"Pour un développement humain, intégral, solidaire et participatif, en harmonie avec le vivant"

 
 
 
 
 
 
 
 

Réseau des femmes croyantes, médiatrices de la paix Actualités La Plateforme de la Société Civile de République Centrafricaine (SCRCA)

Person in Need Relief Mission (PNRM)
 

Voici une organisation dont le rôle dans la survie de la population et du pays et dans sa future reconstruction est essentiel…et très méconnu.


Elle est en effet capable d’intervenir sur le terrain dans des zones très touchées par la misère, l’insécurité et l’absence de services publics. Elle est le bras opérationnel par lequel les institutions de l’ONU distribuent les financements internationaux là où l’Etat centrafricain est quasiment absent.

 

Elle réunit plusieurs qualités remarquables : la capacité d’aller au contact des populations, de les écouter, de les informer, notamment bien sûr en parlant la langue, mais aussi en connaissant les fonctionnements formels et informels de ces sociétés ; la capacité à animer les communautés dans lesquelles elle intervient de telle façon que l’aide apportée soit effectivement utilisée efficacement ; la capacité à trouver le bon équilibre entre la distribution d’aides d’urgence et des interventions de développement structurel ; une grande rigueur dans la gestion des moyens attribués ; une capacité à répondre aux exigences administratives très élevées (et même très bureaucratiques) des institutions internationales. Le tout étant porté par un niveau d’engagement très élevé, sans céder au découragement dû à la multiplicité des problèmes à résoudre, dans une démarche totalement désintéressée.

 

PNRM Photo

L’association compte un nombre limité de membres, appartenant plutôt aux élites du pays, qui lors du déclenchement de la crise en 2013 ont décidé d’agir. Ils ont commencé à s’organiser en mobilisant leurs fonds personnels. Désormais l’association vit en obtenant des ressources de la part de bailleurs de fonds, principalement de l’ONU, avec la difficulté de fonctionner par programmes, très lourds à instruire et à gérer, d’une durée limitée dans le temps. Le staff est ainsi constitué de personnes recrutées temporairement, en fonction des contrats passés.


L’association intervient sur quatre préfectures de l’intérieur du pays pour un nombre de bénéficiaires d’environ 45 000 chaque année, dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de la relance économique et de la mise à disposition de terrains.


Un exemple montre toute la complexité de la tâche, une action dans la sous-préfecture de Kouango. Sur la zone sont présents deux groupes armés, un seleka et un anti-balaka, sans compter les peuhls qui sont aussi armés et commettent aussi des exactions. La région compte un grand nombre de personnes déplacées, les circuits économiques traditionnels ont été détruits (par exemple les semences sont utilisées pour la consommation), la population ne prend qu’un repas par jour.

 

Il y a beaucoup de conflits entre les pasteurs peuhls qui ne peuvent plus se rendre sur leurs terrains de parcours traditionnels pour des problèmes d’insécurité et les agriculteurs. Il n’y a pas de réseau routier praticable. L’action compte principalement trois volets : la relance de la production agricole par la distribution de semences et d’instruments aratoires, en privilégiant les productions à cycle court permettant de faire face rapidement aux besoins alimentaires et d’apporter des revenus ; la distribution de vivres ; la prévention et le règlement des conflits entre agriculteurs et pasteurs.

 

Les autorités traditionnelles et les leaders communautaires sont associés aux décisions.

 

Une attention particulière est portée pour que les plus vulnérables accèdent bien aux aides apportées.

 

Et il faut même prendre contact avec les groupes armés pour obtenir le respect de périmètre de sécurité. Une autre caractéristique de l’action est de faire revenir sur la zone des services de l’Etat, notamment ceux de l’assistance technique agricole.


On voit ainsi l’importance  et la difficulté de l’action menée par PNRM, qui a décidé d’adhérer au Réseau international pour une économie humaine, parce que l’association partage avec le réseau la vision de la société à reconstruire en respectant la dignité de tous et en faisant appel au travail de tous. Elle se concerte avec les autres membres du réseau en RCA pour influencer ensemble les politiques publiques.

 

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