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Haïti - Mobilisation territoriale pour la souveraineté alimentaire.  Actions des territoires en marche  Malgré les conflits armés, la production de charbon vert se poursuit au Kivu.

Dans les camps de personnes déplacées au Kivu, des femmes dans l’action.
 

Même si on en parle peu, la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu (RDC) est catastrophique. Les conflits armés amènent des milliers de personnes à s’entasser dans des camps dans des conditions très précaires.

La Fondation Matendo, membre du RIEH, dont le Président est Gilbert Masumbuko, a pris l’initiative d’engager une action pour que la population déplacée ne soit pas réduite à subir la violence et à recevoir de l’aide, mais à se prendre en main.

Pour cela elle s’est appuyée sur le savoir-faire acquis par des jeunes producteurs de charbon vert qui depuis des années produisent ces briquettes fabriquées à partir des déchets végétaux et ménagers, qui peuvent remplacer le charbon de bois destructeur de l’environnement. L’action vise à ce que les femmes dans les camps s’approprient ces techniques avec un triple impact : assainir les camps en les débarrassant des déchets polluants et dangereux, produire une énergie renouvelable en réduisant la déforestation, prévenir les sorties pour chercher du bois de chauffe en s’exposant aux violences sexuelles.

C’est aussi l’occasion pour ces femmes d’affirmer leur dignité. Même dans les pires conditions elles se mobilisent et elles agissent.

C’est dire que cette action est exemplaire de l’économie humaine promue par le RIEH.

Notre site vous présente le premier rapport produit par Delphin Baeni, chargé de mission à la Fondation Matendo, qui a joué un rôle déterminant dans ATEDD (Action territoriale pour un Développement durable au Kivu) dans laquelle les groupes locaux du RIEH se sont fortement engagés avec l’appui du Secrétariat international.

Nous continuerons à rendre compte régulièrement de cette action tout à fait remarquable.

 

le camp

 

photo du camp1

 

 

les femmes au tri

 

 

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LE HANGAR

 

hangar et les femmes oeuvrant

 

 

le hangar et les femmes au travail

 

 

le groupe debout

 

Crédit photos : Delphin BAENI / RIEH

 

 

 

 

 

 

 

Depuis le 1er juillet 2024, la Fondation Matendo, en consortium avec Santé et Développement, a signé un contrat avec la Coopération allemande par l’intermédiaire de son ambassade à Kinshasa. Ce contrat vise à mettre en place les activités du projet VBG-Briquettes ou  « Prévenir les violences basées sur le genre dans le camp des déplacés de Bulengo, Goma, Nord – Kivu » pour venir en aide aux femmes déplacées installées dans les camps de déplacés à Goma et ses environs. Ces femmes ont perdu presque toutes leurs ressources (habitations, champs, bétail, activités commerciales, etc.) lors des différentes guerres opposant les FARDC et les Wazalendo aux terroristes du M23/RDF. La plupart des familles se retrouvent incapables de subvenir aux besoins vitaux de leurs enfants (logement, nourriture, scolarité et soins médicaux).

Les femmes et les jeunes filles vivant dans les camps de déplacés et leurs environs sont exposées à de nombreux dangers lorsqu’elles cherchent du bois de chauffage, des braises et des moyens de subsistance dans le parc et la forêt. Elles sont notamment victimes de viols, d’exploitation sexuelle, de meurtres et d’autres violences physiques, ce qui met en péril leur vie.

Pour renforcer la prévention et la réponse à la violence basée sur le genre dans les camps de déplacés, et réduire efficacement son incidence, la FONDATION MATENDO a jugé utile de soutenir les femmes et les jeunes filles en mettant en place des activités d’apprentissage de métiers à intérêt économique. Parmi ces activités, le traitement et la valorisation des déchets ménagers et agricoles pour produire des briquettes constituent une solution concrète répondant directement au besoin principal de combustibles de cette population vulnérable déplacée.

 

Cette action mis en place au 1er juillet 2024 se terminera au 31 décembre 2024. Elle a déjà vu un certain nombre d’objectifs atteints qui se sont déclinés de la manière suivante :

 

PRISE DE CONTACT AVEC LES ACTEURS 

L’équipe de la Fondation Matendo a, en tout premier lieu, entrepris une mission sur le terrain à Bulengo, où elle a eu l’opportunité de rencontrer les principaux acteurs du camp des déplacés. Lors de cette rencontre, elle a pris contact avec le président du camp ainsi que les gestionnaires des différentes organisations présentes, notamment le CNR, l’OIM et AIDES. Au cours de ces échanges, elle a présenté en détail le projet, en précisant sa durée de 6 mois et en indiquant que la coopération allemande, via son ambassade à Kinshasa, en était le bailleur de fonds.

Cette initiative a été reçue très positivement, les responsables ayant exprimé leur soutien pour la mise en œuvre des activités.


En parallèle, l’équipe a également informé le lead de Cluster Protection à son bureau de l’UNHCR. Celui-ci a souligné l’importance du projet, affirmant qu’il arrive à un moment crucial, alors que les déplacés ont un besoin urgent de formation et de production de briquettes de charbon vert.

Au cours de cette mission, plusieurs personnes clés ont été contactées : Hector Malonga, point focal protection à l’UNHCR, Hulaire, l’administrateur du camp CNR, Olivier, gestionnaire du camp OIM/AIDES, et Jean Rutebuka, gestionnaire du camp OIM. Ces échanges ont permis de renforcer les liens entre la Fondation Matendo et les acteurs locaux, tout en assurant un soutien mutuel pour le succès du projet.

 

La deuxième action fut dirigée vers le terrain : une prise de contact avec les chefs des quartiers Lac Vert et Mugunga ainsi qu’avec le comité du marché Kituku, s’est avérée nécessaire.

Puis l’organisation d’une réunion communautaire avec le Comité des déplacés et le Comité des femmes a permis le retour d’information pour organiser la marche à suivre.

 

Lors des échanges avec les chefs des quartiers de Mugunga et Lac Vert, en présence des cadres de base, ce fut l’occasion de leur présenter le projet et son importance pour l’assainissement des quartiers et des avenues pendant le ramassage des déchets. Ils se sont engagés à sensibiliser leur population sur le projet et à collecter les déchets en un point où nous pourrons les récupérer.

Le comité du marché de Kituku a également exprimé son enthousiasme pour ce projet, qui contribuera à réduire l’insalubrité du marché. Ils ont appris que les déchets stockés peuvent être transformés en charbon écologique en tant que combustible. Le comité a alors, indiqué un emplacement pour stocker les déchets, facilitant ainsi leur ramassage. De plus, ils ont mis à leur disposition quatre personnes pour les aider lors des journées de ramassage à Kituku.

Pendant la réunion, la discussion s’est orientée autour du projet, de ses activités, de ses bénéficiaires et de sa durée. Les femmes présentes ont manifesté leur satisfaction à l’idée d’être formées et encadrées pour la fabrication et la production de briquettes, par groupes de 30. Elles ont exprimé leur détermination à suivre toutes les étapes de la production jusqu’à la fin. Selon elles, le projet est très pertinent, car en plus de l’aide alimentaire fournie par le PAM, la Fondation Matendo leur apprendra à produire des briquettes de charbon vert, pour cuisiner. Elles perçoivent cette formation comme un acquis de compétence individuelle.

Sur le terrain trois personnes clés ont pu être contactées : Jeannine Lwanzo : Administratrice du marché de Kituku et Justine Nikuze : Présidente du genre, camp de Bulengo, et Mahoro : Président du camp de Bulengo.

 

IDENTIFICATION ET DELIMITATION DES LIEUX DE PRODUCTION

En collaboration avec les gestionnaires du camp et le comité des déplacés, deux sites de travail dans le camp même, ont pu être identifiés.

Des visites sur le terrain ont été organisées pour repérer les espaces de travail, en marquer les limites et signer un protocole avec l’OIM, AIDES, CNR et le comité des déplacés.

Le premier site de travail, situé dans les zones 33, 34 et 35, couvre une parcelle de 15m sur 20m. Le second site, situé dans les zones 83, 86, 87 et 88, s’étend sur une parcelle de 20m2.

 

PREPARATION DU TERRAIN

Une équipe de quatre journaliers a déjà été recrutée et travaille sur les sites pour aplanir le terrain et disposer les pierres nécessaires à la construction des fondations de la maison.

 

SELECTION DES BENEFICIAIRES

Mise en place d’un Comité de femmes : Un comité provisoire a été mis en place pour superviser les activités. Des élections ont été organisées sur le site de travail pour constituer ce comité, qui aura pour mission de superviser les groupes constitués. S’en est suivi Une Identification de la première vague des bénéficiaires. La Fondation Matendo, en collaboration avec le Comité de femmes, a identifié les femmes vulnérables des zones 33, 34 et 35 du camp de Bulengo. Elles ont été sélectionnées selon des critères spécifiques et informées des activités de production de briquettes. Les femmes intéressées ont manifesté leur accord pour suivre l’apprentissage. 42 femmes bénéficient de cette formation, dont 40 pour la production de briquettes et 2 pour la conduite de la moto tricycle.

Dans le cadre de ce projet innovant, deux femmes, Diane Havugimana et Kaneza Habarurema, ont été sélectionnées pour conduire des motos tricycles. La Fondation Matendo a également identifié deux formateurs pour leur offrir une formation pratique accélérée.

Pour identifier ces formateurs, une réunion a été organisée à Minova, rassemblant 30 jeunes producteurs de briquettes de Minova et Bweremana. L’objectif était de sélectionner quatre formateurs (deux hommes et deux femmes) qui se rendraient à Goma pour former les femmes du camp de Bulengo. Les instructeurs choisis, experts dans le cycle de production des briquettes, sont Dunia Hamuli, Baraka Mushumo, Costance Byasasa et Himizo Abigael.

Parallèlement, un plan d’achat de matériels et outils a été élaboré. Cinq demandes de cotation ont été envoyées pour chaque catégorie de fournisseurs, incluant quincaillerie, foyers améliorés, bois (madriers, chevrons, planches), tricycles, presses à briquettes, broyeurs et carbonisateurs. Ces demandes permettront d’analyser et de comparer les prix afin de sélectionner les meilleurs fournisseurs.

La Fondation Matendo a également entrepris la construction de six hangars et six dépôts, destinés à être utilisés par 180 femmes pour la production de briquettes dans le camp de Bulengo.

Enfin, les femmes des six sites ont commencé les activités de ramassage, triage et séchage des déchets. Actuellement, les déchets sont en cours de collecte.

Ces initiatives sont remarquables car elles impliquent activement les femmes dans la gestion des déchets. Leur participation est cruciale pour plusieurs raisons :

Autonomisation économique : Ces activités offrent des opportunités d’emploi et de revenus pour les femmes, améliorant ainsi leur indépendance financière et leur statut social.

Impact environnemental : Le tri et le séchage des déchets avant la carbonisation contribuent à réduire la quantité de déchets envoyés aux décharges et à minimiser l’impact environnemental.

Rôle communautaire : Les femmes jouent souvent un rôle central dans leurs communautés qui commence par le noyau familial. Leur implication dans la gestion des déchets est à même d’encourager des pratiques plus durables et sensibiliser davantage de personnes aux enjeux environnementaux.

 

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Delphin BAENI

Chef de projet à la Fondation Matendo

 

Pour poursuivre la réflexion suivre les liens :

https://www.wacaprogram.org/fr/article/nous-avons-besoin-dune-approche-du-genre-pour-lutter-contre-la-pollution-des-plastiques

https://www.unep.org/fr/actualites-et-recits/recit/quand-les-dechets-oeuvrent-pour-les-femmes

 

 

 

 

 

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