Elles ont au départ bénéficié d’une formation organisée par l’ONG internationale d’origine américaine Search for common ground, qui continue à soutenir la plateforme. La plateforme a reçu aussi des financements de la Minusca, la force militaire d’interposition de l’ONU.
Elle mène beaucoup d’actions de sensibilisation
Elle a animé un observatoire des élections présidentielles et législatives de 2016
La plateforme réalise des cartographies des réalités humaines du pays qui contribuent à lever les préjugés qui nourrissent la violence. Elle a par exemple décrit la situation des populations du nord du pays, dans une zone proche de la frontière avec le Tchad.
Les liaisons routières avec la capitale sont particulièrement difficiles car il faut compter une semaine de voyage sur des routes souvent très peu praticables. Et la liaison est même impossible durant la saison des pluies. Tout naturellement la population de l’extrême nord (Vakaga, Bamingui-Bangoron) franchit la frontière avec le Tchad car les liaisons sont beaucoup plus faciles. Elle a recours aux services de santé et aux écoles situées aux frontières tchado-centrafricaines, côté Tchad. Ils s’habillent aussi comme les Tchadiens, compte tenu de la proximité. Pour autant l’enquête menée par la plateforme montre que ces populations parlent le sango et sont attachées à l’unité centrafricaine. Présenter publiquement les résultats de telles enquêtes contribue à une meilleure compréhension réciproque.
Les enquêtes mettent aussi en évidence la situation des minorités, notamment Pygmées et Peuhles. Cela contribue à lever les préjugés alors que les Peuhls sont souvent accusés de pratiquer des violences.
Les organisations rassemblées dans la plateforme jouent un rôle d’intermédiaire entre la population et les institutions du pays, notamment celles chargées de la sécurité, de la justice. Elles dénoncent les pratiques de corruption et les excès de pouvoirs et inversement elles font connaître le rôle de ces institutions. Elles informent la population des tarifs qui sont légitimement pratiqués pour accéder à certains services administratifs alors que les fonctionnaires concernés demandent souvent davantage, exploitant la méconnaissance de la population.