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Groenland : Un peuple qui décide de son destin
 

GROENLAND

 

 

Les élections législatives et communales qui se sont tenues, mardi 6 avril, au Groenland ont été largement remportées  par Inuit Ataqatigiit (IA, « communauté du peuple »), parti qui avait fait notamment campagne contre le projet de mine de terres rares et d’uranium de Kuannersuit, dans le sud du Groenland. Au cours de ce qui a été qualifié d’« élection de l’uranium », IA a obtenu 36,6 % des suffrages, devant Siumut (29,4 %), le parti social-démocrate, qui a détenu le pouvoir presque sans discontinuer depuis les premières élections, en 1979.

 

Le débat a largement porté sur ce projet d’exploitation. La compagnie australienne Greenland Minerals, dont le principal actionnaire est une entreprise publique chinoise, a obtenu, en 2007, une licence pour explorer la possibilité d’en extraire des terres rares. La compagnie assure pouvoir créer 300 emplois locaux et reverser pour 200 millions d’euros par an au Groenland, soit presque la moitié de ce que verse chaque année le Danemark à son territoire autonome.

Les enjeux sont donc forts pour un pays de 57 000 habitants !

 

Nous ne disposons pas de toutes les informations sur la vie sociale et politique groenlandaises et il faudra observer comment cette victoire électorale se traduira dans la composition du gouvernement local et dans l’action qu’il conduira.

Les commentateurs parlent de succès écologiste et ils ont raison car les arguments tenant aux risques de pollution ont été importants. Mais ce ne sont pas les seuls. C’est aussi le refus d’un modèle économique de l’argent facile. On a pu parler ailleurs de « la malédiction de l’or noir ». Certes certains pays pétroliers sont riches. Mais quelle société est induite par l’accaparement de la manne pétrolière par une minorité clanique ou bureaucratique et la maîtrise par cette dernière de la redistribution sur des critères clientélistes ?

 

Les Groenlandais ont fait le choix d’un développement certainement moins rapide et spectaculaire, mais fondé sur une utilisation des ressources naturelles respectueuses de leur régénération et sur le travail partagé par tous. Ils ont fait le choix de la qualité de vie et de la dignité.

 

Au passage ils affirment leur volonté de maîtriser leur destin à un moment où le réchauffement climatique modifie profondément la donne pour le pays.

 

Une belle leçon d’économie humaine !

 

Michel Tissier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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