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RDC : Des jeunes entrepreneurs de Bukavu mutualisent leurs forces
 

CEPRESS

S'allier, c'est adopter une posture de survie. Mieux vaut vivre à plusieurs que mourir seul ! De jeunes entrepreneurs de la ville de Bukavu s’engagent à mutualiser leurs efforts pour monter leurs petites entreprises. Pour eux, le Sud-Kivu regorge d’opportunités (terres arables, tourisme, clientèle,…) mais que les jeunes, étant trop dispersés sur le territoire, n’arrivent pas à  saisir  compte tenu de l’état délabré des infrastructures et le manque de lieux de réunion pour que les jeunes puissent se réunir.

 

Une prise de conscience collective s’est opérée, lors d’une séance de réflexion sur les menaces et opportunités de l’entrepreneuriat des jeunes. Organisée  à l’hôtel Bulungu, le 20 Novembre 2019, par le Centre de Partage en Ressources et Savoirs, CEPRES, organisme habitué à réunir les jeunes dans des cafés forums où ils échangent leurs expériences.

 

En plus de mutualiser leurs compétences, ils souhaitent être mieux formés sur la fiscalité.

Toutefois, ces jeunes disent se heurter au  problème de financement de leurs activités  mais aussi à la multiplicité des taxes. « Il faut diffuser la nomenclature des taxes dans les réseaux sociaux, travailler avec des alliés pour accompagner les réclamations des jeunes entrepreneurs lésés le plus souvent par méconnaissance des dispositions légales et entrer en contact avec les services habilités pour être bien informé sur les taxes réelles et fictives », propose Carine Neema, très intéressée par le marketing relationnel.  

 

Malgré ces défis à relever, des opportunités apparaissent.

« Où trouver de l’argent pour commencer ? Les tontines et groupes d’économie solidaire sont opérationnels pratiquement partout sur le continent. Pourquoi ne pas s’inspirer de ces expériences qui ont réussi pour  constituer un capital de démarrage pour des petits épargnants? », propose Judith Igega, la vingtaine.

Pour sa part, Henri Chakirwa, jeune leader de la ville et modérateur du jour, l’entrepreneuriat c’est possible. Il faut juste oser. Il faut y mettre son intelligence et sa vison pour relever le défi du chômage.  « L’opportunité d’un emploi  rémunéré pour les jeunes n’est pas chose  aisée, étant donné que le nombre d’emplois disponible est infime par rapport aux demandeurs  déversés sur le marché par des universités qui poussent comme des champignons y compris dans des villages ».

 

Les  leçons tirées de ce type de  matinées semblent  être une semence tombée  sur un sol fertile. Déjà, juste avec l’échange d’expériences, des initiatives naissent de partout : « Depuis la dernière fois que nous nous sommes vus, j’ai réuni 25 jeunes de ma communauté de Rukumbuka pour leur parler de l’entreprenariat. Des initiatives en sont sorties. Une station de lavage des véhicules et un garage sont à l’étude pour occuper les jeunes de Kadutu », explique fièrement  Aurélie Muhimuzi.

 

Face à cette jeunesse déterminée à faire bouger les lignes et à prouver que c’est possible de faire de Bukavu la « Silicon Valley » de la RDC, Prosper  Hamuli, modérateur du groupe local du Réseau International pour une Economie Humaine, demande  de  se ranger en ordre de marche pour  remplir les critères des potentiels financeurs.

« Il faut réunir tous ces jeunes qui ont des projets d’investissement bancables parce que les fonds d’appui aux initiatives des jeunes, annoncés  dans le programme accéléré de lutte  contre la  pauvreté et les inégalités en RDC, par le chef de l’Etat ne seront alloués qu’à travers des systèmes apparentés aux banques. D’un autre coté, pour être compétitif, Ils devront disposer de compétences juridiques et techniques nécessaires pour concevoir et formuler des projets pouvant intéresser les investisseurs ».

 De ce fait, se placer dans les critères d’éligibilité,  est une priorité d’urgence et s’associer pour un plaidoyer efficace une priorité d’importance. « Ce qui  signifie que ces jeunes doivent affronter les défis  de se  former, apprendre en groupe, créer un réseau professionnel pour échanger leurs expériences, apprendre à négocier avec les services publics et à monter un plaidoyer efficace pour la défense de leurs intérêts », conclue Prosper Hamuli.

 

En définitive, il reste à  pérenniser cette alliance  en amenant tous les participants à cette dynamique  à ramer  dans le même sens. En effet,  au-delà des avantages économiques, un autre atout lié au travail en groupe existe.  Il s'agit du réseau qui leur permettra de rencontrer d'autres entrepreneurs pour rentabiliser l’auto emploi, l’auto financement et l’auto promotion. 

 

 

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