Ça y est, nous y sommes presque… Le terme de cette belle aventure énergétique, partagée pendant ces 3 jours arrive à son terme… La matinée est consacrée à la séance plénière de clôture où tables rondes et témoignages se succèdent encore. Pendant la séance, un dessinateur croque portraits et propos des intervenants : des petites bulles d’oxygène drôles et pleines de malice ! De quoi tenir 3 heures assis, masqués, sans pose et sans café… un exercice à pratiquer !
Quelques notes relevées durant cette matinée…
Une expérience passionnante qui donne envie d’en savoir plus...
Marie-Hélène Muller présente le projet Tera, qui se définit comme la construction d’un « écosystème coopératif » et qui comporte toutes les caractéristiques de ce que nous appelons « économie humaine » à l’échelle d’un peu plus, qu’une implantation locale, quasiment d’un territoire. Ce territoire est situé en Lot et Garonne et s’articule entre les communes de Tournon d’Agenais, Masquières et Trentels.
Marie-Hélène, est chercheuse à l’INRA avec une grande expérience de la conduite de projet de développement durable et elle a fait le choix de se mettre en disponibilité pour s’investir entièrement dans Tera.
L’idée de l’écosystème coopératif est d’articuler ensemble les différents volets d’une micro-société :
Une des particularités du projet est qu’il se construit à partir de rien (des bâtiments vacants, des terres en friche) avec les savoirs faire, les compétences et le travail des personnes qui viennent y participer. De ce fait, il a fallu gérer les relations avec les populations, les infrastructures, les institutions du territoire. Cela a pu générer des tensions, mais la tendance actuelle est celle de l’ouverture pour associer le territoire au projet.
Ça paraît presque trop beau, pour être vrai !
Mais c’est vrai et nous avons envie de suivre l’aventure de Tera, d’en tirer avec eux des leçons.
Florilège de propos choisis et retenus pour vous :
- Samuel Aubin, qui pilote un projet de transition systémique dans les Pays de la Loire : « pour réussir la transition, le changement le plus important est d’ordre anthropologique, spirituel. Il faut passer d’une identité construite par la consommation, le contrôle, la maîtrise, voire la prédation à une identité par la qualité du lien, par la créativité. »
- Christian Couturier, directeur de Salengro : « l’autonomie, ce n’est pas le refus de l’échange ; c’est garder la capacité de déterminer les termes de l’échange pour qu’ils soient justes, profitables aux deux parties. »
- « Ce ne sont pas les institutions qui coopèrent, ce sont les personnes. Mais elles doivent embarquer les institutions… »
- « Trop souvent pour les élus, la participation des citoyens se réduit à une réunion où la population peut s’exprimer. Puis on se retrouve entre soi pour décider. On laisse « les états d’âme » s’exprimer, mais on ne tient aucun compte de ce qui se dit.»
« Le bon débat n’est pas celui où ne s’exprime aucun désaccord, mais celui où les désaccords s’expriment, sont gérés et conduisent à des conclusions partagées. »
- « A noter une différence de points de vue entre ceux qui, à l’instar de Nicolas Hulot, disent que l’urgence climatique oblige à sortir des petits pas et ceux qui savent d’expérience que si on veut embarquer toute la population, cela prend du temps et qu’il faut marcher pas à pas. »
Jacky Aignel : « Moi et ceux de ma génération, Paul Houée nous a formés au développement local ascendant. C’est toujours ma référence. On nous parle de ruissellement, mais nous qui sommes en bas, savons que la goutte qui nous parvient n’est pas bien grosse. Nous préférons l’image de l’arbre avec la sève qui monte des racines pour nourrir les feuilles et les fruits. La marmite commence toujours à bouillir par le fond ! »
Michel Tissier & Marie Grippaudo
A bientôt !