour une économie humaine.
Lily Razafimbelo, chercheure-enseignante de formation historienne et spécialiste de l’information documentaire, est actuellement membre du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes, du Réseau pour la transparence et la redevabilité sociale à Madagascar et représente la société civile au sein du Comité de pilotage interministériel pour la réforme des finances publiques.