Notre délégation, forte de 7 membres, comprenait outre moi-même, Gilbert, de la Fondation Matendo qui préside l’instance de pilotage d'ATEDD, Célestine et Godefroid de CADRE, les profs Aimé et Dieudonné du CEREIAD et Daniel de la Coopérative agricole Muungano.
Etaient aussi conviés à cette réunion quatre autres organisations recevant des financements de l’AFD. En attendant l'arrivée de la délégation officielle, les invités ont pu échanger entre eux, occasion pour nous de présenter l’approche de l’économie humaine et le RIEH. Trois organisations ont manifesté leur intérêt et deux d’entre elles ont déjà adhéré.
Comme vous le voyez sur la photo, notre banderole était bien visible dans la salle de réunion, car nous avions pris soin d’arriver à l’avance.
La réunion a duré plus de deux heures, signe qu’elle n’a pas été purement protocolaire.
En effet, dès son introduction, Rémy Rioux s’est déclaré là d’abord pour écouter afin de connaître la réalité des problèmes et des actions menées par les participants.
Gilbert a donné la parole aux membres de notre délégation.
Godefroid a présenté le problème du gaz carbonique contenu dans les eaux du lac Kivu et qui menace d’exploser. Pour prévenir ce risque, il faut planter des arbres sur les rives et c’est une des actions que va permettre ATEDD.
Le prof Aimé a décrit le problème des rivières dont les crues sont destructrices et meurtrières et le prof Dieudonné celui d’une agriculture insuffisamment rémunératrice et qui doit s’articuler avec la lutte contre l’érosion et restaurer la fertilité des sols.
Daniel a montré comment la culture du café, si elle est pratiquée selon les règles de l’agroécologie et intégrée dans les relations du commerce équitable peut être très rémunératrice pour les producteurs.
Célestine a plaidé pour que le développement durable soit aussi celui des femmes dont le rôle déterminant n’est pas reconnu et qui sont victimes de discriminations et de violences. En réponse à une question de Rémy Rioux,
Gilbert a montré comment ATEDD pouvait contribuer à l’action contre l’insécurité : en procurant des revenus aux jeunes tentés par l’enrôlement dans les groupes armés et en gérant les conflits entre les communautés liés à l’usage des terres et des forêts.
Pour ma part, j’ai souligné qu’ ATEDD n’est pas un projet à durée déterminée, portée par une ONG extérieure au territoire, mais une action qui s’inscrit dans la durée, portée par des organisations déjà présentes sur le territoire et qui y resteront. Ses résultats seront à mesurer à 5 ou 10 ans avec des rivières au cours maîtrisé et des rives plantées d’arbres, des collines reboisées, des pratiques agroécologiques généralisées, des paysans pouvant vivre décemment de leur travail. Et des communautés bien organisées avec les autorités locales pour maîtriser elles-mêmes leur développement.
La teneur des débats, nourris par les nombreuses questions du Directeur de l’ AFD, montrait clairement qu’ ATEDD, projet pilote, devait avoir une suite avec une phase d’extension à une zone plus vaste et une inscription structurelle dans les politiques publiques et qu'au-delà du financement du FID, il y a d'autres instruments de financement français auprès de l'Ambassade ou directement auprès de l'AFD.
Les autres organisations présentes ont parlé de leur action dans le domaine de l’apiculture, de l’autonomie des femmes – avec une très belle expérience de coopérative de café tenue par des femmes sur l’ ïle d’ Idjwi et celle d’une association qui accompagne les femmes victimes de violences et les femmes entrepreneures – et dans celui de la santé.
Au passage Gilbert n’a pas manqué l’occasion de parler d’un autre projet pour lequel le consortium sollicite un financement de l’ AFD, celui de l’Indication Géographique Protégé « Café du Kivu ».pour lequel nos interlocuteurs ont motré un vif intérêt.
En conclusion, la directrice régionale de l’ AFD et l’Ambassadeur ont invité les participants à présenter des projets à l’ AFD et au Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade. Nous ferons en sorte que cet appel ait des suites concrètes !
Le Directeur Général de l’AFD a conclu par des propos qui sonnent très bien à nos oreilles : l’ AFD, à côté de la coopération avec les gouvernements, veut développer l’appui aux organisations de la société civile. Elle veut accompagner un développement de bas en haut (bottom up).
- « Ne vous laissez pas arrêter par la complexité institutionnelle. Dîtes-nous ce que vous voulez faire et c’est à nous de trouver les procédures pour répondre. »
Il a monté de l'intérêt pour pour la coordination entre différentes actions en insistant sur la coopération inter-universitaire et Gilbert a proposé une collaboration étroite entre les universités et les actions de terrain.
Il a terminé par une belle formule :
- « Je ne crois pas aux projets mais aux acteurs qui se mettent en réseau. Pendant cette rencontre nous avons formé un réseau ».
Un moment de grâce, donc. Même si nous savons bien que les réalités administratives et institutionnelles vont continuer à s’imposer, il est rassurant de savoir que tout en haut de cette grosse machine qu’est l’ AFD, il y a une tête et un cœur.
Montrons-nous à la hauteur des attentes qu’il nous adresse.
Michel Tissier, Secrétaire international du RIEH, Hôtel Orchids à Bukavu, mercredi 30 mars 2022
1) Posté par Eric Bisonga le 1/4/2022 à 17h01 (répondre)
Félicitations à l'équipe ATEDD pour cette rapidité, flexibilité de rencontrer le bailleur des fonds à Bukavu, RDC.
Nous espérons que la délégation de la France et surtout la ambassadeur a compris le bien fondé de ce projet.
Nous disons également bienvenu à ces nouvellesorganisations au RIEH
2) Posté par Eric Bisonga le 1/4/2022 à 17h01 (répondre)
Félicitations à l'équipe ATEDD pour cette rapidité, flexibilité de rencontrer le bailleur des fonds à Bukavu, RDC.
Nous espérons que la délégation de la France et surtout la ambassadeur a compris le bien fondé de ce projet.
Nous disons également bienvenu à ces nouvellesorganisations au RIEH
3) Posté par Eric Bisonga le 1/4/2022 à 17h01 (répondre)
Félicitations à l'équipe ATEDD pour cette rapidité, flexibilité de rencontrer le bailleur des fonds à Bukavu, RDC.
Nous espérons que la délégation de la France et surtout la ambassadeur a compris le bien fondé de ce projet.
Nous disons également bienvenu à ces nouvellesorganisations au RIEH