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Carnet de voyage en Afrique - SAK : une petite entreprise face à un monceau d'immondices
 

voyage de michel avec pas

SAK sur les monceaux d'immondices

 

SAK, une association et une entreprise 

 

SAK est juridiquement une association et une entreprise. C’est surtout une équipe d’entrepreneurs sociaux qui s’est constituée depuis 2011 pour mener des actions dans le domaine de l’environnement à Goma, dans des îles du lac Kivu ou des zones en bordure du lac.

Du nom un peu compliqué à comprendre qu’elle s’est donnée (Safari Agricole Kinase), retenons que la kinase est une enzyme qui transforme le milieu où elle agit. Cela renvoie à la fois au principal champ d’action de l’entreprise : la transformation des déchets agricoles pour en faire du compost ou du biogaz et au projet de mener une action qui se diffuse dans la société.

 

Depuis un an SAK a décidé d’intervenir dans le champ de la collecte et de la transformation des déchets à Goma.

Cela paraît incroyable pour un visiteur occidental, mais la gestion des déchets ménagers ne fait l’objet d’aucune politique publique. Des opérateurs privés payés par les ménages collectent tous les déchets en vrac pour les conduire dans des décharges elles-mêmes privées. SAK a commencé à être un de ces opérateurs.

Elle a 300 ménages clients qui payent 5 $ par mois pour qu’on vienne à domicile ramasser les ordures.

Elle loue pour cela deux camionnettes et recrute des journaliers payés 5 $ la journée pour effectuer deux tournées par semaine. Les principales charges – la location des véhicules, le carburant, les salaires des journaliers - sont à peine couvertes par les recettes.

La gestion et l’encadrement sont assurés bénévolement par les membres de SAK.

Kelly notamment, le responsable des services est sur le terrain avec l’équipe de tournée pour encadrer les journaliers car ils entrent dans les maisons et il faut veiller à des comportements respectueux de l’intimité des ménages.

 

 

devant une tâche immense

 

L’objectif de l’association-entreprise est d’organiser un premier traitement en triant les matières organiques pour en faire du compact et du biogaz et les plastiques pour en faire des matériaux de construction. Le reste étant toujours mis en décharge en vrac.

Cela nécessitera de sensibiliser les clients pour qu’ils fassent le tri et d’organiser la transformation. L’équipe connaît les techniques qu’elle a pu observer notamment dans les pays voisins.

 

 

des besoins dans un engagement quotidien

 

Les principaux besoins exprimés actuellement est de pouvoir investir dans l’achat de ses propres véhicules car la location coûte cher et de se former pour mieux maîtriser encore les techniques de transformation.

 

On voit tout de suite que la tâche est immense et que SAK est encore très loin d’atteindre un modèle économique durable.

 

On est aussi frappé par la détermination de ces personnes qui investissent de leur temps, de leur énergie et même de leur argent. Le bureau de l’entreprise est une maison personnelle mise à disposition par le directeur. Chacun des membres a une autre activité d’où il tire ses revenus.

 

 

ce qui les motive

 

Ce qui les motive, c’est certes la perspective qu’à terme le traitement des déchets peut devenir une affaire leur rapportant des revenus pour en vivre.Mais c’est surtout la volonté d’agir par rapport à un immense problème de société, une volonté d’innover avec des techniques modernes. Un sentiment nationaliste aussi, car la partie rentable du traitement des déchets, celui des métaux, est en fait assurée par des entreprises venant de l’Ouganda voisin.

Une colère enfin face aux autorités qui non seulement ne font rien mais cherchent d’abord à prélever des taxes sur leur activité de transport. Une colère sourde, mais réelle. Une colère génératrice d’action, comme s’ils disaient : vous ne nous aidez pas alors que nous remplissons les missions que vous devriez prendre en charge, mais nous allons quand même le faire.

 

 

Ils veulent « étendre » leur action.

 

SAK est membre du groupe local RIEH de Goma.

 

Bertin, le directeur, et Bonnechance le président du CA, en attendent des échanges et du soutien de la part des autres membres qui ont des compétences dans les domaines de la gestion d’entreprise, de l’environnement.  Ils considèrent qu’ils ont la même vision que celle de l’économie humaine et que c’est intéressant d’approfondir ce concept avec l’expérience des autres membres. Ils veulent en savoir plus sur l’action en cours à Minova pour transformer les déchets agricoles en charbon vert.

 

Comment avec d’autres peuvent-ils faire que la vie à Goma, dans l’Est du Congo soit mieux organisée ? Que les autorités résolvent les problèmes au lieu de les aggraver ? Le groupe local est le lieu où ces questions peuvent être posées et des stratégies s’esquisser, notamment en prenant des contacts avec d’autres organisations du territoire.

Du réseau au niveau de l’Afrique et au niveau international, ils attendent des mises en contact avec des personnes et des organisations pouvant leur apporter des techniques ou des financements. Et ils sont assez fiers que leur action soit reconnue et mise en valeur.

Bertin participera à la rencontre de Songhaï en décembre. On se retrouvera donc.

 

 

  SAK le comion de ramassage  Opération ramassagesak atedd-kivu l'alliance

 

Michel Tissier à Goma, visite de SAK.

 

 

 

 

 

 

1) Posté par Dominique Lesaffre le 5/12/2021 à 21h51 (répondre)


Bravo, vraiment bravo pour cette action Atède, sur le plan de l'environnement et sa préservation s'inscrivant dans véritablement dans une perspective d'économie humaine



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